Le fonctionnement thermique de la véranda
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Le fonctionnement thermique de la véranda
TECHNIQUE Le fonctionnement thermique de la véranda En raison de sa structure largement vitrée, la véranda ne se comporte pas sur le plan thermique de la même façon qu’une construction en maçonnerie. En effet, son matériau de prédilection est le verre dont la première qualité est la transparence et donc la transmission lumineuse mais dont le principal défaut est le manque d’isolation, du moins dans sa version simple. Or nos vérandas sont de plus en plus conçues pour devenir de véritables lieux de vie non seulement en été, mais également tout au long de l’année. Le problème qui se pose dès lors est de parvenir à créer une verrière qui ne se transforme pas en four sous l’ensoleillement estival mais qui, en même temps, ne s’assimile pas à une chambre froide dès l’arrivée des premiers froids. En d’autres termes, une bonne véranda doit être conçue de manière à assurer un confort thermique suffisant quelles que soient les conditions atmosphériques. L’enjeu est de taille et pour bien le comprendre, il est nécessaire d’expliquer comment fonctionne une véranda sur le plan thermique en été et en hiver, et cela, indépendamment de plusieurs autres facteurs qui peuvent influencer le confort thermique tels que l’implantation, l’orientation, la forme, la hauteur ou encore les matériaux mis en œuvre. Concrètement, toute bonne véranda se devra de relever deux défis en apparence contradictoires, à savoir combattre efficacement l’effet de serre en été tout en maintenant une isolation correcte en hiver pour éviter ce que l’on appelle l’effet de paroi froide. en outre par un toit plat combiné avec une coupole vitrée qui conjugent apport de lumière et contrôle d’un ensoleillement excessif. Les battants des fenêtres sont ici intégrés dans le profil et donc invisibles de l’extérieur, ce Fabriqués en aluminium à rupture thermique (Schüco), les profils élégants, discrets et isothermes qui équipent les façades de cette véranda sont caractéristiques de ce modèle baptisé "Orangerie Elegance". Celui-ci se distingue 57 qui contribue à la réussite esthétique de l’ensemble au même titre que les nombreux ornements de la structure tels les arcs en imposte ou les colonnettes extérieures supportant les gouttières moulurées. Réalisation : KELLER La véranda en été 1. L’effet de serre Le principal problème d’inconfort qui menace les utilisateurs d’une véranda durant la belle saison réside dans une possible surchauffe due à un phénomène bien connu. Le principe qui régit la diffusion de la chaleur à l’intérieur de la véranda est connu sous le terme d’"effet de serre". Le soleil dégage d’énormes quantités d’énergie, sous forme de lumière et de chaleur, mais seule une infime portion de cette énergie atteint la Terre. De cette quantité d’énergie atteignant notre planète, 42 % environ sont transformés en lumière (ce que l’on appelle le rayonnement visible) et 58 % atteint la Terre sous forme de chaleur (rayons ultraviolets et infrarouges). Si cette énergie est particulièrement recherchée, elle est aussi la cause majeure d’une surchauffe estivale des bâtiments. Chacun connaît en effet l’impression de chaleur ressentie derrière une vitre en plein soleil. Fort apprécié en hiver, ce phénomène devient désagréable en été. Il repose sur la propriété du verre d’être imperméable aux rayons infrarouges longs. Nous l’avons vu, le rayonnement solaire est composé de rayons ultraviolets, de rayons visibles et de rayons infrarouges. Le verre normal laisse passer une grande partie du rayonnement solaire (rayons visibles et infrarouges courts) qui vient échauffer les matériaux situés à l’intérieur de la véranda. Ceux-ci émettent à leur tour de la chaleur, mais sous forme d’infrarouges longs que le verre ne laisse pas ressortir. La chaleur est ainsi piégée à l’intérieur de la véranda. C’est "l’effet de serre". 2. Comment y remédier ? Plusieurs solutions peuvent être envisagées, seules ou parfois en combinaison les unes avec les autres. Le vitrage à haut rendement En été, la position du soleil dans le ciel est très élevée ce qui a pour conséquence que la plus grande partie de l’apport solaire se fait par la toiture de la véranda. La lutte contre l’effet de serre dépend donc en premier Par la teinte verte de ses profilés mais également par son aménagement intérieur romantique, cette véranda offre à la maison un lieu ouvert et agréable en parfaite harmonie avec le jardin. Tout en restant à l’abri, on y a en effet le sentiment d’être déjà au milieu de la verdure. Techniquement, elle se caractérise par une structure en aluminium à rupture thermique habillée d’un double vitrage feuilleté lumineux et neutre tandis que sa toiture se distingue par une verrière à deux versants reposant sur une coursive périmétrique. L’importance du confort thermique de cette extension a fait l’objet du plus lieu des performances thermiques de cette toiture. On considère qu’une protection thermique d’été est performante et accorde un confort estival satisfaisant lorsque les matériaux mis en œuvre permettent de rejeter au moins 75 % de l’apport solaire. Si l’on opte pour une toiture vitrée, il faut savoir que l’industrie verrière a développé des vitrages de type antisolaires dits à haut rendement. Il s’agit d’un double vitrage intégrant une couche de métal noble presqu’ invisible, généralement placée sur leur face non-accessible, et qui a pour effet de laisser passer un maximum de lumière de manière à conserver un haut niveau d’éclairage naturel, mais aussi de réduire simultanément d’une façon importante l’intensité du rayonnement infrarouge et donc de la chaleur. Le degré de protection solaire obtenu par un vitrage est exprimé par ce que l’on appelle le "facteur solaire" qui est la somme de la transmission énergétique directe du vitrage et de l’énergie réémise par le verre à l’intérieur du local. Ce facteur solaire est exprimé en % et sa valeur est d’autant plus faible que la protection est élevée. Dans la gamme des verres disponibles actuellement, les plus performants dans ce domaine parviennent à limiter le facteur solaire aux alentours de 20 %, mais souvent au détriment de la transmission lumineuse. D’une manière générale on considère que le facteur solaire du produit verrier retenu doit être idéalement inférieur ou égal à 25%. Les produits de synthèse En toiture, on peut choisir de remplacer le verre par un matériau de synthèse, à savoir les panneaux en polycarbonate ou en métacrylate de type translucide mais non transparent. La performance thermique estivale d’un matériau de synthèse se 58 grand soin. On a ainsi équipé la véranda d’un système de ventilation (Climeco) composés de grilles d’aération couplées avec des extracteurs de chaleurs intégrés dans le faîte de la toiture, le tout étant régulé par thermostat. Réalisation : VERANDAS CONFORT mesure par son coefficient de réflexion solaire. La réflexion solaire indique le pourcentage d’énergie solaire rejetée par rapport à celle qui rencontre le matériau. Idéalement, le coefficient de réflexion solaire d’un matériau de synthèse doit être supérieur ou égal à 75 %. Les toitures opaques Une autre solution, nettement plus radicale, consiste simplement à couvrir la toiture de panneaux sandwich ou de matériaux traditionnels (tuiles ou ardoises). Cette solution aura pour effet inéluctable d’assombrir la véranda et par conséquent les pièces attenantes dans la maison, mais elle s’avère parfois nécessaire lorsque les conditions d’exposition au soleil sont extrêmes ou dans les régions au climat plus méditerranéen par exemple où le niveau d’ensoleillement et de chaleur estivale est telle que toute toiture vitrée rendrait l’usage de la véranda totalement insupportable lors de la belle saison. Les stores pour éviter la montée en température dans la véranda, il “suffit” d’intercepter le rayonnement solaire avant qu’il ne réchauffe l‘intérieur de celle-ci. Cela se fait en plaçant un écran, un store par exemple, juste au dessus (à l’extérieur de la véranda) ou directement au dessous du vitrage (à l’intérieur de la véranda). Dans le premier cas on obtient une efficacité maximum mais au prix d’une installation lourde et manquant de “souplesse” dans son adaptation aux formes de la toiture. grands arbres à feuillage persistant est déconseillée car ils contrarient le bon fonctionnement de la véranda en hiver et en demisaison en arrêtant le rayonnement solaire très bénéfique en ces périodes. L’environnement végétal La présence de végétation à proximité de la véranda peut aussi jouer un rôle de filtre solaire. A la manière d’un système de stores extérieurs, la présence d’arbres, d’arbustes, de treilles permettent d’assurer une ombre rafraîchissante très bénéfique pour le confort à l’intérieur de la véranda. La végétation apporte en outre de multiples avantages. Elle protège du vent, oxygène l’air, protège des poussières. Les végétaux à feuillage caduque sont surtout recherchés pour jouer le rôle d’écran sur les toitures les plus exposées. Leur emplacement idéal est à l’ouest de la véranda. A l’inverse, la plantation de Les abords de la véranda Il faut savoir que la présence d’arbustes bas, de buissons et de pelouses au pourtour de la véranda contribue à atténuer largement la réflexion solaire par le sol. Arrosés le matin, ils rafraîchissent l’air ambiant qui les traverse et transmettent cette fraîcheur à l’environnement. La nature du revêtement de sol autour de la véranda a également un impact important sur la température autour et à l’intérieur 59 de la véranda. Un revêtement de type minéral (asphalte, ciment, pierre) absorbe et accumule le rayonnement solaire pendant la journée et le restitue en partie sous forme de chaleur (rayonnement infrarouge) durant la nuit. A l’inverse, un ensemble végétal ou de sol gazonné absorbera mieux le rayonnement solaire et réduira la température à proximité de la véranda. La véranda en hiver 1. L’effet de paroi froide Si l’on cherche à limiter la pénétration du rayonnement solaire en été, il apparaît tout aussi essentiel de limiter en hiver la déperdition de chaleur de l’intérieur de l’habitation vers l’extérieur. Or le verre est par nature peu isolant. Il faut savoir en effet que plus de 60 % des déperditions thermiques d’un bâtiment s’opèrent par les fenêtres. Le degré d’isolation thermique d’un vitrage se mesure à l’aide du coefficient U (anciennement coefficient K) : l’isolation est Dans la véranda comme dans toute construction, une mauvaise ventilation permet aux vapeurs, fumées, odeurs et autres polluants de s’accumuler à d’autant meilleure que le coefficient est peu élevé. Le calcul de ce coefficient est fait selon une méthode tout à fait normalisée. A titre de comparaison, il faut savoir que le coefficient U d’un simple vitrage de 4 mm d’épaisseur est égal à 5,8. Cela se traduit par une température intérieure sur la paroi vitrée de 6° C lorsque la température extérieure est de 0° C et la température ambiante intérieure de 20 ° C. A cette température, la paroi dégage un rayonnement froid dans la pièce. C’est ce que l’on appelle "l’effet de paroi froide", qui procure un sensation d’inconfort particulièrement désagréable jusqu’à un mètre de la paroi. L’augmentation de l’épaisseur du verre n’est pas une solution puisque pour obtenir un Les vitrages à basse émissivité Contrairement à l’été, l’angle zénithal du soleil en hiver est très bas, ce qui entraîne que la majorité de l’apport solaire se fait alors par les façades latérales. C’est donc principalement au travers de ces dernières que l’on peut agir avec le plus d’efficacité. La solution la plus performante double vitrage ordinaire (2,9), un vitrage à basse émissivité présente actuellement un coefficient inférieur à 2 et bon nombre d’entre eux atteignent communément la valeur de 1,4. Lorsque l’espace intermédiaire du double vitrage à basse émissivité est rempli d’un gaz noble, le pouvoir isolant peut même l’intérieur. C’est pourquoi il est recommandé d’équiper les châssis d’un système de ventilation naturelle, en particulier dans une véranda de manière à prévenir la condensation. L’ouverture des portes et fenêtres agit en ce sens mais occasionne aussi des pertes d’énergie. Ces grilles intérieures à glissière de marque Renson n’ont pas cet inconvénient et représentent une solution simple, économique et efficace en matière de ventilation naturelle. coefficient U de 2,9, soit celui d’un double vitrage ordinaire, il faudrait réaliser un vitrage de 3,4 mètres d’épaisseur ! est celle du vitrage dit "à basse émissivité". Il s’agit d’un vitrage à double paroi dont l’interstice est rempli d’air sec ou de gaz isolant combiné à un traitement du verre qui a pour effet de renvoyer vers l’intérieur la chaleur qui cherche à s’échapper. L’utilisation de ce type de vitrage permet de réduire de près de 75 % les échanges thermiques défavorables. Comparé au coefficient U d’un simple vitrage (5,8) ou d’un atteindre une valeur U de 1,1. Nous avons vu précédemment que la température de la face intérieure d’un simple vitrage atteignait 6° C pour une température extérieure de 0° C et une température ambiante intérieure de 20 ° C. Dans les mêmes conditions mais avec un verre à basse émissivité dont le coefficient U est de 1,1, cette température intérieure de la paroi vitrée atteint 17,3° C, soit une différence extrêmement Cet équipement particulier qui combine en un seul élément un aérateur autoréglable et un store solaire étanche à l’eau et à l’air offre une solution à l’amélioration des trois aspects du confort de vie, en particulier dans la véranda. Il agit sur le confort physique en amenant de l’air frais et sain sans courant d’air à l’intérieur de l’habitation. Il agit aussi sur le confort thermique en réduisant significativement la chaleur d’origine solaire, d’autant que le store est installé côté extérieur du vitrage. Il intervient en outre au niveau du confort visuel en contrôlant l’intensité lumineuse et évitant les éblouissements. L’ensemble est installé dans un caisson en aluminium à rupture thermique. Modèle "Screenvent" de Renson 2. Comment y remédier ? C’est indéniablement par les qualités thermiques du produit verrier de façade et du matériau de toiture retenu que l’on peut diminuer considérablement cet effet néfaste en limitant la déperdition de chaleur. 60 significative. A moyen terme, les spécialistes estiment même que le marché du bâtiment subira une révolution technologique avec l’arrivée des vitrages isolants à très faible coefficient qui pourraient atteindre des valeurs de l’ordre de 0,6. Cette véranda apporte un espace de vie supplémentaire à l’abri des caprices de la mété sans être pour autant en communication ouverte avec l’intérieur de l’habitation. Cette réalisation bénéficie d’une intégration réussie par la forme de sa toiture à pans coupés qui épouse celle du chalet. Elle est constituée d’une structure en aluminium thermolaqué de teinte vert clair et présente des cintres incorporés dans les châssis. L'ensemble est coiffé par une toiture vitrée équipées de tabatières à commande électrique permettant une aération constante et efficace. Réalisation : LES VERANDAS 4 SAISONS Contrer l’effet du vent Une véranda peut, par le simple fait de son implantation, être fortement exposée aux vents dominants. Ces derniers sont des facteurs de refroidissement important contre lesquels il est essentiel de se protéger. Ce phénomène est accentué par le fait que les performances thermiques d’un vitrage isolant sont très sensibles à la pression du vent. En effet, la pression exercée par un vent de 40 km/h diminue l’épaisseur de la lame d’air et augmente de 40 % le coefficient U de résistance thermique de ce vitrage. Cette variation est néanmoins beaucoup moins importante (seulement 10 %) pour les vitrages à haut rendement ou à basse émissivité. Cette protection n’est pas seulement nécessaire face aux vents dominants mais également face aux vents froids qui s’associent à des températures très basses en hiver. La meilleure protection est celle d’une barrière végétale. Encore faut-il trouver le bon compromis avec un feuillage persistant pour arrêter le vent et une hauteur adaptée afin de ne pas perdre le bénéfice de la récupération de chaleur en hiver. Pour obtenir ce compromis, il ne faut pas que la hauteur de la barrière végétale soit supérieure à 0,4 fois la distance qui la sépare de l’objet à protéger, ce qui correspond à un angle de 20°, soit l’angle minimum du rayonnement solaire à midi au solstice d’hiver. 3. L’apport dans la maison En hiver, le soleil est si bas que son rayonnement entre dans la véranda et pénètre également dans la maison. Par temps ensoleillé, la température de la véranda devient en cette saison supérieure à celle de la maison. Si les fenêtres qui relient l’intérieur de la maison à la véranda sont ouvertes, l’air chaud de la véranda crée une convexion qui va circuler à l’intérieur de la maison et donc favoriser son réchauffement. En outre, si la maison est équipée d’une ventilation mécanique contrôlée (simple flux), l’air froid extérieur prélevé passera par la véranda et sera donc préchauffé. Par ailleurs, le mur situé entre la maison et la véranda accumule la chaleur des rayons solaires qu’il restitue dans la maison avec quelques heures de retard. Ainsi, les soirs d’hiver, le soleil contribue encore au chauffage de la maison. Cette contribution n’est pas négligeable. Lorsqu’une véranda est bien conçue, on estime qu’elle peut apporter à la maison une quantité de chauffage solaire gratuit pouvant atteindre dans des conditions optimales 50 % des besoins de la maison : une fameuse économie en perspective ! Le bilan thermique d’une maison avec véranda devient alors nettement favorable. 61