Le Grand Sud marche pour l`occitan
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Le Grand Sud marche pour l`occitan
l'événement Le Grand Sud marche pour l'occitan , marc Entre 6 et 15 000 personnes se so nt retrouvées hier à Montpellier pour défendre la langue occitane. Une participation plus faible qu'espérée les organisateurs de cette he et les participants tiennent bon et réclament un vrai statut pour cette langue régionale. 22 calandretas de la région ». Cette famille gardoise venue de Saint-André-de-Majencoules ne dit pas autre chose. Pour Yann, 42 ans, c'est une façon de revendiquer une fierté face à « la capitale ». C'est aussi une façon de lutter contre l'uniformisation des cultures. au sénat mardi Finie l'époque où les familles censuraient le patois méprisé. L'occitan veut prospérer, y comntre 6 000 et 15 000 personnes (selon les pris grâce à la grande région : « C'est un liant organisateurs) se sont retrouvées hier à formidable entre les territoires », s'enthouMontpellier. La plupart habillées de siasme un trentenaire. « Il y a des lois pour sausang et or, couleurs de l'Occitanie séculaire, ils ver les grenouilles, pas pour la langue de nos ont suivi le mot d'ordre'« Anem oc, per la lenga ancêtres. On n'a rien à prouver : on a une vraie occitana » : "Avançons pour la langue occi- musique, y compris des groupes modernes, une tane". Dans une ambiance cololittérature, une poésie... », clarée et intergénérationnelle, les que un participant faisant réfé« On a des lois organisateurs ont réclamé entre rence à la charte européenne que • pour sauver les autres un statut officiel pour les la France n'a pas signée et qui relangues régionales. La participagrenouilles, pas vient devant le Sénat mardi. Avec tion est plus faible qu'espérée. pour la langue de des craintes. Dans les allées de Deux raisons avancées : les val'Esplanade, avant la manif, flotnos ancêtres. » cances scolaires et une moindre tait un parfum de crêpe au sanaadhésion du mouvement occitan de l'ensei- zin et de soupe aux lentilles. Avec croisé sur le gnement public. cortège un cercueil symbolisant « l'enterreLa famille Dubrulle est venue de Castanet, près ment public de l'occitan ». Avec trois chiffres : de Toulouse. La petite dernière tient fièrement il y une école bilingue pour 4 000 au pays Basle drapeau flanqué de la croix occitane . « L'oc- que, une pour 8 000 en Corse et... une école citan, ça m'aide à apprendre le français. On avec de l'occitan pour à peine 220 000 habiprononce toutes les lettres », dit la plus grande tants en Languedoc-Roussillon. « Nos parents sans lâcher sa crêpe au chocolat. Son père, in- ne nous apprenaient pas cette langue, expligénieur en informatique, réfléchit : « L'occitan, que Marie Jeanne Verny, professeur à l'unic'est un retour aux sources. C'est la même dé- versité de Montpellier. Par amour. Mais quand marche que le retour à la nature. » on voit qu'une langue peut s' éteindre, comme le dit l'Unesco, on a envie de la sauver ». intergénération Ailleurs, en France, plusieurs milliers de per«L'occitan s'est développé parallèlement aux sonnes se sont aussi mobilisées pour défendre mouvements sociaux : défense du Larzac, vi- les langues régionales. Ils étaient 3500 à ticulture... Ce n'est plus le cas. On sent malgré Bayonne pour réclamer l'officialisation de la tout une lame de fond, calme. Les gens ont langue basque, 300 à Strasbourg pour la déchangé. Il y a un retour au terroir », dit Jean- fense du dialecte alsacien, 250 à Ajaccio et 5000 Louis Blénet, président dela confédération des à Carhaix dans le Finistère... E