Ressources et filières halieutiques en France
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Ressources et filières halieutiques en France
ESPE Toulouse Midi-Pyrénées –MEEF histoire-géographie – 2015-2016 Epreuve écrite de commentaire de documents : géographie Ressources et filières halieutiques en France Sujet pour le 11 décembre (groupe 2) ou le 18 décembre (groupe 1) Doc. 1 : T. Debril, 2012 : L’évolution de la régulation de la filière pêche dans le contexte européen. Externalités économiques et politique publique, Economie rurale, n° 329 https://www.cairn.info/revueeconomie-rurale-2012-3-page-3.htm Le marché du poisson, produit ultra-frais hautement périssable et difficilement stockable, parvient à réconcilier une offre et une demande qui évoluent sur des registres et des temporalités différents. Cette efficacité, renvoyant à l’organisation socio-économique de notre filière, renvoie aussi à sa capacité à externaliser une grande part des coûts de son fonctionnement sur les producteurs qui, confrontés à leur difficile position de bout de chaîne, externalisent eux-mêmes une part de ces coûts sur la ressource. Dans cette perspective, l’épuisement de la ressource apparaît étroitement lié à l’organisation des circuits de commercialisation. Pour autant, la raréfaction de la ressource a progressivement conduit l’Europe et les États membres à adopter un encadrement prenant comme principal point d’appui une régulation par l’offre faisant des marins la principale cible de leur politique. Dans cette perspective nous avons voulu décrire une première forme de régulation. Les producteurs, entre la logique du système marchand les incitant à produire toujours plus et l’injonction européenne les encourageant à pêcher encore moins, contournent la réglementation. De leur côté, les acteurs locaux de la surveillance, loin de suivre les injonctions de l’administration centrale, arbitrent entre paix sociale et gestion de la ressource. Au durcissement de la réglementation porté par l’Europe semble bien correspondre la fraude des administrés et la relative complaisance de l’administrateur français négociant avec ses professionnels de la paix sociale contre une relative tolérance en matière d’infraction. Doc. 2 : Port de Boulogne-sur-mer http://www.portboulogne.com/port-de-peche/produits-de-la-mercommercialisation-transformation/mareyage-filetage.html (consulté en décembre 2015) Première place du mareyage en France, Boulogne-sur-Mer concentre 30% de l’activité française. Commerce de gros, préparation, conditionnement et expédition du poisson frais, telles sont les activités développées. S’approvisionnant directement auprès des producteurs (criée, pêcheurs…) et des importateurs, les mareyeurs boulonnais préparent et expédient chaque jour les produits vers les réseaux de distribution (grossistes, poissonneries, grandes et moyennes surfaces…), la restauration collective, les restaurants… en France et à l’Etranger. A l’écoute permanente du marché, les mareyeurs développent de nouvelles gammes de produits (produits sans arêtes, rôtis, brochettes…) et de nouveaux types de conditionnement. Plus de 150 espèces de poissons, céphalopodes, coquillages et crustacés composent ainsi la gamme de produits des mareyeurs boulonnais. Savoir-faire, rapidité, traçabilité, innovation et qualité sont les notions clés qui les caractérisent. Doc. 3 : J.Noël et B. Malgrange, 2011 : « Un autre monde halieutique est possible ! » : pêche durable et altermondialisation halieutique en France, Vertigo https://vertigo.revues.org/10921 Le recensement et la valorisation des pratiques responsables des pêcheurs artisans bretons À côté de la production d’un savoir d’expertise, les altermondialistes militent pour promouvoir le « savoir profane » des pêcheurs artisans, produit de leurs connaissances et de leurs observations empiriques. Aux dires des militants, « le secteur manque de communication et de visibilité des initiatives prises par les pêcheurs » alors que ceux-ci sont convaincus que « les évolutions nécessaires à l'établissement d'une pêche rentable, respectueuse de l'environnement et génératrice d'emplois ne peuvent se faire sans les professionnels du secteur » (ICSF et al., 2009). L’approche locale de solutions pragmatiques par les professionnels apparaît particulièrement pertinente pour ces organismes d’appui, « car elle est menée par des personnes qui connaissent très bien le milieu et les autres acteurs de la zone. Nous pensons que cette échelle « territoriale » est la plus propice au développement durable de ces pêcheries » (ibid.). À ce titre, le Collectif P&D lance en 2009, avec la collaboration – financière – de divers partenaires (Fph, WWF-France, région Bretagne, etc.), une enquête auprès des comités des pêches bretons afin de permettre « le recensement et la valorisation des bonnes pratiques et engagements des pêcheurs artisans pour une pêche responsable » (Malgrange, 2009). Face aux multiples problèmes du secteur (baisse de la rentabilité, conflits d'usage, déficit d'image...), l’objectif de cette étude consiste à identifier – de manière non exhaustive – puis à mettre en valeur certaines initiatives de gestion impulsées, individuellement ou collectivement, par ces pêcheurs, que ce soit dans le domaine de la gestion des ressources, des techniques de pêche, de l’aménagement des pêcheries, de l’expertise scientifique... (ibid.). Autrement dit, cette démarche vise à montrer que ces pêcheurs artisans prennent des initiatives et innovent dans la gestion responsable et le développement de bonnes pratiques halieutiques1, le tout en accord avec les critères du « Code de conduite pour une pêche responsable » défini par la FAO en 1995. Concrètement, les initiatives abordées porte à la fois sur (figure ci-dessous) : des mesures de gestion et de valorisation : adaptation de casiers à seiches pour limiter les gaspillages d’œufs (Baie de St-Brieuc, Golfe du Morbihan) ; marquage des femelles homards dans le quartier maritime de Paimpol-Lannion ; programme de sélectivité des pêcheries langoustinières (et de merlus) dans le golfe de Gascogne ; développement de produits de qualité (marque collective des Ligneurs de la pointe de Bretagne sur le bar) ; des constructions collectives de (co-)gestion : des ressources (coquille Saint-Jacques en baie de SaintBrieuc, en rade de Brest) ; des espaces (parc marin d’Iroise) ; et des hommes (regroupement d’agriculteurs, de conchyliculteurs et de pêcheurs au sein de l’association Cap 2000 afin de développer des actions pour reconquérir la qualité des eaux en pays bigouden) ; le développement d’alternatives : énergétiques afin de réduire la consommation de carburant (réintroduction de la voile à Douarnenez ou Erquy) ; distributives pour renforcer les liens entre producteurs et consommateurs de produits de la mer (AMAP poisson) (ibid.). 1 En matière de sélectivité, d’économie d’énergie, de traçabilité Doc. 4 : France AgriMer (établissement national des produits de la mer et de l’agriculture en France) : Les produit de la pêche et de la pisciculture en France (extrait d’un dossier de presse en ligne – consulté en décembre 2015) Doc. 5 : Association France Filière Pêche, 2013Extrait de la mallette pédagogique http://www.francefilierepeche.fr/wp-content/uploads/2015/08/Guide_explication1.pdf Doc. 6 : CCI région Nord de France, 2014 : répartition de l’emploi salarié dans les sous-secteurs de la filière halieutique en Nord-Pas de Calais en 2013 http://www.cotedopale.cci.fr/wpcontent/uploads/sites/6/2014/09/FILIERE-HALIEUTIQUE.pdf