CLASSE DE 6e Le Cheval de Troie, anonyme, VIIe siècle avant J.

CLASSE DE 6e
Le Cheval de Troie, anonyme, VIIe siècle avant J.-C.
Amphore grecque à reliefs incisés (détail : scène du col), VIIe siècle av. J.-C., musée
archéologique de Mykonos.
05 : 29 min
Période historique : Antiquité (VIIe siècle av. J.-C.)
Grand domaine artistique : Arts du visuel
Thématique : Arts, créations, cultures
I – Contexte
Une image antique du cheval de Troie 00 : 05 min
Cette amphore datant du VIIe siècle est conservée au musée archéologique de Mykonos, en
Grèce. Elle présente sur son col un épisode de la guerre de Troie : celui du cheval de bois.
Cet événement est raconté rapidement par Homère dans l’Odyssée. Plusieurs siècles plus
tard, Virgile, un célèbre poète latin, s’inspire des œuvres de l’aède grec et choisit de
commencer son Énéide par cet épisode qui a accéléré le dénouement de la guerre. Troie a
peut-être existé : des fouilles archéologiques sur la butte d'Hissarlik en Turquie attestent de
l’existence d’une ville dès le XIIe siècle avant J.-C.
Les origines de la guerre de Troie 00 : 44 min
Au cours d’un voyage, Pâris, un prince troyen, est accueilli à Sparte par le roi Ménélas et sa
femme, la très belle Hélène. Durant le séjour, Ménélas s’absente pour aller en Crète. Pâris
enlève alors Hélène et regagne Troie avec elle. De retour à Sparte, Ménélas, constatant
l'enlèvement de sa femme, prévient son frère Agamemnon, le grand roi de Mycènes. Ils
rassemblent tous les chefs grecs car l’offense est importante. Il ne s’agit pas seulement du
rapt d’une reine : Pâris a bafoué les règles sacrées de l’hospitalité. Les Grecs déclarent la
guerre à la cité de Troie et assiègent ses murs pendant dix ans.
La ruse du cheval de bois 01 : 23 min
La guerre de Troie s’achève grâce à une ruse des Grecs. Ceux-ci font semblant de partir et
se cachent en fait dans une île voisine. Ils laissent derrière eux un immense cheval de bois
aux portes de la ville de Troie. Les Troyens hésitent à ramener dans leur ville ce cheval que
certains croient être une offrande à Athéna. Dans leur joie de voir la guerre finie, ils décident
finalement de le faire entrer à l’intérieur des murailles. Mais des guerriers grecs étaient
cachés dans la statue de bois. La nuit tombée, ils en sortent et ouvrent les portes de la ville à
leurs compagnons. Troie est prise et incendiée.
II – Analyse de l’œuvre
Le cheval de Troie 01 : 57 min
Sur cette amphore en terre cuite, le cheval occupe une grande partie du décor du col. On
comprend rapidement qu'il ne s'agit pas d'un véritable animal mais d'une construction
humaine : le long du corps du cheval, des petites fenêtres laissent voir les soldats grecs,
cachés à l'intérieur. L’un d’entre eux tient à la main une épée massive ; d’autres, sur le dos
du cheval, sont prêts à passer à l'attaque. Le cheval scinde le décor en deux espaces
distincts : les Troyens en bas à droite, et les Grecs en haut à gauche.
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Une bande dessinée antique 02 : 27 min
Le décor de cette amphore superpose plusieurs moments de l’épisode du cheval de Troie. Il
constitue un véritable récit. Tout d’abord, les Grecs restent silencieux à l'intérieur de leur
immense statue de bois pendant que les Troyens la ramènent dans la ville. À la nuit tombée,
ils sortent de leur cachette et commencent à détruire et à piller la cité. Les soldats troyens,
alertés, se précipitent pour combattre l'envahisseur. Mais ils tentent en vain de se défendre.
La masse imposante du cheval, qui occupe la majeure partie de l'espace, et le grand nombre
de soldats grecs nous font comprendre que les Troyens seront rapidement mis en échec.
La cruauté de la scène 03 : 04 min
La cruauté de cet épisode est accentuée par la maladresse très expressive de l'exécution du
décor moulé et incisé : les gestes sont exagérés, les épées sont énormes par rapport aux
personnages. Lances, épées et boucliers rythment la scène. Ce déchaînement de violence
est le fait des Grecs, dont le rôle n'est pas ici très flatteur puisqu’ils gagnent la guerre en
trompant leurs adversaires. Cette capacité à se représenter péjorativement est un principe
que la tragédie grecque développera par la suite.
III – Portée de l’œuvre
La céramique grecque au VIIe siècle avant J.-C. 03 : 35 min
La céramique est un véritable vecteur de la civilisation grecque, à la fois objet utilitaire et
objet d’art. Aux IXe et VIIIe siècles avant J.-C., les céramiques sont décorées de motifs
géométriques ; leur décor, très structuré, s’ouvre progressivement à la figure humaine et aux
scènes narratives. Sur les poteries du VIIe siècle avant J.-C. apparaissent les premières
représentations de scènes mythologiques. Les artistes figurent des personnages de profil. La
musculature est alors dessinée avec précision et les corps ont de meilleures proportions.
Les représentations de la guerre de Troie 04 : 09 min
Même s’il est très connu, l’épisode du cheval de Troie n’est pas souvent représenté sur les
céramiques grecques. Lorsqu’il s’agit d’évoquer la guerre de Troie, les peintres montrent une
préférence pour les scènes de combat d’une grande violence ; elles leur permettent de
mettre en scène des personnages en mouvement et de souligner leur musculature. Les
peintres ont également une préférence pour les épisodes de la guerre faisant intervenir les
dieux : on voit ici le grec Achille combattant le Troyen Hector, déjà blessé, sous le regard des
dieux Athéna et Apollon.
Les horreurs de la guerre dans l’art 04 : 41 min
Sur le cheval de Troie, la maladresse très expressive des figures renforce la violence de la
scène. Cette œuvre introduit dans l’art le thème des horreurs de la guerre que de nombreux
artistes ont exploité depuis – comme Picasso par exemple. En 1952, Picasso décore la
chapelle de Vallauris avec deux grands panneaux peints figurant « La Guerre » et « La
Paix ». Pour mieux souligner l’horreur de la guerre, il représente les combattants à l’arrièreplan par des formes géométriques et des figures simplifiées ; son œuvre témoigne ainsi de la
même expressivité que celle qui anime le cheval de Troie.
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