Tapiés - dossier de presse

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Tapiés - dossier de presse
Antoni Tàpies :
Parla,
Parla, parla
parla
11/02 > 22/05/2016
Parla, parla (Parle, parle, 1992) - Procede mixte sur bois - 200 × 300 cm
© Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap - Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
Egalement présentés aux Abattoirs
LA MORALE DU JOUJOU
Nouvel accrochage du fonds Daniel Cordier - 21/10 – 03/04/2016
En partenariat avec la Fundació Antoni Tàpies
Avec le soutien de :
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Antoni Tàpies : Parla, parla
11/02 > 22/05/2016
Collaboration entre la Fundació Tàpies (Barcelone) et les Abattoirs, cette exposition parcourra
e
l’œuvre d’un des principaux artistes européens de la seconde moitié du XX siècle. Des dessins
surréalistes des années 1940, aux grands murs et assemblages de la fin des années 1990, le travail
d’Antoni Tàpies (1923-2012) sera présenté à travers une cinquantaine de pièces dans un déroulé à la
fois chronologique et thématique. Expérimentations sur la matière ou inclusion dans le tableau de
l’écriture et de la vie quotidienne, le travail de Tàpies accompagne les grands mouvements
artistiques de ces cinquante dernières années.
La Fundació Antoni Tàpies (Barcelone) et les Abattoirs (Toulouse) ont un lien commun : l'œuvre
d'Antoni Tàpies. Ce dernier est représenté à travers 8 œuvres dans la collection française (dont une
rare peinture de sable de 1956), et la Fundació détient un ensemble exceptionnel de ses travaux, de par
la volonté même de l'artiste. Davantage encore, c'est sur un moment historique partagé de l'histoire
de l'art, celui de l'expérimentation artistique dans l'après-guerre dans un contexte international nourri
par les leçons des avant-gardes, que les deux institutions se retrouvent.
Au début de l'année 2016, les Abattoirs et la Fundació Antoni Tàpies collaborent sous la forme d'un
échange de leurs collections. Leur ambition est de permettre au public de situer l'émergence et le
développement de l'œuvre de Tàpies dans le contexte d'une redéfinition forte de l'art dans les années
1950 et d'approcher le caractère résolument expérimental de son travail sur plus d'un demi-siècle.
À Barcelone, c'est autour de la notion d'un "art autre" développé par le critique Michel Tapié en 1952,
que se développe la présentation d'une soixantaine d'œuvres de la collection des Abattoirs – et plus
particulièrement du fonds Anthony Denney, un des premiers collectionneurs de l'artiste. Cette
présentation situe l'œuvre dans une constellation où se croisent Henri Michaux, Alberto Burri ou
encore les peintres japonais du mouvement Gutaï, tous engagés selon les mots de Michel Tapié dans
une "fantastique proposition d'aventure totale de ce que nous savons être notre avenir."
À Toulouse, l'exposition débute par la présentation complète de la série Història natural (Histoire
naturelle) réalisée par Tàpies en 1951. C'est par cette entrée, qu'elle entreprend, à travers une
soixantaine d'œuvres, un parcours qui culmine avec Parla, Parla, une des œuvres maîtresses de
l'artiste. L'exposition est conduite sur l'hypothèse d'une lecture de l'œuvre qui procède par analogie,
par sympathie pour agglomérer à partir de ses formes une suite de discours sur le quotidien, la
mémoire, la nature ou encore l'illusion.
« Antoni Tàpies : Parla Parla » - Les Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées, Toulouse, 11/02– 22/05/2016
Documents d'acció. Obres de les col·leccions Denney i Cordier (1947-1965) - Fundacio Tàpies,
Barcelone, 27/01 au 22/05/2016.
« Tàpies : parla, parla » bénéficie d’un important engagement de l' Institut Ramon Llull.
L' Institut Ramon Llull est un organisme public fondé dans le but de promouvoir l' étude de la langue catalane dans les
universités à l'étranger, la traduction de la littérature et de la pensée écrite , et la production culturelle catalane dans de
nombreux domaines comme le théâtre , le cinéma, le cirque, la danse , la musique, les arts visuels, le design et
l'architecture.
www.llull.cat
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Antoni Tàpies : Parla, parla
11/02 > 22/05/2016
Plus importante monographie consacrée à l'artiste en France depuis sa disparition en 2012,
cette exposition aborde l'ensemble de son œuvre, des autoportraits de jeunesse aux grands
formats du début des années 2000. Grâce aux prêts exceptionnels de la Fundació Antoni
Tàpies et de la famille de l'artiste, elle compte plus de 60 œuvres dont plusieurs toiles
monumentales. Elle ne se déroule toutefois pas selon un parcours chronologique mais se
décline en sept ensembles, déduits à partir d'une œuvre ou d'un groupe de travaux. "Terre
d'illusion", "Histoire naturelle", "Complémentaire", "Combinaisons", "Envers", "Dépose" et
"Quotidien" sont les sept chapitres de cette exposition.
Si elle est notée comme centrale dans la seconde moitié du XXe siècle, l'œuvre de Tàpies
garde une pertinence contemporaine décisive. Aussi, c'est dans une structure conçue par
Guillaume Leblon en 2012 (Je jouais avec les chiens et je voyais le ciel et je voyais l'air) que
sont présentées certaines de ses sculptures. Ce dialogue est prolongé par la présentation à
l'étage inférieur de National Monument, œuvre offerte aux Abattoirs en 2014 par l'artiste
français.
Terre d'illusion.
Qu'on la nomme "matiérisme", "art informel" ou "un art autre", la constellation dans laquelle
s'inscrit l'œuvre de Tàpies dans l'après-guerre signifie d'abord un réexamen des possibilités
de la peinture avec son environnement. Plus précisément, c'est en renouant le dialogue avec
les avant-gardes historiques, qu'elles soient abstraites ou dans la sphère du surréalisme
que l'artiste a développé son travail. Ensuite, au début des années 1950, avec l'intégration du
réel, de la matière au sein même du tableau, la terre et le sable deviendront des éléments
omniprésents dans son œuvre. La matière occupe d'abord les marges, elle devient ensuite un
sujet. Chez Tàpies, cet usage d'un matériau premier ne se limite pas à une expression
concrète, fermée, il est un appel à un imaginaire riche, informé par l'alchimie ou la
philosophie orientale. Plus tard, ce sont des matières complexes, telles que le vernis, qui
occuperont l'espace. Datée de 1978, Terra d'illusió (Terre d'illusion) est une masse de terre,
mise en forme et légendée comme le serait une image. Elle figure ici avec Arc de Terre et
Bleu. Emblématiques, ces deux toiles accrochées à la manière d'un diptyque montrent
l'ambition élémentaire de l'artiste, celle de traiter avec le monde dans son entier.
Histoire naturelle
Réalisée entre 1950 et 1951, la série Història Natural (Histoire naturelle) est exceptionnelle
dans la production de l'artiste. Elle est ouvertement politique, contemporaine de son séjour à
Paris, de son approche de la théorie marxiste. Quelques mois avant de développer une
abstraction expérimentale, il démontre ici la verve surréaliste et dadaïste à l'origine de sa
vocation. Envisagé tout au long de l'œuvre de Tàpies, le rapport entre nature et culture – ce
qui est supposé être de l'ordre du donné et ce qui est du construit – y est violemment remis
en cause. Créations de l'humain, l'industrialisation, la guerre ou encore le fascisme sont
envisagés dans des planches "scientifiques" sous la forme d'un cycle qui n'est pas sans
rappeler les Malheurs de la guerre de Goya. Dans la même salle, Zoom, un important tableau
de jeunesse réalisé par l'artiste en 1946, démontre une veine primitiviste. La figuration est
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présente. Mais celle-ci se combine avec l'empreinte directe des mains de l'artiste. Ce geste
de contact, de trace, deviendra récurrent dans son œuvre.
Complémentaire
"J'ai depuis longtemps été préoccupé par les traditionnelles oppositions manichéennes – ce
que l'on appelle la schizophrénie européenne– qui caractérisent bien des idées en une
dissection artificielle de la réalité : objectivité/subjectivité, matière/esprit, réalisme/idéalisme,
âme/corps, etc.… " écrivait Tàpies dans l'autobiographie qu'il a rédigée en 1966. Avec comme
slogan "ni duel, ni non-duel. complémentaire", Complementaris (Complémentaire), un des
quatre tableaux accroché ici, redit en 2007 ce même refus de la dualité. Ce mot d'ordre
oriente la lecture des trois autres tableaux, dont deux très précoces, un lit brun (Llit marró)
de 1960, des dessins sur vernis (Grafismes sobre vernis) de 1955, mais aussi une grande
matière incisée (Gran matèria amb papers laterals). Plus tardive, elle n'est pas sans évoquer
les affiches arrachées des Nouveaux Réalistes contemporains. L'empreinte, la trace, le
moule, la griffure sont des gestes réguliers dans la peinture d'Antoni Tàpies. Avec eux, se
développe une relation indicielle : ce qui est montré et ce qui a été en contact. Les pieds et la
tête ont littéralement creusé le lit, le stylé a incisé le vernis… Deux choses sont
complémentaires lorsqu'elles se font valoir ensemble. Le monde et sa peinture par exemple.
Combinaisons
Le collage est très tôt expérimenté par Tàpies. L'insertion de journaux ou de matériaux dans
ses toiles poursuit la révolution picturale entamée au début du XXe siècle par les cubistes et
les dadaïstes. Elle est également contemporaine du triomphe de l'objet dans la peinture des
années 1960, celle du Pop Art et du Nouveau Réalisme. Sous le titre de "combinaisons", cette
salle regroupe quatre œuvres dans lesquelles le collage vaut pour son caractère dynamique,
à l'instar de ces deux dessins de chaises entraînés dans une permutation (Dues cadires,
2009). Une chemise est ainsi collée sur deux plaques de bois dont la disposition en diagonale
souligne une action passée. À côté, le mot « ciné » accolé à un éventail (Ventall-cine, 1977)
évoque clairement le cinématographe et la mise en mouvement du monde. Verd-blau i palla
(vert-bleu et paille, 1968) semble quant à lui reprendre la palette de Zoom sous une nouvelle
combinaison.
Envers
Tàpies a souvent souligné que son nom signifiait « mur » en catalan. C'est bien en mur,
davantage qu'en fenêtre ouverte, qu'il a traité la peinture. Pour autant l'opacité de ces toiles
n'a jamais signifié une obstruction du regard. Elles développent au contraire une profondeur
matérielle et spirituelle. Dès les années 1950, l'intérêt de l'artiste pour les philosophies
orientales l'incline à un renversement de perspective. Certains des tableaux regroupés ici
sont littéralement des envers. Pintura-Bastidor (châssis de peinture, 1962) ou Pantalon sobre
bastidor (Pantalon sur châssis de peinture, 1971) ne font pas qu'affirmer la peinture comme
objet. Elles sont aussi des instants de vie, de travail. Immense toile de 1992, Parla Parla est,
elle, comme l'envers d'un mur qui se ferait transparent. S'y trouvent les contours de travaux
précédents, des gazes de coton, mais aussi une écriture à l'envers "parla, parla", soit "parle,
parle". L'injonction, écrite à l'envers, semble s'adresser comme un défi à l'œuvre davantage
qu'au spectateur.
Dépose
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L'inclusion de plus en plus fréquente d'objets dans la peinture par Antoni Tàpies au tournant
des années 1960 et 1970 est contemporaine de mouvements tels que l'Arte Povera, mais
également de la réaffirmation par l'artiste de l'engagement politique de son œuvre. A la
memòria de Salvador Puig Antich (À la mémoire de Salvador Puig Antich, 1974) est ainsi un
hommage direct à un anarchiste catalan exécuté par le régime franquiste. La peinture est
retenue. La couleur se cantonne à un nuancier, une fripe à la limite du chiffon garde la trace
d'un corps. En 1971, dans les dernières années de la dictature franquiste, c'est avec Pintura
romànica i barretina que Tàpies lie de manière littérale l'histoire (une fresque romane
déposée) avec des revendications d'indépendance et de libération (un béret catalan). Si elle
est plus tardive, la grande composition Metall i ampolla (métal et bouteille) clame avec
insistance une poétique du réel. L'alliage entre le métal, le verre mais aussi des écritures qui
doivent autant à la manière de l'artiste qu'à une expression urbaine et clandestine, se
condense sur un même plan.
Quotidien
L'enfance et la jeunesse de Tàpies sont marquées par la Guerre Civile Espagnole, mais aussi
par une maladie pulmonaire qui le contraint et l'isole. À partir de 1942, il se choisit ses
maîtres qu'il copie (Picasso, Van Gogh). Mais il construit aussi par des lectures romanesques
et philosophiques (Thomas Mann, Nietzsche, Spengler, Ibsen, Stendhal, Proust, Gilbert) un
univers sensible sans limite. Pour autant, c'est dans l'intimité de sa chambre, qu'il crée. "Peu
à peu cette chambre devint un véritable champ de bataille, écrit Tàpies dans ses mémoires.
Entrer là, c'était me plonger dans un monde intérieur. Cette chambre était comme une pièce
de plus dans cet univers amoureusement cultivé, plein de couloirs, de chemins étranges, de
portes et de recoins, espaces de l'âme qui, avec le temps, semblaient croître encore
davantage". L'artiste est son premier sujet, et cette salle regroupe deux de ses autoportraits
de jeunesse, mais aussi des travaux réalisés à partir de journaux. Ceux-ci sont à la fois des
éléments graphiques, des témoins de l'actualité mais également les traces d'un quotidien
domestique. Enfin, Tovallons plegats (serviette pliées) est un émouvant portrait familial.
L'artiste, son épouse et leurs trois enfants y sont symbolisés par les nœuds qui leur servent à
reconnaître leurs serviettes.
Sélection d’œuvres
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1
4
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3
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6
8
1 Zoom, 1946 - Huile et blanc d'Espagne sur toile - 65 × 54 cm - © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap
Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
2 Cadira i roba, 1970 - Chaise et linge - Objet-assemblage - 94 x 76 x 63 cm - © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap
Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
3 Guerra. Sèrie Història Natural, 1950-1951 - Guerre. Série Histoire naturelle - Encre de chine sur papier - 50 x 28,5 cm © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap - Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
4 Blau emblematic (Bleu emblematique, 1971) - Technique mixte sur bois - 162 × 130 cm - © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona
/ Vegap - Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
5 A la memòria de Salvador Puig Antich,1974 - À la mémoire de Salvador Puig Antich - Procédé mixte sur toile - 200 x 300 cm
© Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap - Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
6 Autoretrat, 1945 – Autoportrait - Crayon sur papier - 49 x 34 cm -© Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
7 Arc de terra, 1978 - Arc de terre - Technique mixte sur bois - 130 x 162 cm - © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap
Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
8 Pantalons sobre bastidor (Pantalon sur chassis, 1971) - Peinture et assemblage sur le dos de la toile - 130 × 195 cm –
© Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / Vegap - Photographie: © Gasull Fotografia, [any edició]
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Biographie
Antoni Tàpies
(1923-2012, Barcelone, Espagne)
Né à Barcelone en 1923 dans un milieu cultivé, Tàpies commence à dessiner dès 1934. Pendant la
guerre civile qui va le marquer fortement, il tombe malade et commence à peindre durant sa
convalescence. En 1943, il entreprend des études de droit qu’il abandonne en 1946 pour se
consacrer définitivement à la peinture. Tàpies est dès lors marqué par trois grandes influences :
le Surréalisme, l’engagement politique et l’Extrême-Orient.
Avec des amis peintres et écrivains de Barcelone attirés comme lui par le surréalisme, il fonde en
1947 la revue Dau al set (La septième face du dé) consacrée à l’art et à la poésie ; elle est éditée
en langue catalane, alors que celle-ci est interdite par le régime franquiste.
En 1950, a lieu sa première exposition personnelle à Barcelone. Il s’installe ensuite à Paris où des
débats agitent le monde de l’art contemporain, opposant en particulier les peintres abstraits
géométriques aux peintres abstraits lyriques. Après quelques essais de compositions
géométriques, Tàpies développe un langage personnel : il entreprend des recherches
matériologiques pour aboutir, dès 1953, à une texture de plus en plus dense, mélange de divers
éléments : "peu à peu, dit-il, cela me donna l’idée de former la matière en mélangeant toutes
sortes de corpuscules : sables, terres de différentes couleurs, blanc d’Espagne, poussière de
marbre, poils (…) ou fils, morceaux de tissu, papier, etc., grâce à quoi j’arrivais, me semblait-il, à
donner l’impression d’une accumulation cosmique de millions d’éléments (…)". Dans cette
matière dure et épaisse, il grave, incise, griffe, entaille et déchire ; ses œuvres évoquent de vieux
murs ou certains graffitis des rues de Barcelone, tandis que des idéogrammes et des motifs de
croix ou de " T " barrent de plus en plus souvent ses compositions, telles des signatures ou des
biffures.
En 1952, il participe à la Biennale de Venise et, en 1953, expose à la galerie Martha Jackson de
New York. En 1954, il rencontre Michel Tapié qui s’intéresse immédiatement à son œuvre. Depuis
1955, date de sa première exposition à la galerie Stadler à Paris, il n’a cessé d’exposer dans le
monde entier.
En 1955, Tàpies s’installe sur les hauteurs de Montseny en Catalogne, où il aménage un atelier
moderne, dans un mas du XVe siècle dont les vieux murs influenceront profondément sa peinture,
caractérisée souvent par l’ocre, le brun, le gris, le noir et le blanc. Depuis la fin des années 1950,
l’artiste emploie des matériaux de plus en plus pauvres (cartons, caisses, papier, tissu, ficelle…),
qui constituent parfois le thème de ses œuvres et anticipent sur les méthodes d’appropriation des
Nouveaux Réalistes. Il poursuivra ces recherches jusque dans les années 1970, au cours
desquelles les assemblages d’objets se feront de plus en plus présents.
En 1965, la figure resurgit dans son œuvre (empreintes de pieds, silhouettes, fragments de corps)
sans que le peintre renonce à la matière : "la recherche est essentielle pour moi, mais je n’ai
jamais abandonné non plus cette idée qu’il fallait toujours y ajouter des images (…)"
En 1979, Tàpies développe une nouvelle technique, proche du frottage de Max Ernst : il peint sur
une toile posée sur un corps ou un objet dont elle épouse les formes, soulignant ainsi le relief. A
partir de 1981, il réalise ses premières céramiques et aborde la sculpture. C’est aussi dans les
années 1980 qu’il commence à peindre avec le vernis qui lui servait jusqu’ici de liant, se
rapprochant ainsi des techniques et des artistes d’Extrême-Orient. En 1983, est inauguré à
Barcelone son Monument à Picasso qui accueille la Fondation Tàpies en 1990. L’artiste couronne
le bâtiment, enserré par les immeubles mitoyens, d’une sculpture aérienne intitulée Núvol i
cadira (Nuage et chaise), thèmes récurrents dans son œuvre et indices d’une humeur méditative
et rêveuse. En 1987, Tàpies déploie avec élégance dans le monumental Gran díptic dels mitjons,
son amour pour l’art oriental. Sa calligraphie, plus souple, plus légère que les « graffiti » des
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années 50-60, compose un paysage où se lit une humilité toujours revendiquée et une spiritualité
constante. Cependant, comme pour mieux affirmer la fausse dichotomie occidentale des mondes
spirituels et matériels, il superpose une paire de chaussettes et double son geste d’un clin d’œil
au ready-made de Marcel Duchamp avec l’inscription « acalapotecari » (chez le pharmacien).
Après le Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1973, le Jeu de Paume consacre une
exposition à l’artiste en 1994.
En parallèle d’une importante production artistique, Tàpies écrit de nombreux ouvrages sur l’art
dont L’art et ses lieux, édité en français par la Galerie Lelong en 2003.
Antoni Tàpies s’éteint en 2012 à Barcelone, à l’âge de 88 ans.
Outre trois gravures des années 1980, les Abattoirs conservent un ensemble de cinq peintures :
trois tableaux proviennent de la collection du décorateur et photographe anglais Anthony Denney
(Painting XV ou el remoli de sorra, Ovale noir et Petit ocre lacéré) : ils forment un ensemble
cohérent datant de 1956, 1957 et 1964 dont la technique (huile, latex et poussière de marbre sur
toile) témoigne des recherches matériologiques menées par l’artiste à partir de 1953 ; une autre
œuvre majeure, Rose en relief (1959, achetée à la galerie Stadler), témoigne également de cette
volonté d’obtenir un fort effet de relief sur la toile : ce qui permet à l’artiste de qualifier "d’objets"
ses peintures comme ses sculptures.
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Fundació Antoni Tàpies , Barcelone
1
La Fundació Antoni Tapies par Laurence Rassel
La Fundació Antoni Tapies fut créée en 1984 avec l'objectif de promouvoir l'étude ainsi que la connaissance de l'art
et de la pensée modernes et contemporains qui se manifestent sous les formes d'expression les plus diverses, en
accordant une attention spéciale aux manifestations artistiques qui, comme l'œuvre d'Antoni Tapies, sont
porteuses de valeurs cognitives, éthiques et esthétiques. L'ouverture de la Fundació en juin 1992 fut possible
grâce à l'apport financier, conceptuel et matériel d'Antoni Tapies et de sa famille, qui firent don des œuvres et du
fonds bibliographique personnel de l'artiste. De par l'espace qu'elle occupe, la pensée d'Antoni Tapies et les
objectifs de l'institution, la Fundació s'inscrit, depuis sa création, dans une histoire artistique et citoyenne qui
commence à la fin du XIXe siècle, si l'on se réfère à son siège, et qui continue au XXIe siècle. Un même espace
architectural concentre, depuis sa création et à travers ses différentes rénovations et les diverses fonctions qu'il a
remplies, l'histoire du Modernisme catalan ainsi que l'histoire industrielle et éditoriale du début du XXe siècle.
Depuis la maison d'édition Montaner i Simon, œuvre de l'architecte moderniste Lluis Domenech i Montaner ; le
témoignage de la fin des années 1980, préliminaire de la ville olympique et liée a une période de productivité
accélérée ; la restauration de l'édifice en vue de l'ouverture de la Fundació par les architectes Roser Amado et
Lluis Domenech Girbau, de 1986 à 1990, dans une ville secouée par une productivité accrue préolympique. Et
récemment, elle intègre le résultat de la dernière rénovation : la circulation ouverte et les structures
transparentes de la première décennie du XXIe siècle. Une restauration accomplie par l'atelier Abalos +
Sentkiewitcz Arquitectos, de 2008 au début 2010.
En 1990, la Fundació ouvrit ses portes dans un moment de changements profonds de l'institution muséale,
changements dus en majeure partie au nouveau statut que la culture acquit au sein du capitalisme tardif et du
processus simultané de la mondialisation : sa valeur symbolique se transforma en valeur économique, et son
potentiel de pratique sociale active survint dans un moment de relative normalisation démocratique du pays, qui
impliqua une sédimentation des processus culturels dans des institutions consacrées à l'étude et à la diffusion
des arts plastiques. Dans la réalité locale, cela supposa une contribution à la définition d'une nouvelle carte
culturelle, en plein processus de renouvellement urbain de la ville de Barcelone.
Le moment historique dans lequel elle est apparue détermina aussi le contexte conceptuel à partir duquel les
lignes programmatiques de la Fundació Antoni Tapies se sont définies : le premier point primordial est la
conservation, la diffusion et l'étude de l'œuvre d'Antoni Tapies. La Collection de la Fundació rassemble environ
deux mille pièces : peintures, sculptures, dessins, gravures et livres de bibliophile. Elle permet d'avoir une
connaissance exhaustive de tout le parcours de l'artiste, depuis ses débuts, dans les années 1940,
jusqu'aujourd'hui, grâce à l'apport annuel d'une œuvre qui s'ajoute à la collection initiale.
L'œuvre de Tapies est toujours présente, au minimum, sur un des niveaux d'exposition, de façon à permettre, à
travers la rotation périodique des fonds, de rendre visibles d'autres aspects de son travail, ainsi que d'établir des
connexions entre des œuvres de différentes époques. De plus, la Collection constitue le point de départ
d'expositions temporaires dédiées à l'œuvre d'Antoni Tapies. Jusqu'aujourd'hui, la Fundació a organisé des
expositions sur des thèmes très distincts, comme les peintures ≪ matiéristes ≫, l'utilisation particulière du vernis
dans son œuvre, les dessins, collages et cartons, les livres de bibliophiles réalisés avec d'autres auteurs et les
affiches réalisées depuis 1950. Ces expositions offrent des visions renouvelées de l'œuvre d'Antoni Tapies, ainsi
que la possibilité d'approfondir son travail et son impact critique.
L'inscription de l'œuvre de Tapies dans une histoire des arts et des disciplines artistiques qui franchit les limites
du XXe siècle, de l'Occident et des arts visuels offre une opportunité unique a la Fundació de repenser sa
généalogie et de se déplacer au-delà des murs conceptuels et physiques de l'histoire moderne et contemporaine
de l'art. Elle lui permet d'étudier et de montrer cette multiplicité, des arts appelés primitifs à l'art numérique, de
la musique à la philosophie.
En harmonie avec l'héritage critique et esthétique d'Antoni Tapies, les activités et les projets temporaires de la
Fundació (expositions, séminaires, cycles de cinéma et de vidéo, concerts, publications, etc.) permettent un
dialogue entre les pratiques artistiques, proposant ainsi un usage de la culture et de l'histoire en tant qu'espaces
et moyens d'accès au savoir, et incarnant la possibilité d'une pensée critique face aux évènements de l'histoire
contemporaine. En vingt ans d'existence, la Fundació a organisé de nombreuses expositions d'artistes étrangers
dont les œuvres n'avaient jamais été montrées en Catalogne ni dans le reste de l'Etat espagnol ou y étaient très
peu connues. La Fundació s'est intéressée a l'art historique des avant-gardes (Brassai, Laszlo Moholy-Nagy,
Francis Picabia) et aux productions européennes et nord-américaines depuis la seconde guerre mondiale à
travers des expositions d'artistes tels que Franz Kline, Robert Motherwell et Asger Jorn.
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De la même manière, elle a contribué à faire redécouvrir Louise Bourgeois, dont l'œuvre établit un lien entre
l'avant-garde européenne de l'entre deux-guerres et la scène artistique de New York née au milieu des années
1960 dans le cadre du post-minimalisme. Cette scène new-yorkaise est, entre autres, incarnée par Eva Hesse,
dont les ≪ Studiowork ≫ – travaux du studio ont également fait l'objet d'une exposition à la Fundació.
Le passage du minimalisme aux débuts du conceptuel, avec comme référence Sol LeWitt et tous les artistes qui,
en proposant de nouvelles formes ou de nouveaux contenus, détournèrent certaines idées jusqu'à créer de
nouveaux sens – si l'on pense à l'implication du spectateur dans les œuvres de Dan Graham ou de James Coleman
–, a également été l'un des centres d'intérêt de la Fundació.
En ce qui concerne les artistes des années 1960 et 1970, la Fundació a continué à privilégier ceux qui ont explore
les limites des pratiques artistiques et muséales, Marcel Broodthaers, Krzysztof Wodiczko, Hans Peter Feldmann,
Hans Haacke et Isidoro Valcarcel Medina, notamment. Une pratique artistique, toujours à la même époque,
bouleversée et élargie par des représentants de visions qui étaient plus ou moins détachées des pôles de diffusion
de l'art contemporain, comme Lygia Clark ou Helio Oiticica, ou qui étaient assez peu connus hors de certains
foyers de créativité, comme Sanja Iveković ou Mangelos, dont l'œuvre a également beaucoup intéresse la
Fundació.
L'interrogation des critères géographiques, politiques, scientifiques et esthétiques des classifications de l'art, la
désobéissance épistémologique des discours restreints ou consensus manufactures ont été et sont au cœur des
activités de la Fundació, qui a accueilli des projets d'interprétation de l'histoire de l'institution muséale (Les
limites du musée) tout comme des projets monographiques ou de collectifs d'artistes qui interrogent les
conditions économiques, politiques et géographiques (Représentations arabes contemporaines).
L'œuvre d'art contemporain franchit tout type de limitation, se produit et apparait en une multitude de formes,
d'utilisation, de techniques et de relations, et ce, depuis les pratiques artisanales ou populaires jusqu'aux
expérimentations qui sont ou étaient encore considérées au-delà du circuit de l'art. Ce dépassement des limites
est présent depuis les références à la vie quotidienne caractéristiques de l'art de Fluxus jusqu'à la danse de Merce
Cunningham ou au cinéma de Chris Marker, artistes dont les œuvres ont également été montrées à la Fundació.
Grâce à son espace et a sa liberté de programmation, la Fundació peut parfois accompagner le travail d'artistes
immerges dans le processus de création ou de diffusion de leurs projets, qui trouvent ainsi dans la Fundació un
lieu ou penser et produire une première grande exposition rétrospective, comme cela a été le cas pour Eulalia
Valldosera, Pedro G. Romero et Ibon Aranberri. En fait, au-delà des amalgames ou des généalogies, des noms
concrets ou des programmes développés, la Fundació peut exposer des œuvres fragiles comme des œuvres
monumentales, des œuvres analogiques comme des œuvres numériques. Elle reste attentive à tout ce qui est
riche de contenu esthétique ou d'esprit critique.
Au cours des dernières années, certaines institutions et quelques professionnels ont cherché, bien que de
manière limitée, à aller au-delà du fait de montrer des œuvres pour en révéler les processus de travail artistique:
l'étude préalable et la réalisation des œuvres, et le contexte dans lequel elles se créent et s'exposent. Pourtant, on
n'a pas encore réussi réellement à rendre visible le mécanisme de production des contenus ou le travail d'un
centre d'art ainsi que celui des auteurs exposes. Ni à ouvrir et rendre réellement accessibles les processus de
travail du centre et de ses auteurs à travers la production archiviste et documentaire, quitte à abandonner le
concept de l'autonomie de l'art. Pour développer de nouveaux mécanismes d'interprétation, d'interaction et de
participation, il faut que s'active un nouveau type d'expérience qui ne limite pas la lecture critique et qui ne réduit
pas le processus d'acquisition de connaissances au moment de la visite physique ou virtuelle : il s'agit de montrer
comment les idées et les attitudes deviennent formes, d'enrichir la compréhension des processus artistiques et de
diversifier les formats traditionnels de l'exposition.
L'expérience contemporaine de l'art, expérience qui inclut sans nul doute la contemplation des œuvres, mais qui
ne se limite pas à cette contemplation et permet que les œuvres participent à un réseau d'évènements,
d'apprentissages et de transformations plus vastes, est liée a la capacité de créer des formes d'interaction avec le
public, des façons de partager des expériences et des concepts au moyen d'actions et d'activités diverses.
Dans ce but, la Fundació mettra à disposition des réseaux d'experts, d'institutions ou de collectifs, mais aussi du
grand public, les archives du travail réalise pendant vingt ans, et rendra publics ses processus de travail. Et elle le
fera en partant de la décentralisation, de l'accès et de l'usage adapte que permettent les technologies de
l'information et de la communication, de la capacité du monde numérique à aller au-delà des limitations et des
limites du musée, jusqu'à se convertir en un espace ouvert à la lecture et a l'écriture.
La fonction de documentation et de publication d'un centre d'art peut se développer comme un espace qui est à la
fois un lieu au sein du musée et un lieu sur Internet. Un espace qui relie les pratiques de l'archive et de
l'exposition productions audiovisuelles, publications papier (revues, livres, catalogues), productions discursives en
ligne ou en différents espaces physiques et qui peut présenter diverses phases de développement et de
consultation.
Toutes ces pratiques se déroulent au cœur d'un espace appelé Arts combinatoires (lieu d'éducation, d'exposition
et de recherche), qui implique une nouvelle sphère de relation, de visibilité des projets antérieurs ou en cours et
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de présentation d'objets de différents formats. Tout cela permet d'inviter différents publics à consulter, à
commenter et à se réapproprier les contenus et d'en créer de nouveaux.
Rendre visibles les processus de travail de la Fundació et de ses collaborateurs est aussi lie à la croissance du
rôle pédagogique des centres d'art, et implique une invitation à la lecture, a la participation et à la rencontre avec
l'art contemporain (avec le soutien et la complicité des artistes, auteurs, commissaires, etc.). En accompagnant
les visiteurs dans leur rencontre avec les œuvres, il s'agit de partager des concepts par des groupes de lecture,
ateliers et séminaires de travail, de montrer les différentes étapes de la production des œuvres, des expositions et
des contenus.
De plus, la Fundació dispose d'une bibliothèque spécialisée en art moderne et contemporain, qui contient le fonds
le plus important sur l'œuvre d'Antoni Tapies et une collection non négligeable sur la culture et l'art asiatique,
africain et océanique. D'autres thèmes comme l'architecture, le dessin, les arts décoratifs, la photographie, le
cinéma ou la vidéo sont également représentes. Le noyau initial donne par Antoni Tapies s'est développe grâce a
des publications récentes et historiques, ainsi que des vidéos et revues internationales qui complètent une
collection bibliographique en croissance constante.
La taille de la Fundació est un avantage au moment de penser à une stratégie d'espace dynamique et de travail
fluide, afin de développer des projets et des collaborations qui dépassent les formats et les frontières des
disciplines artistiques, leurs supports et les endroits où elles ont lieu. La Fundació peut offrir des espaces de
rencontres et de projets de travail entre l'intimité et la divulgation publique, et peut se concevoir comme un
espace d'intermédiation entre des groupes d'origines et de tailles variées : institutions, associations, collectifs,
individus.
Avec la volonté de franchir les limites disciplinaires, temporelles, spatiales et géographiques, la Fundació
persévère dans sa mission initiale de réflexion sur le rôle de l'art dans la formation de la conscience moderne.
1 Ce texte réunit et actualise les concepts et contenus décrits dans : Miquel Tapies et Nuria Enguita Mayo, ≪ la Fundació Antoni
Tapies ≫, dans La Fundació Antoni Tapies, Barcelone, Barcelone : Fundació Antoni Tapies, 2004 ; et Miquel Tapies, ≪
Introduction ≫, dans Fundació Antoni Tapies, Barcelone : Fundació Antoni Tapies, 1990.
2 L'ouverture de la Fundació a été possible grâce à l'aide financière initiale de la Mairie de Barcelone, alors propriétaire de
l'édifice. En 1987, au travers d'un contrat signe par la mairie et la Fundació, la mairie assumait les frais de restauration et cédait
l'édifice à la Fundació afin qu'il devienne le siège de ses activités. Le gouvernement autonome de Catalogne et le ministère
espagnol de la Culture renforcèrent bientôt ce soutien initial. Jusqu'à présent, les trois institutions, le fondateur et sa famille ont
continué à appuyer le travail de la Fundació à travers des subventions et des dons annuels.
Soutiens institutionnels des Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées
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Ministère de la Culture et de la Communication
Les directions régionales des affaires culturelles (Drac), services déconcentrés du ministère de la Culture et de la
Communication, mettent en œuvre, sous l'autorité des préfets de région, la politique culturelle définie par le
gouvernement. Elles exercent dans ce cadre une fonction de soutien, de conseil, d'expertise et de contrôle ; elles
sont les interlocutrices privilégiées des élus, artistes, professionnels, associations et de tous les acteurs du
secteur culturel.
À ce titre, la Drac Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées intervient notamment dans les domaines des arts
plastiques et des musées aux côtés du Syndicat mixte les Abattoirs, celui-ci regroupant les collections publiques
constituées par le Frac (Fonds régional d'art contemporain) et par celles du musée d'art moderne et
contemporain.
Dans le domaine de l’art contemporain, la Drac apporte son soutien financier à l’enrichissement, à la diffusion et
l'action éducative du Frac. Pour mémoire, les Frac ont été créés dans chacune des régions de France au début
des années 1980 en partenariat étroit avec les Conseils régionaux, dans le cadre de la politique de décentralisation
culturelle menée par l’État. Dans l'ancienne région Midi-Pyrénées, la création du Frac remonte à 1984. Il constitue
à ce jour un fonds largement représentatif de la création contemporaine et en fait un point d'appui essentiel de la
politique de soutien à la création et à la diffusion de l'art contemporain.
Dans le domaine des musées, la Drac, après avoir participé à la conception même des Abattoirs, au suivi du
chantier et au financement de la restructuration des bâtiments, apporte depuis l'ouverture en 2000 un soutien
scientifique, administratif et financier dans tous les domaines de la conservation et de la restauration des œuvres.
Elle contribue par ailleurs avec la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées à l'enrichissement des collections,
en aidant financièrement l'acquisition de nouvelles œuvres par l'intermédiaire d'un fonds régional d'acquisition
pour les musées (Fram) institué depuis 1983.
La Drac assiste, avec voix consultative, aux séances de travail du Syndicat mixte ainsi qu'au comité technique
d'achat du Frac ; elle l'accompagne financièrement et veille, comme pour toute collection publique d'œuvres d'art,
au respect des règles d'inaliénabilité, aux conditions de sa présentation et de son accessibilité au public.
Elle s'appuie sur deux textes de référence : la circulaire n° 2002/006 du 28 février 2002 relative aux Fonds
régionaux d'art contemporain et loi relative aux Musées de France du 4 janvier 2002, codifiée au code du
Patrimoine et qui institue l'appellation "Musée de France".
Mairie de Toulouse
Ville d’histoire et de culture, Toulouse dispose aujourd’hui d’un patrimoine qui témoigne de son rayonnement
depuis l’antiquité dans le domaine politique, économique, religieux, culturel et intellectuel. La Mairie entend
valoriser cet héritage auprès de ses habitants et des touristes en le rendant plus attractif, plus accessible et plus
en phase avec le monde d’aujourd’hui.
Toulouse devient ainsi une plateforme de la création artistique moderne et contemporaine, dans un esprit
d’ouverture à toutes les formes d’expression : peinture, sculpture, photographie, arts graphiques, design,
nouveaux médias, musique, théâtre…
La Ville manifeste pleinement son soutien à l’art moderne et contemporain et s’appuie pour cela sur des
institutions dédiées à la création, les Abattoirs, le Château d’eau et le Printemps de Septembre, en précisant avec
elles leurs missions et objectifs, consistant entre autres à être le relais de la création nationale et internationale
et à jouer un rôle d’entraînement et de vitalité pour les artistes toulousains.
Sous l’impulsion de la Ville de Toulouse, les Abattoirs jouent désormais un rôle prépondérant dans la diffusion des
formes artistiques modernes et contemporaines, offrant à tous les publics un vaste espace accueillant expositions
permanentes et temporaires, expérimentation artistique et aide à la création, médiathèque, librairie et restaurant.
En plus des partenariats importants développés en Midi-Pyrénées avec les centres d’art, associations œuvrant à la
diffusion culturelle pour tous, et structures engagées dans la création, les Abattoirs sont au cœur du
développement artistique de Toulouse et de son rayonnement.
Soutiens institutionnels des Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées
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Le soutien de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées en faveur de l’art contemporain
Le paysage de l'art contemporain de la nouvelle Région est extrêmement riche et dynamique. La Région
Languedoc-Roussillon et la Région Midi-Pyrénées avaient toutes les deux à cœur d'accompagner les structures
de diffusion de l'art contemporain. En attendant l’harmonisation des quelque 600 politiques publiques répertoriées
en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, les dispositifs d’aide des anciennes Régions sont maintenus sur leurs
périmètres, notamment pour la culture et l’audiovisuel.
En Languedoc-Roussillon, l’accompagnement se construit autour de plusieurs axes, avec :
le Fonds régional d'art contemporain, FRAC, participe pleinement de l'action de la
Région dans le domaine de l'art contemporain. Avec près de 1400 œuvres, propriété de la Région, le FRAC
assure une réelle proximité entre un public et la création contemporaine en assurant la diffusion de cette
collection sur l'ensemble du territoire.
La Région dirige le Musée régional d'art contemporain à Sérignan et le Centre régional d'art contemporain
à Sète. Elle est également membre de l’Établissement public de coopération culturelle Musée d'art
moderne de Céret.
Le soutien à plusieurs associations ayant une programmation exigeante, comme : Le LAC et le GRAPH dans
l'Aude, le Vallon du Villaret en Lozère, Shandynamiques, In Visu et A cent mètres du centre du monde dans
les Pyrénées-Orientales, La Vigie dans le Gard, les galeries AL/MA, Chantiers-Boite Noire, Aperto,
Iconoscope, Vasistas dans l'Hérault etc.
S'ajoutent également le soutien à des festivals de photographies avec une identité forte dans le paysage
national, voire international : Visa pour l'image à Perpignan, Sportfolio à Narbonne et Images Singulières à
Sète dans l'Hérault.
Le soutien direct aux artistes via des aides aux résidences, des aides individuelles à la création (bourses à la
création) et des soutiens pour la participation à des foires et salons d'art contemporain (aide aux artistes et
aux galeries associatives ou en entreprises).
Une politique forte de soutien aux créateurs est menée en matière de commande, dans le cadre de la
procédure du 1 % artistique avec, pour chaque nouveau lycée construit une œuvre commandée à un artiste,
ou encore avec des œuvres pour La Maison régionale des sports à Montpellier et le Mémorial du camp de
Rivesaltes.
En Midi-Pyrénées, les dispositifs d’aide sont les suivants :
Le FRAC, Fonds régional d’art contemporain, au sein du musée Les Abattoirs, constitue l’outil principal de la
politique régionale en matière de développement de l’art contemporain. Midi-Pyrénées a d’ailleurs célébré en
2013 les 30 ans du FRAC. Le FRAC Midi-Pyrénées a acquis en 30 ans 980 œuvres, notamment avec l’aide de la
Région.
La Région Midi-Pyrénées soutient également un réseau de lieux d’art contemporain conventionnés,
composé d’une douzaine d’autres acteurs structurants sur le territoire. Ces lieux proposent une
programmation de haut niveau, assurent un relais de proximité pour le public dans les quartiers, les villes de
moyenne importance, en milieu rural : des centres d’art ou structures assimilées, des structures
d’architecture, des résidences d’artistes ou des festivals.
Par ailleurs, d’autres événements ou structures, reconnus ou émergeants, bénéficient également des
soutiens financiers de la Région dans le cadre des aides aux projets arts plastiques, pour des actions
ponctuelles ou récurrentes, de soutien à la création ou de diffusion de l’art contemporain. Entre 15 et 20
porteurs de projets sont aidés chaque année au titre de ce dispositif.
La Région soutient également la création artistique, par le biais de la commande publique dite du « 1%
artistique ». Depuis 2002, environ 15 œuvres ont été acquises et une vingtaine a été commandée et installée
dans des bâtiments construits par la Région, principalement dans les lycées.
Contact
Service de presse de la Région Midi-Pyrénées
Tél : 33 (0) 5 61 33 52 75 – [email protected]
www.midipyrenees.fr
www.midipyrenees.fr
Informations pratiques
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76 allées Charles-de-Fitte
F-31300 Toulouse
www.lesabattoirs.org
Contact et accès :
+ 33 (0) 5 62 48 58 00 (accueil administration) ou + 33 (0) 5 34 51 10 60 (serveur vocal)
- Métro : station "Saint-Cyprien République" – Ligne A
- Bus : n°1 et 45, arrêt "les Abattoirs"
- 3 places handicapés réservées rue Charles Malpel
Horaires :
Ouvert du mercredi au dimanche de 12h00 à 18h00.
Nocturne jusqu’à 20h00 les jeudis, hors vacances scolaires.
Tarifs :
Plein tarif :
Tarif réduit :
7,00 €,
4,00 €
Contact :
Thierry Talard
les Abattoirs
76 allées Charles de Fitte – 31300 Toulouse
33 (0) 5 34 51 10 68 / [email protected]
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