Stop-loss» ettrackers misant sur la baisse sont à manier

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Stop-loss» ettrackers misant sur la baisse sont à manier
Date : 25/09/2013
Pays : FRANCE
Suppl. : Argent et Patrimoine
Page(s) : 8
Rubrique : PLACEMENTS
Diffusion : (354316)
Périodicité : Quotidien
Surface : 23 %
placements
Prendreletrainenmarcheenlimitantlesrisques
ntre Wall Street qui vole de
recorden record et le CAC40 qui
gagne14% depuis janvier, après
avoir engrangé 15%en 2012,lesparticuliers hésitent àprendre letrain en marche. Ceux qui souhaitent tenter l’aventure boursière doivent toutefois limiter, autant quefaire sepeut, lesrisques
inhérentsà ceplacement.
Enpremier lieu, il est indispensable
d’investiruniquementles
sommes
dontvous êtes certain de ne pas avoir
besoin à court terme. Si vous deviez
récupérervotre épargne,vous pourriez,
en effet, être contraintde vendre au
plus mauvais moment. «Pourun particulier,il vaut mieux d’abord assurerun
matelasde sécurité,par exemplegrâce
à desplacementssur des livrets, sansrisque,et qui vontpermettre de faire face
auximprévus. S’il resteun supplément
d’épargne,alors on pourra investir en
Boursepour la faire fructifier àplus
long terme», indiquePhilippe Lesueur,
gérant chezCholet DupontAM.
Une fois le montant de l’investissement fixé, commencez par constituer
un portefeuille diversifié afin de ne
pas vous exposer à un nombre limité
de secteurs ou de thématiques d’investissement. «Une dizaine de titres en
portefeuille estun minimum, en privilégiant desvaleurs dites plutôt défensives,qui présentent de la visibilité et de
la récurrence danslesrésultats, comme
L’Oréal, Air Liquide ou Danone»,
conseille Christian Jimenez, président
de Diamant Bleu Gestion.
Vous pouvez aussi,en complément,
E
constituer quelques lignes avec des
valeurs moyennes, plus risquées mais
qui apportent un surcroît de performance. «On peut prendre en marge du
portefeuille des paris plus risqués,sur le
secteurdes biotechnologies, desénergies alternatives…», détaille Sébastien
Korchia, directeur des gestions actions
chez Meeschaert Asset Management.
Idem si vous préférez investir dans
desfonds: il faut panacher vos investissements. «Actuellement, nous sommes prudents sur lesmarchés émergents et sommes au contraire exposés
«Stop-loss» ettrackers
misant sur la baisse
sont à manier
avec précaution
significativement à l’Europe, qui est
boursièrement très en retard. Côté secteurs, nous misons sur lestélécoms,
l’énergie et lesbanques», poursuit
SébastienKorchia.
Au-delà de cette nécessairediversification, l’investissementprogrammé,
qui consiste à investir régulièrement
une somme identique sur le même support quel que soit l’état du marché, permet de lisser la performance sur le
long terme. Autre technique pour limiter la casse,le «stop-loss». Il s’agit d’un
Schroders
ordre automatique devente qui se
déclenchelorsque l’action atteint le
niveau que vous avezfixé. «Cela peut
avoir un intérêt pour ceux qui n’ont pas
letemps de surveiller au quotidien l’évolution deleur portefeuille», indique
Nuno Texeira, directeur général de
SchrodersFrance.Toutefois, la méthode n’est pas exempte d’inconvénients.
«L’expérience montre qu’il est difficile
decaler son stop-lossau bon niveau, le
risque étant de sortir soit trop tôt, soit
trop tard», confie Didier Saint-Georges,
de Carmignac Gestion. A cehandicap
peut s’ajouter desfrais de courtage
importants, liés àla répétition de l’exécution de l’ordre de vente.
Plus complexe, le recours àdes produits dérivés afin de couvrir sespositionsen Bourse.Lestrackers «bear» ou
baissiers,par exemple, permettentde
protégerson portefeuille si l’on anticipe une baissedes marchés. Lorsquele
CAC40 recule de1%,le tracker «bear»
vaaugmenter de 1%.«Ceproduit permet de couvrir de manière trèslarge son
portefeuille.Il a néanmoinsun défaut,
puisqu’il vaassurer la couvertureen
fonctionde l’évolution du CAC40alors
queleportefeuille n’est pas forcément
aussisensibleque l’indice», souligne
SébastienKorchia. Deplus, si l’indice
grimpe, le tracker va peser sur la performance du portefeuille.A manieravec
précaution,donc.D’autant
que pour
que celasoit efficace,il est recommandé de couvrir en principe entre5% et
20% du portefeuille. p
Blandine Hénault
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