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Update@Work Mars 2011 - Numéro 5 - 7e année France: taxation des capitaux retraite à partir du 1er janvier 2011 Depuis le 1er janvier 2011, la France a mis fin à l’immunisation fiscale dont bénéficiaient jusqu’à présent les capitaux retraite en droit français. Cette mesure n’est pas sans intérêt pour la pratique fiscale belge, car celle-ci supprime un pôle d’attraction important pour les émigrés « fiscaux » venant de la Belgique et d’autres pays voisins de la France. La problématique du paiement des capitaux retraite au départ de la Belgique à des résidents français a déjà fait la Une de l’actualité à plusieurs reprises par le passé. Les retraités belges fuyaient vers la France avant de réclamer leur capital retraite. En vertu de la convention de double imposition entre la Belgique et la France, le pouvoir de lever l’impôt sur les retraites et indemnités similaires avait été octroyé exclusivement à la France. En droit fiscal français, les capitaux retraite n’étaient pas imposés. Modification de la législation française en matière de capitaux retraite à partir du 1er janvier 2011 L’exemption fiscale des capitaux retraite a pris fin du fait de la modification de la législation interne française. En 2005, le législateur français avait déjà amorcé l’imposition des revenus capitalisés découlant de produits d’assurance avec rendement garanti, mais les capitaux retraite étaient restés hors champ. La “loi de Finances rectificative 2010” du 29 décembre 2010 définit le régime fiscal applicable aux retraites versées sous la forme d’une prestation unique. La nouvelle réglementation vaut tant pour les capitaux d’origine française que pour les capitaux d’origine étrangère. Elle s’applique aux capitaux octroyés à partir du 1er janvier 2011. Une exception est faite pour le rachat de droits constitués par le biais d’assurances de groupe liquidées à la suite d’événements spécifiques (communément appelés « accidents de la vie » comme le décès du conjoint, l’invalidité, le chômage). Aon Hewitt Belgium | Human Capital Consulting L’impact fiscal au moment du versement d’un capital est important, surtout en cas de cumul avec d’autres revenus. L’application intégrale des taux d’imposition progressifs sur le montant global du capital donnerait rapidement lieu à une imposition excessive. La loi a dès lors directement introduit un mécanisme destiné à adoucir l’effet de la progressivité de l’impôt sur le revenu. À condition que le bénéficiaire du capital le demande expressément, la possibilité existe que seule une fraction du capital soit prise en considération pour la détermination du taux d’imposition applicable à l’entièreté du capital. Il faut pour cela remplir les conditions cumulatives suivantes : • le montant de la prestation unique doit être supérieur à 6.000 EUR ; • le bénéficiaire doit démontrer que les cotisations (le cas échéant aussi les cotisations patronales) versées lors de la constitution des droits sont entrées en ligne de compte à titre de frais déductibles lors de la détermination du revenu imposable ou ont été considérées comme revenus immunisés. Un montant de 1/15e du capital est ajouté aux autres revenus imposables. L’impôt complémentaire dû sur ce 1/15e du capital est ensuite multiplié par 15. L’utilisation du quotient 15 se base sur le fait que l’espérance de vie moyenne après la retraite est estimée à 15 ans. Si les conditions évoquées ci-dessus ne sont pas remplies, la pression fiscale sur le capital peut toujours être limitée par l’application du quotient de droit commun. Le capital retraite est alors également divisé pour déterminer le taux d’imposition approprié, mais à présent uniquement en quarts. Un quart du capital retraite est ajouté au revenu imposable, après quoi l’impôt dû sur ce quart est multiplié par 4. Pour les capitaux octroyés par une institution de pension située en dehors de la France, dont la constitution tant par le travailleur que par l’employeur n’a pas donné lieu à des avantages fiscaux, le rendement seul est soumis à l’impôt sur le revenu en accord avec les règles applicables aux revenus mobiliers. Ces capitaux ne relèvent donc pas du nouveau régime d’imposition des capitaux retraite. Dans la pratique, l’impôt sur les capitaux retraite est appliqué de la même manière que pour les autres revenus des résidents français : aucun précompte n’est retenu par l’organisme liquidateur, l’impôt dû est réglé par le bénéficiaire des revenus. Update@Work | Aon Consulting Belgium | Employee Benefits Consultants and Actuaries 2 En conclusion Les capitaux retraite versés au départ d’une institution de pension belge à un résident français sont désormais imposés en France, lorsque les cotisations personnelles et patronales payées durant la constitution entrent en ligne de compte pour une réduction ou une exonération d’impôt. Finie l’émigration vers la France suivie du versement d’un capital retraite au départ de la Belgique. La modification de la législation en France n’entraîne pas d’obligations complémentaires en matière de déclaration et retenue pour les institutions de pension belges qui versent des capitaux retraite à des résidents français. Contact Aon Hewitt Belgium Rue Jules Cockx 8-10 1160 Bruxelles t +32.2.730.95.05 e [email protected]