« Dis ! quand reviendras-tu ? » « Encore un peu de temps »

Transcription

« Dis ! quand reviendras-tu ? » « Encore un peu de temps »
« Dis ! quand reviendras-tu ? »
« Encore un peu de temps »
Jean 16, 16
(orgue : variations sur « L’aigle noir »)
« Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d’un lac, [elle s’était] endormie »,
la dame tout en noir vêtue.
Gésir n’était pas de son rôle,
elle qui préférait « vivre en enfer que dormir en paradis ».
Chanter et en-chanter le monde
était sa vocation.
Trouver des mots
et en faire les paroles
qui s’entendent à jamais
sur des airs inspirés,
sur des airs enfin respirables.
Avec son « âme nomade,
[elle] voyage dans le temps »,
et s’y tient vigilante à sa frontière.
Elle y rencontre le sage de l’antique Testament.
Tu as été roi en ton pays,
tu as eu à cœur d’explorer la sagesse,
tout ce qui se fait sous le soleil ;
tu as fait l’expérience de beaucoup de sagesse et de science,
de folie et de sottise.
Moi aussi, comme toi,
« J’ai tout essayé
J'ai fait semblant de croire,
Et je reviens de loin,
Et mon soleil est noir,
Mais j'ai tout essayé,
Et [tu peux] me croire,
Je reviens fatiguée,
Et j'ai le désespoir…
J'ai aimé, j'ai brûlé, rattrapé mon retard,
Que la vie était belle et folle mon histoire,
Mais la terre s'est ouverte,
Là-bas, quelque part,
Mais la terre s'est ouverte,
Et le soleil est noir,
Des hommes sont murés,
Encore un peu de temps
Page 1
Tout là-bas, quelque part,
Les hommes sont murés,
Et c'est le désespoir,
J'ai conjuré le sort, j'ai recherché l'oubli,
J'ai refusé la mort, j'ai rejeté l'ennui,
Et j'ai serré les poings pour m'ordonner de croire,
Que la vie était belle, fascinant le hasard,
Qui me menait ici, ailleurs ou autre part,
Où la fleur était rouge, où le sable était blond,
Où le bruit de la mer était une chanson…
Mais un enfant est mort,
Et le soleil est noir,
J'entends le glas qui sonne,
Tout là-bas, quelque part,
J'entends le glas sonner,
Et c'est le désespoir,
Je ne ramène rien, je suis écartelée…
Est-il un coin de terre où rien ne se déchire ?
Et que faut-il donc faire, [peux-tu] me le dire ?
S'il faut aller plus loin pour effacer vos larmes,
Et si je pouvais, seule, faire taire les armes,
Je jure que, demain, je reprends l'aventure,
Pour que cessent à jamais toutes ces déchirures,
Je veux bien essayer,
Et je veux bien y croire,
Mais je suis fatiguée,
Et mon soleil est noir,
Pardon de vous le dire,
Mais je reviens ce soir,
Le cœur égratigné,
Et j'ai le désespoir... »
Je sais tout cela, mon enfant, ma sœur dans la quête.
J’ai vu ce que tu me dis de la terre des vivants – le sont-ils seulement !
Je sais que cela peut te sembler, comme à moi,
pâture et pâturage de vent,
buée inutile, tellement rien à côté de tout ce qu’il faudrait
pour rendre lumineuses les nuées ombreuses.
Tu portes le noir et tu es belle,
les caresses de tes chants sont meilleures que les vins enivrants ;
tant que tes paroles parcourent le monde
comme un troupeau dévalant la colline
alors rien ne sera vain
sous le soleil, fût-il noir.
Tant qu’il restera un souffle, même le plus ténu,
la vie ne sera pas en déroute sur cette terre jonchée de cadavres fumants.
Encore un peu de temps
Page 2
Oui, je l’ai vu comme je t’ai entendue.
Et dis-toi bien qu’il y a un temps pour tout,
un temps pour enfanter et un temps pour mourir,
un temps pour embrasser, et un temps pour ne pas embrasser,
un temps de guerre et un temps de paix.
Un temps du mal de vivre aussi
« … qui vient de loin…
qui vous ensommeille
au creux des reins ».
Dis-toi bien que dessous le soleil les humains font
« … tous la même prière…
tous le même chemin
Qu’il est long lorsqu’il faut le faire
Avec son mal au creux des reins ».
Dis-toi cela,
et dis-toi aussi qu’il est un mystère dans la main de Dieu.
Ce mystère, c’est le temps que tu ne peux maîtriser,
dont tu ne peux savoir pour toi ni le commencement ni la fin,
dont tu peux juste battre la mesure à ta mesure.
Alors,
« … sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça s’est promené de rive en rive…
C’est presque rien
Mais c’est là, ça vous émerveille
Au creux des reins.
La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre ».
(orgue : variations 1 autour de « Ma pus histoire d’amour »)
Puis la dame tout en noir vêtue
s’est retournée,
s’est retrouvée
parmi les autres.
Lui, il est là au milieu des siens, et il parle, longuement.
Il dit des choses qu’ils ne comprennent pas,
il parle de lui, il parle d’eux,
il parle du temps de maintenant et de celui d’après,
il parle de chemin, de maison, de demeures nombreuses.
Il parle de chemin et ils demandent où.
Il parle d’un peu de temps, et ils n’osent pas demander un peu.
Les hommes sont ainsi, ils ne posent pas les questions bonnes.
Encore un peu de temps
Page 3
Elle, elle a une question, celle d’une femme qui aime :
« Dis, quand reviendras-tu ?
Dis ! Au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus ? »
C’est beau de parler de Royaume et de Défenseur,
de ces choses célestes,
à quoi peuvent-elles bien me servir
pour vivre sur la terre ?
Tout ce que nous n’aurons pas vécu ensemble
ici-bas
ne remplira pas ma vie
là-bas.
Que m’importe tout là-bas,
c’est ici que le temps est mon temps,
c’est ici que passe mon chemin,
c’est ici ma maison, ma demeure singulière,
je n’en ai pas d’autres.
À quoi bon tant de discours,
ils me transpercent le cœur
plus qu’une lame acérée.
À quoi bon envoyé un autre,
c’est toi que je veux près de moi.
« Je tangue, je chavire, et comme la rengaine
Je vais, je viens, je vire, je tourne, je me traine…
Et j’ai le mal d’amour et j’ai le mal de toi »…
Déjà.
Elle, elle a cette question
qui lui reste collée au fond d’elle.
Elle ne dit rien,
il ne répond pas.
Alors, elle le regarde,
les autres ne les voient pas.
Plus tard,
au petit matin livide,
toujours de noir vêtue,
plus que sa robe
son être enténébré,
l’oiseau funeste l’a entièrement recouverte…
Elle,
seule, avec son chagrin,
Encore un peu de temps
Page 4
seule, avec sa froidure.
« Vous disiez : Pas une larme
Le jour où je n’y serai plus.
Et c’est pour vous que je chante,
Pour vous que je continue.
Pourtant que je suis lourde.
Oh que j’aimerais poser
Mon chagrin sur votre épaule
Et ma tête sur vos genoux.
Vous ne m’avez pas quittée
Depuis que vous êtes parti ».
Oh que j’aimerais encore une fois,
juste une dernière fois
à vos pieds
vous écouter.
Là, je vais à vos pieds
et vous serez aux miens,
moi debout
et vous couché au creux de la terre,
quel « jardin de silence
froide maison de marbre
grandes allées sans arbres ».
Vous parliez d’élévation,
vous voici au plus bas qui soit,
et moi qui suis dessus de vous.
Non, cela n’aurait pas dû être,
qu’il n’en soit pas ainsi,
c’est ma prière.
« Dormir, s’endormir,
Tranquille, tranquille »,
Je ne le pourrai plus,
je ne le pourrai pus.
(orgue : variations 2 autour de « Ma pus histoire d’amour »)
« Un beau jour, une nuit,
[Près d’une tombe] endormie ».
« Un beau jour, ou était-ce une nuit »,
c’est lui qui l’a relevée.
Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?
Celui que mon cœur aime.
Je me suis levée et dans les rues de la grande ville
je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé.
Toi, gardien du jardin, as-tu vu
Encore un peu de temps
Page 5
celui que mon cœur aime,
où l’as-tu mis ?
« Il [a] les yeux couleur rubis,
À son front, brillant de mille feux…
Portait un diamant bleu ».
Je vous en adjure, filles de la cité sainte,
n’éveillez pas l’amour
avant qu’il le désire !
Regarde, notre lit n’est que verdure.
Un beau jour, quand il n’y a plus de nuit,
de sa voix, il a touché son cœur.
C’est alors qu’elle l’a reconnu,
surgissant du passé,
il lui est revenu.
C’est là qu’elle a compris tout à coup.
Il est venu au rendez-vous.
« Dis, quand reviendras-tu ? »
n’est plus alors une question
ni de jour ni de lieu,
il est toujours temps,
le temps d’aimer, le temps de vivre.
L’aigle n’est plus noir,
il porte nom,
bonne nouvelle.
Elle a posé ses bagages – et les nôtres aussi.
Elle a fini son voyage – et le nôtre commence.
La plus belle histoire d’amour…
(orgue : variations 3 autour de « Ma pus histoire d’amour »)
Bruneau Joussellin & Frédéric Lamantia (orgue)
église protestante de bruxelles-musée
le 1er mars 2015
Encore un peu de temps
Page 6
« Dis ! quand reviendras-tu ? »
« Encore un peu de temps »1
Jean 16, 16
(orgue : variations sur « L’aigle noir »)
« Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d’un lac, [elle s’était] endormie »2,
la dame tout en noir vêtue.
Gésir n’était pas de son rôle,
elle qui préférait « vivre en enfer que dormir en paradis »3.
Chanter et en-chanter le monde
était sa vocation.
Trouver des mots
et en faire les paroles
qui s’entendent à jamais
sur des airs inspirés,
sur des airs enfin respirables.
Avec son « âme nomade,
[elle] voyage dans le temps »4,
et s’y tient vigilante à sa frontière.
Elle y rencontre le sage de l’antique Testament.
Tu as été roi en ton pays,
tu as eu à cœur d’explorer la sagesse,
tout ce qui se fait sous le soleil ;
tu as fait l’expérience de beaucoup de sagesse et de science,
de folie et de sottise.
Moi aussi, comme toi,
« J’ai tout essayé
J'ai fait semblant de croire,
Et je reviens de loin,
Et mon soleil est noir,
Mais j'ai tout essayé,
Et [tu peux] me croire,
Je reviens fatiguée,
Et j'ai le désespoir…
J'ai aimé, j'ai brûlé, rattrapé mon retard,
Que la vie était belle et folle mon histoire,
1
Version avec références ; les chansons de Barbara sont indiquées par leur titre
L’aigle noir
3
Mourir pour mourir
4
Rémusat
2
Encore un peu de temps
Page 7
Mais la terre s'est ouverte,
Là-bas, quelque part,
Mais la terre s'est ouverte,
Et le soleil est noir,
Des hommes sont murés,
Tout là-bas, quelque part,
Les hommes sont murés,
Et c'est le désespoir,
J'ai conjuré le sort, j'ai recherché l'oubli,
J'ai refusé la mort, j'ai rejeté l'ennui,
Et j'ai serré les poings pour m'ordonner de croire,
Que la vie était belle, fascinant le hasard,
Qui me menait ici, ailleurs ou autre part,
Où la fleur était rouge, où le sable était blond,
Où le bruit de la mer était une chanson…
Mais un enfant est mort,
Et le soleil est noir,
J'entends le glas qui sonne,
Tout là-bas, quelque part,
J'entends le glas sonner,
Et c'est le désespoir,
Je ne ramène rien, je suis écartelée…
Est-il un coin de terre où rien ne se déchire ?
Et que faut-il donc faire, [peux-tu] me le dire ?
S'il faut aller plus loin pour effacer vos larmes,
Et si je pouvais, seule, faire taire les armes,
Je jure que, demain, je reprends l'aventure,
Pour que cessent à jamais toutes ces déchirures,
Je veux bien essayer,
Et je veux bien y croire,
Mais je suis fatiguée,
Et mon soleil est noir,
Pardon de vous le dire,
Mais je reviens ce soir,
Le cœur égratigné,
Et j'ai le désespoir... »5
Je sais tout cela, mon enfant, ma sœur dans la quête.
J’ai vu ce que tu me dis de la terre des vivants – le sont-ils seulement !
Je sais que cela peut te sembler, comme à moi,
pâture et pâturage de vent6,
buée inutile, tellement rien à côté de tout ce qu’il faudrait
pour rendre lumineuses les nuées ombreuses.
Tu portes le noir et tu es belle7,
5
6
Soleil noir
Traduction possible de « Vanité des vanités », au livre de l’Ecclésiaste
Encore un peu de temps
Page 8
les caresses de tes chants sont meilleures que les vins enivrants8 ;
tant que tes paroles parcourent le monde
comme un troupeau dévalant la colline9
alors rien ne sera vain
sous le soleil, fût-il noir.
Tant qu’il restera un souffle, même le plus ténu10,
la vie ne sera pas en déroute sur cette terre jonchée de cadavres fumants.
Oui, je l’ai vu comme je t’ai entendue.
Et dis-toi bien qu’il y a un temps pour tout,
un temps pour enfanter et un temps pour mourir,
un temps pour embrasser, et un temps pour ne pas embrasser,
un temps de guerre et un temps de paix11.
Un temps du mal de vivre aussi
« … qui vient de loin…
qui vous ensommeille
au creux des reins ».
Dis-toi bien que dessous le soleil les humains font
« … tous la même prière…
tous le même chemin
Qu’il est long lorsqu’il faut le faire
Avec son mal au creux des reins »12.
Dis-toi cela,
et dis-toi aussi qu’il est un mystère dans la main de Dieu.
Ce mystère, c’est le temps que tu ne peux maîtriser,
dont tu ne peux savoir pour toi ni le commencement ni la fin,
dont tu peux juste battre la mesure à ta mesure.
Alors,
« … sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça s’est promené de rive en rive…
C’est presque rien
Mais c’est là, ça vous émerveille
Au creux des reins.
La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre »13.
7
Cantique des cantiques 1, 5
idem, 1, 2
9
idem, 4, 1
10
1 Rois 19, 12 – en hébreu, le souffle ténu est le même terme que vanité
11
Ecclésiaste 3
12
Le mal de vivre
13
idem
8
Encore un peu de temps
Page 9
(orgue : variations 1 autour de « Ma pus histoire d’amour »)
Puis la dame tout en noir vêtue
s’est retournée,
s’est retrouvée
parmi les autres.
Lui, il est là au milieu des siens, et il parle, longuement14.
Il dit des choses qu’ils ne comprennent pas,
il parle de lui, il parle d’eux,
il parle du temps de maintenant et de celui d’après,
il parle de chemin, de maison, de demeures nombreuses15.
Il parle de chemin et ils demandent où.
Il parle d’un peu de temps, et ils n’osent pas demander un peu 16.
Les hommes sont ainsi, ils ne posent pas les questions bonnes.
Elle, elle a une question, celle d’une femme qui aime :
« Dis, quand reviendras-tu ?
Dis ! Au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus ? »17
C’est beau de parler de Royaume et de Défenseur 18,
de ces choses célestes,
à quoi peuvent-elles bien me servir
pour vivre sur la terre ?
Tout ce que nous n’aurons pas vécu ensemble
ici-bas
ne remplira pas ma vie
là-bas.
Que m’importe tout là-bas,
c’est ici que le temps est mon temps,
c’est ici que passe mon chemin,
c’est ici ma maison, ma demeure singulière,
je n’en ai pas d’autres.
À quoi bon tant de discours,
ils me transpercent le cœur
plus qu’une lame acérée19.
À quoi bon envoyé un autre 20,
14
cf. les discours d’adieu de Jésus dans l’évangile de Jean
Jean 14, 1ss
16
Jean 16, 16ss
17
Dis ! quand reviendras-tu ?
18
Jean 15, 15ss
19
Luc 2, 35
20
Jean 15, 15
15
Encore un peu de temps
Page 10
c’est toi que je veux près de moi.
« Je tangue, je chavire, et comme la rengaine
Je vais, je viens, je vire, je tourne, je me traine…
Et j’ai le mal d’amour et j’ai le mal de toi » 21…
Déjà.
Elle, elle a cette question
qui lui reste collée au fond d’elle.
Elle ne dit rien,
il ne répond pas.
Alors, elle le regarde,
les autres ne les voient pas.
Plus tard,
au petit matin livide,
toujours de noir vêtue,
plus que sa robe
son être enténébré,
l’oiseau funeste l’a entièrement recouverte…
Elle,
seule, avec son chagrin,
seule, avec sa froidure.
« Vous disiez : Pas une larme
Le jour où je n’y serai plus.
Et c’est pour vous que je chante,
Pour vous que je continue.
Pourtant que je suis lourde.
Oh que j’aimerais poser
Mon chagrin sur votre épaule
Et ma tête sur vos genoux.
Vous ne m’avez pas quittée
Depuis que vous êtes parti »22.
Oh que j’aimerais encore une fois,
juste une dernière fois
à vos pieds
vous écouter23.
Là, je vais à vos pieds
et vous serez aux miens,
moi debout
et vous couché au creux de la terre,
quel « jardin de silence
froide maison de marbre
grandes allées sans arbres »24.
21
Dis ! quand reviendras-tu ?
Rémusat
23
Luc 10, 39
22
Encore un peu de temps
Page 11
Vous parliez d’élévation25,
vous voici au plus bas qui soit,
et moi qui suis dessus de vous.
Non, cela n’aurait pas dû être,
qu’il n’en soit pas ainsi,
c’est ma prière.
« Dormir, s’endormir,
Tranquille, tranquille »26,
Je ne le pourrai plus,
je ne le pourrai pus.
(orgue : variations 2 autour de « Ma pus histoire d’amour »)
« Un beau jour, une nuit,
[Près d’une tombe] endormie…
Un beau jour, ou était-ce une nuit »27,
c’est lui qui l’a relevée.
Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?28
Celui que mon cœur aime.
Je me suis levée et dans les rues de la grande ville
je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé 29.
Toi, gardien du jardin, as-tu vu
celui que mon cœur aime,
où l’as-tu mis ?30
« Il [a] les yeux couleur rubis,
À son front, brillant de mille feux…
Portait un diamant bleu »31.
Je vous en adjure, filles de la cité sainte,
n’éveillez pas l’amour
avant qu’il le désire !32
Regarde, notre lit n’est que verdure33.
Un beau jour, quand il n’y a plus de nuit,
de sa voix, il a touché son cœur34.
24
Ceux qui vont
Jean 12, 32
26
Ceux qui vont
27
L’aigle noir
28
Jean 20, 15
29
Cantique des cantiques 3, 2
30
Jean 20, 15
31
L’aigle noir
32
Cantique des cantiques 3, 5
33
idem 1, 16
34
Jean 20, 16
25
Encore un peu de temps
Page 12
C’est alors qu’elle l’a reconnu,
surgissant du passé,
il lui est revenu35.
C’est là qu’elle a compris tout à coup.
Il est venu au rendez-vous.
« Dis, quand reviendras-tu ? »
n’est plus alors une question
ni de jour ni de lieu,
il est toujours temps,
le temps d’aimer, le temps de vivre.
L’aigle n’est plus noir,
il porte nom,
bonne nouvelle36.
Elle a posé ses bagages37 – et les nôtres aussi.
Elle a fini son voyage38 – et le nôtre commence.
« [La] plus belle histoire d’amour »39…
(orgue : variations 3 autour de « Ma pus histoire d’amour »
Bruneau Joussellin & Frédéric Lamantia (orgue)
église protestante de bruxelles-musée
le 1er mars 2015
35
D’après L’aigle noir
Allusion à l’aigle qui représente l’évangéliste Jean ; bonne nouvelle étant la traduction du terme grec qui a
donné « évangile »
37
D’après Rémusat
38
D’après Dis ! quand reviendras-tu ?
39
Ma plus belle histoire d’amour
36
Encore un peu de temps
Page 13

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