Pourvu que ça dure
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DTZ Research PROPERTY TIMES Pourvu que ça dure Paris QCA T2 2015 Au premier semestre 2015, le marché des bureaux de Paris QCA a quasiment égalé son temps de passage de l’année 2014, totalisant 194 600 m², soit un recul contenu de -3% en un an. Ce résultat est remarquable à plusieurs égards : il se rapporte à un historique 2014 très favorable et contraste avec une tendance francilienne en repli de -22%. Principal socle de l’activité transactionnelle, les surfaces inférieures à 1 000 m² (+38% en un an) ont concentré plus de 60% des commercialisations. A l’inverse, les surfaces intermédiaires ont marqué le pas (-14%) et les grandes signatures restent en retrait. Le loyer moyen des bureaux de première main s’établit à 700 €/m²/an (+6% d’une année sur l’autre), la valeur moyenne de seconde main est stable à 510 €/m²/an. Le loyer prime reste, quant à lui, inchangé à 790 €/m²/an. L’offre immédiatement disponible totalise 353 000 m², correspondant à un allégement de -7% depuis fin 2014. La résorption des surfaces est la plus sensible pour les surfaces de moins de 1 000 m², tandis que l’offre de grands gabarits a augmenté de 20%. Une reconfiguration de l’offre immédiate est à l’œuvre, proposant sur le marché une plus grande proportion de surfaces de première main, tandis que les libérations de bureaux de seconde main diminuent. Le volume de la production neuve demeure impressionnant. Plus de 300 000 m² tertiaires sont potentiellement livrables jusqu’en 2018, dont près de 120 000 m², répartis sur 9 opérations sont actuellement en cours de réalisation. Le niveau de pré commercialisation, de l’ordre de 20%, traduit la marge de manœuvre offerte aux utilisateurs, au moins jusqu’en 2016, leur permettant de cibler les immeubles les plus en adéquation avec leurs besoins. 9 Juillet 2015 Sommaire Contexte économique 2 Demande placée et valeurs locatives 3 Offre 4 Définitions 5 Auteur Graphique 1 Pierre d’Alençon Chargé d’Etudes +33 01 49 64 46 39 pierre.d’[email protected] Demande placée de bureaux à Paris QCA, en milliers de m² 600 500 Contacts Delphine Mahé Responsables des Etudes France +33 (0)1 49 64 47 91 [email protected] 400 300 200 100 Magali Marton Head of EMEA Research +33 (0)1 49 64 49 54 [email protected] 0 T1 T2 T3 T4 Sources: Immostat - DTZ Research www.dtz.com Property Times 1 Paris QCA T2 2015 Contexte économique Graphique 2 Une reprise sans prise sur le réel Indicateurs contradictoires d’un trimestre sur l’autre, ralentissement mondial, surchauffe de l’économie chinoise, Brexit, Grexit… la conjoncture économique est secouée de soubresauts d’importance inégale pour l’économie française. Dans cette avalanche de chiffres et d’hypothèses d’implosion des modèles en place, la croissance de 0,6% du PIB français au 1er trimestre 2015 est passée quasi inaperçue (graphique 2). Cette reprise économique tant annoncée et « enfin » là n’arrive pas encore à infuser l’économie réelle et à relancer l’investissement des entreprises. Il faudra à l’évidence que la croissance du PIB soit positive sur plusieurs trimestres avant que les chefs d’entreprises retrouvent une confiance dans l’avenir, un appétit à l’embauche et pour l’immobilier. L’INSEE vient d’ailleurs de réaffirmer sa prévision de croissance de 1,2% pour l’ensemble de l’année 2015, soit la plus forte hausse depuis 2011 Indicateurs de confiance stables…sans plus Cette défiance par rapport au scénario optimiste suggéré par les indicateurs économiques se retrouve dans les indices synthétiques de confiance des ménages ou du climat des affaires. Après une progression de fin d’année, ces deux variables sont stables à des niveaux inférieurs à leur moyenne historiques. Ainsi, la confiance des ménages est restée stable en juin 2015, pour le deuxième mois consécutif, après avoir progressé de 8 points entre Octobre 2014 et Avril 2015 (graphique 3). L’indicateur synthétique du climat des affaires qui avait progressé de 94 à 96 de janvier à mars 2015, est de nouveau rentré dans une phase de stabilité pour atteindre 97 en juin dernier. L’INSEE note que si le climat progresse de deux points dans le bâtiment, il est stable dans les services et le commerce de détail, mais perd trois points dans l’industrie Un taux de chômage élevé Véritable point noir de l’économie française, le taux de chômage varie depuis 2 ans autour de 10% (graphique 4). Si les derniers chiffres publiés par l’INSEE font état d’une baisse de 0,1 point au cours des 3 derniers mois, ce taux est néanmoins en progression de 0,2 point en un an. Les plans successifs de relance de l’emploi décidés par le gouvernement n’ont pour l’instant pas permis d’inverser durablement cette tendance. Les difficultés du marché de l’emploi pèsent à l’évidence sur les indices de confiance des ménages et des chefs d’entreprise. Pour ces derniers, l’arbitrage de décisions immobilières vient donc naturellement en second plan, après les dépenses en investissements dont les prévisionnistes attendent une nette accélération au second semestre. L’enjeu de réalisation de ce scénario conditionne tant la reprise économique qu’une activité plus soutenue sur le marché de l’immobilier. www.dtz.com Croissance du PIB en France, % 1,5 1,0 0,5 0,0 -0,5 -1,0 -1,5 -2,0 Source: INSEE Graphique 3 Enquêtes de conjoncture, indices 120 110 100 90 80 70 60 Climat des affaires Moral des ménages Source: INSEE Graphique 4 Taux de chômage en France métropolitaine, en % 10,5 10,0 9,5 9,0 8,5 8,0 7,5 7,0 6,5 6,0 Source: INSEE Property Times 2 Paris QCA T2 2015 Demande placée et valeurs locatives Graphique 5 Le QCA tient la barre Demande placée à Paris QCA, en milliers de m² Le marché des bureaux de Paris QCA a légèrement fléchi par rapport au 1er semestre 2014, totalisant 194 600 m² placés à la moitié de l’année 2015 (-3% en un an). Dans le même temps, l’hyper-centre tertiaire parisien enregistre un volume transactionnel supérieur à la moyenne de la décennie (183 000 m²). Ce score est encourageant à plusieurs égards : d’une part l’historique de comparaison de 2014 constituait la meilleure performance pour un 1er semestre depuis 2007. D’autre part, ce rythme de commercialisation démontre la résistance du QCA dans un marché francilien en repli de -22% (graphique 5). 600 Principal pourvoyeur de l’activité transactionnelle, le segment des surfaces de moins de 1 000 m² a marqué une progression de 38% en un an. Plus de 450 signatures enregistrées au cours du semestre témoignent de cette demande solide émanant très classiquement du triptyque des sociétés œuvrant dans les secteurs juridiques, financiers et numériques. A l’inverse, les commercialisations de surfaces intermédiaires et de grands gabarits ont marqué le pas. Pour autant, leurs replis respectifs de -14% et de -55% méritent d’être nuancés tant le 1er semestre 2014 s’était révélé « exceptionnel ». Ainsi, l’an passé, 4 grandes signatures totalisant plus de 50 000 m² avaient déjà été actées (tableau 1). La signature la plus importante du 2ème trimestre sur le segment des 1 000-5 000 m² a concerné un déménagement, sur 4 000 m² dans « Paris-Bourse ». Très rapidement cependant, pour les autres prises à bail, les surfaces diminuent, et moins du tiers excédent 2 000 m². Un mouvement de report au profit du PCO est d’ailleurs palpable, celui-ci ayant plus que doublé sa demande placée en un an. Loyer de 1ère main en hausse 500 400 300 200 100 0 T1 T3 T4 Source: Immostat - DTZ Research Tableau 1 Segmentation de la demande placée à Paris QCA par tranche de surface au cours du 1er semestre 2015 Tranche de surface En m² Part Evol. sur un an Moins de 1 000 m² 117 600 60% 38% De 1 000 à 5 000 m² 54 300 28% -14% Plus de 5 000 m² 22 700 12% -55% 194 600 100% -3% Surface totale Source: Immostat - DTZ Research Graphique 6 Evolution des valeurs locatives à Paris QCA, €/m²/an Le loyer moyen de première main s’établit à 700 €/m²/an, en hausse de 6% d’une année sur l’autre. Si parmi la dizaine de transactions de première main intervenue depuis le début de l’année 2015, seules 3 excèdent 600 €/m²/an, celle d’« EXANE », portant sur 10 700 m² à un loyer facial excédant les 700 €/m²/an tire la moyenne vers le haut. 900 Le loyer de seconde main progresse très légèrement d’une année sur l’autre pour se positionner à 510 €/m²/an. Cette moyenne cache, sans surprise, d’importantes disparités entre les pôles « Opéra » et « Etoile », et seul ce dernier secteur a enregistré des prises à bail pour des loyers excédant les 650 €/m²/an. Le loyer prime, quant à lui, se maintient à 790 €/m²/an (graphique 6). 300 Les utilisateurs continuent de bénéficier d’une certaine marge de négociation. L’écart entre le loyer réel et le loyer facial, compte tenu de mesures d’accompagnement encore très présentes, représente en moyenne 15% pour les prises à bail de plus de 1 000 m². T2 800 700 600 500 400 Loyer moyen de 2nde main Loyer moyen de 1ère main Loyer prime Source: Immostat - DTZ Research – Les loyers s’entendent HC HT. Fait notable, le volume et le nombre des ventes utilisateurs : celles-ci ont totalisé plus de 16 000 m² à travers 41 transactions, contre 32 l’année précédente et 12 500 de m² de bureaux vendus à leurs utilisateurs. www.dtz.com Property Times 3 Paris QCA T2 2015 Offre Graphique 7 Rebond de l’offre immédiate de grands gabarits Offre immédiate à Paris QCA, en milliers de m² Un peu plus de 350 000 m² de bureaux sont disponibles dans le QCA à la fin du 1er semestre 2015, soit une contraction de 7% depuis fin 2014. Si les petites et moyennes surfaces décroissent respectivement de -10 et de -20%, les disponibilités de grand gabarit se sont alourdies de +20%. Sur ce marché structurellement sous-offreur de grandes typologies, a fortiori de première main, un tel niveau d’offre immédiate restait inédit depuis 2009 (graphique 7). 500 Le taux de vacance s’est repositionné sous le seuil des 5%, dans le sillage de Paris (4,9%) et très en deçà de celui de l’Ilede-France (7,5%). Pour ce marché à l’offre contrainte, la configuration des disponibilités fait de plus en plus la part belle aux surfaces de première main. Elles représentaient 10% de l’offre immédiate mi 2014 ; ce ratio monte dorénavant de 40%. Dans le même temps, les stocks de l’offre à un an diminuent considérablement, passant de 280 000 m² à 190 000 m² d’une année sur l’autre. Ainsi moins de surfaces de seconde main se libèrent tandis que l’offre de bureaux neufs et restructurés s’accroît. Pour l’heure, les grands mouvements concrétisés en 2015 ont concerné le « #Cloud » et le « La Fayette ». La mise sur le marché concomitante de plusieurs grandes opérations, tout en proposant plusieurs produits de bureaux de première main, entraine également une concurrence entre les opérations. Un rythme de production impressionnant Près de 300 000 m² de bureaux neufs sont programmés dans le QCA jusqu’en 2018. Sur ce volume global (opérations en chantier ou autorisation de construire), près de 120 000 m² ont vu leurs grues s’activer. La quasi-totalité de ces surfaces en cours d’édification ont fait l’objet de lancements en blanc, signe de la confiance des opérateurs dans la résilience du marché du QCA. Le taux de pré commercialisation, de l’ordre de 20%, traduit une moins grande proactivité des utilisateurs, qui bénéficient aujourd’hui d’un choix plus large qu’à l’accoutumée n’ont plus besoin de se positionner très en amont des opérations. Si le « Season », le « 10, Place de Budapest » et le « 39/41 rue Cambon » constituent les plus grandes opérations actuellement en chantier, l’année 2015 verra la livraison de 52 000 m² de bureaux à travers 5 opérations. Parmi ces inaugurations, le « 3-5 Avenue de Friedland » et le « 24-26 rue Drouot » forment la tête de pont de ces livraisons, deux immeubles développant près de 10 000 m². 400 300 200 100 0 Moins de 1 000 m² De 1 000 à 5 000 m² Plus de 5 000 m² Source: Immostat - DTZ Research Graphique 8 Taux de vacance 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% Paris QCA Paris Ile-de-France Source: Immostat - DTZ Research Graphique 9 Disponibilités de première main (de plus de 5 000 m²) certaines et probables à Paris QCA et Centre Ouest, en milliers de m² 175 150 125 100 75 50 A plus longue échéance, les projets dotés de leurs autorisations sont nombreux, à l’image de « l’Ilot Richelieu » (31 000 m²) ou de « ORA » (25 800 m²). 25 0 T3-T4 2015 Ce niveau de production ouvre une fenêtre de tir aux mouvements des grands utilisateurs et met enfin le QCA à l’épreuve d’une offre de première main abondante (graphique 9). www.dtz.com Paris QCA 2016 2017 2018 Paris Centre-Ouest (Hors QCA) Source: DTZ Research Property Times 4 Paris QCA T2 2015 Définitions Demande placée : Ensemble des transactions, à la location ou à la vente, réalisées par des utilisateurs finaux, y compris les précommercialisations, les clés en main et les opérations pour compte-propre, sous réserve de la levée des conditions suspensives. Offre immédiate : Ensemble des surfaces vacantes proposées à la commercialisation à un instant T. Sont exclus les recherches de successeur et les congés de bail jusqu'à la sortie effective du locataire. Loyer moyen de 1ère main : Exprimé en euro HT-HC par m² et par an. Le loyer moyen correspond à la moyenne des loyers, pondérée par la surface totale des transactions de première main (surfaces neuves ou restructurées). Loyer moyen de 2nde main : Exprimé en euro HT-HC par m² et par an. Le loyer moyen correspond à la moyenne des loyers, pondérée par la surface totale des transactions de seconde main (hors surfaces neuves ou restructurées). Loyer prime : Le loyer prime correspond à la moyenne des valeurs de transaction les plus élevées observées sur des immeubles neufs ou restructurés, très bien localisés et loués avec une durée d’engagement ferme longue. Production neuve de bureaux : Ensemble des surfaces neuves à construire et en chantier avec ou sans autorisations (PC et agréments) et non encore livrées. Production neuve certaine de bureaux : Ensemble des opérations mises en chantier à un instant T et non encore livrées. Production neuve probable de bureaux : Ensemble des opérations non encore mises en chantier à un instant T et ayant obtenu un agrément et/ou un permis de construire. Production neuve potentielle de bureaux : Ensemble des projets identifiés n'ayant pas encore obtenu d'agrément et/ou de permis de construire. www.dtz.com Property Times 5 EMEA France Heading Heading John Forrester Chief Executive +44 (0)20 3296 2002 [email protected] Antoine Derville Président +33 (0)1 49 64 90 70 [email protected] Name Title +44 (0)20 3296 3820 [email protected] Name Title +44 (0)20 3296 3820 [email protected] Agency Investissement Valuation Marc-Henri Bladier Directeur Général +33 (0)1 49 64 90 69 [email protected] Nils Vinck Directeur +33 (0)1 49 64 46 37 [email protected] Jean-Philippe Carmarans PDG +33 (0)1 47 48 48 77 [email protected] Asset Management Conseil Alban Liss Président +33 (0)1 49 64 48 58 [email protected] Jean-Louis Guilhamat Directeur Corporate Solutions +33 (0)1 49 64 47 82 [email protected] Disclaimer Il ne saurait être initié de transaction, basée sur le présent document, sans l’appui d’un avis professionnel spécifique et de qualité. 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