Historique de la Tunique d`Argenteuil Selon les Évangiles, le droit

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Historique de la Tunique d`Argenteuil Selon les Évangiles, le droit
Historique de la Tunique d'Argenteuil
Selon les Évangiles, le droit romain accordait aux bourreaux, qui auraient été quatre, la
possibilité de se partager les vêtements d'un crucifié. Il existe de nombreuses représentations
picturales de Romains jouant aux dés cette tunique.
A Argenteuil se trouve le vêtement, dont de nombreux indices permettent de penser qu’il
est la « tunique sans couture » tirée au sort par les soldats au moment de la mort de Jésus
(Jn 19, 23),
Selon la légende, la tunique aurait été retrouvée au IVe siècle par sainte Hélène, mère de
l'empereur Constantin, puis conservée à Constantinople jusqu'au VIIIe siècle. En l'an 800,
l'Impératrice de Byzance, Irène, l'aurait ensuite offerte à Charlemagne lors
de son sacre comme empereur d'Occident. Et celui-ci l'aurait donnée en garde au monastère de
l'Humilité-de-Notre-Dame d'Argenteuil, dont sa fille Théodrade était prieure. En 850,
les normands pillèrent le hameau d'Argenteuil et la basilique Saint-Denys. Avant leur arrivée, la
tunique avait été cachée dans un mur. En 1003, l'abbaye a été reconstruite et la relique
retrouvée. Elle est ensuite vénérée jusqu'au XVIe siècle, mais elle aurait brûlé partiellement ou
aurait été cachée lors de la prise d'Argenteuil par les huguenots en 1567.
Sous la Révolution, le prieuré bénédictin est supprimé, et la relique remise à l'église paroissiale.
Mais en 1793, le curé d'Argenteuil, l’abbé Ozet, la découpe en morceaux et l'enterre dans
son jardin avant d'être emprisonné durant deux ans. En 1795, il ressort la tunique et fait recoudre
les différents fragments. Les pèlerinages et les ostensions solennelles reprennent au XIXe siècle,
en principe tous les cinquante ans. Le 13 décembre 1983, le père Guyard, curé de la paroisse
Saint-Denys, découvre le vol de la tunique. Le reliquaire où repose la relique a été volé.
La DRPJ de Versailles est sur les dents, des anarchistes peu crédibles revendiquent le vol. Le 2
février 1984, le père Guyard reçoit un coup de téléphone d'un inconnu promettant de restituer le
trésor à la condition de conserver le secret sur les noms des ravisseurs. Le soir même, la tunique
retrouve son écrin à la basilique Saint-Denys. La plainte est retirée et le secret toujours gardé. La
dernière ostension solennelle de la tunique a eu lieu pendant les fêtes de Pâques 1984. En six
jours, la tunique voit défiler 80 000 personnes.
Les pèlerinages publics à la Tunique d'Argenteuil ont recommencé depuis 2005, le premier
dimanche de la Passion.
Une ostension exceptionnelle de la Tunique du Christ est annoncée à l'occasion de l'année
Sainte de la Miséricorde du 25 mars au 10 avril 2016.
Du 25 mars (Vendredi saint) au 10 avril, la Tunique du Christ sera exposée à la vénération des fidèles.
Habituellement conservée dans une chapelle de la basilique Saint-Denys d’Argenteuil, la Sainte Tunique
sera exposée dans un grand reliquaire placé dans le chœur de l’édifice tous les jours de 10 h à 22 h, et la
nuit entière précédant les dimanches 3 et 10 avril.
« J’ai voulu organiser cette ostension exceptionnelle, explique Mgr Stanislas Lalanne, évêque de
Pontoise, du fait de la conjonction de trois grandes dates : l’ouverture du Jubilé de la Miséricorde le 8
décembre, les 150 ans de la basilique d’Argenteuil, et les 50 ans de la création du diocèse de Pontoise ». Une foule importante est attendue dans ce sanctuaire, injustement méconnu alors qu’il n’est situé qu’à
quinze minutes de Paris. Beaucoup viendront de France, mais aussi de l’étranger, notamment des pays de
l’Est et de la Russie. La vénération des reliques et des instruments de la Passion du Christ y est vive,
comme le montre la présence d’orthodoxes lors de la vénération de la Couronne d’épines à Notre-Dame de
Paris.
Tout est organisé pour que la vénération de la sainte relique, ouverte à tous, pratiquants ou non, soit
« l’occasion de mettre ses pas dans ceux du Christ », insiste Mgr Lalanne. L’entrée se fera par la « porte de
la Miséricorde » ; les pèlerins pourront ensuite passer devant la relique, avant de s’installer pour se
recueillir et prier dans la nef. Une messe solennelle sera célébrée chaque jour. Et des confessions seront
proposées en permanence pendant le temps d’ostension quotidien. G.Dufrenoy