editorial visite de l`elevage d`horimetz
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Août 2000 n° 1 BOVI info UNE ÉDITION QUARTES POUR L’ÉLEVEUR DE BOVINS EDITORIAL Nous avons été les hôtes d’un élevage laitier wallon de premier rang: l’élevage d’Horimetz, de Stéphane et Annie Feys nous a ouvert ses portes. Passionné par le lait, l’éleveur nous raconte sa philosophie d’exploitation. Pour le secteur viandeux, nous présentons notre nouveau concept Quartes en bétail viandeux et les moyens d’améliorer la rentabilité des exploitations viandeuses. Nous entamons une série sur les fourrages “ Qualité Fourrages – Bon à Savoir”. Dans ce numéro, le paramètre % NH3 – N/t.N révèle comment évaluer le procès de conservation de votre ensilage d’herbe. Nous vous souhaitons une agréable lecture, VISITE DE L’ELEVAGE D’HORIMETZ Ir. Filip De Clercq L’élevage de Stéphane et Annie Feys à Chièvres (Hainaut), mieux connu comme l’Elevage d’Horimetz, est une référence en soi dans le monde des Pie-Noir. La championne nationale FAROUCHE à Agribex 2000 en est le témoin le plus éloquent. La génétique, pourtant, est plutôt leur hobby. Le but premier et sacré reste de produire du lait au prix de revient le plus bas possible. Historique Niveau de production Tout a commencé en 1986, quand Stéphane et Annie ont acheté l’exploitation à Chièvres, comptant alors 13 vaches BBB mixtes. Leur passion pour la Pie-Noir les pousse pourtant, en 1990, à acheter un troupeau de laitières en France, d’un éleveur en fin de carrière. Ils y acquièrent 25 animaux de la toute meilleure génétique, ce qui procure à la famille Feys une avance génétique de 15 ans. Ces animaux d’origine française constituent la base du cheptel laitier actuel. Stéphane nous présente son exploitation:” Notre exploitation comporte 40 ha de terres sous labour: froment, betteraves, pommes de terre, et 15 ha d’herbe. Le cheptel actuel se compose de 45 vaches laitières; le contrôle laitier révèle une moyenne de 9398 kg de lait, à 3,77% en TB et 3,28% en TP.” Avec de telles moyennes, Stéphane se concentre essentiellement à encore améliorer le TP, plutôt que d’augmenter la production. L’élevage compte également 90 jeunes bêtes, dont deux tiers seront vendues LA REDACTION Kapellestraat 70, 9800 Deinze - tél. 09.381.32.00 Editeur responsable: L.M. Verbeke FAROUCHE: Championne nationale jeunes vaches, Agribex 2000 1° lact.: 305 j, 9387kg de lait, 3.63% TB, 3.2% TP suite au verso Stéphane et Annie FEYS, en compagnie de l’ing. Jan VAEYENS, technicien bovin QUARTES Le DAC assure la distribution de maximum 5 kg d’aliment composé par jour, pour renforcer la ration de base. Le DAC distribue deux formules: 1. un aliment de production riche en hydrates de carbone rapidement assimilables, et avec suffisamment de protéine non-dégradable: Lactopro 40 + Lactospeed ( 25/75) 2. un aliment énergétique pour les 2 à 3 premiers mois de la lactation, pour une conduite à l’oeil de la condition physique: Lactoturbo +Lactoquick+ Topmilk ( 70/15/15). C’est cette méthode de travail qui assure à Stéphane le prix de revient le plus bas par kilo de lait produit. Ration d’été Génétique Actuellement, les vaches sont 240 jours en lactation, et produisent en moyenne 26.9 kg de lait. En été, le pâturage reste limité de 10h à 16h; la ration comprend en plus 25 kg d’ensilage de maïs, 10 kg de pulpes surpressées, 4.5 kg de matière sèche de préfané et 1.5 kg de Rumiluz, pour améliorer la structure. Le prix actuel des pommes de terre est très intéressant: 7 kg sont ajoutés à la ration. Dans cette ration de fourrages est incorporé 1.7 kg de Lactovit de QUARTES, notre correcteur azoté en farine grossière, riche en protéine rapidement digestible. L’aliment de production est un mélange de Lactopro 40 + Lactospeed. Les vaches passent la nuit sur une parcelle d’à peine 0.80 ha. Pour l’insémination, ce sont surtout des paillettes françaises qui sont employées (45% venant de France, 25% du Canada, 15 à 20% d’Amérique et 10 à 15% d’autres origines). Stéphane: “Le choix du taureau se fait en fonction des critères mamelle, squelette et développement. La sélection joue en alternance sur ces points, recherchant en particulier à corriger les carences morphologiques de la vache. Les taureaux doivent en tout cas atteindre un INET minimal de 8000.” pour la reproduction. Par ailleurs, une dizaine de taurillons sont vendus chaque année pour la saillie. ment employés en insémination: Jocko Besné pour le développement et Jorrilake pour la production et le caractère laitier. Ils sont surtout employés sur des filles d’Esquimau, de Besné Buck et de Fatal. Nous employons également Dombinator. Du côté canadien, ce sont Rudolph et Storm qui sont nos favoris.” Les Etats-Unis se retrouvent dans Patron (attention au squelette) et Juror (légère déception en matière utile). Concours L’Elevage d’Horimetz a déjà décroché de nombreux titres lors de concours provinciaux, nationaux et même internationaux. Une énumération complète est bien trop longue. Trois prestations sortent pourtant du lot: la deuxième place de Bubbe à Barcelone, en 1993; le titre national à Bruxelles, en 1994, en vaches adultes, et, récemment, le titre national 2000 en jeunes vaches de Farouche. Et l’avenir? Stéphane et Annie visent surtout à continuer à comprimer le prix de revient par litre de lait produit. La passion de Stéphane pour l’alimentation est grande: “ La recherche d’une ration laitière tou- Ration hivernale La ration hivernale se compose de 30 kg d’ensilage de maïs, 12 kg de pulpes surpressées ou de pulpes humides, selon leur prix, et 4 kg de matière sèche en provenance de préfané (51.8% M.S., 57 DVE, 850 VEM, 10 OEB, 92g S). Stéphane: “Puisque le préfané est dans notre exploitation le fourrage le plus coûteux, nous en limitons la consommation, et distribuons du Rumiluz et du foin pour assurer un apport suffisant de structure. Nous équilibrons cette ration avec 3 kg de correcteur azoté ( Lactoslow + Lactovit de QUARTES).” La composition des rations est sacrée pour Stéphane; chaque composant est pesé séparément, mais nous ne voyons pas de mélangeuse-distributrice. “Trop cher par kilo de lait produit”, nous explique notre éleveur, “ nous mélangeons la ration sur un béton, à l’aide du Maniscopic.” JADE: Dannix x Fracasse (Ugella Bell) 3° lact: 317 j, 12241 kg de lait, 4.36% TB, 3.25% TP Un veau taureau de Jade (fille de Dannix, achetée en France) est déjà parti à Genes Diffusion. L’exploitation comporte d’ailleurs trois vaches sous contrat pour la France. Choix des taureaux Stéphane et Annie commentent leur choix: ”Deux jeunes taureaux français sont fréquem- jours plus efficace est un sujet de discussion intarissable avec notre technicien Quartes. L’augmentation de la production laitière n’est pas notre but premier; nous travaillons beaucoup plus sur la maîtrise de la fertilité et sur une réduction des frais variables.” Comme chacun, Stéphane espère aussi une évolution de son quota. Sans l’affirmer explicitement, la famille Feys compte bien continuer à jouer une premier rôle dans le monde de l’élevage. COMMENT AMÉLIORER LA RENTABILITÉ DE L’EXPLOITATION À BÉTAIL VIANDEUX? Le secteur du bétail viandeux continuera, dans les années à venir, à se spécialiser encore davantage. Une gestion optimale, avec un regard critique sur toutes les facettes de l’exploitation, doit permettre une amélioration des résultats techniques et financiers. Des facteurs tels que le logement, la prévention de maladies, mais aussi l’alimentation demandent une attention particulière. L’augmentation de la productivité et une réduction du prix de revient constituent deux éléments qui favorisent la rentabilité, dans votre élevage aussi! Voilà pourquoi Quartes introduit son nouveau concept en bétail viandeux. NOUVEAU CONCEPT QUARTES EN BETAIL VIANDEUX: Le nouveau concept Quartes en bétail viandeux est basé sur deux piliers: 1. une distinction nette entre phase de croissance et phase de finition, chacune avec leur besoins propres, normes et aliments spécifiques. 2. la gamme Beef, faite d’aliments pour bétail viandeux au meilleur rapport qualité/prix. Pourquoi distinguer phase de croissance et phase de finition? Beefmix (en farine). Cette finition prend au maximum 6 semaines. 2. système mi-intensif: engraissement de taureaux jusqu’à un poids final important (> 720 kg vif) Ir. Filip De Clercq Ce système vise une bonne croissance journalière au cours de la période de croissance. Notre nouvelle formule de croissance BEEFSTAR (complété éventuellement de 20% de pulpes) satisfait pleinement dans ce système, avec ou sans ensilage de maïs. Ce n’est qu’à un poids de +/- 630 kg qu’on passe au Beefmash (en granulé). La finition dans ce système prend en moyenne 10 semaines. Pour des renseignements complémentaires, n’hésitez pas à contacter nos représentants. -CONCEPT BOVINS VIANDEUX GMQ U EA NOUV 1 1,7 2 1,5 1,3 Les besoins d’un taureau en croissance sont différents de ceux du même animal en phase de finition. Le rapport protéines/énergie est totalement différent, la capacité de croissance est supérieure en phase de croissance, et la maturation ne peut se faire qu’en phase de finition. Le programme de calcul des rations Quartes pour bétail viandeux établit les rations optimales pour chaque trajet, réduit ainsi considérablement le coût par kg de croissance et augmente la rentabilité de l’exploitation de bétail viandeux. A quel poids passer d’une formule de croissance à une formule de finition, et quelle formule choisir? Le poids des animaux, auquel la phase de croissance fait place à la phase de finition, est en fonction du système d’engraissement: 1. système intensif: engraissement de taureaux jusqu’à un poids final limité ( maximum 650 kg vif) Dans ce système, la croissance maximale est réalisée en période de croissance avec la formule Superbeef F5/pulpes. A un poids vif de +/- 580 kg, on passe à la formule de finition PV 300 580 650 finition 630 750 finition croissance croissance 300 1) ENGRAISSEMENT INTENSIF (300-650 kg en 220 jours) • croissance (< 580 kg): SUPERBEEF F5 (38 frb/kg croissance) • finition (jusqu’à 650 kg): BEEFMIX (50 frb/kg croissance) 2) ENGRAISSEMENT MI-INTENSIF (300-750 kg en 313 jours) • croissance (< 630 kg): BEEFSTAR (35 frb/kg croissance) • finition (jusqu’à 750 kg): BEEFMASH (45 frb/kg croissance) QUALITE FOURRAGES – BON A SAVOIR COMMENT ÉVALUER LA FRACTION AMMONIACALE (%NH3 – N/t.N.) DE L’ENSILAGE D’HERBE? Ing. Jozef Vackier Des ensilages d’herbe à forte odeur d’ammoniac (acide butyrique) peuvent avoir des causes diverses: L’ensilage d’herbe est formé de plusieurs composants, tels que l’eau, la protéine, le sucre, la cellulose brute et les cendres brutes. La proportion de ces composants et leurs rapports mutuels déterminent la valeur nutritive du fourrage. Quartes analyse chaque année des milliers d’ensilages, et examine leur composition. - un ensilage humide à faible teneur en sucre - trop de terre dans l’ensilage (fauchage trop court / taupinières) - fermeture non-hermétique de l’ensilage - vitesse de consommation trop lente de l’ensilage ( moins de 2 m par semaine): risque croissant de pénétration d’oxygène dans l’ensilage. tion ammoniacale est mesurée dans l’échantillon non-séché, évitant ainsi que l’ammoniac ne s’échappe lors du séchage. La teneur en ammoniac est exprimée en pourcentage de la quantité originale de protéine brute. Relation protéine brute/ammoniac Pr Br : 140 g/kg D.S. Pr Br : 240 g/kg D.S. NH3 (%) 10 10 NH3 grammes 14 24 Une fraction ammoniacale de 10% signifie que 10% de la quantité originale de protéine s’est transformée en ammoniac. Voilà pourquoi la fraction NH3 doit toujours être évaluée en relation avec la teneur en protéine brute ( Pr.Br.) L’analyse de la valeur nutritive est pour chaque éleveur une aide précieuse pour mieux connaître le contenu de l’ensilage. L’ammoniac est un cas particulier, et n’indique pas vraiment la valeur nutritive de l’ensilage d’herbe. La fraction ammoniacale (fraction NH3) est un indicateur fiable de la réussite du procès de conservation. L’ammoniac est un élément provenant de protéines, qui se libère lors de putréfaction. Une fraction NH3 importante (> 15%) dans l’ensilage révèle que l’herbe s’est mise à pourrir. La conservation est ratée pour une grande partie. Une fraction NH3 réduite (< 7%) indique que la conservation est réussie. Dans notre laboratoire de Deinze, la frac- En présence d’une fraction NH3 pareille, un ensilage riche en protéine brute perd plus d’azote qu’un ensilage pauvre en protéine brute. Un excès de nitrate dans l’ensilage (>7.5 g / kg MS) peut également être la cause de trop d’ammoniac. Les ensilages riches en nitrates ne répandent pourtant pas cette odeur typique de pourriture, puisque l’ammoniac dans ce cas ne provient pas de putréfaction de protéine. Une teneur élevée en nitrate est causée par: - une herbe trop jeune au fauchage - une fertilisation excessive - un manque d’ensoleillement En général, les ensilages d’herbe de cette année seront de qualité plutôt médiocre: riches en cellulose brute (fauchage tardif) et pauvres en sucres (ensilage d’herbe humide) ils se digèrent lentement dans la vache, avec une carence en énergie disponible au niveau du rumen. Une comparaison de préfanés est toujours intéressante et instructive. En se rendant compte des erreurs commises, la prochaine tentative sera d’autant plus fructueuse.