Depuis l`Antiquité, les philosophes, notamment Aristote, ne

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Depuis l`Antiquité, les philosophes, notamment Aristote, ne
La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
PETIT JOURNAL
Depuis l’Antiquité, les philosophes, notamment Aristote, ne reconnaissent
de valeur qu’aux sciences spéculatives, qu’à l’activité de l’intelligence pure,
dégagée des contingences de la matière. L’activité technicienne, par laquelle
l’homme agit sur la nature en vue de l’utilité et de la survie, renvoie
l’homme à la sphère des besoins et, par là même, à son animalité au
détriment de sa nature spirituelle.
Au XVIIIe siècle et au cours de la
Révolution française, un intérêt véritable
pour les techniques se manifeste et se
concrétise en 1794 avec la création du
Musée des arts et métiers. Mais sous
Napoléon III, elles inspirent de nouveau la
méfiance car elles sont soupçonnées de
détruire le travail des ouvriers. Avec la
Première Guerre mondiale, elles sont
même rejetées en raison de leur rôle
particulièrement destructeur.
Aujourd’hui, la problématique écologique
permet d’ouvrir une réflexion à leur valeur
et leur limite : la philosophie ne peut plus
faire l’économie d’une réflexion sur la
technique, au programme de toutes les
sections des classes terminales. À cet
égard, une visite au Musée des arts et
métiers ne peut qu’être fructueuse,
permettant aux élèves de comprendre de
manière concrète l’évolution des
techniques et de la civilisation.
I - L’objet technique peut-il être beau ?
Domaine de l’Instrument scientifique
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les artisans ne
distinguent pas nécessairement l’objet
technique de l’objet beau, le souci de
l’utilité n’excluant pas celui de l’esthétique
comme en témoignent le cadran solaire
multiple de Blondeau, dont le pied est
sculpté, la très belle sphère mécanique
céleste recouverte de feuilles d’or, le
miroir circulaire de Buffon et le grand
astrolabe d’Arsenius.
G 2 Cadran solaire multiple par Blondeau,
XVIIIe siècle. Inv.3903
G 3 Sphère céleste
mue par un
mouvement
d’horlogerie, par Jost
Bürgi, vers 1580. Inv.
7490
G 4 Miroir
circulaire de Buffon à
foyer variable, fin XIXe
siècle.
Inv. 1741
G 1 Grand
astrolabe
d’Arsenius,1569.
Inv. 3902
D’autres objets, comme l’anneau
astronomique, se caractérisent au contraire
par leur sobriété : seule la fonction
détermine la forme. Cependant, l’absence
de recherche esthétique n’empêche pas
d’éprouver un sentiment de beauté.
G 1 Anneau astronomique, milieu XVIIIe
siècle. Inv. 3872-2
Ë À débattre : Peut-on distinguer
différents types de beauté ? (Kant : beauté
libre et beauté adhérente).
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
Domaine de la Construction
Construire un pont suppose une
appréciation du milieu naturel apte à le
recevoir. Le sentiment de beauté provient
alors de l’harmonie qui se dégage entre
l’objet technique et son milieu naturel.
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l’esthétique de la courbure des câbles qui
supportent le tablier (type de « beauté
fonctionnelle ») ainsi que l’ajout de sphinx
qui témoigne d’une esthétique classique.
II - La technique qui transforme
l’existence de l’homme
Domaine de la Communication
• L’imprimerie
C’est à Gutenberg que l’on doit la
technique occidentale d’impression, avec
l’invention de la presse à bras au XVe
siècle.
G 7 Presse
typographique à bras,
XVIIIe. Inv. 12124
G 5 Arche du pont de pierre de Bordeaux,
Claude Deschamps,1819. Inv. 8707
Pendant longtemps la traversée de la
Gironde à Bordeaux, large de plus de 500
m et agitée par de puissants courants,
n’était possible qu’avec un bac. C’est
l’ingénieur des Ponts et Chaussées Claude
Deschamps qui propose de construire un
pont en dix-sept arches. Pour alléger
l’ouvrage, les tympans en brique sont
évidés par des galeries horizontales.
G 6 Pont
de Jarnac,
1828.
Inv. 7387
Le premier pont suspendu moderne, avec
tablier rigide suspendu par des chaînes, est
construit aux États-Unis en 1801 par James
Finley. En France, Marc Seguin innove en
utilisant des câbles métalliques au pont de
Tournon en 1824. Il conseille Quénot pour
la construction du pont de Jarnac, l’un des
premiers ponts suspendus français. Notons
La presse à platine à deux coups constitue
en Europe, la pièce maîtresse de l'atelier
typographique qui assure l'essor du livre.
Elle est en bois et permet de multiplier
rapidement les tirages des pages de
caractères ou les gravures.
Le pressier pousse sous la platine le chariot
portant la forme faite des pages assemblées
de caractères mobiles, recouverte de la
feuille de papier à imprimer. Il tire ensuite
le levier de la presse, actionnant la vis qui
provoque l'abaissement de la platine et la
pression du papier sur la forme. La presse
en bois est dite à deux coups car la
pression n'étant pas suffisante, la page est
imprimée en deux moitiés. Elle assure un
tirage horaire de 700 feuilles.
Dans l'Europe de la Renaissance et de la
Réforme, le livre imprimé devient le
vecteur privilégié de la diffusion des idées
nouvelles et des connaissances. Manuce à
Venise, Plantin à Anvers ou Didot à Paris,
les dynasties d’imprimeurs cultivent l’art
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
de la lettre et multiplient les belles
éditions.
À mesure que se perfectionnent les
techniques d’imprimerie, l’alphabétisation
et la culture écrite prennent de plus en plus
d’ampleur. Ce mouvement s’accentue en
1866 lorsque le constructeur-mécanicien
Hippolyte Marinoni livre la première
presse rotative au quotidien parisien La
Liberté. Utilisant un cylindre de pression et
des clichés cintrés sur un cylindre, elle
démultiplie la vitesse de tirage et assure, à
la fin du siècle, l'essor de la presse
populaire à grand tirage.
Marinoni travaillera
ensuite au
perfectionnement de sa presse. La rotative
à papier continu (1872) augmente
considérablement le tirage horaire des
journaux. Avec les presses rotatives à
plieuse, le pliage des feuilles imprimées
devient également mécanique :
G 8 Presse rotative à plieuse de
Marinoni,1884. Inv.10733-1
Construite pour le Petit parisien cette
rotative imprime le journal recto/verso puis
le plie avec un tirage horaire de 20 000
exemplaires ! Plusieurs quotidiens comme
le Petit parisien ou le Petit journal
dépassent le million d'exemplaires au
début du XXe siècle.
Ë À débattre : Quelles sont les
conséquences du développement de
l’imprimerie par rapport à la société et au
pouvoir politique ?
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• Le télégraphe
L’invention de Chappe, en 1794, met fin
aux systèmes, ingénieux mais aléatoires,
que l’humanité avait mis au point pour
transmettre des messages à longue
distance : système ancestral du messager,
système de fumée des Indiens d’Amérique,
système sonore des Africains, système de
torches allumées chez les Grecs, l’usage
des pigeons voyageurs, etc.
G 9 Télégraphe de
Chappe, 1794. Inv.
14583
Une ligne de télégraphe Chappe est
composée de deux stations terminales,
reliées par des stations intermédiaires.
Chaque stationnaire observe, à l'aide d'une
longue-vue, le message émis par la tour
précédente. Il le reproduit à l'aide du
manipulateur qui actionne le sémaphore
équipé de bras articulés. Chaque position
successive des bras signifie une lettre ou
un mot du message. Par temps clair, celuici est transmis en quelques minutes et en
toute sûreté entre Paris et les grandes villes
françaises ; les stationnaires terminaux
possédant seuls la clé du code des signaux.
Le télégraphe aérien trouve un emploi
immédiat pour la transmission des ordres
entre le gouvernement et les armées. Les
lignes se multiplient alors sur le territoire.
En service jusqu’en 1860, ses principales
utilisations resteront la transmission des
ordres militaires, politiques, les
informations boursières ou la loterie.
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
Ë À débattre : La rapidité de
l’information est ici indéniable, mais cette
solution par l’optique trouve ses limites :
lesquelles ? En quoi l’invention du
télégraphe électrique par Samuel Morse en
1844, grâce à l’invention de la production
d’électricité continue et de l’électroaimant,
permet-elle de résoudre ce problème ? En
quoi la vie économique s’en trouve-t-elle
également transformée au cours de la
Révolution industrielle ? De même, en quoi
l’invention du téléphone en 1876 achève telle de révolutionner les manières de vivre
quotidiennes ?
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perd donc une grande partie de son
énergie. Watt a l’idée de séparer le chaud
du froid et de réaliser la condensation de la
vapeur dans un condenseur séparé. Il
diminue ainsi de moitié la consommation
de combustible.
Domaine de l’Energie
La diversification des sources d’énergie a
notamment permis l’évolution des moyens
de transport, qui ont eux-mêmes contribué
à la transformation du mode de vie des
hommes.
G ! 10 Machine à vapeur de Watt, 1781.
Inv. 4063
Avec la machine à vapeur de James Watt
apparaît dans les années 1780 un nouveau
moteur, « universel », qui va transformer
l’industrie. Introduite dans les
manufactures, elle distribue aux machines
une énergie plus puissante que celle de
l’eau et moins tributaire des fluctuations
saisonnières.
Pour condenser la vapeur, créer du vide, il
faut refroidir le cylindre ; la vapeur
envoyée ensuite pour faire remonter le
piston arrive dans un cylindre froid, elle
G ! 11 Moteur Lenoir, 1860. Inv. 7652
En 1860 la presse salue avec enthousiasme
l'avènement du moteur d'Étienne Lenoir.
De faible encombrement, facile à installer
dans les immeubles où le gaz est distribué
à tous les étages, offrant plus de sécurité
que la machine à vapeur, il sera rapidement
adopté par des petites industries et
favorisera le développement de l'artisanat à
domicile.
De technologie voisine du moteur à
vapeur, le moteur Lenoir fonctionne
cependant sans chaudière ni condenseur.
C'est un moteur à combustion interne
brûlant du gaz d'éclairage à l'intérieur du
cylindre. Sa mise en route est immédiate et
son approvisionnement en combustible,
automatique. Pas besoin de chauffeur, de
chaudière ni de réserve de charbons mais,
comme pour la machine à vapeur, il faut un
ouvrier qui assure le graissage toutes les
dix minutes !
Le moteur Lenoir, dépendant de sa source
d'énergie, n'est pas transportable. C'est par
ailleurs un moteur à deux temps, sans
combustion préalable. Son principe,
amélioré par des inventeurs comme Beau
de Rochas ou le marquis de Dion, sera
néanmoins repris pour réaliser les moteurs
à essence qui vont révolutionner les
transports individuels.
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
G ! 12 Moteur monocylindre à pétrole de
Dion, 1899. Inv. 13170
La personnalité du marquis Albert de Dion
domine incontestablement les débuts de
l'automobile. Aristocrate nanti et industriel
entreprenant, de Dion est également un
chercheur qui innove dans tous les
domaines liés au transport. Ses moteurs
équipent aussi bien les premiers aéronefs,
les traîneaux pour des expéditions polaires
que le fameux tricycle à pétrole.
Dans les années 1880, de Dion se lance
avec ses associés, Georges Bouton et
Charles Trépardoux, dans la fabrication
d'automobiles à vapeur, tricycles et
quadricycles. Malgré ses succès, il
comprend que l'avenir des petits moteurs
est au pétrole. En 1895, grâce à un
nouveau procédé d'allumage électrique, il
obtient un monocylindre léger de 1,5 ch
(1,1 kW) dépassant les 2 000 t/min qui
équipe un tricycle. Le succès est immense,
l'ère de l'automobile est ouverte.
III - Peut-on assimiler l’organisme
vivant à une machine ?
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la machine et l’organisme et, de manière
plus générale, entre la technique et la vie.
Si dans l’Antiquité les automates ont eu
une fonction religieuse, puis du Moyen
Âge jusqu’au XVIIe siècle une fonction
surtout ludique, c’est d’abord avec
Descartes puis Vaucanson au XVIIIe siècle
que leur sont conférés une fonction
pédagogique : le mécanisme de l’automate
devient le moyen d’expliquer le
fonctionnement de l’être vivant. Celui-ci
ne serait qu’une machine plus complexe
dont l’ouvrier est Dieu. En effet, Descartes
compare les nerfs aux tuyaux d’une
machine, les muscles « aux divers engins
qui servent à les mouvoir » et la respiration
« aux mouvements d’une horloge ». Au
XVIIIe siècle, Vaucanson fabrique dans ce
même esprit un joueur de flûte, un canard
« digérateur » et il a l’idée d’un homme
artificiel destiné à l’enseignement médical
dans les laboratoires d’anatomie (règne du
biomécanisme).
À mesure que les techniques se
perfectionnent, les automates deviennent
de plus en plus complexes. Par exemple, la
joueuse de tympanon cache sous sa robe un
mécanisme, capable de jouer sept airs
différents. Elle est au XVIIIe siècle une
merveille de précision.
G 13 Joueuse de
tympanon, 1784.
Inv.7501
Domaine de la Mécanique
Les automates constituent l’une des
richesses du musée et permettent de poser
le problème philosophique du rapport entre
De nos jours, les automates et les robots
recouvrent une multiplicité d’appareils ou
de machines aux finalités très diverses : le
robot ménager, le robot industriel ont des
fonctions purement pratiques. C’est le cas
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
également des robots destinés à se
substituer à l’homme au cours
d’entreprises dangereuses, voire
impossibles (ex : explorer de nouvelles
planètes). Mais il n’empêche que les
roboticiens continuent à fabriquer des
robots imitant le vivant : au Japon, les
petits robots domestiques, à l’image de nos
animaux familiers ; mais également des
robots androïdes, comme si les hommes
n’avaient pas encore renoncé à leur rêve de
faire du vivant avec de l’inerte (à partir de
« pièces détachées »).
Comment comprendre ce désir d’abolir la
distinction entre vivant et non vivant ?
1) Pour Descartes, la réduction du vivant à
une machine permet d’affirmer le privilège
de l’homme en tant qu’être pensant.
2) Affirmation de la légitimité de traiter
l’animal comme une chose et
désacralisation de la nature.
3) Cette assimilation du vivant au non
vivant participe à la volonté de maîtrise sur
le vivant : on pourrait « remonter » un
homme comme on remonte une montre
(volonté démiurgique).
II (bis) – La technique qui transforme
l’existence de l’homme
Les collections du domaine des Transports
font suite au chapitre de la page 4
(domaine de l’Energie). Ci-dessous, trois
exemples qui ont révolutionné le monde
des transports.
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Ingénieur inventif dans des domaines très
variés comme les applications de
l'électricité à la transmission du son et les
transports sur route, Clément Ader (18411925) s’est consacré à son rêve : vaincre la
pesanteur, en s'inspirant du vol des
oiseaux.
Construite entre 1882 et 1889, une
première machine volante, l'Éole I,
parvient le 9 octobre 1890 à quitter le sol.
Cet « avion », néologisme dont Ader est
l'auteur, devient, après modifications,
l'Éole II. Il est endommagé lors d'essais en
1891. Avec l'aide du ministère de la
Guerre, Ader entreprend, aussitôt après, la
construction de l' « Avion 3 » présenté au
musée. Achevé en 1897, il mesure 16
mètres d'envergure et repose sur 3 roues.
Son poids est de 258 kg à vide et n'atteint
pas 400 kg en ordre de marche avec pilote.
Deux moteurs à vapeur de 20 ch (soit 14,7
kW), indépendants, actionnent chacun une
hélice de 4 pales. Les hélices tournent en
sens inverse. Il y a une chaudière et un
condenseur pour les deux moteurs. Les
ailes sont en soie et tiges en pin
d’harmonie.
Les essais ont lieu les 12 et 14 octobre
1897 à Satory. L'avion parcourt quelques
centaines de mètres, prend de la vitesse, les
roues quittent sporadiquement le sol. Les
conditions météorologiques sont
mauvaises. Le vent fait basculer l'avion qui
atterrit brutalement, ailes, roues et hélices
brisées. Ces résultats ne sont pas jugés
assez intéressants pour que l'État poursuive
son aide. Ader décide d'abandonner ses
recherches d'avionneur. En 1903, il donne
l' « Avion 3 » au Conservatoire des arts et
métiers. L'avion a été complètement
restauré, sous la direction du général
Lissarrague, par les services techniques du
Musée de l'air et de l'espace du Bourget.
G 14 Aéroplane de Clément Ader dit
« Avion III », 1893-1897. Inv. 13560
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
G 15 Fardier à vapeur de Nicolas Joseph
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aucun autre mode de transport en commun.
Conçu pour améliorer les principales voies
ferrées, il dessine, par l'interconnexion de
ses lignes, un nouveau réseau. Ce dernier
peut être facilement étendu, les rames de
TGV circulant à 200 km/h sur les tronçons
aménagés de lignes classiques. L'idée d'un
réseau européen de TGV progresse, malgré
les disparités techniques des infrastructures
et des matériels.
Cugnot, 1770. Inv. 00106
L'ingénieur militaire français Nicolas
Joseph Cugnot applique pour la première
fois la machine à vapeur au déplacement
d'un véhicule. Cette expérience marque le
point de départ de la lente motorisation des
transports, qui cesseront peu à peu de
dépendre des forces naturelles aux XIXe et
XXe siècles.
G 16 Forme de motrice de TGV MX-100
utilisée pour les essais en soufflerie, 1997.
Modèle au 1/15. Inv. 43540
La motrice MX-100 peut rouler à 100 m/s,
soit 360 km/h. Sa forme est conçue par
ordinateur et testée en soufflerie pour
réduire les effets de souffle, les amplitudes
des ondes de pression occasionnées lors
des traversées des tunnels, ainsi que la
traînée aérodynamique et le bruit émis en
environnement : les arêtes sont supprimées, la garde au sol est abaissée, les
bogies sont carénés, le nez est allongé de
60 cm, ce qui améliore par ailleurs la
capacité d'absorption d'un choc frontal.
Le TGV prolonge le trajet à grande vitesse
jusqu'au coeur des villes, ce que ne permet
IV - Le rapport de la science et de la
technique
Domaine de la Chapelle
Ë À débattre : Quel est le principe du
progrès technique ? La technique évolue-telle en raison de son rapport avec la
science ?
La science est-elle désintéressée ?
Depuis Aristote, en raison du mépris à
l’égard des arts « serviles », les sciences
spéculatives se sont développées
indépendamment de la technique. Cette
dernière a évolué sans l’aide d’aucune
théorie, par tâtonnement empirique, par
l’expérience des échecs et des erreurs.
Mais avec la révolution scientifique et
l’avènement de la science moderne au
XVIIe siècle (Galilée), la science est mise
au service de la technique puisqu’elle rend
l’homme « maître et possesseur de la
nature ». La science vise alors des
applications pratiques, utiles à l’homme.
Cette collaboration entre la science et la
technique est à l’origine d’une nette
accélération du progrès de l’une et de
l’autre.
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La technique, son rapport à l’art, à la science et au vivant
Ë À débattre : Comment expliquer que la
science permette l’accélération du
progrès technique ?
Réciproquement, la science moderne est
redevable à la technique : d’une part, les
difficultés rencontrées par la technique
posent de nouvelles questions à la science,
lui ouvrant ainsi de nouveaux champs de
recherche ; d’autre part, elle doit à la
technique la fabrication d’instruments de
mesure sensibles et fiables, nécessaires à
l’expérimentation et sans lesquels elle
n’aurait pu prendre son essor (cf. domaine
de l’Instrument scientifique).
PETIT JOURNAL
Rédaction : B. Travers
Photos : © Musée des arts et métiers/
Cnam, S. Pelly
Sources : Georges Canguilhem, La
connaissance de la vie, Paris, Vrin, 1980,
198 p.
Clive Lamming, « Les intellectuels et les
techniques », Musée des arts et métiers, La
Revue, n° 26, mars 1999, p. 28-39.
Cyril Fievet, Les robots, coll. Que sais-je ?,
Paris, PUF, 2002, 127 p.
Nicolas Grimaldi, L’expérience de la
pensée dans la philosophie de Descartes,
Paris, Vrin, 1978, 252 p.
Yves Deforge, L’œuvre et le produit,
ed.Champ-vallon, collection Milieu, 1990,
141 p.
Gilbert Simondon, Du mode d’existence
des objets techniques, Paris, Aubier, 1989,
333 p.
Jean-Claude Beaune, L’automate et ses
mobiles, Paris, Flammarion, 1980, 465 p.
G 17 Le pendule de Foucault, 1855.
Inv. 8042-1
À l’aide de cette sphère de laiton, Léon
Foucault réalise en mars 1851 sa célèbre
expérience montrant la rotation de la Terre.
Au Panthéon, où est accrochée la sphère au
bout d’un fil d’acier de 67 mètres de long,
les foules se presseront pour « voir tourner
la Terre ».
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