Recueil - 55 et Plus
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Recueil - 55 et Plus
« La poésie est indispensable mais je ne sais pas à quoi ! » Jean COCTEAU Association « 55 et Plus » 9 rue Claude Pinette 36000 CHATEAUROUX Tel : 02 54 61 05 55 Email : [email protected] Mise en page : Stéphanie COUTANT Rencontre Chaque soir, quand il veut bien se montrer Le soleil vient me visiter, Inonde ma demeure, Apportant rayonnement et chaleur. Un moment privilégié, Le calme après la journée. Moment de quiétude Où je peux laisser aller mes pensées. Ne rien faire, C’est goûter ce moment de joie. Après la journée, L’esprit se libère. Je peux penser à mes enfants, Mes amis. Les souvenirs aisément se multiplient. C’est l’heure des rencontres, L’heure bénie des dieux, Avant qu’il ne se cache Derrière la maison d’en face, Laissant place à la nuit, Aux étoiles… C’est leur tour D’entrer dans la « toile ». Moment de paix retrouvée Soleil bien aimé. Suzanne DUBLANC La petite fille et les grenouilles Du haut de mes presque quatre ans Je m’en allais en sautillant Sur le chemin près de l’étang Tout en fredonnant « Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas » Gloup, gloup, gloup Ce n’est pas le loup ! Gloup, gloup, gloup Dis, mamie, c’est quoi ? Arrêtons et regardons Curieux, je ne vois rien Reprenons notre chemin. Je m’en allais en chantonnant Sur le chemin près de l’étang « Les cro-cro-cro Les cro-cro-cro Les crocodiles Sur le bord du Nil » Gloup, gloup, gloup Dis, papa, c’est quoi ? Arrêtons et regardons Trois pas timides Dans l’herbe humide Gloup, gloup, gloup Des grenouilles… des grenouilles. Je m’en allais en sautillant Sur le chemin près de l’étang Tout en fredonnant « Il pleut, il mouille Il pleut, il mouille C’est la fête à la grenouille Il pleut, il mouille Il pleut, il mouille C’est la fête à la grenouille Gloup, gloup, gloup Gloup, gloup, gloup Rencontrons trois papillons Et puis rentrons. Claudine PUJOLLE Complainte d’une porte Je suis la porte d’entrée D’une maison abandonnée. Ma peau s’écaille Le vent se faufile Entre mes lattes Tordues, rongées, vermoulues Par le soleil et la pluie. Nul ne sait Ce que sont devenues Ma serrure et ma clef. Une chaîne et un cadenas Tout rouillés Me retiennent prisonnière, Ce qui me fait Sortir de mes gonds. Je vous en supplie ! J’attends… j’attends … J’attends avec impatience Que l’on brûle Ma décrépitude Que ma vie soit réduite En cendres et en fumée. Paul FREARD Le portrait C’est le portrait de sa sœur, de son frère C’est tout le portrait de sa mère C’est tout le portrait de son père C’est le portrait craché du côté de sa mère C’est le portrait craché du côté de son père. Oh quelle vilaine expression ! Regardons le, il est si mignon ! Si délicat, si fin C’est le portrait d’un chérubin. Inutile de remonter dans le temps Celui des arrières-arrières-grands-parents Il est là, il est lui, c’est suffisant. Et il est tellement important ! Qui a fait cette œuvre d’art, Madame Nature, Avec beaucoup d’amour, c’est sûr. Rubens... Van Gogh… Velasquez et autre Picasso Peuvent bien reprendre leurs pinceaux Une nouvelle œuvre vient d’être créée Au Louvre, elle ne sera pas exposée Mais dans des maisons partout vous la verrez Visage tout rond, yeux malicieux Pommettes roses et sourire merveilleux Corps potelé Cuisses pleines de bourrelets Petits doigts longs et fins, Peut-être d’un futur musicien Portrait d’un enfant joyeux Aux côtés de ceux de ses aïeux. Dominique MARDELLE Le miroir Miroir, mon bon miroir, Après une nuit sans histoire Que me dis-tu ce matin ? Ai-je un visage serein ? Attends, miroir Cruel miroir Que je me rafraîchisse, Un brin… D’une lotion réparatrice. Me recoiffe Et remette en place Le désordre laissé par mon traversin ! Voilà miroir, mon cher miroir Suis-je ainsi présentable ? Ou devrais-je, sans lunettes Rester dans le flou ? Ne sois pas impitoyable. Mais dans une sage réflexion Être coquette Dit le miroir C’est une affaire de goût. Là est la conclusion ? Colette ROCH Rencontre inoubliable Mon frère aime Aller se promener, Dans la forêt. Il n’y a pas Si longtemps de cela, Un sanglier se présenta Respectueusement devant lui. Mon frère s’arrêta Ne bougea plus. Il recula petit à petit, Se remit dans le sens De la marche, Et repartit. Soudainement, Il réapparut devant lui. Mon frère en resta coi Le sanglier avait été sournois Envers lui. C’était une rencontre fortuite. Claude BRUERE L’oubli Je m’envole Je ne suis plus sur terre Un instant je décolle Pour changer d’atmosphère Je change de monde Je change d’univers Je navigue vers un horizon Je vous laisse loin derrière Je laisse vagabonder mon imaginaire Seul dans ma bulle solitaire Je rêve Je rêve d’aventure Un moment je me libère Je pars … J’erre Nathalie BLUMBERGER Le Cévenol Dès potron-minet, il était dans ses vignes Pour détruire les larves pondues pendant la nuit Par une pluie d’éphémères translucides Qui avaient teinté de vert les rangs de vignes. Sa stature de rugbyman dominait les treilles A mesure que la brume fondait au soleil Sa silhouette massive émergeait des feuilles Sa peau avait la couleur du cuir tannée par le soleil. Vêtu seulement d’un short et d’un marcel La chaleur faisait couler la sueur sur sa peau Il médecinait ses vignes pour les protéger Des larves qui se nourrissaient des feuilles. Vers treize heure, il revenait sur la place Retrouver les copains vignerons et les vacanciers Disputer des parties de pétanques acharnées Taquiner le cochonnet, pour gagner l’apéro. Les parties finissaient toujours au troquet Où notre ami, pour la énième fois évoquait Pour notre plaisir, ses anciens matchs de rugby Tout cela à la Pagnol et avec l’accent. Yvonne DUMARD