Pourquoi, quand, comment établir un plan d`affaire?
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Pourquoi, quand, comment établir un plan d`affaire?
Pourquoi, quand, comment établir un plan d'affaire? Le Plan d'Affaire (Business Plan) POURQUOI ? Toutes les informations concordent : ceux qui réussissent ont, pour la plupart, préalablement élaboré un ensemble d'analyses qui ont sous-tendu des prévisions figurant dans un document, le plan d'affaire (Business plan). Faut-il prévoir " avec exactitude " ce qui va se passer au cours des premières années d'activité d'un projet ou d'un développement d'entreprises existantes ? En fait, les prévisions sont un cadre. Elles doivent résulter d'un ensemble d'analyses relatives au marché, à la concurrence, aux produits existants, à la législation, aux évolutions démographiques… Ce sont ces analyses qui permettent d'élaborer et de justifier des hypothèses de ventes. Des réflexions sont simultanément conduites quant aux moyens à mettre en œuvre sur le plan des équipements, du personnel, du marketing, de l'organisation. On peut alors préciser si les équilibres économiques sont possibles et, dans l'affirmative, définir la structure des moyens financiers strictement nécessaires (capital, long terme, court terme) positionnés dans le temps au cours des premières années de la nouvelle activité. Les hypothèses de vente, de résultats doivent être en cohérence avec les analyses sur lesquelles elles reposent. Si, par exemple, la croissance repose sur un marché demandeur, encore faut-il pouvoir prouver que, dans un passé récent, le marché a été demandeur et à quel niveau. Donc, une première conséquence de la réflexion est de relier des prévisions à des faits. Des nuances peuvent alors s'exprimer et les prévisions peuvent s'inscrire dans les fourchettes qui balisent les espérances (fortes, médianes, pessimistes). Ces liens " prévisions-faits " concernent tous les domaines de l'analyse et pas seulement, bien sûr, le volume des ventes. C'est dans cette démarche structurée que le plan d'affaire acquiert vis-à-vis d'un œil extérieur (famille, business angel, banquier, apporteur de venture capital) toute sa crédibilité. "Business angel" = ce terme désigne dans les pays anglo-saxons des individus (souvent des entrepreneurs qui ont réussi) qui investissent leurs capitaux personnels et leur temps ou leur expérience dans des entreprises nouvelles, et cela dès les premiers jours de celles-ci, avant que leurs créateurs n'aient présenté leurs projets aux circuits plus institutionnels de la banque, du capital-risque ou de la Bourse. Venture capital = Le capital-risque est un sous-ensemble du capital-investissement et correspond aux investissements en fonds propres dans des entreprises au cours des toutes premières années de leur existence. Les financements ainsi apportés permettent de constituer la société, de financer le développement d'un premier produit ou encore de financer sa fabrication et sa commercialisation. À ce stade, l'entreprise ne génère le plus souvent aucun profit. 1 C'est la deuxième conséquence : convaincre par l'analyse, et pas seulement intuitivement, que les conditions de réussite sont réunies. Une troisième conséquence de ce travail sera de pouvoir expliquer toutes les dérives. Si le résultat attendu n'est pas au rendez-vous au moment prévu, pourquoi ? Parce que la réponse du marché avait été surestimée ? Parce que les coûts de production ou du marketing ont été sous-estimés ? Ou parce qu'un sous-traitant n'a pas respecté ses engagements ? Une quatrième conséquence de l'existence d'un plan d'affaire, c'est tout simplement de pouvoir refaire très rapidement, en fonction de l'explication des dérives, un nouveau plan qui fixera pour une nouvelle période, les axes d'actions, le niveau des moyens de production, les besoins financiers ajustés… Le plan doit permettre lorsque les résultats dérivent, de détecter où sont les causes d'écart. Le plan d'affaire est donc un outil de travail qui exprime une volonté réaliste de réussir quelque chose. C'est donc d'abord un outil pour convaincre et se convaincre. Ensuite, lorsque le projet a démarré, le plan d'affaire est un outil de gestion. Il alerte sur l'origine des écarts, il permet d'engager la réflexion sur les actions correctives et, celles-ci décidées, d'en faire rapidement la traduction chiffrée. Le plan d'affaire est un outil pour communiquer et gérer. QUAND ? Dès que l'idée retenue est devenue un projet, c'est-à-dire lorsque vous disposez d'un premier ensemble d'informations sur le sujet (données sur le marché, premiers résultats du prototype), la réflexion sur le plan d'affaire peut être entamée. Le plan d'affaire peut être tracé à gros traits : c'est ce que les anglo-saxons appellent un " generic business plan ". C'est un premier cadre qui fixe les idées. Il faudra ensuite l'affiner. Il y aura donc généralement plusieurs versions qui se précisent au fur et à mesure des résultats des simulations financières. Voir ci-après une maquette commentée de plan d'affaire et un exemple concret tiré d'une création d'entreprise en Région Wallonne. Chercher des réponses à des questions soulève de nouvelles questions. Elaborer un plan, c'est s'engager dans un processus d'aller et retour. Une meilleure connaissance de la concurrence peut mener à une segmentation différente du marché visé, donc peut-être à une modification du produit, donc à un changement du niveau d'investissement, donc à une modification de son coût d'élaboration, etc… L'élaboration du plan est un processus interactif avec de multiples allers et retours. 2 EN QUEL LAPS DE TEMPS ? Un plan peut être rédigé en quelques jours si toutes les informations sont disponibles, si le produit est clairement défini (bien ou service) et si le marché est parfaitement segmenté et identifié. Ce peut être aussi le cas pour le lancement d'un nouveau produit dans une entreprise existante. Le plan est alors la mise en forme de toutes les données recueillies pendant des mois de mise au point du produit et de tests en clientèle. Pour une création d'entreprise, le processus peut être beaucoup plus long et exiger alors plusieurs mois. Le plan, dans ce cas, n'est pas un aboutissement mais commence par être un outil de travail. Il conduit parfois à des conclusions négatives. Alors, il faut changer de projet, de produit ou de marché. Nous avons constaté, toujours en matière de création d'entreprise, que le processus pouvait durer six mois à un an. En moyenne, la durée d'une gestation… COMMENT ? Si vous n'avez jamais joué au tennis et que vous souhaitez, à 35 ans, pratiquer ce sport, vous aurez intérêt à vous faire initier par un joueur entraîné ou par un professeur. Si après avoir pratiqué ce sport durant des années, vous aspirez à un classement meilleur, rien de tel que de demander les conseils d'un entraîneur. En quelques échanges, il aura identifié vos défauts et, parmi ceux-ci, ceux qu'il pourra corriger. En quelques heures, vous ferez des progrès énormes qui vous feront franchir un ou deux classements. Le plan d'affaire vous impose le maniement de nombreux concepts. Même si vous les avez étudiés sur les bancs d'une école, il ne vous est pas recommandé de faire l'exercice seul. Vous y consommeriez beaucoup d'énergie qui serait bien plus utile pour la collecte des informations qui concernent votre projet. Outre les concepts qu'il faut manier, il est nécessaire d'établir des plans financiers (bilans, comptes d'exploitation prévisionnels, plan de trésorerie). Pour cela, il existe des outils - des logiciels - qui font gagner beaucoup de temps et qui évitent, s'ils sont bien faits, des erreurs de logique ou de calcul. Si vous avez déjà monté, de A à Z, des plans d'affaires pour le compte de la direction de l'entreprise qui vous emploie, vous serez tenté de faire, seul, celui qui concerne le projet que vous nourrissez en votre sein depuis des mois. Nous ne vous conseillons pas d'agir ainsi. En effet, la tentation est trop grande, alors, d'étouffer quelques doutes et, insensiblement, inconsciemment, de trier les faits pour ne plus retenir que ceux qui sont favorables à votre thèse, à vos rêves. Alors, comme pour le joueur de tennis, faites-vous conseiller et aider. Pas par des amis, ils auront des scrupules à vous contredire. N'hésitez pas à consulter des spécialistes en guidance pour l'élaboration de votre plan. En quelques séances de travail, ils auront repéré les faiblesses de votre dossier… et les vôtres. Sur des matières spécialisées comme une technologie que vous envisagez de mettre en œuvre, un problème fiscal, un marché particulier… Ils sauront vous adresser à des spécialistes qui pourront lever 3 vos doutes…dans un sens positif ou négatif. Généralement très bien introduits auprès des organismes financiers ou d'investisseurs, ils pourront vous aider à franchir les derniers obstacles, ceux des bouclages financiers. Et souvenezvous : n'allez voir les investisseurs ou votre banquier qu'en fin de processus, quand vous êtes fin prêt. Croyez-nous, vous gagnerez beaucoup de temps. Si votre projet est bon, vous obtiendrez plus que ce que vous pensiez et si votre projet est mauvais, vous aurez pu vous en apercevoir au cours de l'élaboration de votre plan d'affaire et vous devrez alors vous réjouir de ne pas avoir dérangé, pour rien, les financiers. Vous avez " un tour de bon ". PIERRE D'ACHOPPEMENT OU PIERRE ANGULAIRE ? Pierre d'achoppement ? Oui, car si votre projet est faible, le plan d'affaire est la pierre qui fait trébucher votre projet. Mais alors réjouissez-vous. Un projet qui n'aboutit pas coûte bien moins qu'une entreprise qui tombe en faillite. Et entre deux maux, il vaut mieux choisir le moindre! Pierre angulaire ? Oui, car une fois réalisé, cohérent et solide, une fois devenu l'outil pour communiquer et pour gérer qu'il doit être, votre plan d'affaire sera l'assise fondamentale de votre projet et votre guide d'action. Elément incontournable d'un projet industriel ou commercial, le plan d'affaire en est donc à la fois la pierre d'achoppement et la pierre angulaire. DOCUMENT " Plan d'Affaire " OU " Business Plan " Nous proposons ci-après une maquette de document " Plan d'Affaire " accompagnée de commentaires. Le créateur se souviendra que selon la nature et la complexité de son projet le document " Plan d'Affaire " sera plus ou moins détaillé et nécessitera donc plus ou moins de travail. La maquette ci-après n'implique pas que toutes les rubriques fassent partie du document qui sera élaboré mais nous recommandons que le ou les auteurs du document se soient interrogés sur la pertinence de toutes les rubriques proposées par rapport à leur projet. Comme, pour le créateur, il s'agit d'un outil de communication qui vise à convaincre des partenaires éventuels de la pertinence du projet, nous ne pouvons qu'insister sur la nécessité d'élaborer un document clair, très bien présenté, en reportant dans des annexes les informations trop spécialisées. Le plan d'affaire est, pour le créateur, le premier lien écrit qu'il tente d'établir avec un environnement auprès duquel il recherche aide et appui. Bon et fructueux travail. 4 PLAN D'AFFAIRE (Business Plan) 1. RESUME Le résumé ou présentation synthétique du projet est réalisé à la fin de la démarche lorsque toutes les données du problème sont connues. Il vise à donner à l'interlocuteur, en une ou deux pages, une vue synthétique du projet. Il doit susciter son intérêt en lui montrant les potentialités du produit sur le marché, le domaine d'activité, l'innovation ou l'originalité du produit, son état de développement (nature du risque) et les enjeux financiers. Ceci sera clôturé par le montage financier d'où découlera la demande de financement en capital et en financement bancaire éventuel. · Description résumée du projet. · Montage financier proposé. 2. INTRODUCTION · Historique du projet. · Présentation promoteurs. Il s'agit de raconter brièvement le début de l'histoire et d'aller chercher dans les C.V. des promoteurs les éléments pertinents par rapport au projet. Ceci permettra de mettre en évidence " l'adéquation entre l'homme et le projet ". Les C.V. complets seront mis en annexes. La plupart des investisseurs en capital à risque ont pratiquement leur décision prise après lecture de ces deux premières parties… c'est dire l'intérêt de les soigner. 3. ENVIRONNEMENT C'est de l'examen de l'environnement qui change que se détectent les opportunités. Celles-ci seront d'autant plus pertinentes qu'elles seront supportées par un courant profond et durable de cette évolution de l'environnement. Cet examen peut se faire d'un triple point de vue : 1. Evolution de la société globale : Par exemple, l'évolution démographique peut offrir des opportunités dans des activités destinées au 3ème et bientôt au 4ème âge. 2. Evolution de la technologie : Une rupture technologique crée les conditions favorables au développement des activités nouvelles pour ceux qui maîtrisent cette technologie. 3. Position de l'entrepreneur (ou des entrepreneurs) : L'histoire de chacun offre à un certain moment une opportunité de changement et la possibilité de faire autre chose. Que ce soit au niveau d'une personne ou d'une entreprise existante, il y a des tournants que l'on doit prendre. On précisera alors en quoi consiste l'opportunité. L'opportunité peut être présentée comme l'apport d'une solution à un problème : plus le problème est important, plus la solution est appréciée. L'opportunité peut aussi se présenter sous la forme d'une occasion à saisir au moment opportun… 4. OBJECTIFS A LONG TERME Une fois l'opportunité identifiée, on doit prendre de la distance par rapport au projet et se projeter dans le futur… en privilégiant " la vision de l'entreprise " en termes qualitatifs. Quel type d'entreprise veut-on ? Entreprise familiale ou multinationale ? 5 Entreprise locale ou européenne ? Toutes les visions sont légitimes et il n'y a pas de jugement de valeur à faire… On doit donc définir ici les éléments essentiels et permanents qui guideront la vie de l'entreprise. · Objectifs à long terme. Comment voit-on son entreprise dans cinq, dix, vingt ans, à la lueur de ce qui est dit ci-avant ? · Définition de la mission de l'entreprise. Quelle est le " core business " de l'entreprise ? Cette définition a des implications sur l'avenir de la société. C'est ce qui va permettre à l'entreprise de garder le cap… et de ne pas dériver. La définition ne doit être ni trop large ni trop étroite. Par exemple, si je définis le métier de Coca-Cola comme fabricant de soft drinks, la fabrication des alcools serait tout à fait incompatible avec ce " métier de base ". Il en aurait été tout autrement si je l'avais défini comme fabricant de boissons sans autre précision. La meilleure définition est celle qui positionne le produit en tant que service apporté ou solution à un problème. · Ambitions et motivations. Vise-t-on le leadership mondial ou le marché national ? à faire cela ? Qu'est ce qui vous pousse · Axes stratégiques forts. Privilégie-t-on certains axes pour assurer le développement de l'entreprise ? Par exemple, la technologie (toujours devant car on a de l'avance sur les poursuivants) ou le partenariat (on a besoin de partenaires pour un développement à l'étranger). · Analyse S.W.O.T. : de l'anglais - Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats = Faire un examen objectif et critique des points forts et faibles du projet. On a toujours tendance à " en rajouter " sur les points forts et à sous-estimer ses faiblesses. La vision d'une personne extérieure peut être utile lors de cet examen. - Core business = la spécialité de l’entreprise, désignation générique des activités de vocation de base d'une entreprise · Points forts. Quels sont les points forts du projet ? Technologique, capacité à gérer des promoteurs du projet, expérience commerciale, réseau de relations pertinentes,… · Points faibles. Méconnaissance des langues étrangères si on envisage un développement international. Nécessité de créer un marché de toutes pièces… · Opportunités. Y a-t-il à l'horizon des vents favorables pour le projet ? Par exemple une disposition législative créant une pression sur le marché ? (Obligation d'analyser la viande de tous les bovins de plus de 30 mois pour un nouvel équipement d'analyse). · Menaces. Y a-t-il à l'horizon des vents contraires au projet ? Si on peut ne pas voir les vents favorables, il est capital d'identifier les menaces qui peuvent ruiner le projet : concurrences, multiplication des solutions au problème posé,… 6 5. MARCHE Ce chapitre concerne toutes les informations dont on dispose sur le marché à savoir la rencontre entre la demande et l'offre d'un bien ou d'un service. Cette connaissance peut être acquise en récoltant des informations existantes (revues spécialisées, publications officielles, statistiques nationales, mémoires d'étudiants, etc…) auquel cas on parle de " desk research " ou en récoltant des informations spécifiques au projet, sur le terrain, on parle alors de " field research ". · Caractéristiques générales et évolution. Comment fonctionne le marché de manière générale ? Quel en est le climat ? Y a-t-il ou non un leader ? Les petits peuvent-ils y opérer ? Le marché est-il fortement réglementé (législation contraignante et susceptible d'évoluer) ... ? Quel est le processus d'achat ? L'acheteur est-il le consommateur ? Y a-t-il un prescripteur… ? · Le produit. Définir le produit " physiquement " même si c'est un service c'est-à-dire ce qu'il réalise avec ses fonctionnalités mais également le définir en tant que solution à un problème (donc en tant que service apporté). Faire état de l'état d'avancement du produit (pré-proto ou prototype déjà testé prêt à l'industrialisation ...) afin de montrer le degré du risque. Situer le produit dans son contexte technologique (produit innovant) et décrire ses potentialités d'évolution (programme R & D). Quelles sont les protections éventuellement envisagées (brevet, marque,…) ? · Les clients. Quelles sont les caractéristiques essentielles des clients ? Le consommateur est-il l'acheteur ? Quelles sont ses habitudes d'achat ? la fréquence d'achat ? etc… · Les concurrents. Il y a forcément des concurrents, fussent-ils génériques. Un bon projet est celui qui reconnaît leur existence mais en se positionnant différemment. Dire que son produit est sans concurrent est une façon un peu facile d'éluder la question et constitue un aveu de sa méconnaissance du marché. · Les avantages concurrentiels. Puisqu'il y a des concurrents, il faut montrer en quoi l'offre est différente et plus avantageuse pour le client. Pourquoi les clients viendraient-ils plutôt chez moi que chez les concurrents ? 6. OBJECTIFS A MOYEN TERME Ce chapitre vise à définir quels sont les objectifs intermédiaires à horizon de trois à cinq ans pour l'entreprise. 1. Objectifs · Simples. Faciles à appréhender. Tout le monde doit comprendre de quoi il s'agit, pas d'équation alambiquée… · Précis. · Mesurables. Cela évite des contestations et le calcul des écarts est des plus aisé. 7 · Réalistes. Il faut un temps pour chaque chose… Avant de courir, l'enfant rampe à quatre pattes, puis essaie de se tenir debout avant d'esquisser le premier pas d'abord en titubant, en tenant la main de sa mère et ce n'est que progressivement qu'il s'affranchira de son aide… · Compatibles. C'est la moindre des choses de ne pas vouloir une chose et son contraire… 2. Facteurs-clés de succès Déterminer ce qui doit bien marcher pour réussir. Cela peut être la vitesse de la présence sur les marchés mondiaux ou la réussite d'un partenariat pour s'installer à l'étranger… 3. Plans contingents Il est toujours plus prudent de s'aménager une porte de sortie en cas d'insuccès. Mieux vaut une retraite ordonnée qu'une débandade. 7. PLANS D'ACTION 1. Plan marketing Définition des objectifs et des ressources. Il vise à fixer les objectifs de vente dans le temps par segment de marché, par aire géographique et à définir les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. · Segmentation et ciblage. La segmentation consiste à reconnaître que l'expression de la demande est différenciée et que l'entreprise doit y apporter une réponse adaptée. Il convient de diviser le marché en petits morceaux ou segments homogènes et de positionner chaque produit sur le marché qui lui convient en créant ainsi des couples produitmarché. L'entreprise pourra alors agir sur chacun des segments au moyen " d'arguments " qui sont le prix, le produit (positionnement), le réseau de distribution, la promotion… · Politique du produit. L'argument produit est souvent mis en avant pour un produit positionné en haut de gamme. Un tel positionnement doit être suivi d'un programme de R & D conséquent permettant de maintenir le positionnement du produit dans le temps. Mais on peut parfaitement gagner sa vie en vendant des produits bas de gamme. · Fixation du prix. La fixation du prix doit être faite en cohérence par rapport au positionnement. Un produit haut de gamme est plus cher qu'un bas de gamme et vice-versa. Notons au passage que le prix n'est pas une chose qui vient de l'entreprise, c'est une donnée " objective " du marché car étant la contrepartie que le client est prêt à donner pour obtenir le bien ou le service. · La distribution. Qui ? Comment ? Exclusive ? Par quels réseaux ? Avec quels objectifs minimum ?… · La promotion. 8 Importance et moyens (médias) de promotion ? En mettant l'accent sur quels aspects du produit ? 2. L'organisation Définition de l'organisation de l'entreprise avec les différentes fonctions reprises dans un organigramme. · La production. " Make or buy " c'est se poser la question sur le schéma industriel. Est-on une entreprise intégrée (on fait tout de A à Z) ou bien sous-traite-t'on une partie du processus ? Notons au passage qu'on ne peut sous-traiter que les aspects " périphériques " par rapport au métier de base. Sinon on n'a pas de spécificité... à moins d'être un spécialiste de l'assemblage pour le produit considéré. · La gestion. On doit savoir qui dirige l'entreprise et il est essentiel que les six fonctions principales soient présentes au sein de l'entreprise et que les responsabilités en soient attribuées de manière non équivoque: - Production ; - R & D ; - Marketing, ventes ; - Administration, finances ; - Gestion des ressources humaines ; - Planification stratégique. · La commercialisation. Description de son organisation commerciale ainsi que de la stratégie commerciale mise en œuvre pour les différents segments de marché. · La politique du personnel. L'entreprise c'est essentiellement des personnes, elles constituent la ressource principale sur laquelle est basée son développement. Il faut donc mettre en œuvre les moyens pour obtenir leur adhésion au projet et les motiver pour poursuivre leurs efforts au profit de l'entreprise. Politique de rémunération ? 3. Plan financier Le plan financier consiste à traduire en chiffres les choix faits tout au long de la réflexion. Nous nous sommes fixés des objectifs dans le cadre de notre plan marketing et avons défini l'organisation… Il faut à présent élaborer les budgets prévisionnels sur un horizon raisonnable de cinq ans par exemple. Le plan financier vise à démontrer la viabilité du projet par les résultats qu'il va dégager et d'évaluer quels sont les besoins de financement. Il sera donc élaboré sur base d'hypothèses et d'objectifs concrets. · Hypothèses sur : le chiffre d'affaire et les coûts. · Définition du programme d'investissements. · Evaluation du besoin en fonds de roulement. · Calcul des résultats et élaboration des bilans prévisionnels. · Calcul des besoins de financement. · Calcul de l'écart entre les emplois et les ressources et proposition de financement. Il existe sur le marché des programmes permettant de réaliser ces calculs rapidement. L'important reste cependant la solidité des hypothèses sur lesquels ils sont fondés. On n'hésitera pas à inscrire la réflexion dans une démarche explorant diverses hypothèses : haute, moyenne, basse. 8. MONTAGE FINANCIER 9 Le montage financier (origine des fonds permanents à moyen et long terme et du financement de l'exploitation) sera proposé sur base du plan financier. Il résultera des accords, obtenus en voie d'obtention ou espérés, de la part des différentes sources de financement. Voir à ce sujet la fiche Comprendre ... le financement de votre projet. 9. ANNEXES · CV. · Plan financier complet. · Plans et croquis. · Documents divers : Copie brevet, photos protos, copies contrats, etc. 10