Une approche de la vulnérabilité énergétique en Auvergne
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Une approche de la vulnérabilité énergétique en Auvergne
Une approche de la vulnérabilité énergétique en Auvergne Gicquiaux Cyril Chargé d’études 26/02/2016 Plan de la présentation – I – Contexte français – II – Travaux antérieurs au sein de l'Insee – III – Concepts de l'étude – IV – Résultats – V – Perspectives d'amélioration 26/02/2016 2 I Contexte français (1) - Années 2000 : Émergence de la « précarité énergétique » dans le débat public français - 2007 : Le Réseau des Acteurs de la Pauvreté et de la Précarité Énergétique dans le Logement (RAPPEL) mobilise pour la prise en compte de la précarité énergétique par les pouvoirs publics - 2010 : Inscription dans la loi de la lutte contre la précarité énergétique – Loi « Grenelle II » - 2011 : Création de l'Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) - 2011 : Mise en place du programme « Habiter Mieux » de l'Agence Nationale de l'Habitat 26/02/2016 3 I Contexte français (2) : Trois dispositifs principaux de lutte contre la précarité énergétique • Le Fonds de solidarité pour le logement – FSL : → FSL = aides au paiement des charges locatives pour les ménages en difficulté (loyers, factures d’énergie, d’eau ou de télécommunications) • Les tarifs sociaux de l’énergie : → Objectif : réduire la facture énergétique des ménages modestes I Le tarif de première nécessité pour l’électricité (2004) II Le tarif spécial de solidarité pour le gaz naturel (2008) • Le programme « Habiter mieux » de l'Anah : → Aides aux propriétaires occupant un logement de plus 15 ans (élargies aux bailleurs en 2013) en vue de travaux de rénovation énergétique - État : 500 M€ - Anah : 600 M€ - Fournisseurs : 250 M€ 26/02/2016 4 I Contexte français (3) • Une définition légale de la précarité centrée sur le logement : « Est en précarité énergétique au titre de la présente loi, une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat» . 26/02/2016 5 Plan de la présentation – I – Contexte français – II – Travaux antérieurs au sein de l'Insee – III – Concepts de l'étude – IV – Résultats – V – Perspectives d'amélioration 26/02/2016 6 II Des travaux antérieurs à l'Insee (1) ● Une étude à l'échelle de la France métropolitaine : La précarité énergétique : avoir froid ou dépenser trop INSEE Première n°1351 (mai 2011) → Approche nationale avec dénombrement du nombre de précaires → Analyse fondée sur l’enquête nationale logement 2006 → Intérêt : Double approche possible Subjective -> Ménages déclarant avoir souffert du froid au cours de l'hiver. ♦ Taux de précarité de 14,8% Objective -> Calcul d’un taux d’effort énergétique ♦ Taux de précarité de 14,4% 26/02/2016 7 II Des travaux antérieurs à l'Insee (2) ● Des travaux régionaux : Pour une prospective de l’amélioration de la performance énergétique du parc des logements lorrains Insee Économie Lorraine n°223, juin 2010, partenariat CES Lorraine → Description du parc de logements en terme de Diagnostic de Performance Énergétique (modèle de l'Agence Nationale de l'Habitat) → Pas de mesure de la précarité énergétique 26/02/2016 8 II Des travaux antérieurs à l'Insee (3) ● Des travaux régionaux : La précarité énergétique dans les logements de Poitou-Charentes : 15% des ménages concernés Décimal n°521, octobre 2012, partenariat AREC Poitou-Charentes → Approche proposant un dénombrement du nombre de précaires → Précarité abordée sous l’angle du Taux d’effort → Estimation du revenu (modèle GLM) et du coût énergétique (modèle du Centre d’Études et de Recherches Économiques sur l’Énergie comptabilisant l'ensemble des usages résidentiels de l'énergie avec correction climatique communale) pour les ménages du recensement de la population 26/02/2016 9 Plan de la présentation – I – Contexte français – II – Travaux antérieurs au sein de l'Insee – III – Concepts de l'étude – IV – Résultats – V – Perspectives d'amélioration 26/02/2016 10 III Un partenariat entre l'Insee Auvergne et la Direction régionale de l'environnement d'Auvergne (DREAL) ● Des travaux initiés à l'échelle de la France métropolitaine... Collaboration entre l'Insee et le service statistique du Ministère de l'environnement pour quantifier et décrire la précarité énergétique au niveau français ● ...visant à alimenter des études plus territorialisées : Contrainte : construire une approche nationale déclinable à des échelles régionales → estimer le nombre de ménages potentiellement précaires et pouvoir les décrire (indicateurs socio-démographiques) à un niveau relativement fin → cartographier à un niveau fin ces territoires face au risque de précarité 26/02/2016 11 III Concepts de l'étude (1) La précarité énergétique au sens de « taux d’effort énergétique » : • Le taux d’effort = dépenses en énergie / ressources du ménage • Un ménage est considéré comme précaire énergétique : si son TEE dépasse le double du taux d’effort médian métropolitain • Les consommations énergétiques comptabilisées dans cette étude : → Pour le logement : chauffage, eau-chaude sanitaire (seuil : 8%) → Pour la mobilité : achats de carburant uniquement (seuil : 4,5%) 26/02/2016 12 III Concepts de l'étude (2) ● D'autres indicateurs que le taux d'effort global dans la littérature (ONPE notamment) : →TEE 3_déciles, BRDE_m², BRDE_UC, Froid_ressenti ● Terminologie : des ménages « vulnérables » et non « précaires » → vulnérabilité = une précarité « potentielle » puisque l'estimation des composantes du taux d'effort repose sur des modélisations 26/02/2016 13 III Concepts de l'étude (3) : Estimer le taux d'effort Le recensement de la population permet de disposer pour chaque ménage de deux types de données : 1) Un questionnaire individu détaillant les caractéristiques du ménage (CSP, âge, lieux de résidence et de travail,…) 2) Un questionnaire logement détaillant les caractéristiques du logement (combustible principal, superficie, année de construction...) Le calcul d'un taux d'effort suppose donc de modéliser pour chaque ménage : • • • Son revenu disponible Ses dépenses énergétiques résidentielles Ses dépenses énergétiques de mobilité => Construction de modèles d’estimation pour ces trois composantes 26/02/2016 14 III Concepts de l'étude (4) : Estimer les revenus 1) Modélisation économétrique des revenus des ménages à partir de données d'enquête (Enquêtes Revenus Fiscaux et Sociaux 20082009-2010) • Segmentation de la base de données des ménages par CSP • Double modélisation sur chaque segment : régressions quantiles puis régressions logistiques pour estimer les probabilités d’appartenance à chaque intervalle interquantile • Le revenu est ensuite calculé en pondérant les revenus estimés par les régressions quantiles par les probabilités d'appartenance 2) Estimation des revenus des ménages du recensement de la population en appliquant les modèles ci-dessus 3) En dernière étape, ces estimations sont calées sur la distribution départementale des revenus 26/02/2016 15 III Concepts de l'étude (5) : Estimer les revenus ● Variables utilisées sur chaque segment M1 : Agriculteur Sexe pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Temps complet / partiel Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage NAF en 17 postes M2 : Artisans, commerçants CS pers. de référence Sexe pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Temps complet / partiel Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage NAF en 17 postes M4 : Prof. Intermédiaires CS pers. de référence Salarié / non salarié Sexe pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Temps complet / partiel Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage NAF en 17 postes M5 : Employés CS pers. de référence Salarié / non salarié Sexe pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Temps complet / partiel Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage NAF en 17 postes M7 : Retraités Ancienne CS pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage M8 : chômeurs CS pers. de référence (8 postes) CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage Ancienneté recherche d'emploi (+/- 1 an) M3 : Cadres + chefs entreprise CS pers. de référence Salarié / non salarié Sexe pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Temps complet / partiel Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage NAF en 17 postes M6 : ouvriers CS pers. de référence Salarié / non salarié Sexe pers. de référence CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Temps complet / partiel Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage NAF en 17 postes M9 : Autres inactifs CS du conjoint (8 postes) Niveau de diplôme pers. de référence Nombre d'individus du ménage Statut d'occupation du logement Âge pers. de référence Âge pers. de référence au carré Pôle urbain / péri. / rural Nombre d'actifs occupés du ménage 26/02/2016 16 III Estimer les consommations énergétiques résidentielles ● Deux axes pour l’étude du coût énergétique pour le logement (i) Coût réel (données d'enquête, compteurs, observatoires de l'énergie…) (ii) Coût conventionnel (dépend uniquement des caractéristiques du logement) Avantage des modèles en coût conventionnel : => Analyse à « iso-comportements » (hors comportements d'auto-restriction et de confort) 26/02/2016 17 III Estimer les consommations énergétiques résidentielles ● Les deux modèles de type conventionnel envisagés : ANAH (retenu) : Coûts unitaires/m² à partir d’une segmentation. → Prend en compte uniquement chauffage + eau chaude sanitaire. ♦ Cf. étude sur la Lorraine CEREN : Coûts unitaires/m² à partir d’une segmentation. → Prend en compte l’ensemble des usages du secteur résidentiel → Correction climatique fine au niveau communal ♦ Cf. étude sur le Poitou-Charentes 26/02/2016 18 III Estimer les consommations énergétiques résidentielles : La modélisation de l'agence nationale de l'habitat (Anah) ● Segmentation du parc de résidences principales (Sources Anah multiples) : → 156 profils énergétiques suivant différentes variables caractérisant le parc (ancienneté, mode de chauffage principal,...) ● Détermination de la distribution des étiquettes issues des DPE par segment → Estimation d'une « consommation unitaire moyenne / m² » pour chaque segment du parc de logements ● Affectation des logements du recensement de la population aux segments ● Le modèle a été affiné avec : → Une correction climatique fine au niveau communal → Une prise en compte de la sous-occupation des logements 26/02/2016 19 III Estimer les consommations énergétiques résidentielles ● Correction climatique fine au niveau communal : → Utilisation des « Degrés-Jours-Unifiés » (DJU) pour caractériser la rigueur climatique DJU = somme des écarts à 17°C au cours des journées de chauffe (1er octobre => 20 mai) → DJU relevés dans 2000 stations météo complétés de données climatiques issues du projet Cybergéo 26/02/2016 20 III Correction climatique au niveau communal par les DJU 26/02/2016 21 III Prise en compte de la sous-occupation des logements Prise en compte de la sous-occupation des logements : - Pour les ménages de type personne seule, ou couple - Dont l’âge de la personne de référence est supérieur à 55 ans - Dont le logement possède au moins 5 pièces - Dont la surface est supérieure à 100m² On abaisse la tranche de surface au degré inférieur : soit 100-150 m² => 75-100m² 150 m² ou + => 100-150m² 26/02/2016 22 III Estimer les dépenses de mobilité Les coûts des déplacements « domicile – travail » : • Le recensement fournit le lieu de résidence et le lieu de travail • A chaque ménage est alloué le « véhicule moyen » de sa commune • Calcul d’un volume de carburant consommé pour chaque ménage (adaptation du modèle COPERT de l'Agence européenne de l'environnement) Les coûts des autres déplacements : • • • • Modélisation d’un nombre de déplacements annuels selon les caractéristiques du ménage (à partir des données de l’Enquête Nationale Transports Déplacements (ENTD)) Les motifs de déplacements retenus : achats, soins, démarches administratives Modélisation de la longueur des déplacements suivant l’hypothèse : les déplacements sont orientés vers la ville centre du bassin de vie de résidence des ménages Le coût des trajets est déterminé comme pour le coût des trajets « domicile – travail » 26/02/2016 23 Plan de la présentation – I – Contexte français – II – Travaux antérieurs au sein de l'Insee – III – Concepts de l'étude – IV – Résultats – V – Perspectives d'amélioration 26/02/2016 24 IV Résultats : La vulnérabilité « logement » • Un parc de logements plus énergivore en Auvergne 26/02/2016 25 IV Résultats : La vulnérabilité « logement » • 27 % de ménages vulnérables en Auvergne contre 15 % en France métropolitaine → Une des trois régions les plus exposées à la vulnérabilité énergétique liée aux logements • Deux formes de vulnérabilité dominantes : → Une vulnérabilité des personnes âgées habitant de grands logements dans les zones rurales de montagne → Une vulnérabilité de jeunes ménages (actifs précaires / étudiants / inactifs) à faibles ressources habitant des appartements en milieu urbain 26/02/2016 26 IV Résultats : La vulnérabilité « logement » 26/02/2016 27 IV Résultats : La vulnérabilité « logement » Profil des ménages vulnérables par rapport à l'ensemble des ménages auvergnats IV Résultats : La vulnérabilité « logement » • Un profil particulièrement exposé dans les territoires ruraux : les ménages retraités habitant des maisons chauffées au fioul 26/02/2016 29 IV Résultats : La vulnérabilité « carburant » • 16 % de ménages vulnérables en Auvergne contre 10 % en France métropolitaine → L'Auvergne est la cinquième région française la plus exposée • Une vulnérabilité davantage marquée → dans les zones rurales isolées de l'influence des pôles urbains et des grands axes de communications → dans les couronnes des grands pôles urbains 26/02/2016 30 IV Résultats : La vulnérabilité « carburant » 26/02/2016 31 Plan de la présentation – I – Contexte français – II – Travaux antérieurs au sein de l'Insee – III – Concepts de l'étude – IV – Résultats – V – Perspectives d'amélioration 26/02/2016 32 V Perspectives d'amélioration ● Enquête Phébus : « Performance de l'habitat, équipements, besoins et usages de l'énergie » → combine un questionnaire détaillé par ménage avec un DPE de son logement ● Travaux en cours pour améliorer les estimations des consommations énergétiques à partir des résultats de Phébus 26/02/2016 33 Une approche de la vulnérabilité énergétique en Auvergne Merci de votre attention ! Insee Direction régionale d'Auvergne 63 403 Chamalières Cedex 14 www.insee.fr Cyril Gicquiaux Tél. : 04 73 19 78 54 Courriel : [email protected] Informations statistiques : www.insee.fr / Contacter l’Insee 09 72 72 4000 (coût d’un appel local) du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00