L`association « Les architectes de la rénovation »

Les architectes de la rénovation
des Pays de la Loire
Contribution au groupe de travail 02/05/2016 Plan Bâtiment Durable
Les nouvelles dynamique de rénovation des logements
1 Identité
Structure : L’association « Les architectes de la rénovation » [nom provisoire, association en cours de création] a pour objet la massification de qualité de la rénovation énergétique et architecturale des logements individuels grâce au recours à un architecte. En émergence à Nantes, elle vise à déployer rapidement une présence sur l’ensemble du territoire régional. Les « architectes de la rénovation » participent aux groupes de travail du Plan de Rénovation Énergétique de l’Habitat (PREH) des Pays de la Loire, de la Plate-­‐forme de la rénovation énergétique de Nantes Métropole, et de Novabuild (centre de ressources en construction durable des Pays de la Loire) sur le Carnet Numérique. En parallèle, les « architectes de la rénovation » élaborent une offre spécifique à la rénovation énergétique et architecturale des logements individuels. Afin de consolider leurs compétences en énergétique du bâtiment et en ingénierie financière, ils développent une plate-­‐forme de formation adaptée, collaborative et porteuse d’une réflexion approfondie sur ce thème. Structures partenaires : UNSFA 44 (syndicat départemental des architectes) représenté par M. Gilles Chabenès, et le Gep’Atlantique (organisme de formation des métiers de l’architecture, www.gepatlantiqueformation.fr), représenté par Cécile Pérochaud. Coordinateur de projet : Romain Marten ([email protected]). Contribution publique ? Oui. Type de contribution : État des lieux, retours d’expérience / Prospective. 2 État des lieux et retours d’expériences de la rénovation des
logements
Les architectes réalisent depuis plusieurs années des rénovations globales intégrant les problématiques énergétiques. Axées sur la rénovation énergétique et architecturale des logements individuels, les trois réunions organisées par l’UNSFA 44 entre février et avril 2016 ont rassemblé près de 50 architectes de la région nantaise. Les échanges ont permis de vérifier la convergence de nombreuses expériences : -­‐
Centrée sur les économies d’énergie, la « rénovation énergétique » n’est pas la seule entrée pour la rénovation. Elle apparaît même secondaire, dans la mesure où le temps de retour sur investissement est souvent long ; -­‐
L’architecture n’est pas non plus un critère incitatif pour recourir à un architecte, car cette notion n’est pas connue ; -­‐
Les sujets qui intéressent les particuliers, et notamment ceux qui font appel à un architecte, sont davantage les points techniques : thermique, acoustique, perspirance, etc. -­‐
La difficulté, pour les architectes, de faire valoir leur approche réside – paradoxalement – dans leurs compétences : grâce à elles, ils débusquent des problèmes qui n’étaient pas préalablement repérés, et sont donc perçus comme des « empêcheurs » là où ils ne font que sécuriser le processus (dans l’intérêt du particulier et dans l’intérêt général). -­‐
Les diagnostics techniques et propositions de travaux tels qu’effectués aujourd’hui, généralement sans faire appel à un architecte, n’incluent pas la représentation graphique du logement. Dès lors, la réflexion sur l’usage n’est pas favorisée, et les opportunités de transformations ne sont pas révélées. Par ailleurs, les limites de prestation entre les différents lots ne sont pas pensées pour assurer un phasage cohérent dans le cas où la rénovation se fait étapes par étapes. |Les architectes de la rénovation| | 1/4 | |Contribution PBD | Suite à ces constats, les architectes présents à ces réunions ont décidé de former une association spécifique à ces problématiques, afin d’élaborer une offre adaptée de missions pour cette échelle d’opération (montant de travaux inférieurs à 50 000 €), de la rendre visible auprès des particuliers, et d’organiser les formations nécessaires à l’évolution des pratiques. Cette offre est structurée autour du Diagnostic énergétique et architectural, pivot central du processus de rénovation. En amont de ce diagnostic, une simple mission de conseil est proposée, pour quelques heures de discussion sur des points précis avec l’architecte. En aval, des missions « classiques » de maîtrise d’œuvre jusqu’aux différents moments-­‐clefs de l’opération sont proposées. En parallèle, une mission globale avec coopérative d’artisans est en cours de réflexion. L’offre des « architectes de la rénovation », avril 2016 Pour répondre avec pertinence aux attentes des particuliers, les architectes se doivent, en cohérence avec leur code déontologie, de se former continuellement. En l’occurrence, trois axes majeurs de formation sont développés : la compréhension fine de l’énergétique du bâtiment et des pathologies associées, la méthodologie de diagnostic énergétique et architecturale, et l’ingénierie financière. 3 Perspectives pour de nouvelles dynamiques de rénovation des
logements
Les « architectes de la rénovation » font le pari que la réflexion globale est au cœur du processus de décision de rénovation pour le propriétaire habitant un logement individuel. Cette assertion est difficilement vérifiable, du fait d’un faible recours actuel aux architectes pour ce type d’opération, bien qu’ils en maîtrisent la qualité. Dans l’habitat collectif, la maîtrise d’œuvre, formée par des architectes et des bureaux d’études, est généralement présente ; mais la prise de décision de travaux est freinée par les mécanismes décisionnels des copropriétés. 3.1 La complexité comme frein ; la gestion de la complexité et le confort
comme éléments déclencheurs
Le processus de rénovation est, par nature, complexe : -­‐
De nombreux acteurs gravitent autour de la rénovation d’un logement individuel : o
Dans tous les cas : artisans (avec plusieurs corps d’état : au minimum façades, menuiseries extérieures, plâtrerie, électricité, chauffage-­‐ventilation-­‐plomberie), fabricants de matériaux, services d’urbanisme, fournisseurs d’énergie, de communication et d’eau, banques, assurances, institutions ; o
En cas d’achat : acteurs précédents + agents immobiliers et notaires ; o
En cas de vente : acteurs précédents + diagnostiqueurs techniques. |Les architectes de la rénovation| | 2/4 | |Contribution PBD | -­‐
La transdisciplinarité d’une opération de rénovation mobilise beaucoup de compétences : o
Sur le plan méthodologique, la réflexion en amont sur les besoins réels, les usages, les ambiances et leur adéquation à la faisabilité de l’opération permet d’ajuster le projet avant sa réalisation et d’éviter des coûts et tracas inutiles ; o
Sur le plan technique, la connaissance des matériaux, des produits et de leur mise en œuvre dans les règles de l’art permet un choix adapté (notamment sur le plan environnemental) et d’éviter les pathologies, sources de lourdes difficultés de réparation (en termes de confort physique et psychologique, ainsi que d’assurance) ; en cas de rénovation étape par étape, un phasage précis doit être élaboré avec des détails aux limites de prestations des différents lots pour favoriser une performance environnementale réelle et une esthétique soignée. o
Sur le plan économique, la connaissance de la valorisation du bien (foncier et valeur verte), l’estimation des montants de travaux, des économies d’énergie et des aides mobilisables permet d’établir un projet solide en cohérence avec les capacités de financement – et permet de discuter de manière concrète avec les banques ; o
Sur le plan juridique et réglementaire, le respect de règles urbaines avant le dépôt de déclaration préalable ou de demande de permis de construire permet d’accélérer l’obtention des autorisations, et donc la réalisation de l’opération ; par ailleurs, le respect des réglementations en vigueur est obligatoire. Face à cette complexité, les particuliers sont démunis ; la peur de l’insurmontable difficulté constitue un frein à la rénovation. Les « architectes de la rénovation » simplifient leurs démarches en gérant la complexité. Ils endossent la responsabilité de la conception, voire du chantier, jusqu’à 10 ans après la fin des travaux, grâce à leur assurance. Les compétences des architectes leur confèrent un regard global. Ils font la synthèse des nombreuses informations relatives aux habitants et à l’habitation, afin de proposer un projet cohérent, exhaustif et pensé dans la durée – tant en termes de coûts que de qualités. Dès lors, les particuliers sont rassurés sur le déroulé de l’opération. L’approche purement économique de l’opération de rénovation n’est pas pertinente, car le temps de retour sur investissement en termes d’économies d’énergie est souvent trop long. La rénovation globale est donc à privilégier, prenant en compte une amélioration globale de confort : thermique, sanitaire, acoustique, visuel, auditif, olfactif, d’usage, d’ambiance. La rénovation énergétique améliore directement, par rehaussement des températures de surface, le confort thermique. Les opportunités d’ouvrir de nouvelles baies pour profiter des apports solaires (confort thermique, d’usage et d’ambiance), de lumière et de vues (confort visuel, d’usage et d’ambiance) sont à révéler. L’adaptation du logement au vieillissement de la population améliore également le confort, d’usage notamment ; mais elle peut être pensée avec un phasage, pour favoriser d’autres conforts avant que l’adaptation ne soit réellement nécessaire. Parallèlement, l’amélioration de l’étanchéité à l’air oblige à installer une ventilation bien dimensionnée pour le confort sanitaire (renouvellement d’air hygiénique) ; une ventilation double-­‐flux augmentera le confort thermique (soufflage d’air tiède) et le confort sanitaire (filtration des particules polluantes et allergènes). Par ailleurs, le confort acoustique peut être détérioré dans certains cas, l’isolation des parois extérieures (tant thermique que phonique) pouvant engendrer une sensibilité accrue aux bruits intérieurs. Tous ces éléments doivent être pensés dès l’amont du projet, pour une cohérence globale aussi bien pour une rénovation complète que pour une rénovation étape par étape, dont le phasage doit être pensé avec pertinence. En proposant une réflexion complète sur tous ces aspects, les « architectes de la rénovation » rassurent les particuliers sur la qualité de leur cadre de vie, adapté à leur mode de vie, une fois les travaux terminés. Ainsi, la perception du logement comme bien de consommation, largement répandue dans l’argumentaire commercial des artisans et des fabricants, et implicite dans le mécanisme de subventions publiques, est replacée à sa juste position : il ne s’agit pas de la nier, car un habitant consomme de l’énergie, de l’eau, des réseaux, et use des matériaux – mais il ne s’agit que de l’une des composantes du fait « d’habiter », qui englobe bien d’autres considérations tout autant importantes dans le processus décisionnel de passage à l’action d’une opération de rénovation pour un particulier. |Les architectes de la rénovation| | 3/4 | |Contribution PBD | 3.2 Indépendance et transparence : intérêt du particulier et intérêt public
Exerçant une profession réglementée, les architectes respectent un code déontologie qui les obligent à l’indépendance et à la transparence de leurs prestations. Ces valeurs sont au service de l’intérêt des particuliers autant que de l’intérêt public. Le parcours des particuliers qui font appel à un architecte est sécurisé sur tous les plans : •
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Méthodologique : réflexion en amont sur les besoins réels, les usages et les ambiances, pour un projet adapté et sans coût superflu ; élaboration en amont du processus de réalisation pour un déroulement le plus rapide possible et avec le moins de nuisances en cas de site occupé ; o
Technique : choix des dispositifs adaptés à leur projet, en dehors de tout intérêt commercial ; o
Économique : conseil global, en prenant en compte tous les paramètres liés à l’emprunt, à la valorisation du foncier, à la valeur verte, aux subventions mobilisables, et aux travaux ou moins-­‐value à prévoir en cas de revente plusieurs années après l’opération de rénovation ; mise en concurrence des entreprises pour un coût maîtrisé ; o
Juridique et réglementaire : conception des travaux selon les règles urbaines, selon les règles de l’art, et vérification auprès des entreprises de leur assurance. •
Les collectivités peuvent trouver chez les architectes un relai opérationnel, fiable et présent sur tout le territoire pour mettre en œuvre les politiques de massification de la rénovation énergétique, d’adaptation des logements au vieillissement de la population, et d’amélioration de la qualité du cadre de vie. •
En relation avec de nombreuses filières professionnelles de la rénovation, et notamment les artisans, les architectes engendrent une mise en relation plus fluide grâce à leurs multiples réseaux. Dans ce cadre, la « formation informelle » permet également une rapide diffusion des savoirs : les architectes font le pont entre les différents acteurs. Enfin, les opportunités d’amélioration des biens révélées par les architectes peuvent stimuler les achats immobiliers dans l’ancien. 3.3 Ouvrir le champ des possibles pour passer à l’action
Pour inciter les particuliers à rénover leur logement, les « architectes de la rénovation » proposent un dispositif nouveau pour ce type d’opération, mais traditionnel pour les autres opérations : le recours à un architecte. Chaînon manquant entre l’envie et le faisable, entre le compliqué et le complexe, entre une somme de réponses techniques à une somme de problématiques techniques et une réponse globale à une problématique globale, la prestation intellectuelle de diagnostic, de conception et de coordination des architectes est à valoriser. En ouvrant le champ des possibles pour le particulier, en favorisant la réflexion globale, en rassurant sur la faisabilité technique, économique et réglementaire, les architectes accompagnent et rassurent les particuliers dans leur projet, du début à la fin. Cette prestation intellectuelle trouve sa place également dans la mise en donnée des logements. Le Carnet Numérique de suivi et d’entretien du logement, obligatoire dans l’ancien dès 2025, rassemblera toutes les données relatives au logement, afin de simplifier les opérations de rénovation, d’entretien et de mutation. Le diagnostic énergétique et architectural est incontournable pour initier ce carnet numérique. La saisie en trois dimensions et avec un paramétrage plus ou moins fin des différents éléments du logement, dans une approche BIM, semble indispensable. Les nouveaux outils de relevé permettront une saisie rapide. Dans le cas d’une rénovation étapes par étapes, le phasage élaboré par l’architecte sera consultable à tout moment par les acteurs de la rénovation, afin de réaliser les travaux dans une cohérence d’ensemble. |Les architectes de la rénovation| | 4/4 | |Contribution PBD |