Peur bleue Tout commence ce matin de novembre où Mr. Richard

Peur bleue
Tout commence ce matin de novembre où Mr. Richard, grand scientifique étudiant la
chauve-souris d’Europe, se rend dans son laboratoire dans le New Jersey. En arrivant sur
place, Andrew découvre la cage de sa plus belle chauve-souris à terre, vide. Cette chauvesouris avait été rapportée d’Espagne, trois mois auparavant par un collègue disparu le mois
dernier. Andrew est contrarié car ce petit mammifère possédait d’étranges caractéristiques fort
intéressantes. Par exemple on sait déjà que cette chauve-souris est bleu foncé et se nourrit de
chair. Andrew ferme la porte de son laboratoire derrière lui et se dirige vers la cage pour la
ramasser. Et il se met à chercher autour de lui une trace de cette mystérieuse chauve-souris.
Rien! Pourtant le labo est clos. Andrew décide donc de tendre un piège à cette petite maligne :
étant donné que cette chauve-souris est carnivore et même cannibale, puisqu’elle mange les
autres de son espèce, Andrew décide de lui sacrifier d’autres chauves-souris en ouvrant des
cages et en installant dispositif de surveillance et de chasse.
Andrew attend plusieurs heures à l’extérieur et constate que l’appât n’a pas fonctionné
et que la chauve-souris, que l’on a appelée pipistrelle, a mangé toutes ses « cousines » mais en
toute discrétion : si la caméra a tout enregistré – et les images sont édifiantes, révélant
l’intelligence et l’habileté de l’animal – elle a soigneusement évité le piège, un modèle très
performant mis au point par ce collègue trop tôt disparu... Andrew choisit alors d’éteindre
toutes les lumières afin d’assombrir au maximum le laboratoire pour que la pipistrelle se
manifeste. Au bout de trente-cinq minutes, des centaines de cris retentissent, toutes les
chauves-souris s’agitent, les cages tombent, certains spécimens s’évadent : ce sont les
ultrasons émis par la pipistrelle qui rendent les autres agressives. Vingt minutes plus tard,
Andrew est devant son écran pour débusquer son précieux mammifère et voir où elle se
cache. Il rentre dans le labo, ça y est, il la tient !
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Ce sont alors des centaines de chauves-souris qui lui foncent dessus. Il se fait mordre,
griffer, bousculer et il s’évanouit. Après quelques heures, Andrew se réveille. Il est vingt-trois
heures, il fait nuit noire. Andrew est épuisé. Il a mal partout. Il rentre donc chez lui. Après une
bonne nuit de sommeil, il décide de se regarder pour voir ses blessures. Il s’aperçoit que
toutes les morsures sont infectées. Il se rend donc chez un médecin pour faire analyser ses
plaies. Après un coup d’œil rapide, le médecin lui annonce : « Mr. Richard, votre corps subit
des mutations : vos dents grandissent, vous perdez vos cheveux et votre peau durcit. Votre cas
atypique me dépasse. Je dois vous envoyer chez un spécialiste ! ». Andrew sort de chez le
médecin avec une analyse trop vague et un rendez-vous auquel il n’a pas l’intention d’aller.
De jour en jour, l’état d’Andrew empire, des ailes lui poussent, son corps rétrécit et sa peau
devient bleu foncé. C’est là qu’il comprend que la pipistrelle l’a également mordu. Il fait tout
un tas de recherche sur cette chauve-souris, donc sur ce qu’il est en train de devenir. Il
apprend notamment qu’elle a une espérance de vie de huit jours, il ne lui reste donc que
quelques jours à vivre pour trouver une solution à son problème…
En une journée, il se voit changer : il n’aime plus la lumière, il aime avoir la tête à
l’envers, il ne boit plus, ne mange plus, mais a déjà eu ce matin l’envie féroce de sauter sur
son patron et de le dévorer tout cru après une remarque sur son allure débile. Le lendemain
Andrew se dit qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre et qu’il faut qu’il trouve un
antidote. Il commence par contacter tous les scientifiques de chiroptères du pays au cas où ils
auraient une pipistrelle pour lui prélever du sang. Il a beaucoup de mal à se faire entendre. Il
cherche sur Internet des informations sur les morsures de pipistrelle mais ne trouve rien de
très intéressant. Tant d’efforts en vain ! Andrew se voit déjà dans un cercueil. Tout à coup il
entend de tout petits cris, quasi imperceptibles. Il découvre sa pipistrelle, une aile coincée
sous un carton qu’il a fait tomber tout à l’heure en se remettant sur ses deux pieds. Elle ne
peut plus voler. Andrew l’ attrape d’une main ferme et l’enferme dans une cage. Il a faim
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mais l’urgence avant tout… Il prélève du sang à la pipistrelle le plus vite possible et crée un
antidote pour retrouver sa forme normale. Vite ! Il ne lui reste que quelques heures à vivre.
Andrew n’est pas certain que son antidote marche mais, le souffle court, il tente le tout pour le
tout et s’injecte l’antidote.
Au bout de quelques minutes, Andrew voit son état empirer, il se sent de plus en plus
mal, son antidote ne marche pas. La pipistrelle vient de mourir, c’est donc son tour ! Elle lui a
jeté un dernier regard. Andrew a cru reconnaître … Non, ce n’est pas … Le mal de tête
d’Andrew empire, il a du mal à respirer. Il ne peut plus respirer. Il sent son cœur s’arrêter. Il
lâche prise et retombe lourdement au sol. Son âme s’envole dans un nuage bleu foncé.
En ce matin de novembre, Andrew sort de son rêve – de son cauchemar – en suffocant.
Il tient encore à la main le faire-part de décès de son collègue préféré, mort en Espagne d’une
mauvaise chute.
Peur bleue