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RÉPUBLIQUE DU CAP-VERT
POUR UN PROGRAMME D'APPUI
AUX INVESTISSEMENTS DES MIGRANTS
ET AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
36025
BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL
GENÈVE, AOÛT 1990
SERVICE DE LA MIGRATION INTERNATIONALE POUR L'EMPLOI
TABLE DES MATIERES
Page
AVANT-PROPOS - C. Castro-Almeida
ii
RAPPORT DE MISSION - R. Jacinto
1
I.
1
INTRODUCTION;
1.
2.
3.
4.
II.
SYNTHESE
Contexte, justification et objectifs de la mission
Présentation du programme
Eléments de base et résultats escomptés
Suggestions pour la réalisation du programme
SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE DU CAP-VERT:
LIGNES - BREVE PRESENTATION
1
2
3
4
SES GRANDES
6
III. EMIGRATION, DEVELOPPEMENT ET INVESTISSEMENTS
10
IV.
17
TERRITOIRE ET DEVELOPPEMENT
1.
2.
3.
V.
Diversité des contextes locaux et pluralité des
initiatives
Structures locales d'appui au développement
Perspectives s'ouvrant sur la stratégie et les
objectifs de développement
22
PROPOSITION DE PROGRAMME D'APPUI AUX INVESTISSEMENTS DES
EMIGRANTS ET AU RENFORCEMENT DES STRUCTURES D'AIDE AU
DEVELOPPEMENT LOCAL: CONTRIBUTION PRELIMINAIRE
25
1.
Objectifs et stratégie de l'intervention
25
2.
Programme de formation d'agents de développement
local
27
2.1
2.2
2.3
3.
VI.
17
22
Structure de préparation, de coordination et
de suivi
La formation
Stagiaires: recrutement, critères de
sélection et insertion professionnelle
Cabinets d'appui au développement et à la promotion
des investissements au niveau local (GADIL's) ....
27
30
32
34
ANNEXES
1. Données générales
37
1. Mandat de la mission
44
3. Institutions et organismes contactés
48
4. Visites effectuées et contacts pris au niveau local..
49
5. Bibliographie et rapports consultés
50
- ii -
AVANT-PROPOS
Le présent rapport, établi par un consultant du BIT, M. Rui Jacinto
(Université de Coimbra, Portugal), s'inscrit
préparatoires
réalisées
par
le
Service
de
dans une série
la
Migration
d'activités
internationale
pour l'Emploi au Cap-Vert et destinées à lancer un programme d'appui aux
investissements des émigrants cap-verdiens.
En avril
1989, une mission préliminaire
était mise
en place
demande des autorités du Cap-Vert, avec un double objectif:
procéder à une évaluation de la politique
dans ce
particulier
que
sur
le
potentiel
économique
à la
d'une part,
secteur, centrée en
représente
l'émigration
cap-verdienne et l'impact de celle-ci sur le développement de l'archipel;
d'autre
part,
définir
sur
la
base
d'une
telle
évaluation,
quelles
pourraient être les actions de coopération technique à mettre en oeuvre
avec l'appui du BIT.
La
mission
politiques
a
actives
fait
-
apparaître
l'épargne
des
le
besoin
migrants
d'orienter
vers
des
-
par
des
investissements
productifs, capables d'avoir des effets multiplicateurs tant au niveau de
l'emploi que, plus globalement, de la dynamisation des régions (ou îles)
d'où
les migrants
sont
originaires.
Il
a été
suggéré
d'inscrire
les
actions en faveur des investissements des migrants dans l'option vers une
certaine
décentralisation
valorisant
adoptée
les micro-initiatives
récemment
prises
par
au
les autorités
niveau
local
du pays,
plus
que
les
politiques globales et de nature macro-économique.
Pour
en
termes
personnels et aient des retombées favorables sur le développement
local,
il
importe
techniques
que
de
les
projets
disposer
nécessaires
des
sur
à
réalisation de ces projets.
le
la
migrants
terrain
soient
des
définition,
rentables
appuis
institionnels
l'accompagnement
et
et
la
En d'autres termes, il convient de renforcer
le tissu administratif et de compétences à l'échelon
local, assurant le
suivi des initiatives prises par les acteurs - y compris en particulier
les migrants - disposés à investir dans l'économie locale.
- iii -
La mission réalisée au Cap-Vert en février 1990 par M. Jacinto était
destinée
à
préciser
ces
orientations,
de
façon
à
déboucher
sur
l'élaboration d'un document de projet à soumettre pour financement au
PNUD.
La proposition développée dans le présent rapport consiste, d'une
part, à former des jeunes cadres cap-verdiens en tant qu'agents d'appui
au développement local et, d'autre part, à créer à titre expérimental
dans un certain nombre d'îles des Cabinets d'appui au développement et à
la promotion
desquels
des
investissements
les cadres
d'information,
de
formés
conseil
seront
et
au
niveau
intégrés
local
(GADILs),
et assumeront
d'accompagnement
technique
au
des
des
tâches
projets
lancés par des migrants.
août 1990
sein
C. Castro-Almeida
CONTRIBUTION PRELIMINAIRE A L'ELABORATION D'UN
PROGRAMME D'APPUI AUX INVESTISSEMENTS DES EMIGRANTS
ET AU RENFORCEMENT DES CAPACITES DE DEVELOPPEMENT LOCAL
AU
C A P - V E R T
RAPPORT DE LA MISSION PREPARATOIRE D'IDENTIFICATION
DES CONDITIONS DE REALISATION D'UN PROGRAMME D'APPUI
AUX INVESTISSEMENTS DES EMIGRANTS CAPVERDIENS
effectué par
Rui Manuel Missa Jacinto
BIT, août 1990
I.
INTRODUCTION:
SYNTHESE
1.
Contexte, justification et objectifs de la mission
Le présent rapport est le résultat d'une mission organisée dans le
cadre de la coopération entre le BIT et le Gouvernement du Cap-Vert, avec
l'appui du PNUD, effectuée du 17 janvier au 6 février 1990. La mission
avait essentiellement pour objectifs d'analyser les conditions de la
réalisation d'un projet d'appui aux investissements des émigrants et de
fournir des éléments et des suggestions de nature à contribuer à son
élaboration.
Les principales entraves s'opposant au processus de développement du
Cap-Vert découlent d'un ensemble de facteurs limitatifs tels que la
fragmentation du territoire national, la rareté des précipitations et la
pénurie d'eau, une faible disponibilité de terres arables et l'érosion
intense à laquelle elles sont soumises, sans parler de la pauvreté du
pays en ressources naturelles.
A ce genre de carences se trouvent
associés d'autres goulots d'étranglement comme le sous-emploi el le
chômage,
la
précarité
des
ressources
financières,
le
manque
de
main-d'oeuvre et de ressources humaines
qualifiées, les dimensions
réduites du marché intérieur ainsi que la fragilité, l'insuffisance et la
répartition inégale des infrastructures productives.
Le Cap-Vert
est
caractérisé
par une croissance
démographique
accentuée et une dépendance économique et alimentaire qui se traduisent
par un déséquilibre de son commerce extérieur.
La répartition des
infrastructures économiques et des équipements diffère d'une île à une
autre, ce qui impliquera un effort d'investissements considérable en vue
de les perfectionner et de les moderniser, en les rendant du même coup
plus largement accessibles aux populations tout en assurant un équilibre
plus satisfaisant de leur implantation.
Il résulte du
jeu de ces
facteurs, comme
de
la situation
structurelle de l'économie
et de la société, que
l'archipel
est
profondément marqué tant par des contrastes d'ordre socio-spatial que par
les réalités du flux migratoire. L'exode et le dépeuplement progressif
consécutifs à la crise qui sévit dans les zones rurales ont en effet pour
contrepartie l'explosion démographique dont les rythmes de croissance se
rouvent particulièrement mis en évidence dans les villes et les centres
de moyenne importance.
L'émigration occupe donc une place de premier
plan dans la société capverdienne tant par le nombre de personnes qu'elle
touche et qui en dépendent que par l'influence qu'elle exerce sur
l'économie nationale.
La mission se proposait d'atteindre un ensemble d'objectifs énumérés
dans son mandat (Annexe) que nous rappellerons;
les zones d'émigration d'agents d'appui aux
productifs des émigrants;
investissements
-
établir un cadre institutionnel permettant de mettre en
place un ou plusieurs projets-pilotes pouvant contribuer au
développement des zones d'émigration
-
déterminer les îles où ces projets auront le plus de chances
de réussir;
- 2 -
déterminer les groupes ou candidats susceptibles d'être
sélectionnés en vue de participer à la formation d'agents
locaux d'appui aux investissements;
-
définir un programme
de
formation
d'agents
locaux
déterminer les services capables de fournir encadrement
appui pour la réalisation de formations de ce type;
-
définir
agents.
une
stratégie
de
l'insertion
professionnelle
et
et
des
La mise au point d'un avant-projet visant de tels objectifs - et
compte tenu de la situation économique et sociale du Cap-Vert - implique:
que soient déterminés les actions, expériences et projets en
cours au Cap-Vert susceptibles de constituer des points
d'articulation pour le lancement d'un programme;
2.
-
que l'on établisse un cadre d'intervention permettant de
mener
à bien
un
ou
plusieurs
projets-pilotes
conçus
essentiellement pour servir d'appui aux investissements des
émigrants et de nature à contribuer au développement des
zones d'émigration;
-
que l'on forme des ressources humaines destinées à appuyer
techniquement les "municipios", en renforçant la capacité
d'auto-organisation et de décision des communautés locales
en ce qui touche à la promotion de leur développement.
Présentation du programme
Les contacts établis pendant la mission (Annexe VI, point 3) ont
permis d'acquérir une connaissance plus approfondie d'aspects importants
à faire entrer en ligne de compte dans l'élaboration d'un avant-projet, à
savoir notamment;
sur le plan économique et social, le contexte dans
lequel s'inscrit et la dynamique dont s'inspire le phénomène migratoire
du Cap-Vert, le processus de développement sectoriel local, ainsi que le
cadre institutionnel propre à l'archipel.
Le programme pourra atteindre un ensemble d'objectifs immédiats qui,
étant parallèles et simultanés, sont appelés à se renforcer mutuellement
tout en accroissant la cohésion et l'intégration des actions à réaliser;
i)
formation de ressources humaines;
former des jeunes comme
agents d'animation, capables d'encourager la manifestation
d'initiatives et d'appuyer du point de vue technique les
opérations d'investissement au niveau local;
ii)
développement institutionnel;
renforcement des structures
déjà existantes par la création de cabinets d'appui au
développement
et
aux
investissements
au
niveau
local
(GADIL's).
De telles structures non seulement viendront
accroître
la
capacité
d'autopromotion
des
communautés
locales, mais pourront aussi rendre toute une gamme de
services en matière d'appui au développement;
- 3 iii)
information et animation des acteurs et des communautés sur
le plan local; les actions découlant du programme lui-même,
en
concentrant
et
regroupant
les
efforts
et
les
disponibilités, tout en augmentant la puissance des
synergies, pourront contribuer à encourager un "partenariat"
et une dynamique favorable au processus de développement en
général et à la concrétisation d'initiatives en particulier.
3.
Eléments de base et résultats escomptés
La nécessité et l'utilité des propositions qui se présentent ici
sont commandées par une logique et un ensemble de raisons pertinentes et
d'actualité parmi lesquelles il importe de retenir;
i)
la nouvelle approche adoptée par les autorités du Cap-Vert à
l'égard
du processus de développement;
le Ille Plan
National deDévelopppement(PND),actuellement à l'étude et
dont l'achèvement est prévu dans le courant de 1990, va
refléter une nouvelle manière d'aborder le problème du
développement du Cap-Vert qui, sans aucun doute, valorisera
le niveau régional/local;
ii)
le cadre institutionnel régissant l'administration locale
est également en train d'être reformulé avec l'approbation,
en 1989, de la loi fondamentale sur les autorités locales;
cette loi inaugure une phase nouvelle pour les communautés
locales qui, par ce moyen, seront appelées à accroître leur
participation au processus de développement national et
local, dans lequel elles s'engageront plus à fond;
iii)
la
réalité
économique
et
sociale,
culturelle
institutionnelle du Cap-Vert, à la lumière de laquelle
programme
doit
être
conçu,
renferme
un
ensemble
potentialités et de problèmes parmi lesquels il y a lieu
mettre en évidence;
-
les ressources et les potentialités locales disponibles
(humaines et, bien qu'elles soient plus limitées, celles
qu'offre la nature ou qui, revêtent la forme d'apports de
capitaux) dont il importe de tirer parti et de valoriser
l'utilisation au maximum;
-
les obstables au processus de développement, que reflètent
de la manière la plus significative la faiblesse des moyens
financiers
et
techniques
et
dont
les
effets
sont
particulièrement ressentis au niveau des autorités locales;
-
les indices migratoires élevés et les difficultés auxquelles
se
heurte
la
réalisation
des
initiatives
et
des
investissements potentiels - même ceux de faible dimension des émigrants;
-
la nouvelle phase du processus de développement que le
Cap-Vert connaît d'ores et déjà, caractérisée par une
exigence accrue en matière de ressources humaines qualifiées
capables de fournir un appui à la promotion économique et
sociale de l'archipel;
et
le
de
de
- A la décentralisation
naissante
des services
publics
et
l'absence d'un réseau institutionnel suffisant au niveau
local, ce qui implique la création de structures pouvant
fournir des services d'appui au développement.
Les résultats que l'on attend de
les suivants;
A.
la réalisation du programme
sont
i)
former trente agents de développement, techniciens dotés
d'une formation de niveau moyen, aptes à fournir un appui
aux investissements productifs, en particulier à ceux des
émigrants ou en provenance d'autres initiatives locales,*
ii)
créer
cinq
cabinets
d'appui
au
développement
local
(GADIL's), appelés à exercer leur activité en étroite
liaison avec les autorités compétentes à l'échelon central
et local;
iii)
former cinq techniciens possédant un degré supérieur de
qualifications qui, commençant par suivre, en qualité de
formateurs,
la
formation
des
agents,
seront
appelés
ultérieurement aux fonctions de coordonnateur des activités
des GADIL's.
Suggestions pour la réalisation du programme
La mise sur pied du programme devrait, dès sa phase initiale,
impliquer la participation active de différentes entités nationales et
locales.
Les contacts qui ont été pris avec les autorités capverdiennes
autorisent à conclure que celles-ci manifestent de l'intérêt et font
preuve d'un esprit d'ouverture en ce qui concerne la présente proposition
d'action.
D'autre part, les possibilités de
financement
par des
organisations telles que le PNUD éventuellement en collaboration avec la
CEE, de même que des coopérations bilatérales - possibilité qu'il y
aurait lieu d'envisager - avec par exemple le Portugal, l'Italie ou
d'autres pays, sont de nature à lui offrir des chances de se matérialiser.
Dans le cadre de l'élaboration du programme, d'autres
complémentaires pourraient être réalisées, à savoir notamment:
i)
activités
la
préparation
de
rencontres
et
séminaires
qui
contribueraient à consolider les objectifs du programme et
dont les thèmes pourraient être centrés sur des sujets
connexes, en particulier:
-
le développement local à la lumière du Ille PND;
des initiatives dans le domaine du développement et de
l'animation
au
niveau
local:
analyse
d'expériences
antérieures;
ii)
des prises de contact avec les entités qui, au Cap-Vert,
seraient
chargées
de
l'exécution
du
programme,
en
s'inspirant d'expériences et d'initiatives analogues déjà
réalisées au Portugal, dont le Programme JADE est un exemple.
- 5 Note finale
En vue d'entreprendre les objectifs de la mission, il a été
nécessaire de consulter certains rapports (Annexe VI, point 4) ainsi que
divers documents mis à disposition par les entités compétentes et
d'organiser un ensemble de réunions de travail avec des dirigeants et des
techniciens appartenant à divers organismes de l'Administration centrale
et locale (Annexe VI, point 3 ) .
A la fin de la mission a été tenue une réunion de synthèse, à
laquelle participèrent les servives concernés, réunion au cours de
laquelle furent échangées des impressions et débattues quelques unes des
propositions esquissées entre-temps.
Des rencontres eurent aussi lieu
avec le Bureau du PNUD à Praia et le Bureau du BIT à Dakar, à l'occasion
desquelles les principaux résultats de la mission furent exposés et
discutés.
Je tiens enfin à exprimer mes plus vifs remerciements à toutes les
personnes qui, à des titres divers et dans les circonstances les plus
variées, ont contribué à la réalisation de la mission; en particulier M.
C. Castro-Almeida, du BIT à Genève, à qui ont incombé l'initiative et
l'organisation de la mission; les responsables du Bureau du PNUD à Praia
et du Bureau du BIT à Dakar. Il y a lieu de faire spécialement mention
de la manière dont la mission a été préparée, accueillie et suivie par
les autorités de la République du Cap-Vert, notamment par M. le Ministre
du Plan et de la Coopération et M. le Ministre de l'Administration locale
et de l'Urbanisme. Enfin, je n'aurai garde d'oublier de signaler l'appui
capital dont j'ai constamment bénéficié de la part de M. Amilcar Spencer
Lopes, Directeur général de l'Emigration et des Services consulaires du
Ministère des Affaires étrangères.
Le contact et les discussions que
j'ai eu le plaisir d'avoir avec M. Luis Monteiro, Directeur général du
Plan et de la Coopération, ont d'autre part singulièrement contribué à la
mise au point d'un projet qui soit adapté aux besoins réels du Cap-Vert.
- 6 -
II.
SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE DU CAP-VERT;
BREVE PRESENTATION
SES GRANDES LIGNES
-
Si, du fait de sa localisation géographique, le Cap-Vert jouit d'une
situation privilégiée au milieu de l'Atlantique, sa relative proximité
avec le Sahel engendre par contre un ensemble de facteurs climatiques de
caractère fortement limitatif:
l'irrégularité des pluies ainsi que la
pénurie de ressources en eau et la dégradation des sols qui s'ensuivent.
Constituées surtout par des terrains d'origine volcanique, les îles se
trouvent soumises à un processus d'érosion continu (érosion éolienne) et
intense
(érosion
provoquée
par
l'eau,
lorsque
se produisent
des
précipitations) qui a modelé dans la plupart des cas une morphologie
offrant un relief accidenté et d'abondantes déclivités.
La situation
climatique préoccupante, qui a subi dans un passé récent une profonde
mutation, est caractérisée par des pluies diluviennes concentrées sur un
très petit nombre de jours, alternant avec des périodes de sécheresse
plus ou moins prolongées, qui sont la cause principale des modifications
du milieu naturel.
La destruction des sols, les maigres ressources
agricoles et le manque d'eau constituent donc l'un des handicaps majeurs
dont souffre le pays.
En dehors des
difficultés
qu'implique
pour
un
archipel
son
insularité même, les particularités topographiques viennent ici accentuer
encore celles qui résultent de l'isolement et l'accès malaisé tant entre
les îles qu'à l'intérieur de celles-ci; d'autre part, l'insuffisance et
le faible développement
des structures productives, la rareté des
ressources mobilisables, jointes à la conjoncture défavorable
dont
souffre le pays sur le plan agricole et dans le domaine de l'emploi,
suscitent des problèmes d'ordre structurel d'un autre type.
La structure productive du Cap-Vert est organisée autour du secteur
primaire, qui occupe la majeure partie de la population active (47,4 % ) ,
mais dont la contribution économique est néanmoins relativement réduite
(13,2 % du PIB), et du secteur tertiaire, qui représente 68,2 % du PIB et
occupe 42,1 % de cette population.
L'industrie, quant à elle, joue un
rôle encore faible puisqu'elle correspond à seulement 18,6 % du produit
et à 10,5 Z de la population active.
- 7 -
PIB au coût des facteurs (1976-1984) et population active (1980)
1976
1980
1981
1982
1983
1984
Population
active
Secteur primaire
23,9
20,5
17,2
13,7
13,4
13,2
20,1
15,1
12,8
9,4
9,1
9,5
Pêche artisanale
3,5
4,7
3,8
3,8
3,4
2,9
Secteur secondaire
13,0
18,8
19,5
17,6
18,5
18,6
11,4
13,1
14,2
12,1
12,3
12,4
61,1
60,7
63,3
68,7
68,1
68,2
32,4
31,3
31,6
34,3
32,6
30,1
Agriculture
Construction
Secteur tertiaire
Commerce
Source:
47,4
10,5
42,1
Boletim Ânual de Estatîstica, 1987.
Le secteur industriel est caractérisé par la prédominance d'unités
de faibles dimensions;
abstraction faite du secteur informel et des
petites unités de production d'eau-de-vie de canne, l'on constate en
effet
que
les
établissements
employant
moins
de
cinq
personnes
représentent 56,9 % de l'ensemble des entreprises de ce secteur, mais
seulement 13,9 % de l'emploi et 7,9 % de la valeur totale de la
production industrielle.
Du point de vue de leur répartition géographique, les principales
entreprises industrielles sont concentrées dans les îles de Sâo Vicente
et de Santiago, si l'on excepte l'extraction du sel marin et les
conserves de poisson de l'île de Sal. Les deux unités industrielles de
cette dernière occupaient 153 personnes sur un total de 3 223 emplois
existants dans les autres.
- 8 -
Implantation géographique et sectorielle des principales
entreprises industrielles
Nombres de postes
Branches d'industrie
Nombre d'unités
de travail
Santiago
Sao Vicente
Conserves de poisson
99
70
2
Boucherie
199
198
2
meunerie, boulangerie
Boissons*
79
93
143
19
6
4
Tabac
-
38
1
Confection
10
120
2
Chaussures
-
72
1
Meubles et menuiserie
150
95
8
Arts graphiques
125
23
3
95
630
-
2
430
44
3
352
6
1604
42
Aliments pour animaux,
Matières colorantes et produits
pharmaceut iques
Matériaux de construction
Produits métalliques
Réparations mécaniques et navales
Total
3
116
1619
2
Source: Ministère de l'Industrie et de l'Energie (MIE), 1985.
Il est également
fait mention d'environ
200 petites distilleries
d'eau-de-vie de canne dans l'île de Santo Antao.
- 9 Il a été récemment
créé un service - l'Unité de promotion
industrielle (UPI) - et approuvé une législation visant à dynamiser
l'activité industrielle.
La Loi sur le développement industriel* fixe
les objectifs, les principes, les moyens et les instruments de base ainsi
que les politiques dont le développement industriel doit s'inspirer.
Ayant pour but d'encourager l'économie à s'ouvrir sur l'extérieur,
la Loi sur les investissements extérieurs^ prévoyant les conditions
générales
auxquelles
peuvent
être
réalisés
au
Cap-Vert
des
investissements en provenance de l'étranger, ainsi que les droits,
garanties et avantages accordés à cette catégorie d'investisseurs, a été
promulguée en 1989. Cette loi s'applique aux secteurs stratégiques en
Grâce à cette Loi, l'on propose de faire en sorte que la politique
industrielle
contribue
à
renforcer
l'ensemble
de
l'économie
nationale - en améliorant le niveau et la qualité de vie de la
population, en réduisant le déséquilibre des relations économiques
extérieures et en valorisant la position géo-économique du pays - et
accroisse le niveau de l'emploi et de la qualification de la force
de travail ainsi que la valorisation adéquate des ressources
naturelles.
Dans l'ensemble des lignes d'action prévues par la loi, il y a lieu
de faire une place à part:
-
à l'appui et à l'encouragement aux petites et moyennes
entreprises industrielles, ainsi qu'à la production artisale
et informelle (Article 3, h et i),#
à
la
nécessité
de
renforcer
les
organismes
et
les
institutions destinées à fournir encadrement et appui à
l'activité industrielle - à savoir notamment les services de
planification, d'administration et de promotion industrielle
- ainsi qu'à favoriser le développement d'infrastructures et
de services d'appui à l'activité industrielle (Article 3, b
et j) en termes du développement du pays:
industries de
transformation et extractive, hôtellerie et tourisme, pêche
industrielle et aquaculture, exploitations agropastorales de
caractère industriel, commerce international d'exportation
et de réexportation, transports maritimes internationaux et
services d'appui fonctionnant dans le cadre de ces activités.
Des initiatives locales et des microentreprises de divers secteurs
(artisanat, services, industrie, etc.) peuvent offrir de l'intérêt du
point de vue économique et social à la condition de bénéficier d'un appui
et d'un encadrement adéquats. Une étude effectuée en 1987 par le BIT sur
1
No. 50/111/89 - BO 27, du 13 juillet 1989.
2
Loi No. 49/111/89 - BO
27, du 13 juillet 1989.
- 10 les potentialités et le développement du secteur des microentreprises,
rappelant les faibles dimensions et la structure dispersée du pays et de
son marché intérieur, attirait l'attention sur l'importance que revêt,
dans les conditions actuelles, la création de formules d'appui permettant
l'intégration de ce secteur dans la politique macroéconomique du pays. A
cette fin, l'on envisage deux possibilités d'orientation qui méritent
d'être conciliées, à savoir d'une part développer des actions et des
initiatives en vue d'augmenter le niveau de la participation réelle des
producteurs à la solution de leurs problèmes et, d'autre part, adopter
des mesures correctives de nature à améliorer
les
instruments
administratifs et institutionnels de promotion des microentreprises.
L'agriculture est conditionnée dans une très large mesure par des
facteurs naturels adverses (sols, climat et manque d'eau), par l'absence
de terres arables et par une structure agraire socialement peu
équilibrée. Les sols cultivables, qui représentent environ 9 % de la
superficie totale du pays, produisent des quantités
manifestement
insuffisantes pour répondre aux besoins du pays. Les cultures consistent
essentiellement en maïs et en haricots, sur les terrains non arrosés, et
en canne à sucre dans des vallées où existent des possibilités
d'irrigation.
Le développement rural de ces dernières années s'est
appuyé sur des campagnes contre la désertification et l'érosion du sol et
en faveur de la conservation des eaux, ayant entraîné des travaux
réalisés dans le cadre de projets à haute intensité de main-d'oeuvre.
En 1980, 53,8 % de la population âgée de plus de 15 ans exerçait une
activité économique, le chômage - existant surtout dans les zones rurales
- atteignant un taux de 28,8 %. Avec une population active estimée à
103.500 personnes, l'économie capverdienne assurait à 38.000 d'entre
elles un emploi permanent alors que, dans les zones rurales où la
situation est la plus grave, ce sont 25 % de la population active qui
bénéficient d'un tel emploi (Ribeiro, 1988).
L'absence d'une agriculture présentant des niveaux suffisants de
productivité et d'autres activités productives complémentaires permettant
d'occuper en permanence la main-d'oeuvre des zones rurales motive des
taux élevés d'exode.
C'est dans un tel contexte que prennent de
l'ampleur les migrations internes et l'accroissement de la population
urbaine qu'elles entraînent, de même que les courants d'émigration qui se
manifestent sans discontinuer dans le pays.
III
EMIGRATION, DEVELOPPEMENT ET INVESTISSEMENTS
Analyser l'évolution et les causes de l'émigration capverdienne
signifie avoir présent à l'esprit le contexte historique, économique et
social des îles durant leur passé récent. Tout au long du siècle
dernier, le processus de l'émigration a connu d'importantes variations en
ce qui concerne tant l'intensité des flux de population que leurs
destinations.
- 11 Evolution de la population et de l'émigration du Cap-Vert
Années 1878-90 90-00 1900-10 10-20 20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 70-80 81-87
(1)
2,1
1,5
(2)
-0,3
1,1
-0,9
2,2
-1,9
2,9
3,1
0,9
1,4
1,8
0,7
0,3
1,9
3,1
3,4
5,7*
(3)
7,2
(1)
Evolution
de
la
population
(taux
de
de
la
population
(moyenne
18,7
croissance
2,1
6,1
moyenne
annuelle)
(2)
Evolution
annuelle
du
nombre
d'émigrants/population moyenne)
(3)
Taux d'émigration (solde migratoire/population/100)
*
Sources:
Valeurs relatives aux années 1970-1973 seulement
(1 et 3) Ministère du Plan et de la Coopération (MPC), 1989;
RGP, 1980, p. 103 (2) (Antonio Carreira, Qd. XXIX.)
- 12 L'examen des rythmes auxquels évoluent la population et l'émigration
fait ressortir l'existence de très fortes variations:
les périodes de 1900-1910, 1920-1930 et 1940-1950 ont été en
effet caractérisées par une décroissance démographique due à
des facteurs locaux, principalement les temps de sécheresse
donnant naissance à des périodes de plus ou moins longue
durée pendant lesquelles la population souffrait de la faim
alors que,
pendant les années 1930-1940, 1950-1960, 1960-1970 et
1981-1987, des taux élevés de croissance démographique
d'important flux migratoires ont été observés.
En dehors des causes d'ordre général déjà mentionnées, on explique
traditionnellement l'exode ainsi enregistré par des raison d'un autre
genre qui ont varié avec le temps en fonction des nécessités et des
conjonctures tant internes qu'internationales. C'est ainsi que la période
dont la fin coïncide avec celle de la Seconde guerre mondiale et qui
avait commencé avec l'expatriation pour la chasse à la baleine en
Amérique du Nord au début du siècle, devait fournir aux émigrants,
volontaires ou non, les motifs immédiats de départ qu'étaient la
sécheresse, la disette et la pénurie de terres arables. Puis, à partir
des années 50, l'on constate une intensification du flux de l'émigration
qui atteint ses plafonds les plus élevés au cours des décennies 60 et 70:
1961-70
Solde migratoire
Taux d'émigration
1971-80
1981-87
-14 535
-50 895
-18 896
7,2
18,7
6,1
Dans les années 50, l'émigration capverdienne entame un nouveau
cycle caractérisé par un accroissement des sorties et un réorientation de
ses destinations. La main-d'oeuvre de l'archipel était alors attirée par
les pays industrialisés d'Europe surtout: à cette époque, s'affirmèrent
comme principales destinations le Portugal (et spécialement Lisbonne), où
les Capverdiens vinrent suppléer au manque de bras résultant de
l'émigration portugaise vers la France et l'Allemagne. Il est possible
que le Portugal ait également constitué une étape privilégiée d'un
itinéraire d'émigration plus long et plus complexe.
Durant ces dernières années, le phénomène migratoire a connu une
évolution
de
sa
structure:
jusqu'aux
années
70,
les
hommes
représentaient la majorité des émigrants, alors qu'actuellement ce sont
les femmes qui paraissent être majoritaires. L'on assiste également à
une diversification graduelle des destinations. Le flux enregistré, qui
varie annuellement de 0,5 à 1,1 pour mille habitants, n'a pas en effet
- 13 revêtu plus d'ampleur du fait des politiques restrictives imposées par
les pays d'accueil traditionnels*.
Comme il ressort du tableau
suivant, la différence existant entre le solde migratoire et le nombre
d'émigrants peut être l'indice qu'il existe des sorties du pays qui
constituent des formes camouflées ou clandestines d'émigration.
Mouvement d'émigration récent (1980-1985)
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1) Entrées
17552
20132
21523
21575
21518
24361
2) Sorties
20823
21810
24116
25114
23311
26793
3) Solde migratoire
-3271
-1678
-2593
-3549
-1792
-2432
5) Taux d'émigration
1,1
0,5
0,8
0,6
0,7
5) Nombre d'émigrants
1068
1155
1046
1,1
887
6) % de femmes
60,5
57,0
70,0
67,5
707
639
62,0
48,0
émigrantes
Source: (1-4) MPC, 1989:
(5-6) Boletim Anual de Estatfstica, 1987.
De cette manière et en fonction des destinations choisies par les
émigrants se formèrent diverses communautés de Capverdiens résidant à
l'étranger, dont le nombre est estimé à 450.000 enivron, parmi lesquelles
méritent d'être particulièrement citées celles des Etats-Unis et du
Portugal, pour leur importance numérique, et celles des Pays-Bas, de
France et d'Italie, en raison du volume des montants d'épargne qu'ils
envoient au pays.
Le nombre de retours au pays est peu important. De fait, entre 1975
et 1980 n'ont été enregistrés que 5.687 cas concernant des émigrés
provenant dans leur très grande majorité d'Afrique (53,5 % - dont
42,3 % d'Angola) et d'Europe (45 % - dont 35,3 % du Portugal), ceux
qui rentraient des Etats-Unis ne représentant que 0,6 % de cette
catégorie.
- 14 Le poids que représente l'émigration dans l'économie
parfaitement attesté par les chiffres du tableau ci-après:
1) Envois d'argent des émigrants
2) Solde de la balance commerciale
1) et 2)
Source:
MPC
("Emigration
et
du
1986
1987
1988
1912
2021
2275
-7009
-6166
-7146
27,3
32,6
31,8
transferts
des
Capverdiens
Cap-Vert
émigrés",
est
Rapport
final, Sedes, Paris).
L'impact du phénomène de l'émigration au niveau local est également
significatif, étant donné qu'il existe des communautés dont les principales
sources de revenu sont constituées par les envois d'argent des émigrés; les
chiffres ci-dessous, bien qu'ils soient donnés à titre d'exemple, traduisent
une réalité susceptible d'être généralisée 1 .
Si nous regardons l'exemple de l'île de Sao Nicolau, les 2460 émigrants
partis de l'île et ayant fait l'objet d'une enquête récente qui représentent
18,2 % de la population résidente, ont choisi des destinations différentes:
les Pays-Bas (31,1 % ) , le Portugal (24,2 % ) , l'Italie (21,2 % ) , l'Espagne
(9,2 % ) , les Etats-Unis (9,1 % ) , la France (1,5 %) et le continent africain
(2,1 % ) .
Sur ce total, 2,95 % sont partis avant 1960, 16,75 % entre 1961 et
1970, 57,2 % entre 1971 et 1980 et 22,5 % entre 1981 et 1987. Les 400 qui
sont rentrés l'ont fait surtout depuis 1970 (dont 47,6 % entre 1981 et 1987
et 43,3 % entre 1971 et 1980), relativement peu d'émigrés étant revenus au
pays avant cette année-là (9,1 % ) .
Le principal motif qu'ils ont invoqué
pour expliquer leur retour a été qu'il s'est produit de leur propre gré
(46 % ) , d'autres raisons avancées ayant trait à la situation socio-économique
des
pays
d'accueil
(le
chômage
et
les
licenciements
se
trouvant
respectivement à l'origine de 23 % et de 7 % des cas sur lesquels a porté
l'enquête), des causes diverses (17 %) et l'âge de la retraite (6,75 %)
justifiant la décision des autres intéressés.
"0 Dragoeiro", Sao Nicolau, No.5, 1988.
- 15 Autres faits également significatifs et révélateurs de l'état d'esprit
qui règne chez les jeunes surtout: sur les 440 personnes interrogées, 70 %,
âgées de moins de 30 ans, ont exprimé leur désir d'émigrer, le Portugal, les
Pays-Bas, l'Italie, les Etats-Unis et l'Espagne étant les pays de destination
les plus cités.
Une étude, effectuée en 1989 au Cap-Vert et dans quelques-uns des pays
d'accueil, et qui est centrée sur l'offre et la demande d'émigration, sur les
envois de fonds des émigrants, ainsi que sur le rôle joué dans l'économie
nationale par ceux d'entre eux qui sont rentrés au pays, constitue à cet
égard une importante initiative des autorités dans ce domaine. Dans le cadre
de la politique conduite dans le secteur des migrations ont eu lieu diverses
rencontres entre responsables au niveau du gouvernement et émigrants.
L'Institut d'appui à l'émigrant a vu récemment ses structures renforcées.
D'autre part, en vue d'appuyer les communautés à l'étranger, des accords et
des conventions ont été négociées avec les pays d'accueil de l'émigration
capverdienne (MPC, 1989).
Enfin, la Banque du Cap-Vert a pratiqué une
politique
particulièrement
active
vis-à-vis
de
l'épargne
et
des
investissements des émigrants, à l'intention desquels elle a prévu diverses
modalités d'ouverture de comptes*-, en les faisant bénéficier de certains
avantages par rapport aux résidents: c'est ainsi qu'ils peuvent disposer à
leur choix d'un compte de dépôt en devises étrangères, d'un compte de dépôt
épargne-crédit ou de comptes spéciaux en escudos capverdiens.
L'importance et l'impact de l'émigration au niveau tant du pays que des
localités
d'origine
peuvent
être
regardés
comme
fondamentaux
et
déterminants.
Dans
certaines
communautés,
en
particulier
rurales,
l'émigration se traduit tantôt par des investissements productifs effectués
par les émigrants, tantôt par des signes qui surgissent dans le paysage, tels
que des maisons, ou encore par d'autres indices extérieurs, des voitures par
exemple.
Il suffit d'ailleurs de se référer au volume des envois d'argent
faits par les émigrants pour évaluer la signification qu'ils revêtent et la
contribution qu'ils apportent au processus de développement national.
A cet effet, le concept d'émigrant acquiert un sens large et s'étend à
d'autres personnes considérées comme se trouvant dans une situation
comparable: sont regardées en effet comme émigrants les personnes nées
au Cap-Vert, ayant conservé ou non leur nationalité d'origine, à la
condition qu'elles fassent la preuve de leur résidence permanente à
l'étranger. Sont aussi assimilés aux émigrants:
les enfants et petits-enfants de Capverdiens d'origine nés dans les
diverses communautés capverdiennes de l'étranger;
les anciens émigrants, retraités ou accidentés du travail, résidant
habituellement au Cap-Vert, qui reçoivent leur pension ou d'autres
revenus réguliers de l'étranger;
les gens de mer capverdiens embarqués sur des navires étrangers;
le conjoint survivant de la personne émigrée recevant une pension ou
d'autres revenus périodiques en devises étrangères.
- 16 Aide internationale et transferts de fonds
effectués par des émigrants
(en millions d'escudos capverdiens)
1978
1980
1982
1983
Aide internationale
609
1057
1769
2270
Transferts de fonds des émigrants
838
1610
1620
1473
1447
2667
3389
3743
Total:
Aide + transferts (2 % du PIB)
Aide + transferts (% des importations)
Source:
-
65,2
-
74,5
64,4
75,9
57,7
53,8
BIT
Les investissements faits par l'Etat - surtout dans les zones rurales où
l'exécution de projets à haute intensité de main-d'oeuvre est la plus active
- s'orientent vers deux secteurs principaux: les routes (à la charge du
Ministère des Travaux publics (MTP) et les travaux de génie rural et
l'hydraulique agricole dont l'exécution relève du Ministère du Développement
rural et de la Pêche (MDRP):
reboisement, construction de murs de
soutènement et de remblais et alimentation en eau. Quant aux investissements
privés réalisés par des habitants du Cap-Vert, ils n'entrent que faiblement
en ligne de compte dans le processus du développement et se limitent dans la
pratique à ceux qui sont effectués par des émigrants.
En dépit de leur capacité limitée, ces derniers constituent les
principaux
investisseurs.
Leurs
investissements
se
font
presque
exclusivement dans leurs localités d'origine, bien que, depuis une époque
plus récente, les villes où leurs enfants peuvent faire des études commencent
à les attirer aussi.
Les émigrants ont tendance à investir dans des secteurs qui commencent à
se trouver saturés et qui, pouvant se révéler rentables sur le plan
individuel, sont toutefois dépourvus d'effet multiplicateur du point de vue
collectif. La réalisation de telles initiatives s'effectue en règle générale
dans leurs zones d'origine, qui se trouvent être les plus périphériques, avec
une structure économique fragile et trop dépendante vis-à-vis de l'activité
agricole;
ce sont le des motifs qui constituent autant de facteurs
limitatifs, non seulement de l'effet multiplicateur de tels ou tels
investissements, mais encore parce qu'ils rendent malaisée l'émergence
d'initiatives novatrices.
- 17 L'on constate que les investissements sont prédominants dans les
secteurs de la construction civile, du petit commerce, de l'industrie et des
services (micro-initiatives
sur une base familiale). Le fait que les
investissements des émigrants s'orientent dans leur majeure partie vers des
secteurs non productifs est dû à un ensemble de conditions locales (carences
de ressources, surtout en capitaux, exiguïté des marchés et faiblesse du
pouvoir d'achat), à l'inexistence d'une "classe entrepreneuriale" possédant
un minimum de formation dans le domaine de la gestion, ainsi qu'à l'absence
de
structures
locales d'appui
et de suivi aux petits projets.
La
construction d'une maison d'habitation destinée à servir de résidence ou,
plus récemment, à être louée sous forme d'appartements ou de chambres
(petites pensions) continue à constituer le principal type d'investissement
des émigrants;
l'épicerie, le bar, les petites unités exploitées sur une
base familiale (menuiseries ou services de réparations), ainsi que les
véhicules de transports, complètent l'univers des activités sur lesquelles se
porte le choix des émigrants en matière d'investissements.
La participation des fonds envoyés de l'étranger à un processus novateur
de développement local/régional devra non seulement être stimulée, mais aussi
encadrée et appuyée institutionnellement en vue d'offrir de nouvelles
perspectives de développement et d'amélioration des conditions de vie des
populations. Il importe en effet de créer, d'améliorer et d'orienter de
manière plus judicieuse les possibilités d'investissement afin d'imprimer un
dynamisme accru à leur participation au processus de développement local.
IV
TERRITOIRE ET DEVELOPPEMENT
1.
Diversité des contextes locaux et pluralité des initiatives
Abstraction faite des spécificités propres à chaque "municipio", il
existe un ensemble de données et de caractéristiques communes à la plupart
des "concelhos" , à savoir:
-
la dépendance vis-à-vis de l'agriculture, les faibles possibilités
de choix différent offertes par d'autres secteurs productifs, sauf
en ce qui concerne Mindelo et Praia;
un chômage généralement important
haute intensité de main-d'oeuvre;
et
le recours
à des
-
le manque d'infrastructures (eau, électrification,
d'équipements et d'assistance sociale;
-
le
faible
indice
d'investissement,
initiatives de caractère productif;
la rareté des programmes
le développement local.
en
projets
voirie,
particulier
à
etc.),
dans
des
ou des projets ayant un impact direct sur
Cependant, les "municipios"
s'efforcent
de mettre
à profit
les
ressources localement disponibles de manière à favoriser certaines activités
économiques
comme
la
pêche,
l'agriculture,
le
tourisme
et
les
microentreprises
industrielles
ou de
fourniture de
services,
secteurs
stratégiques à valoriser en raison de l'importance qu'ils peuvent revêtir
1
Concelho:
Circonscription administrative
inférieure au district (distrito).
de
catégorie
immédiatement
- 18 dans le processus de développement des communautés locales.
Le fait de
capter les investissements venus de l'extérieur en vue de leur affectation à
la promotion de l'industrie, de même que les bénéfices provenant de l'épargne
des capverdiens se trouvant à l'étranger, tendent à renforcer les pôles
actuels de développement.
Ne perdant pas de vue la nature du tissu économique et social qui vient
d'être brièvement décrit, il importe de ramener l'analyse à un niveau local
pour signaler la variété des contextes qu'offrent les diverses îles et
"municipios" (voir tableau), qu'il s'agisse des différences existant entre
zones rurales et centres urbains ou de l'inégalité de potentialités qui
caractérise
les communautés
locales
(en matière de ressources
et de
possibilités de développement) ou des problèmes qu'elles doivent affronter.
Toute intervention visant à promouvoir leur développement, implique une
connaissance de leurs réalités concrètes, de façon à définir les stratégies
appropriées à chaque cas.
Parmi les projets actuellement en cours, il importe de citer les plans
régionaux
de développement
de Santo Antao,
Sao
Vicente et Sal, en
préparation;
ainsi que ceux de Fogo et Santa Catarina, à un stade moins
avancé d'élaboration, mais appelés à bénéficier d'un appui dans le cadre du
Ille PND.
A titre indicatif, on trouvera ci-après quelques exemples de projets qui
offrent un intérêt particulier du point de vue du développement local:
-
plan intégré de Fogo et Brava, Projet d'éducation civique
femmes, Centre de formation de jeunes dans l'île de Fogo;
-
encouragement de la pêche dans le "concelho" de Santa Catarina
(Rincao et Ribeira de Barca) et projet de développement rural
intégré de Ribeira dos Engenhos;
-
infrastructures
Tarrafal;
-
création d'un cabinet d'appui au développement local et d'un fonds
municipal
destiné à soutenir
le
secteur
coopératif
dans
le
"concelho" de Santa Cruz;
-
programme d'appui à la pêche artisanale de Santo Antao (papase).
touristiques
à
réaliser
dans
le
"concelho"
des
de
D'autres projets de caractère social (écoles, unités sanitaires, etc.)
ont eu des conséquences directes sur l'amélioration des conditions de vie des
populations.
Il n'est pas possible d'énumérer pour chaque "concelho" les objectifs,
mesures et actions de développement, ceux qui ont été définis pour l'ensemble
du pays étant les suivants;
-
renforcer la dynamique interne de production
marché intérieur et pour l'exportation);
(produire
pour
le
-
élever le niveau de satisfaction des besoins essentiels de la
population
(améliorer
la
qualité
des
services
assurés
aux
populations dans les domaines de la santé, de l'éducation, etc.);
-
améliorer les infrastructures de base
moyens d'accès sûrs par air et par
équipements et des services).
(doter toutes les îles de
mer;
décentralisation des
- 19 -
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(liste Ma essteuitlve)
POTKMTrAMTF.S
BOAVISTA
CHIMCIPAIIX
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PHOCMAMMRS KT PROJETS)
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Ressources n a t u r e l l e s , e t c .
d'être aobllliées
-
Principales ressources, doaaina
Intensifier
-
Pot*» dt conditions n a t u r e l l e s pour l e t o u risae et U picht
- Correction des cours d'eau torrentueui et
l u t t e contre l'érosion
-
Dépourvu*
- f l u t Ion des dunes
-
Possédant les conditions voulues pour développer l'artisanat et la cérealque (dispose
d'argile)
OE DEVELOPPEMENT ACTUELLEMENT BX .'COURS
t
èeiplorer/
d'Infrastructures
- Appui au développeaent de l'élevage
- Unité de céraaique de Boavista
- Route Paco-Conde;
BRAVA
•
Possède les conditions voulues pour développer l'agriculture et l a pêche
- Boisement de l ' I l e
-
Les envols d'argent des éalgrants c o n s t i t u e n t
une grande partie de la richesse de l ' I l e
- Equipement éolien
Porto S*1 Rel
- Aliaentation en eau
- Douane de f u m a . piste de l'aéroport
Possède tes conditions voulues pour développer
le tourisae. I l e i i s t e déjà une u n i t é h ô t e l i e r
a Sjo Filipe ainsi que des pensions
roco '
- Boisement de Jones arides; ôiv'nosenent oe
citernes et de petites sources
-
Agriculture (calé, v i n , h a r i c o t s , a a l s , f r u i t s )
- Elevage, production f r u t i è r e , culture de
terrains non irrigués
*
Les envois d'argent des éaigrants constituent
une source iaportante de richesse
- Piste de Sao F i l i p e (aéroport)
- Un projet d'extraction de sel destiné! a ê t r e
eiporté (dont le financement est déjà assuré)
est en cours.
MAIO
SAL
SANTA CATARIMA
SANTA CRUS
TARRAFAL
PRAIA
• Les envois d'argent des éalgrants constituent
une source importante de richesse.
• Possédant de belles plages, cette t l e a l a surface essentiellement p l a t e , réunit les condit i o n s voulues pour le dévolnpptitnt du tourisae
- Roulev port, aéroport
- I l e a vocation touristique. Les services de
l'aéroport possèdent déjà quelques i n f r a s t r u c tures destinées a servir au développement du
secteur.
- Reboisement
-
- Reboisement
- Salines
Vocation agricole
Vocation coaaarciele
Coaote an nombre considérable d'émlorents
! -
Agriculture
Pèche
(levage de bétail
Industrie
-
Agriculture
-
Pèche
Tourisae
- Reboisement
- Infrastructures d'irrigation
- Elevage de b é t a i l
- Reboisement
- Agriculture
- Pèche
- Accroisseaent dt
- Port de pêche
•
- Rénovation des vleui quartiers
Industrie
l'électrll(cation
-Construction de b l t i a e n t s a i n l s t é r l e l s
- Aliaentation tn tau dt P r a l e , etc
PAUL
- Conservation des sols et de l ' e a u - (CSA) e t c .
- Possède les conditions voulues pour développer
t a culture de U canne i sucre et la production d'eau-de-vie et de a i e l
- Peut développer le tourisae
- Conservation dts sols et de l'eau (CSA),etc.
- Poutzolene (roche q u i , aélangée eu c i a e n t ,
PORTO NOVO
- Reboisement
accroît la résistance de c e l u i - c i )
- Construction dt logtaents, e t c .
- Pèche
- Constrvation des sols et de l ' e a u (CSA),etc
R I B E I R A CRANDF
- Postt dt p o l i c e , e t c .
- Construction de routes
- Les envois d'argent des éaigrants constituent
une source iaportante e* richesse
SÂO H1COLAU
- E l e c t i f icatlon
- Possède «les conditions favorables au développe
aent de l'agriculture
- Pèche
- Rtboiseatnt
|
- SfO'5a^>s»t ior. <j'!HTlRB»SI
- 22 Dans le contexte de la politique actuelle des autorités du Cap-Vert,
dont les effets positifs se font déjà sentir, il y a lieu d'attirer
spécialement l'attention sur la modernisation de l'économie et de la société,
la valorisation des ressources humaines, l'intégration dans les circuits
économiques internationaux et l'amélioration de la capacité de gestion, en
particulier
la
réforme
de
l'enseignement
(extension
du
programme
d'alphabétisation et renforcement de la formation dans le pays comme à
l'étranger,
etc.),
la
réforme
administrative
et
la
réforme
agraire
(conservation des sols et de l'eau, reboisement, distribution de terres aux
paysans, accroissement des périmètres irrigués, etc.).
2.
Structures locales d'appui au développement
Les "municipios" sont les institutions locales de base, ayant à remplir
de multiples fonctions, tout en devant faire face à une limitation de leurs
moyens financiers et à une faible disponibilité de cadres qualifiés.
Les principales activités dont ils s'acquittent actuellement se situent
dans les domaines de l'administration et de la gestion municipales ainsi que
de la mise sur pied d'infrastructures et d'équipements destinés à améliorer
les conditions de vie des populations (tracés de rues, assainissement et
logement) et, dans quelques cas, de la préservation des bâtiments faisant
partie du patrimoine (à Sao Filipe, par exemple).
Les moyens dont ils disposent limitent leur capacité d'intervention dans
le processus de développement de leurs territoires respectifs; l'on constate
cependant qu'il ne s'agit pas seulement pour eux d'aspirer à jouer un rôle
plus actif dans ce processus, mais bien - ce qui est souhaitable - d'en
assumer la responsabilité. De nouvelles perspectives s'ouvrent avec la Loi
de Base sur les "Autarquias" (Loi No. 47/111/89, du 13 juillet 1989), qui
attribue
aux
"municipios"
une
participation
plus
effective
dans
le
développement économique local. Cette loi tend à établir un nouveau système
de normes et de principes visant à une plus grande décentralisation, à
l'autonomie et la -responsabilisation des populations dans la gestion des
affaires les concernant, et élargit l'éventail de leurs attributions, en leur
assignant un rôle important dans le développement économique, social et
culturel local, ainsi que dans les questions d'environnement.
D'autres services déconcentrés de l'administration centrale déjà mis en
place, tels que les cabinets techniques d'appui aux "municipios", les
délégations régionales du MIP et du MDR et, le cas échéant, d'autres
ministères, se révèlent d'une grande utilité pour prêter main-forte au
développement des communautés locales.
3.
Perspectives s'ouvrant sur la stratégie et les objectifs de développement
Le souci de faire concorder le processus de développement avec les
nouvelles
conjonctures
économique
et
sociale,
d'ordre
tant
interne
qu'international, inspire d'importants débats, actuellement en cours, qui
aboutiront certainement à apporter des adaptations institutionnelles, en
particulier à l'organisation de la planification et au fonctionnement de
- 23 l'administration locale. Au niveau interne, les modifications découlent du
plan de développement en voie d'élaboration qui, tel qu'il est conçu, met
l'accent sur une approche territoriale (régionale/locale) du développement,
en faisant évoluer les orientations antérieures du 1er et 2e PND (1982-1985;
1986-1990);
et de la Loi de Base sur les "Autarquias" prévoyant, dans un
délai rapproché, la réalisation d'élections qui ne seront pas sans exercer
des répercussions sur le processus de développement national et local. Il
s'ouvre ainsi une perspective plus décentralisée dans laquelle la promotion
du développement s'effectuera au moyen d'interventions intégrées susceptibles
de renforcer les potentialités endogènes.
En l'absence d'une doctrine unique universellement acceptée en matière
de développement, la complexité et la multiplicité des relations qu'il
implique permet de le considérer comme un phénomène social total.
"Le
développement
local est un processus de croissance et de
changement
structurel s'exerçant sur une communauté territorialement définie et qui se
matérialise par une amélioration du niveau de vie de ses membres" (Barquero,
"Desarrollo Local. Una estrategia de creaciôn de empleo" - Une stratégie de
création d'emploi - Piramide, Madrid, 1988, p. 129).
En se plaçant dans cette perspective, les approches nouvelles auxquelles
la politique de développement entreprend de se livrer reposent sur certaines
présuppositions
qu'il
importe
de
retenir.
Toutes
les
communautés
territoriales disposent d'un ensemble de ressources (économiques, humaines,
institutionnelles
et
culturelles)
qui
constituent
un
potentiel
de
développement endogène. C'est ainsi qu'au niveau local on décèle l'existence
d'une structure productive donnée, d'un marché du travail,d'une capacité
entrepreneuriale, de ressources naturelles, d'une structure
sociale et
politique, d'une tradition et d'une culture sur lesquels peuvent s'articuler
la croissance économique locale et l'amélioration du niveau de vie de la
population.
A un moment historique concret, une collectivité territoriale peut, de
sa propre initiative, concevoir de nouvelles idées et des projets lui
permettant d'utiliser ses ressources et de trouver des solutions à ses
problèmes (Barquero, op. cit. p. 25).
A la lumière de ces principes,
développement
approprié
aux
réalités
présuppose:
la définition d'une stratégie de
économiques
et
sociales
locales
-
la mobilisation d'agents et d'acteurs du processus de développement
et leur participation à celui-ci
(dans lequel
les
autorités
compétentes doivent jouer un rôle clé et déterminant);
-
l'application d'un ensemble de mesures destinées à appuyer la
promotion du développement local, telles que le financement des
entreprises locales (microentreprises et initiatives), la création
de
services
d'appui
aux
investissements
et
aux
initiatives,
l'amélioration
des
infrastructures
de
communications
et
la
stimulation de la capacité entrepreneuriale locale;
la définition de programmes de développement
communautés
locales,
déterminant
les
zones
d'intervention à privilégier.
à l'intention des
et
les
domaines
- 24 Une telle approche
territorialement
plus diffuse, valorisant
des
initiatives à petite et moyenne échelle, peut servir de complément à une
stratégie dont
la polarisation
se concentre dans l'espace
sur
trois
principaux centres (Praia, Mindelo et Sal) et dont l'objectif primordial est
l'investissement industriel*.
Les deux réalisations principales que le programme se propose de mener à
bonne fin (formation de ressources humaines et renforcement des institutions
d'appui aux investissements des émigrants et au développement local) trouvent
de la sorte une parfaite justification et sont à même de contribuer d'une
manière non négligeable au développement du pays dans la mesure où elles
doivent
exercer une
action
sur
le milieu, rendre des
services
aux
institutions et aux acteurs locaux et fournir un appui à l'activité
productive.
Les difficultés d'exécution du processus d'industrialisation peuvent
survenir du fait que l'intégration industrielle des pays du Tiers Monde
revêtent des formes variées: "Le capital multinational retient quatre
facteurs principaux de sélection de l'espace:
le degré d'industrialisation préexistante et l'opportunité de
nouvelles localisations géographiques optimalisées (abaissement
maximum du coût des facteurs de production);
la présence d'une main-d'oeuvre suffisamment flexible, capable
de s'adapter à une segmentation toujours plus fine du travail;
l'existence
de
facteurs
de
premières, énergie, capitaux);
production
autonomes
des politiques fiscale, financière, économique
favorables aux investisseurs-employeurs".
et
(matières
sociale,
(Guy di Mélo, "Les pays du Tiers Monde", Sirey, Paris, 1987, p. 76).
- 25 V.
PROPOSITION DE PROGRAMME D'APPUI AUX INVESTISSEMENTS DES EMIGRANTS ET AU
RENFORCEMENT DES STRUCTURES D'AIDE AU DEVELOPPEMENT LOCAL: CONTRIBUTION
PRELIMINAIRE
1.
Objectifs et stratégie de l'intervention
La situation économique, sociale et institutionnelle actuelle, ainsi que
l'évolution
qui se dessine dans
la perspective
du
Ille PND et de
l'application d'une nouvelle loi fondamentale sur les "autarquias" locales,
vont exiger de la part des structures de planification un engagement
différent
et empreint
d'un esprit d'innovation
qui, sans nul doute,
privilégiera le point de vue territorial (régional/local) et une approche
plus intégrée des projets, initiatives et actions.
La décentralisation
administrative que l'on va préconisant induira certainement les "municlpios"
à participer plus activement au processus de développement.
D'autre part,
les adaptations au nouveau modèle de développement économique tendront vers
des initiatives de caractère plus déconcentré et diffus, capables d'apporter
un complément à la polarisation actuelle des activités économiques qui sont
axées sur les principaux centres urbains.
Prendre en charge et doter d'un cadre le programme que l'on se propose
d'appliquer dans la stratégie de développement régional/local qui viendrait à
être définie constitue la manière la plus adéquate d'en intensifier les
effets:
d'autre part, la formation d'agents de développement local doit
également s'adapter à des contextes locaux variés ainsi qu'aux dynamiques
économiques, sociales et institutionnelles en cours d'élaboration.
Les
effets entraînés par le programme des points de vue de l'utilisation et de la
valorisation des ressources et des potentialités locales - humaines, en
particulier - assureront sa viabilité économique et sociale.
Certaines initiatives dans le domaine de la formation qui s'étaient déjà
concrétisés par le passé étaient inspirées par le souci de fournir un appui
aux communautés locales dans les secteurs comme celui de la santé (agents
sanitaires), de l'alphabétisation, du coopérativisme et du développement
rural. L'évaluation (ou la réévaluation) de ces expériences pourrait fournir
de multiples enseignements et les personnes appelées à intervenir dans ce
processus, une fois redéfinie leur activité, seraient à même de contribuer
efficacement à la réalisation de cette nouvelle étape du processus de
développement.
Ne perdant pas de vue les actions de formation promues par l'Institut de
formation et de perfectionnement professionnel (IFAP) et le Centre national
de formation pour l'administration (CENFA), l'on s'efforce de déterminer les
besoins actuels de formation et l'on est amené à conclure qu'il existe peu de
cadres qui appuient des initiatives en matière d'investissements et de
développement à l'échelon local.
Il se peut que la formation d'animateurs dans les communautés d'émigrés
soit une future initiative découlant du programme, dont les Capverdiens
résidant à l'étranger doivent être informés dès qu'elle commencera à
être réalisée.
- 26 On a fait remarquer qu'après une phase durant laquelle de grands efforts
ont été concentrés sur la réalisation d'infrastructures, l'on doit maintenant
valoriser la formation de ressources humaines.
Les institutions le mieux
placés à cet effet et pouvant s'engager dans ce processus au niveau local parmi lesquelles il y a lieu de faire mention des "municfpios" et des agences
de la Banque du Cap-Vert - ont réagi positivement à la mise sur pied d'une
action de formation, un vaste consensus se réalisant autour des principes qui
pourraient servir de base à la construction du programme.
La démonstration a été ainsi faite de la nécessité de services possédant
la capacité technique requise pour appuyer des initiatives lancées par des
institutions et des acteurs locaux, tout particulièrement dans le domaine des
investissements - et notamment ceux des émigrants - ou encore destinées à
encourager des projets pouvant contribuer au développement
local.
Le
programme pourrait contribuer à surmonter un certain type de problèmes et de
fragilités, en renforçant techniquement les structures locales et en les
dotant d'agents à même de satisfaire aux demandes, aux besoins et aux
aspirations qui se manifestent dans le milieu intéressé. D'autre part, il
fournirait l'occasion de réfléchir sur les besoins des populations et de
répondre à leurs désirs en s'efforçant
d'approfondir des débats
qui
s'orientent vers la recherche de solutions à apporter aux problèmes locaux,
compte tenu des conditions qui s'offrent et des moyens disponibles.
Les principaux objectifs immédiats
sont donc:
que l'on se propose
d'atteindre
i)
la formation de ressources humaines;
former des jeunes qui
travaillent comme agents d'animation, encouragent
l'émergence
d'initiatives
et
suivent
du point
de
vue
technique
les
opérations d'investissement au niveau local. Les jeunes ainsi
formés doivent se montrer aptes à assumer des tâches concrètes
ayant un impact sur le développement local, activités qui
exigent une attitude et une conduite novatrices;
ii)
le développement institutionnel: renforcer les structures déjà
existantes par la création de cabinets d'appui au développement
et
aux
investissements
au
niveau
local(GADIL's).Ces
structures non seulement accroissent la capacité des communautés
locales d'auto-promotion, mais pourront aussi rendre toute une
gamme de services variés en matière d'appui au développement,*
iii)
l'information et l'animation des acteurs et des communautés au
niveau local:
les actions découlant du programme lui-même en
regroupant les efforts et les disponibilités et en augmentant la
puissance des synergies, pourront contribuer à encourager un
"partenariat" et
une dynamique
favorable au
processus
de
développement en général et à la concrétisation d'initiatives en
particulier.
Les stratégies des futures
interventions des
agents devront varier en fonction des contextes locaux dans
lesquels elles se situeront: c'est ainsi que les zones rurales,
par exemple,
économiquement plus fragiles, périphériques et
marginalisées,
exigent
une
intervention
de
caractère
volontariste pour venir à bout de certains de leurs problèmes
les plus immédiats.
- 27 La spécificité d'un programme appelé à influer directement sur le
développement exige, en raison de ses carctéristiques mêmes, que soient
prévus certains degrés d'autonomie dans son exécution de manière à pouvoir
tirer parti de complémentarités
interdépartementales
et de différentes
synergies.
Il est important néanmoins d'éviter des chevauchements et des
supperpositions, apparents ou réels, toujours possibles.
2.
Programme de formation d'agents de développement local
2.1
Structure de préparation, de coordination et de suivi
L'exécution du programme serait assurée par une équipe constituée
par un coordonnateur et des techniciens adjoints dont les fonctions
consisteraient à coordonner la formation et à s'acquitter des tâches de
gestion et d'administration.
Auprès de cette équipe, fonctionnerait un conseil consultatif où
siégeront des représentants de départements ministériels et d'organismes
nationaux.
Ce
conseil,
qui
fournira
au
programme
un
cadre
institutionnel
et
orientera
la stratégie
de
la
formation
(voir
organigramme), pourrait, à des fins d'appui technique, intégrer des
représentants du BIT et de l'organisme donateur.
i)
Conseil consultatif - Activités principales:
-
fournir un cadre institutionnel à l'action;
émettre des conseils techniques en vue de définir les
grandes orientations du projet;
préparer la formation et assurer son articulation avec
objectifs du programme;
procéder à l'évaluation interne du projet.
les
Le Conseil pourrait être constitué par des représentants des
entités suivantes:
-
ii)
Ministère du Plan et de la Coopération/(DCG);
Ministère de l'Administration
locale et de
l'Urbanisme/
(DGAL);
Ministère des Affaires étrangères/(DGESC);
Ministère du Développement rural et de la Pêche/(gep - INIA);
CENFA - IFAP;
BIT;
Organisme donateur.
Coordonnateur du programme
Sa tâche principale consistera à assurer la gestion du
programme
et
à
coordonner
les
actions
de
formation.
L'accomplissement de ses fonctions exige des aptitudes et des
connaissances dans des domaines tels que:
-
la situation économique et sociale du Cap-Vert,
le processus de développement local et de l'émigration,
ainsi qu'une formation en sciences sociales ou en économie,
et la maîtrise de la langue portugaise.
- 28 ORGANISATION
DU
PROGRAMME
ET
ZONES DE RECRUTEMENT/INTERVENTION
PROPOSITION
CONf.ETL
i Coordonnateur du Programme
i
EQUIPE TECHNIQUE
TECHNICIENS ADJOINTS
1
1
i
Sâo Antâo
SSo Vicente
Tarrafal
i
Santa Cruz
Santa Catarina
i
1
i
Paul
Ribeira Grande
Porto Novo
Mindelo
Tarrafal
' 1
Santa Cruz
Santa Catarina
i
• -
CONSULTATIF
MPC MALU-DGAL
MNE -DGESC
MDRP-CL'P/INIA
CENFA-IFAP
BIT
PNUD
- 29 Equipe technique/adjoints
Il
serait
utile
que,
dès
le
commencement, prennent part aux opérations cinq techniciens
dont les attributions, qui évolueront au long des phases
successives du programme, consisteront au début à participer
à la formation de fomateurs, à suivre ensuite les formations
(en tant
que
formateurs
et
coordonnateurs
de
secteurs
thématiques), à assurer après l'encadrement du travail sur le
terrain des stagiaires en cours de formation et, finalement,
à
créer
et
à diriger
les
GADIL's.
Leurs
activités
principales seront les suivantes:
-
-
coordonner divers thèmes de formation et jouer un rôle de
tutelle auprès de stagiaires en cours de formation;
coordonner les activités des stagiaires en cours de formation
et encadrer ceux-ci à l'occasion de leur travail sur le
terrain;
mettre en place les GADIL's et, ultérieurement, en assurer la
direction;
préparer l'insertion professionnelle des stagiaires en cours
de formation.
Profil
Les candidats devront:
-
-
être de jeunes cadres, natifs du Cap-Vert, et posséder une
formation universitaire (en économie, en sciences sociales,
ou dans une autre branche jugée appropriée);
se montrer disponibles pour participer à la formation et
être, si possible, originaires des îles où ils seront appelés
à exercer leur activité professionnelle;
réunir les conditions personnelles requises pour animer et
gérer des projets et des
initiatives au niveau local,
posséder un esprit volontariste et une capacité de persuasion
et de direction.
Autres institutions d'appui et d'encadrement du programme
En dehors des services officiels et
organismes appelés à siéger au Conseil consultatif, le
programme devra s'assurer la participation, lorsque celle-ci
sera jugée opportune, d'autres services de l'Administration
centrale dont les activités sont de nature à faciliter la
réalisation de ses objectifs. A titre de suggestion, il est
possible de mentionner d'ores et déjà notamment:
-
la Direction générale du Travail;
La Direction générale des Affaires sociales;
la Direction générale de l'Education;
le Ministère de l'Industrie et de l'Energie
Production industrielle).
-
(Unité
de
Au niveau local, il est essentiel d'obtenir la participation
active des municipalités, des comités d'habitants et d'autres
organismes
dont
la
contribution
serait
jugée
pertinente,
notamment
des
délégations
régionales
des
services
de
l'Administration centrale, ainsi que des coopératives et autres
stuctures productives.
- 30 Aux fins d'assurer l'effet multiplicateur du programme et des
initiatives qui en dérivent, il serait également important qu'y
participent d'autres organismes tels que la Jeunesse africaine
Amilcar Cabrai (JAAC), la Centrale syndicale, l'Institut Amilcar
Cabrai, la Banque du Cap-Vert ainsi que les organisations non
gouvernementales de solidarité sociale.
2.2 La formation
Afin de répondre aux objectifs du programme, la formation,
considérée du point de vue pédagogique, doit accorder une importance
particulière à des moments de théorie (enseignement donné en classe),
ainsi qu'au travail pratique sur le terrain, qui permet d'entrer en
contact avec les réalités économiques et sociales des régions où l'on se
propose d'intervenir et d'analyser les situations locales.
Le processus de formation, qui doit être échelonné, comporterait les
trois étapes suivantes;
formation théorique portant sur le développement local et
analyse ou milieu;
préparation et analyse de projets;
travail de terrain;
inventaire de projets;
mise en place de cabinets d'appui au développement (GADIL's) et
insertion professionnelle des stagiaires.
Il existe un ensemble de matières qui, du fait qu'elles sont
importantes et appropriées aux objectifs du programme, devraient être
incluses dans la formation, à savoir;
-
le processus de développement;
l'analyse de la structure économique et sociale aux niveaux
national et local (structure de la production, etc.);
la préparation et l'élaboration de projets;
la comptabilité, la gestion et l'organisation des entreprises;
l'administration publique;
son fonctionnement, les mesures
d'incitation prévues et les conditions requises pour la
réalisation de projets;
- 31 les techniques d'animation et d'intervention vis-à-vis
communautés et des groupes que l'on se propose de dynamiser.
des
Actions à entreprendre dans le cadre de la préparation du programme de
formation
i)
Recrutement des techniciens adjoints et des formateurs.
Les formateurs peuvent être recrutés parmi les techniciens
participant à la réalisation du programme, ou appartenant à d'autres
départements appelés à s'occuper directement du développement
national et local. Il est important en outre de faire intervenir
dans la formation des spécialistes d'une compétence reconnue et
informés des réalités économiques et sociales du Cap-Vert. Pour la
formation dans des domaines particuliers, notamment pour la partie
théorique et les interventions portant sur des sujets spécifiques,
il est possible d'avoir recours à des spécialistes de l'extérieur.
ii) formation des formateurs, au cours de laquelle peuvent être abordés
des thèmes tels que:
-
la stratégie de développement et le Ille PND;
la structure économique et sociale du Cap-Vert;
les méthodes d'action; analyse d'expériences;
l'économie informelle et les microinitiatives;
l'émigration et les investissements productifs.
La formation des agents de développement local:
modules de formation
i)
secteurs thématiques et
Développement et structure économique et sociale du Cap-Vert;
-
stratégies de développement;
émigration et développement;
structure et activité économique (tourisme, agriculture et
activités
agropastorales,
pêche,
secteur
informel;
artisanat, petites industries et commerce, services).
- 32 ii)
Organisation et gestion de petits projets:
-
création et gestion de micro-initiatives;
secteur coopératif.
iii)
Administration publique et systèmes d'incitation
productive.
iv)
Méthodes d'action.
2.3 Stagiaires:
recrutement,
professionnelle
critères
de
sélection
à
l'activité
et
insertion
Le caractère expérimental de ce programme incite à conseiller que
l'on privilégie une intervention géographiquement plus concentrée, en
accordant la priorité aux "municipios" qui réunissent les conditions
voulues pour assurer le succès de l'initiative. Etant donné que son
expansion pourra se faire dans d'autres régions (Fogo reste toujours une
possibilité), à condition qu'il y existe des moyens disponibles et de la
facilité à recruter des jeunes possédant le profil approprié pour
recevoir la formation, l'on suggère de choisir les secteurs suivants
pour le recrutement de candidats et pour une intervention plus directe
du programme:
Nombre
ILES
Santo Antao
Stagiaires en
Techniciens/
d'habitants
cours de formation
GADIL
Porto Novo
13 390
3
Ribeira Grande
23 350
5
"Concelho"
1 (au
niveau intermunicipal)
8 070
3
Mindelo
42 060
6
1
Santa
41 470
6
1
Santa Cruz
23 250
4
1
Tarrafal
24 480
4
1
Paul
Catarina
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- 34 3.
Cabinet d'appui au développement et à la promotion des investissements
au niveau local (GADIL)
Dans la plupart des "concelhos", les mairies sont les structures locales
qui réunissent les conditions voulues pour appuyer le processus de
développement. Au stade actuel, celles-ci se trouvent cependant absorbées
par des préoccupations
administratives,
l'important
étant
d'orienter
progressivement leur action vers des initiatives de nature à avoir une
incidence directe sur le développement local.
Pour faire face à ce
changement de stratégie, il importe de prévoir qu'au niveau local les
ressources humaines nécessaires seront disponibles dont l'activité sera
encadrée par un cabinet ayant pour objectif primordial d'appuyer le
développement local (GADIL), en complète harmonie avec les autorités locales
et nationales.
La
proposition
de
créer
une
telle
structure
(municipale
ou
intermunicipale) découle, d'une part, de la nécessité de renforcer les
institutions locales quant à leur capacité d'appuyer les investissements et
autres initiatives et, d'autre part, de l'existence d'un cadre institutionnel
permettant aux agences d'appui au développement d'exercer leur activité et de
réaliser leur insertion professionnelle. Avec ces cabinets l'on se propose
de créer une atmosphère innovatrice et, du même coup, de stimuler le travail
d'équipe capable de renforcer la capacité d'intervention des agents; en
effet, non seulement leur action, faute de disposer d'une organisation et
d'un cadre institutionnel adéquats, se révélera difficile, mais l'essor du
développement local se trouvera lui-même compromis.
La compétence des
d'activités, à savoir;
GADILs
et
pourrait
des
s'étendre
diagnostics
et
à
toute
rassembler
une
gamme
-
faire des études
satistiques;
-
aider à préparer des programmes et des projets et promouvoir des
initiatives dans le domaine économique et social;
appuyer la réalisation d'initiatives productives, en
celles liées aux investissements des émigrants;
des données
particulier
-
assister au niveau local les actions prévues dans le Ille PND et
dans les Plans régionaux et faire en sorte que les actions
entreprises sur le territoire des "municîpios" par différents
services soient concertées;
-
promouvoir des campagnes d'information et d'animation des structures
économiques et sociales locales;
-
établir un "partenariat" en vue du développement en encourageant le
dialogue entre institutions;
-
développer l'utilisation,
ressources
locales
et
professionnelle.
la gestion et la valorisation des
aider
à
promouvoir
la
formation
- 35 Les critères spécifiques utilisés pour le choix des secteurs et des
candidats à former doivent être définis par l'équipe du projet et par le
Conseil consultatif, la participation des "municfpios" concernés dès la
phase initiale du programme étant à conseiller.
Critères de sélection des stagiaires;
être âgé de 18 à 25 ans;
posséder des connaissances corespondant au niveau de la 7e année au
minimum, ou de la 5e année, à condition que l'intéressé ait à son
actif deux ans au moins d'expérience professionnelle;
présenter des caractéristiques psychologiques adaptées à l'esprit du
programme;
-
être motivé et posséder une
d'initiatives et de projets;
capacité
d'animation,
-
être dans la mesure du possible originaire
devenir des zones d'intervention et y résider.
des
de
îles
création
destinés
à
L'on doit s'efforcer de trouver un système adéquat permettant
d'éviter que les jeunes n'abandonnent
le programme et chercher à
garantir que, une fois leur formation terminée, ils exerceront leur
activité sur les lieux mêmes de leur recrutement.
Il conviendrait d'entamer aussitôt que possible le débat sur le
statut professionnel des futurs agents de développement local à former.
A cet effet, il serait utile de prendre contact avec le Ministère de
l'Education au sujet de l'équivalence qui devrait leur être accordée et
de la fixation de leur niveau d'accès à la fonction publique, au cas où
ce serait là la formule retenue.
La future insertion professionnelle des stagiaires gagnerait à être
discutée assez tôt, diverses solutions ou issues étant susceptibles de
s'offrir en la matière dans des cadres institutionnels différents, à
savoir:
-
l'intégration au sein des GADIL's dont les structures jouiraient
d'une certaine autonomie et qui, en collaboration avec les
autorités locales, des organismes privés et des services de
l'Administration
centrale, fourniraient
un appui direct au
développement local;
-
l'intégration
dans
des
(MDR.UPI, MOP, IAPE, etc.);
-
l'intégration
directe
des
stagiaires
dépendant des autorités locales.
organismes
publics
dans
décentralisés
les
organismes
La première formule semblerait être, à notre avis, la plus viable et
la plus appropriée.
-
38
^
*/
-
I l e s du C a p - V e r t
Sto. Antâo
I 45 376"!
_ ^ S. Vicente
17e
594
C ^ Sta. Luzia
OS
5,7) 14,1
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S. Nicolau
v
( ^ - ^ » - . [13 572 I
] N2dehab.(1981)
16°
f
j % da superficie total
|
| 95 da populaçôo total
2,0
Sal
~> ^15 8261
(I5fi) î
15° -
25°
24°
23°
Boavista
VI3 372I
- 39 Taux moyen annuel de croissance
de la population (1960-1970)
Taux moyen annuel de croissance
de la population (1970-1980)
Taxa média anual de crescimento efectivo
da populaçâo ( 1960- 70)
Taxa média anual de crescimento efectivo
da populaçâo( 1 9 7 0 - 8 0 )
%
%
m
>3,i
EUD 0,0-3,1
m >o,9
EUD o,o - 0,9
•
UD <o,o
<o,o
x = 0,9
£ = 3,1
O
o
Taux moyen annuel de croissance
de la population (1980-1987)
Taxa média anual de crescimento efectivo
da populaçâo ( 1980- 87)
Densité de la population (1987)
Densidade populacional ( 1 987)
232,6
2,8
33.0
-0,2
%
H l >2,0
E 3 0,0-2,0
•
<o,o
-0,2
x = 2,0
0,0
o
1,2
HriVKin2
> 200
t l H 100-200
E 3 50-100
I I <50
il 0 ' 2 bïji\
- 40 Population active - secteur
primaire (1980)
Population active - secteur
secondaire (1980)
Populaçao activa no sector p rimé ri o
(1980)
Populaçao activa no sector secundério
(1980)
14.3
35,8
%
O U >5o
EH3 25-50
•
<25
61,0
Population active - secteur
tertiaire (1980)
Population potentiellement
active, 15-64 ans, total (1987)
Populaçao activa DO sector terciàrio
(1980)
%
filill >5o
FÏÏT1 25-50
C D <25
20,6
O
Q
Populaçao potencial mente activa
(15 - 64 anos/Total - 1987)
e n >48
[HT] 40-48
I
I <40
38,1
O
- 41 Envois des travailleurs
migrants établis aux EE.UU.(87)
Envois des travailleurs
migrants établis aux fays-Bas(87)
Remessas dos emigrantes nos E.U.A.
Remessas dos e mi g rentes nos Pafses Baixos
(1987)
(1987)
4,1
6,5
28,0
7,5
% do total de C. V.
« d o total de C.V.
m >2o
I l >20
0 3 10-20
•
F o l 10-20
I
I <10
<10
3.7
0,6
O
Envois des travailleurs
migrants établis au Portugal(87)
Envois des travailleurs
migrants établis en Italie (87)
emigrantesem Italie
< 1987)
Remessas dos
Remessas dos emigrantesem Portugal
(1987)
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3,4
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27,9
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9,9
% do total de C. V.
% do total de C. V.
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1
31,4
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I <10
0,6
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&
&
- 42 -
Balance de paiments
(transferts privés)
P.I.B.
Transferências privadas
(1987)
(1980)
Produto Interno Bruto
(1980)
3,1
V'W
20,6
66,4
17,5
Co&tos/h*l.
liiiiimi >20
E 3 10-20
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•
M® >32,8
HT! 16,6-17,2
•
<i2,3
x=17,8
x=5,8
10,2
S
o ©
O
E m i g r a t i o n v e r s l e s EE.UU,
(1900-20)
liilllliil >20
F ï ï l 10-20
I I <10
x=10,2
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(1980-85)
Emigraçâo ( 1 9 8 0 - 8 5 )
m 37.9
(?) 2 2 ^
K- tmig.E.U.A. „
Poj. 1940
\ 0
O
Emigration
Destino da emigraçâo para os E.U.A.
(1900-20)
tP.
1
Co-hloslhxb.
Destin» pndonisjjitt;
- 43 Dxmension moyenne des
Exploitations directes
exploitations (1979)
(1979)
Exploraçôes corn forma de exploraçâo
directe (1979)
Dimensâo média das exploraçôes
(1979)
1,66
Ha
OUI >1,50
E D 1,00-1,50
\Z3 <i,oo
- Stm informiçîo
x = 1,47
1.84
Superficie agricole- zone
irriguée (1981)
Superficie agricole - zone
semi-aride (1981)
Superficie agn'cola util - zonaaemi-érida
(1981)
100,0
46.3
%
m
>7o
FJH3 40-70
r n <4o
x = 32,l
15,3
O
- 44 -
CAP-VERT
Termes de référence
Mission préparatoire
1) d'identification des*conditions
de réalisation d'un programme d'appui aux investissements
des immigrés Cap-Verdiens et
2) de formulation d'un avant-projet dans ce domaine
Justification
1. Les difficultés économiques du pays, aggravées par la sécheresse,
font que de tout temps l'émigration a constitué une composante centrale
de la société et de l'économie cap-verdiennes. Au fil des décennies,
d'importantes communautés de Cap-Verdiens se sont établies en particulier
aux Etats-Unis (250*000), au Portugal (45'000 à 50*000), en Angola
(35'000 à 40'000), au Sénégal (25'000), aux Pays-Bas (9'000 à 1*0000), en
Italie (8'000 à 10'000), en France (7'000 à ÎO'OOO), à Sao Toraé (8'000),
au Brésil O'OOO), en Guinée-Bissau (l'OOO à 3'000), au Mozambique (1*000
à 3'000). Si l'on tient compte des communautés moins nombreuses
(Luxembourg, Suisse, Espagne, Suéde, RFA, Gabon, Argentine, Venezuela),
quelque 500'000 à 600*000 Cap-Vediens se trouvent à l'étranger, formant
une .population qui compte presque le double de personnes de la population
résidente.
2. Malgré la dispersion de cette diaspora, les communautés immigrées
cap-verdiennes maintiennent en général une forte cohésion de groupe. Des
liens intenses sont entretenus avec le pays, où les immigrés Cap-Verdiens
envoient des sommes très importantes d'argent (entre 1978 et 1982, les
envois de fonds des immigrés ont représenté environ 40Z du PIB, 40% de la
consommation privée et 50Z de la valeur des importations, à l'exclusion
de l'aide internationale). Les immigrés Cap-Verdiens constituent dès
lors une ressource d'une valeur certaine pour le pays, tant en termes
humains que financiers - et les autorités du Cap-Vert ne manquent pas de
prendre des mesures concrètes pour encourager leur participation dans le
développement du pays.
3. Parmi ces mesures, figure la création en 1984 par la Banque centrale
de comptes en devises, ainsi que de comptes d'épargne-crédit destinés à
faciliter et à intensifier les investissements dans le pays des
. travailleurs Cap-Verdiens expatriés. En outre, une Unité de promotion
industrielle (UIP) a été établie au Ministère de l'industrie et de
l'énergie, et visant à appuyer la création de petites et moyennes
entreprises à partir notamment de l'investissement de l'épargne des
migrants.
- 45 -
4. De telles mesures - très utiles en soi - ne sauraient par elles
seules amener les immigrés Cap-Verdiens à investir de façon productive
leur épargne. En effet, les immigrés ont souvent tendance à -orienter
leurs investissements vers des secteurs déjà saturés ou peu porteurs
(transports, restauration, etc.), n'ayant que peu d'effets
multiplicateurs en termes de développement des zones où ces
investissements se réalisent. Pour que les initiatives des immigrés
soient rentables au plan individuel et productives au plan collectif, il
semble nécessaire de disposer au niveau local et de façon décentralisée,
de services d'appui au développement, capables d'aider les immigrés,
d'une part, à investir leurs fonds dans les secteurs les plus dynamiques
et d'avenir, et d'autre part, à mettre en forme, à accompagner et à
viabiliser leurs projets économiques.
5. Le Cap-Vert se trouvant à présent dans un tournant - ouverture de
l'économie à l'extérieur et valorisation des investissements étrangers,
au plan économique; décentralisation et renforcement des pouvoirs locaux,
au plan institutionnel et politique -, le besoin se fait sentir: (i) de
mettre en place une politique active d'utilisation de l'épargne des
migrants, ceux-ci constituant en quelque sorte les premiers investisseurs
potentiels dont pourrait bénéficier le pays; (ii) de doter les zones
d'émigration d'institutions décentralisées et de cadres techniques
capables de soutenir les projets des immigrés et, plus globalement, de
servir de catalyseurs au développement de ces zones.
Objectifs
6.
La mission aura dans ce contexte les objectifs suivants:
1. Faire un diagnostic de la situation de l'émigration
cap-verdienne, de ses problèmes et de ses potentialités, en termes
de la contribution des migrants au développement du pays
Analyser avec les autorités compétentes, tant au niveau central
que local, l'impact des mesures déjà prises dans ce domaine et
identifier d'éventuels goulots d'étranglement, d'une part, ainsi
que de nouvelles solutions, d'autre part.
2. Définir avec l'assistance des Ministères et Services
appropriés une approche permettant de doter les zones d'.émigration
d'agents d'appui aux investissements des immigrés Cap-Verdiens et,
plus globalement, d'appui au développement local.
3. Identifier avec l'assistance des Ministères et Services
-concernés (Plan, Développement Rural, Direction générale de
l'émigration, Institut d'appui à l'émigrant, Industrie et Energie,
etc.), et avec les Représentants des agences des Nations Unies
- 46 -
spécialisées intervenant dans le pays, des actions, expériences,
projets en cours au Cap-Vert, qui pourraient servir de point
d'articulation pour le lancement d'un programme d'appui aux
investissements des immigrés Cap-Verdiens. En effet, un tel
programme - de nature sectorielle - gagnerait à s'intégrer dans
des initiatives et des stratégies de portée globale visant la
promotion du développement du pays.
»
4. Etablir un cadre d'intervention permettant de mettre en place
un ou plusieurs projets-pilote d'appui aux investissements des
immigrés Cap-Verdiens et pouvant contribuer au développement des
zones d?émigration. Ce cadre devrait permettre, parallèlement à
l'objectif immédiat visé, de renforcer à moyen terme la capacité
d'auto-organisation et de décision des communautés locales.
5. Identifier des régions du pays (îles, zones à l'intérieur
d'une île, etc.) où ces projets-pilote pourraient être lancés avec
un minimum de conditions d'efficacité: existence d'autres actions
et expériences au plan local; organisations et institutions
locales intéressées et actives sur le terrain; migrants
originaires de ces régions intéressés à investir leur épargne et
prêts à participer - à titre individuel ou en groupe - à
l'expérience; cadres locaux motivés et disponibles.
6. Identifier dans ces régions les associations, groupements,
coopératives, organisations syndicales, etc. locales - et les
leaders respectifs - qui pourraient servir de base pour mobiliser
les populations au niveau communautaire, d'une part, et les
immigrés Cap-Verdiens, d'autre part, pour la réalisation de cesprojets-pilote.
7. Identifier au niveau local, régional et national, les groupes
pouvant constituer un "terrain" où des candidats seront
sélectionnés pour participer à des formations d'agents locaux
d'appui aux investissements des immigrés.
8. Dé'finir avec les autorités concernées les grandes lignes d'un
progatnme de formation d'agents locaux d'appui, aux investissements
des inmigrés. Préciser le cadre institutionnel nécessaire au
montage et à l'exécution de ces formations. Identifier les
agences du gouvernement qui seraient responsables de ces
formations et les aides nécessaires - notamment en termes de
formation de formateurs - pour les exécuter.
9. Etudier les formes les plus appropriées à adopter pour
l'insertion professionnelle des agents une fois terminées/ les
formations: (i) faut-il privilégier leur insertion dans des
-
47
-
organismes déjà e x i s t a n t s , au risque t o u t e f o i s de diminuer leur
c a p a c i t é d ' i n t e r v e n t i o n ? ( i i ) f a u t - i l au c o n t r a i r e v a l o r i s e r des
• formes d ' o r g a n i s a t i o n plu:* autonomes, capables de renforcer la
c a p a c i t e r d ' i n i t i a t i v e des régions ( t e l l e s , par exemple, que des
organismes s e m i - p u b l i c s , appuyés par l e s i n s t a n c e s
gouvernementales e t par l e s milieux p r i v é s ) ?
10. I d e n t i f i e r l e s formes d ' a r t i c u l a t i o n et de c o l l a b o r a t i o n qui
pourraient s ' é t a b l i r entre l e programme à r é a l i s e r au Cap-Vert et
l e programme JADE ("Formation d'agents de développement dans des
régions d'émigration) en voie d'exécution au Portugal, avec
l'appui technique du BIT e t l ' a s s i s t a n c e f i n a n c i è r e du PNUD.
P r é c i s e r q u e l l e s pourraient être l e s leqons à t i r e r de
l ' e x p é r i e n c e p o r t u g a i s e , e t l e s adaptations n é c e s s a i r e s à y
introduire compte tenu des c a r a c t é r i s t i q u e s e t besoins de la
s o c i é t é du Cap-Vert. I d e n t i f i e r l e s formes d ' a s s i s t a n c e que l e s
organismes chargés de la r é a l i s a t i o n du programme JADE au Portugal
pourraient apporter au programme Cap-Verdien.
Durée
7. La mission aura une durée de t r o i s semaines au Cap-Vert, plus une
semaine pour d e b r i e f i n g (2 jours à Genève) e t é l a b o r a t i o n du rapport et
des recommandations. E l l e pourrait avoir l i e u en principe du 6 novembre
au 4 décembre prochain.
Consultant
8. D'expression p o r t u g a i s e , l ' e x p e r t aura une formation u n i v e r s i t a i r e en
sciences s o c i a l e s ( s o c i o l o g i e , géographie, économie) et une expérience
reconnue dans l e s domaines de la migration et du développement local et
régional.
Genève, BIT, 29 -septembre 1989
(1767W>
- 48 -
INSTITUTIONS ET ORGANISMES CONTACTES
Ministère du Plan et de la Coopération/
Direction générale du Plan
et de la Coopération
Ministère de l'Administration locale
et de l'Urbanisme
Direction générale de l'Administration
locale
Institut d'Appui à l'Emigration (IAPE)
Direction générale de l'Emigration et des
Services consulaires
Ministère du Développement rural
et de la Pêche
Institut de Formation et de
Perfectionnement professionnel (IFAP)
Ministère de l'Industrie et de l'Energie
Direction générale du Travail
Direction générale des Affaires sociales
Jorge Brito (Ministre - MPC)
José Luis Monteiro (D.G.)
J. Santos Barbosa
Luis Silva
Joao Carlos Pires
Tito L. Oliveira Ramos
(Ministre - MALU)
Daniel M.C. Mendes (D.G.)
Jorge Lima (Directeur)
José Andrade
Amilcar Spencer Lopes (D.G.)
Alcino Leite (Chef de la
Division de l'Emigration)
Cristina Duarte (D.G. du GEP
- MDRP)
Francisco Çruz Monteiro
(Président)
Agueda Cardoso (GEP)
José Maria S. Brito (D.G.)
Jacinto Estrela (D.G.)
Commission de l'Emigration de l'APN
Adriano Brito (Président)
Banque du Cap-Vert
Antonio Neves (Directeur du
Dépt des Investissements
Lurdes Barbosa (Dépt de
l'Emigration)
Jeunesse Africaine Amilcar Cabrai (JAAC)
José Maria Neves
Secrétaire général)
Jorge Tolentino (Formation)
Union Nationale des Travailleurs
du Cap-Vert - Centrale syndicale
Carlos Lopes
(Secrétariat exécutif;
organisation, formation,
relations internationales
et émigration)
PNUD - Bureau de Praia
Miguel da Graça
(Représentant Résident)
Nina Hermansan (J.P.O.)
Agnès Deshormes
(chargée de programme)
BIT - Bureau de Dakar
E. Dembélé (Directeur)
M. di Bernardo
(Directeur Adjoint)
- 49 Visites effectuées et contacts pris au niveau local
,
»
En raison de modifications entraînées par la visite de S.S. le Pape
Jean-Paul
II au Cap-Vert, ainsi que des conditions
atmosphériques
défavorables (brume sèche), il ne nous a pas été possible d'entrer en contact
avec d'autres "municipios", notamment ceux des îles de Maio et de Boavista,
comme il était initialement prévu.
Autorités locales:
Sao Filipe - Fogo
Fausto Rosârio (D.G.)
Viriato Santos (Secrétariat adm.)
Pedra Badejo (Santa Cruz)-Santiago
Tarrafal - Santiago
Assomada (Santa Catarina)-Santiago
Porto Novo - Santo Antao
Paul - Santo Antao
Ponta do Sol - Santo Antao
Ribeira Brava - Sao Nicolau
Mindelo - Sao Vicente
Ramiro Azevedo (D.G.)
Celestino dos Santos Almada (S.A.)
Aires Borges (D.G.)
Adelino Sousa (D.G.)
(D.G.)
Joao Augusto (2ème suppléant du D.G.)
Herm£nio Oliveira (D.G.)
Antonio Almeida (Suppléant du D.G.)
Unités de production:
MORABEZA
SOCAL
FAMA
Note: Durant ma mission et à l'occasion des contacts que j'ai pris, j'ai été
constamment accompagné par M. Amilcar Spencer Lopes, que je tiens à remercier
ici. Le souci le plus élémentaire de justice me conduit à souligner la
qualité des informations qu'il m'a fournies tout au long de cette mission.
- 50 -
Bibliographie et rapports consultés
Institut de Formation et de Perfectionnement Professionnel (IFAP) du Cap-Vert
(1989) - "Observatôrio de inserçao na vida activa.
Saidas por cursos
profissionais no ano de 1987" - ("Un observatoire de l'insertion dans la
vie
active.
Centre
Placements
national de
d'élèves
formation
des
pour
cours
professionnels
l'administration
(CENFA);
Sao Jorginho; Ecole technique de Mindelo (INIA) (Document
le
cadre
de
la
coopération
Portugal/Cap-Vert
par
en
1987"],
Centre de
élaboré dans
Raquel
Lima,
Maria
Cândida Soares et Maria Margarida Abecassis).
IFAP (1989) - Bilan ("Meio Caminho")-["A mi-chemin"], Ilème PND.
Politique
de formation des ressources humaines.
Ministère du Plan et de la Coopération (MPC) (1989) - "Emigration et
transferts des Capverdiens émigrés;
Rapport
final" - Société
d'études
pour le développement économique et social (SEDES), Paris.
MPC - Direction générale de la Planification (1989) "Informaçao sobre o Estado
de Execuçao do II Piano Nacional
concernant
l'état
d'avancement
de Desenvolvimento" -
des
travaux
d'exécution
["Informations
du
Ilème
Plan
National de Développement"].
MPC - Direction générale de la Planification (1989) - "Elementos para
apreciaçao
[Eléments
da
evoluçao
d'appréciation
sôcio-econômica
de
l'évolution
em
Cabo
Verde
(1980-1987)"
socio-économique
au
-
Cap-Vert
(1980-1987)"].
MPC - Secrétariat d'Etat à la Coopération et au Plan (1979) - "Perspective de
développement des petites et moyennes activités économiques
la
production
populaire
en
République
du
Cap-Vert",
relevant de
PNUD
-
BIT
-
Secrétariat d'Etat à la Coopération et au Plan - République du Cap-Vert
(Rapport élaboré par G. Dulphy).
BIT - Programme Mondial de l'Emploi (1989) - "L'Emploi des jeunes au Cap-Vert:
situations et perspectives".
Rapport
d'une mission
sectorielle
soumis
au gouvernement de la République du Cap-Vert - Programme des emplois et
des compétences techniques pour l'Afrique (PECTA), Addis- Abeba.
- 51 -
BIT - (1987) "Etude du secteur des microentreprises au Cap-Vert", Genève
(Rapport au gouvernement de la République du Cap-Vert, Ministère de
l'Industrie et de l'Energie).
PNUD - (1989) - "Coopération au développement, Cap-Vert", Rapport 1988.
République du Cap-Vert (1982) - "Table ronde des partenaires du
développement", Praia, tome I.
Alfonso Perrotta (1988) - "Emigrazione e cooperazione allô sviluppo.
Il caso
de Capo Verde" - ["Emigration et Coopération au développement.
du Cap-Vert"], [Ligue italienne pour les droits
Le cas
et la libération des
peuples], Rome.
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