le bilan de la première guerre mondiale
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le bilan de la première guerre mondiale
Cycle préparatoire au DAEU – Cned Toulouse - Cours d’Histoire N°13 – page 1/4 le bilan de la première guerre mondiale Introduction : L’armistice du 11 novembre 1918 met fin à la guerre par la défaite des Empires centraux, mais ne met pas fin aux tensions car les traités de paix imposés par les vainqueurs engendrent des frustrations et laissent des problèmes en suspens. Les conséquences de ce conflit d’un type nouveau ont influencé tout le XXe siècle. 1 Des pertes humaines considérables 1.1 10 millions de morts La guerre a fait près de 10 millions de morts, plus du double de blessés dont 8 millions d’invalides, sans compter ceux qui sont durablement marqués psychologiquement et ne pourront reprendre une vie normale et les millions de veuves et d’orphelins. En France, 1,4 millions de morts représentent plus de 10 % de la population active. Les paysans et les jeunes gens instruits, officiers de réserve, ont été les plus touchés. Partout le bilan est désastreux : Allemagne : 2 000 000 morts soit 10 % de la population active. Autriche -Hongrie : 1 800 000 soit 9,5 % de la population active. Italie : 750 000 soit 6,2 % de la population active. Royaume-Uni : 740 000 soit 5 % de la population active. Russie : 1 700 000 soit 5 % de la population active. 1.2 Un déficit démographique Ce sont les forces vives qui ont disparu. En outre, al natalité a fortement diminué, d’où un phénomène de « classes creuses ». 2 Le bilan économique est désastreux 2.1 Les destructions matérielles Elles sont considérables dans le Nord et l’Est de la France, en Italie du Nord, dans la partie russe de la Pologne. Partout, les productions autres que militaires ont diminué. ©Cned 2004 Cycle préparatoire au DAEU – Cned Toulouse - Cours d’Histoire N°13 – page 2/4 2.2 Les belligérants sont endettés, en particulier auprès des EtatsUnis Les États-Unis ont renforcé leur place de première puissance économique et sont devenus la première puissance fi nancière. Les monnaies européennes ont perdu de leur valeur et les prix ont considérablement augmenté en France et en Allemagne (⋅ 3,5), ce qui appauvrit les épargnants et provoque une baisse du salaire réel des salariés. Par contre, des « profiteurs de guerre » qui ont gagné rapidement de l’argent sont détestés. Les classes moyennes, pilier des sociétés européennes, sont ébranlées. 2.3 La hiérarchie mondiale se trouve modifiée Les États-Unis qui détiennent désormais la moitié du stock d’or sont aussi la première puissance militaire et commerciale. L’Europe a perdu des débouchés au profit des pays neufs. L’image de la civilisatio n européenne est ternie, ce qui aura des conséquences à long terme dans les empires coloniaux où vont se répandre l’idée du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes proclamé par les Américains, et les idées socialistes. 3 Le bilan moral 3.1 Le choc profond de la guerre Les écrivains et les artistes ont traduit le traumatisme provoqué par l’horreur des combats (Le Feu d’Henri Barbusse, Les Croix de bois de Roland Dorgelès). Beaucoup s’en prennent aux responsables : le nationalisme, le capitalisme, le militarisme... et appellent à l’entente des peuples. On assiste à un essor considérable du pacifisme. 3.2 La crise des valeurs morales La guerre a provoqué un relâchement des mœurs. L’inflation discrédite les habitudes d’épargne destinée aux vieux jours ou à aider les enfants. Si l’argent ne cesse de perdre de sa valeur, mieux vaut jouir de la vie tout de suite ! Les « années folles » traduisent la ruée vers les plaisirs de ceux qui le peuvent : multiplication des dancings où triomphent le tango ou le charleston, des boîtes de nuit où l’on écoute du jazz. La réussite semble plus le résultat de l’habileté du spéculateur ou de la chance des personnalités aventureuses que celui du mérite. Toute une morale s’effondre à une époque où bien des valeurs familiales traditionnelles sont déstabilisées par la mort du père, des divorces qui augmentent et la place nouvelle acquise par les femmes dans la vie sociale. 3.3 Les nouveaux courants artistiques et littéraires Le malaise intellectuel et moral s’exprime dans le surréalisme courant qui remet en question les valeurs de la société occidentale. Ce courant utilise toutes sortes de procédés pour libérer les forces psychiques (rêve, écriture automatique...). Et libérer l’esprit du contrôle de la raison. ©Cned 2004 Cycle préparatoire au DAEU – Cned Toulouse - Cours d’Histoire N°13 – page 3/4 4 Les transformations territoriales 4.1 Les traités de paix Ils ont été préparés par une conférence de la paix qui réunit les délégués des États vainqueurs, sans la présence des vaincus. Les États-Unis (président Wilson), le Royaume-Uni (Lloyd George), la Franc e (Clemenceau) et l’Italie (Orlando) y jouent un rôle essentiel. Les principes qui inspirent les traités sont les « quatorze points » du président Wilson. Les deux principaux sont les droits des peuples à disposer d’eux- mêmes et l’idée de créer une assemblée internationale chargée d’assurer la sécurité collective. Le traité de Versailles signé le 28 juin 1919 avec l’Allemagne est le principal. Quatre autres traités sont signés avec l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et la Turquie. 4.2 Les changements en Europe Les changements les plus importants concernent l’Europe centrale, orientale et balkanique en raison de la disparition des empires d’Allemagne, d’Autriche- Hongrie, de Russie et de l’Empire ottoman. - Neuf États sont créés ou recréés : la Finlande, les États Baltes, la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Autriche, la Hongrie, la Yougoslavie. - Des États s’agrandissent : la France qui récupère l’Alsace-Lorraine, l’Italie obtient le Trentin et l’Istrie, la Roumanie reçoit la Transylvanie. - Des États diminuent : la Turquie réduite à Constantinople et à l’Asie Mineure, la Bulgarie perd l’accès à la Méditerranée, l’Allemagne perd 10 % de son territoire, 8 % de sa population. Elle est coupée par le territoire de Dantzig, perd toutes ses colonies, et la rive ga uche du Rhin est démilitarisée. 5 Les changements internationaux 5.1 La SDN Cette Société des Nations, organisation internationale souhaitée par le président Wilson, inaugura de nouveaux rapports entre les États qui prirent l’habitude de se rencontrer pour discuter des problèmes du monde. Installée à Genève, son but est d’assurer la paix par l’arbitrage. Elle fut cependant inefficace parce que le Sénat américain refusa de ratifier le traité de Versailles et que ni la Russie ni l’Allemagne n’en faisaie nt partie. ©Cned 2004 Cycle préparatoire au DAEU – Cned Toulouse - Cours d’Histoire N°13 – page 4/4 5.2 L’abaissement de l’Allemagne L’Allemagne n’est plus une grande puissance. Son armée est réduite à 100 000 hommes et ne doit avoir ni chars ni armements lourds. La rive gauche du Rhin sera occupée pendant 15 ans et restera ensuite démilitarisée. Les mines de charbon de la Sarre sont confiées à la France. Au bout de 15 ans, la Sarre décidera de son sort par plébiscite. L’Anschluss est interdit (réunion avec l’Autriche).En outre, l’Allemagne jugée responsable de la guerre (article 131 du traité de Versailles) est condamnée à payer d’énormes réparations : 132 milliards de marks-or. Quand les réparations furent abandonnées à la conférence de Lausanne en 1923, les Allemands en avaient payé 23 milliards. 5.3 Les changements coloniaux Les colonies de l’Allemagne et de la Turquie furent données à la France et au Royaume -Uni sous forme de mandats de la Société des Nations, avec mission de les conduire à l’indépendance. Dans la réalité, elles furent traitées comme des colonies. 6 Les problèmes en suspens 6.1 Les litiges frontaliers - L’Italie et la Yougoslavie veulent Fiume (devenue indépendante en 1922). - L’Allemagne, la Russie soviétique, la Hongrie et la Bulgarie qui ont perdu des territoires aspirent à une révision rapide des traités. C’est un des éléments qui favorisent le développement d’un nationalisme de revanche en particulier en Allemagne. 6.2 La question des nationalités n’est pas partout réglée tant les peuples sont imbriqués. - En Tchécoslovaquie : 13 millions d’habitants dont 3 millions d’Allemands et 700 000 Hongrois. - Roumanie : 13 000 000 habitants, plus de 1 million de Hongrois, 700 000 Allemands, 400 000 Ukrainiens, mais aussi des Serbes, des Bulgares et des Russes. -Yougoslavie : 14 millions d’habitants. Outre les différents peuples slaves, on trouve 500 000 Hongrois, autant d’Allemands et d’Albanais. Conclusion : L’Europe sort affaiblie du conflit et entre dans une période de déséquilibres et de tensions, tant sur le plan économique que sur le plan politique. La naissance de la Russie soviétique qui va devenir l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques a eu des conséquences immenses sur l’Europe et le monde. ©Cned 2004