CHAPITRE 7. LOI FONDAMENTALE DE LA DYNAMIQUE. Au
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CHAPITRE 7. LOI FONDAMENTALE DE LA DYNAMIQUE. Au
CHAPITRE 7. DYNAMIQUE. LOI FONDAMENTALE DE LA Au moment où une voiture démarre, sa vitesse augmente, la voiture accélère. De quels facteurs va dépendre son accélération ? Au regard du chapitre précédent, on sait que la résultante des forces qui s’exercent sur la voiture est alors non nulle. On peut donc penser qu’il y a un lien entre l'accélération et la résultantes des forces exercées. D'autre part, si on accroche une remorque à la voiture, elle ne pourra pas démarrer aussi rapidement. L’accélération est donc également influencée par la masse du mobile. Mais avant d’étudier l’effet de ces deux facteurs (résultantes de forces et masse) sur l’accélération, commençons par déterminer le mouvement d’un mobile soumis à une force constante. Afin d'étudier le mouvement du mobile, on mesure le temps que met le chariot pour atteindre différentes positions sur le rail. Les résultats des mesures obtenus sont repris dans le tableau ci-dessous. t(s) x(m) 0,0 0,00 0,7 0,10 1,0 0,20 1,4 0,40 1,8 0,60 2,2 0,90 2,4 1,10 Traçons le graphique de la position en fonction du temps. 1. Mouvement d'un mobile soumis à une force constante Réalisons le dispositif représenté ci-dessous. Un chariot de masse mc roule sur un rail horizontal. Un objet, accroché au chariot par l'intermédiaire d'un fin fil passant sur une poulie, entraine le chariot dans sa chute. La masse me de cet objet est appelée masse d'entrainement. Afin de réduire au maximum les frottements, les roues du chariot et la poulie sont montées sur roulements. Figure 7.2 Position en fonction du temps. La courbe obtenue à l'allure d'une parabole ayant son sommet sur l'origine . On suppose donc la position est proportionnelle au carré du temps. Vérifions cette hypothèse en traçant le graphique de la position en fonction du carré du temps. Figure 7.1. Chariot entrainé par une masse. Les forces s’exerçant sur le mobile (chariot et masse d'entrainement) sont le poids du chariot ( le poids de la masse d'entrainement ( Pc ), Pe ), la résistance du rail ( R ), et les forces de frottements. Si on néglige les frottements, la résistance du rail et le poids du chariot sont opposés. Dès lors la résultante des forces correspond au poids de la masse d'entrainement. Figure 7.3. Position en fonction du carré du temps. Les points expérimentaux alignés sur une droite passant par l'origine confirment la proportionnalité entre la position et le carré du temps. Dès lors, le mouvement est uniformément accéléré (cfr. chapitre 4 sur la chute des corps). Physique 5e – Chapitre 7 – Page 1/4 Première conclusion : Lorsqu’on applique une force constante sur un mobile, son accélération est constante. Notons que la trajectoire n'est pas nécessairement rectiligne (cfr. chapitre 5 sur le tir oblique). 2. Lien entre accélération et force Utilisons le dispositif décrit plus haut. Afin de découvrir le lien entre l'accélération d'un mobile et la résultante des forces exercées sur celui-ci, il convient de mesurer l'accélération du mobile pour différentes intensités de la force, tout en gardant constante la masse de l'objet mis en mouvement (m e + mc). L'intensité de la force exercée est modifiée en faisant varier la masse d'entrainement accrochée au bout du fil. L'intensité de la force est alors égale au poids de cette masse càd F =P=me g (7.1) Pour garder constante la masse de l'objet mis en mouvement, la masse ajoutée au bout du fil est enlevée au chariot. Pour déterminer l'accélération, on mesure le temps mis par le chariot pour parcourir une distance connue (1 m) en partant du repos. Comme l'accélération est constante, celle-ci est obtenue à partir de la loi de la position d'un MRUA: 2 t 2x x t =a ⇔ a= 2 2 t (7.2) Les résultats des mesures sont repris dans le tableau ci-dessous. t(s) 0,00 2,10 1,40 1,15 1,00 a(m/s2) 0,00 0,45 1,02 1,51 2,00 me(kg) 0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 F(N) 0,00 0,10 0,20 0,29 0,39 Figure 7.5. Accélération en fonction de la force. Deuxième conclusion: l'accélération d'un mobile est proportionnelle à l'intensité de la force résultante. a=cst 1⋅m (7.3) Remarquons que ce résultat correspond à notre vécu. Par exemple, lorsqu’on lance une balle, si on veut qu’elle ait une grande vitesse au moment où on la lâche, il faut que son accélération soit grande. On la pousse alors « de toutes ses forces ». 3. Lien entre accélération et masse Nous allons utiliser une dernière fois le dispositif du chariot pour déterminer le lien entre accélération et masse. Comme dans le cas précédent, l'accélération est déterminée en mesurant le temps pour parcourir une distance connue (1m). Pour changer la masse du mobile, on leste le chariot. La masse d'entrainement est maintenue constante afin de conserver la même force. Les résultats repris dans le tableau cidessous sont ensuite présentés graphiquement. m(kg) 0,52 1,02 1,50 2,02 3,02 a(m/s²) 0,38 0,20 0,13 0,10 0,07 La représentation graphique de l'accélération en fonction de la force exercée montre que ces grandeurs sont directement proportionnelles. Physique 5e – Chapitre 7 – Page 2/4 Lorsqu'une voiture entre en collision avec la variation de vitesse de la voiture est plus grande que celle du camion, bien que exercées par l'un sur l'autre soient intensité (principe d'action-réaction). Figure 7.6. Accélération en fonction de la masse. La courbe de la figure 7.6 ressemble au graphe d'une fonction homographique ayant les axes pour asymptotes. Une telle courbe a pour équation y = const/x. Il semble donc que l'accélération soit inversement proportionnelle à la masse (a = const/m) La représentation graphique de l'accélération en fonction de l'inverse de la masse confirme cette hypothèse. un camion, nettement les forces de même Notons que la loi (7.4) est en accord avec le concept d'inertie des corps introduit au chapitre précédent. En effet, cette loi montre que plus la masse d'un corps e st im portante , plus pe tite e st s on accélération. Une même force entraine donc une plus petite modification de la vitesse. Une grande masse a bien une plus grande tendance à conserver son état, elle a une plus grande inertie. 4. Enoncé de la loi fondamentale de la dynamique. L'expérience montre que l’accélération d’un corps est proportionnelle à l’intensité de la résultante des forces qui s’appliquent sur lui et à l’inverse de sa masse. Ces deux observations se retrouvent dans la loi suivante a=cst 3 F m (7.5) Remarquons que cette loi (7.5) permet de retrouver les relations (7.3) et (7.4). En effet, si la masse ne varie pas, le quotient cst 3/m est une constante égale à cst1 dans la relation (7.3); si la force ne varie pas le produit cst3 F est une constante égale à cst 2 dans la relation (7.4). En définissant le newton comme l'intensité de la force qui communique à une masse de 1 kg une accélération de 1 m/s2, la constante cst3 vaut l'unité et la loi (7.5) s'écrit alors a= Figure 7.7. Accélération en fonction de l'inverse de la masse. Troisième conclusion: l'accélération d'un mobile est inversement proportionnelle à la masse du mobile. a= cst 2 m (7.4) De nombreuses observations de la vie quotidienne sont en accord avec cette dernière conclusion. Pour une même « force », une balle de pétanque ou une balle de tennis n’atteindront pas la même vitesse au moment de quitter la main d’un lanceur. F m (7.6) Celle-ci est connue sous le nom de loi fondamentale de la dynamique ou seconde loi de Newton. Comme le vecteur accélération d'un mobile a la même orientation que celui de la résultante des forces exercées, la loi fondamentale de la dynamique est en réalité une loi vectorielle qui s'écrit a= F m (7.7) Enfin, il convient de souligner que cette loi expérimentale n'est vérifiée que dans un référentiel inertiel (SRI). Physique 5e – Chapitre 7 – Page 3/4 En résumé 5. Masse pesante et masse inerte. Loi fondamentale de la dynamique La résultante FR des forces qui s’appliquent sur un corps est égale au produit de la masse m de ce corps et de l’accélération a qu’il subit. FR=m⋅ a (7.8) Définition du newton Un newton est l'unité de force qu’il faut exercer sur un corps de masse un kilogramme pour qu’il subisse une accélération d’un mètre par seconde au carré. 1 N = 1 kg . 1 m/s² (7.9) minerte En l'absence de définition précise de l'unité de masse pesante, la relation entre le poids d'un corps et la masse pesante s'écrit. P=cst 1⋅m pesante On calcule d’abord la résultante de ces deux forces, qui correspond à la diagonale du parallélogramme qu’elles forment. Ici, comme elles forment un angle droit, F R= F 1 F 2= 120 80 ≃144 N 2 2 La loi fondamentale de la dynamique permet de calculer l'intensité de l'accélération. On a a= F D'autre part, l'expérience montre que le poids d'un corps (force avec laquelle il est attiré par la Terre) est proportionnel à une grandeur qui caractérise également la quantité de matière. Cette grandeur est appelée masse pesante. Deux objets identiques accrochés à un dynamomètre entrainent une déformation du ressort deux fois plus grande que lorsqu'un seul objet est accroché. Deux enfants se disputent d a n s un magasin et tirent chacun la charrette des courses de leur côté, formant un angle droit. L’aîné tire avec une force de 120N, tandis que le cadet tire avec une force de 80N. La masse de la charrette est de 25kg. Sachant que la charrette est à l’arrêt avant qu’ils ne la tirent, déterminez sa vitesse après une demi-seconde. 2 Comme nous l'avons montré dans ce chapitre, l'expérience montre que l'accélération d'un corps est inversement proportionnelle à une grandeur associée à la quantité de matière appelée masse inerte. Soumis à une force, deux objets identiques assemblés ont une accélération deux fois plus petite que celle d'un seul de ces objets soumis à la même force. Dans le système d'unités international, nous pouvons écrire a= Exemple numérique 2 La masse d’un corps est une notion théorique correspondant à l’idée intuitive de quantité de matière contenue dans un corps. F R 144 2 ≃ ≃5,77 m / s m 25 La vitesse de la charrette est de v=a⋅t ≃5,77⋅0,5≃2,88 m/ s (7.10) Or, en l'absence de frottement, tout objet lâché à la surface de la Terre a la même accélération g = 9,81 m/s2. La force responsable du mouvement est la force pesanteur. En introduisant (7.10) dans (7.9), il vient a=g= Cst 1⋅m pesante m =cst 1 pesante (7.11) m inerte minerte Cette dernière relation montre qu'il y a proportionnalité entre la masse pesante et la masse inerte. Notons que cette proportionnalité entre masse pesante et masse inerte reste une énigme de la physique. Posons l'égalité de la masse pesante et de la masse inerte et notons-les simplement m. La constante cst1 de la relation (7.11) est alors égale à g et la relation (7.10) prend la forme bien connue P=m⋅g (7.12) Physique 5e – Chapitre 7 – Page 4/4