Maladie de Lyme, mythes et réalités

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Maladie de Lyme, mythes et réalités
Cet article est tiré de
revue trimestrielle de la
Société royale
Cercles des Naturalistes
de Belgique asbl
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www.cercles-naturalistes.be
LA MALADIE DE LYME :
MYTHES ET RÉALITÉS
Jean-P. THYS (*), G. BIG AIGN O N
(**) ,
Ph. M ARTIN
(***)
À la suite de l’observatio n d’u n nombre élevé de cas d’arthrites aiguës chez des en f an ts et des adultes dans les environs de la ville de Lyme, A llen Steere et son équipe o n t
impu té cet te a ff ection à u n agen t in f ectieux transmis par
les tiq ues vivant dans cet te région boisée du Con necticut
(USA). En 1975 (1), ces symp tômes articulaires associés à des
manif estations cu tanées et neurolo giques o nt été rassemblés en u ne entité cliniq ue, appelée « Lyme arthritis », o u
maladie de Lyme o u encore borréliose de Lyme (Steere,
1983). En 1982, W illy Burgd orf er iden ti fi a la bactérie resp onsable de cet te in f ectio n – un spirochète voisin d u tréponème, agent de la syp hilis – q ui porte aujo urd’hui son
n om, Borrelia burgdorferi ; (2) (Burgd orf er, 1982).
Il nous a paru u tile de rappeler ici les principaux caractères
épidémiologiques, cliniq ues, diagn ostiq ues et thérapeutiques de cette maladie, to u t en essayan t de démysti fi er
certains aspects de celle-ci q ui susciten t parf ois des crain tes
excessives et des attitu des peu justi fi ées de la part d’une
p opulatio n à risque, les naturalistes (3)…
Vecteurs de la maladie (Perez-Eid, 1993 ; Steere, 2000)
Borrelia burgdorferi. No ter l’aspect
spiralé d u spirochète. © Jo hnson.
Les vecteurs respo nsables de la transmissio n de la bactérie so n t des tiques, acariens d u genre
Ixodes. En Europe, il s’agit d’Ixodes ricinus, la tiq ue commune qui est u n parasite externe
hémato p hage, temporaire mais obligé de nombreux vertébrés do n t les mammif ères (petits
ron geurs, cervidés, bovidés, chiens, h ommes…) et de certains oiseaux (Turdidés no tammen t),
voire de reptiles. Les tiq ues viven t dans les régions tempérées du mo nde, n o tammen t en
Europe, aux États-Unis et en Chine .
Le spectre d’h ôtes de la tique comprend d onc de nombreuses espèces animales, réservoirs
naturels de la bactérie et d o nc de l’in f ection. Il s’agit d’une zo onose. Cependant, l’h omme ne
fi g ure pas parmi les hô tes rég uliers de la tiq ue, n’est in f ecté qu’occasio n nellemen t et ne jo ue
pas de rôle dans la transmissio n de la maladie.
Noto ns ici que des descriptions incomplètes des symp tômes cu tanés et neurolo giq ues de la maladie son t men tion nées
dans la littérature européenne dès 1909.
(2) Initialement désigné so us le taxo n Borrelia burgdorferi, cette bactérie s’est avérée être u n complexe dans lequel la biologie moléculaire a recon n u une dizaine d’espèces. En Europe occiden tale, on distingue Borrelia garinii (la plus fréquen te), B. burgdorferi sensu stricto et B. afzelii . Leurs spécificités an tigéniques expliquen t les légères diff érences
observées dans le tableau cliniq ue (at tein te neurologique plus fréquen te en Europe et arthro pathie plus commune en
A mérique du Nord, o ù seul Borrelia burgdorferi sensu stricto est décrit).
(3) A ux États-Unis, la crain te excessive de la maladie de Lyme, accrue par des publications de gran de presse et par In ternet,
a créé, dans les an nées quatre-ving t « a virtual epidemic o f overdiagn osis an d overtreatmen t o f patien ts with Lyme
disease, w hich only serves to perpetuate the myth that Lyme disease is commo nly associated w ith severe, lon g – term
morbidity ». Par ailleurs, lors d’u ne enquête chez plus de 500 perso nnes de l’État du Ne w Jersey in terrogées quan t à la
gravité de la borréliose, près d’un quart estimaien t q ue cette in f ection était souven t mortelle et qu’elle posait u n problème de san té publiq ue comparable à celui d u SID A…
(1)
(*)
Clinique des Maladies Infectieuses et Tropicales, Hôpital Universitaire Erasme, 1070 Bruxelles.
(**) Laboratoire de Sérologie, Cliniques Universitaires St Luc, 1200 Bruxelles.
(***) Laboratoire de Bactériologie, Clinique St Luc, 5004 Bouge.
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Ixodes ricinus.
(© Devos).
Le cycle de repro ductio n d’Ixodes ricinus est complexe : il comprend 3 stades (larve, nymp he,
adulte), f ait intervenir 3 h ô tes successifs et dure u n à 3 ans, avec de lo ng ues pério des de d urée
variable où l’acarien reste à l’a ff û t sur la végétation ou en f o ui dans la litière (de ce f ait, la chron ologie du cycle biologiq ue de la tique présentée ci-desso us est q uelque peu schématiq ue). Les
2 à 3 milliers d’ œ u fs que la f emelle pon d le plus souven t au prin temps éclosen t après une q uinzaine de jours d’incu batio n dans l’h umidité de la litière végétale. À peine nées, les larves von t
se fixer sur un premier hô te (généralement u n micromammif ère) po ur leur premier repas sang uin, qui dure de trois à six jo urs. La larve se détache alors de son hô te, s’abrite p our digérer
et mener à bien une mue q ui va la transf ormer en nymphe. Celle-ci, d o nt le comportement est
semblable à celui de la larve (fixation sur un hô te – petit o u gros mammifère do n t l’homme –,
repas unique de 3 à 5 jours) se métamorp hose en adulte en au tomne. Il est alors possible de
distinguer le mâle de la f emelle, morp hologiquement et au niveau d u comportemen t. En e ff et,
le mâle ne se nourrit pas (so n ab d omen scléri fi é et son hypostome atro phié ne le permettent
pas) mais il présen te néanmoins u n tro pisme p our l’hôte (mammif ères de gran de taille tels que
les cervidés et l’homme) a fi n de renco ntrer une f emelle. Celle-ci, une f ois gorgée de sang,
tombe sur le sol, s’immobilise jusq u’à la pon te et meurt ensuite.
L’homme peut être parasité par la nymphe et la f emelle adulte, excep tio n nellemen t par la
larve. Les nymphes son t particulièremen t incriminées dans la transmissio n de la maladie, peu têtre parce q ue, étan t de petite taille et d onc difficiles à voir, elles resten t fixées sur la peau en
aspiran t le sang pendan t un temps souvent assez long (de 2 à 6 jo urs), ce q ui f avorise l’inoculation du microbe. La tiq ue, q uel q ue soit son stade de développemen t, s’in f ecte en aspiran t le
sang d’u n hôte p orteur de Borrelia (rongeurs, cervidés…) et peu t transmettre l’in f ectio n, en
régurgitan t sa salive, lors du repas suivant.
La tique, à l’a ff ût sur les hau tes herbes, buissons…, s’agrip pe f ermemen t par ses pat tes mu nies
de griff es et de ven to uses, aux p oils ou à la peau de l’hô te qui ébranle au passage le végétal.
La tiq ue est aveugle mais perçoit le gaz carbonique et la chaleur dégagés par l’hô te, de même
q ue certains métabolites sécrétés par celui-ci. Ces paramètres lui permet ten t de s’orien ter vers
u n site de prédatio n idéal. Chez l’h omme, l’acarien peu t s’at tacher au niveau de to u t site cu tané, particulièremen t dans les régio ns chaudes et humides telles q ue les plis de l’aine, les aisselles… surtou t si un vêtement empêche sa progression (cein ture).
Une f ois la tique fixée à l’h ôte, les chélicères de l’acarien lacèren t le derme, permettan t l’introduction de l’hypostome, à la f ois harpo n et serin gue. Par l’hypostome est injectée de la salive qui p ossède des pro priétés an ticoag ulan tes et qui induit la lyse des tissus au to ur de la
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piqûre. La tiq ue est alors prête, par un mo uvemen t permanen t d’aspiration et de régurgitation, à sucer le sang de l’h ô te et à in oculer les Borrelia (4) par l’ori fice buccal s’ouvran t sous les
chélicères (la f emelle gorgée de san g peut at tein dre jusq u’à plus de 10 mm).
Les tiques, très sensibles à la dessiccation, ne peuvent survivre q ue dans une atmosphère do n t
l’humidité est su périeure à 95 % . En été, u n tel taux n’est observé q u’à la surf ace f oliaire des
végétaux (ou l’évapo transpiratio n est imp ortan te) et dans l’h umus f orestier surto ut de type
« mull », avec une capacité élevée de réten tion hydrique. C’est p ourq uoi, la distribu tio n des
tiques est typiquemen t f orestière, principalemen t à la lisière des so us-b ois denses, à litière
épaisse et humide (nymp hes), dans la végétation basse (hau tes herbes, buissons…) (ad ultes),
mais également dans les espaces verts périurbains (jardins, friches…).
Capitulum d’Ixodes ricinus (© Bigaig non). Palpes (1), hypostome (2), chélicères (3).
Épidémiologie (Perez-Eid, 1993 ; Shapiro, 2000)
La borréliose peu t s’o bserver partou t en Belgique : cependan t l’incidence de l’a ff ectio n augmente graduellemen t dep uis le lit toral (o ù la b orréliose est très rare) vers la Campine,
l’ Arden ne et continue à s’élever vers l’Euro pe cen trale (A u triche, Slovénie…). Dans no tre pays,
comme dans les au tres, l’incidence de la maladie de Lyme peu t varier considérablemen t d’u ne
région à l’autre. Étan t do n né le nombre et l’activité des tiques au prin temps et en au tomne, le
risque de con tracter la maladie est plus élevé pen dan t ces saiso ns. Le risque de transmissio n de
Borrelia est f onction du p o urcen tage des acariens in f ectés dans la région considérée (5), d u
stade de développemen t de la tiq ue (larve, nymphe, adulte), de la d urée du repas de la tique
et de l’ab o ndance du réservoir animal. Une étu de réalisée en région mosane a mon tré que
seuls 11 % des tiq ues étaien t porteurs de Borrelia (M artin, 1990) (ce chiffre mo deste peu t être
reten u car il so uligne le f aible risq ue d’une piq ûre de tique, généralemen t vierge de to u t
Borrelia et donc incapable de provo quer la maladie de Lyme !). De plus, le risq ue de transmis(4)
À n o ter que les tiques peuven t transmet tre d’au tres agen ts in f ectieux, tels que Babesia (pro tozoaire provoq uan t la
babésiose) et dans les pays à l’est de la Belgique, un flavivirus, responsable d’encép halites.
(5)
Le taux d’acariens in f ectés varie f ortement selon l’année et le type de statio n.
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sion est f onction de la d urée de fixation de la tique sur la peau : p o ur que l’acarien porteur de
Borrelia p uisse in f ecter u n h ôte, il doit, en principe, rester fixé sur la peau pendan t au moins
12 à 24 heures (u n séjo ur plus court rend la transmissio n de la bactérie improbable). Ce délai
est nécessaire pour q ue les Borrelia migrent du tu be digestif de l’acarien vers les glan des salivaires de celui-ci et p uissen t d o nc être inoculées à l’hô te . Le f aible p ourcen tage de ces acariens
p orteurs de Borrelia et la d urée de la fixation souvent brève de la tiq ue peuven t expliq uer que
le risq ue de la maladie de Lyme après piq ûre est estimé à moins de 1 % en Europe de l’ O uest.
Par ailleurs, l’in f ection peu t attein dre en f ants et adultes - q ui peuven t être raremen t victimes
de plusieurs in f ections successives – mais ne se transmet pas de perso n ne à person ne ni d’animal à une personne ; aucu n risq ue particulier n’est décrit chez la f emme encein te.
Le nombre de cas de b orréliose diag nostiqués en Belgiq ue s’accroît nettement depuis 1991,
p uisqu’alors 41 cas on t été n otés, et 1 126 en 2002 (6) (Duco ffre, 2003) ; aux États-Unis, le n ombre
des cas an nuels répertoriés a été multiplié par 32 entre 1982 et 1996. Il est possible qu’il s’agisse d’u ne réelle au gmen tatio n du nombre des cas de la maladie ; plus pro bablemen t, une
meilleure in f ormation des médecins et d u p ublic permet de mieux diagnostiq uer celle-ci. Il est
par ailleurs très probable que l’incidence de la borréliose dépasse net temen t ces chiffres. En
e ff et, de n ombreux cas passen t inaperçus, étant don né la bénig nité de la maladie (en dehors
de cas exceptionnels) à la symp tomatologie souvent discrète et sp o n tanémen t curable dans la
majorité des cas. De plus, en Belgiq ue, lorsqu’on recherche systématiquemen t la présence d’anticorps an ti-Borrelia – signant u ne in f ection passée ou présen te par cette bactérie – dans un
échan tillon de po pulatio n, on o bserve u ne sérologie p ositive chez enviro n 2 % des sujets
(Bigaign o n, 1989) ; dans certains pays d’Euro pe (Scan dinavie par exemple), ce pourcen tage peu t
s’élever jusq u’à 30 % , n o tammen t parmi les pop ulations à risq ue (Perez-Eid, 1993 ; Steere, 2000).
La plupart de ces sujets à sérolo gie p ositive n’ont aucu n souvenir d’éven tuels symp tômes p ouvant évo quer la b orréliose : ils on t donc présenté u ne b orréliose très pro bablement asymp tomatiq ue. En tenan t comp te de ces cas de borréliose asymp tomatique, l’incidence de la maladie est donc d’autan t plus élevée.
Symptomatologie (Buchstein, 1991 ; Oschman n, 1998 ; Shapiro, 2000 ; Steere, 2000)
Classiq uement, l’histoire naturelle – do nc en absence de traitemen t – de la maladie de Lyme
comprend 3 stades. Il f au t soulig ner d’emblée q ue ces 3 stades so n t loin d’être to ujo urs observés, qu’u n sujet peu t n’en dévelop per q u’u n ou au con traire présen ter plusieurs symp tômes
combinés de ceux-ci. De plus, la chro nologie de ces stades est variable.
Infection précoce localisée (stade 1) (Edlo w, 2002)
La lésion initiale de l’in f ection est l’érythème (7) migran t qui apparaît 3 jo urs à 1 mois (le plus
souven t 7 à 10 jo urs) après la piqûre. À noter qu’étan t don né ce délai, la discrétion de la piqûre ind olore et la petite taille de l’acarien, seul un tiers des sujets se so uvien t de la présence de
la tiq ue au site de l’érythème lorsque celui-ci ap paraît. Il s’agit d’u ne lésion de la peau, an nulaire ou ovale, rose, cen trée sur le site de la piqûre de la tiq ue, s’étendan t len temen t (2 à 3 cm
par jour) de f açon cen trif u ge jusqu’à atteindre un diamètre d’au moins 5 jusq u’à 60 cm (en
moyenne 15 cm) (8). L’érythème, en s’accroissant, peu t pâlir grad uellemen t à partir d u cen tre.
Cette lésion, le plus souven t in dolore ou à peine « sensible », n’est pas observée chez environ
10 à 30 % des patien ts. Q u oiq ue l’érythème puisse être situé n’imp orte o ù sur le corps (y compris dans le cuir chevelu), les cuisses, la régio n des aines et des aisselles so nt le plus souven t
concernées. Sans traitemen t, la d urée de l’érythème migran t est d’enviro n 3 semaines (cet te
lésion disparaît en q uelques jours en cas d’an tibiothérapie e fficace). Une lésio n cu tanée ro uge,
apparaissan t rapidemen t (q uelq ues heures), n’at teignan t q u’u n petit diamètre (in f érieur à
5 cm) autour de la piqûre de tiq ue et disparaissant en q uelques jours, n’est pas u n érythème
migrant mais une réactio n in fl ammatoire à la piq ûre de tique.
(6)
(7)
(8)
Nombre de cas repérés par les 2 laboratoires de ré f érence belges (Université Catholique de Louvain, UCL ; Kath olieke
Universiteit Leuven, KUL).
Érythème : rou geur congestive de la peau.
Les ph otos en couleur fi g uren t en fi n de f ascicule.
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Accompag nant cet te lésio n cu tanée, le patien t peu t présenter des symptômes évoq uan t la
grippe tels que de la fi èvre (modérée), des do uleurs musculaires o u articulaires, des maux de
tête…
Infection disséminée (stade 2)
Ce stade, survenan t quelq ues jo urs à plusieurs semaines après l’érythème, correspo nd à la dissémination des Borrelia dans le corps, à partir de la lésion cu tanée initiale. Les germes sont
transportés par la circulatio n sanguine, se « fixant » dans les diff éren ts organes, tels que la
peau, le système nerveux, les articulatio ns… en y provoq uan t les symp tômes corresp o ndan ts
(neurologiques, rh umatolo giq ues…).
A près l’ap parition de la lésio n cutanée initiale, o n peu t observer un ou plusieurs placards érythémateux cutanés semblables à la première lésion, non associés à des piq ûres préalables de
tiques. Le patien t peu t égalemen t présen ter, au co urs de l’in f ection disséminée n on traitée, des
manif estatio ns neurologiq ues dans enviro n 40 % des cas, telles q u’u ne méningite, u ne paralysie d’u n nerf crânien (surto u t d u nerf f acial, ce q ui se traduit par une asymétrie d u visage), des
radiculonévrites…, des arthrites (15 %) et des d ouleurs musculaires (souven t migratoires, persistan t quelques jours avan t de se déplacer vers d’autres muscles ou articulations) et une atteinte cardiaq ue dans moins de 5 % des cas en Europe (le plus so uven t asymp tomatique et d’évolu tion spo n tanée souven t très f avorable).
Infection persistante (stade 3)
Q uelq ues mois à quelques an nées après la piq ûre de la tiq ue, des p oussées d’arthrite, souven t
récidivan tes (et s’at ténuan t spo ntanémen t au cours du temps), sont décrites ; cet te arthro pathie a ff ecte principalemen t les grosses articulatio ns, surtou t les gen o ux. Son t o bservés aussi,
parf ois après de lo ng ues pério des sans symptômes, de très rares cas d’a ff ections neurolo giq ues
telles q ue des encéphalites (se trad uisan t par des troubles de la mémoire, du sommeil…).
Répétons que les symp tômes décrits ci-dessus au co urs des stades 2 et 3 se présenten t chez des
sujets no n traités.
Diagnostic (Steere, 2000 ; Shapiro, 2002)
Contrairement à la plupart des autres infections microbiennes, il n’existe pas de méthode simple
pour mettre Borrelia en évidence. La culture du germe est délicate et la technique d’amplification génomique (PCR) est compliquée : ces méthodes ne peuvent être utilisées que dans un laboratoire de référence. Seuls les symptômes cliniques (érythème migrant), le contexte épidémiologique (notion de piqûre de tiques, activités en milieu naturel, présence de tiques infectées
dans la région) et des tests sérologiques (9) permettent de détecter la maladie.
O n peu t so uligner que les aspects cliniq ues (particulièremen t l’érythème migrant initial) et épidémiologiques so n t essen tiels p our évo quer le diagn ostic de borréliose ; les tests sérologiq ues,
qu oique relativemen t sensibles et fi ables, doivent toujours être in terprétés en f onctio n de ce
con texte clinique et épidémiolo giq ue.
Le diagn ostic de borréliose est très probablemen t retenu tro p fréq uemmen t sur la base d’une
sérologie do uteuse f aite dans u n laboratoire peu expérimen té : beauco u p de malades so n t étiq uetés « Lyme » et su bissen t u n traitemen t antibio tiq ue sans raiso n.
En f ait de diagnostic sérolo giq ue de la b orréliose, no to ns encore les f aits suivan ts (De M un ter,
2002 ; Steere, 2000 ; Shapiro, 2002) :
➢ Certains tests peuven t rester p ositifs (ou diminuer très len temen t) pen dan t des
mois, et même des années, après la guérison de l’in f ection aig uë par un traitemen t
e fficace. Par conséq uen t, la persistance d’u ne sérolo gie positive ne signi fi e pas
nécessairement q ue le patien t présente une b orréliose chronique et ne doit pas
induire des cures répétées d’an tibiotiques sous prétexte que « la maladie ne guérit
(9)
Les tests sérologiques co nsisten t à rechercher, dans le sérum, des an ticorps dirigés con tre Borrelia.
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pas ». La surveillance de la sérolo gie Borrelia après le traitemen t ne se justi fi e d onc
pas puisque les tests peuven t rester long temps positifs, sans qu’il existe un lien
quelconque avec le pro nostic de l’a ff ection .
➢ Un sujet asymp tomatique et n’ayant aucun souvenir de symp tômes p o uvan t évoq uer la borréliose, chez qui on détecte, lors d’une prise de sang de rou tine, une
sérolo gie Borrelia p ositive, ne d oit pas être traité . Un seul « test p ositif » ne peu t
diff érencier une b orréliose active à traiter, d’une in f ection g uérie, d o nc à ne pas
traiter : seule une séroco nversion (ap parition d’an ticorps dans le 2 e sérum, absents
dans le premier) permet de détecter une in f ectio n récen te d on t le traitemen t s’imp ose.
➢ La déterminatio n de la sérologie Borrelia après u ne piqûre de tique n’est pas utile
(De M u n ter, 2002 ; Shapiro, 2000). En e ff et, lors de l’apparition de l’érythème, la sérologie est encore so uven t négative et, en cas de traitement précoce d’u ne au thentique borréliose, la sérolo gie peu t rester dé fi nitivemen t négative. Par co ntre, l’apparitio n d’un érythème ann ulaire chez u n sujet à activités en milieu naturel (ne f u tce q u’un peu…) su ggère f ortemen t la borréliose et doit être traité comme tel, sérologie p ositive o u no n.
Prévention de la borréliose (Perez-Eid, 1993 ; Poland, 2001 ; W ilso n, 2002)
La préven tion idéale de la b orréliose consisterait à éviter tou t site (f orêts, b uisso ns, hau tes
herbes…) où viven t les tiq ues (10)… D’autres mesures prévoien t l’application d’acaricides sur la
végétation, le brûlage des so us-b ois, et l’extermination des ro ngeurs et cervidés (11). Ces
mesures so nt écologiq uemen t inaccep tables, d’application p our le moins difficile, et d’e fficacité plus q ue do uteuse (et, de plus, so nt cruelles à proposer à des naturalistes !) La préven tio n de
la borréliose consiste avan t tou t dans l’in f ormation des po pulations à risque telles q ue les
f orestiers, les mouvemen ts de jeu nesse… et les naturalistes… Co nten to ns-no us de mesures
plus pratiques résumées ci-desso us.
•
Limiter le risque de piqûres de tiques, autant que f aire se peu t.
Le port de vêtemen ts de co uleur claire (a fi n de repérer les tiques de couleur sombre, avan t
leur fixation) couvran t la peau (manches lon gues, chemise glissée dans le pan talo n et
jambes de pantalon dans les chaussettes, chapeau…) est u ne recommandatio n classiq ue
mais relativemen t peu suivie. L’e fficacité de cette mesure n’a pu être évaluée mais paraît
probable. A ppliquer sur les régio ns de la peau non couvertes (ou sur les vêtemen ts) un prod uit répulsif vis-à-vis des insectes et des acariens peu t être proposé (12). La protection con f érée par le rép ulsif n’est pas absolue, car les tiq ues peuven t s’accrocher sur les parties de la
peau no n end uites et ce pro d uit s’évapore rapidemen t (en quelq ues heures).
•
Détection des tiques sur la peau, et extraction de celles-ci.
A près to ute expositio n éven tuelle aux tiques (activités en milieu naturel), il est très u tile
d’inspecter la peau d u sujet (y compris le d os) et les vêtemen ts a fi n de repérer les tiq ues
accrochées. Cet te inspectio n cutanée est à répéter q u o tidien nemen t si l’exp ositio n est de
plusieurs jours. Il est u tile d’avertir les en f ants en activités en milieu naturel sans surveillance des paren ts (camps sco uts…) de l’intérêt du repérage (et de l’extractio n !) des
tiques.
Pour décrocher la tiq ue de la peau, on peu t saisir l’acarien en tre 2 o n gles – ou à l’aide d’une
fi ne pince, ce qui est mieux – le plus près possible de la peau du sujet et tirer len temen t de
f aço n con tin ue, sans mo uvemen ts de rotation to ut en évitan t d’écraser l’animal. Essayer de
En évitan t par exemple de s’asseoir sur la litière humide, moment idéal o ù des h ordes d’acariens, assoiff és de sang,
mo ntent à l’assau t de l’in f ortu né naturaliste… !
(11) La lu tte biologique co n tre les tiques à l’aide d’une petite guêpe parasitan t ceux-ci, l’u tilisation de pièges à ron geurs
munis de dispositifs acaricides, l’imprégnation de co ton par des agents an tiacariens q ue les ron geurs amènen t au nid,
l’in gestio n par les cervidés de n ourriture co n tenan t u n acaricide on t été égalemen t étudiés… (Polan d, 2001).
(12) Par ex. l’usage de la perméthrine (sur les vêtemen ts), ou de préparations à base de diéthyltoluamine (DEET) tels que
M o ustimug®, Care Plus®… à appliq uer sur la peau tou tes les 2 à 4 heures. L’usage d’u n répulsif ne dispense pas de
l’inspectio n corp orelle qu otidien ne à la recherche d u parasite.
(10)
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Extractio n de la tiq ue.
Utiliser u ne pince à b ou ts fi ns. Tirer len temen t.
(© Cen ter f or Disease Co n trol an d
Preven tion).
décrocher l’animal entier, qu oiq u’il ne soit en rien démon tré q ue laisser le « rostre » de la
tique dans la peau au gmen te le risque de co ntracter la maladie de Lyme (en tout cas, ne
pas s’acharner à extraire « la partie manq uante » par une « microchirurgie » inutile et douloureuse…). Une désin f ectio n du site, à l’alco ol o u à l’Isobétadine ®, après l’éliminatio n de
l’acarien est justi fi ée. Beaucou p de co nseils, recomman dations destinés au public pro posent
d’« anesthésier… éto urdir » la tiq ue avan t l’extraction (13) : l’intérêt de cette man œ uvre –
de même que la désin f ectio n préalable de la peau – n’est pas démontré (Buchstein, 1991 ;
W ilson, 2002) (au contraire, ce geste p ourrait « exciter » la tique et l’inciter à régurgiter sa
salive in f ectée). Cet te « anesthésie » avant extraction n’est d’ailleurs pas mentionnée dans
les recommandations belges et in ternatio nales co ncernan t la préven tion de la maladie de
Lyme (Duco ffre, 1993 ; A n o nyme).
•
A près extraction de la tiq ue, l’indication d’antibiothérapie préventive p our essayer d’éviter
la maladie n’est pas recomman dée (Wormser, 2000) : aucun avan tage de ce traitemen t préven tif par divers an tibio tiq ues comparé à un placebo n’a été démo n tré, y compris pour les
sujets porteurs d’une tiq ue pen dan t plus de 48 heures et les f emmes enceintes.
En cas de morsure de tiq ue, le médecin d oit insister sur la surveillance de l’apparition d’un
éven tuel érythème migran t. Noter la date de l’extractio n de l’acarien peut être u tile.
•
Surveillance de l’apparition de l’érythème migrant.
Repérer la (les) lésion(s) cutanée(s) est essentiel. Jusq u’à u n mois après l’extraction de la
tique (surtou t pen dan t la première semaine), u n examen atten tif (14) d u site de la piqûre (et
du reste de la peau, à la recherche d’au tres lésio ns d’érythème) doit être pratiqué, et ce
qu o tidiennemen t. O n ne saurait assez insister sur l’importance de cette inspection, permet tan t un diagnostic précoce et d o nc de commencer à temps u n traitement simple et très
e fficace.
•
Un vaccin co n tre la maladie de Lyme a été u tilisé aux USA . Ce vaccin est actuellement retiré du marché. Il n’existe pas de vaccin actif sur les espèces de Borrelia d’Euro pe (Y. Lo bet, GSK
Biologicals, com. pers.).
Traitement de la borréliose (Wormser, 2000).
•
Dès le diagnostic de borréliose p osé (c’est-à-dire dès q u’u ne lésion d’érythème migran t est
observée (15)), u ne an tibio thérapie adap tée doit être instaurée rapidement (soit endéans les
24 heures). Ce traitemen t ne sera pas détaillé ici ; seuls quelques principes so nt présen tés cidesso us.
Pour ce faire, certains naturalistes, d’imagination parfois sans bornes, utilisent les produits les plus saugrenus, tels que des huiles, des
graisses diverses (beurre…), de l’essence d’auto… Pareille manipulation est peu efficace – voire contre-indiquée cf. supra – et, de
plus, on voit mal comment rendre la tique glissante en l’engluant dans des substances diverses peut faciliter son extraction… Donc
contentons-nous d’extraire la tique sans préparation particulière de celle-ci.
(14) A tten tif car la lésio n d’érythème migran t, d’u ne co uleur rose parf ois u n peu pâle, n’est pas toujours si éviden te (Edlo w,
2002).
(15) O u, plus raremen t, par la mise en évidence de Borrelia par une sérolo gie ind ubitable (séroco nversio n, cf. supra), la PCR
o u la culture d u germe.
(13)
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➢ L’efficacité d’antibiotiques adéquats (doxycycline, pénicilline et dérivés, céphalosporines) est en général excellente, particulièrement dans les formes aiguës de
la maladie. Cependant, la réponse au traitement des rares cas de syndromes neurologiques ou articulaires apparus tardivement peut être lente et incomplète.
➢ La première cause d’échec de l’an tibiothérapie d’une « maladie de Lyme » (présumée) est l’erreur de diag nostic (le malade ne présen tan t pas de borréliose
mais une autre a ff ection) (Steere, 2000 ; Shapiro, 2002). Un syn drome neurologique
chez un patient présen tant par ailleurs une sérologie p ositive p o ur Borrelia
peut être u ne sclérose en plaq ue plu tô t q u’une neurob orréliose et des do uleurs
articulaires, associées à u ne « prise de sang positive p o ur Borrelia », peuvent
relever de causes diverses, beauco up plus fréquen tes que les arthrites de la borréliose…
➢ Sau f en cas de maladie de Lyme avec attein te neurolo giq ue (o ù u n traitement
par voie intraveineuse peu t être pré f érable), une an tibio thérapie par voie orale
est parf aitemen t su ffisante. La d urée du traitemen t ne d oit pas excéder 2 à 4
semaines ; u ne cure unique d’antibiotique su ffit (sau f dans d’exceptionnels cas
de neuroborréliose o u d’arthrite chroniq ue récidivan te où u n 2 e traitemen t
peut être envisagé). Étan t do nné ces modalités d’an tibio thérapie, le traitemen t
peut être ap pliqué à d omicile – même en cas de traitemen t in traveineux, une
injection quo tidien ne étant su ffisan te – et l’h ospitalisation est donc rarement
nécessaire.
Conclusions
•
Déco uvrir une tique fixée sur la peau ne doit pas empêcher de rester serein… (Duco ffre,
2003). Seuls enviro n 11 % des tiq ues belges son t in f ectées par Borrelia et moins de 1 % des
piqûres de celles-ci provoq uen t la maladie de Lyme (cf. su pra).
•
La gran de majorité des cas de borréliose sont bénins. L’évolu tio n, même spon tanée (sans
traitemen t) de la maladie est le plus so uvent f avorable ; le pro nostic de la maladie – surto u t
traitée précocemen t – est excellent, l’antibiothérapie étan t f ort e fficace (Shapiro, 2000 ;
Steere, 2000 ; Wormser, 2000 ; De M u n ter, 2002). De plus, il f au t garder à l’esprit que les statistiq ues des cen tres de ré f érence de diagnostic (sérolo giq ue) de cette maladie po urraien t
être biaisées quan t à la réelle gravité de la maladie. En e ff et, le laboratoire de Sérologie
In f ectieuse de l’UCL (u n des 2 cen tres de ré f érence belges) f ait état, dans u ne série de 324
malades, de quelque 44 % de neuro borréliose (parf ois associée à d’au tres symp tômes)
(Bigaig n o n, 1989). Ces chiffres inq uiétan ts p ourraien t s’expliq uer, en partie, par le recru temen t de ces patien ts at tein ts de borréliose relativemen t grave (no tammen t neurolo giq ue)
chez qui on f era une prise de san g… q u’o n pratiquera moins souvent en cas de maladie
bénig ne, et a f ortiori asymptomatique.
La gravité de la b orréliose doit être estimée en tenan t comp te n on pas seulemen t d’une
sélection des cas les plus graves, mais de l’ensemble d u tableau cliniq ue de to us les patien ts
présen tant cette maladie. Il existe in déniablement de très rares cas sévères de b orréliose
tardive (présen tan t u ne f orme d’encéphalite par exemple). Cependan t, pareille évolu tio n
est exceptio nnelle chez les malades traités. Tou t naturaliste peu t co n naître l’un o u l’au tre
malade très sérieusemen t attein t par la maladie de Lyme : il ne doit évidemmen t pas estimer la gravité de la b orréliose en f onctio n de cet uniq ue exemple.
•
« Étiquer » le chien est peu t-être u n geste sympathique vis-à-vis de l’animal… mais n’est pas
u tile quant à la préven tio n de la maladie de Lyme chez son propriétaire, le passage de la
tique du chien à l’homme étan t extrêmement improbable et no n démon tré. Cepen dan t, le
risque de borréliose p o urrait être indirectement plus élevé si son pro priétaire suit l’animal
à travers f o urrés et bosquets…
•
En dehors d’études scien ti fi ques, la mise en évidence de Borrelia dans le corps de la tique
(examen par ailleurs très difficile à pratiquer) n’a pas d’in térêt pratiq ue (Shapiro, 2002 ;
Wormser, 2000). Par co nséquent, co ntrairement à ce q ue prop osen t naïvemen t certains
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textes, f euillets… concernant la prévention de la b orréliose, il est in u tile d’apporter la tique
extraite à un médecin : celui-ci ne saurait q ue f aire de cet acarien en lambeau, q ui risque
de l’importuner… Par ailleurs, le médecin p ourrait-il aider le « piq ué » (promeneur) à identi fi er le « piqueur » (tiq ue… parf ois « insecte piq uan t » o u araignée) ? Hélas, ce serait prêter au médecin belge moyen des co nnaissances « en tomologiques » qu’il n’a (très probablement) pas…
NDLR : nous tenons à remercier vivement les auteurs d’avoir bien voulu publier leur article
dans notre revue.
Bibliographie
Seuls les articles concernan t un p oin t précis de la maladie de Lyme son t in diq ués dans le texte.
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Érythème migran t
Borrelia burgdorferi s.l. (© M artin)
Immu no fl uorescence indirecte
Nymp he
d’Ixodes ricinus
Érythème migran t
(le fi l n oir à la partie
gauche de la lésio n
est une su ture de
bio psie cu tanée)
Érythème migran t
À no ter le pâlissemen t de la régio n cen trale
au co urs de l’évolu tion de la lésion
Lésio ns disséminées
d’érythème migran t

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