L`objet des réserves Une pyramide de Noël à trois étages : une
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L`objet des réserves Une pyramide de Noël à trois étages : une
Sous les projecteurs L’homme est un bipède omnivore qui porte des bretelles Automne 2008 Journal édité par le Conseil Général de la Nièvre, Conservation des musées et du patrimoine Deux parutions par an : mars et septembre Mise en page : Lechat et la Souris Impression : Imprimerie Normalisée N° ISSN : 1958-1521 Thomas Carlyle (historien, publicitaire et critique britannique, 1795-1881) Evénements Au fil du temps, les hommes sont nombreux à avoir adopté les bretelles comme système de fixation de leur pantalon, faisant parfois fi des modes de l’époque. L’apparition définitive de cet accessoire dans la garde-robe masculine date du milieu du 18e siècle. oici déjà les premiers frimas de l’automne et cette fin d’année prochaine nous rappelle à nos activités 2009. Mais, tout d’abord, nous allons bientôt accueillir notre ami graveur René Bord qui revient pour choisir un ensemble représentatif d’œuvres qu’il souhaite donner au Musée du Septennat ; pour la chaleur de son accueil et à la mémoire de François Mitterrand dont il a si magnifiquement évoqué la présence. Publicité de 1949 Les bretelles sont évoquées dès 1606 dans le dictionnaire de Nicot (Thresor de la langue française). Cependant, si la définition et le rôle sont bien les mêmes – courroie passant sur les épaules servant à porter, supporter – on remarque qu’aucune allusion n’est faite à l’habillement, même si l’usage semble remonter à l’époque d’Henri III . Il faut attendre pour cela le Dictionnaire de l’Académie française de 1762 , 4e édition : « des bretelles pour porter le hautde-chausse »). Cela correspond au moment où la veste - vêtement de dessous – se raccourcit jusqu’à devenir le gilet. La culotte, qui descend jusqu’au genou, se fait plus haute au fur et à mesure du rétrécissement de la veste. Des bretelles deviennent alors nécessaires pour la soutenir. A cette époque, ce sont d’abord deux rubans ou galons passant sur les épaules, qu’on croisera dans le dos seulement à la fin du siècle. Sous la Première République, l’acteur Chenard inaugure, lors de la fête civique du 14 octobre 1792, l’habit du sans-culotte dessiné par le peintre Sergent : pantalon large à pont en gros lainage avec son accessoire obligé, les bretelles ; veste courte dite carmagnole ; bonnet rouge et sabots. L’idéologie révolutionnaire s’exprime dans la diffusion d’un code vestimentaire, plutôt réservé aux manifestants des rues, et surtout adopté par les membres du Conseil Général de la Commune. Il transpose « l’habit journalier de la campagne et des villes ». Bretelles Coton, soie, cuir et tapisserie - 1850 Inv. CH 1631 Bretelles Canevas brodé d'arabesques polychromes - 1840 Inv. CH 654 L’engouement pour les bretelles se confirme les années suivantes, certainement du fait des innovations techniques dont elles bénéficient. De simples rubans passés sur les épaules ou croisés dans le dos, elles deviennent « élastiques », vers 1810, car exécutées dans un point spécial au tricot. Réalisées manuellement dans un premier temps, Duval et Gosse, deux français de Rouen, mettent au point un métier à tisser les bretelles. C’est en 1834 que la firme Rattier et Guibal introduit des fils de caoutchouc dans la fabrication de ses bretelles et jarretières. A la même époque est éditée la 6e édition du Dictionnaire de l’Académie française, qui ajoute aux définitions antérieures : « il se dit particulièrement d’une double bande, qui porte sur l’une et l’autre épaule, et qui soutient le pantalon, la culotte. Mettre des bretelles. Porter des bretelles. Se servir de bretelles. Bretelles élastiques. Une paire de bretelles. » Les innovations techniques (tissage d’un tissu tubulaire, caoutchouc) participent au développement des bretelles. Cependant, les plus belles sont toujours confectionnées à la main. Le cuir, la soie et la tapisserie restent les matériaux privilégiés. Elles connaissent un essor considérable à partir de 1870. Bien que leur but initial soit de maintenir le pantalon, les bretelles deviennent rapidement des accessoires de mode et de décoration. Fixées par boutons, puis plus tard par pinces métalliques, leur utilisation est aujourd’hui très dépendante de la mode. D’ailleurs, les grands couturiers annoncent leur retour prochain dans les garde-robes masculines. Avec ou sans ceinture ? Les plus pessimistes pourront porter les deux… Stéphanie RABUSSIER-RINGEVAL Médiatrice du patrimoine ■ V Prêts Dandysmes, une histoire de séduction Chapeau haut de forme Peluche de laine - Vers 1850 Inv. CH 305 “Le dandysme est toute une manière d’être, et l’on n’est pas que par le côté matériellement visible.” (Jules Barbey d’Aurevilly) Du 16 juin au 15 novembre au Château-musée du Cayla à Andillac dans le Tarn une remarquable exposition qui évoque le phénomène du dandysme, du 19e siècle jusqu’ à ses prolongements récents ; une attitude qui place le dandy en être original parmi ses semblables. Le musée du Costume a prêté neuf de ses plus beaux gilets d’hommes, un chapeau haut de forme ainsi qu’une gravure. ■ Gilet d’homme Soie brochée - Vers 1780 Inv. CH 2368 Le Musée du Costume a reçu Mme Françoise Vittu du Musée Galliéra de Paris qui est venue revisiter nos collections pour des aménagements futurs dont l’élaboration d’un catalogue des collections, l’évocation d’expositions liées à de grands couturiers, de conférences ainsi que le projet de présentation du fonds de vêtements régionalistes, corporatistes, universitaires ou religieux offerts au Président François Mitterrand lors de ses innombrables voyages autour du monde et que nous souhaitons proposer au public l’année prochaine. Avec les bons résultats obtenus lors des Journées Européennes du Patrimoine l’activité des deux Musées continue avec un nouveau cycle d’actions : nos conférences qui reviennent au jeudi à 15 h00, et notre participation au Festival du conte « A Haute Voix » du 10 octobre prochain. Bonne saison à tous. Marcel CHARMANT Président du Conseil Général de la Nièvre ■ L’objet des réserves Une pyramide de Noël à trois étages : une tradition venue de l'Est ça ne s’envole pas, mais l’hélice et les personnages tournent effectivement. Il s’agit d’une pyramide de Noël qui a été offerte en juillet 1992 lors du Sommet des Pays Industrialisés de Munich par le Chancelier Helmut KOHL. Après avoir âprement discuté de la croissance économique mondiale et de l’aide que les sept pays les plus industrialisés pouvaient apporter à l’ex URSS le chancelier allemand s’est empressé d’offrir à ses hôtes cet objet originaire de l’Erzgebirge (Monts métallifères), région située entre la Saxe et la Bohème (Tchéquie). Dans l’Europe centrale et méridionale du Moyen Age, on avait coutume de placer des branches de conifères dans les maisons pour éloigner le mal en hiver. Au 18e siècle, des pyramides rudimentaires apparurent en Allemagne. Elles se constituaient de quatre bâtons noués à une extrémité et décorées de rameaux de sapin et de bougies. Dans les grandes villes, cet assemblage fit progressivement place aux sapins de Noël. Puis après les campagnes napoléonienne en Egypte de nombreuses images de pyramides inspirèrent aux mineurs de l’Erzgebirge, charpentiers-boiseurs habiles, la forme et le nom des pyramides. Aujourd’hui cet artisanat en bois réputé propose divers spécimens à deux ou trois étages avec des thèmes différents chaque année : figurines laïques, animaux ou personnages de la Bible. A l’occasion du marché de Noël à St Wendel, on peut découvrir la plus haute pyramide d’Allemagne qui s’élève à douze mètres. Il faut noter l’ingéniosité du système qui utilise la chaleur des bougies (non présentes dans leurs coupelles sur notre photo) pour faire tourner les ailettes du manège ainsi que l’esprit judéo-chrétien du décor : les Rois mages surmontés par des anges musiciens annonçant la naissance du Christ et les festivités joyeuses de cette fin d’année. Alors, à notre tour de placer une bougie rouge ou blanche dans chaque coupelle en attendant le plaisir de les allumer ensemble, la veille de Noël. Pour mémoire, notre traditionnel sapin de Noël est originaire d’Alsace et semble dater du 12e siècle. De là, il a gagné les régions protestantes allemandes avant de se répandre sur l’ensemble de l’Europe. Peu après 1870, son implantation se généralise avec l’arrivée d’immigrés alsacienslorrains qui préfèrent rester en France. ■ Projet d’exposition : ❚ Vendredi 10 octobre à 20 H 00 Musée du Septennat Château-Chinon, Suzanne Hetzel, 2009 Festival « A Haute Voix » Nous allons bientôt recevoir aux musées une artiste photographe originaire d’Allemagne, qui travaille actuellement dans la région de Marseille. Nous l’avons invitée à produire la prochaine exposition temporaire. Il a été proposé à Suzanne de mettre en relation les collections des musées de Château-Chinon avec les habitants qui voudraient bien s’associer à ce projet. Son approche privilégie la relation entre images, objets et territoires. Cette alchimie très réussie met en scène la photographie du quotidien. « Mes images sont faites chez des personnes rencontrées au hasard et qui acceptent de m’accueillir dans leur maison. J’enregistre ce qu’il est, les objets qui sont là et que je peux voir en tant qu’invitée. En cela on peut dire que j’utilise une photographie active, un travail qui tend plutôt vers une expérience qui utilise la photographie et qui questionne la représentation de la réalité comme quelque chose à la fois ordinaire et complexe. Les objets ordinaires sont à mes yeux une marque très discrète d’un territoire extraordinaire de l’homme ». Aussi, certains d’entre vous auront peut-être la chance de rencontrer Suzanne et de participer à notre projet. Si vous êtes intéressés, venez rencontrer Suzanne durant ce mois d’Octobre. ■ Entrée gratuite « Histoires au pays du Soleil Levant » (à partir de 8 ans) par Pascal Mitsuru Guéran « Je me situe, par mes parents, à la rencontre de deux cultures. Né d’un père belge et d’une mère japonaise, j’ai grandi dans la culture occidentale, et le Japon a été pour moi durant longtemps un monde lointain et inaccessible. Depuis une dizaine d’années, cependant, j’ai ressenti le besoin d’explorer plus en profondeur mes origines, à partir de la découverte de cette culture japonaise, qui m’a imprégné durant mon enfance. Ce voyage je l’ai effectué à travers les arts martiaux, l’art du sabre, le zen, et surtout par l’étude des contes traditionnels du Japon. Je le poursuis encore aujourd’hui, et il constitue pour moi une source inépuisable de découvertes et d’enrichissement. » Prêts ❚ Jeudi 16 octobre à 15 H 00 Musée du Costume Rencontre présentée par Stéphanie RABUSSIER-RINGEVAL « Si j’aurais su, j’aurais pas venu… » Chacun a en tête la célèbre réplique de Petit Gibus dans l’adaptation cinématographique du roman éponyme la Guerre des Boutons. Le film nous rappelle l’importance de ces petits objets auxquels nous ne prêtons que peu d’attention et sont pourtant si nécessaires à notre pudeur : les boutons. D’abord décoratifs, ils deviennent utiles à partir du 13e siècle, notamment pour maintenir les manches du surcot des hommes comme des femmes ; même si certaines privilégient encore la méthode employée précédemment qui consistait à coudre la manche le matin, pour la découdre le soir… Au fil du temps le bouton s’impose jusqu’à acquérir ses lettres de noblesses sous le règne de Louis XIV. A partir de cette époque il allie praticité et beauté, devenant un ornement pour le vêtement Pierres précieuses, or, passementerie, soie, nacre, etc. : les matériaux employés pour la confection des boutons se diversifient au point qu’ils deviennent de véritables œuvres d’art miniatures que nous vous invitons à découvrir. ❚ Dons et Acquisitions au musée du Costume Don L’ensemble de vêtements du don de Hennezel-Parseval, soit 49 pièces, s’avère particulièrement utile et pertinent pour nos collections. Présentant des pièces datées de 1860 à 1955, il provient d’une famille aristocratique qui, par définition, donne le ton à la mode en France durant cette période. Les œuvres proposées ne témoignent pas des dernières modes mais au contraire, sont toutes empreintes de la notion de « bon ton » qui correspond davantage à une réalité quotidienne. On note, par ailleurs, la qualité de la garde-robe enfantine. Celle-ci correspond à des « tenues de dimanche » et a été réalisée dans une seule et même étoffe illustrant des pratiques du début 20è siècle indépendantes de l’appartenance sociale. La tenue de grossesse, contemporaine de ces vêtements d’enfant, est relativement rare et dans un remarquable état de conservation, à l’image de la qualité irréprochable des pièces. « Cet ensemble illustre parfaitement l’habillement des classes dominantes en France à la fin du 19e et au début 20e siècle et peut servir, à ce titre, de référent pour situer socialement d’autres pièces de la même époque conservées dans une collection » ; tel est l’avis proposé par Mme Catherine Join-Diéterle, Directrice du musée Galliera que nous remercions au passage, ainsi que Mme de Hennezel-Parseval notre généreuse donatrice. ■ Notre vase « Mille fleurs » prêté au Pôle de la Porcelaine à Mehun/Yèvre Parmi les nombreux prêts consentis cette année, notre reporter a pu ramener quelques images de l’exposition « Chine et chinoiseries » qui se tient actuellement au Pôle de la Porcelaine-Musée Charles VII à Mehun-sur-Yèvre dans le Cher. Notre vase « mille fleurs » clôt cette épopée de la porcelaine chinoise dont la technique fut maîtrisée dès le 6e siècle après JC (dynastie Sui) puis largement importée par les navigateurs arabes à partir du 9e siècle. Nous ne pouvons que vous recommander de découvrir jusqu’au 26 octobre cette exposition. ■ Acquisitions ❚ Jeudi 27 novembre à 15 H 00 Musée du Septennat Rencontre présentée par François MARTIN « Etranges objets » pour le Muséobus départemental : 15 septembre à fin juin 2009 Images d’Epinal Tête moulée sur collier végétal, bronze AFR 56, Tête en bronze coulée à la cire perdue AFR 1040, Tiki, bronze doré OCE 1698, hache en malachite OCE 2656, cristal de roche EUR 2548, Pierre de Rosette (copie) AFR 837, Maquette de caravelle « Seculo XV » EUR 1508, mortier en corail, tranche d’arbre fossilisé, déesse de la fertilité (copie) EUR 1463, masque mexicain AME 1923, hutte en bois OCE 121, Dragon de Villafrance ainsi qu’un œuf de couturière des collections du Costume. En bref, une sélection d'objets énigmatiques, rares qui viennent s'ajouter à ceux prêtés par l'ensemble des musées de la Nièvre afin d'aiguiser la curiosité des collégiens amenés à visiter le Muséobus départemental. ■ « Les Premières Dames de France sous la Ve République » du 14 avril au 31 décembre à l’espace culturel François Mitterrand de Jarnac. Couple présidentiel, bois sculpté par J.B. Ngne Tchop, Cameroun 58 DFM AFR 2253. Madame Danielle Mitterrand, vase en céramique, Ouzbekistan 58 DFM ASI 2562 L’ensemble de ces prêts participe à la vitalité des musées, confirmant nos bons résultats dans le classement annuel des Musées de France. ■ © Philippe Geene Pour le Muséobus départemental : 15 septembre à fin juin 2009 Voici un petit « voyage » dans le Japon des traditions, ce fameuxPays du Soleil Levant, mystérieux, surprenant, et même, déroutant… A travers des contes zen, pleins de malice, et des histoires venues du fond des temps, Pascal Mitsuru Guéran invite à découvrir un univers fascinant qui se joue des apparences et qui surprend. Car au Japon, dans les contes, surgissent des esprits, des fantômes, des animaux qui se transforment et se mêlent aux vivants… C’est tout un monde qui peut donner des frissons, mais qui n’est pas exempt de poésie, de douceur et de tendresse… Bref, voici une occasion de découvertes et de dépaysement ! ❚ Les images d’Epinal doivent leur nom à Jean Charles Pellerin qui fut d’abord fabricant de cartes à jouer en 1796 avant de se lancer dans l’imagerie populaire illustrant les contes de Charles Perrault. Les sujets sont très variés mais généralement s’orientent autour de scènes religieuses, d’actualités, d’ouvrages scolaires, de devinette, de moments d’histoire ou tirés de romans à succès… Dans les années 1980, l’imagerie connaît un essor médiatique relatif. Un nouveau directeur artistique Claude Ponti, illustrateur pour enfants, va ouvrir la production vers des artistes du 9è art aussi connus que Jacques Tardi, Fred ou Ted Benoît. Alors, en cette période de rentrée des classes, je n’ai pas résisté à vous faire découvrir cette version très poétique et narrative du bonnet d’âne de Claude Ponti. ❚ Les 27-28 juin derniers, s’est tenue à Moulins une très belle vente concernant un ensemble de costumes appartenant à un collectionneur privé. Grâce à l’implication de l'Association des Amis du Musée du Costume, nous avons pu acquérir quelques pièces d’intérêt qui vont pouvoir compléter notre collection. Nous en reparlerons dans notre prochaine Gazette, avec en prémices cette magnifique robe de soirée signée Carven portée par Mme Schneider, dans les années 1960. ■ Musées pratiques ❚ Septennat : 6, rue du Château 58120 Château-Chinon Tél. 03 86 85 19 23 ❚ Costume : 4, rue du Château 58120 Château-Chinon Tél. 03 86 85 18 55 Jours et horaires d’ouverture (communs aux deux musées) : - des vacances de février au 30 avril et du 1er octobre au 31 décembre : tous les jours sauf mardi de 10 à 12h et de 14 à 18h - du 1er mai au 30 juin et du 1er au 30 septembre : tous les jours sauf mardi de 10 à 13h et de 14 à 18h - du 1er juillet au 31 août : tous les jours de 10 à 13 h et de 14 à 19 h Fermeture annuelle du 1er janvier aux vacances de février et le 25 décembre