Association Ecrans Britanniques Mercredi 26 octobre, 20h30
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Association Ecrans Britanniques Mercredi 26 octobre, 20h30
Association Ecrans Britanniques Mercredi 26 octobre, 20h30 En partenariat avec Le Sémaphore, l’Association Ecrans Britanniques/British Screen vous propose, pour sa sortie nationale, le film de Ken Loach, palme d’or au Festival de Cannes 2016: (GB, 99mn), avec Dave Johns et Hayley Squires directeur de la photographie Robbie Ryan, montage Jonathan Morris, Invité, Jonathan Morris, chef monteur et collaborateur fidèle du réalisateur. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450km de son lieu de résidence, pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Francis Rousselet, directeur artistique Ecrans Britanniques/British Screen, nous fait partager ses propos : Il y a 15 ans, j’écrivais dans un livre sur Ken Loach : «…ses héros sont souvent des victimes d'un système oppressif. Ils ne font jamais partie de la classe des "gagnants". Leurs histoires ne sont jamais des "success stories". Ils prennent des coups, reçoivent des "pluies de pierres", semblent d'autant plus vulnérables et condamnés à des défaites répétées que ceux qui sont supposés les défendre, les aider, sont ceux qui les trahissent. De film en film, de scénario en scénario, Loach met en scène un processus de trahison. Ouvriers trahis par les directions syndicales de The Big Flame à Questions of Leadership et The Flickering Flame, par le gouvernement et les forces de l'ordre (Days of Hope, Which side Are you On?), révolutionnaires trahis par les dirigeants politiques (Fatherland, Land and Freedom, Days of Hope), jeunes en difficulté "lâchés" par leurs parents (Black Jack, Family Life), êtres fragilisés abandonnés par les services sociaux ou médicaux censés les protéger (Cathy dans Cathy Come Home, Janice dans Family Life, Maggie dans Ladybird, Ladybird), ou par l'institution scolaire (Billy dans Kes). Le réquisitoire est sans fin. Et Loach ajoute : "The process of betrayal has been continuous over the century". Au niveau le plus modeste, le processus se répète. Rappelant celle de Cathy Come Home, il y a l'attitude singulièrement aggressive et sans pitié de la Directrice du Foyer d'hébergement à Glasgow dans Carla's Song qui expulse la jeune réfugiée Nicaraguayenne, Loach en faisant incidemment une charge de plus contre les personnes investies d'un pouvoir pour aider les personnes en difficulté et qui trahissent leur rôle. En situation de victimes et, de plus, trahis par ceux qui seraient en position de les aider, les héros de Loach ne se laissent pas pour autant abattre. L'énergie de ces personnages leur permet le plus souvent de surmonter ces trahisons. Débordants de vitalité (Riff-Raff, Raining Stones, My Name is Joe), riches de ressources ignorées (Kes), d'un acharnement quasi-animal (Ladybird, Ladybird), d'une force vitale indestructible (Poor Cow), ils continuent de lutter envers et contre tout. Face à toutes les agressions et secousses qu'ils subissent, ils font preuve d'une résilience étonnante.» C’est toujours son propos aujourd’hui, dans I, Daniel Blake. Ses sempiternels détracteurs diront que Ken Loach s’est fossilisé dans cette posture de dénonciation des injustices et de défense des oubliés, des laissés pour compte, des « cabossés » de la vie, qu’il mène toujours le même combat de Don Quichotte made in GB et ils choisissent d’ignorer systématiquement l’extrême humanité du regard qu’il porte sur tous ces exclus, et qui a fait la popularité de son cinéma auprès d’un vaste public qui lui est fidèle dans de nombreux pays d’Europe. Donc Daniel Blake, ici, est à nouveau un de ces héros loachiens, qui, confronté à la suite d’un accident cardiaque, à la rigidité bureaucratique des services « sociaux » de son pays, se dresse contre des décisions ubuesques fondées sur l’ultra libéralisme économique et sera amené à prendre la défense d’autres exclus comme Katie et ses enfants. Une fois de plus, par une direction d’acteurs, des cadrages et un montage fortement empathiques, Ken Loach nous atteint et nous émeut, comme il l’a fait avec le Jury du Festival de Cannes, qui lui a décerné une deuxième Palme d’Or. Jonathan Morris, son chef monteur et collaborateur fidèle depuis plus de 35 ans, nous fera le plaisir d’être parmi nous pour échanger sur le film. Le montage, c’est la clé de voûte d’un film Ouvert à tous : Rencontre avant le film « Mon travail avec Ken Loach » Jonathan Morris répondra à vos questions, pendant ou après la conférence de presse publique prévue à 16h, dans le salon Picasso du Cheval Blanc, 1 place des Arènes. Issu de l'école documentaire, Jonathan Morris a monté tous les films de Loach depuis Secret Défense et Riff-Raff. Dans les années 60, il est d'abord assistant sur des longs métrages et des séries télévisées, avant de passer onze années chez ATV, dans les studios d'Elstree. Il y monte des fictions et des documentaires qui seront récompensés dans le monde entier. Pour WGBH/Central à Boston, il travaille sur la série Vietnam qui reçoit un Emmy Award. Il est également nommé aux Oscars britanniques pour le documentaire Hellfighters of Kuwait. Il vient de terminer The Bluebird Legend - Return of a Hero pour la BBC. Quand il travaille pour Ken Loach, Jonathan Morris oublie la vidéo et les logiciels informatiques. Il retourne à sa table Steinbeck et il monte sur support film. (Cinémotions.com) Prévente au Sémaphore dès le 16 octobre Tarif Ecrans Britanniques pour les adhérents sur présentation de leur carte 2016. www.ecransbritanniques.org