La recherche améliore le traitement et la qualité de vie des
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La recherche améliore le traitement et la qualité de vie des
Diabète de type 1 et 2 La recherche améliore le traitement et la qualité de vie des diabétiques. ___________________________________________ Les innovations médicamenteuses destinées au traitement du diabète portent sur le meilleur contrôle glycémique, mais aussi sur l’amélioration de la qualité de vie des diabétiques. Dans ce dernier cas, cela peut être un progrès énorme pour des malades qui prennent un traitement à vie. En l’absence de traitement curatif du diabète, la recherche clinique se concentre sur l’amélioration des traitements visant à optimiser la glycémie des patients. Dans ce cadre, les insulines et les autres molécules injectables sont efficaces, mais ont un retentissement non négligeable sur la qualité de vie des malades. Les patients traités par insuline doivent surveiller en permanence leur glycémie, calculer l’apport en sucres de l’alimentation et anticiper la dose d’insuline qu’ils doivent s’injecter, avec toujours une épée de Damoclès : l’hypoglycémie. Les innovations thérapeutiques actuelles tentent de répondre aux attentes des patients, qui espèrent voir le fardeau de leur maladie s’alléger dans les années à venir. Les traitements tentent ainsi de reproduire le fonctionnement quotidien d’un pancréas normal. Les efforts se concentrent aujourd’hui sur les durées d’action des insulines avec un objectif double : stabiliser la glycémie des patients sur la journée grâce aux insulines lentes (également appelée insulines basales) et gérer les pics glycémiques suivant les repas avec des insulines rapides. Gestion facilitée des temps d’action des insulines De nouvelles insulines lentes montrent des résultats intéressants avec une durée d’action plus longue que la précédente génération. « L’avantage principal des nouvelles insulines lentes, c’est leur durée d’action », explique le Pr Bertrand Cariou, diabétologue au CHU de Nantes. « Elle vont permettre à certains patients de mieux maîtriser leur glycémie sur l’ensemble des 24 heures. Leurs performances sont aussi meilleures, ce qui se traduit par moins d’hypoglycémies. » Des nouveautés arrivent aussi du côté des insulines rapides, avec le développement d’insulines ultra-rapides. Leur action est plus prompte d’environ 30 minutes par rapport aux insulines rapides disponibles jusqu’à présent. « Notre espoir, c’est qu’elles le soient suffisamment pour être injectées en fin de repas », ajoute le Pr Cariou. « Les diabétiques pourront ainsi calculer plus facilement l’apport de leur alimentation et régler la dose d’insuline de manière plus adéquate. On leur demande pour l’instant de calculer en anticipant la quantité de glucides qu’ils vont manger, ce qui n’est pas évident. » Ces produits en sont à la phase III du développement, c’est à dire au stade des essais comparatifs d’efficacité à grande échelle. Société Francophone du Diabète ⎯ Mars 2016 D’autres thérapeutiques à venir combinent les insulines basales aux analogues du GLP-1 dans un même stylo d’injection. Les GLP-1 sont des substances normalement libérées au moment du repas, qui stimulent la production d’insuline et provoquent la sensation de satiété. L’idée est de combiner l’efficacité de l’insuline pour gérer la glycémie à jeun, et les bénéfices des analogues du GLP-1 en matière de diminution du poids des patients et des doses d’insuline. « C’est une combinaison assez intéressante, et les données récoltées sont encourageantes », estime le Pr Cariou. Des nouveautés dans les modes d’administration Du côté du mode d’administration des médicaments, des analogues oraux du GLP-1 sont en développement. Ces médicaments viendraient en remplacement des formes injectables sous-cutanées quotidiennes ou hebdomadaires aujourd’hui disponibles. Encore un pas dans l’amélioration de la qualité de vie des malades pour qui les injections, même si elles deviennent routinières, restent inconfortables. Enfin, trois inhibiteurs de SGLT2 ont une autorisation européenne de mise sur le marché (AMM) depuis déjà cinq ans, mais pas encore de prix et de taux de remboursement en France. Ces comprimés induisent des bénéfices sur la glycémie à jeun et après les repas, ainsi qu’une perte de poids. L’un d’entre eux vient notamment de démontrer qu’il permettait une diminution des évènements cardiovasculaires liés au diabète et de la mortalité. « Nous sommes très embêtés en France de ne pas avoir accès à ces traitements », regrette le Pr Cariou. « Dans ce cas, quand on parle de nouveautés thérapeutiques, on fait malheureusement référence à des substances disponibles depuis plusieurs années, mais qui nous sont encore inaccessibles. » Société Francophone du Diabète ⎯ Mars 2016