Compte-rendu de la Convention du 28 mai 2016

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Compte-rendu de la Convention du 28 mai 2016
Compte-rendu de la Convention du 28 mai 2016
Introduction
Libérons l’économie
Transformons les relations sociales
Introduction
Jean-Marie Cavada
Remerciements envers les organisateurs de la Convention
Nous parlerons de la transformation économique pour entrer dans le monde nouveau qui se présente
à ous. Puis l’ap s-midi nous parlerons des relations sociales que nous devons faire évoluer.
Pascale Delmas
Nous commencerons cette convention par une rapide mise en perspective de l’environnement
économique et social de la France sur les quarante dernières années.
Pendant cette période :
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16% de croissance du PIB ont été perdus par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE
L’espérance de vie a augmenté de 9 ans
La atalit s’est ai te ue à un niveau de , à e fa ts pa fe
e alo s u’elle ’est ue
de 1,2 à 1,3 enfants par femme dans de nombreux autres pays européens.
Contrairement à la plupart de nos voisins, le taux d’accroissement naturel reste donc positif et
contribue encore très majoritairement à la croissance de la population
Le monde est beaucoup plus o u e tiel u’ava t avec:
o l’entrée de la Chi e à l’OMC en novembre 2001 ;
o le passage à l’Eu o en janvier 2002 ;
o l’entr e de plusieu s pa s de l’Est à bas coûts salariaux dans l’UE en 2004
o le développement des plateformes numériques de commercialisation
Au tournant des années 2000, au lieu de se préparer à affronter cette situation de
concurrence, les français ont dépensé leur énergie à gérer le passage aux 35 heures. Celui-ci a
porté un coup d’arrêt aux investissements et aux gains de productivité.
Nous avons ainsi détruit un avantage concurrentiel essentiel: une productivité horaire élevée
et qui jusqu’alors, permettait de compenser un temps de travail annuel déjà inférieur à celui
de la plupart de nos concurrents.
Cette journée va nous permettre de partager un constat et de proposer des orientations pour sortir
de l’impasse économique et sociale dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.
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Li é ons l’Economie
Hervé Audic a introduit la matinée.
Depuis 1973 et la crise pétrolière, le déficit budgétaire est devenu permanent malgré le niveau très
élevé des prélèvements obligatoires (nous venons de dépasser le Danemark avec un taux supérieur à
45%).
De plus, les contraintes administratives et normatives de plus en plus nombreuses, un déficit de notre
balance des paiements, une modernisation et une innovation insuffisantes, des comportements de
plus en plus individualistes des Français, ont lourdement contribué à la d g adatio de l’ o o ie
dans notre Pays et nous amènent à nous poser une question fondamentale : « En matière économique,
où est la Liberté en France ? »
Le débat a été conduit par Francois DESNOYERS avec la participation de :
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Isabelle BORDRY, Chef d’e t ep ise, Vi e-Présidente de Génération Citoyens
Nicolas BOUZOU, économiste, Président du Conseil National de la Réforme
Philippe DESSERTINE, o o iste, p ofesseu à l’IAE de l'U ive sit Pa is I Pa th o Sorbonne,
directeur de l'Institut de Haute Finance et membre du Haut Conseil des finances publiques.
Francis KRAMARZ, économiste, directeur du Centre de recherche en économie et statistique
(CREST) et professeur à l'École polytechnique.
Pascale LUCIANI-BOYER, Vice-Présidente de Génération Citoyens, conseillère municipale de
Saint-Maur-des-Fossés(94)
Dominique MASSONNEAU, Chef d’e t ep ise
François Desnoyers
Les blocages sont constatés partout dans la société française. On parle beaucoup de rigidité qui nous
explose à la figure.
Nicolas Bouzou
La matinée est sous le sceau de la ode isatio de l’ o o ie, ais ous avo s aussi u e
modernisation intellectuelle à effectuer. Nous sommes en pleine cinquième révolution économique,
pa l’appo t du numérique qui permet de nombreuses mutations comme l’intelligence artificielle, la
biotechnologie, ... Ces mutations génèrent beaucoup de nouvelles activités et rend anciennes de
nombreuses autres. La utatio de l’e ploi va t e olossale ais il ’ a pas u e fi du t avail.
U e e ple o et est le do ai e de la sa t . La o oti ue et l’i age ie so t des ouvelles thodes
pour effectuer des interventions chirurgicales, voire de plus en plus souvent se substituer au Chirurgien
en e t ai a t la du tio du o
e d’a esth sistes, d’i fi ie es .
La modernisation en France, c’est la révision du marché du travail.
Nous avo s aujou d’hui u e p f e e o je tive pour le hô age ui ’est pas due aux chômeurs
mais aux travailleurs qui protègent leurs emplois. En France, les politiques ne souhaitent pas vraiment
faire baisser le taux de chômage.
Si l’o veut ode ise l’ o o ie il faut avoi des i sta es de gouvernance modernes. La
modernisation est avant tout une modernisation dans les têtes afin de faire évoluer le niveau de
connaissance de nos concitoyens. Car la population ne soutient pas les réformes proposées par nos
politiques.
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Un travail pédagogique de la population aux bonnes réformes est indispensable (formation, droit du
t avail, … ). Actuellement, 75% des personnes sont contre la Loi El Khomri et sont pour les Syndicats.
L’alte a e politi ue ’ ha ge ait ie .
Si un candidat est élu malgré son programme de réformes, la capacité du pays à les mettre en place
dans le sens des propositions des experts / sachant restera très faible. Or, il faut admettre que les
sciences économiques ne sont pas des sciences exactes mais des sciences de la connaissance.
Il faut dépolitiser les débats économiques afin de passer de la «croyance » au «savoir ».
Philippe Dessertine
Attention aux messages qui ne parlent que de déclin, certes, le o te te f a çais ’est pas o
ais il
y a pire que nous et la aiso F a e o ti ue à viv e et plutôt ieu ue d’aut es pa s eu op e s. Il
faut dire aux jeunes que dans la vie, il faut avoir de la passion. Que l’ o o ie doit faire partie de la
vraie vie et générer de la passion.
Nous avons un décalage avec nos voisins qui ont fait des réformes, ue ous ’avo s pas faites.
Notre monde occidental ne sait pas évoluer dans la nouvelle économie car il en a peur ( ex : Le
référendum sur le Brexit en Grande Bretagne, la primaire des élections présidentielles aux USA, la
o t e de l’e t
e d oite aux élections présidentielles en Autriche) et ’est là le v ita le da ger,
alors que nous sommes en train de participer à une mutation absolument prodigieuse.
Les ath ati ues so t la ase de ette volutio du od le o o i ue. Nous ’avo s pas le hoi
a le o de d’aujou d’hui ’a a solu e t plus ie à voi avec elui d’il a
a s, notamment du
fait de l’a oisse e t d ographique.
La population est un point très important et on perçoit que la mutation est compliquée. Dans les cinq
ans à venir, cette mutation pose a de g os p o l es u’il faud a affronter pour ett e e œuv e un
nouveau modèle de Société.
Il faut dire à notre jeunesse que la mutation est obligatoire. Ce nouveau modèle économique et social
se a hu a iste, ’est-à-di e u’il ett a l’hu ai au centre du système.
La utatio ous o t e ue ’est le terrain qui fait des tentatives. Il y a des échecs, mais cela
deviendra un passage obligatoire pour aboutir sur des réussites. Le principe de précaution dans notre
Constitution est une aberration. Il faut prendre des risques, affronter des échecs, pour aboutir à des
succès incroyables. C’est o al. Il faut l’assu e et le p o ouvoi .
L’Eu ope est e eta d su le o de a a tuelle e t les g a ds d veloppe e ts s’op e t ho s de
l’Eu ope. La France a une recherche en avance, notamment les biotechnologies et dans les produits du
luxe. Il faut maintenant la transformer en économie. Pour cela il faut faire sauter la réglementation
française, il faut concentrer les financements sur les nouvelles économies et parallèlement il faut
réduire fo te e t les d pe ses de l’Etat et la fiscalité car le système devient fou.
La mutation se constate parmi ot e jeu esse. D’ailleu s, la g
que celle des 20 ans.
Alors, ayez de l’e thousias e « Have Fun ».
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atio des
a s, ’est pas la
e
Francis Kramarz
Je ne partage pas ce diagnostic, à mon avis, le point essentiel est la globalisation.
Nous sommes dans une époque formidable, jamais dans le monde les populations ont pu se nourrir
o
e aujou d’hui et des millions de personnes sortent de la pauvreté. D’ailleu s, ous ’avo s pas
les pays de la CEE ) connu de guerre depuis longtemps.
J’e seig e la causalité dans les sciences sociales. Les travaux montrent que la Chine a causé la perte
des industries manufacturières aux Etats-Unis. Ce ’est pas le as e France, où ce sont les syndicats
qui ont accéléré la désindustrialisation française.
Lorsque Giscard a doublé le SMIC, cette décision a généré une grande perte de compétitivité durant
son mandat et de là, vie t l’u e des o igi es du hô age ui ’a pas a t de oît e depuis ette
époque. Plus tard, la mise en place des pré-retraites a été une autre catastrophe. Par contre Nicolas
Sarkozy a retardé l’âge de la retraite ce qui a été une chance pour les seniors. Puis, une nouvelle
d g adatio a t o stat e ave l’appli atio des heu es.
Le point essentiel de développe e t est l’Af i ue.
Da s les pa s où ela e va pas, ’est la gouve a e u’il faut e odele a la te h ologie e
résoudra rien. La question sur la gouvernance, que nous avons à poser, est : avons-nous les bons
hommes politiques et les bonnes administrations à la bonne place ?
Philippe Dessertine
La e he he fo da e tale si elle ’est pas i vestie pa les apitau p iv s, doit pouvoi
par des fonds publics.
t e soute ue
On peut affirmer que l’aide à la e he he e F a e est bien menée pa l’Etat, car elle finance la
recherche fondamentale. Cependant, le signal de ces dernières semaines avec la suppression de 256
illio s d’eu os de
dits da s l’e seig e e t sup ieu et la recherche est inquiétant. Les capitaux
privés ne financent pas suffisamment cette recherche fondamentale. En France nous sommes
excellents dans la recherche. La recherche ne doit pas être financée par le fonctionnement de
l’e t ep ise ais pa l’a tio ai e, a ’est u i vestisse e t apitalisti ue.
Francis Kramarz
Ce ne sont pas les PME qui crée t l’e ploi, mais les jeunes entreprises dont les start-ups qui se
développent. Or, il y a très peu, en France, de venture capital pour financer ces jeunes entreprises.
Pourquoi ? Parce que la Finance et les Hauts Fonctionnaires ne veulent pas changer le modèle
économique en place car ils vivent de ces rentes. Les institutions ne veulent pas, dans les faits, de start
up. Aussi, les classes moyennes s’e p e e t plei la figu e et os jeu es s’e pat ie t à l’ t a ge .
D’ailleu s, la lutte o t e la dis i i atio est u sujet
Aussi, o
e t o ga ise le ha ge e t pou
ajeu
ui ’a pas jamais été traité.
u’il puisse volue ?
Isabelle Bordry
Les te h ologies e ha ge t ie . C’est la visio ui i po te. Co
France ? Ca ’est la question clé pour savoir où aller ?
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e t do
e-t-on une vision en
Philippe Dessertine
En effet, un gouvernement doit avoir une vision. Nous sommes dans une logique de changement avec
un modèle de changement de consommation, de changement de vie, on doit avoir une vision
cohérente de l’e se le. Les politi ues fl hisse t su les o e s ais pas su la visio .
Dans les Universités aux USA ce ne sont pas des américains qui cherchent mais des étrangers.
Tout e ue l’o vo ue ’est pas u e fatalit f a çaise. M e e
, ’est epa ti et ous avo s
o u plus de
o st u teu s auto o iles…Il faut ue l’o et ouve le plaisi d’i vesti . Lorsque
nous aurons une vision, nous aurons des solutions.
Nicolas Bouzou
La fis alit du apital ’a ja ais t mise au service du développement économique, en France, mais
a été considérée presque exclusivement sous l’angle des finances publiques. Nous avons un grand
besoin de réformes de la fiscalité de l’ pa g e et du capital pour relancer l’investissement.
L’innovation sauvera le monde à o ditio u’elle soit a o pag e pa la spi itualit (cf livre de Luc
Fe su la « R volutio de l’A ou »). Aujou d’hui, e F a e, ous ’avo s pas ette philosophie de
l’a ou ais ie u goïs e i stitutio alis de e tai s.
Ce so t les Jeu es ui vo t
e la d a i ue, do
e l’e vie et l’i t g atio s’effe tue a par l’Emploi.
Francis Kramarz
Les Etats-Unis ne sont pas parfaits, mais ils arrivent à faire des choses. Ils ont des syndicats ou des
juristes qui attaquent des entreprises contre toutes les formes de discriminations comme celles qui
’o t pas assez de jeu es, de oi s, de fe
es, …
En France, comme les syndicats ne représentent pe so es, ils ’o t pas i t t à attaquer les
entreprises en justice pour ces mêmes motifs (jeunes, noirs, femmes, ...). En France, il est interdit de
compter selon les origines ethniques. Ce sont les jeunes qui créent les emplois. Il faut donc les aider,
quelques soient leurs origines.
La politique du logement est une catastrophe en France car ce sont les maires qui gèrent le foncier. En
Alle ag e e ’est pas le as et ela fo tio e ie mieux.
Isabelle Bordry
Comment faire pour que les emplois croissent ? UBER permet de développer des emplois sur la région
parisienne. Mac Donald a fait cela il y a plusieurs années. Les personnes ayant obtenu une licence de
travail par UBER se sentent intégrés dans la société.
Francis Kramarz
En réalité, je me fous des entreprises qui ferment. Je crois à la destruction créatrice.
La pauv et aujou d’hui e ’est pas le salai e, ais la uestio des heu es t availl es. Il faut réfléchir
à comment fournir des heures de travail. L’erreur est de prendre le problème par la question du travail,
alo s u’il faud ait le prendre par la question du « comment vivre? ».
Actuellement, les immigrés ne viennent pas en France car le SMIC est y trop élevé pour une main
d’œuv e non qualifiée, ils savent u’ils e t ouve o t pas d’e plois.
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Chantal Rozier-Guillaume
Seules les TPE-PME embauchent les jeunes et les personnes immigrées. Mais ces entreprises ne
bénéficient pas d’u e vi o e e t fis al et fi a ie suffisa t pou se d veloppe et accroître leurs
recrutements à cause des risques et des nombreuses contraintes qui pèsent sur elles.
Nicolas Bouzou
Il y a des mesures à prendre pour lutter contre le chômage dans le domaine du contrat de travail, de
l’app e tissage, du loge e t. Si l’o souhaitait réellement effectuer ces réformes, on le ferait ; ce qui
prouve que la préférence pour le chômage est toujours présente.
La réforme du marché du travail bénéficie aux pauvres. Donc le gouvernement actuel devrait
s’atta ue à ela. La v it est u’il a des solutio s qui fonctionnent, il suffit de les ett e e œuv e.
La v it , ’est ue tout le o de i stitutio s / politi ues) se moque du chômage mais pas du
« mariage pour tous « .
D’ailleu s, favo ise les pauv es, e se ait leu off i u e politi ue li
chômage.
ale de o
at o t e le
Francis Kramarz
Il faut supprimer la dichotomie CDD / CDI. En France, les gens sont tétanisés car tous leurs droits sont
atta h s à l’e t ep ise da s la uelle ils so t sala i s.
L’Aut i he a, dès 2003, eu l’id e de ett e e pla e des Fo ds de Pe sio pour gérer les droits sociaux.
En France, lorsque vous uittez l’e t ep ise vous
fi iez de vos d oits. Ai si lo s ue l’entreprise a
des difficultés, les sala i s este t et l’e t ep ise eu t. Avec ce nouveau système, en Autriche, les
salariés partent plus apide e t, de e fait, ils et ouve t plus vite du t avail, et l’e t ep ise e eu t
pas car les salariés pa te t d’eu
e lo s ue l’e t ep ise a des diffi ult s ; comme ils gardent leurs
droits, ils partent beaucoup plus facilement. ( Cf. le compte « licenciement » en Autriche )
En France, nous avons la sécurisation des villes, alors que celles-ci naisse t et eu e t. L’id e ue les
Mai es ette t de l’a ge t pou fai e eviv e leu s o
u es est u e a e atio . Il faut do di i ue
le nombre de communes et donc de Maires.
Il faut do e des
a is es d’assu a e pou ue les sala i s puisse t ouge . La « destruction
créatrice » est u e gestio de l’e ploi. Il doit t e o al de ha ge de t avail.
Pascale Luciani-Boyer
Le t avail ’est pas
essairement li à u e uestio de o t at. O pa le d’e ploi et o d’a tivit
depuis tout à l’heu e. La mutation économique est faite par des ho
es et des fe
es ui s’asso ie t
pour mettre en place une économie différente et le numérique change la manière de faire. En France,
le statut de l’e ploi est la ase, mais le numérique génère du travail en pluriactivité. Or, grâce au
numérique, 2,5 millions de personnes sont en pluriactivité, y compris non rémunérée ; le bénévolat
doit également être considéré car il crée de la valeur.
On est en train de nourrir une nouvelle dimension de société : force de la multitude des individus. Eston « inactif « quand on est au chômage ?
Ce ’est pas la te h ologie ui ha ge le o de, e so t les hoi
va les utiliser.
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ui so t faits pa la manière dont on
Les choix sont :



Le contrat de travail
Les start-ups, ce sont des porteurs de projet qui ne sont pas payés
La multi-activité, rendue possible par la technique
Notre jeunesse est magnifique, elle prend tous les risques. Elle t availle ais elle ’est pas da s
l’e ploi. Notre Convention crée de la richesse et pourtant il ’ pas d’ ha ge de o aie.
Francis Kramarz
Le problème, ’est plutôt ue l’Edu atio Natio ale so t ha ue a
e plus de
000 jeunes non
formés. Pour eux, le contrat de travail est très important, les gens ont besoi d’u i i u de s u it
(Voir les ouvrages de Steven Pinker).
La uestio ui dev ait fai e o se sus, ’est de fou i u e assu a e au pe so
de parcours.
es e
as d’accident
Isabelle Bordry
Google est une vieille entreprise. Mais sa force consiste à avoir les meilleurs mathématiciens. Les
algorithmes de Google sont extrêmement performants et plus que les humains. Ils préservent
l’i ovatio . Le a age e t ’est pas là pou di e e u’il faut fai e, ais où il faut alle . Il o ga ise la
concertation pour que les gens travaillent ensemble.
Nicolas Bouzou
Les valeurs du passé sont le socle pour nous projeter vers l’ave i .
La v aie diffi ult e F a e ’est ue ous e so
o
u ava t d’avoi u e visio .
es pas d’a o d su le o stat. Il faut u
Not e o de va ieu u’ava t, les statisti ues so t là pou
été aussi a ueilla t u’aujou d’hui.
ous le appele . Ja ais le
o stat
o de ’a
Il faut retrouver notre liberté. Le rôle du politique est de créer les conditions des accès à un métier
pour chacun. Il doit mettre en place les conditions de la mobilité.
La longévité des populations futures fait naitre le problème de répartition de la ressource entre les
générations actives et celles retraitées.
Francis Kramarz
En fait, chacun de nous a raison car le monde du travail a une dimension sociale ou politique. Chacun
a le regard à partir de sa place. Quel est le déno i ateu o
u ue l’o peut t ouve pou âti
de ai . O l’a d’ailleurs écrit dans notre République : ’est la Li e t .
• Il faut Ret ouve u e li e t pou ha u et pou l’aut e, que ha u puisse œuv e da s so
domaine.
• Cf Daesh : plus petit dénominateur commun qui a fait que nous sommes tous descendus
dans la rue.
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Intervention de Chantal Rozier – Guillaume pour les intervenions des internautes
Jean Charles Arliaud – 84
« Monsieur Bouzou, lors d'une de vos interventions sur CANAL + vous avez dit qu'il était tout à fait
normal qu'une multinationale licencie du personnel en France alors qu’elle dégage des bénéfices au
niveau international et que cela était créateur d'emploi. Pensez-vous que ce discours puisse être
accepté par les personnes que Génération Citoyens souhaite rallier à son programme ? »
Nicolas Bouzou
Oui, je pe siste. Les tudes o t e t ue les li e ie e ts ou sie s ’ so t pou ie da s le
chômage. Une entreprise qui fait des bénéfices, doit pouvoir licencier. Le cas se présente pour les
banques qui doivent faire face à la baisse de la nécessité des agences et diminuer le nombre de salariés.
Le chômage résulte d’un solde entre les destructions et les créations d’e ploi ; en France, chaque jour,
environ 10 000 emplois sont simultanément détruits et créés. Pour sortir du chômage de masse, il ne
faut pas empêcher les destructions, mais faire en sorte que le solde entre les deux soit régulièrement
positif.
Jean-Louis Bauguil - Carcassonne (12) : Quelle est la ligne de GC pour sortir du marasme économique ?
Jean-Marie Cavada
La ligne de Génération Citoyens est : d’a o d app e o s puis p oposo s et t a ho s pou fai e la
doctrine de GC. Nous devo s avoi u app tit de savoi , de ie veilla e et d’e ige e. La dest u tio
créatrice est une nécessité. La libert est fo da e tale pou d veloppe le pa s. L’a se e de li e t
crée des sous-systèmes tels que des personnes sont exclues du monde du travail.
O
’a pas u e do t i e ava t de savoi .
 Une dest u tion éat i e est géné at i e d’aveni
 La Liberté des gens doit être favorisée.
 Notre principale responsabilité vis-à-vis des abstentionnistes est de les aider à retrouver le
goût d’app end e, avant de hoisi
Marc Doyer
Il ’ a pas de p o l e e F a e, il a seule e t u p o l e de d oit du t avail. Nous ne sommes
pas capables de fo e . Les e t ep ises o t esoi d’e au he ais elles e peuve t pas.
Francis Kramarz
Liberté va avec mobilité. Mais il faut faire attention que tout le monde puisse supporter la mobilité. Il
faut do aussi de l’assu a e pour ces personnes. Le mécanisme assurantiel doit accompagner la
li e t ui si o ’a pas de se s.
Il faut do do e au sala i s, des assu a es pou ouge , pou ha ge de tie , de gio s,… a
Liberté rime avec Mobilité. Il est donc essentiel d’avoi des
a is es assu a tiels pou ga a ti
cette liberté.
En France, il y a un manque de transparence sur certains dossiers. On ne veut pas donner la
connaissance. Nos gouvernants doivent accepter, parfois, d’ t e i o p te ts sur certains sujets. On
se o ue des statisti ues, il faut e a i e la ausalit . La CGT ’a ja ais voulu ’écouter sur mon
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étude de la nécessité de baisser le salaire minimum. Avant de trouver des solutions fumeuses, il faut
accepter le constat.
Notre système éducatif nous plombe. Comment intégrer une approche scientifique dans cette vision ?
Dominique Massonneau
Philipp Morris fait plus de morts que Daech.
L’u isatio ’est pas la fi du sala iat. Mais il a des te da es lou des aujou d’hui a l’o ga isatio
salariale est de moins en moins pyramidale. On va de plus en plus vers des contrats d’a tivit s pou
des tâches précises.
Nicolas Bouzou
Notre pays est trop centralisé, il e pe et pas l’e p i e tatio
i pli ue la esu e et l’ valuatio f d at su le RSA )
La Loi El Khomri : o a eau oup dit ue ’ tait u e diffi ult de
ais, qui dit expérimentation,
thode
Les programmes des candidats à la primaire de la droite sont pas mal : Suppression ISF, mesures de
type Loi El Khomri puissance 10.
L’i ve sio des o es avait t p opos e pa le gouve e e t au pa te ai es so iau . Et e so t les
pa te ai es so iau ui ’o t pas voulu ouv i les dis ussio s su le fo d.
Francis Kramarz
Pour réussir à réformer, la méthode utilisée est un facteur de succès au moins aussi important que le
contenu de la réforme.
Jean-Marie Cavada
Le dialogue social est un facteur essentiel de la production de richesse.
Un mot d’espoi : nous vivons dans le pays qui a le pétrole du pétrole ; la révolution numérique est en
train de tout changer, comme la biologie. La France est excellente dans ces deux domaines (elle a les
meilleurs chercheurs, 13 médailles Fields) mais ous e savo s u’e fai e.
Le pays est e
o
e sa t , ous avo s tout pou
ussi . C’est so s st
9
e ui est
alade.
Transformons les relations sociales
Face aux blocages constatés en France en termes de relations sociales, et le sentiment, à la fois,
d’i o p he sio et d’i a tio e
atière de dialogue social, la rencontre avait pour but
d’e te d e des t oig ages et des e pe tises à
e d’ouv i des pistes d’a lio atio .
Le débat était animé par Jean-Ma ie CAVADA, e p se e d’He v MU)ET, e
e de GC, Ch istia
FICH, Conseiller éco o i ue de l’A assade du Da e a k à Pa is, et Be a d VIVIER, P side t de
l’I stitut Sup ieu du T avail, p ofesseu à la Fa ult li e d’ o o ie et de d oit de Pa is, a ie
dirigeant de la CFTC et membre du CESE de 1997 à 2010.
En ouverture, Hervé MUZET a rappelé quelques éléments de contexte et de constat :
-
Un taux de chômage de 10% - et de 24% chez les jeunes-, et
.
de a deu s d’e ploi
supplémentaires depuis 2012
Un « taux » de grève de 132 jours pour 1000 salariés en France, contre 17 en Allemagne,
avec des « pointes » à 592 jours dans certains services publics.
Da s le
e te ps, le RSA o e e ,
illio s de pe so es, et o esti e u’e t e et
millions de personnes vivent en France en dessous du seuil de pauvreté.
3,5 millions de personnes sont mal-logées ou sans abri (150.000) dont 30.000 enfants.
Chez les salariés, le taux de syndicalisation ’est ue de , %, e ui pose la uestio de la
représentativité des organisations en tant que partenaires sociaux.
A l’ ga d de la lasse politique, 86 % des français (sondage) estiment que la France est en déclin, 77%
estiment que les élites sont « corrompues », 89% affirment que les responsables politiques agissent
d’a o d pou leu i t t pe so el.
U ta leau g
al, do , d’où esso te t u se ti e t de igidit , d’assista at, de fai le esp it
d’e t ep ise, de dis i i atio so iale et de dispa itio de la o s ie e atio ale.
Un réel constat de blocage, donc.
Les a a té isti ues d’un pays lo ué
Pour Bernard VIVIER, les corps inte
diai es e so t plus e apa it de g e es situatio s, l’Etat
ta t vu d so ais o
e l’a teu ha g de « garantir » la vie so iale. D’où u e ul du dialogue
sur tous les fronts.
La vision du monde du travail est « nationaliste et étriquée », et bon nombre de salariés vivent sous
un régime de « statut » se teu pu li , u espa e ga a ti pa l’Etat.
Dans le même temps, la réponse à ces blocages ne peut pas être apportée par un Etat qui a moins de
pouvoi u’aupa ava t.
Le marché du travail, estime donc Bernard VIVIER, doit pouvoir être régulé par les acteurs euxmêmes et non par un Etat qui déciderait de tout par lui-même. Il existe un impératif de pratiquer une
réelle consultation avant de décider ou de lancer des réformes. Si le besoin de réformes est évident,
le a ue de espo sa ilit des a teu s l’est tout auta t et la apa it de go iatio e t e
pa te ai es so iau doit t e a ue afi ue l’Etat agisse e garant et non en gestionnaire intrusif.
Cette absence de consultatio a pou effet gatif ue l’opi io e s’app op ie pas les fo es,
d’où les i o p he sio s et les te sio s. P e d e le te ps de la go iatio et de la o sultatio
10
’est e ie du te ps pe du, cela facilite la compréhension des réformes et leur assimilation par
l’opi io et les ito e s.
Cela est d’auta t plus v ai, soulig e Be a d VIVIER, ue,
e si l’e gage e t s di al a fai li e
adh sio s, il este viva e da s l’esp it de o o
e de sala i s, et ue, e F a e, l’e gage e t
associatif est i po ta t. Il e iste do u e apa it d’e gage e t des a teu s.
Le modèle danois
Ch istia FICH, Co seille o o i ue de l’A assade du Da e a k fait e a ue ave hu ou
que son rôle est habituellement « d’e pli ue la F a e au da ois » et que l’e e i e ui lui est
demandé devant Générations Citoyens est inverse : expliquer le Danemark à des français.
Ce modèle danois, explique-t-il d’e l e, est « très différent », autou d’u e politi ue « beaucoup
plus libérale » qui, fait-il remarquer, « fait ressembler la France à un Jurassic Park social ».
Il p e d d’a o d la p autio d’i di ue
l’ tat, « difficilement transposable ».
ue les diff e es so t telles ue le « modèle » est, en
Les caractéristiques du fonctionnement des relations sociales au Danemark sont les suivantes :
-
Un « trialogue » e t e pa te ai es so iau pat o ats, s di ats et l’Etat
L’a outisse e t ve s de els a o ds olle tifs
Da s u o te te de s di alisatio ui attei t… % !
La coopération (sic) entre partenaires sociau est u e alit , l’Etat a a t pou ôle
« d’ paule » les partenaires si besoin.
« Ainsi », explique-t-il, « l’Etat ’au ait pas l’id e de p opose u e l gislatio sa s u e o e tatio
préalable avec les partenaires ». L’Etat da ois i ite do les partenaires à conclure des accords
collectifs, au point que 84% des salariés danois sont couverts par de tels accords.
Ces a o ds olle tifs so t se to iels ou sp ifi ues au e t ep ises. Il ’e iste pas, à p op e e t
parler, de salaire minimum, mais des salaires indicatifs.
Il résulte de cette pratique des relations sociales :
-
Une réelle flexibilité (à opposer aux blocages et rigidités françaises. NDLR)
Un sentiment partagé de sécurité
U e politi ue a tive de l’Etat e
ati e d’activité économique
Un système de formation continue dense et riche.
« Au Danemark », explique Christian FICH, « 25% des salariés changent de travail chaque année, la
plupart volontairement. Les parcours atypiques sont possibles et le salarié, tout au long de sa vie
professio elle, dispose d’u e fo te apa it de hoi ».
Ce modèle danois peut être résumé autour des « 5C » :
-
Confiance
Compréhension
Consultation
Compromis
Consensus
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…au uels s’ajoute t « 3C » supplémentaires :
-
Cohésion sociale
Compétitivité
… ais aussi a ement) des Conflits.
Les syndicats danois sont financés par les cotisations des membres (cf : le fort taux de
s di alisatio et l’appo t des aisses de et aites da s les uelles so t i pli u s les s di ats.
En revanche, les syndicats danois ne reçoivent au u a ge t de l’Etat.
Comment débloquer le modèle français ?
Il manque en France, estime Bernard VIVIER, une culture de la confiance et une culture du contrat
social vu o
e u poi t d’ uili e.
« Nous vivons encore sur cette culture du conflit, au no
classes – que le conflit nourrirait le progrès. »
de l’id e – issue de celle de la lutte des
Un des facteurs de (re)construction de la confiance serait de « développer dans les entreprises, et
pour tous les salariés, une réelle culture économique et sociale ».
U e aut e piste est d’appo te du soin à la personne tout au long de sa vie professionnelle (voir le
od le da ois ou d’Eu ope du No d , plutôt ue de se o te te d’appo te du soin au seul emploi.
La question de la qualité des partenaires sociaux est également en question : « Il faut des
o ga isatio s ui a epte t d’ t e o st u tives, e ui pose la uestio de la fo atio des
représentants des partenaires sociaux ».
Car « les fo es de s di alis e ’o t pas ha g e F a e ». Nous sommes toujours sur un modèle
de syndicalisme qui fonctionne « en silo » et reste fortement hiérarchisé.
Compte-rendu établi par H. Audic, P. Delmas, F. Desnoyers, A. Germont et C. Rozier-Guillaume
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