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École nationale des beaux-arts de Lyon
SÉMINAIRE THÉORIES / PRATIQUES
Actualité des mondes virtuels
(autour de Second Life)
Jean-Marc Chapoulie
Alain Della Negra
Elie During
Laurent Jeanpierre
Kaori Kinoshita
Gerald Petit
Vendredi 15 février 2007
Grand amphithéâtre (2e étage)
École nationale des beaux-arts de Lyon
8 bis, quai Saint Vincent
69001 – Lyon
Matin : 10h30-13h
Après-midi : 14h30-18h
Aux Sims on pouvait encore jouer comme à n’importe quel jeu de simulation :
il s’agissait de survivre socialement, de fonder un foyer et de le tenir, de
développer une activité rentable – de prospérer. Second Life propose d’emblée
tout autre chose : non pas la vie simulée, mais une vie seconde, prolongée par
les territoires d’un « métavers » qui redouble notre univers en même temps
qu’il lui fournit toutes sortes de cartes et de calques (langage KML),
d’extensions et d’interfaces (ce qu’attestent les raccords multiples avec
d’autres mondes miroirs tels que Google Earth). Que cet univers virtuel se
présente d’abord comme une technologie de communication d’un genre
nouveau, mêlant le chat et toutes les ressources de l’internet (transfert
d’informations en temps réel à partir de sources bien « réelles » : réseaux de
capteurs et « reality mining »), devrait d’emblée suffire à dissiper les discours
fantasmatiques sur la disparition du réel dans son simulacre intégral.
Retenons-nous donc d’y voir trop vite une nouvelle figure de l’aliénation, et
cherchons plutôt à comprendre ce qui se passe : la réalité virtuelle est avant
tout une réalité augmentée, c’est-à-dire compliquée, déployée sur n
dimensions.
Cependant, dans ce « monde persistant » où l’internaute (8,4 millions
d’utilisateurs inscrits, environ 40 000 résidents permanents) est invité à
déambuler sans objectif particulier, la question des fins se transforme en
s’approfondissant : non plus « comment réussir sa vie ? », mais « qu’est-ce
que vivre ? ». L’errance quelque peu spectracle des « avatars » dans les
archipels et les villes virtuelles de Second Life suggère qu’on précise cette
interrogation existentielle sur le terrain de la fiction. Car il s’agit dans tous les
cas de faire sa vie, c’est-à-dire de la configurer (design d’identité, tuning
subjectif) et surtout de la mettre en récit, ce dont témoigne le travail vidéo
d’artistes comme Alain Della Negra et Kaori Kinoshita. Si Second Life est bien
une matrice à fictions, il faut parler d’un imaginaire sous contrainte, passé au
crible des multiples « intravers » locaux ou « mondes intermédiaires » qui
tissent la géographie complexe, quoiqu’encore relativement réduite (600
km2), d’un univers social qui pourrait bien préfigurer de nouvelles formes de
communication et de partage d’expérience.
En faisant alterner exposés, discussions et projections de vidéo, cette journée
consacrée aux enjeux (théoriques, esthétiques, sociologiques, etc.) de Second
Life entend formuler une question simple : que faire à notre tour d’un tel
« métavers » ? Comment le penser ? Mais aussi, comment le montrer,
comment le remonter ? Quels usages, quelles formes de vie, quels problèmes
peuvent s’y inventer, qui rendent l’expérience « augmentée » plus intéressante
qu’elle n’était selon ses dimensions habituelles ?
Intervenants de la journée
Alain Della Negra et Kaori
Kinoshita
Kaori Kinoshita a étudié la sculpture
au Japon, puis la vidéo aux Beaux-arts
de Dijon et au Fresnoy où elle a
rencontré Alain Della Negra. Son
travail
porte
notamment
sur
l’interactivité et la place du spectateur.
Alain Della Negra s’intéresse aux
processus de traduction et de
communication depuis ses études à
l’École des Beaux Arts de Strasbourg.
La collaboration engagée entre les
deux artistes cherche à saisir le virtuel
comme une matrice à fictions réelles, à
travers notamment les moyens de la
vidéo. Déjà dans Neighbourhood, des
adeptes des Sims racontaient la vie de
leurs avatars dans des récits à la
première personne où la frontière
entre virtuel et réalité devenait difficile
à tracer. Dans Newborns, des joueurs
décrivent leur vie de « nouveaux-nés »
dans l’île des débutants de Second Life.
Installations
vidéo
et
projets
documentaires permettent aux artistes
de traduire et de prolonger cette
expérience en exploitant son potentiel
narratif. Leur blog en témoigne :
http://avatars.blogs.liberation.fr/
Jean-Marc Chapoulie
Cinéaste et vidéaste, il enseigne à
l’École d’art d’Annecy. Ses recherches
interrogent le cinéma et ses alentours
depuis de nombreuses années : de la
nouvelle vague à You Tube, en passant
par le cinéma documentaire sous
toutes ses formes. Commissaire
d’exposition, responsable jusqu’à une
date récente d’une programmation
régulière au Centre Culturel Suisse
(« Alchimicinéma »),
il
orchestre
projections
et
rencontres
entre
critiques, réalisateurs et artistes.
Commissaire associé à la Biennale
d’art contemporain de Lyon en 2000,
il y a été invité en tant qu’artiste en
2005. L’année suivante, il a conçu
l’exposition « Re : Re » à l’Espace Paul
Ricard et réalisé à partir d’un montage
d’extraits du Tour de France un film
documentaire, TDF06. Il a récemment
conçu l’exposition « Le dernier qui
parle » au Frac Champagne-Ardenne à
Reims.
Laurent Jeanpierre
Sociologue et historien, il est maître de
conférences à l’Institut d’études
politiques de Strasbourg (Université
Robert Schuman) après avoir enseigné
la théorie en école d’art, à Annecy. Ses
travaux portent généralement sur les
conditions d’émergence du nouveau en
art, en science, en politique, et passent
par une mise au jour, dans ces
différents
champs,
des
normes
d’action et des technologies de
normativité ainsi que de leur genèse
ou de leurs usages.
Gerald Petit
Artiste, professeur à l’École nationale
des beaux-arts de Lyon. Sa recherche
consiste à expérimenter les modalités
d’apparition, de génération et de
fixation des images. Il utilise pour cela
plusieurs médiums, tels des outils, et
plusieurs catégories de représentation,
sans exclusive. Son analyse de l’image
s’appuie sur le socle référentiel de la
peinture, à travers les diverses
aventures
de
sa
fonction
représentante. Son usage de la
photographie parcourt un large spectre
de styles et de genres : de la
convention du portrait à la mise en
scène d’univers fictifs. Son site :
http://geraldpetit.net/
Elie During
Philosophe, professeur à l’École
nationale des beaux-arts de Lyon, il
s’est penché jadis sur Matrix, dont il a
tiré un livre et quelques articles sur la
réalité virtuelle. Son avatar, Ilias
Dudek, mène sur Second Life une vie
résiduelle.
Sa
page :
http://ciepfc.rhapsodyk.net/article.ph
p3?id_article=46
Organisation :
Elie During
[email protected]