MG-CogCAPA : Détection de troubles cognitifs pouvant altérer la

Transcription

MG-CogCAPA : Détection de troubles cognitifs pouvant altérer la
MG‐CogCAPA : Détection de troubles cognitifs pouvant altérer la conduite automobile des personnes âgées Coordinateur : Bernard Laumon Partenaires : Rapporteurs : Sylviane Lafont, Umrestte IFSTTAR/Université Lyon 1 et Colette Fabrigoule,
CNRS/Université Bordeaux Segalen Financement Predit : ANR 2007 « Transports Sécurisés, Fiables et Adaptés » ‐ TSFA Objectifs L’étude MG‐CogCAPA a pour objet d’évaluer la faisabilité et les effets d’une mise à disposition auprès de médecins généralistes de tests cognitifs en lien avec le risque d’accident (Lafont S et al., 2008) ou la dangerosité de la conduite (Lafont S et al., 2010). L’étude comprend une visite médicale initiale et deux suivis par questionnaire envoyé au domicile des patients, un an et deux ans après leur inclusion dans l’étude. Le suivi des patients permettra de revalider les outils cognitifs proposés en lien avec la survenue d’accident, et de décrire l’évolution de la mobilité des conducteurs âgés en fonction de leur état de santé et de leurs performances cognitives initiales. Il s’agira également de voir comment les médecins utilisent l’information qu’ils retirent de l’évaluation de leurs patients, en mesurant d’une part les effets de ce bilan sur leur conseil en matière de sécurité routière et sur leur pratique clinique. Positionnement par rapport à l'existant L’augmentation attendue du nombre d’automobilistes âgés dans le paysage routier nous incite à nous questionner sur l’activité de conduite automobile, activité complexe qui implique à la fois des capacités perceptives, motrices et cognitives. En effet, même dans un vieillissement normal, certaines capacités se modifient : des perturbations des processus attentionnels apparaissent, ainsi qu’un ralentissement des processus de traitement de l’information et de prise de décision. Ces perturbations altèrent les capacités à conduire, toutefois l’incidence des accidents des conducteurs âgés reste moins importante que celle des plus jeunes. Cela est dû principalement au fait que de nombreuses personnes âgées cessent de conduire quand elles ont des pathologies qui affectent la cognition de façon importante, et que beaucoup de conducteurs âgés adaptent leurs habitudes de conduite à leurs capacités diminuées. Ils réduisent leur exposition à la route en conduisant moins souvent, moins longtemps, et en évitant les horaires ou situations de conduite difficiles. Toutefois, certains conducteurs ayant des déficits cognitifs n’en sont pas conscients et continuent à conduire comme avant. Dans ce contexte, les médecins généralistes ont certainement un rôle essentiel à jouer dans le conseil et l’accompagnement des conducteurs âgés, l’évaluation cognitive avec des outils validés étant centrale dans cette démarche. Petit déjeuner de presse Predit "Vieillissement de la population et transport ", jeudi 27 septembre 2012‐ Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Résultats Les premiers résultats de l’étude soulignent tout d’abord la difficulté à mobiliser les médecins
généralistes, puisque 2805 envois postaux et 215 relances téléphoniques auront été nécessaires pour que 92 médecins incluent un moins un patient dans l’étude (participation 3,3 %). En revanche les médecins qui ont participé, manifestent une bonne acceptation de ce type de protocole dans leur pratique courante (70 %) et une appréciation satisfaisante des tests cognitifs à la fois en termes de faisabilité (de 75 % à 99 % selon les tests) et en termes d’utilité clinique (83 à 86 %). Enfin, selon les déclarations des médecins, 83 % des patients à qui ils ont proposé le protocole ont accepté de participer. L’étude compte 541 patients (65% d’hommes) qui ont en moyenne 77 ans, avec des femmes plus jeunes que les hommes. Quel que soit leur âge, ils ont une mobilité routière comparable, en distance ou en fréquence. En revanche les hommes ont des déplacements plus longs et plus fréquents que les femmes. L’étude confirme que l’utilisation de la voiture est importante dans la satisfaction des besoins de base : sans véhicule, un tiers des patients n’a pas accès à une boulangerie, la moitié à une épicerie ou une boucherie, 58 % n’ont pas accès à leur médecin, et 44 % à une pharmacie. La voiture tient une place prépondérante dans la vie quotidienne des patients ; elle est utilisée au moins une fois par semaine par 78 % des patients pour faire les courses, par 46 % pour rendre visite à la famille ou aux amis, par 29 % pour rendre service à ces derniers, et par 40 % pour se déplacer dans le cadre des loisirs. Les analyses mettant en relation l’évolution de la mobilité des conducteurs âgés en fonction de leur état de santé et de leurs performances cognitives sont en cours. Quant aux effets de l’étude, 52 % des médecins déclarent faire plus de prévention du risque routier qu’avant leur participation à l’étude. 60% déclarent avoir donné au moins un conseil de régulation (limitation de l’usage du véhicule, arrêt de la conduire la nuit…), d’arrêt, ou encore de sensibilisation des familles. Malgré un faible taux de participation des médecins généralistes, cette étude confirme la faisabilité par les médecins et l’acceptation par les patients, d’une évaluation cognitive courte pour détecter des troubles cognitifs pouvant perturber la conduite automobile. Contacts : [email protected] ; Umrestte (UMR T9405) IFSTTAR/Université Lyon 1
[email protected] ; USR 3413 CNRS/Université Bordeaux Segalen Lafont S, Laumon B, Helmer C, et al., 2008. Driving cessation and self reported crashes in older drivers: the impact of cognitive impairment and dementia in a population‐based study. Journal of Geriatric Psychiatry and Neurology 21 (3), 171‐182. Lafont S, Marin‐Lamellet C, Paire‐Ficout L, et al., 2010. The Wechsler Digit Symbol Substitution Test as the best indicator of the risk of impaired driving in Alzheimer disease and normal aging. Dementia and Geriatric Cognitive Disorders 29, 154‐163. Petit déjeuner de presse Predit "Vieillissement de la population et transport ", jeudi 27 septembre 2012‐ Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche 

Documents pareils