Dossier de presse
Transcription
Dossier de presse
Presente Dolly Parton, ma mère et moi Un film de Tara Johns Produit par Barbara Shrier Distribution Relations de presse Métropole Films Distribution 5266, boulevard St-Laurent Montréal, Québec H2T 1S1 t: 514.223.5511 f: 514.227.1231 e: [email protected] w: www.metropolefilms.com BRIGITTE CHABOT COMMUNICATIONS Melanie Mingotaud 1117 Ste-Catherine Ouest, Montréal (QC) Canada H3B Tél : 514.861.7871 Cell : 514.582.5272 Fax : 514.861.7829 [email protected] Dolly Parton, ma mère et moi Informations générales Synopsis 1976. Année charnière pour la petite Elizabeth (Julia Stone), onze ans, qui vient d’apprendre qu’elle est adoptée. Nouvellement convaincue que sa mère biologique n’est nulle autre que la populaire chanteuse country Dolly Parton, elle prend la folle décision d’aller la rejoindre à l’un de ses concerts. Enfourchant son vélo, elle s’embarque alors pour un voyage qui prendra des allures de quête identitaire. Le film met en lumière Macha Grenon (au sommet de son art) dans le rôle d’une mère douce, mais bien déterminée à retrouver sa fille adoptive. Description des personnages Elizabeth Gray (Julia Stone) Aussi plane que les Prairies, la jeune Elizabeth Alison Gray, onze ans, vit certainement des troubles du développement. Si au moins des changements à son anatomie s’entrevoyaient à l’horizon. Mais, non. S’ajoute à sa détresse, une décennie passée sur cette planète sans avoir découvert sa voie ni même savoir si elle a sa place dans le monde. Il est donc naturel qu’Elizabeth soit impatiente d’accomplir sa destinée. Mais, quelle est-elle précisément? Devenir une femme? Absolument. C’est une de ses priorités. Toutefois, la féminité et ses attributs tardent à se manifester, au grand malheur d’Elizabeth. Et puisqu’elle tarde aussi à découvrir ses propres talents, Elizabeth s’accroche au vague sentiment que, quelque part, elle a quelque chose d’intéressant à offrir. En fait, c’est ce sentiment confus, nourri par sa mère et par sa meilleure amie, qui permet à Elizabeth de croire qu’elle est bien plus qu’une chenille prête à se métamorphoser, mais plutôt un magnifique papillon qui apprend la voltige. Alors qu’elle se retrouve soudainement sans sa mère ni sa meilleure amie, la confiance d’Elizabeth s’affaiblit et s’effrite rapidement. La simple allusion au fait qu’Elizabeth soit adoptée lui fait perdre le peu de confiance qui lui restait. Entre alors en scène Dolly. Tout le potentiel d’Elizabeth s’en trouve revitalisé. Pendant quelque temps, ce potentiel s’exprime avec véhémence à travers Ruby (le surnom qu’elle se donne). En quittant le foyer familial, en marchant vers sa propre destinée et en revendiquant son droit d’exister, Elizabeth renaîtra. Elle retrouvera sa réalité, celle cachée depuis toujours, son potentiel immense, mais surtout, sa voix. Marion Gray (Macha Grenon) Marion a passé plus d’une décennie à créer, à perfectionner et à protéger son histoire familiale. La précaution est devenue sa deuxième nature. Un instinct qui s’est développé bien plus pour survivre que pour materner. Puisqu’avec suffisamment d'entraînement, elle pouvait prévoir automatiquement les conséquences de ses paroles. L’autre option, laisser cours à l’improvisation, sortir du récit, ne mènerait qu’au chaos. Et dans le chaos, il n’y a pas d’endroit où se cacher ni d’autres façons de dicter la suite de l’histoire. Le but ultime de Marion résidait à prévenir le chaos, à l’empêcher à tout prix. Même les plus vifs instincts peuvent s’engourdir dans la complaisance. Avec le temps et sans le remarquer, Marion se berçait dans la répétition transparente et incontestée des mêmes grandes lignes de la même histoire. Tout bascule le jour où Elizabeth apprend la vérité. Au moment où les événements se précipitent, primaire de Marion est de se réconforter dans redresser l’encadrement sans tenir compte du radicalement en présence de Ruby. Marion verra propre mère. C’est ce qu’elle craint le plus. son récit soigneux se désintègre. L’instinct la prudence, pour esquiver le chaos. Pour tableau… Jusqu’à ce que l’image change alors qu’Elizabeth la rejette, qu’elle rejette sa Ce rejet perçu par Marion la pousse brusquement hors de sa zone de confort habituelle et la propulse directement dans le chaos. Puis un jour Ruby – Elizabeth – disparaît. Non seulement sa fille s’est-elle enfuie, quelque part, seule, perdue, mais elle s’est enfuie avec avec les paroles de colère de sa mère en tête. Le pire cauchemar de toute mère. Marion s’avance ultimement dans le chaos. Mais cette fois-ci, elle agit au lieu de réagir, s’avançant, au sens propre, sur la voie pour régler la situation. Phil Gray (Gil Bellows) Phil Gray a ce je-ne-sais-quoi. Un je-ne-sais-quoi en avance sur son temps. Des restants d’une autre époque. Si le macho des temps modernes ou si l’homme de Cro-Magnon au cœur sensible existait, ce serait Phil. Cadre intermédiaire au succès mitigé chez IBM, Phil est très fier d’œuvrer dans un milieu de travail aussi progressiste. Il s’identifie fortement à la modernité. Pourtant, il attend de sa femme qu’elle ait préparé le souper à son retour du travail. Il lui laisse, malgré tout, la maîtrise complète de la mythologie familiale. D’une façon ou d’une autre, la vie à la maison l’a constamment mis au défi et a renforcé son image d’homme moderne, avant-gardiste, engagé et attachant. Mais dernièrement, la vie familiale l’a simplement mis au défi de manière profondément compliquée. Il y a longtemps, Phil appuya la décision de Marion de cacher à leur fille son adoption. Cela semblait logique à l’époque. Même si c’était pratique courante dans le temps, cela s’était fait contre son gré. Il nécessitait et il voulait gravement que Marion se sente en confiance. Qu’elle ait la maîtrise sur quelque chose après avoir vécu l’impuissance de ne pouvoir enfanter. Et d’une certaine façon, il s’était toujours cru responsable de cette situation. Mais dernièrement, Phil reconsidère cette décision prise il y a longtemps. La seule solution qu’il a en tête, n’en est pas vraiment une. Il évite la confrontation avec sa déception en travaillant, en jouant au golf ou en prenant un petit verre à l’occasion. Parfois les trois en même temps. Malgré son image de progressiste, Phil n’est pas fait pour déplacer de l’air. Pas dans sa famille du moins. Il n’est pas du genre à s’attarder aux détails. Il souhaite l’équilibre entre la parole et les blagues. Il veut continuer à jouer au golf, à jouer aux cartes et à jouer son rôle. Peu importe ce qu’il faut. Si on lui donnait le choix, Phil continuerait à jouer son rôle le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’on l’arrête. Biographies Macha Grenon dans le rôle de Marion Gray Macha Grenon est une actrice de Montréal qui joue au cinéma, à la télévision et au théâtre depuis plus de 20 ans. Elle a été en nomination pour les prix Gémeaux et les prix Génie pour son travail en français et en anglais dans des œuvres telles que Juliette Pommerleau, Familia et Mon meilleur ennemi. Son rôle de Nathalie Belding dans Sleep Room, la série de Ann Wheeler acclamée par la critique et produite par CBC, lui a aussi valu une nomination aux prix Gemini. Puisqu’elle a appris son métier en travaillant professionnellement, monter sur scène est pour elle une grande joie et un véritable privilège. Malgré cela, le cinéma reste son premier amour. Depuis deux ans, elle a reçu l’honneur de jouer des rôles stimulants dans trois longs métrages : André Mathieu l'enfant prodige, Barney's Version et The Year Dolly Parton Was My Mom. En plus d’apparaître à l’écran, elle a prêté sa voix à des productions comme Snow White, The Little Match Girl (en anglais) et Les malheurs de Sophie, Les petites filles modèles, BIp (en français). Son affection pour les projets destinés aux enfants l’a menée à écrire Charlotte porte bonheur, un succès de librairie au Québec. Gil Bellows dans le rôle de Phil Gray Gil Bellows a joué dans plus de 30 films. Certains de ses favoris sont : The Shawshank Redemption (en nomination pour sept Oscar), Love & A .45, Judas Kiss, The Weatherman, The Promotion, Toronto Stories et A Night For Dying Tigers. On l’a vu souvent dans Ally McBeal (gagnant de deux Golden Globes et du Emmy de la meilleure comédie) et dans Terminal City. Prochainement, il prendra la vedette dans The House at the End of the Street. Gil a aussi produit Sweet Land (meilleur premier film aux Independent Spirit Awards). Il était le producteur délégué de Temple Grandin (gagnant de sept Emmys, dont meilleur film). Il produira et prendra la vedette dans Swag d’Elmore Leonard. Il est très fier d’être de la distribution de Dolly Parton, ma mère et moi et pense sincèrement que Tara Johns est une « vraie bombe! » Julia Stone dans le rôle d’Elizabeth Gray Julia Stone est née à Vancouver. Sa carrière professionnelle s’est envolée en septembre 2008 lorsqu’à l’âge de 10 ans, elle assistait à son premier cours d’interprétation cinématographique. Depuis, elle poursuit sa formation avec Kirsten Clarkson, Stellina Rusich et Trish Allen (School Creative/Vancouver Acting School), Michael Bean (Studio Biz) et Edward Foy (Tarlington Training). Elle a obtenu son premier rôle en septembre 2009 dans un film étudiant. Depuis, elle n’a cessé de travailler dans de courts métrages étudiants tout comme dans des films indépendants pour lesquelles elle se prêtre avidement bénévole. Sa percée au cinéma arrive en 2009 grâce aux auditions publiques sur Facebook pour Dolly Parton, ma mère et moi. Ce projet incroyable a consolidé son engagement envers une carrière cinématographique, lui a permis de s’exposer aux cultures du Canada ainsi qu’à ses paysages et a enrichi sa vie au-delà de l’écran de multiples façons. Julia a l’imagination fertile et est galvanisée par les histoires et leurs personnages. Lectrice compulsive, Julia est une conteuse passionnée et adore les films et le théâtre. En plus de l’interprétation, elle continue ses études hebdomadaires du violon et des arts martiaux. Quand elle n’est pas en classe ou sur le plateau d’un film indépendant à Vancouver, elle pratique la randonnée en montagne, elle skie ou elle regarde des films dans la région de Whistler (BC). Tara Johns – Scénariste / Réalisatrice Albertaine d’origine, Tara Johns a élu domicile dans la belle et généreuse ville de Montréal pour entreprendre sa carrière de cinéaste. Avec d’éminents vidéoclips et publicités télévisuelles à son actif, sa première œuvre de fiction, Killing Time, a remporté le prix du meilleur court métrage au Worldwide Short Film Festival de Toronto en 2001. En plus de son engagement social dans le mentorat de jeunes scénaristes et le tutorat d’adultes analphabètes, Tara consacre ses énergies à son infinie passion pour la création et la réalisation d’œuvres canadiennes de fiction ou de documentaires tels The Secret Language of Girls diffusé récemment à W et à IFC. Dolly Parton, ma mère et moi est son premier long métrage. Barbara Shrier – Productrice Productrice accomplie et bien connue dans l’industrie cinématographique à Montréal, Barbara Shrier compte plus de 20 ans d’expérience en production. De Louis Malle à François Girard, Shrier a travaillé avec les plus grands cinéastes du Québec et de la scène internationale. En 2001, elle produisait Une jeune fille à la fenêtre de Francis Leclerc et ensuite Mémoires affectives qui remporta quatre prix Jutra (dont meilleur film) et trois prix Génie. Un été sans point ni coup sûr, troisième collaboration entre Shrier et Leclerc, vit le jour à l’été 2008. Elle a aussi coproduit avec la maison de production belge Dragons Films le premier long métrage de Frédéric Dumont. Un Ange à la mer remporta le Globe de cristal au festival Karlovy Vary. Avec The Year Dolly Parton Was My Mom (Dolly Parton, ma mère et moi) de Tara Johns qui prendra l’affiche en 2011, Barbara fait sa première incursion dans le cinéma en langue anglaise. Son engagement envers les cinéastes qui réalisent leur premier film se poursuit avec la production de Aube, premier long métrage de Rosa Zacharie. Elle prépare aussi deux autres projets avec Francis Leclerc, son collaborateur de longue haleine : la série télévisée Territoires et le long métrage Cendres des cailloux. Profil de la maison de production Palomar Depuis 1993, la mission de Palomar est de produire des films indépendants. Jeune et dynamique, la maison de production appuie et développe le talent d’une nouvelle génération de cinéastes québécois. Une jeune fille à la fenêtre, le premier long métrage acclamé par la critique de Francis Leclerc, a été présenté en compétition officielle au Festival des films du monde de Montréal en 2001. Le second film de Leclerc, Mémoires affectives, a remporté quatre prix Jutra et trois prix Génie. Fier partisan du court métrage, Palomar a produit Une éclaircie sur le fleuve, le premier court de Rosa Zacharie. Présentée en ouverture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, cette œuvre poétique a été mise en nomination pour le prix Génie du meilleur court métrage dramatique en 2002. Tout en préparant la sortie de Dolly Parton, ma mère et moi, Palomar travaille actuellement sur le premier long métrage de Rosa Zacharie (Aube). Sont aussi en création Levant-Couchant de Rosa Zacharie, Cendres de Cailloux de Daniel Danis et Territoires de Francis Leclerc. Notes de production L’idée L’histoire derrière Dolly Parton, ma mère et moi est si singulière qu’on pourrait penser qu’elle s’est écrite aux premières lueurs de l’idée. Mais en réalité, le processus s’est mis en branle organiquement, sans trop le savoir, il y a quelques décennies. Tara Johns, scénariste et réalisatrice du film, explique comment le tout s’est orchestré : « Premièrement, je venais de terminer un documentaire et j’étais à la recherche d’une idée quelconque pour réaliser une œuvre de fiction. J’avais envie d’une trame dramatique, puis j’ai eu l’idée soudaine d’une mère et de sa fille à bord d’une voiture. J’imaginais une tension dramatique dans cette voiture, sans qu’on sache trop d’où elle provient. L’atmosphère est lourde, puis on découvre à la fin du film que la mère conduit sa fille à la rencontre de sa mère biologique. » « Je ressassais cette idée au moment où j’ai entendu une entrevue avec Dolly Parton à la radio. J’ai été époustouflée par la force, par l’indépendance et par la sincérité que cette femme a toujours témoigné. J’ai pensé à l’idole qu’elle avait dû être pour les jeunes filles des années 70, un peu comme Madonna l’a été dans les années 80. » « Finalement, je me suis inspirée de mon expérience et de mon enfance. Ma mère est allée à l’école avec Joni Mitchell. J’ai appris que Mitchell avait eu une petite fille et qu’elle l’avait donnée en adoption. J’ai imaginé pendant une semaine que j’étais peut-être sa petite fille. Imaginer que Joni Mitchell m’avait donnée à ma mère – que j’adore – et que j’étais, en quelque sorte, à deux pas de la célébrité. « Tout cela réuni créa l’idée derrière Dolly Parton, ma mère et moi. » Le développement Avec cette idée et cette histoire en tête, Tara Johns devait trouver un producteur. D’un coup du destin, elle a rencontré sa partenaire de production, Barbara Shrier, alors qu’elle composait l’improbable jury d’une remise de prix. Barbara Shrier décrit leur rencontre : « Tara et moi étions membres du jury des prix Génie parce que nous avions été mises en nomination l’année précédente. L’idée que deux anglophones de Toronto représentent le Québec nous paraissait hilarante. C’était la première fois que se rencontrait. » « Nous avions le même avis sur plusieurs films que nous avions vus. Elle m’a donc demandé si elle pouvait me lancer une idée pour un long métrage. Je lui ai répondu : bien sûr. » Une des premières raisons pour laquelle Barbara voulait produire Dolly Parton, ma mère et moi, c’est qu’elle croit fermement au travail des femmes. « De plus, après avoir essentiellement produit des films en français pendant 20 ans, je commençais à croire que je fuyais mes responsabilités en tant qu’anglophone au Québec. Il était temps que je soutienne un film en anglais au Québec. » « C’était tout frais, tout nouveau pour moi, comme défricher un nouveau territoire. Le sujet, la cinéaste, le moment, tout était parfait. J’avais besoin d’un nouveau défi. J’ai foncé. » La production Les éléments en place, il ne manquait qu’une chose pour que les cinéastes puissent commencer à filmer : la bénédiction de Dolly Parton. Tara Johns explique : « Pour aller de l’avant avec le projet, il faillait obtenir l’autorisation d’utiliser son nom dans le titre du film. Tout le film repose sur ce précepte. J’ai donc dû retrouver Dolly Parton, lui remettre mon scénario, lui faire aimer et la convaincre de nous donner son autorisation. C’est une longue histoire, mais elle nous a finalement donné sa permission et même plus… Elle a été extrêmement généreuse. » En plus de prêter son nom, son image et sa musique, Dolly Parton a aussi acquiescé à prêter sa voix pour une scène touchante de la fin du film. Pour Tara, c’était la cerise sur la coupe glacée. Les Prairies Avec les magnifiques images des plaines canadiennes captées par la lentille de la caméra, il n’y a aucun doute que le film possède la sensibilité des Prairies. Pas de doute, c’est bien un film canadien, Tara Johns ajoute : « D’une certaine façon, c’est un film pancanadien. Quand j’ai quitté la côte ouest pour m’installer à Montréal, je voulais sauver le monde, comme n’importe quel jeune idéaliste. Ce que je voulais plus que tout, c’était de rapprocher les anglophones et les francophones. Faciliter, en quelque sorte, la compréhension des gens de l’ouest envers la réalité du Québec et de l’est du pays. Sans vraiment le vouloir, ce film est une réponse à cette problématique. Il y a Macha Grenon du Québec, Julia Stone de Vancouver, les membres de l’équipe proviennent de toutes les régions du Canada. Nous avons filmé à Montréal une histoire sur les Prairies. Nous avons aussi filmé au Manitoba. » « Nous sommes arrivés à Winnipeg, et on m’a dit que notre aide-caméraman, qui ne parlait pas un mot d’anglais et qui n’a jamais voulu l’apprendre, prenait son dictionnaire anglais français tous les matins pour visualiser les phrases qu’il dirait à son deuxième assistant. Il les apprenait et les triait chaque matin. Il nous a dit que c’était la première fois de sa vie qu’il voulait apprendre l’anglais. » « Donc, j’imagine que pour ça on peut dire que c’est un film canadien. Toute l’équipe de production de Winnipeg parlait français. Même la Directrice de la photographie traduisait tout ce qu’elle disait. C’était presque un jeu. Le tournage est devenu multiculturel. C’était génial! » « Peu importe où vous avez vécu, vous aurez une certaine opinion. Vous êtes influencé par des œuvres d’art, des films, par la culture populaire, et cetera. Ce film l’est aussi. Il a été écrit et réalisé par une personne qui a vécu à une époque précise et qui a les mêmes références culturelles que quiconque en Amérique du Nord. Mais, elle a de puissants souvenirs d’endroits, comme les Prairies par exemple, qui rendent le paysage canadien si unique. Tous ces éléments réunis créent ce que j’appellerais un film canadien. » « Les Prairies jouent un personnage à part entière. Nous avons une jeune fille seule, qui pédale dans ces vastes étendues, où les possibilités semblent infinies. Mais les plaines sont oppressantes en raison de leur grandeur, de leur importance et du fait qu’on ne se semble jamais arriver à notre destination. Les plaines sont comme une énigme étrange, cela s’intègre à merveille avec la quête identitaire. » Le casting Parfois, lors du tournage d’un film canadien, on fait pression pour mettre en vedette des acteurs américains. Bien que les producteurs de Dolly Parton, ma mère et moi aient subi le même genre de pression, ils ont résisté et ils sont fiers de leur volonté de mettre à profit le talent d’ici. Barbara Shrier se dit satisfaite de cette décision : « Je suis extrêmement fière de cet aspect de la production. Il y a, dans le monde du cinéma, cette notion que sans acteur américain, personne ne voudra voir le film. Je me risquerais à dire que la présence d’une vedette américaine ne garantit pas le succès du film. Pour avoir du succès, il faut que le film soit bon. Et, en ce qui me concerne, la seule façon de faire un vrai bon film, c’est de mettre les bons acteurs dans les bons rôles, peu importe d’où ils viennent. » Macha Grenon, qui joue le rôle de Marion Gray, la mère, est la première actrice du casting à s’être impliquée dans le projet. Au début, Tara a rencontré Macha et la composition du rôle de Marion s’est articulée autour de l’actrice : « Macha est arrivée au tout début du processus de création alors que nous commencions à peine à parler du casting. Le directeur du casting nous l’avait recommandée. Il y a, à Montréal, un vaste bassin d’acteurs qui débordent de talent, mais un grand nombre d’entre eux ne parle que le français. Il n’y a pas autant d’acteurs qui sont à l’aise dans la langue de Shakespeare. La raison est simple, l’auditoire est majoritairement francophone. Macha est parfaitement bilingue, en plus d’être extrêmement talentueuse. Nous nous sommes rencontrés, ç’a cliqué. J’arrivais à voir en elle la transformation de Marion, de la femme protectrice à la femme qui se laisse aller. » « Gil Bellows, dans le rôle du père Phil Gray, donne la réplique à Macha Grenon. Barbara Shrier explique que choisir l’acteur qui jouerait le père a été plus difficile, puisqu’il ne s’agissait pas d’un rôle principal : « Au début, nous avons eu de la difficulté à choisir la personne qui pourrait jouer le rôle de Phil. Le rôle de Marion est juteux et elle est présente du début à la fin du film. Mais, pour Phil, il faillait un acteur encore plus généreux, parce que c’est un rôle de soutien. Vous seriez surpris d’apprendre combien d’acteurs et d’actrices à Hollywood ou au Canada refusent les rôles de soutien. » « Mais Gil Bellows n’est pas de ceux-là. Gil a lu le scénario, et je pense qu’il a été touché par la relation père-fille sous-entendue dans celui-ci. Alors comme moi et comme bien d’autres personnes, il voulait juste faire un film qu’il serait fier de montrer à ses enfants. » Pour le rôle principal, celui d’Elizabeth, il faillait une jeune actrice. Il fallut beaucoup de temps et un nombre astronomique d’auditions pour la trouver avec succès. Barbara Shrier raconte le conte de fée de Julia Stone : « Pour trouver l’actrice qui jouerait Elizabeth, nous avions passé les villes de Montréal, de Toronto, de Winnigeg et de Vancouver au peigne fin. Nous avions six finalistes. Nous sentions, cependant, que nous n’avions pas encore trouvé l’adolescente idéale pour jouer le rôle. Nous avons donc décidé de tenir des auditions sur notre page Facebook. Julia Stone a téléversé sa propre vidéo sur notre page. Quand nous l’avons vue, Tara et moi nous sommes exclamés : “Mon Dieu! C’est elle!” Elle était à Vancouver, mais nous n’avions pas l’argent nécessaire pour y retourner. Sa mère est originaire de Montréal et elle travaille dans l’industrie du tourisme. Elle a proposé de venir à Montréal pour visiter de la famille et pour que nous puissions rencontrer Julia. » « À la dernière journée d’auditions, au milieu des rappels, Julia Stone est entrée dans nos bureaux. À l’heure du lunch, nous savions que nous avions trouvé la bonne personne. » Les personnages Julia Stone était ravie d’obtenir le rôle d’Elizabeth qui se métamorphose en Ruby au cours de l’histoire. C’est son premier rôle dans un long métrage. Qui plus est, c’est un rôle principal qui consiste en deux personnages différents : « Elizabeth fait preuve de beaucoup de retenue parce qu’elle craint l’opinion des autres. Elle craint qu’on la juge si elle démontre ses émotions et sa personnalité. Quand elle devient Ruby, elle s’exprime sans retenue parce qu’elle est inspirée par Dolly, et Dolly se moque de ce qu’on peut penser d’elle. C’est très inspirant pour Ruby. Elle veut être elle-même et elle se moque de ce que les autres pensent et disent. Elle est Ruby, tout simplement. » « Dans le métier d’acteur, je pense que ce qui est le plus difficile c’est de retenir ses émotions tout en les laissant transparaître à l’écran. Ruby était plus facile à jouer parce que je peux juste sentir les émotions. Quand nous avons reçu le scénario, j’ai pensé : “Wow! Ce personnage me ressemble vraiment.” Ruby me ressemble beaucoup parce que je me soucie peu de ce qu’on pense de moi, comme à l’école par exemple. Je me montre comme je suis, et c’est tout. Je pense que c’est très important d’être capable d’être soi-même et de le montrer. » Pour comprendre l’époque des années 70 et pour mieux comprendre son personnage, Julia entreprit seule ses recherches : « J’ai découvert Dolly Parton et j’ai écouté ses chansons. Maintenant, à cause du film, je suis une vraie fan. C’est ma chanteuse préférée. » « J’ai découvert le féminisme et les mouvements des droits de la femme des années 70. Sur un tableau à la maison, nous avons fait la chronologie des événements de cette décennie. Les différents aspects du féminisme sont très intéressants. » « J’ai aussi fait des recherches sur les animaux qu’on retrouve dans le film, comme le papillon et la pie par exemple. Le papillon symbolise le changement à cause de la transformation de la chenille en papillon. Le papillon sur la barrette d’Elizabeth démontre qu’elle vit de profonds changements. Elle vit un changement de personnalité. Je pense que le papillon est un symbole important. » Macha Grenon, qui joue Marion la mère d’Elizabeth, a été séduite par l’originalité de l’histoire : « Pour moi, le scénario est si singulier, si unique. La quête identitaire est intéressante, la floraison d’une jeune fille en femme. C’est un film qui parle de comment trouver sa voix. Le scénario de Tara est le parfait véhicule. Elle a sa propre voix, une voix très distincte, on la sent très bien à la lecture du scénario. » « Je n’avais jamais rien lu de tel. C’est un scénario touchant, amusant et débordant de vie. Comme s’il vivait de lui-même. C’est stimulant et intimidant à la fois. On ne voit pas ça tous les jours. » « À sa façon, Elizabeth sort de sa coquille. Alors qu’au même moment, Marion sort aussi de celle dans laquelle elle s’était renfermée. Je pense que Marion veut bien faire les choses et corriger une erreur. Elle met de côté de bonnes et moins bonnes facettes de sa personnalité. Je pense qu’elle ne peut s’accomplir tant qu’elle n’a pas essayé de rassembler son amour et de le partager avec sa famille, avec elle-même et avec le reste du monde. Pour moi, ce film c’est aussi son parcours. Il s’agit d’embrasser la vérité au-delà des apparences. » Macha a adoré travailler avec Julia, mais avec Gil Bellows, qui joue le rôle de son mari Phil , aussi: « Ce que j’ai aimé du casting, c’est que malgré tout ce polyester que nous portions et toutes ces coupes de cheveux extravagantes, Gil avait un charme naturel. Gil a la douceur et l’ouverture d’esprit qui me font croire qu’éventuellement ces deux personnages pourraient se laisser aller complètement. Je crois que les deux protagonistes pourraient éventuellement vivre une véritable relation intime. Je pense que le casting est parfait. C’est très agréable de travailler avec lui. C’est un partenaire généreux qui est là pour toi à chaque séquence. Il surveille tes arrières, et je le respecte profondément. » Gil Bellows décrit son personnage de cette façon : « Je joue le rôle de Phil, un gars assez ordinaire, le père d’Eizabeth et le mari de Marion. Il veut vivre cette vie typique du blan-bec et il veut progresser dans la vie. Il veut travailler fort pendant 50 semaines par année, prendre sa retraite et devenir un excellent golfeur. Mais une partie de lui comprend que la vie c’est peutêtre bien plus que cela. Qu’en tant qu’humain, il faut laisser les bouleversements personnels survenir avant de pouvoir franchir d’importantes étapes. C’est un bon gars, et à la fin du film, il est encore mieux. » « Ce que j’ai apprécié le plus du scénario et ce qui le rend si intéressant, c’est que cette histoire est non seulement une quête identitaire pour une jeune fille, mais elle l’est aussi pour sa mère, une femme mature. Il y a la notion d’identité et de la place de la famille dans ce film. Je pouvais le montrer à ma famille et à mes jeunes enfants. Toutes ces raisons réunies me semblaient assez bonnes pour que je m’implique. » La musique Non seulement la présence du personnage de Dolly Parton qui tisse cette histoire est-elle une partie intégrante du film, mais sa musique en est aussi une partie intrinsèque. En plus des enregistrements originaux de l’émission de télévision de Dolly Parton (la chanson thème du Dolly Show, I Will Always Love You), Tara Johns envisageait que des artistes canadiens puissent enregistrer leur propre version des chansons de Dolly Parton pour la trame sonore du film, soulignant encore plus la thématique de la quête identitaire. Cinq classiques de Dolly Parton ont été réenregistrés pour le film : The Grass is Blue, Light of a Clear Blue Morning, Do I Ever Cross Your Mind, The Seeker et Little Sparrow. Les artistes choisis pour interpréter ces versions sont entre autres Martha Wainwright, Wailin’ Jennies, Coral Egan, Nelly Furtado et l’auteure-compositrice franco-manitobaine Geneviève Toupin. Les versions des chansons de Dolly Parton ont une saveur contemporaine et couvrent tous les styles de musique, du roots, au folk, en passant par la musique alternative. Ainsi, la musique originale du film bénéficie d’une gamme sonore tout aussi variée. Le compositeur Luc Sicard utilise la nature évolutive de la musique du film pour faire écho à l’évolution d’Elizabeth et à celle de Marion, dans une moindre mesure. Ultimement, la musique capture l’essence même de l’esprit de pionnier d’une femme qui poursuit sa quête. Même si les compositions originales, les arrangements et la conception sonore sont inspirés des années 70, la musique s’édifie dans le présent. La trame sonore du film sera en vente dans tous les bons magasins de disques au Canada.