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Critique d’art Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain Toutes les notes de lecture en ligne | 2014 Simon Nicaise : les êtres et les objets se perforent Lilian Froger Publisher Groupement d'intérêt scientifique (GIS) Archives de la critique d’art Electronic version URL: http://critiquedart.revues.org/15390 ISSN: 2265-9404 Electronic reference Lilian Froger, « Simon Nicaise : les êtres et les objets se perforent », Critique d’art [Online], All the reviews on line, Online since 15 November 2015, connection on 09 December 2016. URL : http:// critiquedart.revues.org/15390 This text was automatically generated on 9 décembre 2016. Archives de la critique d'art Simon Nicaise : les êtres et les objets se perforent Simon Nicaise : les êtres et les objets se perforent Lilian Froger 1 Pour le texte d’ouverture de cette première monographie consacrée au travail de Simon Nicaise, Lionnel Gras choisit la forme de la compilation musicale, utilisant en guise de sous-titres ceux de tubes des années 1980 ou de leurs refrains (C’est comme ça des Rita Mitsouko, Main dans la main d’Elli et Jacno, Comme un ouragan de Stéphanie de Monaco…). Cette répartition en sous-parties permet de balayer rapidement les principales caractéristiques de la production de l’artiste, avec cependant pour conséquence de voir la réflexion fractionnée, morcelée en courts paragraphes. Parmi les éléments qui y sont mis en avant, on retient en premier lieu l’esthétique du chantier et la référence au travail en atelier, à travers l’emploi de matériaux tels que le sable, le béton, les parpaings ou les clous. Ces matériaux servent à bâtir, à construire, mais pas uniquement, la majorité des œuvres de Simon Nicaise étant traversée par un va-et-vient constant entre construction et destruction. Lionnel Gras parle à leur sujet d’« états-limites défaillants », d’« équilibres précaires » (p. 5), tant les sculptures de l’artiste se trouvent placées comme en suspens, à l’image de ce ballon percé d’une aiguille, prêt à éclater mais qui se dégonflerait si l’aiguille qui retient l’air à l’intérieur était retirée (Sans titre, 2011). Une même violence contenue est présente dans nombre de ses œuvres ; ici un marteau heurtant le sol sans relâche (Chorégraphie, 2008), là un buste qui s’étouffe dans un sac plastique ( Buuuscchhhttttt, 2009) ou encore un solarium orienté contre le mur, qu’il chauffe et brûle à petit feu (Solarium, 2010). Ceci n’interdit pas une certaine poésie dans ses sculptures, laissant le spectateur face à des œuvres à la portée presque magique, non pas dans un sens thaumaturgique mais plutôt en lien avec la prestidigitation, l’artiste se qualifiant luimême de « prestidigitateur d’objets » (p. 6). A l’aide de matériaux courants (un tas de sable, un gros coquillage, des boules de neige, des aimants) et de gestes simples, les tours de magie de Simon Nicaise contredisent la logique et le bon sens, jouant avec les règles de la physique et du réel. On le saisit à la lecture du texte qui introduit le livre, et peut-être plus encore par l’image, grâce aux nombreuses reproductions, de qualité, qui renseignent sur les principes mis en œuvre dans ces sculptures. Critique d’art , Toutes les notes de lecture en ligne | 2015 1