Revue de presse autour du bélier hydraulique

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Revue de presse autour du bélier hydraulique
Nouvelle République, A la ferme de Juillé un bélier qui ne montait que l'eau, 18
septembre 2014
Christophe Marcillat, spécialiste du bélier hydraulique.
L'Écomusée du Montmorillonnais participe, dimanche, à la Journée du patrimoine avec un
programme centré sur le bélier hydraulique qui, jusque dans les années 60, faisait monter à la
ferme de Juillé (Saulgé) l'eau de la source de la Trutte, située 40 mètres plus bas.
Le tout sans autre énergie que la pression de l'eau, qui actionnait un mécanisme associant des
clapets et une cloche d'air comprimé, envoyant le liquide par à-coups dans la canalisation
montante. « De l'énergie renouvelable avant l'heure, indique la présidente Monique Gésan.
De l'appareil lui-même, installé en 1920 au bord de la Gartempe, il ne reste rien, mais nous
avons recueilli de nombreux témoignages sur son fonctionnement. » Un spécialiste des béliers
hydrauliques, Christophe Marcillat, viendra animer un exposé dimanche à 15Ԝh à la ferme de
Juillé, où sera dévoilée une maquette du fameux bélier. Renseignements au 05.49.91.02.32 et
www.ecomusee-montmorillonnais.org. Entrée gratuite dimanche à la ferme de Juillé (entre
Montmorillon et Saulgé), accès aux expositions permanentes et temporaires (souvenir
d'enfance) de 17ԜhԜ30 à 21Ԝh.
Nouvelle République, Le bélier, patrimoine retrouvé de Juillé, 23 septembre 2014
Christophe Marcillat.
Une quarantaine de personnes ont assisté dimanche après-midi, à la ferme de Juillé, à la
conférence de Christophe Marcillat, sur le fonctionnement des béliers hydrauliques.
L'existence d'un de ces mécanismes astucieux, destinés à faire monter l'eau par la seule force
de la pression, a été remise au jour à la ferme de Juillé par les membres de l'Écomusée. Une
plaque explicative a été dévoilée non loin de la ferme, devant l'ancien réservoir qui servait à
stocker l'eau remontée de la trutte, éloignée de 900 m et plus basse de 40 m. Le bélier luimême a été abandonné au profit d'une pompe électrique, plus silencieuse pour le voisinage,
dans les années 50. De nombreux documents ont pu être rassemblés au sujet de cet élément
oublié du patrimoine agricole. Une maquette expliquant de façon simplifiée son
fonctionnement complexe a même été réalisée pour l'Écomusée par une jeune femme
soudeuse.
Centre presse, Le bélier hydraulique : ça coule de source, 28 octobre 2014
Le bélier hydraulique: ça coule de source
A Juillé, l'usage du bélier hydraulique marqua une étape importante dans le développement
économique des métairies.
La source de la Trutte, à la Font de Sazat, alimentait le réservoir de Juillé grâce au bélier
hydraulique.
RIBAULT Vincent
Monique Gésant et Gilbert Wolf, devant la maquette du bélier hydraulique.
RIBAULT Vincent
Entre Montmorillon et Saulgé, le domaine de Juillé (1) nous apporte de précieux indices afin
de mieux comprendre l'histoire et la vie quotidienne en Pays montmorillonnais. Le bélier
hydraulique permit de remonter l'eau du fond de la vallée vers les fermes du coteau.
Qui est l'inventeur du bélier hydraulique?
Monique Gésant et Gilbert Wolf, coprésidents de l'Écomusée du Montmorillonnais:
« Joseph de Montgolfier le met au point en 1796. Son frère Étienne en dépose le brevet en
1797-1798. Le premier bélier hydraulique est installé dans leur papeterie (2), au moulin de
Vidalon (Ardèche). Ensuite, c'est Ernest-Sylvain Bollée, un fondeur de cloches installé
au Mans, qui le perfectionne vers 1840, avant de le commercialiser. »
Comment est-il arrivé à Juillé?
« En 1920, Charles Manes, propriétaire du domaine de Juillé, décide de le faire installer par la
société Bollée du Mans. Le matériel (d'un poids de 19 tonnes, comprenant un kilomètre de
canalisations en fonte) est acheminé en train jusqu'à Montmorillon. Les travaux durent du
19 juin au 6 juillet. Le bélier hydraulique est fixé en contrebas de la source de la Trutte (au
lieu-dit La Font de Sazat). »
Comment fonctionne-t-il?
« C'est un mécanisme automatique qui utilise une énergie renouvelable: l'eau, captée à la
source, prend de la vitesse dans la conduite motrice (grâce au dénivelé) puis est arrêtée
brusquement par un clapet (le "coup de bélier"). Une surpression est ainsi créée dans un
récipient en forme de cloche: l'air compressé permet de refouler l'eau dans la conduite
d'alimentation, jusqu'au réservoir situé bien plus haut sur le coteau. Le réservoir, toujours
visible, recueillait l'eau de la source, située bien plus bas dans la vallée. Le bélier hydraulique:
un modèle de 1842 dessiné par Christian Bollée. »
Quel progrès représente-t-il?
« Il alimente le réservoir en continu (1,65 litre par seconde, soit 144 m par jour). Les métayers
n'ont plus besoin d'aller chercher l'eau à la source, ce qui représente un énorme gain de temps.
Même en été, l'eau est désormais disponible en abondance pour les troupeaux: cinq fermes en
bénéficient, ainsi que le château du propriétaire. »
A quel moment son usage a-il été abandonné?
« En 1954, le bélier hydraulique est remplacé par une station de pompage avec un moteur. Le
réservoir est encore utilisé jusque vers 1960. C'est à cette époque que l'eau courante arrive
dans les fermes isolées. »
(1) Depuis 2008, une des fermes a été reconvertie en Centre d'interprétation de l'histoire rurale
par l'Écomusée du Montmorillonnais.
(2) La célèbre montgolfière était fabriquée à partir de toile de coton doublée de feuilles de
papier.
bon à savoir
Le réservoir est toujours visible, non loin de la ferme de l'Écomusée. Construit en 1920 par un
maçon du nom de François Augry, entièrement en pierre du pays. C'est un édifice
remarquable d'une hauteur de 3 mètres, pouvant stocker jusqu'à 200 m d'eau. Sa forme
quadrangulaire spécifique lui donne une curieuse allure précolombienne.

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