Depuis longtemps, les organisations reprsentatives (syndicats et
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Depuis longtemps, les organisations reprsentatives (syndicats et
Depuis longtemps, les organisations représentatives (syndicats et fédérations) appellent à une modernisation de la Sécurité civile. La « réforme » était depuis longtemps annoncée et dans le programme du gouvernement sortant elle était d’ailleurs inscrite. Quels sont, pour vous, les éléments qui justifient cette réforme tant attendue ? Les travaux qui ont conduit à l’élaboration et au vote de la loi cadre sur la réforme de la Sécurité civile se fondent sur plusieurs éléments qui ont, dès le début de la législature actuelle, positionné le PS en tant qu’acteur dynamique de ce dossier. La demande insistante et répétée des acteurs mêmes de la Sécurité civile constitue un premier élément qui ne peut être négligé. Leur exposition quotidienne au danger justifie pleinement que leurs revendications soient prises en compte. En effet, personne ne pourra nier que l’évolution de notre société moderne a fondamentalement modifié la nature des risques, en sorte que, à côté des missions de base, apparaît clairement la nécessité de spécialiser certaines missions. La terrible catastrophe de Ghislenghien, dont chacun gardera en mémoire l’hommage rendu par l’ensemble du pays aux trop nombreuses victimes, en est un exemple ; l’incendie de Rochefort, le 7 février dernier en est un autre. Deuxième élément important, c’est le résultat des études disponibles. Trop de pompiers morts en service, trop de pompiers victimes du stress professionnel, trop de pompiers qui ne bénéficient pas d’une retraite de qualité, trop de problèmes de santé au sein du personnel, dont un nombre important de cancers. Pour le PS, il est clair qu’il faut garantir à tous ces hommes et à toutes ces femmes une protection de santé optimale. Troisième élément fondateur, c’est le constat que la législation relative à l’organisation des services de secours est désormais vieille de plus de quarante ans. Outre son caractère désuet, les expériences malheureuses du passé, Ghislenghien, Rochefort et bien d’autres encore, imposaient une mise à jour drastique des articles qui la composent et des nombreux arrêtés royaux qui la complètent. Différents points devaient donc être revus et adaptés : les formations, les statuts, le financement, la possibilité de renforcer l’efficacité des services d’incendie… Le PS n’a d’ailleurs pas attendu cette réforme gouvernementale pour se préoccuper des intérêts de la Sécurité civile. Au cours de cette législature, les parlementaires socialistes ont déposé de nombreux textes et propositions visant, entre autre, à améliorer le statut du pompier, sa formation, l’adaptation des minima en terme de personnel et de matériel, ses prérogatives en mission, et, plus particulièrement, l’arrêté royal qui vient d’être publié et qui donne des compétences limitées de police de la circulation aux pompiers lorsqu’ils sont en intervention. Il est à noter que bon nombre de ces points, grâce au travail des parlementaires socialistes, se retrouvent dans le projet gouvernemental, désormais voté par les Chambres. A la Chambre d’abord, puis au Sénat, la loi cadre vient de recevoir le feu vert qui permet maintenant au Roi de signer le document qui servira de référence pour la suite des travaux, notamment l’élaboration des nombreux arrêtés d’exécutions nécessaires. Quel a été le sens du vote de votre parti ? Pouvez-vous nous en dire plus sur cette décision quant au contenu de la loi-cadre ou tout autre argument que vous voudriez développer ? Le PS s’est battu dans ce dossier pour que l’ensemble des acteurs concernés soit non seulement écouté mais aussi entendu, comme le département de la Santé, les syndicats, la Région wallonne ou même dans certains cas les hommes et femmes de terrains pompiers ou municipalistes. Le rapport de la Commission Paulus a largement inspiré le groupe de travail qui a rédigé le projet de loi et, enfin, les parlementaires ont, par une série d’amendements, apporté les modifications nécessaires pour aboutir à un texte qui ouvre la voie vers une sécurité civile modernisée et adaptée aux défis du XXIème siècle, pour le citoyen et pour les membres opérationnels de la Sécurité civile. Comme indiqué ci-dessus, le PS, qui est toujours partie prenante dans les dossiers qui peuvent améliorer le quotidien du citoyen et plus particulièrement sa sécurité, était évidemment demandeur d’une modification de la législation existante : il a donc soutenu avec conviction mais aussi raison le projet déposé. Il faut maintenant mettre cette réforme en œuvre au cours de la prochaine législature : le PS restera extrêmement attentif à sa concrétisation sur le terrain. Demain dans la nouvelle majorité au gouvernement fédéral, la suite des travaux de la réforme sera-t-elle pour vous un objectif ? Plus qu’un objectif, la réforme de la sécurité civile constitue une véritable priorité, définie comme telle par le programme que le PS souhaite développer au cours de la législature à venir. Ainsi, conformément à l’esprit de la réforme et aux principes importants définis par le rapport de la Commission Paulus, le PS souhaite : - - - Mettre en œuvre le droit pour tout citoyen de bénéficier de l’aide adéquate la plus rapide, faisant fi des limites territoriales pénalisantes pour le citoyen. Réorganiser les services en zones de secours, notamment pour optimaliser les moyens disponibles, pour améliorer la protection des agents opérationnels et pour permettre une valorisation des compétences individuelles du personnel, qu’il soit professionnel ou volontaire. Renforcer une politique cohérente en matière de sécurité civile : ceci suppose une révision globale des multiples aspects liés à ce secteur : recrutement, statut des pompiers professionnels et volontaires, évaluation, … Donner les moyens d’une formation adaptée, valorisante et sécurisante, tant théorique que pratique, de base et continue, notamment par la mise en place de centres pour la formation pratique. - Répartir de façon égale entre l’entité fédérale et les communes les mécanismes et les sources du budget des services d'incendie. Mais le PS entend également : - Créer un financement complémentaire des services d'incendie, notamment par les compagnies d'assurances. Renforcer les moyens et les compétences du Centre de connaissances pour en faire un véritable centre d'études et de formation. Renforcer l'administration des services d'incendies pour permettre une politique plus cohérente en la matière. Intégrer la protection civile dans les services de sécurité civile pour favoriser une meilleure collaboration entre les services et une plus grande mobilité du matériel. Les pompiers attendent depuis longtemps une uniformisation de leur statut et la prise en compte du caractère spécifique, lourd et dangereux de leur profession. Quelle sera la position de votre parti sur ces sujets ? Comme indiqué ci-dessus, la révision du statut du pompier constitue bien entendu l’un des points fondamentaux de cette réforme. Le PS entend suivre cette révision de près, dans le sens le plus favorable aux hommes du feu. Nous sommes ouverts à la discussion, nous débattrons dans ce cadre avec les représentants des pompiers des éléments qui pourront répondre à la notion de métier à risque, à savoir, les conditions de recrutement, la formation, le suivi médical et physique des agents, une participation opérationnelle évolutive et adaptée à l’âge de l’agent et, enfin, un aménagement pour une retraite de qualité en fin de carrière. Le PS souhaite aussi - - Améliorer la formation des pompiers en instaurant légalement une formation continuée pour tous les corps de pompiers tant volontaires que professionnels. Garantir aux sapeurs-pompiers volontaires un contrat à durée indéterminée (contre une durée de cinq années renouvelables actuellement) afin de leur assurer plus de stabilité et de miser à plus long terme sur leur formation. Exonérer fiscalement les pompiers professionnels en vue de favoriser la professionnalisation des corps de pompiers. Permettre le cumul des statuts de « pompier volontaire » et de « chômeur ». Pour terminer, je vous propose de vous exprimer librement sur le sujet qu’il vous plaira. Que voudriez-vous dire aux hommes et aux femmes qui composent les services d’incendie ? Le PS considère que l'importance des services d’incendie, de protection civile et d’aide médicale urgente n'est plus à démontrer ; il s’agit là de professions essentielles au bien de tous et le courage de ceux qui les exercent mérite une véritable reconnaissance. Dans la mesure où, en outre, ces services constituent indéniablement une des pierres fondatrices du sentiment de sécurité des citoyens, il convient d'y consacrer toute l'attention requise pour les rendre très efficaces. Le PS s’y engage. Peuvent-ils aujourd’hui être optimistes quant à l’avenir de leurs revendications ? L’adoption du projet du gouvernement constitue un excellent signe de la volonté de progresser en la matière même s’il faudra encore prendre de nombreux arrêtés d’exécution, lesquels seront élaborés en concertation avec l’ensemble des partenaires. L’objectif ne pourra être atteint que si nous privilégions les objectifs principaux, c’est-à-dire la sécurité du citoyen, une protection optimale du travailleur par son statut et ses conditions de travail et une faisabilité financière réaliste pour les acteurs communaux et fédéraux. Il reste certes beaucoup à faire mais le mouvement est désormais lancé, et les revendications entendues de sorte qu’il est aujourd’hui réaliste d’être optimiste quant leur réalisation.