Année Scolaire 2009-2010 Note de Service N

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Année Scolaire 2009-2010 Note de Service N
Lens, mercredi 2 décembre 2009
L’Inspecteur de l’Education Nationale
A
Circonscription de
Lens
Mesdames les Directrices
Messieurs les Directeurs
Mesdames et Messieurs les Enseignants
Dossier suivi par
David RATAJ
Inspecteur de l’Education Nationale
Année Scolaire 2009-2010
Note de Service N° 4
A.E.D "Aide aux Enfants en Difficulté »
Téléphone
03.21.13.09.10
Fax
03.21.13.09.11
Mél
[email protected]
Adresse
45 rue de Picardie
62300 Lens
Faire émarger tous les enseignants de l’école :
SOMMAIRE
I.
Préambule :
II.
Définition de la difficulté scolaire :
III.
Les écueils à éviter dans l’A.E.D :
IV.
1.
2.
3.
4.
Les dispositifs de prévention :
Les symptômes de l’élève en difficulté
Les différents profils des élèves
Les outils de dépistage précoces
Un exemple d’outil d’évaluations diagnostiques : le DPL3
1.
2.
3.
Les dispositifs de traitement de la difficulté :
Aide personnalisée
PPRE : Programme personnalisé de Réussite Educative
Les stages de remise à niveau
1.
2.
3.
Le RASED :
De l’aide personnalisée à l’aide spécialisée
Objectifs des aides spécialisées
Les stages de remise à niveau
V.
VI.
VII.
Annexes :
1. Glossaire AED
2. MDPH
3. Tableau de bord AED
I.
Préambule
« Les dispositions pédagogiques mises en œuvre pour assurer la continuité pédagogique, en particulier au sein de
chaque cycle, prennent en compte les besoins de chaque élève afin de permettre le plein développement de ses
potentialités, ainsi que l’objectif de le conduire à l’acquisition des éléments du socle commun de connaissances et
compétences fondamentales, correspondant à son niveau de scolarité. À tout moment de la scolarité élémentaire,
lorsqu’il apparaît qu’un élève ne sera pas en mesure de maîtriser les connaissances et les compétences
indispensables à la fin du cycle, le directeur d’école propose aux parents ou au représentant légal de l’enfant de
mettre en place un dispositif de soutien, notamment un programme personnalisé de réussite éducative. Un document,
préalablement discuté avec les parents de l’élève ou son représentant légal, précise les formes d’aides mises en œuvre
pendant le temps scolaire ainsi que, le cas échéant, celles qui sont proposées à la famille en dehors du temps scolaire.
Il définit un projet individualisé qui devra permettre d’évaluer régulièrement la progression de l’élève. Dans les zones
d’éducation prioritaire, ces dispositifs se conjuguent avec les dispositifs existants. Des aides spécialisées et des
enseignements adaptés sont mis en place au profit des élèves qui éprouvent des difficultés graves et persistantes. Ils
sont pris en charge par des maîtres spécialisés, en coordination avec le maître de la classe dans laquelle l’élève
continue à suivre une partie de l’enseignement. Des actions particulières sont prévues pour les élèves non
francophones nouvellement arrivés en France. » (Décret relatif aux dispositifs d'aide et de soutien pour la réussite
des élèves à l'école - Décret n°2005-1014 du 24 août 2005 - Mise en œuvre de la Loi d’orientation de 2005)
La difficulté scolaire est devenue une réalité quotidienne dans les pratiques de classe. Elle questionne sur
l’organisation pédagogique, les rôles et responsabilités de l’ensemble des acteurs du système éducatif. La
problématique de l’aide n’est pas simple et ne peut se résumer à l’utilisation ou la juxtaposition des nombreux
dispositifs individualisés que nous avons à notre disposition.
Cette note de service, qui fait suite à l’animation pédagogique sur l’AED du 21/10/09, a pour but d’engager une
réflexion sur la difficulté scolaire au sein des équipes d’école. Elle donnera des précisions sur les définitions des aides,
sur les rôles respectifs et complémentaires des différents acteurs du système éducatif. Elle proposera des outils pour
améliorer la prévention et l’accompagnement des élèves en difficulté.
II.
Définition de la difficulté scolaire
La difficulté scolaire est un concept directement lié aux missions de l’école. Elle doit être reconnue comme une
composante incontournable dans les apprentissages. Apprendre consiste à acquérir des savoirs, savoir-faire et savoirsêtre qui ne sont pas initiaux. C’est donc rencontrer des situations nouvelles, des obstacles et de donner des moyens
aux élèves de les dépasser.
L’élève en difficulté renvoie à une approche personnalisée et individualisée. L’adaptation des processus
d’apprentissage à l’individu est la caractéristique même de la pédagogie de remédiation à la difficulté scolaire.
Il s’agit donc de choisir le dispositif d’accompagnement le mieux adapté à la difficulté scolaire. Il convient ainsi de
différencier l’aide pour prévenir les difficultés des élèves, de l’aide qui va consister à remédier à leur difficulté.
III.
Les écueils à éviter dans l’A.E.D
Si la difficulté est mal diagnostiquée, le ou les dispositifs d’aide mis en place peuvent avoir un effet contraire à
l’objectif principal de progrès dont les élèves devraient bénéficier. Il est donc indispensable de prendre le temps
nécessaire pour trouver les modes d’intervention les plus efficaces et ainsi éviter au mieux les risques d’une prise en
charge inadaptée.
Les dérives décrites ci-dessous devraient permettre d’engager une réflexion sur les choix stratégiques à mettre en
œuvre pour remédier au mieux aux difficultés des élèves.
 Le saupoudrage : l’aide se limite à une intervention fragmentée, épisodique. L’impact peut être superficiel si les
besoins identifiés demandent plus un soutien intense et continu.
‚ La substitution : on remplace certaines activités scolaires de français ou de mathématiques par des aides dans des
domaines transversaux.
ƒ L’enseignement « allégé » : on donne moins à ceux qui en ont moins (moins d’enseignement, moins d’activités
cognitives, moins d’ambition pédagogique).
„ L’addiction à l’aide : l’élève s’accoutume à l’aide qu’il reçoit et ne peut plus, ne veut plus s’en passer. On crée
l’effet de dépendance à la remédiation.
… Le désengagement sur des structures spécialisées ou des dispositifs d’aides externalisées.
† La ségrégation/la stigmatisation : c’est la tendance de mettre à l’écart l’élève en difficulté pour lui apporter toute
l’aide jugée indispensable. Ce signalement peut déboucher à un « étiquetage » négatif où l’élève se sent isolé. On
assiste donc à des dispositifs d’aides contradictoires qui annulent les effets de progrès attendus.
IV.
Les dispositifs de prévention
1/ Les symptômes de l’élève en difficulté
ŸLe refus scolaire : il est marqué par une opposition à toute activité scolaire.
ŸLe désintérêt scolaire : l’élève s’ennuie, ne saisit pas le sens des situations d’apprentissage.
ŸLa phobie scolaire : elle se manifeste par un refus irrationnel d’aller à l’école. Des plaintes somatiques (maux de
ventre, céphalée, vomissements….) interviennent et cessent dès lors que la perspective de l’école s’éloigne.
ŸL’absentéisme scolaire.
ŸLa violence scolaire : elle est souvent liée à une souffrance due à une incompréhension de la prise en compte de
l’individu élève et de ce qu’il ressent : non-reconnaissance du sens de l’école, absence d’autorité ou existence d’une
autorité non reconnue, absence de langage commun, manque de flexibilité du système et des mentalités, sentiment de
ne pas être reconnu, non prise en compte de l’effectif dans la relation pédagogique…
ŸLe retard scolaire : le concept de retard fait au départ implicitement référence à des normes. Il s’agit d’avoir une
réflexion pédagogique pour identifier la nature du « retard ». Il conviendra de ne pas faire l’amalgame entre un vrai
retard et l’accumulation d’activités non faites qui engendreraient un retard chronique qui pourrait aboutir à l’échec
scolaire.
2/ Les différents profils des élèves
La classification proposée, ci-dessous, vise à renseigner le projet pédagogique individualisé de l'élève de façon plus
précise. Elle offre des instruments d'analyse initiale et de projection sur la manière de prendre en compte l'élève pour
l'aider à résoudre ses difficultés.
Type de situation
Attitudes possibles de l'élève
L'élève recherche des ressemblances, des
Face à une situation raisonnements types. Il a besoin de se
rassurer : « ça ressemble à... »
nouvelle
Face aux efforts à
fournir
L'élève possède une capacité à faire
plusieurs choses à la fois.
L'élève recherche des comparaisons, des
raisonnements par extrapolation. Il n'a pas peur de
l'inconnu. Il émet un besoin de nouveauté : « c'est
pas pareil que... »
L'élève se focalise sur un seul domaine et mène
ses investigations à terme.
L'élève préfère le silence plutôt que de
Face aux réponses à
donner une réponse erronée. Il diffère sa
donner
réponse pour s'assurer de son exactitude.
L'élève répond rapidement quitte à être dans
l'erreur. Il se précipite sans prendre le temps de
réfléchir. On dit qu'il est étourdi.
L'élève met en place des processus variés
Face à l'organisation
par essais successifs. Il met en place une
de la tâche
démarche expérimentale.
L'élève agit avec une rigueur méthodologique. Il
procède par étapes successives selon une logique
déterminée.
Face aux regards
d'autrui
Il construit ses apprentissages en fonction L'élève assume ses réponses, ses actes sans se
de l'environnement, du contexte affectif et soucier de l'environnement. Il s'approprie les
social, du ressenti de l'image qu'il croit
objectifs de travail et les mène à terme.
qu'on a sur lui.
3/ Les outils de dépistage précoces
ŸIls se situent en amont de toutes actions de prévention ou de remédiation. Il repose, avant tout, sur l’observation de
l’élève par l’enseignant et le dialogue mené avec la famille autour de constats qui ont pu être faits du comportement
ou des performances de l’élève. Cette observation peut le cas échéant être affinée par le regard du psychologue, du
médecin scolaire.
ŸOn peut distinguer trois types de prévention :
PRÉVENTION
DANS LA CLASSE
ÄPrise en compte de l’hétérogénéité
ÄPrise en compte du mode de fonctionnement
spécifique
Objectif : réduire la probabilité de la difficulté
Intervenant : enseignant de la classe
DISPOSITIFS D’AIDE
ÄIntervenir avant que les difficultés soient
installées
ÄObjectifs pédagogiques ciblés
Objectif : réduire la vulnérabilité de l’élève
Intervenant : enseignant de la classe ou du cycle
DISPOSITIF SPÉCIALISTE
ÄTraitement des troubles d’apprentissages avérés
Objectif : ne pas accroître la difficulté et en réduire
les effets
Intervenant : RASED
4/ Un exemple d’outil d’évaluations diagnostiques : le DPL3
C’est un outil de dépistage sous la forme d’un questionnaire qui permet à un professionnel de l’enfance, de la santé ou
de l’éducation de formaliser son observation des comportements de communication, de graphisme et de langage (
parlé et compris) d’un enfant de trois ans. Dans l’annexe (téléchargeable sur le site de circonscription) vous trouverez
des outils de passation du DPL3.
V.
Les dispositifs de traitement de la difficulté scolaire
1/ Aide personnalisée (circulaire n° 2008-105 du 6-8-2008) :
ŸL’aide personnalisée est une réponse à un diagnostic, à un repérage des besoins, des difficultés passagères des
élèves, des déficits dans les compétences de base, la méthodologie, des difficultés à organiser leurs apprentissages. Le
maître de la classe met en œuvre l’aide personnalisée et en assure la coordination lorsqu’il ne la conduit pas
entièrement lui-même. La forme d’intervention privilégiée est celle du petit groupe.
ŸIl appartient à l’enseignant de définir des objectifs qui diffèrent en fonction de la relation avec les étapes
d’apprentissage : préparer un apprentissage, consolider un apprentissage. L’aide personnalisée s’organise en groupes
de travail restreints (2 à 6 élèves).
ŸQuotité de service 54h /année scolaire.
ŸIl ne s’agit donc pas de "refaire la leçon" ou "reprendre ses explications" - qui n’ont pas eu, avec ces élèves,
l’efficacité escomptée mais de :
- proposer des situations ou des exemples nouveaux susceptibles de mobiliser davantage les possibilités des élèves,
par leur caractère plus motivant, par une moindre complexité ou un contexte plus familier ;
- guider, sans pour autant se substituer aux élèves, une approche plus graduée, avec des activités davantage fondées
sur des données concrètes et ménageant des étapes de révision ou de consolidation des acquis antérieurs à utiliser ;
- tirer éventuellement parti d’interférences avec d’autres domaines d’activités (quant aux exemples exploités, aux
modes d’expression utilisés, notamment) ;
- susciter, grâce à une gamme d’exercices d’abord plus simples, la mise en confiance et la stimulation dues à de
premières réussites.
2/ PPRE : Programme personnalisé de Réussite Educative (Circulaire N°2006-138 DU 25-8-2006) :
ŸC’est un programme d'actions coordonnées et conçues pour répondre aux besoins liés aux difficultés particulières
d’élèves qui risquent de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences identifiées comme indispensables par
les repères du socle commun à la fin d'un cycle. Les difficultés prises en compte sont prioritairement d’ordre scolaire,
en français, mathématiques ou langue vivante. Il concerne tous les niveaux de l’école élémentaire et revêt un caractère
obligatoire pour tout élève maintenu.
ŸC'est un projet collectif, un travail d'équipe dans lequel chacun joue son rôle (élève, enseignants,
parents, intervenants éventuels). Il y a donc un renforcement de la différenciation pédagogique au sein du groupe
classe après concertation avec le maître E et au sein du conseil de cycle. Les parents et l'élève sont associés à la
contractualisation du P.P.R.E.
ŸSes finalités et ses enjeux lui confèrent une obligation de réussite. On atteindra cet objectif si la conception du
P.P.R.E est efficiente et si sa mise en œuvre est efficace.
Cela implique :
Øla définition d'objectifs clairs, cohérents, évaluables (relever les difficultés et les points d’appui) ;
Øla sélection de compétences circonscrites ;
Øla conduite d'actions concrètes, précises ;
Øla détermination d'une action intensive de courte durée (6 semaines maximum), ne concernant pas plus de 3 ou 4
élèves par classe ;
Ø Les effets doivent en être évalués. L'enseignant peut éventuellement proposer une reconduction (ou un avenant)
en fonction des résultats de l'évaluation.
3/ Les stages de remise à niveau :
Ÿ Ils s’adressent aux élèves de CM1 et CM2 ayant des déficits dans les compétences de base, la méthodologie, des
difficultés à organiser leurs apprentissages, à ceux qui ont besoin de reprendre confiance et d'établir un autre rapport
au maître et à l'acquisition des savoirs. Des considérations d'ordre éducatif peuvent aussi être prises en compte.
Ÿ Sa durée est de 15 heures réparties sur 5 jours assurés par des enseignants volontaires du premier degré.
Ÿ Les enseignants de CM1 et CM2 le proposent aux parents d'élèves dont ils estiment que l'enfant tirera bénéfice d'un
tel stage. Les enseignants seront volontaires pour assurer un encadrement pédagogique adapté aux besoins des élèves.
Un projet pédagogique sera rédigé et envoyé à l’IEN pour validation.
Ÿ Le maître ayant pris en charge l'élève rédigera à l'issue du stage un bilan destiné à son enseignant d’origine.
VI.
Le RASED
Les aides spécialisées s’incluent dans un ensemble d’aides (aides apportées par l’enseignant dans la classe, PPRE,
aide personnalisée, stage de remise à niveau) et constituent ainsi, dans le cadre du projet d’école, un ensemble de
démarches pédagogiques pour la prévention de la difficulté scolaire et l’aide aux élèves en difficulté dans leurs
apprentissages.
Les enseignants spécialisés et les psychologues scolaires apportent leur expertise au sein de l’équipe enseignante de
l’école. Ils contribuent :
· à l’observation des élèves identifiés par l’enseignant
· à l’analyse des compétences et des difficultés des élèves
· à la définition des aides nécessaires.
Ils aident au repérage des élèves en situation de handicap et à la réalisation des projets personnalisés de scolarisation.
1/ De l'aide personnalisée à l'aide spécialisée :
Lorsque les dispositifs peuvent s'avérer insuffisants, les enseignants spécialisés du RASED viennent renforcer la prise
en charge de la difficulté au sein de l'équipe éducative. Les aides sont coordonnées dans le cadre du PPRE ou du
projet d’aide spécialisée. Les parents sont systématiquement mobilisés autour du projet d’aide. Les enseignants
spécialisés et le psychologue scolaire contribuent, avec l'accord des parents, à la recherche de réponses adaptées en
dehors de l'école.
2/ Objectifs des aides spécialisées :
Les aides spécialisées peuvent intervenir à tout moment de la scolarité à l’école primaire, permettent de remédier à des
difficultés résistant aux aides apportées par le maître, visent également à prévenir leur apparition ou leur persistance
chez des élèves dont la fragilité a été repérée, peuvent être à dominante pédagogique ou à dominante rééducative
VII.
Annexes
En téléchargement sur le site de circonscription