20 propositions pour changer la vie en Corse
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20 propositions pour changer la vie en Corse
20 propositions pour changer la vie en Corse L a liste du Front de gauche met à votre disposition les lignes directrices d'un projet élaboré durant plusieurs mois après des dizaines de rencontres citoyennes dans toute la Corse auxquelles les élu(e)s sortant(e)s du groupe communiste républicain et citoyen ont apporté une contribution majeure notamment avec un document d'analyse et d'opposition aux choix retenus par la majorité régionale de droite dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse (PADDUC). Ce document reprenait pour l'essentiel les propositions et choix alternatifs développés durant la mandature, par Dominique Bucchini, Maria Guidicelli, Michel Stefani et Josette Risterucci. P lus récemment les Etats généraux de l'Alternative puis les Ateliers de l'alternative ont prolongé cette démarche dans le cadre de la campagne électorale. Cet effort d'élaboration démocratique et citoyenne est de nature à répondre aux attentes sociales et populaires, à la volonté de s'extraire de 30 ans de libéralisme et de violence indépendantiste. Ces 20 propositions, qui pourront être complétées selon le modèle démocratique que nous proposons, constituent le socle social, culturel, économique et écologique, les valeurs républicaines d'une Corse épanouie dans une France solidaire. La Corse a besoin de plus de démocratie, d'un nouveau modèle de développement s'appuyant sur les services publics et une meilleure utilisation de l’argent public. Le défi, c'est un développement durable qui remet l’homme au centre des préoccupations, c’est plus d’égalité entre les hommes, c’est répondre aux besoins vitaux de l’homme (logement, nourriture, santé, éducation, travail) tout en réduisant son empreinte écologique. La liste du Front de gauche conduite par Dominique BUCCHINI fait 20 propositions en ce sens pour une alternative de gauche, un véritable changement en Corse. 1. De nouveaux pouvoirs pour les citoyens : une nouvelle gouvernance Nous voulons une véritable évolution démocratique pour faire de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) le creuset d’une nouvelle démocratie en Corse. Un Conseil régional et une Assemblée participative seront créés à cet effet. Ils s'appuieront sur des Assemblées participatives citoyennes des acteurs locaux du territoire avec 4 missions : - valider la mise en œuvre des grands projets en termes d’aménagement du territoire, de modernisation des services publics et de développement économique et social. - veiller à l'organisation du référendum sur le PADDUC. - contrôler l’utilisation de l'argent public et établir le budget consacré à l’action participative, au fonctionnement du Conseil régional et de l’Assemblée participative. - interpeller le Conseil régional qui devra se saisir de toutes les questions sur lesquelles l’Assemblée participative jugera utile et nécessaire de le solliciter. 2. La reconquête et la promotion des services publics Limiter la politique régionale dans le cadre du désengagement de l’État et de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), reviendrait à accepter les logiques qui aggravent la désertification de l'intérieur, appauvrissent la Corse et cassent la continuité territoriale. Nous n’acceptons ni la logique de mise en concurrence « libre et non faussée », ni la marchandisation des biens (eau par exemple) et secteurs (éducation, formation, transport…) relevant du bien commun. La CTC doit devenir la base de résistance, de riposte, de reconquête et de modernisation des services publics. 1 3. Un observatoire de lutte contre la cherté de la vie, les bas salaires et la pauvreté en Corse 19 000 foyers (dont une part importante de retraités), vivent en Corse avec moins de 830 € de revenu mensuel, 60 000 personnes sont directement concernées. La lutte contre la cherté de la vie, les bas salaires et la pauvreté, est une urgente nécessité. La CTC doit non seulement réorienter sa politique de développement mais aussi prendre des mesures en ce sens. Si la Corse peut attendre pour s'équiper de 5 ports de plaisances de 400 places ou de golfs 18 trous, elle ne peut laisser perdurer une situation où quelques uns s'enrichissent considérablement et d'autres s'appauvrissent dangereusement. Il est inacceptable de voir les dispositifs de réfaction de TVA censés favoriser les consommateurs, détournés de leur objectif. Une enquête sur la formation des prix est nécessaire. L'opacité est d'autant plus scandaleuse que le franco de port est garanti par la continuité territoriale. Cette bataille pour le pouvoir d'achat exige également une étude sur les salaires anormalement bas dans notre région. Cela pourra constituer le corps de mission de cet observatoire dont nous demandons la création. 4. Un développement qui respecte l’homme et la nature La crise mondiale nous montre que la course effrénée au profit maximum repose sur la croissance des inégalités et le pillage des ressources de la planète. Pour sortir de cette spirale infernale, il faut répondre aux exigences d’un nouveau type de croissance, d’un nouveau type de développement, social, humain et solidaire. Nous proposons d’établir un diagnostic de la situation autour des 3 axes que sont le social, l’économique et l’environnemental, en milieu urbain et rural, espaces interdépendants. C’est à travers le PADDUC* que la CTC définira son projet d’aménagement et de développement durable pour les années à venir. Elle encouragera aussi les collectivités locales à établir des projets territoriaux de développement durable. * Document qui aura force de loi doit d’une part, définir la localisation des infrastructures et grands équipements du territoire, d’autre part fixer les objectifs de développement économique, agricole, social, culturel et touristique et ceux relatifs à la préservation de l’environnement et enfin, définir les orientations en matière d’aménagement de l’espace, des transports, de valorisation des ressources énergétiques et de protection et mise en valeur des territoires, dans le respect des lois littoral et montagne. 5. Priorité à l’emploi et au respect de l’environnement L’emploi et l’environnement seront au cœur de la politique de la CTC, par la promotion d’une autre façon d’entreprendre et de produire pour répondre aux besoins humains et au progrès social. Pour cela il faut rompre avec la politique de promotion, quasi exclusive, d'un "tourisme à forte valeur ajoutée" lestée par des dérives spéculatives et affairistes. C'est une condition pour lever la main mise d'intérêts opaques sur l'économie locale, et endiguer la dérive mafieuse cadencée ces deux dernières années par une série d'homicides sans précédent. L’action de la CTC sera réorientée en faveur d'un développement du secteur secondaire notamment dans l'agroalimentaire et les nouvelles technologies non pas pour renoncer au tourisme mais pour inscrire celui-ci dans la visée nouvelle d'une activité économique rééquilibrée. Nous proposons également de systématiser l’introduction d’exigences environnementales dans les cahiers des charges des marchés publics lorsque la CTC est donneur d'ordre. Ces exigences seront également vérifiées lorsque cette dernière sera partenaire dans la réalisation de projets industriels ou d'infrastructures. L’éco conditionnalité des aides de la collectivité et l’instauration de la clause d’insertion sociale dans les marchés publics en tant que critère d’exécution, seront une priorité. Il convient d’attirer sur le territoire des entreprises responsables et citoyennes. 2 6. Favoriser l’économie sociale et solidaire, le tourisme social La CTC doit contribuer à la reconnaissance et au développement de l’économie sociale et solidaire et de ses trois composantes : associative, mutualiste et coopérative. Elle doit favoriser le développement de l’outil coopératif et mutualiste, l'obtention de droits nouveaux pour les salariés et la création d’une structure régionale de promotion, de formation et de soutien financier, en coopération avec les unions régionales SCOP (Société Coopérative de Production). Elle doit également encourager le tourisme social dont l'impact en terme d'emploi, de retombées économiques, de respect environnemental et social est indiscutable. 7. Une agriculture paysanne, une pêche artisanale, une exploitation forestière rationnelle La CTC doit, dans le respect et la préservation des terres a vocation agricole, favoriser l’installation de jeunes agriculteurs, pêcheurs et exploitants forestiers précisément par l'impulsion qu'elle donnera au secteur coopératif, associatif, artisanal de transformation et de commercialisation. Les aides prendront en compte en priorité l’impact sur l'emploi, le pouvoir d'achat et l’environnement (ressources pastorales, forestières et maritimes). Des débouchés locaux existent sur le périmètre de la Région (lycées, écoles, hôpitaux, administrations ou collectivités locales…). Il convient d’inciter ces derniers à appliquer un cahier des charges d’approvisionnement imposant comme priorité, la qualité organoleptique et le terroir (Appellation Origine Contrôlée, Agriculture Biologique, labels, savoir faire régionaux, sans Organisme Génétiquement Modifié…), le bilan carbone des transports (filières courtes) et la transparence du prix payé aux producteurs et transformateurs. 8. Investir fortement dans l’éducation et la formation L’éducation Réduire les inégalités sociales et culturelles, c'est construire du vivre ensemble en tenant compte de la diversité des élèves et de la culture. C'est offrir une formation initiale et une formation tout au long de la vie débouchant sur des qualifications et des diplômes reconnus. Tels sont pour nous les défis de l’éducation. La CTC qui joue un rôle important en matière de politique éducative devra exiger de l’Etat les moyens nécessaires pour relever ces défis. En premier lieu il faut s'opposer à la suppression de postes, pour faire en sorte que l’éducation favorise l'épanouissement des hommes et du territoire. Il faut également assurer de meilleures conditions de travail, de salaires et de formation des enseignants et des agents techniques et veiller au respect de la laïcité. La formation La formation initiale et continue aussi bien dans le supérieur que dans le secondaire est un défi majeur. L’offre de formation doit correspondre aux évolutions technologiques et économiques à la politique régionale de développement sans en diminuer la quantité et la qualité. En revanche, il convient d’optimiser les ressources par des actions tendant à coordonner des filières, harmoniser les parcours (par exemple, la poursuite d’études post BTS ou post IUT), développer les passerelles entre lycées et Université, favoriser les échanges avec les organismes de formation extérieurs (Continent, Italie), augmenter les bourses notamment pour les ERASMUS et les voyages d’études, faire connaître nos ressources (structures et formation) et favoriser l’accueil d’étudiants du pourtour méditerranéen. Ces actions pourraient être coordonnées par une cellule permanente de la CTC intégrant les représentants des différentes filières de formation. En matière d’infrastructures il convient de favoriser la mobilité des étudiants par l’adaptation des transports, de construire des logements étudiants notamment à Bastia et Ajaccio, de raccorder les lycées aux réseaux informatiques haut débit dans des conditions économiques 3 acceptables et également d’offrir aux élèves de seconde des ordinateurs portables (Ex : le groupe Communiste a obtenu la gratuité, en grande partie, des manuels scolaires). En matière d’insertion professionnelle, il faut privilégier l’alternance des jeunes diplômés dans les entreprises à l’instar de l’ancienne section « PROTO » du Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologie (CRITT), malheureusement disparue, favoriser l’aide à l’insertion ou les actions de formation continue associées aux GRETA et soutenir des initiatives existantes telle que la plateforme technologique régionale regroupant les lycées VINCENSINI, LAETITIA et l’Institut Universitaire de Technologie (I.U.T.). 9. Un vrai service public de la formation et de l’insertion professionnelle Nous avons l’ambition de créer un service public de la formation et de l’insertion professionnelle. Pour cela, il faut démocratiser, simplifier, rapprocher l’accès à la formation pour le plus grand nombre et sortir des logiques mercantiles. Plusieurs chantiers sont nécessaires sur la question des financements dans un souci de transparence pour résorber l'opacité, réduire les inégalités sociales et territoriales, gagner en efficacité sur tous les moyens disponibles, de l'Université aux Centres de Formation des Apprentis en passant par les collèges et les lycées classiques ou professionnels. Notre proposition d'un Fonds Régional pour la Formation et l’Insertion Professionnelle participe de cette approche. Nous proposons aussi de transformer les pôles de compétitivité en pôles de coopération scientifique, de retenir le principe d’égalité d’accès, de libre association, de financements publics stables et récurrents. 10. Un Fonds Régional pour l’emploi et la Formation Alors que les grands groupes empruntent sur le marché financier, font du cash et délocalisent, que des aides considérables sont mises à la disposition des banques sans aucune contrepartie, que les banques françaises ont distribué (en 2009) 1 milliard de bonus aux traders soit un chèque moyen de 280 000 €, les PME et les artisans sont eux, en difficulté financière du fait de la récession économique et/ou du comportement prédateur des banques et des donneurs d’ordres. Pour sortir des blocages et favoriser l'accès au crédit, nous proposons de créer un pôle public bancaire national dans lequel s'inscrirait le Fonds régional pour l’emploi et la formation (FREF), lui même adossé à un groupement bancaire régional. Il serait abondé par les aides et mesures déjà existantes et son intervention serait conditionnée par des contreparties en terme d'emploi, de salaire et de formation. 11. Une nouvelle ambition culturelle A la vision mortifère de la création et de l’action culturelle soumises à la marchandisation, il faut opposer une politique régionale ambitieuse, ouverte sur le monde, ancrée dans notre propre histoire pour permettre la transmission de tous les patrimoines et l'émergence d'une riche diversité. (Ex : le groupe communiste républicain citoyen (CRC) à obtenu la création du pass culture). Nous prenons l’engagement de réunir des Assises de la Culture afin d’ouvrir un vrai débat, avec la mise en place d’une Conférence Régionale Permanente de concertation sur l’art, la culture et le bilinguisme qui réunisse l’Etat, la région, les collectivités locales et les professions concernées. Celle-ci élaborerait le schéma de l'action culturelle et linguistique dans tous les territoires, garantirait son financement, sa mise en œuvre et son évaluation. Son budget serait géré sous la forme participative en associant tous les acteurs culturels. Une politique culturelle implique des moyens financiers, humains et matériels adéquats. La CTC doit affirmer son rôle de chef de file en se montrant capable de nouer des partenariats durables avec les territoires et d’accroître le rayonnement de la Corse en conduisant une politique culturelle autour de trois chantiers essentiels : 4 - la démocratie culturelle : promouvoir l’éducation artistique, l’enseignement et la formation, par l’adoption d’un schéma territorial des enseignements artistiques, l’établissement d’un programme de formation continue par filières avec l’AFDAS, la conclusion de conventions de développement culturel avec les différents territoires pour aboutir dans les quatre ans à la création d’une structure de niveau « scène nationale » en Corse. - la création artistique : actions visant à améliorer l’environnement de travail des artistes et celles concernant les projets de création. - l’ouverture au monde : la Corse doit s’engager dans des coopérations culturelles afin de s’enrichir du dialogue culturel et accroître sa présence sur les scènes artistiques internationales. La CTC doit favoriser également l’émergence de projets dans le cadre des programmes européens. 12. Le développement des NTIC La CTC doit mener une action orientée vers la résorption de la fracture sociale et territoriale, action qui ne peut s'envisager sans s'attaquer également à la fracture numérique. La CTC doit veiller au développement du numérique sous maîtrise d’ouvrage publique en offrant un accès diversifié et performant à tous. L'organisation à mettre en place, se fera par une entité spécialisée (Société d’Economie Mixte Locale, Groupement d’Intérêt Economique, régie directe) intervenant en appui de la CTC et de ses offices et agences (MITIC) ou référents numériques, dans chacune de ces entités. L'aménagement numérique du territoire est le processus par lequel les acteurs publics améliorent les conditions d'accès aux ressources de la société de l’information. Concrètement, cela se traduit par le déploiement de réseaux sur le territoire, d'une offre de services répondant aux besoins de la population et de son accompagnement dans l'appropriation de ces outils. Les points d’ancrage n’ont alors de sens que s’ils s’appuient sur les réalités sociales, économiques (tourisme, agriculture, agroalimentaire, environnement, énergies renouvelables…), démographiques et géographiques. La politique régionale sera définie sur 3 axes : la solidarité sociale et territoriale, la gouvernance et l’intelligence collective, la créativité et l’innovation. 13. Le droit au logement : la création d'un Etablissement Public Local Foncier (E.P.L.F.) La création d’un Etablissement Public Local Foncier est un outil indispensable à une maîtrise du foncier permettant aux collectivités locales de stimuler la construction neuve, d’assurer une meilleure répartition territoriale de l’habitat social et une baisse significative des loyers, de freiner la spéculation dans les zones littorales, de lutter contre le mitage et le gaspillage de l’espace insulaire. La Région doit inciter à la construction des 8000 logements sociaux, en milieu urbain et rural, qui manquent aujourd'hui en Corse. Il conviendra de sanctionner fortement les collectivités s’affranchissant des obligations de la loi S.R.U. (Solidarité et Renouvellement Urbain). Elle doit également aider à la mise en place des outils destinés à la rénovation des logements anciens et à la résorption de l’habitat insalubre (développement à grande échelle des Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat, par exemple). Nous refusons également les expulsions et proposons en relation avec les autres collectivités locales, d’accompagner les locataires présentant des difficultés et de dialoguer avec les organismes bailleurs. La région doit garantir aux plus démunis la fourniture d’eau, d’électricité et de chauffage dans le parc public comme privé. 5 14. La santé La CTC doit faire de la santé une question prioritaire. La couverture sanitaire est insuffisante pour un territoire comme la Corse qui compte 10 400 bénéficiaires de la C.M.U. (Couverture Maladie Universelle) et une forte population âgée. Selon un rapport d'activité des services de l'Etat en Corse, "L’amélioration de l’état sanitaire de la population de Corse constitue un enjeu majeur de la qualité de la vie en Corse. Le lien entre pauvreté et santé, mérite une attention particulière". Pour autant, la loi Bachelot appelée "Hôpital patients santé territoires" constitue la dernière étape vers l'hôpital entreprise. Les graves difficultés des hôpitaux insulaires découlent de cette politique et du sous financement chronique qu'elle implique. La CTC doit s'y opposer et demander à l'Etat dont c'est la responsabilité de garantir en Corse un accès aux soins au meilleur niveau. Dans ce cadre, elle doit accompagner, au plan social et environnemental, la reconstruction de l'hôpital d'Ajaccio, obtenue par les forces sociales soucieuses de voir satisfaits les besoins de santé de la population. 15. Le sport Garant d’un développement harmonieux du sport sur tout le territoire, l’Etat devrait agir en étroite concertation avec la Région et l’ensemble des acteurs de terrain. Une Conférence Régionale, regroupant tous ces partenaires pourrait se réunir tous les deux ans comme la loi de janvier 2002 les y incite. Un observatoire régional du sport, lié à l’Université, pourrait être créé afin d’adapter les pratiques sportives et mieux répondre à la demande, ce qui commande de revenir sur la fermeture du Centre d’Education Populaire et du Sport (CREPS) de Corse. Le sport ne peut être absent d’une politique de cohésion et d’intégration sociale. L’Etat et la CTC doivent renforcer le soutien accordé à celles et ceux qui font vivre le sport au quotidien. La place du sport dans la cité dépend de ce choix éminemment politique. 16. L'énergie et les déchets La prise de conscience des enjeux climatiques comme de notre responsabilité à l'égard des générations futures, est aujourd’hui partagée par la communauté internationale. Cependant, l'échec du Sommet de Copenhague, du aux intérêts des multinationales relayés par certains politiciens, ne doit être ni un frein à la mobilisation générale et à l’action, ni aux efforts à consentir pour s’adapter au réchauffement climatique. Aussi nous proposons que les engagements pris par la France, de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre, à l’horizon 2020, soient déclinés au niveau de la région, ce qui implique entre autres, d'augmenter la part des énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse…) dans la production d’énergie insulaire, de 22 % à 30 % et de raccorder la Corse au GALSI (gazoduc Algérie Sardaigne Italie). Nous inscrivons également ici, la problématique des déchets ménagers. Nous proposons d’une part, de les réduire à la source grâce à une meilleure information des citoyens (campagne de communication, label écoproduction…), et d’autre part, de poursuivre la politique de collecte et de tri sélectif avec valorisation de ces déchets (recyclage), dans le respect des structures de coopérations existantes et des solidarités nécessaires pour l’accueil des équipements. 17. Les transports publics Nous proposons, dans le cadre de la création d’un Pôle public national de transports publics, de mettre à la disposition de l'Office des transports de la Corse (OTC) un outil d’ingénierie et d’organisation des transports. Sa composition doit avoir pour colonne vertébrale la SNCF pour le réseau ferré ; la SNCM et la CMN, la CCM et Air France pour la continuité territoriale. Le besoin de qualité et de sécurité dans les transports exige des qualifications de haut niveau, reconnues par un véritable statut du salarié fondé sur les garanties statutaires et 6 réglementaires les plus avancées. Cette nécessité implique des conventions de longue durée et la désignation directe des opérateurs par la CTC. Nous proposons de redéfinir les missions de l'OTC pour en faire un espace de mise en cohérence des échanges internes et avec le continent par une tarification favorisant les déplacements individuels et le transport du fret (Ex : le groupe CRC a obtenu pour les usagers relevant des minima sociaux une tarification spéciale). Il convient également d’adopter un plan global sans précédent de développement des transports en commun dans le cadre du service public, mais également des plans de circulation douce, d’itinéraires cyclables, de déplacement des personnels, dans les villes et les entreprises. La lutte contre l’étalement urbain doit également être prise en considération afin de réduire les déplacements automobiles. 18. La lutte contre les discriminations La lutte contre toutes les discriminations est une nécessité pour construire des solidarités et rassembler, quelles que soient leurs origines, les femmes et les hommes qui refusent une société d'exclusion particulièrement injuste, comme on le voit par exemple à l'égard des sans papiers. La CTC engagera une coopération avec la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité et créera un observatoire régional de lutte contre toutes les formes de discrimination. La CTC signera la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. 19. La fiscalité Le gouvernement veut supprimer la taxe professionnelle qui représente 50 % des ressources fiscales des collectivités. Ce nouveau cadeau aux capitalistes vient s’ajouter aux 29 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales patronales ou au bouclier fiscal. A la clef, il y a le rationnement de l’offre de services publics, locaux notamment, de nouvelles privatisations et l’augmentation de la pression fiscale sur les populations. Pour rompre avec cette logique, il faut mettre au cœur de la politique régionale le principe d'utilité sociale et écologique de l'argent public sous le contrôle des citoyens, des salariés. 20. La préservation du littoral Il faut stopper la logique de "désanctuarisation" qui promet à l'urbanisation 200 kilomètres de linéaire côtier constructibles. Contrairement à une idée fausse exagérément répandue, nous pensons que la démocratie est plus efficace que le plastic. En cela l'application et le respect de la loi littoral sont plus que jamais des principes incontournables. La CTC doit y veiller et par la même, soutenir le conservatoire du littoral dans sa politique d'acquisition et de préservation de sites remarquables. L'Atlas, réalisé par les services de l'Etat en 2004, reste à nos yeux le document de référence de cette politique nouvelle d'aménagement du territoire conformément à la réorientation de la politique de développement économique et social que nous proposons. ENSEMBLE Engageons une révolution culturelle et citoyenne Construisons l'alternative de gauche Pour changer la vie en Corse. Les différentes contributions, qui ont été utiles à la rédaction de ces 20 propositions, peuvent être consultées sur le site : http//front-de-gauche.com 7