Madère Les Açores

Madère
Les Açores
Claude Hervé-Bazin
Spécialités locales
SOMMAIRE
3 Madère et les Açores
7 Scènes du passé
Intermèdes
65 Chasse à la baleine
73 Un peu de culture
15 Madère et Porto Santo
15
27
37
46
Carte dépliante
Madère et Porto Santo
Funchal
Les Açores
Funchal
Aux environs de Funchal
Autour de l’île
Porto Santo
São Miguel et Santa Maria
Terceira, Graciosa et São Jorge
Pico
Faial
Flores et Corvo
Secrets des îles à partager
77 Les achats
80 A table
82 Les sports
84 Le côté pratique
88 Index
Architecture du passé
49
57
63
67
71
Surprises botaniques
49 Les Açores
3
MADÈRE ET LES AÇORES
Avant que l’Amérique ne soit découverte, des marins du Moyen
Age étaient parvenus jusqu’aux rivages de ces îles atlantiques,
noires et escarpées, couronnées de cônes et de pics embrumés,
plongeant en falaises vertigineuses dans les eaux profondes d’un
océan frangé d’écume. Portées déjà sur certaines cartes, mais non
encore nommées, elles s’entouraient alors d’un halo de mystère.
Les poètes, comme les Anciens,
s’en tenaient aux innombrables
légendes. Là auraient flotté les
vestiges de l’Atlantide disparue,
domaine d’Atlas, fils de Neptune
à qui elle échut lorsque les dieux
se partagèrent le monde. Prodigieuse Atlantide, située par Platon
«au-delà des colonnes d’Hercule
(le détroit de Gibraltar), au centre
de l’Atlantique». C’est aux Açores, au fond de la caldeira de Sete
Cidades sur l’île de São Miguel,
qu’aurait sombré le continent mythique. Symboles de l’émerveillement des terres nouvelles et de la
peur mêlée qu’elles inspiraient
alors, les légendes qui entourent
les îles en ont tour à tour fait le
séjour des bienheureux, personnification du paradis terrestre, ou le
repaire du mal absolu. Ne racontait-on pas que les bouches de
l’enfer s’ouvraient aux Açores?
En témoignaient ces fumées sourdant des entrailles de la terre.
Sur la route du Nouveau-Monde
Inhabitées avant leur colonisation,
Madère et les Açores ont fait leur
apparition sur la carte à l’âge d’or
des grandes découvertes. Derniers
promontoires de l’Europe, vigies
de la chrétienté sur la route des
mondes nouveaux, elles ont été
terres d’escale et d’asile, plaques
tournantes des premiers voyages
vers les côtes occidentales d’Afrique, vers les Indes, Malacca et
Macao, les Moluques, puis vers
l’Amérique. Les bateaux y relâchaient, s’y ravitaillaient, les
hommes y débarquaient, s’y reposaient ou s’y installaient.
Au fil des ans, les îles enfantèrent une culture nouvelle. Le
terreau commun est lusitanien,
l’attachement au Portugal, à sa
langue et à sa tradition d’hospitalité inébranlable, mais l’identité
est propre, profondément îlienne.
Tant Madère que les Açores disposent d’ailleurs à cet égard, à
Huber/Damm
Vue plongeante sur la baie de Funchal au
coucher du soleil.
15
MADÈRE ET PORTO SANTO
Madère est un peu le grain de folie du Portugal, comme une fleur
tropicale jetée dans l’océan depuis les rivages de l’Europe. Elle
réunit climat à la douceur légendaire, flore exubérante, montagnes volcaniques déchirées par l’érosion et vertigineux à-pics
atlantiques. Libérée de son image un peu trop rangée, elle
accueille toujours plus de jeunes venus goûter aux sports d’aventure sur ses côtes ou au flanc des montagnes de l’intérieur. Au
large s’ancre la petite Porto Santo, renommée pour sa longue
plage de sable clair.
Funchal
Superbement située les pieds
dans l’eau, dans une vaste baie où
accostent les paquebots, Funchal
monte à l’assaut des montagnes
en un immense et magnifique hémicycle. Sur les pentes raides,
jadis couvertes de plans de fenouil (funcho en portugais), s’accrochent les jardins foisonnants
des belles quintas et des maisons
coiffées de tuiles rouges.
Moderne, en effervescence
constante, Funchal n’a pourtant
pas oublié son passé colonial. Le
long des ruelles du vieux centre,
où s’alignent les stands de fruits,
parcs et places pavées, palais discrets et églises baroques rappellent la richesse de l’héritage por-
tugais. Les centres d’intérêt de la
ville sont relativement regroupés
et se visitent aisément à pied.
Front de mer
Tout près du vieux centre, l’Avenida do Mar (e Das Comunidades
Madeirenses), canalisant le flot
bruyant des voitures, s’allonge
sur plus d’un kilomètre parallèlement à la promenade du front de
mer. Un quai (cais) s’avance à
angle droit, séparant la plage, à
l’est, de la marina, à l’ouest, où
s’amarrent bateaux de pêche et
voiliers. Nombreux sont les habitants de Funchal et les touristes
qui viennent y siroter un café le
matin, au pied des palmiers, une
boisson dans l’après-midi ou une
rasade d’air frais au coucher du
Huber/Gräfenhain
Les interminables escaliers de Nossa
Senhora da Paz à Vila Franca do Campo.
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LES AÇORES
Hautes falaises battues par les vagues, criques aux plages de
sable noir ou brun, lacs de cratère, geysers et sources chaudes, la
nature aux Açores évoque la force brute des éléments. Le climat
est doux, la végétation luxuriante. De São Miguel, vitrine de l’archipel, à la petite Corvo, chacune des neuf îles a sa personnalité;
il vaut la peine de les voir toutes. Elles se divisent en trois groupes: São Miguel et Santa Maria à l’est; Terceira, Graciosa, São
Jorge, Pico et Faial au centre; Flores et Corvo à l’ouest.
São Miguel
et Santa Maria
Formée par deux massifs volcaniques, constellée de lacs de cratère, São Miguel s’étire sur 62 km
de long pour une largeur maximum de 16 km. La plus grande
des Açores (747 km2), elle regroupe les principales activités
économiques de l’archipel et plus
de la moitié de sa population, propulsant la densité à 400 habitants
par kilomètre carré de terres cultivables. Surnommée l’île Verte
pour son damier infini de cultures
étagées et de pâturages, le sol y
est si fertile que l’on peut faire,
parfois, jusqu’à quatre récoltes
par an… Des oranges à l’ananas,
produit sous serre et exporté jusqu’en Amérique du Nord, en passant par les bananes, la canne à
sucre, le thé, le tabac, la vigne et
les céréales, São Miguel est un
immense jardin. Ses habitants
(env. 150000) descendent pour
l’essentiel de colons portugais et
bretons. Fiers de leur petit paradis, ils assurent sans sourciller
que les tremblements de terre
seraient moins violents sur São
Miguel que sur ses voisines.
Ponta Delgada
Capitale des Açores depuis 1546,
Ponta Delgada s’étire au bord
d’une vaste baie, sur la côte sud
de l’île, au pied de rondes collines. Dynamique, encombrée, la
cité conserve néanmoins en son
cœur un certain charme hérité de
son passé colonial. Ruelles étroites, chaussées et places pavées de
motifs géométriques noir et
blanc, églises baroques, vieilles
LES SPORTS
Baignées par le Gulf Stream, couronnées de sommets volcaniques, Madère et les Açores se prêtent tant aux sports nautiques
qu’à ceux de montagne: voile, plongée, planche à voile et pêche,
golf et tennis, randonnée, vous n’aurez que l’embarras du choix.
Les sports nautiques
Comme toutes les plages de Madère sauf une sont de galets, rien
d’étonnant à ce que tout le monde
se rue sur celle de l’île voisine de
Porto Santo, un magnifique ruban
de sable doré et fin, long de 9 km,
baigné par des eaux turquoise. On
pourra aussi profiter de la piscine,
que ce soit à l’hôtel, en bord de
mer, dans les piscines naturelles
aménagées, ou encore en ville – à
la Quinta Magnolia, par exemple,
véritable oasis de calme au cœur
de Funchal, où l’on trouve aussi
courts de tennis et de squash. Aux
Açores, bien que peu nombreuses
et rarement étendues, vous profiterez de belles plages de sable
noir ou gris, peu fréquentées en
semaine. Attention aux courants
violents à certains endroits.
Le ski nautique se pratique un
peu partout, tout comme la voile
et la planche à voile. Les surfeurs
apprécieront les vagues de Santa
Maria et de São Miguel. La plongée est particulièrement agréable
sur Porto Santo: face à l’îlot de
Baixo, les eaux sont merveilleusement claires. Aux Açores, qui
comptent plusieurs réserves sousmarines, la visibilité atteint 25 m
en été. On pourra explorer les
grottes de São Jorge et de Flores,
l’épave du Dori, coulée aprèsguerre à peu de distance de Ponta
Delgada, et même plonger avec
les dauphins et les cachalots!
La pêche en mer est très populaire, tant à Madère qu’aux Açores. On loue aisément des bateaux
de 4 à 6 personnes. Les sorties se
font à la journée ou à la demijournée (après-midi). La saison
dure de juin à octobre.
Aux Açores (São Miguel et
Flores), on pêche aussi dans les
lacs de cratère et les torrents
(carte de pêche requise).
Les sports de montagne
A Madère, les chemins de randonnée ne manquent pas. Les itinéraires empruntent bien souvent
les levadas, ces étroits canaux
d’irrigation, doublés de sentiers
en pente douce. D’autres, pour
www.madeiratourism.org
istockphoto.com/Bogaerts
www.madeiratourism.org
Les autres sports
Tennis, squash ou ping-pong se
pratiquent dans les hôtels et les
clubs locaux. Plusieurs centres
hippiques, aux Açores (sur Terceira et São Miguel) et à Madère
proposent des promenades à cheval. Le golf est en plein essor:
Madère compte deux 18-trous,
Porto Santo un et les Açores trois
(São Miguel et Terceira).
www.madeiratourism.org
rejoindre les plus hauts sommets,
s’accrochent à flanc de paroi,
franchissant des tunnels suintant
d’eau ou des passages délicats en
bord de précipice – à déconseiller
sans bonnes chaussures ou par
mauvais temps, lorsque la roche
est glissante. Parmi les randonnées les plus prisées à Madère,
citons la montée au Pico Ruivo,
(soit depuis le Pico do Arieiro,
en 3 h et 10 km, soit depuis Achada de Teixeira, en moins d’une
heure) ou le chemin de Balcões,
depuis Ribeiro Frio (3 km). Aux
Açores, l’ascension du Pico est
un classique (si la zone n’est pas
fermée pour activité sismique).
La montée, pénible dans les cendres volcaniques, dure 3 à 4 h.
Pour plus de renseignements, à
Madère comme aux Açores, on
peut se procurer auprès de l’Office du Tourisme de très utiles
«guides du promeneur».
Signalons encore la possibilité
de pratiquer le parapente et le deltaplane à Madère et Faial.
88 INDEX
AÇORES
Ananas 55
Angra do Heroísmo 56–59
Baleine, chasse à la 65
Biscoitos 59–60
Capelinhos 69
Corvo 72
Faial 67–69
Fêtes et festivals 74
Flores 71–72
Graciosa 60
Horta 67–68
Lagoa do Fogo 53
Lajes 60
Lajes do Pico 63
Miradouro
de Pico do Ferro 54
Pico 63–64
Ponta Delgada 49–51
Romeiros 75
Santa Cruz das Flores 71
Santa Maria 54–55
São Jorge 61
São Miguel 49–54
Sete Cidades 51–52
Terceira 56–60
Terra Nostra 53–54
Vale das Furnas 53
Vila Franca do Campo 54
Vila do Porto 55
MADÈRE ET PORTO SANTO
Architecture 73
Azulejos 73–74
Balcões 33
Boaventura 44
Boca da Encumeada 40
Cabanas 44
Cabo Girão 35
Calheta 41–42
Camacha 28
Câmara de Lobos 34–35
Caniçal 39
Caniço 37
Carros de cesto 30
Casa das Mudas 42
Centro das Artes 42
Estreito de
Câmara de Lobos 35
Faial 45
Fajã do Penedo 44
Fêtes et festivals 74
Rédaction
Chantal Schindler, Agnès Curchod
Funchal 15–25
Avenida Arriaga 17–20
Cathédrale (Sé) 19
Front de mer 15–17
Hôtel Reid 17
Marchés 19, 24–25
Musées 18, 20, 21–22,
23–24, 25
Praça do Município 20
Quintas 17, 22–23
Rua da Carreira 20–23
Vieille ville 24–25
Ilhas Desertas 38
Jardim Botánico 27
Jardim do Mar 42
Jardim Orquídea 27
Levada da Central da
Ribeira da Janela 43
Levadas 31
Machico 37–39
Madalena do Mar 41
Madère (vin) 74–75
Monte 29–30
Parcial do Garajau,
reserva natural 37
Parque Temático da
Madeira 44
Paúl do Mar 42
Paúl da Serra 41
Pico do Arieiro 31
Pico do Facho 39
Pico das Pedras 45
Pico Ruivo 45
Ponta de São Lourenço 40
Ponta Delgada 44
Ponta do Pargo 42
Ponta do Sol 41
Porto da Cruz 45
Porto Moniz 43
Porto Santo 46–47
Prazeres 42
Queimadas 45
Quinta da Boa Vista 28
– do Palheiro Ferreiro 28
Rabaçal 41
Ribeira Brava 40
Santa Cruz 37
Santana 44–45
São Vicente 43–44
Seixal 43
Selvagens 38
Terreiro da Luta 30
Conception
Karin Palazzolo
Mise en pages
Luc Malherbe; Matias Jolliet
Crédits photographiques
p. 1: fotolia.com/mountainguide
(paysage de Madère)
p. 2: Huber/Gräfenhain
(fromage de São Jorge );
istockphoto.com/Gough
(moutons), –/Spamer (cactus,
jardin botanique de Funchal);
fotolia.com/Berru (moulin
restauré, Faial, Açores)
Cartographie
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Remerciements à Monsieur Marc
Michel pour sa collaboration.
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13092.01.5512
Weber Benteli/Bienne
Edition 2009–2010