Le complexe de l`araignée - Fédération des maisons médicales

Transcription

Le complexe de l`araignée - Fédération des maisons médicales
P A T I E N T S
Le complexe de l’araignée
Quelle société contribuons-nous à tisser ?
Gaëlle Chapoix, chargée de mission au service Education permanente de la Fédération des maisons médicales
Comment
distinguer
le
lien qui enchaîne du lien
qui donne des ailes ? En
croisant les expériences et
questions partagées lors de la
dernière journée du Réseau
Education Permanente avec
trois concepts sociologiques
et philosophique, cet article
propose un éclairage sur le
fonctionnement de la société et
sur les pratiques des maisons
médicales.
Mots clefs : maisons médicales,
organisation des soins, participation des usagers, politique de santé,
qualité des soins, relation médecinpatient, sociologie de la santé, médecin-patient.
« Il y a paradoxe et
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Vincent de Gaulejac
1995.
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Le 14 mai 2012 s'est déroulée à
!"#$%&' (%' )ème journée du Réseau
Education Permanente, qui réunit
depuis six ans une dizaine de projets
menés en maisons médicales. Le
principe de ces journées : rassembler
travailleurs et participants à ces projets
(réseaux d’échange de savoirs, jardin
communautaire, groupes de patients,
projets liés à l’alimentation, à la santé
des seniors ) pour parler ensemble de
leur potentiel en termes de critique et de
changement de société, d’émancipation
et de développement de la citoyenneté.
A partir de la présentation d’ateliers
créatifs et culinaires et des activités d’un
comité de quartier, entre autres de type
caritatif, ont émergé des mots tels que
harcèlement moral au travail, exclusion
sociale, pauvreté, solitude, dépression
Les discussions se sont structurées
notamment autour de deux questions.
D'une part, comment sortir des rôles
d’assistants et d’assistés et soutenir un
changement de place dans la société ?
D'autre part, est-ce « thérapeutique » ?
Ainsi, d'autres mots ont résonné :
don, échange, lien social, place, sens,
respect et confiance en soi Si les
premiers apparaissent caractéristiques
de la société néolibérale, les seconds
constituent-ils des pistes pour en sortir
et contribuer à un changement de
*!+&,-,'.'/0$'12,+(%&#3#'+3*'4"3*-&!$*5'
nous utiliserons ici trois concepts : la
lutte des places, la reliance, le cycle
du don. Si l’on prend garde de ne pas
tomber dans le piège de l’absolutisme
ou du simplisme, ils peuvent sans doute
nous permettre de prendre de la hauteur
et nous aider à penser autrement
les projets au quotidien et la société
d’aujourd’hui et de demain. Invitation
à un bref détour psycho-sociologique,
67&(!*!67&4"3'3-'0$%(383$-'9'+!8:&3$'
politique.
La chaise musicale
managériale
Au temps révolu de la société
industrielle régnait encore la lutte des
classes. Les luttes ouvrières étaient
portées par des travailleurs mobilisés
collectivement, unis par un sentiment
d’appartenance à une communauté
sociale qui leur donnait une identité
sur laquelle ils pouvaient s’appuyer,
qui leur assurait une existence sociale.
Une place certes inconfortable dans
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mais une place tout de même, ainsi que
des appuis pour cultiver des espoirs
de promotion sociale. Si ce n’est pour
eux, pour leurs enfants. Du progrès
*+&3$-&04"3'13<%&-'1,+!"(3#'(3'6#!;#=*'
économique et de là, le progrès social.
Aujourd’hui, la coupe de champagne
est de moins en profonde et son
pied de plus en plus fragile. Les
inégalités se creusent. Au jeu de la
chaise musicale, le nombre de chaises
en jeu diminue alors que le confort
de quelques-unes va croissant, à en
devenir indécent.
À l’ère du libéralisme et de son
indissociable individualisme,
l’idéologie gestionnaire omniprésente
- jusqu’en politique et dans le secteur
non marchand - entretient le culte de
la performance et de l’excellence.
Celui-ci produit inévitablement de
l’exclusion en créant des gagnants
et des perdants. La lutte des places a
remplacé celle des classes. C’est une
« lutte souvent solitaire que chaque
individu doit mener dans la société
pour se faire accepter, pour exister,
c’est-à-dire pour vivre et être reconnu
comme un citoyen à part entière »2. En
9
Le complexe de l’araignée
plus d’être meilleur que les autres, il
>%"-' *%$*' +3**3' *3' 8!$-#3#' ?3@&:(35'
se dépasser soi-même. La règle du
‘toujours plus’ est de mise. Il s’agit
ainsi de se faire une place qui n’est
pourtant jamais acquise, toujours
fragile. L’insécurité règne et engendre
la peur, merveilleux moteur pour
la consommation… La boucle est
bouclée et part en vrille.
La force centripète concentre les
richesses dans quelques paires de
mains. La force centrifuge éjecte
les plus vulnérables, tous ceux qui
font preuve de faiblesse, parfois
même juste un instant, suite à un
accident de la vie, une maladie, une
Le cinquième le plus riche
PNB = 82,7%
restructuration d’entreprise, une
séparation conjugale, ou simplement
un épuisement physique ou psychique
sous la pression continue au travail.
Car si l’on visait alors à « rendre
les corps utiles et dociles »), c’est
aujourd’hui l’énergie psychique
et libidinale de ses employés que
l’entreprise vise à canaliser. Dans le
système managérial, c’est l’adhésion
qui est recherchée. La gestion des
ressources humaines remplace le
service du personnel. Le capital
humain apparaît 4. Et comme les
matériaux et les techniques, il devient
très vite obsolète. Parallèlement,
(27"8%&$'*3'1,0$&-'$!$'6("*'6%#'+3'
PNB = 11,7%
PNB = 2,3%
PNB = 1,9%
Le cinquième le plus pauvre
PNB = 1,4%
Source : programme des Nations-Unies pour le développement, Rapport humain, 1993.
10
qu’il est mais par ce qu’il possède :
son emploi, sa voiture, son écran plat...
Le culte de l’apparence contribue à
(%' 1,0$&-&!$' 13' (2&13$-&-,' 3$' -3#83'
d’avoir… ou pas.
La société managériale, comme
la qualifie de Gaulejac, est donc
une société qui « dés-insère ».
Économiquement. Mais aussi
socialement, par désaffiliation au
sens où l’entend Robert Castel 5 c’est-à-dire le sentiment de ne plus
avoir de lien avec les autres - ou
encore par déliance sur laquelle nous
reviendrons. Symboliquement, à
travers le sentiment d’être renvoyé à
une image négative, liée à l’absence
d’utilité sociale ; une rupture dans le
cycle du don ?
« Comment s’étonner que le symptôme
majeur d’un nouveau rapport au
pouvoir se lise dans le déplacement
13' (%' +!$?&+-"%(&-,' 1"' $&<3%"' *!+&%('
(grèves, manifestations) au niveau
psychique et psychosomatique
(la souffrance au travail (ou ‘sans
travail’) ? »A. Cette dynamique tend
en effet à faire porter aux individus
le poids des dysfonctionnements
de l’entreprise comme de la société
et à entraver ainsi leur remise en
question qui n’est possible que par
une analyse et une action collectives.
Les risques psycho-sociaux qui
en découlent sont entre autres le
stress, la dépression, la perte de sens,
l’addiction au travail… Et peuvent
déboucher sur l’exclusion, comme
en ont témoigné des participants à la
journée du réseau : l’une heureuse de
redevenir « active » sans être soumise
à la « pression » du monde du travail
que nous venons d’éclairer, l’autre en
recherche d’une voie d’action pour
lutter contre le harcèlement au travail.
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Tisser et re-lier
Les expériences vécues à travers les
divers projets du réseau convergeaient
entre autres vers la piste du lien tissé
ou à tisser, de la relation à laisser
germer et à cultiver. S’agirait-il
de reliance comme remède à la
déliance ?
Selon Marcel Bolle de Bal7, « La
modernité, fondée sur l’essor de
la raison, s’est construite […] sur
le principe de séparation voire de
division : diviser pour comprendre
(Descartes), diviser pour produire
(Taylor), diviser pour régner
(Machiavel) ». Les connaissances ont
été découpées et isolées en spécialités.
Les communautés, familiales,
religieuses, professionnelles
ou autres se sont disloquées. Les
individus sont de plus en plus
isolés, malgré l’augmentation des
connexions virtuelles. La post- et/ou
l’hypermodernité8 se caractériserait
donc par une aspiration à relier, une
reliance que Bolle de Bal décrit
en quatre dimensions, comme les
ruptures auxquelles elle fait écho :
! la reliance à soi, reliance psychologique, empêchée ou compliquée
par la fuite en avant, la frénésie de la
carrière, de la consommation où l’on
peut noyer ses émotions, de l’avoir
plutôt que de la relation profonde à
soi-même ;
! la reliance aux autres, reliance
sociale, qui touche entre autres
à la capacité d’être ensemble (ne
serait-ce que pour partager ses
solitudes), de négocier, dialoguer,
de s’affronter aux autres ;
! la reliance au monde, reliance
culturelle, écologique ou cosmique ;
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B' la reliance des idées et des disciplines
scientifiques, reliance cognitive,
indispensable à la prise en compte de
la complexité des réalités humaines
et sociales, telle que développée par
le philosophe Edgar Morin.
La reliance à soi, c’est peut-être
l’animatrice pour qui le jardinage,
comme temps passé en tête-à-tête avec
elle-même, a des effets thérapeutiques.
Ou les fervents participants aux
ateliers qui se découvrent, à travers
l’acte de création, des capacités
jusque-là ignorées et une nouvelle
+!$0%$+3'3$'*!&C
Les effets de la reliance sociale
peuvent-ils se lire entre autres dans
l’affirmation émise lors de cette
journée de rencontres : « C’est le
groupe qui est thérapeutique » ?
Rompre l’isolement en tissant des
liens, trouver ou offrir une écoute
respectueuse et non « jugeante »
ou même simplement un lieu où se
poser le temps d’un café et permettre
la simple rencontre de plusieurs
solitudes.
l’autogestion ou au système macro
social par la prise de conscience des
réalités politiques et économiques.
Au niveau micro-social, c’est bien ce
qui semble à l’œuvre dans les groupes
représentés à cette journée du réseau,
qui partagent leurs expériences de
tâtonnements dans l’organisation du
groupe, dans la construction d’un
vivre-ensemble. C’est aussi ce qui
est au travail dans les équipes de
maisons médicales. Au niveau macrosocial, c’est la question de la mise en
évidence, de la mise en mots, de la
dénonciation des causes sociétales de
l’exclusion et des inégalités qui est
évoquée par les participants… Comme
une nécessité en vue de déculpabiliser
et rendre la dignité à chacun d’abord,
%0$'13'63#83--#3'(2%+-&!$'6!(&-&4"3'3-'
le changement ensuite.
Don et contre-don : un cycle
re-liant10
Lors de cette journée, la notion
d’échange est apparue centrale, pour
tisser du lien et comme moyen de ne
pas rester coincés dans des rôles, de
La reliance au monde et celle des $3'6%*'0;3#'(3*'6(%+3*'K'(%'6!**&:&(&-,'
idées ne passent-elles pas par les deux de rendre le don reçu en donnant un
précédentes ? Et ne constituent-t-elles coup de main ou en devenant soipas elles-mêmes un préalable à la même bénévole plus tard, l’écoute et
mobilisation collective ?
le soutien réciproques dans les groupes
A i n s i , B o l l e D e B a l é v o q u e (« on ne va pas tous mal en même
la « communauté comme îlot de temps »), l’échange de savoirs dans
!"#$% %&#'( )%*!&*&$)+'( !+,+ ( -+( ."( les réseaux du même nom… Basé sur
société où s’expérimentent des liens la réciprocité, le mouvement qui relie
sociaux nouveaux marqués par ce ces derniers fait d’ailleurs référence à
caractère éphémère typique de l’air l’Essai sur le don de Marcel Mauss et
du temps' D' EFGG)5' 6HHIJC'/' 6%#-&#' à sa conceptualisation du cycle du don,
d’un exemple9, il illustre comment opérateur de lien social. Selon Mauss,
la communauté peut notamment le don est à comprendre comme
rendre possible la reliance au système relation et implique la triple obligation
microsocial par l’apprentissage de de donner, recevoir et rendre. Il se
11
Le complexe de l’araignée
caractérise par une incertitude sur le
retour et une tendance à un retour, ou
contre-don, supérieur au don reçu.
Il existe un laps de temps
incompressible qui sépare le premier
don du contre-don. Le don a tendance
à abaisser le donataire et à grandir
le donateur, qui gagne en capital
symbolique selon Bourdieu. Selon
ce dernier, le laps de temps permet
au donateur d’exercer derrière le
masque de la générosité une violence
– pas nécessairement consciente bien
entendu – sur le donataire maintenu
en dépendance, à la place de l’assisté,
si l’on revient à la question discutée
lors de cette journée du 14 mai.
Emportée dans sa logique d’excellence,
l’entreprise - et la société ? managériale
ne rend pas. En exigeant toujours plus,
elle ne donne pas de reconnaissance en
retour à ses membres.
Selon Florence Weber 11 , dans
le contexte politique du début du
XXIe siècle comme dans celui de la
rédaction de l’Essai sur le don, « il
s’agit d’inventer ou de réinventer un
système de prestations qui, tout en
corrigeant l’économie de marché, ne
renoue pas avec la charité ». L’échange
social lie en effet les collectivités et non
les individualités. Le paradigme du don
dépasse donc le cadre de la relation
duale et peut contribuer à penser la
solidarité dans la société d’aujourd’hui,
dans une optique de transformation de
celle-ci, selon l’approche du réformisme
révolutionnaire12.
Le don peut être intéressé ou
désintéressé, réalisé en toute liberté ou
par obligation. Cette approche envisage
les termes opposés du don dans leurs
relations dialectiques. Elle invite à la
prudence. « De l’ouverture à l’autre
constructrice de soi, à celle qui le nie
ou le détruit ; de l’intérêt pour soi qui
ouvre à l’autre, à celui qui referme sur
soi, il n’y a pas grand-chose non plus,
qu’une différence de degré encore une
fois dans le don, qu’il ait pêché par
excès ou par défaut d’égotisme ou
d’aimance »13.
La vigilance est ainsi de mise, tant au
niveau individuel que sociétal. Car, si le
paradigme du don suscite, ces dernières
années, un regain d’intérêt dans le
champ sociologique, les réflexions
sur sa mise en œuvre en entreprise se
multiplient également, et sans doute pas
toujours sans arrière-pensées ni sans
effets pervers...
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'#),-.$#$%&')/)&0')"&#!')
conception de la santé
« La source du malêtre est au niveau de
l’organisation, elle est
politique »
Vincent de Gaulejac
12344(),567
Le réseau éducation permanente
constitue une illustration de ce qu’une
maison médicale, c’est en réalité bien
plus que des soins. Dans la manière de
pratiquer le soin aussi, une attention
particulière est à porter à la place
12
!"#$%&'"()*)$+%,%()-..+#%/01/%,%"2%31
qu’accorde le soignant au patient.
Sans se laisser faire par le culte de
l’urgence dans lequel nous sommes
baignés, prendre le temps de rejoindre
chacun là où il est, de l’accompagner
à son rythme, de l’accueillir sans le
juger, avec sa culture propre, écouter
son récit, croire en sa capacité de
prendre en charge lui-même sa santé
et sa vie, entendre sa souffrance « dans
le paysage »14 de sa vie et du contexte
socio-économique et politique permet
d’établir une relation plus égalitaire, de
soutenir l’autonomie et l’émancipation
du citoyen sans l’enfermer dans une
identité de patient. Selon le philosophe
Luc Carton15, « libérer le pouvoir
d’usage des citoyens potentiellement
patients » reste cependant une
"#$%&'()*!$+,"-./,)-(/!0!,+)-../,)!
du fait qu’en général un citoyen
devenu patient n’est en général plus
citoyen parce qu’il est patient. Ce n’est
pas facile de réveiller le citoyen dans
le patient. Il est potentiellement plus
pertinent de prendre le citoyen juste
avant qu’il ne soit patient. ». Le réveil
est cependant possible aussi comme
l’illustre ce petit conte moderne issu
de l’expérience d’un médecin de
maison médicale :
« Il était une fois… une femme qui
dormait mal, si mal que, au bord
de l’épuisement, elle se rendit,
« patiente », chez son médecin
généraliste, en quête d’aide pour
retrouver le sommeil perdu. Pourtant,
elle n’y reçut ni prescription de
somnifères ni adresse de sophrologue.
Ce que son médecin lui offrit ce
jour-là et les suivants, c’est toute son
attention, une écoute empathique et
globale qui lui permit de l’entendre,
non pas seulement dans sa plainte
et sa souffrance explicite de patiente
mais bien dans sa souffrance
professionnelle de caissière harcelée
!"#$%&'"()*)$+%,%()-..+#%/01/%,%"2%31
sur son lieu de travail.[…] Et c’est
ainsi que, quelques mois plus tard, elle
devint déléguée syndicale et parvint à
transformer son cadre de travail, pour
son plus grand bien comme pour celui
de ses collègues. »
La réalité est souvent complexe et
les baguettes magiques n’existent
pas, mais nous pouvons tout de
même ouvrir des voies nouvelles en
élargissant notre regard et en ouvrant
nos oreilles.
Au-delà de la qualité d’accueil et
de soin qui peut y être offerte à
chaque citoyen-patient, les maisons
médicales ne constituent-elles pas
des lieux propices à la reliance
multidimensionnelle, par leur approche
inter- voire transdisciplinaire, leur
travail en réseau et leur action politique
locale et fédérée ?
Ces éléments offrent en tous cas de
bonnes bases en vue de dépasser la
dimension individuelle vers l’action
citoyenne et politique multiniveau,
action du mouvement des maisons
médicales, comme du citoyen qui parfois sommeille - en chaque
patient et en chaque professionnel.
Il n’y a pas loin de l’araignée qui
emmaillote jusqu’à immobiliser,
à celle qui tisse une toile solide et
élastique sur laquelle il est possible
de prendre appui pour « changer de
place ». L’araignée complexe qui
panse et pense…
Notes
1. Ce spot se base sur plusieurs écrits de
Vincent de Gaulejac sur la société managériale et ses effets.
2. Vincent de Gaulejac (1995)
3. Selon Foucault cité par de Gaulejac
(2011, p62)
4. « La gestion des ressources humaines
met l’humain au cœur de la gestion. Elle
le transforme en ressource au service
du développement de l’entreprise, alors
que c’est l’entreprise qui devrait être au
service du développement de l’humain »
Vincent de Gaulejac (2011, p67)
5. Évoqué par de Gaulejac (1995)
6. Vincent de Gaulejac, (2011, p63)
7. Marcel Bolle De Bal (2003, p124-125)
8. Selon certains penseurs, c’est une
hypermodernité plutôt qu’une postmodernité qui aurait succédé à la modernité,
les caractéristiques de celle-ci étant
exacerbées plutôt que dépassées.
9. Il se base sur l’analyse d’une expérience de vie en communauté menée par
quelques jeunes Bruxellois dans les
années 70.
10. Cet éclairage s’inspire de plusieurs
articles traitant du paradigme du don,
cités en référence.
11. Citée par Nicolas Olivier (2008) qui
rappelle le contexte et le principal enjeu
de l’Essai sur le don, paru pour la première fois en 1925 : critiquer l’aumône,
don sans retour qui humilie les pauvres,
en vue de construire une politique sociale
solidaire qui rende la dignité à tous.
12. Lire notamment « Pour un réformisme
révolutionnaire » de Coralie Ladavid.
Cahier de Santé Conjuguée n°54 - Oser
Rêver - Octobre 2010. URL : http://www.
maisonmedicale.org/Pour-un-reformismerevolutionnaire.html
13. Dzimira, Sylvain (2006, p11).
14. En référence à Dominique Pestiaux
qui, lors de sa conférence à l’Université
Ouverte en Santé en 2006, citait Michel
Serres s’adressant ainsi aux soignants :
13
Le complexe de l’araignée
« Vos deux têtes dont vous veillez tous
les jours à la croissance parallèle,
résument, à mon sens, les conduites
humaines, lorsqu’elles excellent dans
l’intelligence ; l’une reste dans la science, l’autre plonge dans le paysage. ».
Le patient est à l’avant-plan du tableau,
le paysage derrière c’est ce qui l’amène
à consulter et, plus largement, son histoire, son contexte
15. Lors de son intervention sur le thème
des maisons médicales dans le cadre
sociopolitique au Congrès des maisons
médicales en 2006.
Références
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sociologiques », Sociétés!121334!5,o!6378!9:!;;<=4=:!
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URL : http://www.journaldumauss.net/IMG/pdf/M-G-B-_article_Journal_du_
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décembre 2007 [en ligne]. URL : http://www.journaldumauss.net/spip.
php?article202
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*"'&-)#@/!9+'?!(D-&)#+,!A+&#-(/!5EFGHI7!"'!=4!"*&/.J?/!=;;K:!L/A!
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de Gaulejac Vincent, Management, les maux pour le dire. C.E.R.A.S. Projet,
13==2M!,N!4148!9:!O=<O6:!
URL : C))9P22>>>:&-#?,:#,$+2?/@'/<9?+Q/)<13==<M<9-B/<O=:C).
Dzimira Sylvain, Une vision du paradigme du don : Don, juste milieu et
9?'"/,&/:!133O:
URL : http://www.revuedumauss.com.fr/media/Paradigmedudon.pdf
Hanique Fabienne, « Enjeux théoriques et méthodologiques de la sociologie
clinique », Informations sociales!O2133;!5,N!=KO78!9:!41<M3:!
URL : >>>:&-#?,:#,$+2?/@'/<#,$+?.-)#+,A<A+&#-(/A<133;<O<9-B/<41:C)..
Olivier Nicolas, « Marcel Mauss, Essai sur le don. Forme et raison de
l’échange dans les sociétés archaïques », Lectures [En ligne], Les comptes
?/,"'A8!13368!.#A!/,!(#B,/!(/!3O!$*@?#/?!13368!&+,A'()*!(/!3;!-+R)!13=1:!SFL!P!
http://lectures.revues.org/520
Silber Ilana, « Prologue Sortilèges et paradoxes du don », Revue du MAUSS
=2133O!5,o!1T78!9:!4;<KO:!
URL : >>>:&-#?,:#,$+2?/@'/<"'<.-'AA<133O<=<9-B/<4;:C)..
14
!"#$%&'"()*)$+%,%()-..+#%/01/%,%"2%31