Lily Reynaud Dewar - DP Comm - Biennale d`Art Contemporain 2013

Transcription

Lily Reynaud Dewar - DP Comm - Biennale d`Art Contemporain 2013
LILY REYNAUD-DEWAR
Née en 1975 à la Rochelle (France)
Vit et travaille à Paris (France)
Œuvre
"I’m Intact and I don’t care", 2013 | Musée d’Art Contemporain
Avec « I’m intact and I don’t care » (je suis intacte et je m’en moque), Lili Reynaud Dewar
propose une installation qui nous plonge dans un "journal vidéo". Elle raconte une histoire
intime de façon publique en interrogeant notamment la notion de « chambre à soi » abordée
par la femme de lettres anglaise Virginia Woolf. Elle installe au premier étage du Musée
d’Art Contemporain deux pièces d'une chambre aux murs tapissés de fleurs. On y découvre
un hommage à Joséphine Baker à travers trois films muets en noir et blanc dans lesquels
l’artiste, couverte de peinture noire, exécute différentes chorégraphies au milieu d’un décor
muséal comme celui du Magasin de Grenoble, du Consortium de Dijon ou d’un atelier du
Belvédère à Vienne.
Description
La démarche de Lily Reynaud Dewar s’oriente autour de trois grands axes : la question de
l’identité, la place de la femme artiste dans le champ artistique et l’identité culturelle.
Régulièrement elle s’assimile à des icônes qui sont loin de son identité personnelle comme
Sun Ra, musicien jazz américain, ou encore Jean Genet, écrivain militant français. Ainsi, elle
rompt avec cette habitude que nous avons d’analyser une œuvre en faisant référence à
l’origine de l’artiste. Dans son travail elle mêle plusieurs disciplines : la littérature, la
performance, la vidéo, l’installation et la sculpture..
Pistes d’exploitation
−
La notion d’hommage : l’artiste se met dans la peau de Joséphine Backer en exécutant
ses chorégraphies symptomatiques.
−
La symbolique du décor, plusieurs éléments liés à l’espace intime : la tapisserie (détail
décoratif d’un appartement), le lit. Ces objets que le visiteur découvre dans les films sont
également présentés matériellement dans la deuxième pièce.
−
Référence à l’histoire du cinéma à travers les vidéos en noir et blanc : le cinéma muet
−
Retranscrire visuellement une histoire par la danse
−
La mascarade et le travestissement : l’artiste se peint la peau en noir et fait appel à une
multitude d’influences du rastafarianisme au design racial.
−
Aborde des thématiques qui n’ont rien à voir avec les stéréotypes de son propre
milieu : le combat pour l’égalité des races, les revendications identitaires
−
La répétition des gestes : on voit dans les vidéos qu’elle a effectué les même
chorégraphies à plusieurs reprises dans des lieux différents (institutionnels, ateliers…). A
force d’être répétés les gestes et le décor perdent leur essence même. L’intention originale de
l’œuvre est délavée.
−
Fait un parallèle entre espace intime et institutionnel : elle considère les institutions
muséales comme des logements pour les artistes. A chaque nouvelle exposition un artiste
s’installe avec ses œuvres tel un locataire pour une courte période. Lorsque celle-ci est
terminée les murs sont repeints et de nouveaux locataires s’installent.
Remarque
Lily Reynaud Dewar a remporté le prix Ricard en octobre 2013. Ce Prix, décerné par un jury
de collectionneurs et de professionnels de l'art, consiste en l'acquisition d'une oeuvre du
lauréat, laquelle est offerte au Centre Pompidou et exposée dans ses collections permanentes
l'année suivante.