La protection orthopédique des pieds

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La protection orthopédique des pieds
Sécurité au travail
La protection orthopédique
des pieds
Comme d’autres équipements de
protection individuelle, d’après la
norme, les chaussures de sécurité ne
peuvent être ni modifiées, ni adaptées, au risque de perdre leur statut
de chaussure de sécurité. Mais comment faire pour les adaptations orthopédiques? On se trouve ici dans
une zone grise, car dès que l’on utilise
une semelle orthopédique, l’examen
de type perd sa validité.
Selon la directive 89/686/CEE, les
chaussures de sécurité et les chaussures professionnelles sont des équipements de sécurité de catégorie 2
(risques moyens) soumis à un examen
de type CE. Bien que la Suisse ne soit
pas membre de la Communauté européenne, elle a ratifié ces exigences.
Comme près de la moitié de la population souffre de problèmes de pieds,
il lui faut des chaussures adaptées.
Dans la plupart des cas, le grand choix
de chaussures de sécurité sur le marché permet de trouver un article
ajusté à chaque pied. Il est toutefois
nécessaire, dans des cas graves,
d’adapter la chaussure ou la semelle à
des besoins individuels, si bien que
celle-ci n’est effectivement plus
considérée comme un équipement de
protection individuelle.
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En Allemagne, ce problème a été réglé
en 2007 par la règlementation professionnelle BGR 191, qui stipule que
toute adaptation orthopédique doit
être soumise à un examen de conformité à la norme EN ISO 20345. Le coût
d’un tel examen étant important, il
est difficile à supporter s’il faut l’effectuer pour chaque adaptation orthopédique. Les fabricants de chaussures peuvent créer des prototypes et
les faire certifier par un organisme de
contrôle accrédité, afin de passer
l’examen de type CE. La réglementation BGR 191 n’est toutefois pas admise en Suisse.
Ces adaptations couvrent une grande
partie des besoins, mais il existe également des exigences spécifiques qui
aboutissent à la fabrication d’une
chaussure sur mesures ou qu’un «système standard» ne peut satisfaire. Il
s’agit-là d’adaptations médicales
dont l’homologation serait hors de
prix.
Il en va de même des réparations.
Elles ne doivent être effectuées que
par le fabricant ou une entreprise spécialisée, avec du matériel d’origine.
Selon la SUVA, le fabricant ou le distributeur peut effectuer des modifications dans la mesure où celles-ci n’ont
aucun effet important sur la sécurité.
Mais la SUVA ne définit pas ce qu’est
un effet important sur la sécurité. En
cas de doute, l’organisme de contrôle
doit confirmer que la modification
prévue n’influence pas la sécurité.
Il est un fait que là où il y a danger, on
doit porter les équipement de protection individuelle. Aucune dispense
médicale n’est admise, car dans tous
les cas, l’employeur est responsable
de la sécurité au travail.
Le patient doit disposer de la
meilleure solution possible, à des
coûts supportables. Les personnes
ayant des pieds déformés, suite à un
accident, p. ex., doivent pouvoir retrouver leur emploi, tel est l’objectif.
On ne peut imaginer qu’à cause d‘une
semelle orthopédique, elles ne puissent plus porter de chaussure de sécurité et doivent chercher un nouvel
emploi. La question est de savoir ce
qui est le plus sensé: une chaussure de
sécurité qui, sur le papier, n’est plus
tout à fait conforme à la norme ou un
collaborateur qui perd son emploi à
cause d’un problème de pied?

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