Terres Nouvelles
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www.terresnouvelles.be JOURNAL DU MOIS dDécembre 2011 Action du mois: «Cher Pere Noel, j’aimerais avoir à manger cette annee!» Noel, c’est la plus grande fête du monde, c’est la fête des enfants. Cependant, pour plusieurs d’entre eux, cette période est synonyme de temps gris teinté par de maigres repas ainsi que l’absence de sapin étincelant. L’écart existant entre les enfants favorisés et démunis ne s’estompe pas au fil des ans. Cette situation est devenue de plus en plus alarmante avec la dégradation grandissante de la situation socioéconomique que vit Haiti . Citoyens en Action, depuis déjà cinq années, organise des journées récréatives et nutritionnelles durant la période de noël à l’intention des enfants défavorisés en vue de briser l’isolement social dont ils sont victimes. Jusqu’ à ce jour, plus de 1,000 enfants ont déjà participé à cette activité exceptionnelle. Cette année encore, dans le but de tenir cette habitude, nous invitons comme c’était le cas l’année dernière, 200 enfants des zones défavorisées de Jérémie plus précisément: Platon Sainte Helène; Mackandal, Caracolie à venir passer une journée inoubliable le samedi 24 décembre prochain. En outre, en plus des cadeaux,nous voulons associer l’événement à l’environnement en offrant à chaque enfant un petit arbre qu’il aura l’opportunité de voir grandir en même temps que lui et aussi sensibiliser ces enfants autour de l’importance de certaines valeurs traditionnelles comme: le partage; l’amour; la solidarité, etc. Nous en profiterons pour réaliser une courte séance d’information autour de l’hygiène familiale et l’environnement mais aussi les animer à partir de la musique, des jeux, des films éducatifs pendant toute la journée du 24 décembre. Une petite équipe de l’organisation composée de techniciens agricoles assurera le suivi et l’évaluation de ce programme. En nous permettant d’offrir cet évènement à des enfants défavorisés, vous mettrez de la joie et de l’espoir au fond de leurs cœurs. Notre objectif est d’ensoleiller pour une journée entière leur vie souvent difficile et votre contribution inestimable peut faire toute la différence. Guatemala: Election résidentielle Guatemala).Cette élection, que l’on pourrait interpréter comme une réponse à la violence, légitime un des partis financés par des acteurs à l’origine de celle-ci: le secteur privé et le crime organisé. Depuis la fin du conflit armé (les accords de paix signés en 1996 ont mis fin à la sanglante guerre civile qui avait fait 200 000 morts entre 1960 et 1996, pour la plupart des paysans mayas tués par les militaires), le pays est devenu un haut lieu de transit de la drogue vers le Mexique et les Etats-Unis. Les principaux partis politiques (dont le PP) sont intimement liés à des groupes de narcotrafiquants. Les multinationales, alliées avec le secteur privé national et les gouvernements successifs, sont également productrices de violence (exploitation de mines par les multinationales, occasionnant le départ forcé de populations et des dégâts environnementaux sans réel contrôle…) C’est dans ce climat d’exacerbation de la violence que le discours de fermeté du général Pérez Molina a convaincu l’électorat. Mis en cause pour son rôle dans la répression de communautés indigènes dans la région de Nebaj en 1982, le général Pérez a rejeté ces accusations, comme il est resté discret sur les sources de financement (l’oligarchie liée au narcotrafic) de sa campagne et sur les liens du PP avec le crime organisé. De plus, par cette élection présidentielle, les secteurs qui furent au pouvoir dans les années du conflit armé se sentent renforcés. Au premier tour de l’élection présidentielle, l’unique candidate de gauche, ancien prix Nobel de la paix, Rigoberta Menchu, n’avait recueilli que 2,8 % des voix et ni le renouvellement de l’Assemblée, ni celui des mairies n’avaient inversé la tendance : sur 158 députés, 2 se revendiquent de la gauche et 5 maires sur 333. Dans beaucoup de régions subsiste la crainte des années de la répression, ce qui a réellement conditionné le vote de la population des communautés. Manifester d’autres opinions que celles des partis au pouvoir et des ex-militaires pouvait entraîner de sanglantes représailles. Rien ne laisse donc anticiper un changement substantiel de la politique. Les liens qui semblent unir Pérez Molina avec le crime organisé et le secteur privé font craindre un maintien de la violence qui déchire le pays. http://www.latinreporters.com Le 6 novembre dernier, au second tour, le général Otto Pérez Molina a été élu président du Guatemala. «Mano dura» (main ferme) est le slogan et le surnom de cet ancien général fondateur du parti patriote (PP, droite radicale). Dans le contexte d’exacerbation de la violence (17 homicides par jour en moyenne) et de généralisation de l’impunité (le taux de résolution des crimes ne dépasse pas 6%), le processus électoral s’est caractérisé par une surenchère dans les promesses de fermeté sur les questions de sécurité (données de la commission internationale contre l’impunité au Pour le groupe Solidarité avec les Indiens du Guatemala (SIG), A-M Clamot Sources: «Guatemala, le pays où la droite est reine» par Grégory Lassalle, dans le «Monde diplomatique», 28/10/2011 «Au Guatemala, l’argent de la drogue pèse sur les élections générales», J-M Caroît, dans «Le Monde», 9/9/2011 Commentaire de Manolo Garcia, de SERJUS Guatemala, 14/11/2011 Conte de Noël: Odyssée caraïbe Dans mon île du bout du monde c’est le 24 décembre. Dans chaque famille, on se prépare à fêter Noël le mieux possible . Au dispensaire, Ti Nana s’affaire dans la cuisine. Allez donc savoir pourquoi Ti nana est de si méchante humeur ? Comme quand on trouve une souris sous son lit, elle a l’air fâchée de voir son négrillon de fils auprès d’elle. Elle se venge sur la pâte étalée sur la table. Et vlan ! Que je te jette à gauche, à droite .Sans pitié, elle malmène la boule qu’elle pétrit, et rejette vers l’arrière le madras qui glisse sur son front en sueur . Quand il ne va pas à l’école, Joubert accompagne sa mère; il se rend utile et remplit avec plaisir les petites tâches qu’on lui confie. Sa récompense sera un bon repas et un sucre trempé dans le café de Doc Luis, le médecin du dispensaire. Hélas, aujourd’hui tout semble aller de travers . Ti nana glisse sur une peau de banane verte . - Joubert, ne t-ai-je pas dit de ramasser les fatras? - Je les ai jetés dans la fosse à compost, maman Sans répondre, elle lui lance un regard noir A-t-elle sa fleur de femme entre les jambes et mal au ventre? Manque-t-elle de sous pour payer l’école? N’a-t-elle pas eu le temps de repasser les habits de fête? A-t-elle trop de travail avec ce grand repas qu’elle doit préparer pour Doc Luis et ses amis du village. - «Pas besoin» il me faut deux noix de coco, j’ai pas assez de lait pour cuire le cochon, file me les cueillir! Quand Ti Nana surnomme ainsi son fils dernier né, il sait qu’il ne doit pas songer à dessiner des oreilles à la lune! Sur la place du village, il y a les cocoyers; il y court. de toute la vitasse de ses jambes Avec un vieux ballon troué, ses copains jouent au foot. Joubert ne peut s’empêcher de s’introduire dans le jeu. Il dribble magnifiquement, un boulet de canon entre dans les buts gardés par Ti Mirak . Applaudissements! Cris de victoire! Joubert est devenu le plus grand centre-avant de toute la Caraïbe. Vite, il grimpe à l’arbre et ramène en courant les noix de coco à sa mère. Évidemment, elle est furieuse de son retard . Doc Luis qui a terminé ses consultations appelle Joubert. D’une vieille valise , il sort des lanternes japonaises, des petits drapeaux pour la fête de ce soir et un canotier en crépon jaune dont il coiffe l’enfant . Ti Nana intervient. - Rentre à la maison Pas besoin, je n’ai plus besoin de toi et vous Doc, cessez vos bêtises et allez voir le vieux Cajou qui ne se sent pas bien! Le Cœur lourd, le ventre creux, dépité, Joubert reprend le chemin de la case, il traine le long du rivage. Sur le sable, il voit la pirogue de Doc Luis! La déception et la rancune lui soufflent une très mauvaise idée. Il va emprunter la pirogue pour rejoindre son oncle Rodolphe à Miami ; on lui a raconté que là bas, les dollars tombent des arbres comme des mangues mûres. Quand il reviendra dans l’île, tout habillé de neuf on ne l’appellera plus «Pas Besoin» mais Monsieur Joubert. A son poignet il aura une montre magnifique, sur sa tête un panama et dans ses bagages, un chapeau de dentelle rose pour Ti Nana . Décidé, il se prépare un grand morceau de cassave, une gourde d’eau et met le pirogue à l’eau. La route, il la connaît, il suffit de dépasser le village de Corail et il sera en pleine mer . Juste au dessus de sa tête le soleil lui dit qu’il est midi. Avec du courage et de la chance, il erra le rivage de Miami à l’heure où le soleil se couche. De toutes ses forces, il pagaye, il pagaye longtemps jusqu’à ce qu’à ses yeux disparaissent les maisonnettes colorées de l’île et les toits bleus de Corail. La solitude, la tristesse, la fatigue l’accablent et lui donnent faim. De sa musette, il sort le morceau de cassave, boit un peu d’eau, décide de se reposer quelques minutes et s’endort… Réveillé en sursaut, il reprend sa pagaye et souque avec ardeur. Le soleil sans crier gare a commencé sa course descendante; dans un éclaboussement oranger, le jour fuit devant la nuit. Aussi loin que les yeux de Joubert portent, il ne distingue ni rivage, ni voitures, ni lumières, ni maisons plus hautes que les grands pins de l’île . Sur les vagues des ombres inquiétantes dansent. Dans son dos, Joubert croit sentir le souffle d’un diable; pour échapper à ses griffes, il pagaye frénétiquement . Jamais, il n’atteindra Miami il ne couvrira pas Ti Nana de cadeaux, il sera emporté par tous les démons de la mer!!! Venu de nulle part un rayon lumineux le tétanise, un bourdonnement sourd emplit ses oreilles. Il entend crier son nom: «JOUBERT» Au secours Bon dieu bon! sauvez moi de tous ces diables qui m’appellent. - Le voilà, je vois la barque Un énorme flash balaie la mer. Dans le zodiac Doc Luis s’approche. N’aie pas peur Joubert, c’est nous. Quand on le recueille il pleure, transi de froid et de peur. Le retour au dispensaire est triomphal. Ti nana pleure et rit de soulagement. Elle le croyait noyé ou mangé par les loups garous. Dans le jardin du dispensaire les tables sont dressées pour la fête; lanternes vénitiennes et drapeaux égaient la fête. Sur les cheveux crépus de Joubert, Doc luis a posé le fameux canotier en crépon jaune . Des marmites de Ti Nana s’échappent des parfums de girofle, de cannelle, de griots de vanille. Sur la chaise destinée à Joubert, un magnifique cadeau oscille: un ballon de foot tout neuf! Tout à l’heure, ce sera la messe de Minuit à laquelle presque tout le village se rendra une bougie à la main lumières en réponse aux étoiles du ciel. Mais pourquoi Ti Nana était elle de si méchante Humeur? Desanm se douzyèm ak dènye mwa lane! N'ap pwofite okasyon sa-a pou swete tout moun Jwaye Nowel ak Bonn Ane : bèl fèt, bon sante, pè, yon lavi pi bèl pou tout moun toupatou sou latè! Rue du Fays, 55 4450 Lantin- Belgique N° compte: 250-0082943-93 [email protected] www.terresnouvelles.be