Artisans Miniers au Pérou et en RD Congo: Approches susceptibles

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Artisans Miniers au Pérou et en RD Congo: Approches susceptibles
Artisans Miniers au Pérou et en RD
Congo: Approches susceptibles
d’améliorer les conditions sociales et
environnementales dans le secteur
I.INTRODUCTION
Carte minéralogique du Kivu, et la
couleur jaune montre la partie
Aurifère
Introduction
• La République Démocratique du Congo (RDC) regorge
d’énormes potentialités minières dont l’exploitation est
porteuse de grands espoirs de développement
économique, comme cela a été le cas pour tous les pays de
tradition minière.
• Dans le passé, le pays a produit depuis 1906 à 1960 ;
200.000 carats de diamant, 4.900.000 tonnes de cuivre,
72.000 tonnes de cobalt, 248 tonnes d’or
comparativement aux années 1960 à 2010 où il a produit
430.000 carats de diamant, 13.500.000 tonnes de cuivre,
330.000 tonnes de cobalt, 103 tonnes d’or, 165 .000 tonne
de zinc.
• Ceci pour dire que la RD Congo a un potentiel géologique
important et dont l’essentiel de réserves est situé à l’Est du
Congo.
Sud Kivu et Production d’or
• Notre milieu de travail est justement l’Est du Congo précisément le
Sud-Kivu.
• Le Sud-Kivu est une province dont la superficie est de 65130 KM2 et
compte 2201225 habitants(dernier recensement 1988) répandus
dans 8 territoires et une ville dénommée Bukavu.
• Sur les 8 territoires, 7 regorgent de l’or dans son sous sol, ce qui
revient à dire que l’or contribue beaucoup dans l’économie locale.
• La localité de MUKUNGWE qui constitue le milieu d’étude des
présentes assises produit entre 60 à 70 kg l’an. Mais le paradoxe
est que c’est une localité très pauvre où il n’ya aucune
infrastructure moderne facilitant l’accès aux services de base.
Cité des creuseurs et un calvaire
pour y acceder
QU’EST-CE QUI DOIT ETRE FAIT
POUR AMELIORER LA SITUATION
DES ARTISANS MINIERS DE L'OR
EN RDC DE MANIERE DURABLE ?
Les Puits de tous les dangers:
Des galeries à Mukungwe
aujourd'hui
• Il est possible d’élever les exploitants
artisanaux en véritables acteurs de
développement dans une perspective de
développer la classe moyenne comme
d’ailleurs a pensé le législateur congolais à
travers le nouveau code minier qui en a fait
un de ses objectifs spécifiques.
QUELQUES PREALABLES POUR CE FAIRE :
OCTROI DES TITRES MINIERS
CONFORMEMENT A LA LOI
• Remettre de l’ordre dans l’octroi des titres miniers en
catégorisant les périmètres concédés pour des raisons
d’exploitation industrielle, celles concédés pour
l’exploitation artisanale et celle qui sont en veilleuses
pour des raisons de recherche géologique.
• Cela suppose que les permis de recherche non mis en
valeur puissent être déchus et disponibilisés pour des
raisons de recherche géologique et donc de
requalification à d’autres fins.
• Les zones d’exploitation artisanale doivent être non
seulement désignées mais délimitées de manière à
rassurer les artisans miniers.
• Tout cela n’est possible que si les réserves sont
évaluées en avance par les services spécialisés de
manière à permettre aux décideurs politiques et autres
services publics habilités à distinguer les gisements à
vocation industrielle et celles qui sont
économiquement peu rentables qui peuvent servir à
des fins artisanales ou des mines à petite échelle.
• L’avantage de cette approche ce qu’elle nous évitera
des conflits aux quels on assiste actuellement entre
différents acteurs prétendant tous être propriétaires
du site.
FORMER DES VERITABLES
COOPERATIVES MINIERES ET
ARTISANALES
• La notion de coopérative renvoi à une sorte de
solidarité entre un groupe d’acteurs ayant le même
objectif, qui est celui d’accroitre leur production et par
conséquent créer plus de richesses. Il s’agit donc d’une
organisation où les membres se sentent propriétaires
de leur coopérative en se considérant comme des
actionnaires disposant des droits, devoirs et pouvoir.
• Une telle coopérative sera à même de relever certains
défis qui rendent actuellement les artisans miniers des
personnes les plus malheureuses de la chaine de valeur
de l’exploitation et du commerce de l’or.
Parmi ces défis on peut citer :
• La formalisation de l’activité
Comme nous l’avons signalé ci-haut, une coopérative
disposant d’un espace de travail non controversé ni par
le chef coutumier, ni par les détenteurs des titres
miniers encore moins par les seigneurs de guerre.
Une coopérative dont les membres disposent des
cartes conformément à la loi
Une coopérative qui s’acquitte de ses taxes,
redevances, impôts etc.
• Les conditions de travail
L’un des facteurs qui dévalorise le métier d’artisans, c’est
le fait qu’ils travaillent à force des bras avec un
équipement rudimentaire l’exposant ainsi à toute sorte
de risques dont les accidents de travail, les maladies
pulmonaires et sans compter le temps dépensé qui est
disproportionnel à sa production.
Une semis mécanisation s’impose en termes
d’équipement de forage, de protection, de traitement,
et même de prospection.
• L’accès au service financier
Ce type de structure ne peut relever tous ces défis que
quand il dispose d’un capital propre qui lui permet de
résister à la fluctuation des prix de l’or mais aussi
acquérir des équipements facilitant son
positionnement comme un partenaire fort à l’instar
des comptoirs et des négociants.
La vision de ces coopératives doit aller dans le sens de
créer des petites et moyennes entreprises qui dotera le
produit exploité d’une valeur ajoutée le rendant
compétitif sur le marché national et international.
Les intermédiaires financiers qui travaillent
sur l’investissement pourront être mis en
contribution pour permettre aux
coopératives d’accéder au marché financier
LE RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT
• Une mine d’exploitation artisanale organisée doit faire
attention aux questions environnementales car il est
clair qu’une exploitation artisanale entraine une
intense utilisation du bois, de l’eau mais aussi des
produits chimiques.
• Il est impérieux que la coopérative développe un plan
de gestion de ces différents paramètres et dont les
plus importants est la déforestation. Une étude de la
FAO à la quelle l’OGP a participé, a démontré que le
plus grand moteur de la déforestation au Sud-Kivu
c’est l’exploitation minière artisanale
LA CONTRE PARTIE RESERVEE A LA
POPULATION RIVERAINE A LA MINE
ARTISANALE
• Une coopérative répondant aux trois premiers
préalables ne peut être viable que si son action
impacte sur l’amélioration des conditions de vie des
populations environnantes.
• Cela implique une interaction entre les dynamiques
communautaires ,des autorités locales et la
coopérative elle-même dont la résultante pourrait se
traduire sous forme d’un contrat social qui prend en
compte le cahier de charge ou encore un plan local de
développement de la communauté
QUI A LA RESPONSABILITE DE
L’AMELIORATION DES
CONDITIONS DE VIE DES
ARTISANS MINIERS
• Parler des responsabilités nous pousse à nous
intéresser aux acteurs et leurs rôles dans la
chaine d’approvisionnement de l’or.
• Dans les éléments d’analyse cités ci-haut l’on se
rend compte que le gouvernement et le service
public détient une grande responsabilité dans la
définition des espaces de travail, dans la
formalisation du secteur en amont et dans la
gestion des conflits liés à l’exploitation artisanale.
• Il sied de souligner avec force que la présence des
militaires et des groupes armés gène énormément
l’exploitation et le commerce des produits extraits
artisanalement et la responsabilité incombe à l’Etat qui
doit étendre son autorité sur toute l’étendu de la
république.
• Cela passe par de grandes reformes du système de
sécurité dont l’une de composante importante est la
lutte contre l’impunité.
• La corruption qui gangrène ce secteur doit être tenu
compte dans les stratégies d’assainissement du secteur
minier artisanal.
• Un autre acteur qui m’intéresse c’est la
société civile qui a également une
responsabilité en terme d’accompagnement
des toutes ces dynamiques sociales aussi bien
dans la structuration, la formation des
coopératives que dans le contre pouvoir
(pression sur les décideurs politiques et les
services publics)
VISION : QU'EST-CE QUI DOIT
CHANGER DANS LES 10 ANS A
VENIR?
Modèle des Galeries bien
aménagés à Lulingu et à Fizi
Vue de l’interieur d’un puit bien
aménagé
A gauche l’installation du système
de pompage d’eau et à droit un
compresseur (machine à oxygène)
• A l’analyse, il ressort que le foyer minier où œuvre des
artisans constitue les troubles fait de la filière mais en
même temps la plaque tournante de celle-ci.
• De ce fait, nous devons consacrer plus d’efforts dans
l’organisation de cet espace de travail et
automatiquement il aura des effets multiplicateurs sur
toute la chaine.
• Une bonne traçabilité des produits miniers est
conditionnée par la maitrise de la filière en amont, cela
veut aussi dire qu’une bonne traçabilité assure la
transparence et donc la croissance économique et
l’augmentation des richesses.
• En interrogeant l’histoire économique du Sud-Kivu,
l’on se rend compte qu’il ya eu des périodes où le SudKivu a produit entre 2700 et 3000 Kg d’or par an
d’exploitation artisanale. C’est notamment en 1990 et
en 1991. Il avait suffit que le gouvernement de
l’époque mette sur pied des politiques adaptées et
pour ce cas d’espèce c’était la création de la direction
des matières précieuses au sein de la Banque centrale
du Congo (Zaïre).
• L’or constituant une valeur refuge, son prix prend de
l’ascenseur car un tôla est passé de 210$ en 2007 à
670$ en 2012 soit une augmentation de 319%, c’est
donc une opportunité à saisir dans les 10 ans à venir
• Il a existé aussi des techniques de protection des galeries
de manière professionnelle et effectuée par des congolais,
c’est autant dire que l’expertise existe. Actuellement il y a
des tentatives de semi mécanisation par le fait qu,on
trouve des coopératives comme COPAMIK qui cherche les
partenaires avec lesquels ils s,associent pour acquérir un
soit un compresseur, un groupe électrogène, un système
de pompage, un broyeur, mais ceci demeure encore tres
faible suite a un ensemble de pesanteur
• Une autre opportunité c’est l’existence d’une faculté de
géologie à l’Université officielle de Bukavu et une section
Géo mines à l’Institut Supérieur des Techniques
Appliquées.
• L’artisanat minier de l’Est du Congo bénéficie actuellement
d’une attention nationale et internationale qui se cristallise
par la mise sur pied d’un système de certification nationale,
politique fiscale de plus en plus incitative, une
harmonisation régionale du système de certification etc.
• Contrairement à il ya 5ans, la société civile locale est de
plus en plus présente dans le débat qui concerne
l’assainissement du secteur minier artisanal où
progressivement elle se taille une place importante.
• Ceci nous laisse croire que les 10 ans à venir doivent être
abordés avec beaucoup d’optimisme pour que réellement
cette ressource naturelle qui est l’or contribue à l’essor
socio économique du Sud-Kivu en particulier et du Congo
en général.
Les produits de ces universités pourraient
accompagner l’artisanat minier en apportant
une touche scientifique dans la filière
artisanale.
• Merci Beaucoup
• Danke
• Aksanti saana
Pour OGP-RDCongo
Eric Kajemba
Coordinateur