Le Couvent - Reves de femme

Transcription

Le Couvent - Reves de femme
Anak Drakken - Le Couvent
(Dessin de couverture: Preston)
I. Douce rencontre
- Voici votre cellule, soeur Diane; vous la partagerez avec
soeur Nathalie.
La mère supérieure s'effaça pour laisser la nouvelle
arrivante examiner la petite pièce qui s'offrait à elle. La mine
renfrognée - ses parents l'avaient forcée à entrer au couvent dans
l'espoir de l'assagir - Diane entra dans la pièce, sans dire un mot.
Trois lits constituaient tout le mobilier de la chambre; l'un
resterait inoccupé. La porte se referma derrière elle et elle se
retrouva seule avec soeur Nathalie. Celle-ci leva un regard timide
en direction de Diane.
- Bienvenue à toi, soeur Diane, dit-elle.
Cette dernière la dévisagea sans mot dire. Elle aurait été
mignonne sans cet austère uniforme - une ample bure de toile
écrue qui masquaient complètement les formes, serrée à la taille
par trois tours d'une corde nouée sur le devant selon une structure
particulière, une coiffe en forme de pot retourné recouvert d'un
voile noir descendant jusqu'aux épaules, des sandalettes qu'il
fallait patiemment lacer autour des mollets et qui laissaient les
pieds glacés. Et dire qu'elle en était elle-même affublée. Elle fit
toutefois un effort pour être aimable. Soeur Nathalie n'était pour
rien dans ses malheurs et il valait mieux s'en faire une amie.
Les deux jeunes femmes firent connaissance jusqu'à l'heure
du souper. Celui-ci se déroula en silence; il fut suivi par l'office
du soir, puis les religieuses regagnèrent leurs cellules.
Diane trouva sous son oreiller une chemise de nuit: le
second et dernier élément de sa garde-robe! Elle se changea en
silence. Du coin de l’oeil, elle observa sa compagne faire de
même. Décidément, elle avait un beau corps, bien proportionné,
une peau fine et douce, des seins fiers et fermes.
- Quel âge as-tu? lui demanda-t-elle.
- Dix-sept ans, répondit-elle, je suis ici depuis mes huit
ans... Et toi?
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Anak Drakken - Le Couvent
- Dix-sept ans aussi, mais jusqu'à maintenant, j'ai toujours
vécu hors du couvent.
- Je ne suis jamais sortie depuis et j'ai de la peine à me
souvenir du monde extérieur. Ce doit être bizarre de porter un
autre habit que cette tunique et cette coiffe, de rencontrer une
foule de gens différents et... des hommes.
- Vous n'en voyez jamais, ici? demanda Diane.
- Jamais! je ne suis même pas sûre de me souvenir à quoi
ils ressemblent.
Diane devint songeuse. Tout en devisant, les deux jeunes
filles s'étaient glissées sous les draps.
- Il est temps de dormir, maintenant, dit Nathalie en
bâillant. Elle éteignit la bougie et la pièce fut plongée dans la
pénombre, provoquée par l'éclat de la lune.
Nathalie eut de la peine à trouver le sommeil. Cette
évocation des hommes l'avait troublée et elle resta longtemps
immobile dans son lit, les yeux grands ouverts. Elle essayait de
se souvenir de ceux qu'elle avait vus. C'étaient alors des enfants
de son âge; les adultes, elle n'y faisait pas tellement attention;
mais ils étaient différents... elle se les rappelait de manière floue
et ces images la troublaient d'une étonnante façon; elle se mit à
transpirer, son corps était parcouru d'étranges frissons et une fine
sueur se mit à perler sur sa peau...
Elle entendit tout à coup Diane se retourner dans son lit
pour se mettre sur le dos, jambes fléchies. Il lui sembla bientôt
percevoir un léger bruit, presque inaudible, de frottement de
tissu. Interloquée, Nathalie concentra tous ses sens sur sa voisine
et il lui sembla distinguer un léger mouvement sous les
couvertures. Diane avait la tête renversée en arrière, les yeux miclos, les lèvres entrouvertes. Son souffle se fit saccadé, puis
haletant. Elle vit briller une perle de sueur sur son front. Nathalie
ne comprenait rien au comportement étrange de sa voisine, mais
cela accrut encore ses sensations. Finalement, n'y tenant plus, elle
chuchota:
- Diane? Qu'est-ce qui se passe? tu vas bien?
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Anak Drakken - Le Couvent
La jeune femme sursauta, et étendit d'un coup ses jambes.
Elle se tourna vers Nathalie et, après une profonde inspiration
demanda:
- Tu ne dormais pas?
- Non, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je me sens
bizarre... mais toi, ça va? Qu'est-ce que tu faisais?
- C'est notre conversation au sujet des hommes qui t'a
troublée? demanda-t-elle sans répondre.
- Euh... oui, hésita Nathalie; Il lui semblait que cette
conversation à voix basse avait quelque chose de malsain.
Comment tu as deviné?
- J'ai ressenti la même impression... mais je sais comment
la calmer! répondit Diane avec un air entendu.
- Qu'est ce que tu veux dire? murmura Nathalie, de plus en
plus mal à l'aise, mais de plus en plus intéressée.
- Tu sais, on peut très bien se passer des hommes...
- Je sais bien, cela fait bientôt dix ans que je n'en ai pas
vu...
- Je ne crois pas que nous parlons de la même chose.
Il y eut un silence, puis Diane reprit la parole:
- Ce... malaise, tu ne l'avais jamais ressenti auparavant?
- Je ne crois pas... enfin, si, mais jamais aussi fort.
- Je vais te montrer quelque chose!
Et sur ces mots, Nathalie vit Diane se redresser et sortir de
son lit pour venir s'asseoir sur le sien. Elle ne put retenir un
tremblement.
- Qu... quoi? bredouilla-t-elle.
- Chut! ferme les yeux!
Nathalie, vaguement inquiète, obtempéra. Diane, d'un
ample mouvement, rabattit la couverture en arrière, dévoilant la
jeune fille; sa chemise de nuit chiffonnée était troussée autour de
sa taille, de sorte que le triangle sombre de son pubis était
découvert. Nathalie ouvrit des yeux immenses et ses mains se
portèrent à son vêtement pour le tirer nerveusement sur ses
cuisses.
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Anak Drakken - Le Couvent
- Qu'est-ce que tu fais? dit-elle d'une voix tremblante. Son
trouble était de plus en plus grand. Il lui semblait que les
battements de son coeur ébranlaient tout le couvent.
- Chut! je t'ai dit de garder les yeux fermés. Voilà! ne les
rouvre plus maintenant. Détends-toi... lààà! c'est mieux; ne
tremble donc pas autant... maintenant détends tes mains, lâche
cette chemise... croise tes mains derrière ta nuque (Nathalie sentit
Diane lui relever les bras vers sa tête)... voilà! ne décroise les
doigts sous aucun prétexte maintenant...
Nathalie sentit que Diane montait sur le lit et s'agenouillait
à la hauteur de ses genoux. Une main douce saisit sa cheville
droite, tandis qu'une autre se glissait sous son genou droit. Sa
jambe droite fut écartée de l'autre jusqu'à ce que son pied vînt en
contact avec le mur. Diane s'agenouilla alors entre ses genoux,
écartant encore la jambe gauche. Nathalie remarqua qu'elle
retenait sa respiration. Elle n'osait ouvrir les yeux, n'osait faire un
geste ou même dire un mot. Les mains douces effleurèrent ses
cuisses et elle tressauta!
- Détends-toi... laisse-toi aller, lui murmura la voix de
Diane.
Cette dernière remonta le pan de sa chemise de nuit qu'elle
venait de tirer vers le bas, dévoilant à nouveau son bas-ventre.
Nathalie voulut serrer les cuisses, mais ses genoux se heurtèrent
aux jambes de Diane. Elle n'osait décroiser les doigts. Sa
respiration s'accéléra. Il y eut un contact sur ses genoux et tous
ses muscles se crispèrent. Les mains de sa compagne venaient de
s'y poser. Elles y restèrent un moment, immobiles... Nathalie se
détendit un peu. Les mains, douces, légères, commencèrent à
glisser sur sa peau, remontant la cuisse lentement. Cette caresse
procurait des sensations violentes dans son corps. Son cerveau
était vide, sa bouche sèche, ses paumes moites.
Les doigts de Diane passèrent les crêtes iliaques et vinrent
se croiser sur son ventre y traçant de délicates arabesques qui
arrachaient des frémissements de plus en plus fort à la jeune
religieuse. Lentement, par mille détours, les doigts remontèrent le
long du torse brûlant de Nathalie, retroussant de plus en plus la
chemise. Ils s'insinuèrent sous l'étoffe et montèrent de plus en
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Anak Drakken - Le Couvent
plus haut. Ils parvinrent à la base de ses seins fermement dressés
malgré sa position horizontale. Ils se faufilèrent entre eux, les
contournèrent, revinrent en dessous, leur tournèrent autour en
une danse de plus en plus rapide. Soudain, l'un d'eux s'enhardit et
commença à escalader la petite colline de chair en décrivant une
lente et glissante spirale. Nathalie retint sa respiration. Le doigt
était presque en haut... et soudain il redescendit. Nathalie en
ressentit une sorte de soulagement en même temps qu'une
profonde frustration...
Ils reprirent leur sarabande infernale. Puis les doigts
osèrent remonter les seins. Les deux en même temps cette fois,
chacun sur le sien... Nathalie sentit les spirales se resserrer de
plus en plus... et de plus en plus lentement. Et soudain, les doigts
se jetèrent sur les mamelons, turgescents à exploser sous la
tension qui les animait... Nathalie eut l'impression que des éclairs
de plaisir parcouraient et électrisaient son corps, rayonnant de la
pointe de ses seins; elle ne put retenir un cri bref.
Diane sursauta et se redressa brusquement. Il se passa
quelques secondes, puis elle se pencha à nouveau sur elle. Elle
prit le bord de sa chemise, remontée jusque sous ses seins, le
roula rapidement en un petit polochon et le tira vers le haut,
dénudant la poitrine tendue vers le ciel.
- Mords ça... comme ça tes cris seront étouffés.
Nathalie pris le rouleau de tissu entre ses dents.
Diane reprit ses caresses, agaçant la pointe de ses seins, ce
qui déclenchait à chaque attouchement des ondes de plaisir au
travers de son corps. Puis, ses doigts redescendirent en
virevoltant. Ils regagnèrent les genoux. La tension descendit d'un
cran. Ils glissèrent sur la partie interne de ses cuisses et se mirent
à remonter lentement en serpentant sur la peau fragile. La tension
se remit à augmenter. Les doigts atteignirent le triangle bouclé.
Ils écartèrent les délicates lames de peau et remontèrent jusqu'à la
petite crêtes de chair, turgescente, luisante d'humidité.
Nathalie aurait voulu resserrer ses cuisses, mais elle ne
pouvait plus se passer de ces caresses affolantes, elle s'abandonna
complètement aux mains diaboliquement douces et habiles de sa
compagne. Elle les sentit l'explorer au coeur de son intimité et
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elle en ressentit de telles sensations qu'elle dut mordre de toutes
ses forces dans le tissu pour ne pas gémir.
Diane se pencha en avant. Nathalie sentit son haleine
chaude souffler contre son ventre, son nez farfouiller dans ses
poils bouclés. Son épaisse chevelure rousse se répandit sur ses
cuisses. Et soudain, le contact humide de sa langue se posa sur le
point névralgique et se mit à tournoyer, entraînant la jeune nonne
dans une spirale de plaisir qui la fit gémir dans son bâillon
improvisé. Automatiquement, ses reins se mirent à onduler, de
plus en plus vite, de plus en plus frénétiquement et soudain, elle
cria son bonheur en emprisonnant la tête de sa partenaire entre
ses cuisses tétanisées.
Elle se redressa et attendit que l'extase de sa partenaire se
fût un peu calmée et lui murmura:
- Tu as aimé? Mais attends, on peut faire mieux...
Elle fit alors passer sa chemise de nuit par dessus sa tête et
enjamba Nathalie. Elle s'agenouilla de part et d'autre de sa tête et
se pencha en avant jusqu'à ce que ses seins entrassent en contact
avec la peau de son ventre.
- Fais comme moi! murmura-t-elle avant d'enfouir à
nouveau son visage dans les poils bouclés de sa partenaire.
Nathalie voyait et sentait le sexe roux et salivant de Diane
à quelques centimètres de son visage. Elle hésitait... Mais bientôt,
des ondes de plaisirs se remirent à rayonner de son clitoris sous
l'action d'une langue industrieuse et toutes ses inhibitions
tombèrent. Elle empoigna les fesses rondes et blanches de sa
partenaire et plongea son visage dans les poils roux. Lorsque
Diane enfouit son index et son majeur dans son vagin et les y fit
aller et venir, elle l'imita et, ensemble, elles escaladèrent les
pentes du plaisir jusqu'à ce que l'ivresse de l'altitude les fit
mutuellement s'étreindre spasmodiquement et rouler sur les draps
moites de leur sueur. En nage, Diane remit sa chemise de nuit et
regagna son lit. Elle se souhaitèrent bonne nuit avec tendresse.
Finalement, la vie au couvent n'est pas si désagréable se dit-elle
avant de sombrer dans un sommeil bienheureux.
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Anak Drakken - Le Couvent
II. La nouvelle venue
Le lendemain, les deux nouvelles amies ne se quittèrent
pas pour la plus grande joie de leurs supérieures qui se
félicitaient de voir cette brebis égarée rejoindre si vite et avec tant
de plaisir le troupeau du Seigneur. Mais les deux soeurs avaient
hâte de se retrouver le soir dans l'intimité de leur cellule.
Elles passèrent deux semaines idylliques, d'autant plus que
Diane avait eu une idée formidable: le troisième soir, elle avait
sorti de sous sa bure deux cierges qu'elle s'était mise à retailler
avec application; elle en arrondi les extrémités, sculpta des
cannelures sur leur hampe. Lorsqu'elle eut montré à sa compagne
comment s'en servir, leur bonheur atteignit des hauteurs inouïes...
Mais le Seigneur se chargea de remettre sur le droit chemin
ses fidèles égarées en leur envoyant des pluies surabondantes.
Des infiltrations d'eau se firent dans l'aile Sud du couvent, ce qui
obligea toutes les soeurs et les novices qui y logeaient à
déménager. La mère supérieure les répartit dans les cellules de
l'aile Nord et c'est ainsi que soeur Suzanne se retrouva assignée à
celle de nos deux pécheresses.
L'épreuve fut très dure pour les deux amies. Elles tentèrent
bien d'assouvir leur désir en se caressant elle-même, mais après
les délices passés, ces expédients semblaient bien fades et les
cierges modifiés qu'elles cachaient sous leur matelas avaient
perdu toute leur magie... Durant le jour, elles ne cessaient de se
frôler, de se peloter dès qu'elles étaient seules; durant les messes,
elles s'asseyaient tout au fond et se caressaient intimement pardessous leurs amples bures. Mais cela ne faisait qu'accroître leur
désir.
Au bout d'une longue semaine, n'y tenant plus, elles
allèrent demander à la supérieure où en étaient les réparations de
l'aile Sud.
- Mes pauvres filles, nous avons commencé à récolter les
fonds pour payer les réparations, mais nous sommes bien
pauvres, hélas. Priez pour que nos paroissiens se montrent
généreux et prenez cette épreuve de notre Seigneur du bon côté
en pensant qu'elle resserre les liens de notre communauté...
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Anak Drakken - Le Couvent
Les deux novices étaient désespérées. Il faudrait des mois,
voire des années avant que soeur Suzanne réintègre sa cellule. Il
fallait agir!
Elles commencèrent à se montrer désagréables et
mesquines envers leur compagne de chambre pour la pousser à
demander elle-même son changement de chambre. Et c'est ce
qu'elle fit au bout d'une semaine interminable, sous le prétexte
d'incompatibilité de caractère. Mais la mère supérieure lui
répondit qu'il n'y avait pas de chambre libre, qu'elle devait
accepter avec résignation les épreuves du ciel et qu'elle devait
aimer son prochain comme elle-même.
Leur manoeuvre avait seulement réussi à s'attirer l'inimitié
de soeur Suzanne. Il fallait changer de méthode. C'est ainsi que
ce soir là, elles attendirent patiemment que leur co-chambrière se
fût endormie. Lorsque Diane fut certaine de son sommeil, elle
rejoignit la couche de son amie et se glissa sous ses draps, tête la
première. Et bientôt, elles oublièrent tous leurs tracas, voguant
sur la mer du plaisir, laissant la marée monter en elle, bouillonner
dans leurs corps enlacés, tourbillonner pour bientôt éclater en un
geyser de...
- Qu'est-ce que vous faites tous les deux? C'était la voix de
Suzanne qui venait d'éclater dans le silence et qui transformait le
bouillonnement de leur plaisir en un bain d'eau glacée! Diane, la
tête sous les draps ne pouvait rien voir, mais elle sentait que les
couvertures avaient glissé et que son postérieur était à l'air libre.
Quant à Nathalie, tétanisée, une sueur froide dégoulinant le long
de son échine, elle tentait d'émerger d'entre les cuisses de sa
partenaire pour jauger la situation.
Diane se redressa, achevant de défaire le lit et dévoilant le
corps nu de Nathalie dont la chemise était retroussée sous les
aisselles. Un fil de salive reliait son menton aux poils moites du
sexe de son amie.
Soeur Suzanne se tenait debout devant elles, pieds nus,
échevelée. Les pointes de ses seins étaient tendus sous la toile de
sa chemise de nuit, révélant qu'elle n'était pas insensible à la
situation. C'est d'autant plus dangereux, se dit Diane.
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Anak Drakken - Le Couvent
- Je vais vous dénoncer à la mère supérieure, chuchota-telle, et c'est la crypte qui vous attend.
Il était impossible de nier l'évidence, d'autant plus que la
novice les regardait peut-être depuis un bon moment. Diane tenta
le tout pour le tout. Elle tendit sa main droite, enserra un sein de
soeur Suzanne et caressa du pouce son mamelon érigé.
- Ecoute, dit-elle en minaudant, on peut peut-être
s'entendre toutes les trois..
- Lâche-moi, Succube! se récria-t-elle en se dégageant d'un
mouvement brusque. Et, s'asseyant sur son lit, elle se mit à lacer
ses sandales dans la ferme intention d'aller chercher la mère
supérieure.
Diane, rouge de fureur, bondit sur elle. En la tirant par les
cheveux et la jeta à terre sur le dos, planta un genou entre ses
seins et serra sa gorge entre ses doigts. Complètement surprise
par la soudaineté de l'attaque, soeur Suzanne tirait nerveusement
sur sa chemise de nuit pour couvrir son bas-ventre que sa chute
avait découvert. Avant qu'elle ait le temps de refermer ses
cuisses, Nathalie eut le temps d'apercevoir le haut de ses cuisses
couvert de ses liquides féminins.
- Ecoute-moi bien maintenant espèce de salope! menaça
Diane. Si tu quitte cette chambre, je te casse la gueule, je
t'arrache les yeux, je te coupe les seins, je te... je te... T'as bien
compris?
Terrorisée par le regard fou de Diane, le dos glacé par la
peur et par le sol froid, soeur Suzanne fit oui de la tête en
tremblant. La rousse novice relâcha son étreinte et se releva.
Soeur Suzanne se mit à genoux en massant son entre-seins
endolori.
- Maintenant, Sainte Nitouche, tu vas te recoucher et t'avise
plus de t'occuper de nos oignons!
Suzanne obtempéra, se tourna contre le mur et ne fit plus le
moindre mouvement. Diane s'étendit au côté de Nathalie et elles
restèrent un moment immobiles pour se calmer. Lorsque la
tension fut retombée, elles reprirent leurs caresses, sans plus
s'inquiéter de réveiller leur camarade imposée, sures qu'elle
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Anak Drakken - Le Couvent
n'oserait plus les déranger. C'était quand même plus agréable que
de devoir s'enlacer sous les draps où l'on étouffait...
Peu à peu, les derniers signes de nervosité furent noyés
sous leur plaisir et le flux inexorable reprit son ascension. La
marée montante s'engouffra dans l'estuaire profond de leur désir
et les vagues de plus en plus hautes se mirent à frapper contre le
barrage de l'orgasme. Un tsunami gigantesque allait bientôt le
faire voler en éclat...
Griiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnn!
En un instant, un froid polaire figea l'océan de leur
bonheur en une banquise glaciale! La porte de la chambre avait
émis son grincement caractéristique. Diane se redressa par
réflexe et manqua étouffer sa complice entre ses fesses
plantureuses.
Soeur Suzanne se tenait à côté de la porte, la main sur la
poignée, prête à aller trouver, pieds nus malgré le sol glacé, la
mère supérieure. Sans ces gonds salvateurs, les deux amantes ne
se seraient aperçues de rien.
Suzanne s'élança par l'entrebâillement de la porte. Diane se
lança à ses trousses, nue comme un ver. En un rien de temps elle
l'eut rattrapée et, se jetant dans ses jambes, la plaqua au sol. En
un tournemain elle lui infligea une clef de bras, empoigna ses
cheveux noirs et la ramena ainsi dans leur cellule. Soeur Suzanne
grimaçait de douleur, paralysée par la prise de la diabolique
rouquine; ses jambes tremblaient, de peur ou de froid.
- Passe-moi les cordes de nos bures, demanda Diane à son
amie.
Nathalie récupéra les trois cordes; en tout, il devait bien y
en avoir six mètres.
- Et maintenant, reprit Diane, je vais t'empêcher de courir
vers ta mère supérieure chérie.
Elle lui retira sa chemise de nuit et l'utilisa pour la
bâillonner. Puis, au moyen de l'une des trois cordes, elle lui ligota
les poignets et les bras jusqu'au coude l'un contre l'autre dans son
dos, lui faisant ainsi bomber le torse. Elle la coucha à plat ventre
sur le sol glacé de la cellule et attacha ses chevilles aux pieds de
son lit, lui écartelant ainsi les jambes. Finalement, elle serra la
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Anak Drakken - Le Couvent
base de ses seins dans deux tours de corde chacun, comprimant
les glandes vers l'avant, et attacha le restant de corde au sommier,
de façon à lui maintenir le torse dressé à la verticale; sa tête
arrivait ainsi au niveau du matelas de Nathalie, à vingt
centimètres du bord. Pour parachever son supplice, Diane
enfonça le plus loin possible le manche du petit balai de leur
chambre dans son sexe. Les yeux écarquillés, percluse de
douleurs multiples, soeur Suzanne était terrorisée, furieuse, mais
totalement impuissante. Elle crispait les muscles de ses jambes et
de ses bras, mais ne parvenait pas à faire le moindre mouvement.
Ses seins pulpeux étranglés par la corde se veinaient de bleu, ses
orteils fouaillaient la poussière, le balai était agité de
frémissements qui montraient la nervosité de ses muscles
intérieurs.
Nathalie, qui avait aidé sa compagne à ficeler l'importune,
ne put s'empêcher de caresser ses seins déformés en noisettes,
puis ses fesses qui se crispaient et se décrispaient
spasmodiquement. Elle se pencha entre les cuisses écartelées et
remua un peu le balai, arrachant des gémissements étouffés à la
prisonnière.
- C'est marrant, dit-elle, son clitoris est plaqué contre le
sol; ça devrait refroidir son ardeur, rigola-t-elle en sentant le froid
lui glacer la plante des pieds.
- Ca m'a toute excitée de la ligoter comme cela, répondit
Diane si on reprenait ce que nous avions commencé?
- D'abord, j'aimerais m'assurer que cette Sainte Nitouche
n'en perdra pas une miette.
Elle tira la tête de soeur Suzanne en arrière et attacha ses
cheveux à la corde qui brêlait ses coudes, lui tirant ainsi la tête en
arrière et l'obligeant à regarder le lit de Nathalie.
Les deux amies s'installèrent sur le lit et reprirent leurs
ébats avec encore plus de ferveur. Elles sortirent même leurs
cierges de leur cachette. Tout en se caressant, elles lançaient de
fréquents regards sur soeur Suzanne, qui luttait férocement contre
ses liens, malgré toutes les souffrances qu'elle ressentait. Dans un
mouvement plus ou moins contrôlé, Nathalie appuya la plante
moite de plaisir de son pied dans la figure de la novice
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immobilisée et le contact de sa peau glacée lui fournit un regain
d'excitation. Quant à Diane, tout en faisant aller et venir son
cierge d'une main, elle triturait les seins gonflés à bloc de leur
prisonnière dont le visage grimaçant se trouvait à quelques
centimètres du sien.
Lorsque le maelström eut enfoncé tous les barrages, Diane
se redressa haletante et vint plaquer son sexe humide contre le
nez et les yeux de la noiraude, l'inondant de salive et de
sécrétions. Le contact la propulsa derechef vers de nouveaux
sommets.
Epuisées mais heureuses, les deux amies se rhabillèrent.
- On la laisse comme ça? proposa Nathalie.
- Non, elle ne va pas fermer l’oeil de la nuit et elle risque
de tomber malade. On va la ligoter dans son lit.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Profitant du fait que les crampes
engendrées par sa position douloureuse avaient presque paralysé
soeur Suzanne, elles la religotèrent, chevilles rassemblées et
attachées aux barreaux du pied du lit, poignets liés ensembles à
ceux de la tête. Elles vérifièrent qu'elle ne pourrait pas ôter son
bâillon avec ses mains et la recouvrirent des couvertures.
Elles s'endormirent alors du sommeil du juste, tandis que
Suzanne se tortillait dans ses draps, cherchant une position
confortable.
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Anak Drakken - Le Couvent
III. Mortification
La cloche les réveilla au matin. Soeur Suzanne s'était
tellement tortillée que les draps étaient tombés sur le sol et qu'elle
gisait complètement nue sur sa couche. Elle était gelée. Diane se
leva en sifflotant. Elle vint s'agenouiller sur le ventre de la
prisonnière.
- Je vais te libérer, mais je te préviens, si tu racontes à qui
que ce soit ce qui s'est passé cette nuit, ce que tu as subi ne sera
que de la rigolade en comparaison de ce qu'on te fera!...
Et elle libéra soeur Suzanne. Toutes trois se rhabillèrent et
se rendirent aux matines pour la messe du matin.
Après le déjeuner, nos deux espiègles virent avec
inquiétude soeur Suzanne parler avec la mère supérieure et s'en
aller avec elle dans son bureau.
- La salope! grommela Diane. Elle va tout raconter. Mais
elle ne perd rien pour attendre; on va le lui faire regretter...
Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes dans le bureau de
la supérieure, soeur Suzanne lui raconta toute la nuit, ajoutant
encore d'autres méfaits pour accabler ses deux ennemies.
La mère supérieure soupira.
- Soeur Suzanne, je sais que vous ne vous plaisez pas dans
cette cellule, mais je trouve parfaitement ignoble d'inventer
toutes ces horreurs pour traîner dans la boue nos soeurs les plus
gaies et les plus assidues à la prière - nos deux agnelles se
retiraient en effet souvent dans le cloître, prétendument pour s'y
recueillir, mais en fait pour s'y livrer à des attouchements
coupables, amuse-gueule leur ouvrant l'appétit avant le festin du
soir. La médisance est un péché que vous expierez en observant
le silence jusqu'à demain matin et en passant la nuit à plat ventre
sur le sol de l'église, bras en croix pour prier notre Seigneur de
pardonner votre égarement.
Soeur Suzanne en resta bouche bée.
- Mais, ma mère, je vous...
- Le voeu de silence prend effet immédiatement et toute
enfreinte sera punie, ma fille!
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Anak Drakken - Le Couvent
Soeur Suzanne se retira, la tête basse. Diane et Nathalie,
qui guettaient sa sortie de loin, sentirent un grand poids se
soulever de leurs épaules en voyant sa mine déconfite; lorsqu'elle
referma son voile devant son visage en signe de pénitence, elles
ne purent s'empêcher d'éclater de rire. En passant à côté d'elles, la
silencieuse leur lança un regard noir.
Le soir, Soeur Suzanne se rendit à l'église, retira ses
chaussures et s'étendit à plat ventre devant l'autel, jambes jointes,
bras en croix et s'apprêta à passer sa seconde nuit blanche. Elle
entendit des pas dans son dos. La Règle lui interdisait de bouger
tant que la Mère supérieure ne l'aurait pas délivrée de son voeu
de pénitence et elle n'osa pas se retourner pour voir qui arrivait.
Ca pouvait être n'importe qui...
- Alors Soeur Suzanne, s'exclama la voix de Diane, on
commence à prendre goût au sol dur et froid? Vous êtes sur la
voie de la sainteté.
- Mais vous oubliez de vous mortifier, ma chère soeur,
ajouta Nathalie; heureusement, je suis là pour vous infliger votre
martyr.
Et d'un geste preste elle lui releva sa bure, dévoilant son
petit derrière rebondi - nu car la Règle interdisait le port de tout
autre vêtement que la bure, le voile et les sandalettes (c'était
certainement un oubli de la sainte fondatrice, mais il fallait
appliquer ses commandements à la lettre). D'un mouvement de
pied elle lui écarta les genoux, s'agenouilla entre eux,
l'empêchant de les réunir à nouveau et planta vivement un gros
cierge de cinq centimètres de diamètre dans son sexe découvert.
Ce viol inattendu lui arracha un gémissement de douleur. Mais
déjà, Nathalie s'était relevée et avait rabattu la bure sur ses
jambes.
- Bonne nuit, ma chère soeur. Et puisse le Seigneur
pardonner vos péchés, lui lancèrent-elles en regagnant leur
cellule.
Les muscles de la pénitente se crispèrent de rage
impuissante, mais elle n'osa pas bouger. Les élancements qui
provenaient de son sexe distendu rendaient sa position, qui n'était
déjà guère confortable, particulièrement pénible. Elle se mit à
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contracter frénétiquement ses muscles intérieurs pour tenter
d'éjecter l'objet importun, mais celui-ci était trop gros et trop
profondément enfoncé. Le sol dur lui perçait le corps de douleurs
et le froid traversait lentement sa bure pour lui congeler le ventre
et les seins; ses pieds nus étaient déjà complètement gelés.
Tremblotante de froid, se tortillant faiblement pour
changer de points d'appui, le bas-ventre au supplice, la jeune
novice avait de plus en plus de peine à supporter sa pénitence.
N'y tenant plus, elle se tourna sur le flanc et enfouit une main
tremblante entre ses cuisses pour en retirer le cierge qui la violait.
- Je vous y prends, soeur Suzanne! Ne savez-vous pas
qu'en pénitence vous n'avez pas le droit de bouger tant que je
vous ai pas libérée? Et encore moins pour vous livrer à je ne sais
quel vice que votre esprit diabolique peut imaginer! Je prolonge
votre voeu de silence de 24 heures et vous passerez la nuit
prochaine ici!
A peine la voix avait-elle éclaté que soeur Suzanne s'était
remise en position. Elle était morte de rage et de honte; il avait
fallu que la supérieure vienne la contrôler discrètement juste au
mauvais moment! Et maintenant, dans sa hâte de se remettre en
position, elle avait mal remis sa bure sous elle de sorte que des
plis appuyaient désagréablement contre sa poitrine; sans compter
que ses jambes nues reposaient désormais à même la molasse
glaciale. Mais jamais elle n'oserait quitter sa position une seconde
fois. Elle se plongea dans la prière pour essayer d'oublier ses
souffrances, mais Dieu semblait lui bouder...
Lorsque la Supérieure vint la relever pour les matines, elle
était congelée et complètement percluse. Elle eut de la peine à
gagner sa place et à s'y asseoir. Discrètement, elle retira le cierge
pendant un psaume pour ne pas que l'on remarquât ses
gémissements de douleur. Elle surprit le regard moqueur de ses
deux ennemies. Elle n'osait pas aller dénoncer leur méfait à la
mère supérieure de peur qu'elle ne la crût pas - d'autant qu'elle
était encore sous le voeu de silence - mais elles ne perdaient rien
pour attendre...
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Anak Drakken - Le Couvent
Un mot avait intrigué Diane dans la menace qu'avait
proférée l'autre soir soeur Suzanne: la crypte. Elle s'en enquit
auprès de Nathalie qui s'empressa de l'éclairer:
- Il s'agit d'une ancienne chapelle qui se trouve au-dessous
du couvent. Elle n'est plus utilisée (enfin, je crois), mais, il y une
dizaine d'année c'est là que l'on emprisonnait les soeurs
récalcitrantes; mais cela fait longtemps que personne n'y met plus
les pieds. Venez, je vais vous la montrer.
Elle la conduisit dans la chapelle et de là empruntèrent un
escalier en colimaçon qui les fit descendre au sous-sol. Après
avoir ouvert une lourde porte de chêne noirci, elles débouchèrent
dans la crypte. C'était vraiment un endroit lugubre et glacial.
L'humidité suintait des murs et du plafond, des flaques stagnaient
sur le sol inégal, le salpêtre couvrait les parois et les épaisses
colonnes romanes. Des cages, des chaînes, des pièces de bois
vermoulues et tout un bric-à-brac d'objets étranges jonchaient le
sol. Les absidioles, fermées par des grilles, avaient été
transformées en cachots. Nathalie frissonna de froid et de dégoût
mais elle dut tirer son amie par la main car celle-ci semblait
apprécier ce sinistre lieu; un sourire trouble pointait sur ses
lèvres.
Le soir, Diane et Nathalie revinrent trouver la pénitente
dans la chapelle et remirent en place un nouveau cierge du même
gabarit que le précédent. En outre, elles en enfoncèrent un second
dans son anus. Et une nouvelle nuit de souffrance commença
pour l'innocente Suzanne.
Cette fois, malgré la douleur et le froid, elle ne bougea pas,
si bien qu'au matin, la Supérieure la délivra enfin de sa pénitence.
- Et j'espère que vous en avez tiré une bonne leçon lui ditelle.
- Nous aussi, nous l'espérons, lui murmura au passage
Diane.
Au soir, elles se retrouvèrent à nouveau toutes les trois
dans leur cellule. Une atmosphère glaciale régnait, mais les deux
péronnelles feignaient ne pas s'en apercevoir. Soeur Suzanne
retira sa bure. Elle était épuisée par ses trois nuits blanches et
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Anak Drakken - Le Couvent
aspirait à une bonne nuit dans un vrai lit. Mais, à peine avait-elle
fait glisser à terre son vêtement, que Diane bondit sur elle et le
jeta sur les dalles, à plat ventre, nue sur le sol glacé. Elle lui
planta un genou dans les reins et lui tira la tête en arrière par les
cheveux.
- Je t'avais pourtant prévenue de ne pas tout raconter à la
Supérieure! Tu vas payer ta désobéissance.
Suzanne tenta de se débattre, mais, percluse de crampes
par trois nuits inconfortables, fatiguée et de toute manière plus
faible que son adversaire, elle ne réussit pas à se dégager. Les
deux novices la ligotèrent rapidement: chevilles et genoux
rassemblés, poignets brêlés dans son dos, chemise de nuit entre
les dents. Elles attachèrent alors la troisième corde au lien de ses
chevilles, ouvrirent la petite fenêtre du soupirail haut perché de la
pièce et la firent passer derrière un barreau; elles la hissèrent et la
noiraude se retrouva suspendue par les pieds, ceux-ci dépassant
par le soupirail dans l'air glacial de l'extérieur; Nathalie la tira
alors par les cheveux pour lui arquer le buste en arrière pendant
que Diane lui ligotait les seins avec le restant de corde de la
même façon que trois soirs auparavant. Lorsque ce fut terminé,
Suzanne se retrouva pendue contre le mur, le buste à
l'horizontale, ses seins globuleux tendus vers le bas. Juste audessous d'elle se trouvait son lit.
C'est sur ce lit que les deux coquines entreprirent de
s'ébattre. Les cheveux noirs, le visage et les seins de leur
prisonnière les caressaient et avivaient leurs sensations. Gelée et
atrocement suppliciée, Suzanne sanglotait doucement dans son
bâillon, tandis que les deux jeunes femmes lui pétrissaient ses
seins douloureux.
A un moment, Diane ressentit un tel plaisir qu'elle
empoigna les deux seins qui pendaient devant elle et se hissa en
s'agrippant à la peau glacée de la novice, tandis que Nathalie
suçotait de plus belle son entrejambes dégoulinant de plaisir. Elle
termina son ascension en crochant ses mains dans son vagin et
dans ses fesses et en s'y suspendant de tout son poids. C'est là
que, son corps brûlant plaqué contre celui glacé de sa victime, se
secouant spasmodiquement, elle atteignit le summum du plaisir,
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Anak Drakken - Le Couvent
tandis que Nathalie assouvissait le sien en pétrissant les seins
étranglés. Suzanne, livrée impuissante aux griffes de ces deux
vicieuses, étouffait sa rage et sa douleur dans son bâillon qu'elle
triturait entre ses dents.
Epuisées de plaisir, les deux novices se rajustèrent et
dépendirent Suzanne.
- Rassurez-vous soeur Suzanne, nous n'allons pas entraver
votre route vers la sainteté, lui dit Diane d'une voix doucereuse.
Votre martyr doit continuer.
Elles la détachèrent donc. Suzanne tomba sur le sol, les
membres parcourut de fourmillements qui la laissaient sans
forces. Ses deux ennemies purent alors lui lier les poignets
devant elle et la suspendre par ceux-ci aux barreaux du soupirail;
elles relièrent ses chevilles par une courte longueur de corde et
empalèrent dans son vagin le balai posé par terre, debout sur ses
poils. Les orteils tendus de la novice pouvait tout juste en toucher
le bois. Pour ne pas s'empaler complètement sur l'instrument,
Suzanne était obligée de se soulever par ses poignets attachés.
C'est ainsi attachée, frigorifiée dans le courant d'air, les
muscles des bras à demi tétanisés, le sexe douloureux, qu'elle
passa sa quatrième nuit blanche.
Le lendemain, lorsqu'elles la détachèrent, la malheureuse
s'effondra. Le froid, la fatigue, la douleur continue avaient eu
raison de sa santé et elle était tombée malade. Elle passa donc la
semaine suivante à l'infirmerie, pour le plus grand plaisir des
deux amies qui purent profiter tout leur saoul de leur cellule.
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Anak Drakken - Le Couvent
IV. La vengeance
Lorsqu'elle revint, soeur Suzanne était à nouveau en pleine
forme. Elle réintégra la cellule juste avant l'heure du coucher.
Diane s'approcha d'elle et la prévint:
- Ce soir, nous n'allons pas t'attacher, mais si tu nous y
forces, nous n'hésiterons pas à recommencer. Et n'essaie pas de
t'éclipser, tu le sais, la porte grince et en plus, je placerai mon lit
devant.
Suzanne ne répondit pas mais lui tourna le dos avec
mépris. Quelques minutes plus tard, les deux insatiables se
retrouvaient dans leur position favorite, tête-bêche, mais cette
fois Diane était en dessous, pour varier les plaisirs. Suzanne les
observait avec un mélange de dégoût et d'envie. Leurs corps
s'arquaient, se tordaient, leurs peaux se couvraient d'une fine
sueur et leurs respirations se faisaient rauques. Suzanne se surprit
à farfouiller dans les poils moites de son pubis.
L'excitation de ces deux femelles était à son comble. C'était
le moment pour mettre à exécution le plan qu'elle ruminait depuis
dix jours... Discrètement, elle se leva et tira de sous son oreiller
une longue corde à linge qu'elle s'était procurée. Elle s'approcha
tout doucement de ces deux femelles en rut et, soudain bondit
pour atterrir à califourchon sur le dos de Nathalie qui, elle,
écrasait maintenant de tout son poids Diane. La surprise fut
totale. En un clin d’oeil, Suzanne réussit à ligoter le poignet droit
de Diane - la plus dangereuse de ses deux adversaires - à un
barreau du lit, profitant de ce qu'elle essayait de se dégager de
sous le double poids qui lui pesait dessus. Le poignet gauche
suivit rapidement. Les deux femmes ruaient comme des juments
sauvages, mais Suzanne réussissait à se maintenir. Elle attrapa les
cheveux de Nathalie et les tira violemment en arrière, lui faisant
plier douloureusement la nuque. Paralysée de douleur, celle-ci ne
put rien faire pour empêcher son adversaire de se retourner sur
son dos et son poids mort immobilisait Diane qui secouait ses
jambes musclées dans tous les sens. Bientôt, Nathalie se retrouva
également attachée aux barreaux.
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Anak Drakken - Le Couvent
Suzanne put alors attacher les chevilles de Diane, achevant
de la rendre inoffensive, puis celles de Nathalie. Elle descendit
alors du lit pour contempler son travail. Les deux femmes se
tortillaient et tiraient sur les liens comme des enragées,
conscientes d'avoir été piégées. Diane se débattait également pour
respirer, écrasée sous sa partenaire qui, dans sa panique, la
bourrait de coups de coudes et de genoux.
- Alors mes chères soeurs... que dirait la mère supérieure si
elle vous trouvait dans cette position... Je crois que cette fois elle
me croirait... Mais auparavant, je vais un peu m'amuser!
Nathalie, à ces mots se mit à se débattre de plus belle.
Suzanne la bâillonna puis elle lui étrangla les seins comme on le
lui avait si souvent fait, arrachant des gémissements de douleur à
la jeune novice.
- Alors? qu'est-ce que ça fait d'être une sainte? ricana-telle.
Elle fit subir le même sort à la bouche et aux seins de
Diane qui, elle, se montra plus courageuse. Puis elle les attacha
ventre contre ventre au moyen de plusieurs tours de corde. Mais
celle dont elle voulait le plus se venger, c'était Diane... et pour le
moment elle était protégée sous sa partenaire. Il fallait les
retourner pour que la rouquine soit toute à sa disposition. Elle
attacha donc les chevilles de Diane aux poignets de Nathalie et
put de la sorte les libérer des barreaux; elle libéra de même les
mains de Diane et les pieds de Nathalie. Et elle put enfin les
retourner. C'est alors qu'elle réalisa avec horreur son oubli: dans
la pénombre, elle avait oublié d'attacher les poignets de Diane
aux chevilles de Nathalie, la maudite rousse était maintenant en
haut, c'est à dire plus libre de ses mouvements. Déjà, elle avait
empoigné sa chevelure noire et la secouait douloureusement
pendant que son autre main s'acharnait à détacher la corde qui la
collait à sa partenaire. Suzanne lui empoigna les deux poignets et
se mit à lutter pour les ramener vers les barreaux. Leurs muscles
se tendirent sous leurs peaux moites, leurs haleines se mêlèrent...
Mais Diane était plus forte et ses doigts avaient déjà détaché un
noeud.
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Anak Drakken - Le Couvent
- Sale pute! grogna Suzanne, si je te chope, je vais t'en
faire baver!
A ce moment, le regard de Diane se troubla, ses doigts
s'arrêtèrent de bouger; elle résista un moment puis sembla
presque se laisser faire. Nathalie avait senti le changement. Elle
se remit à se tortiller, à tirer sur ses liens, à agiter ses chevilles
libres, tout en poussant des gémissements, non plus de douleur,
mais d'encouragement, presque au bord de l'hystérie.
Suzanne s'étonna de ce brusque revirement, mais ne perdit
pas de temps. En un instant, elle avait attaché les poignets de
Diane aux montants du lit, bras largement écartés; les chevilles
de Nathalie suivirent. Suzanne planta alors le balai dans le vagin
inondé de miel de Diane et l'appuya contre le mur pour le bloquer
profondément dans le fourreau vivant. Les yeux de Diane
s'écarquillèrent de douleur, mais le trouble restait dans son
regard.
Suzanne vint alors s'asseoir sur le lit, juste devant le visage
de la rouquine, elle souleva un pan de sa chemise de nuit le prit
entre ses dents, dévoilant son pubis noir. Elle passa ses bras par
dessus les barreaux du lit, s'installant, pencha la tête en arrière et
se mit à frotter son clitoris contre le nez de Diane; elle le fit
coulisser entre les lèvres humides de son sexe, le planta dans
l'orifice du vagin, sentant l'ivresse du plaisir monter en elle. La
sève de Suzanne dégoulinait sur le visage de Diane. Lorsqu'enfin
elle explosa, elle lacéra de joie le dos nu de la rousse novice, dont
le regard semblait encore plus trouble qu'avant.
Elle rattacha les poignets de Nathalie aux barreaux, ainsi
que les chevilles de Diane, libéra leurs seins et désolidarisa leurs
torses et enfin retira leur bâillon. Elle sortit de leurs cachettes les
cierges sculptés et le planta dans le vagin de Nathalie et dans
l'anus de Diane - son sexe était encore occupé par le balai.
- Je crois que vous êtes fin prêtes pour la mère supérieure.
Sur ces mots, elle s'habilla et sortit de la cellule.
- Vite! il faut absolument se détacher avant qu'elle
revienne, dit Nathalie en tirant sur ses liens de toutes ses forces.
Mais Diane semblait étrangement amorphe. Le balai
enfoncé dans son sexe lui faisait souffrir le martyr mais elle se
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Anak Drakken - Le Couvent
mit soudain à caresser de sa langue le sexe humide de sa
partenaire.
- Qu'est-ce que tu fais? cria celle-ci. Ce n'est pas le
moment! Il faut se libérer.
La jeune fille se tortillait, mais écrasée sous sa compagne
elle ne pouvait pas grand chose; et c'était Diane la plus forte...
elle, réussirait peut-être à faire sauter ses liens.
- Si on ne se libère pas, nous allons être séparées et nous ne
pourrons plus jamais nous faire ça, alors attends un peu, je t'en
supplie.
Diane cessa ses caresses, comme réveillée et se remit à
tirer sur ses liens. Tous les muscles de son corps se tendirent à
craquer; la sueur se mit à sourdre de tous ses pores; des
tremblements convulsifs se mirent à l'agiter; Nathalie vit des
fibres lâcher dans la corde de sa cheville droite. L'espoir revint en
elle.
- Vas-y! Tu y es presque! Pense aux supplices de la crypte
qui nous attendent si tu échoues!
A ces mots, elle sentit tout le corps de Diane retomber,
inerte. Elle resta un moment immobile malgré les injonctions de
plus en plus hystériques de sa compagne terrorisée. Puis, elle
reprit ses caresses sur le clitoris de Nathalie.
- Noooon! Arrête! Ce n'est pas ça qu'il faut faire! Mais
qu'est ce que tu as? On dirait que tu veux y finir, dans la crypte!
Griiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnn!
- Je crois effectivement que c'est le sort qui vous attend!
La porte venait de s'ouvrir sur la mère supérieure qui
toisait avec dégoût leurs deux corps enlacés et les mouvements
réguliers que Diane accomplissait encore sur le sexe de sa
partenaire.
Nathalie relâcha tous ses muscles, complètement
désespérée; tout était perdu! Son regard croisa celui de soeur
Suzanne: elle exultait.
- Détachez-les, et qu'elles enfilent leur chemise de nuit!
ordonna la mère supérieure.
Les deux fautives se tenaient maintenant devant elle, prêtes
à obéir à ses instructions; le bas de leur visage, de même que le
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Anak Drakken - Le Couvent
haut de leurs cuisses, était luisant de salive et de liquide vaginal.
La mère supérieure leur ordonna de la suivre. Elle regagna d'un
pas sec le couloir, sans même s'assurer qu'elles obéissaient. Les
deux jeunes filles trottinèrent sur ses talons, les pieds gelés sur le
sol glacial. La mère supérieure descendit l'escalier en spirale qui
menait à la crypte, ouvrit la lourde porte de chêne et alluma la
torche qui éclairait le sombre souterrain; la lueur orangée fit
briller les moellons humides des murs. Elle ouvrit les grilles de
deux cachots qui grincèrent horriblement dans leurs gonds; les
barreaux étaient rouillés mais encore solides.
- Entrez!
Les deux novices obtempérèrent, pénétrant chacune dans
un cachot différent. La mère supérieure fit jouer avec peine les
deux serrures grinçantes et accrocha la clef à un clou.
- Vous passerez le restant de la nuit ici. Demain, je
statuerai sur votre châtiment... Tâchez d'implorer Dieu pour qu'il
m'inspire de la miséricorde.
Elle avait lâché ces derniers mots avec une grimace de
dégoût qui montrait que le Seigneur allait devoir accomplir un
miracle bien plus grand que l'ouverture de la Mer Rouge pour
attendrir son courroux.
Elle éteignit la torche, plongeant le sinistre caveau dans
l'obscurité. La porte de chêne se referma et le bruit du verrou
glissant dans son logement résonna lugubrement dans la crypte
glaciale.
Nathalie se mit à sangloter dans la nuit.
- Quel horrible endroit, gémit-elle.
Le sol inégal de son cachot baignait par endroits dans cinq
centimètres d'une eau putride et froide. Nathalie, que ses jambes
tremblantes ne soutenaient plus tomba à genoux avec un "plouf".
Diane se montrait plus courageuse, bien qu'elle ne fut elle
non plus pas très rassurée. Son cachot était plus bas, et l'eau
atteignait ses genoux; elle sentait de gluants immondices flottants
effleurer ses jambes, mais elle préférait ne pas chercher à en
deviner la nature. Elle se mit à explorer sa cellule. Les bras
tendus en avant, elle fit un petit pas sur sa gauche et toucha les
pierres rugueuses de la paroi. Elle se mit à la suivre et, au bout de
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Anak Drakken - Le Couvent
deux petits pas, rencontra le mur du fond. Elle l'explora à tâtons,
cherchant un banc, une paillasse...
Cling! Clang! Clang! Sa main heurta une aspérité et un
bruit de ferraille résonna dans le cachot aveugle, lui faisant faire
un bond de surprise. Elle tâtonna et ses doigts rencontrèrent les
maillons corrodés d'une grosse chaîne pendant le long du mur;
elle la suivit vers le haut, se dressa sur la pointe des pieds, mais
ne put trouver son point de départ, ni même toucher le plafond;
elle la suivit vers le bas et rencontra, à environ un mètre
cinquante du sol, une large bande de métal rouillé, fortement
courbée et munie de charnières encrassées: un collier d'acier
servant à enchaîner les prisonnières pas le cou. En tâtonnant, elle
découvrit sur le pourtour une petite serrure qui confirma son
hypothèse. Diane frissonna en imaginant le rugueux et pesant
contact de l'acier autour de son cou frêle.
En poursuivant son exploration, elle trouva de part et
d'autre, des bracelets semblables mais plus petits, destinés aux
poignets. Elle trouva également plusieurs anneaux scellés à
différentes hauteur dans toutes les parois et dans le sol, ainsi que
une seconde paire de bracelets assez larges pour emprisonner des
chevilles.
Mais de banc, pas la moindre trace... C'était très ennuyeux,
car cela signifiait qu'elle ne pourrait pas se coucher sans risquer
de se noyer; la nuit promettait d'être longue... Elle revint à la
grille et tenta de la pousser, mais elle était bel et bien
emprisonnée. Elle remarqua alors que l'obscurité n'était pas tout à
fait complète: un pâle rayon de lune projetait une faible tache sur
le sol de la crypte, provenant d'un minuscule soupirail. La lueur
était toutefois trop faible pour percer l'obscurité de son cachot.
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Anak Drakken - Le Couvent
V. La crypte
Après les matines, la mère supérieure descendit à la crypte.
Lorsqu'elle alluma la torche, la lueur tremblotante éclaira Diane,
agenouillée de côté, appuyée contre une paroi, la chemise
trempée moulant ses formes pulpeuses, ses cheveux roux
mouillés collant leurs longues mèches sur sa figure et ses
épaules. Nathalie avait l'air un peu plus reposée.
Elle ouvrit les grilles et leur ordonna de sortir. Elle referma
alors sur leurs poignets et leurs chevilles deux lourdes menottes
rouillées qu'elle avait tirées du tas d'objets hétéroclites qui gisait
dans un coin.
C'est ainsi qu'elles durent la suivre jusqu'au réfectoire,
faisant cliqueter leurs chaînes à chacun de leurs pas. Lorsqu'elles
entrèrent dans la salle, un silence lourd tomba sur toutes les
soeurs; seul le grincement du métal contre le sol le déchira
régulièrement jusqu'à ce que les deux coupables toutes déconfites
s'arrêtassent tout au fond. Soeur Suzanne s'y trouvait déjà, debout
à côté de la Supérieure, ne cherchant même pas à cacher un
sourire rayonnant.
Sur un signe convenu, elle grimpa sur un escabeau, saisit la
chaîne qui reliait les poignets de Diane et lui tira les bras en l'air;
Diane dut se mettre sur la pointe des pieds, s'allonger au
maximum sous la traction, avant que Suzanne n'accrochât un
maillon à une sorte de crémaillère fixée dans le mur. Nathalie
subit le même sort.
Les deux amies n'en menaient pas large. Dans cette
position humiliante, elle ne pouvait effectuer le moindre
mouvement et leur chemise de nuit remontait à la limite de leur
sexe; celle de Diane avait en outre été rendue semi-transparente
par l'eau du cachot et ses seins apparaissaient en rosâtre, sous la
toile qu'ils tendaient de leurs mamelons turgescents.
- Ces deux soeurs ont gravement péché, déclama
solennellement la Supérieure. Si gravement que j'ai dû
réintroduire le châtiment de la crypte pour leur infliger une juste
pénitence. Soeur Suzanne, dans sa sainte générosité, s'est portée
volontaire pour aider ces brebis égarées à rejoindre notre
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Anak Drakken - Le Couvent
troupeau. Je vous demanderai d'à votre tour lui apporter toute
l'aide qu'elle pourrait vous demander pour mener à bien sa noble
tâche. Vous pouvez manger maintenant. A la fin du repas, vous
passerez à tour de rôle devant ces deux pécheresses et leur
signifierez votre dégoût en leur crachant au visage.
Douloureusement étirées, affamées, les deux prisonnières
durent rester suspendues durant tout le repas. A la fin, les soeurs
et les novices défilèrent devant elles en silence, inondant leurs
visages de crachats. L'une d'elle remarqua avec dégoût qu'une
coulée visqueuse dégoulinait entre les cuisses de Diane.
Finalement, soeur Suzanne les dépendit et les reconduisit dans la
crypte où elle accrocha leurs chaînes à deux mousquetons
pendant du plafond, de manière à leur maintenir les bras en l'air,
à demi fléchis.
- Eh! bien, mes cocottes! leur dit-elle après avoir refermé
la lourde porte de chêne et allumé une torche. Je vais extirper
d'entre vos cuisses le démon qui vous dévore. Et pour
commencer, je vais renouveler votre garde-robe.
Et sur ces mots, elle empoigna le col de la chemise de
Diane et tira d'un coup sec vers le bas, déchirant complètement le
vêtement qui tomba sur les pieds nus de la rouquine. Nathalie
subit le même sort. Suzanne sortit d'un sac en jute appuyé contre
un mur une sorte de tablier en cotte de mailles rouillée.
- Regardez-moi ce mignon petit gilet. Je suis sure qu'il
vous ira comme un gant.
Elle le retourna pour que les prisonnières puissent en voir
l'intérieure: il était garni d'une multitude de pointes acérées:
c'était la silice, cet horrible instrument de torture que toutes
croyaient tombé en désuétude. Elle s'approcha de Diane et lui
passa la bretelle métallique par dessus la tête pour la poser sur sa
nuque; cette partie n'était pas garnie de pointes, mais le métal
glacé provoqua un frémissement de tout le corps élancé de la
jeune femme. Suzanne ajusta avec soin les petits bonnets de
métal sur les seins plantureux de sa victime et passa dans son dos
pour y serrer les trois ceintures de cuir qui la fermaient; avec
cruauté, elle les bloqua au dernier cran, bien que le premier eût
déjà suffi! Diane poussa un hurlement et se laissa tomber; ses
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Anak Drakken - Le Couvent
menottes stoppèrent sèchement sa chute et elle eut de la peine à
se remettre debout pour soulager ses poignets mordus par l'acier.
Des centaines de pointes lui perçaient le ventre et surtout les
seins, lui arrachant une plainte à chaque mouvement de
respiration. Sa pulpeuse poitrine était presque complètement
aplatie par le vêtement de métal qui s'arrêtait juste en dessous du
nombril.
- Pour toi, dit Suzanne en se tournant vers Nathalie qui
tremblait comme une feuille, je n'ai trouvé que ça, mais ça devrait
suffire.
Elle brandissait une sorte de large ceinture de cuir garnie
de clous rouillés. Elle la serra sur ses seins, les aplatissant
complètement sous les pointes, et la referma dans son dos.
Elle décrocha leurs poignets du mousqueton et, en s'en
allant, elle leurs dit.
- Je vous laisse réfléchir à votre péché durant quelques
heures, c'est l'heure de la messe. Je prierai pour vous.
Le verrou se referma sinistrement sur les deux novices.
Elles n'osaient pas bouger, tant le moindre mouvement était un
supplice pour leurs seins perforés; Diane surtout était paralysée
par la douleur. Elle tourna la tête vers sa compagne pour voir
comment était sa silice, mais ce geste lui arracha un cri de
douleur et elle remit la tête droite. Lentement, elle pivota sur un
talon pour faire face à sa concubine.
Dès qu'elle l'aperçut, troublante dans sa nudité cuivrée par
la torche et rehaussée par la ceinture qui lui ceignait la poitrine,
elle sentit sa sensation de la douleur se modifier. Une chaleur
familière embrasa son bas-ventre et elle sentit ses seins gonfler
dans leur étroit logement.
Elle fit un pas vers Nathalie et des dizaines de pointes la
lacérèrent dans sa chair, lui provoquant une terrible douleur
mêlée à une extase sexuelle non moins puissante qui aviva encore
son désir. Elle fit encore un pas et se retrouva tout contre sa
compagne. Elle l'étreignit, lui arrachant un cri de douleur:
- Aïe! ne me touche pas, tu me fais bouger!
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Anak Drakken - Le Couvent
- Je t'en prie, caresse-moi, je n'en peux plus de désir; je
crois que mon sexe va se retourner en dehors si tu ne fais rien
pour le rassasier.
Nathalie ouvrit des yeux immenses de surprise. Comment
Diane pouvait-elle penser à ça dans cette atroce situation?
- Je... je ne peux pas... j'ai trop mal!
- Je t'en supplie, Nathalie! ne me laisse pas seule avec mon
désir.
Cette dernière eut un mouvement de recul qui lui fit faire
une grimace. Diane l'agrippa par les bras pour la retenir; Nathalie
tenta de se dégager avec brusquerie.
- Tu ne veux pas m'aider? Tu ne m'aimes plus? pleurnicha
Diane; et comme sa partenaire essayait derechef de lui échapper,
son visage se durcit. Alors je saurai bien t'y obliger!
Et sur ces mots, elle la fit basculer et tomber sur le sol...
Diane s'accroupit au-dessus de sa poitrine, les fesses à quelques
millimètres de ses seins, son sexe bavant sa salive visqueuse sur
le menton de son amie.
- Suce-moi, ou je m'assied!
Pour lui donner un avant-goût, elle effleura la bande de
cuir, arrachant un long gémissement à la jeune femme. Nathalie
n'avait pas d'autre choix que d'obéir, ce qu'elle fit de mauvaise
grâce. Les sensations que Diane éprouva alors dépassèrent tout ce
qu'elle avait jamais connu; son plaisir fut tel qu'elle en oublia sa
partenaire et se laissa aller en arrière, écrasant de tout son poids
sa poitrine mutilée. Nathalie poussa un hurlement inhumain et
s'évanouit.
Quelques instants plus tard, Suzanne, attirée par le cri,
entra dans la crypte. Elle réveilla la jeune femme en lui donnant
des claques et lui demanda ce qui était arrivé. Nathalie, furieuse
contre Diane, raconta tout.
- Puisque c'est comme ça, dit Suzanne, je vais vous
séparer...
Elle se mit à farfouiller dans le tas d'instruments rouillés,
extirpant des outils étranges et variés qui faisaient se glacer le
sang de Nathalie. Suzanne trouva enfin son bonheur en extrayant
une sorte de grand sac fait de larges bandes de cuir entrecroisées
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Anak Drakken - Le Couvent
et renforcées de métal, qui se fermait comme une bourse au
moyen d'une ceinture. Elle l'ouvrit grand sur le sol et l'on put
alors voir qu'une pointe métallique rouillée de 20 centimètres de
long et cinq de large à la base se dressait en son centre. Elle
empoigna Nathalie sous les bras et vint l'asseoir sur la pointe,
prenant soin à ce qu'elle pénétrât dans son vagin; le contact
irritant du métal corrodé lui fit pousser de hauts cris. Suzanne lui
ramena alors les genoux sous le menton, ce qui appuya sur ses
seins lancinants. Elle referma le sac au-dessus de sa tête et serra
la ceinture, enfermant complètement la novice. On pouvait
toutefois encore la voir, complètement écrasée recroquevillée, au
travers des larges espaces entre les bandes de cuir. Suzanne
suspendit le sac au plafond de la crypte, ce qui acheva de
resserrer l'étau de cuir. Complètement comprimée, les seins
percés de flèches, Nathalie sanglotait et gémissait.
- Quant à toi, reprit Suzanne, tu es encore plus vicieuse que
je l'imaginais.
Elle lui enleva alors ses menottes des poignets et les
remplaça par un carcan chinois, lourd carré de bois dans lequel
ses poignets et son cou étaient enfermés.
- Essaie encore de te caresser avec ça! ricana-t-elle avant
de quitter la pièce.
Mais au contraire, loin d'être calmée par cette nouvelle et
pénible entrave, Diane se sentait encore plus excitée. Elle frottait
ses cuisses l'une contre l'autre, se tortillait, gémissait lascivement,
en proie aux affres du désir. Elle avisa enfin une corde humide
qui pendait d'un anneau, légèrement oblique. Elle vint appuyer
contre elle son clitoris et se mit à onduler des hanches, frottant la
petite excroissance de chair contre le chanvre rugueux... et à
monter vers le septième ciel. Elle avait l'impression que plus elle
était entravée, plus le plaisir qu'elle tirait était grand.
La porte de la crypte s'ouvrit avec fracas. Suzanne entra en
trombe et, saisissant la chevelure rousse de sa prisonnière la
projeta violemment en arrière, l'arrachant à son extase.
- Sale petite traînée! Tu ne penses vraiment qu'à ça! Mais
ne t'en fais pas, je crois que j'ai ce qu'il te faut...
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Anak Drakken - Le Couvent
Diane, couchée sur le dos, folle de frustration, tentait
vainement de se redresser, tirée en arrière par le poids du carcan.
Celui-ci lui masquait Suzanne de sorte qu'elle ne pouvait voir ce
qu'elle faisait, l'entendant seulement farfouiller dans le tas.
La noiraude revint vers elle en tenant un objet cliquetant.
Elle referma une ceinture métallique glacée autour des hanches
de Diane, puis lui fit passer entre les cuisses une seconde pièce de
métal. La prisonnière sentit des pointes se planter dans son
clitoris, dans les lèvres de son sexe, et tout le long de son périnée;
Suzanne resserra cette pièce au maximum, arrachant un long
hurlement à sa victime. Elle inséra ensuite, par un trou ménagé
dans cette sorte de ceinture de chasteté, une tige de métal qu'elle
enfonça profondément dans son sexe. Seule l'extrémité munie
d'un anneau de la tige émergeait maintenant du slip de métal.
Suzanne se mit à faire tourner l'anneau, ce qui fit sortir de la tige
neuf pointes qui s'écartèrent de leur axe, distendant les fragiles
muqueuses et les lacérant sans pitié.
Tous les muscles de Diane se tendirent, se tordirent à
éclater, Elle poussa un atroce hurlement et parvint à se redresser.
Suzanne appuya son pied dans sa figure et la repoussa en arrière.
Elle lui retira le carcan chinois pour le remplacer par un carcan
simple, en forme de poutre. Elle la retourna alors sur le ventre, de
façon à ce qu'elle appuyât de tout son poids sur les pointes de son
silice. Finalement, elle enroula une chaîne autour de chacune de
ses chevilles qu'elle put ainsi suspendre, largement écartelées, au
plafond de la crypte; ses genoux ne touchaient plus terre.
Cette fois, Diane était complètement refroidie. La double
douleur qui lui tenaillait le bas-ventre et lui perforait le thorax la
faisait crier sans discontinuer. Le carcan l'empêchait de se relever
ou de se retourner de sorte qu'elle était condamnée à se tortiller à
plat ventre sur le sol, ses chevilles se tordant dans leurs fers...
Suzanne fit alors passer devant les yeux noyés de larmes
de sa victime un objet ressemblant à une brosse à bouteille à poils
métalliques.
- Je vais te labourer le cul avec ça! la menaça-t-elle.
Elle vint s'agenouiller entre les cuisses largement ouvertes
de Diane. Celle-ci se trémoussa de plus belle dans une dérisoire
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Anak Drakken - Le Couvent
tentative de fuite. Mais, ainsi écartelée, son anus était largement
offert, semblant guigner au travers du trou ménagé dans la
ceinture de chasteté.
Suzanne appuya la pointe de son instrument sur le
sphincter crispé de terreur.
- Détends-toi, ou ça va être pire...
Puis, sans autre avertissement, elle enfonça l'instrument de
tout son long dans le rectum sans défense. Diane poussa un
hurlement inhumain, ses ongles se retournèrent sur le bois de son
carcan, ses chevilles tirèrent si fort sur leur chaîne que les
maillons pénétrèrent profondément dans ses chairs et que du sang
se mit à dégouliner le long de ses mollets.
Le visage des deux soeurs étaient étonnamment
semblables: grimaçant, tous muscles crispés, traits déformés,
yeux injectés de sang, l'écume suintant aux commissures de leurs
lèvres retroussées sur leurs dents serrées... mais ce masque
hideux qui les déformait était dû chez l'une à la haine, chez l'autre
à la souffrance. La sueur de Suzanne se mêlait au sang de Diane,
leur haleines rauques se répondaient rythmiquement.
Mais le rectum de la prisonnière offrait de moins en moins
de résistance à l'outil de son bourreau; les parois labourées par les
griffes métalliques étaient déchiquetées et le sphincter n'avait
plus aucune force. Le jeu perdit de son intért et Suzanne se
redressa, pensive. Le manche de la "brosse" émergeait encore
entre les fesses luisantes de sang et de sueur. Diane hoquetait,
cherchant péniblement à contenir ses halètements sifflants pour
ne pas attirer l'attention, un instant détournée, de son ennemie.
Soudain, le visage de Suzanne s'illumina d'un joie sadique.
- J'ai trouvé comment faire de toi une nonne modèle!
Diane n'osa pas répondre. Elle sentit que Suzanne lui
retirait sa ceinture de chasteté. Elle laissa en place les deux
instruments qui violaient ses orifices, de sorte que la rouquine
n'en ressentit aucun soulagement. Sa tortionnaire s'agenouilla
entre ses cuisses largement écartées et se pencha sur son pubis.
Diane se tordait la nuque pour essayer de voir ce qui l'attendait,
mais son corps suspendu faisait écran.
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Anak Drakken - Le Couvent
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIII!
beugla-t-elle.
Suzanne venait de refermer sur son clitoris les mâchoires
d'une grosse pince complètement rouillée. La petite crête de
chaire ensanglantée était complètement aplatie entre les pièces
finement dentées - pour une meilleure prise - de l'outil.
Et voilà que la cruelle novice se mettait à tourner, à faire
vibrer, à tirailler la pince, arrachant à chaque mouvement de
nouveaux cris à sa victime impuissante.
- Tu aimes, hein? qu'on te tripote par ici? railla Suzanne.
La suppliciée n'avait pas assez de souffle pour nier. Elle
n'avait même probablement pas entendu la question, noyée dans
sa douleur aveuglante.
La prise sur la partie la plus fragile et la plus sensible de
son corps se resserra encore, déclenchant de nouveaux
élancements. Puis, Suzanne se mit à tirer, tirer, tirer; toujours
plus loin; la fine et blanche peau du mont-de-Vénus s'étirait
incroyablement loin, déformant les lèvres sexuelles refermées sur
la tige métallique. On vit apparaître de fines craquelures dans la
chair fragile, des vaisseaux sanguin éclatèrent sous l'épiderme.
Suzanne tirait encore... Tétanisée, Diane avait cessé de crier; elle
luttait pour trouver son souffle. Il y eut un bruit ignoble de
déchirement et Suzanne tomba à la renverse; un débris
sanguinolent émergeait entre les mâchoires de sa pince.
Cette fois la douleur fut si intense que Diane perdit
connaissance!
Lorsqu'elle revint à elle, ce fut pour se trouver nez à nez
avec le bas-ventre de Suzanne. A quelques centimètres de son
visage béaient les lèvres dégoulinantes de sa tortionnaire. Elle
prenait tellement de plaisir à supplicier son ennemie que tout
l'intérieur de ses cuisses était luisant de liqueur féminine; ses
lèvres gonflées d'excitation frémissaient d'anticipation et
dévoilaient l'entrée sombre et gluante de son vagin spasmodique.
A peine Diane avait-elle ouvert les yeux que Suzanne lui
plaquait son sexe moite contre la figure. En même temps, elle
asséna un violent coup de cravache sur ses fesses rebondies.
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Anak Drakken - Le Couvent
- Suce-moi succube! sois punie par où tu as péché!
La malheureuse n'avait pas le choix. Elle se mit à lécher le
sexe ruisselant de son bourreau, écartant les petites lèvres,
tantalisant l'orifice, agaçant le clitoris gorgé de désir et de luxure.
- Oooooooh, ouiiiii! gémissait Suzanne en la stimulant à
coups de cravache.
Heureusement, elle était trop excitée pour placer ses coups
avec précisions et ceux-ci frappaient surtout les fesses claires de
la rouquine; pourtant il arrivait que la lanière de cuir bouilli
s'infiltrât entre les deux ballons de chair blanche et rouge et
cinglât l'anus violé, le périnée et le pubis mutilé.
- Miséricorde! Satan a donc élu domicile dans notre saint
couvent! s'exclama une voix stridente, celle de la Supérieure.
Aussitôt, tout mouvement s'interrompit dans la crypte. On
n'entendait plus que la respiration sifflante de Diane. Les deux
nonnes formaient un tableau digne de l'enfer de Dante: accroupie
devant le corps nu et affreusement torturé de la rouquine,
Suzanne, complètement échevelée, jambes largement ouvertes,
avait remonté sa bure derrière sa nuque, de sorte qu'elle se tenait
quasiment nue, la main droite crispée sur une cravache, la gauche
serrant à pleine main son sein droit au mamelon violet de
turgescence.
- Soeur Suzanne! Vous étiez chargée de châtier ces deux
pécheresses, mais je vois que vous êtes tombée encore plus loin
dans l'antre de Lucifer. Dieu sait comment, un démon luxurieux
s'est introduit dans votre corps en s'infiltrant entre vos cuisses et
s'y est installé. Je ne vois qu'une solution pour arracher votre basventre impudique à ses griffes acérées: l'exorcisme!
Le sang se glaça dans les veines de soeur Suzanne; la
cravache glissa à terre, sa main gauche retomba à son côté.
- Suivez-moi Soeur Suzanne. Quant à ces deux
pécheresses, elles attendront votre guérison dans ces cellules.
Soeur Suzanne se remit sur ses pieds et rajusta sa bure sur
son pubis ruisselant de salive vaginale. Pieds nus, tête baissée,
elle suivit la Mère Supérieure.
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Anak Drakken - Le Couvent
VI. L'exorcisme
La bâche du camion se rabattit. La nuit était tombée, de
sorte que cela ne jeta pas plus de clarté dans la benne couverte.
Une cage de métal oblongue, y était solidement amarrée dans une
position couchée. Derrière les épais barreaux brunis par la rouille
remuait une pâle figure. Deux hommes vêtus de soutanes
désamarrèrent la cage et l'empoignèrent, chacun à une extrémité.
Elle contenait une jeune fille vêtue uniquement d'une bure
froissée qu'elle essayait de rajuster sur ses longues jambes
claires; ses longs cheveux noirs augmentaient encore sa pâleur.
Soeur Suzanne - car c'était elle l'encagée - effarée par
l'interminable voyage à l'aveuglette, essayait de percer l'obscurité
et regardait de tous les côtés. Elle était apparemment en pleine
campagne, au sommet d'une petite colline. Le seul bâtiment était
une petite église vers laquelle les deux moines la portaient.
La lourde porte bardée de métal s'ouvrit en grinçant et se
referma derrière eux. Ils pénétrèrent dans la nef romane, sombre,
menaçante, lugubrement éclairée par de rares cierges. Suzanne
n'aperçut ni sièges, ni chaire, ni orgue, ni aucun mobilier ou
ustensile utilisé pour la messe. Seul se dressait l'autel au centre
du choeur, sombre, glacial, monolithique.
Un prêtre au visage engoncé sous un capuchon les
accueillit d'une voix de basse qui semblait sortir du sépulcre.
- Bonsoir, mes fils! Posez donc votre fardeau ici... un peu
plus à gauche... voilà... Non, non! mettez le debout... comme ça...
Je vous remercie, mes fils. Que le Seigneur vous accompagne sur
le chemin du retour.
Les deux moines se hâtèrent de quitter les lieux. Le Prêtre
referma à clef la lourde porte et revint à la cage. Ses sandales
résonnaient lugubrement sous les voûtes massives de la nef. Il
passa un gros crochet sous l'un des barreaux du plafond de la
cage et alla manoeuvrer un treuil installé un peu plus loin.
L'antique machinerie émit des grincements stridents; lentement,
la cage se souleva du sol pour s'arrêter à trois mètres du sol. Sans
un mot, le Prêtre s'en alla en direction de l'entrée et disparut dans
l'obscurité, abandonnant Suzanne à son sort.
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Anak Drakken - Le Couvent
La jeune femme se retrouva seule dans la sinistre
pénombre. Elle sentait les barreaux glacés de sa cage lui meurtrir
la plante des pieds; il fallait qu'elle veillât constamment à ne
point glisser et passer une jambe au travers. La cage était trop
étroite pour qu'elle pût s'asseoir, mais trop large pour qu'elle pût
se laisser soutenir par les parois. Ses mains se crispaient sur deux
barreaux. La nuit fut longue pour la malheureuse, ainsi privée de
sommeil.
Toutes ses pensées allaient pour les dernières semaines
écoulées. Elle haïssait ses deux soeurs; avant leur arrivée, elle
parvenait à contrôler ses pulsions à force de prières et de
mortification. Leur rencontre avait ouvert tout grand les portes de
son âme et Satan s'y était engouffré avec voracité; elle se
rappelait Ses délicieux et impie péristaltismes lorsqu'Il avait
pénétré son corps par son orifice sexuel. Ces deux soeurs
diaboliques étaient Ses succubes. En repensant à ses propres
actions dans la crypte, Suzanne était horrifiée et dégoûtée.
Heureusement, le prêtre exorciste allait extirper au forceps de son
bas-ventre lubrique les démons qui s'y vautraient dans le stupre.
Le soleil n'était pas encore levé lorsque le prêtre arriva,
tenant une lanterne blafarde à la main. Il jeta un regard
concupiscent sur le corps transi de sa prisonnière; d'où il était, il
avait une vue imprenable sur les longues jambes et l'entrejambes
de Suzanne. La jeune femme n'en avait cure; abattue par la
fatigue, le froid et la honte, elle regardait fixement droit devant
elle. Des boucles noires étaient collées sur son front par une
sueur glacée.
Le prêtre s'affaira un moment en marmonnant autour de ce
qu'elle avait, de nuit, pris pour un autel mais qui se révéla plus
proche d'un chevalet de torture. Il semblait taillé dans un gros
bloc de marbre, arborant une forme de croix de St-André.
D'impressionnants bracelets de métal capitonnés de cuir clouté
étaient scellé dans son entablement. Elle vit le prêtre ouvrir un
panneau dans le corps de l'autel, y manoeuvrer quelque
commutateur et de petites lueurs s'allumèrent sur cette sorte de
console dissimulée dans le socle. En agissant sur certaines
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Anak Drakken - Le Couvent
moulures du chevalet, le prêtre pouvait faire varier l'intensité de
ces témoins. Le prêtre referma ce tabernacle et rien ne le signala
plus aux regards.
Il revint vers la cage qu'il fit descendre jusqu'au sol. Il en
fit sortir la prisonnière ankylosée qui se laissa conduire
docilement à l'autel. Le prêtre marmonnait en permanence des
mots inintelligibles dans sa barbe hirsute et chenue.
- Grrrrmmmf... enfin du boulot... gnongrmf... falloir le
garder... humhumhum... en fais mon affaire mmmmmmm...
Il étendit Suzanne sur le marbre noir glacé et plaça
soigneusement ses membres dans les bracelets.
- Mmmmf d'abord le cou...mmmm... poignets...
gnnnnnhh... chevilles... mmmmmmvoilà!
Suzanne était maintenant solidement immobilisée; ses
mains et ses pieds dépassaient du chevalet et elle sentait une arte
de pierre lisse et froide juste sous ses fesses.
Le prêtre allumait des cierges tout autour du choeur
lorsqu'il y eut un bruit de voiture à l'extérieur. Quelques instants
plus tard, la mère supérieure pénétrait dans l'église et s'approchait
de l'autel. Elle se pencha sur sa nonne.
- Courage, ma fille! le Père Ingolf est un maître en
démonologie et exorcisme. Il va essayer de découvrir si vous êtes
réellement possédée par le Diable; si, comme je le pense, c'est le
cas, il cherchera à le reconnaître puis à lui arracher votre corps et
votre âme. Je suis venue pour vous aider à supporter cette terrible
épreuve.
- Oui, ma Mère! Je souhaite ardemment que Dieu me
reprenne dans son Royaume.
La Supérieure lui passa une main sur la joue avant de se
retirer un peu à l'écart.
L'exorciste s'approcha à son tour, une petite fiole à la main.
- grmmmêlmmm... commencer par le test de l'eau
grmmmm bénite...
D'une main, il pesa sur le menton frémissant de Suzanne et
lui entrouvrit les lèvres. Il y glissa sa fiole et en versa une bonne
rasade entre les dents éclatantes de blancheur. Un liquide
atrocement amer se répandit dans la bouche de la jeune femme;
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Anak Drakken - Le Couvent
bientôt, à l'amertume s'ajouta une saveur piquante digne des
piments les plus costauds. Les larmes lui vinrent aux yeux; elle
recracha l'infâme liqueur avec une grimace de dégoût des plus
horribles.
- grmmmmf dégoût... mmmroommm... vomissements...
gromph... mauvais augure...
Sa propre réaction à l'eau bénite terrifiait la jeune Nonne.
L'emprise de Satan sur son corps était plus grand qu'elle ne le
croyait. Quant à la Mère Supérieure, elle regardait sa fille avec un
air effrayé et miséricordieux.
- Groumf... Passons au test du... ahem... crucifix...
brrrrrmmmf
L'exorciste empoigna le col de la tunique de Suzanne; il le
déchira sur une vingtaine de centimètres et en écarta les pans,
dévoilant un grand triangle ne peau nue sur le haut de sa poitrine
dont la pointe se trouvait entre ses seins fermes. Il déposa un
crucifix de métal dans l'espace ainsi découvert et Suzanne le vit
discrètement appuyer sur la tête de Jésus, ce qui produisit un
léger déclic.
Elle sentit un liquide se répandre sur sa peau directement
sous la croix qui s'étendait d'entre ses seins jusqu'à la base de son
cou et, transversalement, juste au-dessus de la naissance de ses
seins.
Le prêtre murmurait une prière inintelligible. Le liquide
commença à la démanger, à la chauffer, à la brûler, à piquer dans
ses chairs comme une procession de gupes en furie. Des larmes
jaillirent de ses yeux, elle crispa tous ses muscles; elle sentait
comme une croix de feu s'enfoncer dans son thorax; elle se mit à
se débattre pour essayer de faire tomber le crucifix. Mais ses
liens tendus et le poids de l'objet sacré s'alliaient pour vaincre ses
efforts frénétiques.
- AAAAAAAAaaaaah! Retirez-moi ce truc! Je vous en
supplie! finit-elle par hurler.
Le prêtre obtempéra aussitôt. Un tracé cruciforme écarlate
et cloqué apparut sur sa poitrine blanche. La Mère Supérieure ne
put réprimer un mouvement de recul. Elle se signa et ses lèvres
articulèrent sans un son un "Mon Dieu!" d'horreur.
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Anak Drakken - Le Couvent
- Hem hem hem... se confirme, grommela l'exorciste.
grmbl grmbl... examen décisif... rmmmf...
Il se mit alors à psalmodier des prières en latin d'une voix
de basse étrangement claire. La Supérieure retenait son souffle,
Suzanne n'osait faire le moindre mouvement. L'exorciste répétait
inlassablement la même litanie, de plus en plus passionné. Il
s'était rapproché imperceptiblement de l'autel et était désormais
penché au-dessus du corps étalé de sa "patiente". De la main
droite, il traçait des signes de croix au-dessus de la jeune femme;
sa main gauche était appuyée sur le bord de l'entablement, elle
glissait insensiblement en direction d'une moulure sculptée dans
le bloc de nuit marmoréenne; il se mit à jouer distraitement avec
ce bas-relief tout en continuant ses psalmodies lancinantes.
Suzanne commença à ressentir des picotements dans ses
chevilles et ses poignets écartelés. Cette sensation disparut
rapidement pour être remplacée par des spasmes incoercibles
dans ses pieds et dans ses mains; ses doigts et ses orteils se
crispaient tout d'un coup, violemment et douloureusement, pour
se relâcher tout aussi soudainement. C'était une situation
extrmement désagréable; ses extrémités se tétanisaient un temps
juste assez long pour l'amener à la limite du seuil de la douleur
avant de se relâcher.
Le Père Ingolf se mit psalmodier de plus en plus fort. Ses
signes de croix se firent de plus en plus rapides et larges.
Suzanne sentait ses spasmes tétaniques augmenter en
violence et en étendue: ses mollets et ses avant-bras
commençaient à se contracter eux aussi; puis, ses bras et ses
cuisses furent atteints des mêmes invincibles et aléatoires
trépidations. Chaque choc était plus intense que le précédent et la
laissait plus fatiguée et plus endolorie. A chaque spasme, ses
membres complètement tétanisés se meurtrissaient contre ses
entraves.
Simultanément, elle ressentit une curieuse sensation: les
muscles intérieurs de son vagin et de son rectum se tétanisaient
eux aussi et envoyaient des ondes de plaisir vers son cerveau.
Elle était ainsi scindée entre deux émotions opposées: la douleur
qui convergeait de ses membres et le désir qui rayonnait de son
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Anak Drakken - Le Couvent
sexe. Elle sentit son sexe s'échauffer et s’inonder. Et soudain,
pour sa plus grande honte, l'exorciste releva le bas de sa chemise,
dévoilant son entrejambes... les lèvres huileuses de son sexe
béaient, bougeaient sensuellement, laissant dégouliner leur
luisante humeur. Son anus également s'ouvrait et se refermait tel
un diaphragme, happant l'air comme une bouche lascive. Suzanne
sentait tout cela, mais elle était impuissante à refréner cette
pulsion tout comme elle ne pouvait surmonter les mouvements de
ses membres. Il semblait qu'un démon avait pris possession de
son corps...
Ses pulsions, sans s'accroître en intensité, augmentèrent en
fréquence. Son bas-ventre fit surtout les frais de ce changement
de régime: son utérus, son vagin et son rectum se mirent à subir
contraction sur contraction. A chacune d'elle, un jaillissement de
salive était expulsé d'entre les lèvres turgescentes de son pubis;
des fils blanchâtres reliaient son mont-de-Vénus trempé au
marbre noir de l'autel et celui-ci au sol de molasse de l'église. Et
soudain, elle jouit. Tout son corps s'immobilisa, vainqueur de ses
spasmes; Suzanne poussa un hurlement de louve en chaleur qui
fit monter le rouge à la face de la Supérieure. Puis elle retomba,
épuisée et heureuse.
Son plaisir fut de courte durée, car les spasmes reprirent
aussitôt le dessus et recommencèrent le travail de sape morale et
physique. Mais Suzanne, juste après son orgasme, avait bénéficié
de quelques secondes de répit, de lucidité. Elle avait alors
remarqué que l'exorciste semblait provoquer les tétanies en
appuyant sur une moulure de l'autel! Ce n'était donc pas un
démon infernal qui provoquait ces spasmes mais bien plutôt un
phénomène électrique. Ce Prêtre était un charlatan qui essayait de
faire croire à sa possession!
- Au secours, hurla-t-elle. Ne me laissez pas entre les
mains de ce... OUUUUUUUCHHHHHHH!!!!
Une secousse encore plus violente que les autres traversa
tout son corps. Le moindre de ses muscles se crispa de sorte
qu'elle se raidit comme un bloc de bois; des étincelles dansèrent
devant ses yeux, ses oreilles se mirent à siffler, une incroyable
douleur se rua de tous les points de son organisme vers son
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Anak Drakken - Le Couvent
cerveau paralysé. Ses poumons mêmes étaient tétanisés de sorte
qu'elle ne pouvait respirer.
La tension s'interrompit. Elle prit une grande bouffée d'air
et allait réitérer son appel à l'aide lorsque le choc électrique la
paralysa derechef et lui fit expulser tout l'air de ses poumons.
Ces spasmes se succédèrent régulièrement une vingtaine de
fois avant de s'arrêter. Mais Suzanne était vannée. Elle avait
l'impression d'avoir couru un marathon en apnée. Dans un état de
semi-conscience elle entendit cette conversation entre le prêtre et
la nonne:
- Hahem... Ma fille, nous avons affaire à un... grmmmf...
démon redoutable. grmmbbbmbmêl... Le plus dangereux que j'aie
jamais rencontré dans ma carrière... Le vaincre, humhum... si cela
m'est possible, va demander des processus extrmement puissant
et... groumf... difficiles à mettre en oeuvre. brmmmbr... Je crains
que votre sensibilité ne soit mise à rude épreuve si vous assistez à
cet... rhhhm... exorcisme. Etes-vous sûre de vouloir rester avec
moi?
La Mère Supérieure était déjà blanche d'horreur face à ce
qu'elle avait déjà vu. Elle accepta sans trop de difficulté de laisser
le Père Ingolf s'occuper seul de cette sinistre affaire.
- Je vous appellerai pour vous faire part des... grmblblbl...
résultats. Rentrez sans crainte dans votre couvent, hemhem... le
sort de votre malheureuse brmmf... pensionnaire est entre mes
mains.
Suzanne ne put s'empêcher de frémir à ces mots. Elle
voulut protester, gémir, demander à la Mère Supérieure de rester,
mais son corps était sans forces et elle entendit désespérée l'écho
de son pas rapide s'éloigner et mourir... Quelques instants plus
tard, le prêtre fermait les portes de l'église au moyen d'un
imposant verrou transversal.
- Hahemmbrmm... Nous voilà seuls, ma jolie! dit-il en
revenant à l'autel.
Suzanne avait redressé la tête pour suivre ses mouvements.
Elle commençait à peine à reprendre ses esprits et ses forces.
- Vous êtes un charlatan! l'accusa-t-elle. Vous savez aussi
bien que moi que je ne suis pas possédée et que...
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Anak Drakken - Le Couvent
- Tu le sais, grmf... je le sais! la coupa-t-il. Mais ta chère
Mère Supérieure brmmmmf... est persuadée du contraire et elle
m'a donné les pleins pouvoirs humf...sur ton corps et ton âme... et
je compte bien en profiter! - grrrrmbmblblbl... commençons par
te humf... déshabiller!
A ces mots, Suzanne sentit une chape de glace recouvrir
son corps immobilisé. Elle se trouvait entre les mains d'un fou
sanguinaire! Elle se mit à tirer frénétiquement sur ses entraves.
Le Père Ingolf sortit d'un coffre un fouet constitué d'une dizaine
de lanières de cuir parsemées de gros noeuds. Il en caressait
négligemment sa main gauche tout en auscultant le corps étalé de
sa victime, semblant chercher la cible idéale.
Et soudain il se déchaîna. Le visage contracté et rougeaud,
il se mit à abattre son fouet sur le corps distendu de Suzanne. Un
déluge de morsures aiguës se déversa sur son ventre et sa
poitrine. Chaque noeud imprimait profondément sa douleur,
chaque lanière cisaillait sans pitié d'abord sa bure, ensuite sa
peau. La noiraude se tordait sur l'autel glacé, tirant de toutes ses
forces sur ses entraves. Sa tête se tournaient violemment à
gauche, à droite, à gauche, pivotant dans le cercle d'acier lui
ceignant le cou. Un hurlement suraigu se répercutait entre les
épais murs romans.
L'exorciste ne s'arrêta que lorsque la bure fut entièrement
déchiquetée. Il en balaya les lambeaux imbibés de sang qui
restaient collés à la peau.
- Je... vous en supplie... sanglota-t-elle. Pour... l'amour de...
Dieu... Arrêtez de me... torturer.
- grmmbbblmf... Pas question... mmmf... pour une fois
que... gnnnnh... je rigole...
Il arracha les derniers pans de tissus qui pendaient encore
sous son dos, dégouttant des larmes de sang. Son torse zébré
d'écarlate, luisant de sang et de sueur se soulevait rapidement
faisant osciller ses seins encore fermement dressés.
- gngngngnmf... pas propre tout ça... rmmmbl... faudrait
nettoyer...
Il escalada l'autel et se mit debout, les pieds de part et
d'autre des hanches de Suzanne. Elle le vit soulever sa soutane et
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Anak Drakken - Le Couvent
baisser un slip jaunâtre pour en faire sortir un étrange appendice
de chair velue. Elevée depuis sa plus tendre enfance parmi les
soeurs, elle n'avait encore jamais rien vu de tel. Elle n'eut pas le
temps de s'interroger plus avant, un jet d'urine en jaillit pour
asperger son torse maculé. Une odeur désagréable commença à
atteindre ses narines, tandis que des picotements douloureux se
mettaient à brûler ses plaies vives.
Le prêtre nettoya avec soin de son pinceau nauséabond la
poitrine haletante de Suzanne. Ensuite il fit remonter son jet en
direction du visage de la jeune femme. Elle coucha sa tête sur le
côté pour éviter l'infecte fontaine qui du coup, se vida dans son
oreille et dans ses cheveux. Mais la source se tarit aussitôt.
- Ouvre la bouche et avale! rugit-il, la main crispée sur son
organe.
Suzanne fit signe que non.
- Ouvre la bouche, sale pute! laisse Satan sortir de ton
corps de chienne par cet orifice!... Tu ne veux pas?... très bien! à
ta guise, mais sache qu'un exorciste possède des instruments pour
forcer Belzébuth et ses incubes à s’enfuir par les voies naturelles
d'une salope lascive comme toi!
Suzanne réprima un frémissement. Le prêtre descendit de
l'autel, fouilla dans son coffre et en sortit un curieux instrument
métallique: deux plaques reliées par une charnière et prolongées
chacune par un manche; les plaques étaient munies de petits
crampons antidérapants. Il remonta sur l'autel et s'agenouilla sur
ses biceps.
Elle vit appuyer la charnière de son engin entre ses lèvres
et presser contre ses dents serrées. La force augmenta et
commença à causer une douleur aiguë dans ses gencives. De peur
que ses dents ne se brisassent, elle ouvrit la bouche et aussitôt
l'engin s'enfonça entre ses mâchoires, emplissant tout l'espace;
seuls les manches émergeaient de ses lèvres. Le prêtre se mit à
les écarter, la forçant à ouvrir la bouche plus largement, encore
plus
largement,
douloureusement
plus
largement,
insupportablement plus largement... mais elle ne pouvait rien
faire, ni pour se débarrasser de cet engin, ni pour résister à
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Anak Drakken - Le Couvent
l'atroce écartèlement de ses maxillaires. Elle sentait le condyle
buter et crisser dans son logement.
Un horrible et sinistre craquement résonna soudain dans sa
boîte crânienne tandis qu'une douleur aveuglante rayonna dans
tout son corps...
AAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhh!!!!!!
Son hurlement inhumain eut horrifié tout autre que
l'exorciste. Celui-ci venait de lui réduire en miette l'articulation
de la mâchoire qui désormais pendait mollement, uniquement
parcourue de tremblements dus aux efforts que Suzanne tentait
pour refermer sa bouche désormais libérée de l'effroyable
instrument.
- grmmbl... Essaye seulement de refermer ta grmmf
gueule...
- 'ous 'es com'lè'e'ent 'ou, sanglota-t-elle, sa langue s'agitant
grotesquement comme ver rose se tortillant dans une pomme
pourrie.
L'exorciste lui immobilisa complètement la tête au moyen
d'une sangle passant sur son front. Impossible désormais de
pivoter la tête... Il se remit debout et reprit son soulagement
interrompu. Sa pisse infecte jaillit et s'écoula dans la bouche
hideusement béante, non sans avoir auparavant éclaboussé le
visage de la jeune femme, emplissant ses yeux et ses narines de
nauséabond liquide. Pour ne pas étouffer et pour sa plus grande
honte, elle fut obligée de tout avaler.
Le prêtre ricana en se rajustant et en descendant de son
perchoir. Il marmonna quelque chose au sujet des autres orifices.
La tête immobilisée, elle ne pouvait voir ce que faisait son
bourreau, mais elle l'entendait marmonner en fouillant dans son
coffre. Sa mâchoire disloquée pendouillait lamentablement sur
son cou; chaque mouvement provoquait des élancements
fulgurants qui faisaient jaillir de nouvelles larmes dans ses yeux
inondés. Elle baissa les yeux au maximum et put voir, derrière
ses pommettes, l'homme se pencher entre sur son entrecuisses. Il
tenait dans ses mains un de ces pistolets-agrafeurs utilisés pour
fixer des panneaux en carton dans le bois. Elle frémit en
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Anak Drakken - Le Couvent
imaginant tout ce qu'il pouvait faire endurer avec cet objet anodin
sur à son bas-ventre sans défense...
Un doigt rugueux s'introduisit dans son vagin, pinça la
petite lèvre droite, la tira sur le côté, l'étira douloureusement... le
pistolet appuya contre la fragile peau...
!!!! TCHAKKKK!!!!
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIiiiiiiiiii!!!!!!
Le cruel bourreau venait d’agrafer le tendre pétale rosé
contre l'intérieur de sa cuisse!
C'était la partie inférieure de la lèvre qui était ainsi clouée
dans sa propre chair; la partie supérieure se recroquevillait encore
comme une paupière sur la petite vallée conduisant au clitoris.
Sans pitié, l'exorciste le saisit, l'étira et l'agrafa. Il poursuivit sa
sinistre tâche en complétant la symétrie sur la petite lèvre gauche.
Les hurlements de Suzanne emplissaient la nef, se
répercutaient entre les colonnes et les pilastres massifs.
L'exorciste semblait se délecter de ces témoins directs de
l'efficacité de ses méthodes. Il contempla un moment son oeuvre
avec satisfaction: l'entrejambes de sa victime semblait maintenant
orné d'une sorte de fleur rose étirant ses pétales aux quatre points
cardinaux, surmontée d'un pistil encore enfoui dans sa bourre,
ouvrant en son centre une gueule qui s'enfonçait vers de sombres
et mystérieux tréfonds. C'est à peine si l'on distinguait les quatre
agrafes enfoncées dans les chairs délicates.
Il s'occupa alors de son anus en y enfonçant un étrange
instrument en forme de squelette de parapluie refermé, composé
de trois baleines. Les gémissements de la victime, qui
commençaient à se calmer, reprirent de plus belle à cette nouvelle
humiliation. Il augmentèrent encore lorsque le prête commença à
ouvrir le "parapluie" en tournant la molette fixée au bout du
"manche".
Le sphincter essaya de résister à cet écartement forcé, mais
il fut rapidement vaincu et irrémédiablement distendu-déchiré. Le
prêtre retira le manche, laissant dans le rectum une sorte de Y
maintenant l'ouverture écartée de cinq centimètres; de petites
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Anak Drakken - Le Couvent
pointes situées au bout des trois branches empêchaient que
l'instrument ne fût délogé autrement qu'à l'aide du "manche".
Suzanne était complètement brisée de douleur et
d'humiliation. Elle se sentait totalement ouverte et offerte. Le
père Ingolf vint alors libérer son front de la sangle qui
l'immobilisait. Il retira également la partie de l'autel qui soutenait
son occiput, de sorte que Suzanne se retrouva avec la tête
pendant en arrière.
Derechef, il exhiba son sexe maintenant dressé en une
formidable érection; il empoigna les cheveux de la jeune femme
au raz de sa tête pour pouvoir contrôler ses mouvements. Elle vit
le gland rougeaud darder dans sa direction et s'approcher. Elle ne
pouvait détourner son visage de ce mât de chair gorgé de sang et
de sperme. Le gland violacé vint appuyer contre ses lèvres et
s'enfonça sans peine dans sa bouche; sa mâchoire inerte se
souleva pour laisser passer cette verge malpropre, sans qu'elle pût
rien faire pour l'en empêcher; ce mouvement même réveilla la
douleur sommeillant dans ses os fracassés.
Il se mit à besogner sa face larmoyante, enfouissant son
organe au plus profond de sa gorge, manquant l'étouffer à chaque
coup de boutoir. Si elle l'avait pu, elle l'aurait mordu, mais elle
était obligée se subir passivement ce viol impie. Les testicules
velus venaient battre ses yeux à chaque accoup. Le prêtre
déchargea rapidement son stock de sperme gluant dans la gorge
de sa victime; en lui pinçant le nez et en restant profondément
enfoui dans sa bouche, il l'obligea à avaler l'entier de sa libation
malodorante. Le volume et la pression de l'éjaculation étaient
telles qu'une partie reflua et vint s'accumuler dans ses narines
pincées; une autre s'engagea dans les bronches...
Il se dégagea enfin et se rajusta, tandis que Suzanne
hoquetait et toussait, des fils blanchâtres pendouillant de ses
lèvres flasques et de ses narines rougies. Le nez bouché par cette
moque immonde, elle devait redresser la tête pour que sa
mâchoire s'ouvrît et qu'elle pût ainsi respirer par la bouche. Elle
haletait ainsi, péniblement, la bouche béante, toussotant, les dents
reliées par d'innombrables fils translucides.
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Anak Drakken - Le Couvent
Le prêtre en profita pour attraper sa langue dans une pince
et la tirer au-dehors. Avec horreur, elle le vit approcher une
épingle de nourrice de sa langue distendue et la transpercer en
son milieu, à un centimètre de sa pointe; il perça ensuite sa lèvre
supérieure et referma l'épingle. La douleur était mineure en
comparaison de ce qu'elle avait déjà subi et qu'elle endurait
encore, mais elle n'osait imaginer à quel supplice atroce ce
préliminaire allait conduire. L'exorciste regagna son poste entre
ses genoux. Suzanne ne pouvait désormais plus rentrer sa
langue...
Le père Ingolf approcha un hameçon acéré du clitoris de sa
victime. Lentement, sadiquement, cruellement il transperça de
part en part la petite boule de chair sensible, arrachant un
hurlement suraigu à la jeune nonne. Une fil de pêche était
accroché à l'hameçon; il l'attacha à l'épingle de nourrice après
l'avoir décrochée de la lèvre de Suzanne.
Celle-ci était maintenant douloureusement tiraillée entre
deux souffrances: maintenir sa tête droite en dépit des crampes
dans les muscles de son cou ou se reposer et induire
d'aveuglantes souffrances dans sa langue et dans son clitoris.
Pour accroître encore sa douleur, le prêtre s'amusait à jouer de la
guitare avec le fil tendu sur son torse.
Ingolf alla s'asseoir un peu plus loin et jouit du spectacle
de sa lutte contre la douleur et les crampes. Dans ses efforts
pitoyables, tous les muscles de son corps étalé se contractaient
anarchiquement. Sa langue sortait à une distance incroyable de
ses lèvres; à l'autre bout du fil, son clitoris sanguinolent était
horriblement allongé, extirpé de son capuchon comme un
escargot de sa coquille. La chair était si distendue que l'on
pouvait voir l'acier de l'hameçon par transparence!
Puis, il se lassa de cette vision et quitta le choeur pour aller
vaquer à quelque autre occupation. Suzanne le vit s'en aller avec
un mélange de soulagement et de peur. Elle savait qu'il lui serait
totalement impossible de se libérer de ses entraves mais elle
ignorait combien de temps les muscles perclus de son cou
tiendrait encore...
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Anak Drakken - Le Couvent
Le prêtre revint des heures plus tard. Suzanne était
exténuée. Tous ses muscles étaient douloureux d'avoir lutté
vainement contre ses entraves; sa peau était couverte d'une sueur
glacée; son clitoris avait gagné deux centimètres...
Il tenait une sorte de clystère, mais un clystère dont la
pointe était métallique et étrangement acérée. Il grimpa sur l'autel
et s'assit à califourchon sur le ventre de la noiraude, face à elle. Il
appuya la pointe effilée de sa seringue géante sur le mamelon de
son sein gauche. La petite crête de chair s'érigea à ce froid
contact. Il appuya plus fort le clystère, ce qui refoula le mamelon
dans l'aréole; encore plus de pression et la pointe perça la fine
peau pour s'enfoncer de cinq centimètres dans le globe de chair
ferme.
L'exorciste se mit alors en devoir d'appuyer sur le piston.
Suzanne sentit un liquide froid s'injecter douloureusement sous la
peau de son sein gauche. Lentement, la pression interne
augmenta, l'épiderme commença à s'arracher aux glandes et aux
cellules adipeuses, à se distendre pour accueillir le liquide
supplémentaire. Avec horreur, elle vit son sein gonfler en même
temps qu'une douleur insoutenable lui crucifiait la poitrine.
Le père Ingolf ne s'arrêta que lorsqu'il eut injecté un litre
dans le sein qui avait maintenant doublé de volume. Il enroula
soigneusement autour du mamelon perforé un fin fil de cuivre
destiné à obturer la "valve". Il répéta cette opération sur le sein
droit, veillant à ce que les deux seins eussent la même taille.
Suzanne était maintenant grotesquement difforme avec ces
deux galles tremblotantes extrudant de sa poitrine; les mamelons
cerclés de cuivre à leur base, jaillissaient de cette tige métallique
comme deux boutons de fleurs rouges. Le fil de pêche coulissait,
coincé entre ces deux ballons de chair élastique.
L'exorciste se rassasia longuement de ce spectacle. Il finit
toutefois pas libérer la langue et le clitoris de leur liaison contrenature; il laissa toutefois l'épingle de nourrice et l'hameçon en
place. Il retira également toutes les sangles pour reconduire
Suzanne à la cage, non sans lui avoir ligoté les mains dans le dos
au préalable. La cage fut rehissée et le prêtre quitta l'église. Sans
doute avait-il quelque affaire à régler.
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Anak Drakken - Le Couvent
VII. L'évasion
Suzanne se retrouvait seule dans ce lugubre et sombre
édifice. Sous ses pieds nus, les froids barreaux de la cage la
meurtrissaient. A chaque tremblement, sa mâchoire inerte se
balançait contre son cou. Une douleur aiguë rayonnait à partir de
son sexe effeuillé. Ses seins surgonflés l'empêchaient de voir ses
pieds...
Elle se retrouvait dans la même position que la nuit
d'avant, mais sa situation s'était fâcheusement dégradée. Son
corps n'était que douleur et humiliation. Mais elle n'était pas
encore brisée. Elle résolut de tout tenter pour s'enfuir.
C'est ainsi qu'elle se mit à se tordre les poignets dans son
dos, à gratter la corde rche qui les ligotait avec ses ongles. C'était
une tâche pénible car la corde était cruellement serrée; le moindre
effleurement de ses seins distendus contre les barreaux lui
arrachait une plainte. Mais, à force de patience, elle parvint enfin
à libérer ses poignets.
Elle porta aussitôt ses mains à son sexe mais dut se rendre
à l'évidence: il lui était impossible de retirer les agrafes ou de
dérouler le fil cerclant ses mamelons. Elle tirailla un moment sur
l'hameçon planté dans son clitoris mais ne put trouver le courage
de l'en extirper tant le moindre frémissement était douloureux.
Par contre, elle retira sans trop de problème l'épingle de nourrice
de sa langue.
Elle pensa alors à utiliser cet outil comme d'un crochet
pour ouvrir le cadenas de la cage. Mais il lui fallait pour cela se
tourner face à la porte, ce qui, avec sa poitrine surdimensionnée
dans cet espace étroit, lui causa bien des tourments. Le
crochetage du cadenas ne se révéla pas trop compliqué, car la
serrure était d'ancienne facture. Enfin la porte s'ouvrit... Il lui
restait à rejoindre le sol, trois mètres plus bas: elle sauta!
L'atterrissage sur les dalles de molasse glaciales fut rude; ses
seins torturés rebondirent, ce qui engendra de violentes douleurs.
Il fallait maintenant sortir de cette église infernale. Et là le
désespoir l'envahit: la porte était fermée à clef, les vitraux étaient
protégés des vandales par des grilles métalliques... Elle courut
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Anak Drakken - Le Couvent
dans tout l'édifice à la recherche d'une issue, de plus en plus
frénétique, de plus en plus terrifiée.
Et soudain le grincement fatidique de la porte résonna dans
la nef sombre: l'exorciste était de retour! Elle n'eut pas le temps
de se cacher qu'il l'avait déjà aperçue. Il referma soigneusement
la porte à clef et se munit d'un long fouet de cuir analogue à celui
utilisé par les dompteurs; il devait bien mesurer dans les trois
mètres de long. D'un pas rapide il se dirigea vers Suzanne qui se
mit à reculer en tremblant.
- 'e 'ous en 'rie... 'i'ié! supplia-t-elle, les mains jointes
devant elle comme pour la prière.
- Grmmmblbl... Maudite créature démoniaque...
Son bras se détendit; la lanière siffla dans l'air lourd et
froid; elle claqua sèchement en s'enroulant autour de la taille
svelte de la jeune nonne; le souffle coupé par la douleur et la
violence du coup, elle tomba à genoux. Le prêtre réarmait déjà
son coup. Le fouet vint cette fois s'abattre sur sa poitrine
hypersensible; elle poussa un hurlement de douleur et tenta de se
remettre debout pour fuir la morsure du cuir. Un nouveau coup
dirigé cette fois contre son dos la remit aussitôt à quatre pattes.
Son corps nu était totalement à la merci de son bourreau.
- Chienne lécheuse de l'anus de Satan! A genoux! et
supplie-moi de te ramener dans le droit chemin! Ordonna-t-il tout
en ponctuant son injonction en cinglant à peine plus légèrement
les cuisses et les fesses de sa victime.
En tremblant, elle obéit et s'inclina devant son tortionnaire.
Celui-ci s'approcha et ligota prestement ses poignets au moyen
d'une corde épaisse et rugueuse. Il la tira alors sans ménagement
par cette laisse et l'amena à buter contre un banc dont le dossier
lui écrasa l'estomac. Pliée en deux par le bois usé par le temps et
plein d'échardes, elle le vit attacher sa laisse en avant, lui étirant
les bras. Ses pieds furent également attachés, écartés l'un de
l'autre par un mètre. C'est dans cette position inconfortable qu'il
l'abandonna un bref instant pour aller chercher dans son coffre
une énorme pince aux mâchoires semi-lunaires dentées. La tête
ainsi penchée vers le bas, une salive abondante se mit bientôt à
dégouliner de ses lèvres béantes.
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Anak Drakken - Le Couvent
- Groumf... t'ôter toute envie de fuir...
Il plaça la pince autour de sa cheville droite et se mit à
serrer. La douleur crût exponentiellement tandis qu'elle sentait
ses chairs être réduites en bouillies, ses os être compressés les
uns contre les autres... Elle se tortilla, lutta contre ses liens
implacables mais insuffisamment tendus pour l'immobiliser
complètement. Ses mouvements n'empêchèrent nullement Ingolf
de lui fracasser les tarses et les métatarses, ainsi que la malléole!
Craquements,
croustillements,
froissements...
autant
d'intolérables bruits qui se propageaient dans tout son corps
impuissant. Un long hurlement retentit dans l'église. Sans se
départir de son calme, le père Ingolf réitéra son travail sur la
cheville gauche.
Il la libéra de toutes ses entraves pour la remettre dans la
cage. Cette fois, il lui attacha les poignets séparément à deux
artes opposées du sommet de la cage. C'est ainsi qu'elle fut
rehissée.
Elle oscillait désormais entre deux douleurs: s'appuyer sur
ses pieds fracassés ou se suspendre à ses frêles poignets. Elle se
sentait complètement désespérée, sans la moindre chance de
salut. Les douleurs l’empêchèrent de fermer l’oeil de toute la
nuit. Bientôt, sa bouche démembrée restant grande ouverte, la
soif s’ajouta à ses tourments. Ce fut pourtant avec horreur qu’elle
vit l’aurore dissiper l’obscurité de la sinistre nef. Quelle nouvelle
torture ce jour allait-il lui apporter?
La pierre infiltrait ses doigts glacés dans le dos nu de
Suzanne. Elle sentait sous ses reins le bord aigu du socle lui
briser le dos. Sa respiration était sifflante à cause de la corde qui,
attachée autour de son cou, la maintenait contre le piédestal de
cette statue entre les pieds de laquelle sa tête reposait. Ses
poignets étaient attachés sur le côté, lui immobilisant les bras en
T. Ses genoux étaient remontés vers sa poitrine turgescente et des
cordes maintenaient ses chevilles largement écartées. Ses seins
monstrueux lui obturaient la vue, mais l’image qu’elle se faisait
de son pubis complètement exposé, de son sexe béant aux pétales
effeuillés, de son anus écartelé l’emplissait de honte. Les muscles
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Anak Drakken - Le Couvent
de ses cuisses et de son abdomen tremblaient de fatigue, mais elle
n’osait les reposer en abaissant ses jambes: ses genoux écartés
étaient reliés à l’hameçon de son clitoris par deux ficelles
coulissant dans des anneaux incrustés dans ses mamelons
gonflés!
Crampes, élancements émanant de son sexe et des ses
seins, douleurs dans le dos, humiliation, froid... c’est au milieu de
ces souffrances indicibles qu’elle avait passé les dernières heures,
seule, impuissante, espérant et redoutant à la fois le retour de son
bourreau.
Elle l’entendit revenir au bout d’un temps qui lui parut des
siècles. Ses seins et les jambes de la statue lui bouchaient
complètement la vue, mais elle entendit qu’il se plaçait entre ses
jambes tremblantes. Elle sentit ses doigts farfouiller dans les
poils de son mont-de-Vénus, semblant y introduire une substance
huileuse. Il y eut un grattement, une lueur... et soudain la morsure
du feu embrasa son bas-ventre! Ce salaud avait mis le feu à son
sexe! Un long hurlement jaillit des mâchoires disloquées de
Suzanne. Elle tirait comme une forcenée sur tous ses liens, les
faisant pénétrer dans ses chairs, tordant ses chevilles brisées
selon un angle atroce dans la vaine tentative d’éteindre les
flammes entre ses cuisses écartelées. Dans ses spasmes de
douleur, ses seins et son clitoris se trémoussaient au bout de leurs
fils, telles des marionnettes dansant la gigue. Une odeur infecte
se dégageait du brasier vivant... Lorsque tous les poils furent
consumés, le feu s’éteignit de lui-même, bientôt suivi par les cris
de la possédée. Les poils de son pubis étaient désormais
remplacés par des cloques purulentes. Mais Ingolf n’en avait pas
encore terminéavec l’épilation: il étendit de la graisse sous les
aisselles, autour de l’anus et sur les mollets de la jeune nonne
avant d’y mettre le feu...
Après cette opération nécessaire, il s’accorda un petit
plaisir: il trouvait que sa victime résistait trop bien à l’envie
d’étirer ses jambes ankylosées et il avait quelques idées pour
l’obliger à plus de mobilité... Il commença par attacher à chaque
cheville un petit sac rempli de billes de plomb de deux kilos
chacun; ce poids supplémentaire accrût les tremblements des
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Anak Drakken - Le Couvent
abdominaux de Suzanne. Ensuite, il exhiba une cravache; la
malheureuse frémit en voyant ce sinistre instrument, anticipant
les douleurs qu’elle allait ressentir lorsque le cuir viendrait poser
son baiser brûlant sur sa peau délicate.
Le prêtre leva le bras... et l’abaissa d’un mouvement sec et
précis: Swwwiishhhhhh! SNAP! Aïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïïe! Le
coup venait de s’abattre sur les orteils de son pied gauche,
propulsant une onde de douleur à sa moelle épinière qui aussitôt
réagit en tentant d’éloigner l’appendice de la source de douleur...
provoquant aussitôt un élancement encore plus aigu dans son
clito et dans la pointe de son sein gauche!
Swwwiishhhhhh! SNAP! Swwwiishhhhhh! SNAP!
Swwwiishhhhhh! SNAP! Trois coups rapides se succédèrent,
entrecroisant leurs marques écarlates sous la plante du pied
meurtris. Suzanne tenta de contrôler ses mouvements, mais la
douleur paralysait son cerveau de sorte que ses attributs féminins
furent derechef soumis à la torture...
Ingolf passa au pied droit, puis revint au gauche, puis
encore au droit... et ainsi de suite durant un temps interminable.
Seule l’évanouissement de sa victime put calmer son ardeur
sadique...
- 52 -
Anak Drakken - Le Couvent
VIII. Nouvelles règles
- Je crains... grmmmf..., ma fille, que nous n’ayons affaire
à un démon de... ahem... première puissance.
Le visage de la mère supérieure pâlit à ces mots.
- Mon Dieu! Soeur Suzanne! Avez-vous pu...?
- Hélas... hem... non! Je crains que cela ne soit au-dessus
de mes... groumf... modestes possibilités que d’extirper cet...
grmblblb... incube de son pauvre corps.
- Miséricorde! Voulez-vous dire que nous allons être
obligés...?
L’exorciste émit un grognement affirmatif.
- Mon Dieu! Mon Dieu! Mon Dieu! se lamenta la Mère
Supérieure.
- Grmmmf... Et il y a pire! grmmblbl... J’ai peur que
d’autres de vos filles ne soient... hem... possédées. Il me faudrait
faire une... mfff... enqute dans votre couvent..
La Mère Supérieure était atterrée: le Diable dans son
couvent! Au sein de ses agnellesinnocentes!
- Pourrais-je voir Soeur Suzanne?
- Mmmf... si vous y tenez... grrrr... mais c’est un bien triste
spectacle...
Le prêtre conduisit la Nonne dans la crypte de l’église. Il
ouvrit une porte et la lueur de sa lanterne se répandit dans le
sombre souterrain. La Mère Supérieure ne put réprimer un
mouvement de recul devant le spectacle qui s’offrit à ses yeux:
un large pilier soutenait la voûte basse; contre celui-ci s’écartelait
une forme pâle, nue, suspendue par les poignets à deux grosses
chaînes qui les ceignaient; ses chevilles également étaient
enchaînées écartées, mais la prisonnière semblait craindre de
s’appuyer sur elles. Son corps était atrocement mutilé et déformé.
Sa bouche grande ouverte laissait s’écouler sur ses seins
globuleux des fils de salive; de même, de son sexe écartelé
s’échappaient des humeurs innommables. Hormis sur sa tête, il
ne restait pas le moindre poil sur ce corps torturé.
Suzanne releva la tête et un flot de bave s’écoula sur son
menton. La terreur se lisait dans ses yeux qu’elle fixa sur la Mère
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Anak Drakken - Le Couvent
Supérieure. Elle tenta d’articuler quelque chose, mais cela resta
incompréhensible. Horrifiée par ce spectacle, elle s’en détourna
bien vite pour quitter cette crypte démoniaque. Le regard fou de
Suzanne, son aspect atrocement impie et lubrique l’avait
convaincue de l’horrible réalité démasquée par l’exorciste.
- Mon père, lui dit-elle lorsqu’ils furent remontés dans la
nef, je vous fais entièrement confiance pour chasser le démon de
mon couvent: je vais aller me recueillir à Rome auprès de notre
saint-père. En attendant, je confie mes filles et mon couvent à
votre sagesse et votre sainte autorité en vous priant les ramener
sur la voie de notre Seigneur.
- Grmblblb... c’est là une sage décision, ma fille. Hem...
soyez sûre que je ferai tout pour... groumf purifier vos enfants
des démons qui les obsèdent, répondit l’exorciste, dissimulant un
sourire sardonique derrière ses mains jointes comme pour la
prière.
Un concert de chuchotements résonnait dans le réfectoire
du couvent où toutes les Nonnes se trouvaient maintenant
réunies. Le sujet de conversation était pour toutes le même: qui
était le nouveau Supérieur qui devait remplacer leur Mère durant
son pèlerinage à Rome? Et soudain toutes se turent comme le
Père Ingolf apparaissait devant elles. Il portait une ample bure
noire serrée à la taille par une grosse corde. Son apparence était
réellement lugubre, semblant conforter la rumeur qu’il officiait
comme exorciste. Il promena sur l’assemblée un regard terrible
qui en fit frémir plus d’une.
- Mes filles, commença-t-il (il ne grommelait plus le moins
du monde, mais personne ne pouvait le remarquer), je suis ici
pour remplacer votre Mère Supérieure. Vous savez qu’elle m’a
donné les pleins pouvoirs pour diriger ce couvent; peut-être
savez-vous, continua-t-il en balayant l’assemblée d’un regard
suspicieux, qu’un démon de grande puissance s’est infiltré dans
votre établissement et a semé ses germes parmi certaines d’entre
vous. QU’IL TREMBLE!
Toutes les soeurs frissonnèrent...
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Anak Drakken - Le Couvent
- Je suis venu l’extirper de vos entrailles pour le renvoyer
dans les tréfonds de l’Enfer dont il n’eût jamais dû sortir. Dans
cette tâche ardue, j’attends de votre part une pleine et totale
coopération: les récalcitrantes ne peuvent être que des âmes
perdues pour notre Seigneur car déjà trop profondément
empalées sur les cornes de Satan.
Certaines soeurs sentirent une étrange sensation les envahir
à ces mots et il y eut un léger remous dans leurs rangs...
- Pour commencer, et pour faciliter mon oeuvre, je vais
changer certaines de vos habitudes: Premièrement, vous dormirez
dorénavant toutes ici même dans le réfectoire sur vos matelas que
vous amènerez tout à l’heure. Secondement, vous allez toutes
changer votre bure contre une tunique. Faites-le dès maintenant,
les tuniques sont là.
Il indiquait un tas de tissu blanc posé devant lui. Les soeurs
s’entre-regardèrent. Voulait-il qu’elle se changeassent devant lui.
Un flottement gné et un début de brouhaha commença à se
répandre dans l’assemblée.
- J’AI DIT: TOUT DE SUITE! hurla le Prêtre.
Il y eut alors une certaine confusion parmi les Nonnes qui
se mirent à s’affairer de tous côtés, poussant les premiers rangs
vers le tas de tunique, jouant des coudes pour reculer au fond du
réfectoire...
- ASSEZ! Retirez toutes vos bures! ... Allons! Plus vite que
ça!
Dans un silence honteux uniquement troublé par le froufrou du tissu, les Nonnes se déshabillèrent. L’une après l’autre,
elle se redressèrent, cachant leurs seins et leur sexe du mieux
qu’elles pouvaient. Ingolf parcourut ses filles du regard,
s’attardant sur les plus jeunes et les plus belles, passant
rapidement sur les plus vieilles - du reste peu nombreuses.
- Retirez également vos sandales. Dorénavant, vous
marcherez pieds nus... Voilà! Vous pouvez maintenant venir
chercher votre tunique.
Il y eut une ruée sur le tas de vêtements, les soeurs
n’hésitant pas à se bousculer pour arriver les premières aux pieds
de leur Supérieur qui regardait ce troupeau de femelles nues et
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Anak Drakken - Le Couvent
chamailleuses avec un sourire satisfait. Mais les Nonnes furent
fort surprises en enfilant leur nouvel uniforme; la tunique tenait
plus de la chemise de nuit que de la bure sacerdotale: sans
manches, plutôt moulante, s’arrêtant au-dessus du genou, fendue
sur les deux côté jusqu’en haut des cuisses, elle était fabriquée
avec un tissu très léger et translucide. Lorsque toutes les Nonnes
l’eurent revêtue et se tinrent devant lui en se tortillant et en tirant
sur l’ourlet pour tenter de cacher leurs genoux, le Prêtre repris la
parole:
- Très bien! Vous pouvez serrez la corde de votre ancienne
bure autour de votre taille... Pour m’assister dans ma tâche, il me
faut l’aide de trois d’entre vous. Je vais les choisir moi-même, car
il faut absolument que je sois sûr de leur pureté.
Il se mit alors à se promener au milieu des Soeurs,
brandissant devant lui un crucifix et auscultant chacune sous
toutes les coutures. Le silence régnait, lourd d’humiliation. Au
bout de ce long examen, Ingolf choisit trois Nonnes parmi les
plus belles, les plus jeunes et les plus musclées: soeur Adèle,
soeur Furia et soeur Agnès. Elles furent les seules autorisées à
remettre leurs sandales et il leur annonça qu’elles bénéficieraient
d’un costume particulier.
- Bien! Nous allons maintenant passer à la troisième
nouvelle règle: je veux que désormais votre corps soit totalement
dépourvu de tout poil, hormis sur la tête; car c’est dans ces
attributs sataniques que le démons aiment à se cacher.
Un brouhaha indigné salua cette annonce et des dizaines de
mains s’agitèrent en signes de croix frénétiques, mais Ingolf,
élevant la voix, poursuivit:
- J’ai apporté ici des rasoirs. Vous allez vous placer deux
par deux et chacune rasera l’autre. Passez partout: les jambes, le
bas-ventre, les aisselles! et vous répéterez cette opération aussi
souvent qu’il sera nécessaire. Celles qui s’aviseraient de désobéir
seraient implacablement punies!
Le réfectoire se transforma bientôt en un salon bien peu
catholique: sur toutes les tables étaient couchées des femmes,
jambes écartées, entre les cuisses desquelles s’affairaient d’autres
femmes. Ingolf patrouillait dans les rangs, contrôlant que ses
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Anak Drakken - Le Couvent
instructions étaient scrupuleusement suivies. De temps à autre, il
félicitait telle ou telle “coiffeuse” ou alors la corrigeait. Une fois
même, il prit lui-même la place de celle-ci et appliqua quelques
coups de rasoir pour la plus grande honte de sa “cliente”!
Lorsqu’elles eurent terminé, le prêtre leur ordonna de
toutes se coucher sur le dos, alignées et de tenir leurs jambes
écartées et levées pour qu’il puisse contrôler leur travail.
Certaines, parmi les plus dévotes, obéirent aussitôt; la plupart
hésitèrent, se regardant l’une l’autre; un troisième groupe, très
minoritaire chuchotait âprement, visiblement courroucées. L’une
d’elle pris son courage à deux mains et, s’avançant vers Ingolf
elle protesta:
- Ce que vous nous demandez est contraire à toutes les
règles. Je suis persuadée que jamais le Seigneur voudrait nous
voir nous livrer à telles actions. Je refuse de...
- SILENCE! hurla le Supérieur, la coupant net. Il la fusilla
du regard et continua d’une voix forte:
- De quel droit oses-tu t’opposer à moi? Je suis ton
Supérieur et par dessus tout, je suis prêtre, c’est à dire l’interprète
des volontés de Dieu. Mais je sais bien ce qui t’a poussé à une
telle audace... c’est le démon qui s’est infiltré dans ton ventre et
qui te tient entre ses griffes!
Il reprit haleine en balayant l’assemblée d’un regard
furibond. Personne n’osa souffler mot; la protestataire pas plus
que celles qui l’avaient poussée. Satisfait de son impact, le prêtre
poursuivit avec un sourire sardonique au coin des lèvres:
- C’est pour purger cette maison engorgée de vice que je
suis venu ici! Je connais les méthodes pour accomplir ma tâche et
je ne laisserai une petite traînée de ton espèce entraver les justes
quoique mystérieux dessein divins... Amen.
Il ponctua ce discours par une violente gifle dont la
violence obligea la jeune Nonne à faire un écart pour garder son
équilibre. Il se tourna alors vers ses assistantes:
- Adèle! Furia! Agnès! Saisissez-la! ligotez-la avec sa
ceinture et retirez-lui sa tunique! Ce n’est pas une de vos soeurs,
c’est un envoyé de Lucifer!
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Anak Drakken - Le Couvent
A ces mots, un frisson de peur parcourut l’assemblée. Les
trois assistantes entourèrent la plaignante encore étourdie par la
gifle, l’empoignèrent des six mains et, en un clin d’oeil lui
ligotèrent les poignets dans le dos; sur les conseils de l’exorciste,
elles la couchèrent à plat ventre et lui ligotèrent les chevilles avec
la même corde, lui maintenant ainsi les jambes pliées et les bras
tendus. Enfin, elles déchirèrent sa tunique et utilisèrent les
lambeaux pour la bâillonner.
- Bien! Déjà un démon de trouvé! dit le prêtre. Y a-t-il
encore des objections?... Non?... Alors faites ce que je vous ai
demandé!
A la hâte, toutes les Nonnes se couchèrent sur les tables et
empoignèrent leurs jarrets pour dévoiler leur sexe épilé. A la vue
de tous ces pubis nus pointés vers lui, Ingolf sentit une bouffée
de chaleur envahir son bas-ventre et il se félicita que son ample
bure cachât son érection monumentale... En même temps, il se
félicita d’avoir réussi à mener à bien ce projet qu’il caressait
depuis tant d’années: il tenait enfin en son pouvoir toute une
communauté de femmes soumises entre ses mains, et il comptait
bien en abuser...
Il parcourut les rangées de table s’arrêtant devant chaque
Nonne pour l’ausculter avec soin. Il commença par ses trois
assistantes qui purent ensuite se redresser et le suivre dans son
inspection. Une fois de plus, il fut étonné de voir combien les
femmes étaient aussi différentes par leur visage que par leur sexe.
Replets ou maigres, profondément plissés ou lisses, rose pâle ou
plus foncés, longs ou larges, béants ou crispés, ventrus ou plats,
frémissants ou endormis; le clitoris aussi variait aussi beaucoup
par sa taille, sa couleur, sa “timidité”. Il nota que plusieurs
Nonnes avaient mouillé ou mouillaient encore. Sans dire
pourquoi à ses assistantes, il leur demanda toutefois de noter leur
nom.
Il était arrivé aux deux tiers des Nonnes lorsqu’il remarqua
que l’une d’entre elle était mal rasée: on voyait encore nettement
des poils longs d’un millimètre se dresser autour de ses lèvres. Il
pinça la chair délicate entre son pouce et son index, compressant
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Anak Drakken - Le Couvent
le clitoris et le haut des lèvres. Aussitôt, la jeune femme porta ses
mains à son bas-ventre...
- Ne lâche pas tes genoux, maudite vipère!
Les larmes aux yeux, crispée par la douleur, elle reprit sa
position de mauvais gré. Le prêtre accentua sa pression sur la
chair délicate et entama un lent mouvement de rotation.
- Sexe mal rasé! Ca peut être un indice de possession! Mais
c’est probablement plutôt un signe que le Diable se prépare à
entrer par cet immonde orifice (il enfila toute la longueur de son
index dans le vagin desséché, arrachant un bref cri de douleur et
de surprise à la jeune Nonne rouge de honte). C’est pourquoi, par
prudence, je m’en vais l’oblitérer!
Il exhiba alors une sorte de pince à cheveux, concave,
métallique, pourvue de deux rangées de dents acérées; un grelot y
était fixé. Sous le regard terrifié de sa victime, il écarta les
mâchoires de la pince et l’approcha de son sexe; il appuya
l’instrument contre son mont-de-Vénus dont il épousait
admirablement la forme; il le positionna soigneusement, veillant
à ce que les ses extrémités encadrassent bien toute l’ouverture
depuis le clitoris jusqu'à la commissure inférieure des grandes
lèvres; il appuya alors plus fort contre la peau frémissante... et
relâcha le ressort! Un jappement de douleur échappa des lèvres
de la victime comme la cruelle mâchoire se refermait sur son
organe le plus sensible.
Ingolf se pencha pour examiner son travail: c’était parfait!
les lèvres étaient correctement pincées l’une contre l’autre, les
pointes, disposées en quinconces, avaient percé la peau et
traversaient les deux couches de chair, le clitoris lui-même était
percé parcourut par l’ultime dent. Au moyen d’une clef
minuscule, il verrouilla la pince en position. Finalement, il
déchira le pan de devant de la tunique, dénudant tout le basventre de la mal-rasée et exposant ainsi aux yeux de tous sa faute.
Le père Ingolf reprit son inspection, toujours suivi par ses
trois cerbères. Les Nonnes n’osaient faire le moindre
mouvement; à peine osaient-elles respirer... Aucun autre incident
n’interrompit la tournée et finalement, les Nonnes purent
reprendre une attitude plus décente.
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Anak Drakken - Le Couvent
Nathalie, le flanc complètement endolori par les aspérités
du sol, entreprit péniblement de se retourner. Ce n’était pas chose
facile avec ses bras tirés vers le haut dans son dos, ses
articulations scapulaires tordues et lancinantes. La fatigue
l’empêchait de rester debout pour maintenir ses épaules dans une
position plus confortable et la position couchée était trop
inconfortable pour lui permettre de dormir plus de cinq minutes
d’affilée; de surcroît, ses chevilles reliées par dix centimètres de
chaîne ne facilitaient pas sa tâche.
Elle faisait vraiment peine à voir, avec son corps tordu,
sale, baignant dans dix centimètres d’eau croupissante, les
poignets et les chevilles usés par les fers épais et rouillés - on ne
les ouvrait jamais - qui les enserraient. Elle avait maigri, s’était
affaiblie; le manque de sommeil dessinait de profonds cernes
sous ses yeux hagards. Ses cheveux gras et moites collaient sur
son front et ses épaules. Depuis combien de temps moisissait-elle
dans cette cellule malsaine? Elle n’eût su le dire, perpétuellement
immergée dans cette semi-obscurité. Elle réussit péniblement à
s’asseoir... et se laissa retomber sur l’autre flanc.
Diane entendit le cliquetis des chaînes de Nathalie; elle
s’imagina le corps torturé de son amante tirant sur ses entraves.
Cette pensée provoqua des contractions de désir dans son vagin
affamé. Elle tenta de penser à autre chose, mais son esprit
revenait toujours à cette vision envoûtante... Son sexe se mit à
saliver et des fils visqueux commencèrent à dégouliner d’entre
ses lèvres turgescentes. Elle trouva la force de tirer sur ses bras
largement écartés auxquels elle se laissait pendre - ils étaient
enchaînés à deux anneaux fixés à la limite du plafond et du mur
du fond de son cachot - pour se reposer. Elle réussit à se mettre
debout sur ses jambes maintenues largement écartées par des
chaînes qui reliaient ses chevilles à des anneaux placés
symétriquement dans le sol par rapport à ceux du plafond. Dans
cette posture, l’eau saumâtre lui arrivait au-dessus des genoux.
Elle tira sur ses chaînes, tentant d’approcher ses mains de son
corps, mais c’est à peine si elle pouvait toucher ses flancs. Elle se
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Anak Drakken - Le Couvent
tordit, se dressa sur la pointe des pieds, tentant d’amener ses
seins à portée des doigts de sa main droite. Il s’en fallait de
quelques centimètres qu’elle y parvînt. Elle dut une fois de plus
se résoudre à se caresser les flancs, accroissant encore son désir
et sa frustration... Finalement, vaincue par la fatigue, elle
s’écroula à genoux et laissa son torse pendre à ses bras et sa tête
pencher en avant et répandre ses cheveux roux dans l’eau salie de
ses urines et de ses excréments.
Le grincement caractéristique de la porte de la crypte
raviva son attention. De la visite? Déjà? Un jour s’était donc déjà
écoulé depuis son dernier repas? Une torche illumina la salle et
un prêtre apparut derrière la grille du cachot. Il jeta un bref
regard sur Diane et sur la cellule voisine et se concentra sur
d’autres arrivantes. Diane vit deux Nonnes entrer à la suite de
l’inconnu. Elle eut de la peine à reconnaître soeur Agnès et soeur
Adèle, car elles portaient un étrange accoutrement: une tunique
rouge sang, sans manches, s’arrêtant au-dessus du genou, serrée à
la taille par un triple enroulement d’une chaîne noire crochée sur
le devant par deux mousquetons; la tunique était dotée au niveau
des seins de deux poches coniques en cuir noir qui les abritaient
et les rehaussaient, munie sur la pointe d’une pointe de métal
longue de plus d’un centimètre; en regardant mieux, Diane
s’aperçut que, sous les pointes de métal, il y avait un trou dans le
cuir par lequel on pouvait voir les mamelons turgescents des
deux Nonnes. Elles portaient également des brassard noirs
incrustés de clous arrondis et des sandales de facture standard,
mais noires et au talon rehaussé de trois centimètres. Un masque
noir leur couvrant le haut du visage parachevait leur habillement.
Elles devaient encore porter une ceinture sous la chaîne et une
sacoche de cuir - une sorte de grosse bourse - y était accrochée,
ainsi qu’un fouet...
Les deux Nonnes déposèrent sur le sol la caisse qu’elles
portaient, qui ressemblait à un cercueil d’enfant; de nombreux
trous étaient percés dans les parois, mais Diane ne parvenait pas à
distinguer ce qu’il y avait à l’intérieur. C’est alors qu’une
troisième Nonne, vêtue comme les deux autres - c’était soeur
Furia - apparut, portant sur son épaule le corps nu d’une jeune
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Anak Drakken - Le Couvent
femme que Diane ne parvint pas à identifier. Elle la laissa tomber
sur le sol irrégulier où elle atterrit avec un cri étouffé. Diane
reconnut alors soeur Christine, bâillonnée et ligotée. Cette vision
raviva le désir sous-jacent de Diane, mais la fascination du
spectacle la retint de chercher à nouveau à se caresser. Furia
détacha soeur Christine et alla l’enchaîner dans la cellule
contiguë à celle de Diane. Le prêtre ne bougeait pas, se
contentant de suivre ses assistantes du regard.
Pendant que Furia s’occupait de Christine, ses consoeurs
ouvrirent le “cercueil” et en extirpèrent un corps féminin
horriblement déformé: ses coudes étaient ligotés l’un contre
l’autre dans son dos, ce qui infligeait une douloureuse traction
sur ses épaules et ses pectoraux; ses chevilles également étaient
ligotées l’une contre l’autre et maintenaient ses jambes fléchies
par une lanière qui s’enfonçait entre ses fesses. Sa bouche restait
curieusement grande ouverte et sa mâchoire se balançait
mollement au gré des secousses. Le plus horrible était ses seins:
surgonflés, distendus, ballonnés, démesurés... on eût dit une de
ces grenouilles qui gonflent leurs joues pour coasser. Leurs
mamelons étaient percés d’un anneau auquel était attaché une
lanière qui les reliait aux poignet de Suzanne - car c’était elle...
cette traction l’obligeait à garder les bras fléchis et écartait de
côté les seins globuleux. Elle remarqua au passage que la lanière
des chevilles allait s’attacher à un hameçon fiché dans son
clitoris...
Elle ne fut même pas détachée; Adèle fixa autour de son
cou un lourd collier d’acier rouillé qu’elle relia par une lourde
chaîne au pilier central. Suzanne fut laissée ainsi à plat-ventre sur
le sol inégal. Afin qu’elle ne puisse se retourner sur le flanc ou
sur le dos, Agnès fixa encore un écarteur entre ses genoux, les lui
séparant de près d’un mètre.
- Nous régleront votre cas plus tard, dit le prêtre avant de
quitter les lieux, suivi de ses trois chiennes de combat.
Dans le réfectoire maintenant aménagé en dortoir, les
conversations chuchotées allaient bon train. Toutes les Nonnes
étaient assises aux tables qui avaient été resserrées à l’une des
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Anak Drakken - Le Couvent
extrémités de la salle et, comme on avait dû se débarrasser de
certaines, les soeurs étaient obligées de se serrer les unes contre
les autres; ce n’était pas désagréable étant donné que leur court
vêtement les condamnait à grelotter en permanence. Elles
attendaient l’arrivée des plats avec impatience en échangeant les
dernières nouvelles:
- Il paraît que le cercueil contenait soeur Suzanne...
- Est-ce que vous savez pourquoi nous avons dû amener
toutes ces poutres dans l’église?
- Et ces coups de marteaux qui en provenaient?
- Peut-être que le Supérieur fait construire de nouveaux
bancs?
- C’est ce que soeur Mathilde a cru apercevoir...
Etc.
Et soudain, le silence se propagea comme une traînée de
poudre parmi les Nonnes. Le prêtre venait d’apparaître à l’entrée
de la salle, suivi par ses cerbères. Seule soeur Mathilde, emportée
dans la narration de ce qu’elle avait entr’aperçu, ne le remarqua
pas et continua à chuchoter assez fort. Le prêtre s’avança, l’air
renfrogné. Soeur Mathilde finit pas se taire et, confuse, se
recroquevilla sur son banc. Ingolf continua d’avancer dans l’allée
entre les deux rangs de matelas posés à même le sol, de plus en
plus furieux. Un silence de mort régnait dans le réfectoire...
- DEBOUT! Sales petites pisseuses impudentes! hurla-t-il
soudain. Toutes les Nonnes sursautèrent à ce soudain éclat. On se
lève quand entre le Supérieur! C’est une question de politesse.
Toutes se levèrent dans un tonnerre de banc raclant le sol
et restèrent immobiles, frémissantes.
Ingolf s’approcha d’un pas lent, sans un mot...
- Bâillonnez cette chienne trop bavarde! dit-il d’un ton
calme.
Aussitôt, les trois cerbères bondirent sur soeur Mathilde;
Furia la saisit par les coudes qu’elle colla l’un contre l’autre dans
son dos, l’immobilisant d’une poigne de fer; Adèle lui empoigna
la tête, une main sous la gorge, l’autre sur le front; enfin Agnès
lui enfourna dans la bouche une grosse balle de caoutchouc noir
munie d’une lanière de cuir qu’elle cadenassa derrière sa nuque.
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Anak Drakken - Le Couvent
La bouche de soeur Mathilde était douloureusement distendue
par la boule et ses dents se crispaient vainement sur le
caoutchouc. Les trois chiennes la relâchèrent et vinrent se
replacer derrière leur maître. Celui-ci reprit la parole:
- Je sais comment vous guérir de cette paresse... Croyezmoi vous allez vous tenir debout, dorénavant! A QUATRE
PATTES SUR VOS MATELAS! ET VITE!
Les Nonnes terrifiées se ruèrent sur leurs paillasses et se
mirent dans la position ordonnée, leurs pieds nus dépassant du
matelas.
- RELEVEZ VOS TUNIQUES, QUE JE VOIE VOS
CULS!
Elles obéirent en tremblant. Le prêtre donna à voix basse
des instructions à ses assistantes, puis, pendant que soeur Agnès
d’elle quittait au pas de course le réfectoire, il arpenta l’allée,
contemplant ces rangées de culs blancs. A plusieurs reprises, il
donna un coup de pied dans les chevilles d’une Nonne pour les
lui faire écarter de façon à ce qu’il pût voir leur sexe épilé. En
passant devant celle qui portait le pince-sexe il ne put retenir un
rictus.
Soeur Agnès revint, portant une petite valise noire. Elle
l’ouvrit et les trois assistantes se servirent des objets qu’elle
contenait. Il y en avait deux types: l’un ressemblait à un gros
cylindre de six centimètres de diamètre, métallique; l’autre
consistait en une sorte de poche de cuir épais, garni d’un clou
acéré de trois centimètres de long, muni de deux lanières
cadenassables.
Agnès et Adèle prirent chacune une poignée de ces
“poches” tandis que Furia se chargeait des cylindres. Et chacune
se mit au travail. Les poches venaient s’appliquer sous les talons
et les lanières se refermaient sur le pied et autour de la cheville;
elles obligeraient ainsi leur porteuse à marcher sur la pointe des
pieds si elles ne voulaient pas s’empaler sur ce véritable talonaiguille. Quant aux cylindres, Furia les enfonçait sans pitié et
d’un coup sec dans le rectum de ses victimes qui hurlaient de
douleur et d’humiliation; les six centimètres d’épaisseur de métal
distendaient cruellement leur intestin vierge sur une longueur de
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Anak Drakken - Le Couvent
vingt centimètres; mais leur souffrance ne faisait que
commencer; lorsque Furia avait fait pénétrer l’horrible
instrument jusqu'à ce qu’il ne dépassât plus de l’anus que trois ou
quatre centimètres, elle faisait tourner une clef dans la base de ce
gode, ce qui faisait sortir de la hampe une dizaine de pointes qui
venaient se ficher dans la muqueuse rectale! Impossible dès lors
de le retirer sans la clef. Durant un quart d’heure la salle résonna
des cris et des gémissements des soeurs sodomisées. La seule qui
ne cria pas fut soeur Mathilde, mais ce n’était pas faute d’avoir
essayé...
Lorsque toutes furent enfichées et talonnées, le prêtre leur
permit de retourner à table où les attendait leur repas qui
commençait à refroidir. C’était un spectacle cocasse que de voir
toutes ces jeunes femmes avançant sur la pointe des pieds,
grimaçant à chaque pas à cause des douleurs qu’induisait le gode
fiché dans leur rectum. Elles se rassirent sur leur banc, mais
devaient se tenir obliquement, ne prenant appui que sur une
fesse; les crampes et les douleurs les obligeaient à changer
fréquemment d’assise. Quant à soeur Mathilde, Agnès avait ôté
un bouchon dans son bâillon ce qui lui permit, si ce n’est de
manger, du moins de boire de la soupe et de l’eau.
A un certain moment, un élancement plus violent que les
autres, rayonnant de son anus, provoqua un spasme involontaire
chez l’une d’entre elle; ce faisant, elle bouscula soeur Jeanne qui
se renversa de la soupe sur le devant de sa tunique blanche. Le
liquide chaud la brûla bénignement mais lui arracha un cri de
surprise. Tous les regards se braquèrent sur elle; le devant trempé
de sa tunique était devenu quasiment transparent et moulait sa
poitrine avec précision; ses mamelons, érigés par le contact de la
soupe, pointaient sous le tissu humide.
Le prêtre murmura quelque chose à l’oreille de ses
chiennes et celles-ci se levèrent d’un bond et se ruèrent sur la
maladroite. Furia décrocha la chaîne qui ceignait sa taille et
l’enroula prestement autour du cou, des coudes et des poignets de
soeur Jeanne, crochant les mousquetons, elle acheva de la ligoter
sans qu’elle eût osé protester; mais la terreur se lisait dans son
regard implorant. Sans la moindre pitié, Adèle déchira le haut de
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Anak Drakken - Le Couvent
sa tunique et lui en rabattit les pans sur les flancs, libérant ses
seins lourds.
- Je vais t’apprendre à baver, sale petite truie! dit-elle en
sortant de sa sacoche une longue et fine lanière de cuir rouge.
Elle se mit à l’enrouler à la base du sein gauche, serrant la
chair molle, faisant peu à peu se durcir la mamelle en une sorte
de gros oignon rougeaud à la pointe turgescente; lorsque le sein
eut acquis la fermeté d’un grain de raisin, Adèle passa à l’autre
sein qui subit le même sort; elle termina sa tâche en faisant passer
la lanière derrière son dos et par-dessus ses épaules avant de
l’attacher. Jeanne grimaçait de douleur, des larmes coulaient sur
ses joues... Furia lui libéra enfin les bras. Elle déchira le devant
de sa tunique de façon à ce qu’elle ne puisse plus couvrir sa
poitrine.
- Tu recoudras ta tunique pour qu’elle tienne sur tes
épaules, ordonna-t-elle tout en réenroulant sa chaîne autour de sa
taille.
- Attends, reprit Adèle, tu oublies quelque chose...
Elle montra deux petites pinces dentées reliées par une
chaînette à laquelle étaient accrochés trois grelots. Elle mordit les
deux pinces sur les mamelons gorgés de sang de la malheureuse
Nonne qui ne put réprimer un cri de douleur.
Le reste du repas se passa sans incident, ainsi que la
journée. Les Nonnes se livraient à leurs occupations habituelles
sous l’oeil lubrique du père Ingolf qui les voyait avec un plaisir
sadique se dandiner d’une manière involontairement lascive sur
la pointe des pieds, l’arrière de leur tunique légèrement soulevé
par le gode. De temps à autre, un tintement de grelot annonçait
l’arrivée de l’une ou l’autre des soeurs punies.
La nuit fut très agitée pour les Nonnes. Ni le gode, ni les
talons aiguilles ne leur avaient été retirés. Le gode surtout les
dérangeait car elles ne savaient dans quelle position s’étendre
pour soulager la douleur qui leur vrillait le cul. De surcroît, il y
avait moins de matelas que de Nonnes, ce qui les obligeait à une
promiscuité inaccoutumée. Il arrivait fréquemment qu’en se
retournant, une soeur heurtât le gode de sa voisine, la tirant du
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Anak Drakken - Le Couvent
demi-sommeil qui l’avait gagnée. La nuit passa ainsi très
lentement, constamment interrompue par des gémissements ou
des cris de douleurs; les tintements répétés des grelots n’étaient
pas pour améliorer leur condition. Plus le temps passait, plus
elles commençaient à ressentir le besoin de vider leurs intestins
scellés par le gode monstrueux...
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Anak Drakken - Le Couvent
IX. La purification
Le matin arriva lentement. La cloche sonna les matines et
les Nonnes se levèrent péniblement, hagarde et endolories par
leur nuit atroce. Elles firent la queue aux toilettes où soeur Agnès
était chargée de leur retirer le gode pour leur permettre de vider
leurs intestins perclus, avant de le remettre en place.
Elles gagnèrent ensuite sur la pointe des pieds la chapelle
pour l’office du matin. Une surprise les y attendait: les bancs
avaient disparu pour être remplacés par des sortes de longs
tréteaux alignés dans l’axe de l’église. Les cerbères leurs
montrèrent qu’elles devaient s’asseoir à califourchon sur ces
nouveaux sièges.
La position se montra très rapidement intenable: les
tréteaux étaient trop hauts pour qu’elles pussent s’appuyer des
pieds sur le sol, de sorte que tout leur poids reposait sur leur
entrejambes; elles avaient alors le choix entre s’appuyer sur le
gode anal ou sur leurs labia et clitoris... cruel dilemme entre les
alternatives duquel elles ne cessaient d’osciller en grimaçant.
Elles essayaient de soulager au maximum leur poids en
s’appuyant sur leurs mains, mais leurs paumes devinrent bientôt
tout endolories et garnies d’échardes. Inutile de dire qu’elles
avaient de la peine à suivre le sermon du père Ingolf. Celui-ci
prenait un malin plaisir à multiplier les prières qui exigeaient que
les Nonnes joignissent leurs mains devant elle. Les tréteaux
avaient pour autre avantage de relever les pans des tuniques,
dévoilant entièrement les jambes de ses filles, désespérément
tendues vers le sol, et parfois laissaient même entrevoir leur sexe.
Quant à leur visage, il offrait toutes les variations de la
souffrance et de la crispation.
Le sermon fut soudain interrompu par un gémissement de
douleur et l’une des soeurs tomba du tréteau. Elle se releva en se
frottant le pubis et se mit à invectiver le prêtre qui la fixait d’un
regard courroucé. C’était soeur Carine. Ingolf fit claquer ses
doigts et aussitôt ses chiennes bondirent de leurs chaises. Carine
tenta de se défendre et réussit à décocher un coup de pied dans le
ventre de soeur Adèle, la projetant sur le sol pliée en deux et
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Anak Drakken - Le Couvent
vomissante; elle empoigna Agnès par les cheveux qu’elle tira
furieusement tandis que cette dernière avait croché ses ongles
dans ses bras pour tenter de l’en empêcher. Mais Furia arriva par
derrière et saisissant à pleines mains ses seins, elle s’en servit
pour la tirer en arrière. Aveuglée de douleur, Carine lâcha prise.
Elle sentit aussitôt la chaîne de Furia s’incruster dans sa gorge,
s’enrouler autour de sa poitrine en lui écrasant les glandes
mammaires, s’infiltrer entre ses cuisses et pincer ses lèvres entre
les maillons; ses coudes furent enchaînés l’un contre l’autre et
elle fut poussée à plat ventre sur le sol. Agnès se chargea alors
d’enrouler sa propre chaîne autour de sa tête, la faisant passer
dans sa bouche et sur ses yeux avant de lui plier la nuque en
arrière en passant la chaîne dans son dos, entre ses fesses pour la
faire remonter devant elle et finalement l’enrouler à la base de ses
seins qui jaillissaient de sa tunique déchirée.
Elle fut conduite contre une grosse colonne et ses chevilles
furent enchaînées de part et d’autre, lui écartant douloureusement
les jambes; finalement, ses chevilles furent enchaînées à un
anneau fixé plus haut dans le pilier, ce qui, avec ses bras attachés
dans son dos, l’obligea à se pencher en avant. Adèle, qui s’était
entre-temps remise du choc, lui déchira sa tunique lambeau par
lambeau, offrant son corps enchaîné entièrement nu à la vue de
toutes. Totalement immobilisée, bâillonnée, aveuglée, soeur
Carine n’en luttait pas moins encore contre ces chaînes qui la
faisaient visiblement souffrir.
Lorsque l’épuisement et l’impuissance eurent assourdi les
gémissements de la révoltée, Ingolf reprit la parole:
- Comme vous le voyez, Lucifer a envahi ce saint lieu.
J’avais déjà découvert quatre Nonnes possédées; en voilà une
cinquième... et je subodore qu’il y en a d’autres. Mais je connais
toutes les ruses du démon et je saurai les mettre au jour. Furia,
Adèle, Agnès! Amenez les instruments et les possédées!
Les trois chiennes quittèrent en hâte l’église pour revenir
en traînant Nathalie dont les poignets joints dans son dos étaient
enserrés dans des fers rouillés. Elle était nue, maigre, hagarde,
ses cheveux étaient mouillés, elle semblait avoir de la peine à
marcher; ses chevilles portaient la marque des fers qui ne
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Anak Drakken - Le Couvent
l’avaient pas quittée depuis des jours, mais qui étaient désormais
libres; ses coudes aussi étaient enchaînés, ce qui la forçait à
bomber le torse et à mettre en évidence ses seins; ses dents se
crispaient sur un épais bâton attaché derrière sa nuque; ce
“bâillon” n’étoufferait pas ses cris, mais l’empêcherait
d’articuler. Adèle et Agnès portaient une cage cylindrique d’un
mètre de haut pour environ septante centimètres de diamètre. Les
barreaux étaient largement espacés en carreaux de trente cm de
côté, sauf sur le bas de la cage où le maillage était plus étroit. Le
fond était composé de deux barreaux disposés en croix. En
regardant mieux, on pouvait s’apercevoir que la cage n’était pas
vraiment composée de barreaux, mais plutôt de bandes de métal
orientées de façon à présenter leur côté tranchant vers l’intérieur.
Agnès ouvrit une porte et Furia força Nathalie à y pénétrer.
La porte fut refermée et cadenassée, la cage suspendue dans les
airs à un mètre trente du sol. Nathalie comprit aussitôt toute
l’horreur de sa situation. Assise dans le fond de la cage, elle
devait plier la nuque pour ne pas se heurter au plafond; en outre
c’est à peine si elle avait la place de maintenir ses jambes repliées
devant elle. Ce faisant, les lames-barreaux de la cage lui sciaient
le dos et les bras. Ses orteils dépassaient entre les barreaux plus
resserrés du bas, deux lames s’infiltrant entre ceux de chaque
pied. Mais la douleur la plus pénible provenait de son anus et de
son périnée qui supportaient presque tout son poids sur l’une des
lames transversales du fond de la cage. Avec ses bras enchaînés,
il lui était difficile de changer de position dans cet espace exigu
et chaque mouvement faisait osciller sa prison au bout de la
chaîne.
Bientôt, la pression entre ses orteils devint insoutenable au
point qu’elle essaya de modifier son équilibre. Elle essaya de
replier sa jambe et réussit à faire rentrer ses orteils à l’intérieur de
la cage. Elle appuya alors son talon sur une barre du fond et les
pelotes sur l’un des montants. Puis elle fit de même avec l’autre
pied... Sa condition s’était un peu améliorée...
Entre-temps, les chiennes avaient amené Suzanne et, sans
modifier en rien le cruel harnachement qui lui déchirait les chairs,
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Anak Drakken - Le Couvent
elles étaient en train de la sangler sur une sorte de haut tabouret;
son dos reposait sur le “siège” et une large ceinture l’y
solidarisait, ventre tourné vers le haut. Pendant que Agnès et
Adèle augmentaient sa courbure en arrière en pressant sur ses
genoux écartelés et sa gorge, Furia l’immobilisa dans cette
douloureuse position en faisant passer une chaîne dans sa bouche
désarticulée et en la reliant à l’écarteur de ses cuisses. Le tabouret
fut fixé au sol pour éviter qu’il ne basculât. Finalement, un bâton
fut également fixé entre ses dents.
Il y eut soudain un bruit de chaînes provenant du plafond.
Les lames de métal sciaient dans la plante des pieds de Nathalie
et elle essayait de se déplacer un peu; son anus également était en
feu et elle se disait que si elle parvenait à faire reposer son poids
sur une fesse plutôt que sur son périnée, les douleurs seraient
bien plus supportables.
Les cerbères amenèrent alors Diane - elle aussi bâillonnée
par un bâton - qui se laissait docilement mener par une chaîne
passée autour de son cou. Agnès et Adèle montèrent à la hâte un
étrange engin: il s’agissait d’un carcan vertical placé
perpendiculairement à un tréteau. Diane fut déposée dos contre le
tréteau et le carcan fut refermé sur son cou et ses poignets. Le
tréteau s’arrêtait au niveau de son coccyx; ses chevilles furent
sanglées aux pieds du tréteau, lui arquant le dos en arrière et lui
écartant les cuisses. Ses seins dressés furent placés entre deux
planchettes qui furent serrées l’une contre l’autre et attachées,
écrasant sans pitié ses glandes mammaires. Cette position
dévoilait de manière odieusement obscène les parties génitales de
la jeune femme et tout le monde put voir le liquide visqueux qui
bavait de son vagin grand ouvert. Rapidement, le tréteau causa de
violentes douleurs dans le dos tordu de la rouquine dont le corps
se couvrit de sueur. Le sang qui lui descendait au visage la gnait
terriblement et elle tentait de garder la tête haute, mais les
muscles de son cou ne la soutenaient jamais très longtemps...
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Anak Drakken - Le Couvent
AAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIOOOOOOOOOOOUUUUUUUU
UUUHHHHHHHH!
La jambe gauche de Nathalie venait de passer par l’une des
ouvertures du bas de sa cage. La malheureuse appuyait
maintenant sur ses labia et son clitoris. Elle essaya de remonter sa
jambe, mais à chaque fois son genou se heurtait au barreau et
l’empêchait de la faire revenir dans la cage; son équilibre avait
été modifié et semblait interdire tout retour en arrière. Aussi
atroce qu’avait été sa situation précédente, celle-ci était encore
bien plus cruelle et Nathalie s’insulta d’avoir voulu en changer;
son pied avait soudain glissé et elle avait atterri de tout son poids
sur son sexe délicat.
A cette vue, toutes les Nonnes crispèrent les yeux et
grincèrent des dents, ressentant une partie de sa souffrance dans
leur propre entrejambes.
Mais déjà les chiennes d’Ingolf amenaient la dernière
prisonnière: Christine. Elles la couchèrent à plat ventre sur le sol
avant de lui enchaîner les chevilles en croix, puis en y reliant ses
poignets, dans son dos. Ses coudes furent enchaînés l’un contre
l’autre et un bâton-bâillon glissé entre ses dents crispées avant
qu’elle soit suspendue par ses quatre extrémités. Cette position
lui désarticula douloureusement les épaules et la hanches et tira
fortement sur ses pectoraux et abdominaux. Ses pieds et ses
mains blanchirent rapidement par manque d’irrigation.
Alors, Ingolf reprit la parole:
- Mes filles, ces cinq putains de Belzébuth sont exposées
devant vous. J’espère avoir purifié ce couvent de leur présence
impie, mais je ne puis en être sûr. Vous allez maintenant faire
preuve de votre innocence en venant aggraver les tourments de
ces truies lascives. Levez-vous et punissez ces succubes
sataniques de leur présence sur cette terre!
Craignant de se faire accuser de complicité, les Nonnes se
ruèrent sur leurs cinq malheureuses soeurs et rivalisèrent
d’ingéniosité pour leur arracher des hurlements: gifles, coups de
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poings et de pieds plurent sur soeur Carine, enchaînée à sa
colonne; Diane hurla sous les pincements et les coups infligés à
ses seins et son sexe découvert, de même que Christine. Suzanne
fut légèrement épargnée, car la monstruosité de ses seins et la
cruauté de sa position emplissait de terreur ses anciennes
camarades. Quant à Nathalie, c’était celle qui semblait le plus à
l’abri, de sorte que ce fut celle sur laquelle on s’acharna le plus...
Certaines se suspendirent à sa jambe libre, accroissant la
pression du barreau sur son sexe. On la pinça à travers la cage, on
lui cracha au visage; soeur Jeanne entreprit de tirer par accoups
sur sa cheville droite, faisant à chaque fois tinter les grelots qui
reliaient ses seins violacés; Nathalie comprenant avec horreur où
elle voulait en venir, résista de toutes ses forces, mais lorsque
soeur Hélène joignit ses efforts à soeur Jeanne, elle ne put plus
résister: sa seconde jambe traversa les barreaux et elle se retrouva
assis à califourchon sur l’étroite bande de métal qui lui
écrabouillait le clitoris et séparait ses lèvres. Avec ses mains
attachées, Nathalie n’avait aucun moyen de réintégrer ses jambes
et ne put que tenter de donner des coups de pieds à ses anciennes
amies. Un effet secondaire de cette nouvelle position fut de
dégager sa poitrine qui put dès lors offrir une nouvelle cible aux
attaques des Nonnes. Jeanne imagina d’utiliser un cierge pour
brûler son sexe martyrisé dont les lèvres semblaient embrasser le
barreau qui l’écrasait. Ses poils prirent feu et l’ensemble du
mont-de-Vénus fut dévoré par les flammes. Après son sexe, ce
fut le tour de ses pieds et des seins de sentirent la morsure du feu.
Nathalie hurlait sans discontinuer, se tordait dans sa cage,
essayait d’échapper aux mains cruelles de ses soeurs...
Soeur Hélène reprit l’idée du cierge mais en utilisa la cire
bouillante qu’elle fit couler sur les corps distendus des quatre
autres possédées. Soeur Patricia surprit tout le monde en revenant
de la buanderie avec un sac de pincettes qu’elle se mit à crocher
sur les corps des suppliciées avec une dispendieuse générosité:
mamelons, seins, clitoris, labia, visage, orteils... tout y passa et
aucune des prisonnières ne fut épargnée. Quand son sac fut vide,
elle se servit d’épingles pour continuer à les tourmenter,
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Anak Drakken - Le Couvent
s’ingéniant à les planter dans les seins et les sexes offerts qui se
mirent à ressembler à des hérissons...
- HALTE! cria soudain la voix de l’exorciste. Je vais
maintenant me mettre à la recherche des possédées présomptives.
A GENOUX! FRONT A TERRE! ET LEVEZ BIEN HAUT
VOS PETITS CULS!
Les Nonnes obéirent promptement et bientôt Ingolf n’eut
plus devant lui que les disques clairs des postérieurs dressés des
ses filles. Il se promena de l’une à l’autre et passait à chaque fois
son index rugueux entre leurs labia déplumées. Les soeurs
frissonnaient d’humiliation mais n’osaient protester. Lorsqu’il
eut testé soeur Jeanne, il fit un signe à ses chiennes qui, en un
clin d’oeil, couvrirent la malheureuse de chaînes et lui
arrachèrent sa tunique: elle se retrouva cruellement ligotée, le
sexe écartelé par un maillon, poignets et chevilles liés dans son
dos, un bâton en travers de la bouche.
Ses compagnes tremblèrent au son de la lutte, mais
n’osèrent se retourner pour voir qui était enchaînée ni pourquoi.
Ingolf reprit son inspection. Soeur Patricia et soeur Lise subirent
le même sort. Quand il eut inspecté toutes les Nonnes, Ingolf leur
permit de se relever.
- J’ai trouvé trois autres possédées! Regardez-les! leurs
sexes bavent de plaisir à la vue de leurs soeurs torturées! c’est un
signe qui ne trompe pas! ce sont des putains diaboliques!
Effectivement le pubis rasé de ces trois soeurs luisait de
leur mouille...
Deux grosses cordes furent enroulées à la base des seins de
Soeur Jeanne, par-dessus les lanières rouges, et elle fut
suspendue par eux trente centimètres au-dessus du sol. Soeur
Patricia fut enfermée dans un coffre tout juste assez grand pour
l’abriter. Quant à Soeur Lise, elle fut suspendue par les chevilles,
jambes douloureusement écartelées.
- Demain, reprit Ingolf, ces huit traînées pourront à
nouveau sucer leur Maître dans les tréfonds de l’Enfer!
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X. Crucifixions
Durant toute la nuit, les murs de l’église se renvoyèrent les
gémissements et les plaintes des suppliciées. Le soleil se leva
enfin sur la nef dans laquelle régnait un silence que seule une
extrme fatigue avait pu imposer. La cloche sonna les Nonnes
entrèrent et s’alignèrent sur les bas-côtés, le Prêtre s’avança entre
les colonnes suivi de ses chiennes rouges. Il vint se placer au
milieu du choeur, devant les possédées qui recommençaient à
remuer faiblement.
- Mes filles! Le jour que vous attendez toutes depuis
longtemps est enfin arrivé: Ce matin, l’esprit de Dieu va
réinvestir cet établissement blasphématoire et en expulser les
âmes impies. Notre Seigneur m’a désigné pour appliquer Sa loi
implacable et m’a communiqué pendant mes prières le mode
d’exécution qui devait être appliqué: ce sera la crucifixion!
Un frémissement parcouru l’assemblée.
- Oui, mes brebis, je sais ce que vous pensez: c’est trop
d’honneur que de leur faire subir le même supplice que Notre
Seigneur. C’est pourquoi nous allons, tel Saint-Pierre, faire
preuve d’imagination. Je vous invite maintenant à me suivre dans
le cloître.
Il retraversa les rangs et derrière lui s’assemblèrent en
silence les Nonnes qui n’osaient trop regarder du côté des
possédées autour desquelles les chiennes s’affairaient. Ils
arrivèrent dans le grand cloître dans le jardin duquel huit longues
croix de bois étaient alignées sur le sol. Les Nonnes se répartirent
dans le péristyle tandis que le Prêtre s’asseyait sur une petite
estrade. Les trois assistantes ne tardèrent pas à arriver, conduisant
en laisse Soeur Patricia.
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Anak Drakken - Le Couvent
Programme:
1)
Face à la croix, des pointes à hauteur de poitrine, clouée
par le sexe et les mains
2)
Le sexe reposant sur une lame aiguisée, chevilles
remontées en arrière
3)
Le torse pressé en avant par des pointes dans le dos,
jambes obscènement écartées, les pieds étant cloués la
plante contre les côtés de la croix
4)
Face à la croix, clouée par les pieds à la barre transversale,
pliée en arrière et poignets cloués avec les pieds
5)
Pieds cloués de part et d’autre de la barre transversale
derrière le tendon d’Achille, poignets cloués dans une
perche fixée à son cou, seins transpercés par une chaîne
accrochée à un gode planté dans son sexe
6)
Face à une croix fine, seins attachés de l’autre côté, en
dessus de la traverse, poignets cloués lâchement à celle-ci,
chevilles enchaînées de l’autre côté et alourdies, perche
verticale entourée de fil barbelé
7)
Face à la croix, clouée par les seins et les poignets,
chevilles enchaînées
8)
Genoux maintenus écartés par une barre transperçant ses
seins
Casting:
Suzanne: seins gonflés, mâchoire brisée, nymphes
écartelées, anus ouvert, chevilles brisées, noiraude
Carine: tombée de son tréteau
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Diane: Masochiste, rousse, déclitorisée
Jeanne: renversa sa soupe, sadique, suspendue par les seins
Nathalie: l’innocence même, encagée
Christine: s’est révoltée contre Ingolf, suspendue par les
poignets et les chevilles
Patricia: sadique, encoffrée
Lise: sadique, suspendue par les chevilles
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