Documents de l`Observation 4

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Documents de l`Observation 4
La diffusion de musique par les radios les
plus écoutées à La Réunion, au premier
semestre 2011
INFORMATION FORMATION PATRIMOINE
LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION
OBSERVATION
Pôle Régional des Musiques Actuelles
6 bis Rue Pasteur - BP 1018
97481 SAINT-DENIS CEDEX
Ile de La Réunion
Tel : +262 (0) 262 90 94 60
Fax : +262 (0) 262 90 94 61
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EXPORT
N° 4 - septembre 2011
LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011
1. Choix méthodologiques
1.1. Liste des radios analysées
La
diffusion radiophonique constitue un des éléments
primordiaux d’une filière musicale. Avec les médias écrits, télévisuels
et numériques, elle conditionne l’accès des œuvres et des artistes
au public et à la notoriété. A La Réunion, la vitalité de la production
phonographique conduit à s’interroger sur la carrière des œuvres
enregistrées localement, et sur les relations qui existent entre la
création, la production et la diffusion musicales.
Durant le premier semestre de l’année 2011, une étude a été
menée sur la diffusion de musique par les treize radios dominantes
du paysage radiophonique réunionnais. L’objectif premier de ce
travail était de produire des données quantitatives exploratoires sur
la place et le contenu de la diffusion musicale par les radios les plus
écoutées localement. A partir de ces données, il s’agissait, dans un
second temps, d’alimenter une réflexion générale sur le rôle des
médias dans le secteur musical réunionnais1.
F
ace au grand nombre de radios diffusant à la Réunion - 48
radios étaient autorisées à diffuser au premier juin 20092 - il est
apparu opportun de se concentrer en priorité sur les radios qui
dominent le paysage radiophonique en matière d'audience
cumulée (AC)3 et de part d'audience (PDA)4. Pour ce faire, une
sélection de treize radios a été effectuée en utilisant deux sources :
1)
les études Metridom (Médiamétrie) sur l’audience radio dans
les départements d’outre-mer ;
2)
les données acquises par le réseau FAR5 sur les radios
associatives de catégorie A6.
2
3
4
5
6
1
Cette étude s’inscrit ainsi dans une série d’enquêtes menées, en 2011-2012, sur la
place de la musique dans : 1) la presse quotidienne réunionnaise ; 2) la diffusion
radiophonique ; 3) la diffusion télévisuelle ; 4) la diffusion numérique.
Insee Réunion, TER 2010, p. 127.
Médiamétrie définit l’audience cumulée (AC) comme le « nombre ou
pourcentage de personnes différentes ayant écouté une station de radio au
cours d'une période donnée quelle que soit la durée de leur écoute. »
Médiamétrie définit la part d’audience (PDA) comme le « pourcentage
d’audience d’une station de radio calculé par rapport à l’ensemble des
audiences radio. La somme des parts d’audience de l’ensemble des supports est
égale à 100 %. »
http://www.farun.fr Il existe quatre catégories de radios définies par le CSA : A, B, C, D et E. La
catégorie A regroupe les « radios associatives de proximité ou communautaires,
éligibles au fonds de soutien à l'expression radiophonique » ; la catégorie B
rassemble les « stations locales indépendantes ». « Radios commerciales », elles
« participent à l'animation de leur zone économique et contribuent également à
l'expression locale » ; la catégorie C concerne les « stations locales ou régionales
affiliées ou abonnées à des réseaux thématique à vocation nationale » ; la
catégorie E englobe les « réseaux thématiques à vocation nationale » ; la
catégorie E rassemble « trois radios généralistes à vocation nationale, Europe 1,
RTL et RMC Info. Elles existaient toutes les trois avant 1982, avec le statut de radios
périphériques puisqu'elles émettaient depuis l'étranger (la Sarre, le Luxembourg,
la principauté de Monaco), en exploitant des émetteurs en modulation
d'amplitude sur les grandes ondes. » Source :
http://www.csa.fr/infos/operateurs/operateurs_radio_privees.php, page internet
consultée le 5 août 2011.
1
LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES A LA REUNION AU PREMIER SEMESTRE 2011
L'analyse
des
programmations
musicales
porte
exclusivement sur ces treize radios. Elle vise en particulier à identifier
la part de la musique réunionnaise dans la programmation musicale
des radios les plus écoutées à La Réunion.
1.1.1.
Les études Metridom Réalisées tous les six mois par Médiamétrie7, ces études
déterminent et classent les radios les plus écoutées à La Réunion8.
Elles permettent, à ce titre, d’identifier les radios dominantes du
paysage radiophonique local.
Tableau 1. Les sept radios les plus écoutées en semaine au premier
9
semestre 2011 (source : Médiamétrie/CSA )
Catégories Identités
juridiques
Parts
d'audience
(PDA)
Positions Audiences
PDA
cumulées (AC)
Positions
AC
Freedom
B
SAS
40,3%
1
37,1%
1
NRJ
C
SARL
14,1%
2
21,4%
2
Réunion prem.
C
SP10
5,9%
3
11,7%
3
Exo Fm
B
Association
5,5%
4
9,2%
5
B
SARL
5,2%
5
9,5%
4
B
Association
4,2%
6
8,7%
6
SARL
2,1%
7
4,0%
7
Chérie Fm Réun.
Radio Festival
Rire et chansons C
Une analyse des études Metridom réalisées depuis 2007 (sur
les AC et les PDA) a permis de dresser une liste de dix radios
considérées comme dominantes, en matière d’audience, dans le
paysage radiophonique insulaire de ces quatre dernières années.
Dans cette liste, on été intégrées l’ensemble des radios qui ont été
repérées au moins une fois comme faisant partie des radios les plus
écoutées à La Réunion11. Ces radios sont majoritairement de
catégorie B et C. Depuis 2007, on note que trois radios ont été
systématiquement citées dans l’étude Metridom, occupant
respectivement les trois premières positions du classement :
Freedom, NRJ Réunion et Réunion Première. Au premier semestre de
2011, ces trois radios représentaient 60,3% de PDA et 70,2% d’AC.
7
8
9
10
L’audience de la radio dans les départements d’Outre mer - Réunion.
Médiamétrie/Metridom. Résultats Janvier-Juin 2011. Communiqué de presse, le 12
juillet 2011.
Les radios dont les audiences sont analysées et présentées dans les publications
de Médiamétrie doivent toutes avoir souscrit à l’étude et avoir une audience
cumulée supérieure ou égale à 2%.
« Les fréquences attribuées aux services de radio à La Réunion », Annexe à la
consultation publique ouverte le 3 mars 2009 à La Réunion, CSA, 9 pages.
Service Public.
11
Ce choix est justifié par le fait que le sondage Metridom n’intègre que les radios
qui ont « souscrit à l’étude au jour de parution » dont l’audience cumulée atteint
2%. Ceci paraît expliquer le fait que certaines radios, dont l’audience cumulée
est supérieure à 2% au premier semestre 2011, n’apparaissent pas
systématiquement dans les sondages précédents.
2
LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011
Tableau 2. Liste des dix radios apparues au moins une fois dans les études
Metridom depuis 2007
Catégories
Identités
juridiques
Nbre de
mentions
entre
2007 et
2011
Date de la
dernière
mention
Position
en AC
en 2011
2011
Freedom
B
SAS
9
C
SARL
1
9
C
SP12
2
9
Généraliste
3
2011
Chérie Fm Réun.
B
SARL
8
Musicale
4
2011
Exo Fm
B
Association
5
Radio Festival
B
Association
5
Musicale
5
2011
Généraliste
6
2011
Rire et chansons
C
SARL
2
Musicale
7
2008
Kréol Fm
B
Association
4
RER
B
Association
6
Musicale
-
2009
Musicale
-
2010
KOI
1.1.2.
A
Association
2
1.2.1.
Musicale
2011
Réunion Prem.
1.2. Méthode de recueil des programmations
Généraliste
2011
NRJ Réunion
Formats
réseau, les trois radios sélectionnées ont été celles qui disposaient du
plus grand nombre de fréquences et dont la diffusion couvrait les
zones Ouest, Sud, Nord et Est : Arc-en-Ciel (10 fréquences),
Classique Fm (5 fréquences) et RIL fm (6 fréquences)15. Ont été
écartées les radios diffusant sur une zone géographique restreinte.
Généraliste
Des mois de mars à juin 2011, des écoutes ont été menées
sur les treize radios identifiées. Chaque radio a été écoutée une fois
en continue de 5 heures à 24heures, soit une durée de 19 heures
d'émission16. Les écoutes ont été réalisées en semaine, la
programmation des week-ends n'étant pas prise en compte dans
l’étude. Au vu du caractère routinier de la plupart des grilles de
programme des radios, les données produites peuvent être
considérées comme caractéristiques de tendances générales17.
Cependant, pour certaines radios qui diffusent des programmes
musicaux spécifiques les week-ends ou à des jours qui n’étaient pas
ceux de l’écoute, certains chiffres demandent à être appréhendés
en considérant les variations que l’écoute de ces programmes
musicaux aurait pu faire apparaître. Cet élément est pris en compte
dans le cadre des points 3, 4 et 5 de l’étude.
-
Les radios associatives de catégorie A diffusant le plus 15
largement à La Réunion A ces 10 radios, ont été ajoutées, à titre complémentaire,
trois radios associatives de catégorie A. Les radios de catégorie A
affiliées à ce réseau (soit 22 radios)13 représentaient en totalité 7%
d’Audience Cumulée au second semestre 200814. Au sein de ce
12
13
14
Ecoute et relevé des programmations Service Public.
http://www.farun.fr/index.php?option=com_sobi2&Itemid=165
Source : « Synthèse de la consultation publique préalable à un appel général aux
candidatures pour des services de radio dans le département de La Réunion »,
CSA, document consulté le 3 octobre 2011 à l’adresse suivante :
http://www.csa.fr/upload/dossier/synth_cons_pub_la_reunion.pdf
16
17
La radio Kanal Océan Indien (KOI), également affiliée au réseau FAR, dispose de
11 fréquences. Citée dans l’étude Metridom du second semestre de 2010, elle a
été de fait intégrée à la liste des radios écoutées.
Ces horaires et durées sont celles des études de Médiamétrie.
Le caractère « routinier » des programmations a tout d’abord été constaté en
consultant, quand elles étaient disponibles, les grilles de programme des radios.
Freedom, Radio Festival, RER, RIL et Classique Fm affichent ainsi, sur leur site
internet, des grilles de programme quotidiennes ou hebdomadaires qui
permettent de repérer le caractère systématique et récurrent de l’enchaînement
des émissions. Par ailleurs, les orientations de programmation musicale de
l’ensemble des radios, établies à partir de nos analyses, ont été confrontées à des
écoutes complémentaires d’une durée allant de 4 heures à 9 heures 30 minutes
(réalisées, pour chaque radio, entre 8h00 et 18h00, à un jour de la semaine
différent de l’écoute de référence). En dépit de variations, celles-ci n’ont pas
contredit les tendances générales les auxquelles nous avons abouti en analysant
les programmations musicales des jours d’écoute de référence.
3
LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS
R
LES PLUS ECOUTTEES A LA REUNION AU
U PREMIER SEMESTRE 20
011
2. Analysse globale
e
1.2.2.
mations musicales Relevé des programm
Les prog
grammations m
musicales ont été établies en
re
enseignant, dan
ns la mesure d
du possible, les éléments suiva
ants :
horaire
h
de diffussion des titres m
musicaux, durée
es, titres, interprètes,
provenances,
p
sttyles, décades des enregistre
ements. Dans cette
c
tâ
âche, nous avon
ns utilisé le site d
de reconnaissance d’enregistrem
ment
Midomi
M
(http://w
www.midomi.com)). Efficace pour
p
les musiques
in
nternationales, métropolitaines et, dans une
e moindre me
esure,
antillaises,
a
ce site
e s’avère, à de ra
ares exceptions près, inopérant pour
la
a reconnaissanc
ce des musiques de l’Océan indien en général et
e de
La
a Réunion en particulier. Le renseignement de l’ensemble des
champs
c
déterm
minés n’a donc
c été que pa
artiellement réa
alisé,
certaines
c
informa
ations faisant défaut pour les mu
usiques locales.
Dans la majorité des cas, la provenance (internation
nale,
nationale,
n
locale
e) et les genres musicaux ont cependant pu être
id
dentifiés. Ont été
é considérés com
mme provenantt de La Réunion, tous
le
es enregistrements produits à LLa Réunion ainsi que ceux pro
oduits
et/ou
e
édités horrs de La Réunion par des arttistes réunionnais se
re
evendiquant co
omme tels, indé
épendamment des styles music
caux
choisis
c
par ces arrtistes.
1.2.3.
S
ur un tota
al de 247 heuress de programma
ation considérées
(148
820 minutes), la diffusion de mu
usique a couvertt 146 heures et 13
minutes soit 56,5% du
d temps de prog
grammation.
Graphique 1. Part de la diffusion musicale dans l’e
ensemble des
p
programmations
é
écoutées
(en %)
43,5
Difffusion musicale
56,5
Pro
ogrammes non mu
usicaux
Du
urée totale des écou
utes Au total, 247 heures de programmation
n radiophonique
e ont
été
é
analysées (hors
(
écoutes c
complémentaire
es). L’étude de
e ce
te
emps de progra
ammation perm
met, d’une part, d’estimer de fa
açon
approximative
a
la place de la musique dans la diffu
usion
ra
adiophonique à La Réunion et, d’autre part, d’évaluer la place
p
accordée
a
à la musique
m
« réunion
nnaise » sur les on
ndes locales.
2.1. La place
e de la musique dans la diffusion
n radiophonique
e
La place de
e la diffusion musicale varie fo
ortement selon les
dom n’a accordé qu’un temps marginal à la
radiios : radio Freed
mussique le jour de l’écoute (7,8
8%), tandis que
e huit radios ont
o
con
nsacré plus de la
a moitié de leur temps de diffusion à la musique
e:
NRJ, Exo Fm, Chérie
e Fm, Kréol Fm, RER, Classique Fm, RIL et KOI en
e
d leur programmation. Réunion
n Première, Rad
dio
ont fait l’essentiel de
Festtival et Arc-en-C
Ciel ont, quantt à elles, un prrofil intermédiairre,
ave
ec un temps de programmation
n musicale qui a couvert enviro
on
un tiers des prog
grammations éc
coutées. Les é
écoutes complémen
ntaires (cf. note 16, page précé
édente) ont révé
élé que cette pa
art
4
LES
E DOCUMENTS DE L’O
OBSERVATION / SEPTEM
MBRE 2011
de
d la diffusion musicale
m
peut v
varier d’une jou
urnée à l’autre pour
quelques
q
radios (dont Freedom). Aucune des variations
v
obserrvées
ne
n met toutefois en cause nos an
nalyses18.
Tableau 3. Parrt de la diffusion musicale
m
par forma
ats de radios
Graphique
e 2. Part de la diffu
usion musicale parr radios (en %)
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
7,8
27,7 34,2
69,2
92,2
31,0
79,4
7
71,069,8
90,4
91,49
69,0
20,6
2
29,030,2
3,3
41,9
Radios19
Radios « généralistes »
Freedom
Radios « musicales »
43,0
96,7
72,3 65,8
30,8
58,1
Formats
57,0
Part
musique/prog.
7,8%
%
Réunion Première
e
27,7%
%
Radio Festival
34,2%
%
Exo Fm
71%
%
Diffusion de musique
Kréol Fm
69,8%
%
RER
58,1%
%
Programmatio
ons non musicales Rire et chansons
8,6 9,6
Radios « thématiques »
90,4%
%
Chérie Fm
79,4%
%
NRJ
69,2%
%
Classique Fm
La distinc
ction non officie
elle établie parr Médiamétrie entre
e
ra
adios « généralisstes » (Freedom, Réunion Prem
mière, Radio Festival,
KOI),
K
radios « mu
usicales » (Exo Fm
m, Kréol Fm, RE
ER, Rire et chanssons,
RIL,
R Chérie Fm, NRJ) et radios « th
hématiques » (Arrc-en-Ciel, Classsique
Fm
m) ne renvoie qu’imparfaiteme
q
ent à des différe
ences en matière
e de
te
emps de diffusio
on musicale. Dan
ns l’ensemble, cette
c
distinction reste
néanmoins
n
opérationnelle pou
ur nos analysess (cf. p. 9-12). La
présence
p
de deux radios « gé
énéralistes » (Fre
eedom et Réu
union
Première)
P
parmi les trois radios qui se pa
artagent 70,2% des
Audiences
A
Cumu
ulées au premie
er semestre 2011
1 questionne ain
nsi le
ra
apport entre difffusion musicale e
et accès à une audience
a
élargie.
23,2%
67%
31%
%
RIL
Arc-en-Ciel
Moyennes
43%
%
67,2%
91,4%
%
que diffusée parr provenance de
es
2.2. Répartitiion de la musiq
enre
egistrements
dios confondue
es, la musique internationa
ale
Toutes rad
corrrespond à la moitié
m
du temp
ps global de d
diffusion musica
ale
ana
alysé. Cumulées, les musique
es nationales e
et internationales
marrquent donc le
es trois quarts du temps de
e programmatio
on
mussicale global. La
L diffusion de musique réunionnaise occup
pe
qua
ant à elle une place marginale dans l’ensemble, avec 15,6% du
d
tem
mps de diffusion musicale
m
global considéré.
18
8
Les 16 et 17 mars, la diffusion de mussique entre 8h00 et 17h30 par radio Free
edom
mple au double, ave
ec 8 titres diffusés le
e 16 mars et 17 titress le 17
est passée du sim
mars. Cependan
nt, au vu de la faiiblesse générale du
u temps accordée
e à la
diffusion musicale
e par rapport à la p
programmation non musicale, cette varriation
ne remet pas en cause les conclusio
ons établies à partir de
d l’écoute de référence
vril 2011.
effectuée le 26 av
19
Dans la liste des radios « généralistes » re
D
eprésentées, KOI a é
été omise. Au mome
ent
d l’écoute, KOI diiffusait en effet de la musique en co
de
ontinu, non par cho
oix
é
éditorial,
mais parce qu’elle se trouvait en
e restructuration.
5
LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS
R
LES PLUS ECOUTTEES A LA REUNION AU
U PREMIER SEMESTRE 20
011
Graphique 3. Rép
partition par prove
enances des musiq
ques diffusées (en
n %)
Grraphique 4. Part de
e la diffusion musicale par provenances et par radioss
(en %)
%
100,0
9,7
Musique locale M
(Réunion)
(
15,6
23
51,7
5
Musique nationale M
(France métropolitaine
(
e)
Musique internationale
M
e
80,0
60,0
40,0
20,0
Nd (not detected)
N
0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0 4,4
4 0,0 3,5
30,434,4
3
1,2
28,4
4 51,2
56,6
60,644,5
64,460,5
75,4
84,7
6
6,8
44,9
6
62,8
29,5
11,9
22,7
20,0
22,5
4
44,3
35,6
17,8
29,4
20,4
19,515,327,6
19,323,3
19,4
14,6
6,6
2,8 0,0
2,5
0,2
0,0
62,9
77,1
40,2
Nd (not detected)
Musique internationale
Musique nationalee (France métropolitaine)
Musique locale (Réunion)
Aucune des
d
radios conssidérées n’a po
ositionné la mussique
lo
ocale de façon majoritaire. Que
elle que soit la place
p
accordée
e à la
musique
m
dans les programmations, les musiq
ques internation
nales
et/ou
e
nationaless sont dominanttes. Seule Kréol Fm a diffusé de
d la
musique
m
locale (44,3%
(
du tempss de diffusion mu
usicale) à un niv
veau
presqu’égal
p
à la musique intternationale (44
4,5% du tempss de
diffusion
d
musicale
e). En fait, seules trois radios (Ré
éunion Première, Exo
Fm
m et Kréol Fm) ont diffusé de la
a musique locale à plus de 25%
% de
le
eur temps de programmation
n musicale. Da
ans trois radioss, la
musique
m
locale a été complètement absen
nte des tempss de
programmation
p
é
écoutés
: Chérie
e Fm, Rire et ch
hansons et Classsique
Fm
m.
Freedom ett NRJ – qui, su
ur le premier se
emestre de 2011,
reprrésentaient à elles deux 58
8,5% d’Audienc
ce Cumulée en
e
sem
maine – ont con
nsacré respectiivement 14,6% et 2,5% de le
eur
prog
grammation mu
usicale à la mussique locale, soit 1,1% (Freedom
m)
et 1,8%
1
(NRJ) de le
eur temps total de programma
ation. Ce rappo
ort
doitt être lu à la lum
mière du fait qu
ue Freedom n’a pas de vocatio
on
mussicale (la musiq
que reste marg
ginale dans sa programmation)
tand
dis que NRJ (dont
(
la musique couvre 70%
% du temps de
d
prog
grammation) se présente elle-m
même comme la
a « Première rad
dio
mussicale de l’île ».
e la musique loc
cale diffusée dan
ns l’ensemble de
es
2.3. Place de
tem
mps de programm
mation analysés
Pour six radio
os (Freedom, NR
RJ, Radio Festiva
al, Chérie Fm, Riire
et chansons,
c
Classiq
que Fm), la mussique locale rep
présente moins de
d
2% du temps de programmation global analy
ysé (programmes
musicaux confon
ndus). Parmi elle
es, on retrouve les
mussicaux et non-m
deu
ux radios les plus écoutées à La Réunion (FFreedom et NRJJ),
lesq
quelles représenttent, à elles deu
ux, 58,5% d’AC. La seule radio qui
q
6
LES
E DOCUMENTS DE L’O
OBSERVATION / SEPTEM
MBRE 2011
a diffusé, le jour de
d l’écoute, de la musique loca
ale à plus de 25%
% de
so
on temps de pro
ogrammation globale est Kréol Fm
F (31% de mussique
lo
ocale sur l’ense
emble de sa p
programmation).. Pour six radio
os, la
musique
m
locale re
eprésente plus d
de 10% du tempss de programma
ation
analysé
a
: KOI, Exo
o Fm, Kréol Fm, R
RER, Arc-en-Ciel,, RIL. Tous formatts de
ra
adio confondus, la musique réu
unionnaise appa
araît donc de fa
açon
marginale
m
dans l’ensemble des p
programmationss.
usés) et les musiques d’origin
ne jamaïcainess (17% des titrres
diffu
diffu
usés)20.
Gra
aphique 6. Répartittion par styles dess titres de musique
e locale diffusés pa
ar
l'ensemble des radios (en%)
Autres
Graphique 5.
5 Part de la diffusiion musicale sur l’ensemble de la
program
mmation, par prov
venances et par ra
adios (en %)
27
Maloya
49
100,0
80,0
60,0
40,0
20,0
0,0
3,3
8,6 9,6
9
2
29,030,2
41,9
57,0
58,569,0
7 65,8
72,3
51,1
92,2
51,1
4
43,031,1
29,7
53,3
12,2
4,7
19,3
11,8
20,5
8
8,4
8,4
17,119,3
26,2
31,0
16,2
1 21,528,2
11,1
1
19,6
18,9
14,1
11,210,0 6,1 17,5
4,9
4,7
1,8
1,1 1,8 8,2 1,0 0,0
0,2
0,0
30,8
20,6
7
Programme non musicaux
17
ND (not detecteed)
Musiques à ttendance jamaicaine (Reggae/Raggga/Dance hall/Seggae//Malogué)
Séga
Musique internationale
Musique nationale (Fran
nce métropolitaine)
Musique locale (Réunion)
2.4. La rép
présentation des genres musica
aux dans la diffu
usion
de
d musique locale
nsemble du te
emps consacré à la diffusion
n de
Dans l’en
musique
m
locale (toutes radios c
confondues), le
e séga est le genre
musical
m
le plus re
eprésenté (49% d
des titres locauxx diffusés penda
ant le
te
emps d’écoute). Il domine donc
c largement le maloya
m
(7% des titres
Cette réparrtition globale masque
m
d’importtants écarts enttre
les radios
r
considéré
ées. La diffusion
n de séga et de
e maloya est par
exemple absente dans
d
la grille de programme
p
ana
alysée de NRJ qui,
le jo
our de l’écoute, a diffusé à qua
atre reprises un tiitre de reggae en
e
fran
nçais réalisé par un chanteur réunionnais (Me
eddy Gerville) et
deu
ux titres en créole
e d’un chanteurr de dance hall réunionnais (Zorrro
Cha
ang). Radio Festival a accordé
é une place plu
us importante au
a
maloya. Parmi les quatre
q
titres de maloya
m
diffusés, trois s’inscrivaie
ent
dan
ns une campagne de promo
otion d’un gro
oupe de maloy
ya
élec
ctrique (Dawar). Ceci doit inciter à ne pas g
généraliser sur les
orientations stylistiq
ques de cette radio en matière de musiqu
ue
loca
ale. Il semble, de
e fait, que dans les programmations de certaines
radiios où la musique réunionnaise
e est minoritaire
e, les choix soie
ent
esse
entiellement efffectués dans le cadre de campagnes de
d
prom
motion de group
pes.
20
Ceci corrobore globalement la rép
C
partition par styless de la production
p
phonographique
réu
unionnaise de 2010 (Source : Sacem Réu
union).
7
LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS
R
LES PLUS ECOUTTEES A LA REUNION AU
U PREMIER SEMESTRE 20
011
Graphique
G
7. Répa
artition par styles e
et par radios des tittres de musique lo
ocale
diffusés (en n
nombre de titres)
3. Les ra
adios « gé
énéraliste
es »
Parmi less treize radios ssélectionnées, quatre
q
peuvent être
considérées
c
com
mme « généralisstes » : Freedom, Réunion Prem
mière,
Radio
R
Festival et KOI. Ces radios, de formes juridiques différentess, ont
pour
p
vocation de
e proposer des programmes va
ariés susceptible
es de
s’’adresser à un la
arge public. Pré
ésentes parmi less sept radios les plus
écoutées
é
à La Ré
éunion en 2010 e
et en 2011, ces radios
r
(radio KOII non
comprise)
c
représsentaient 57,5%
% d’AC au prem
mier semestre 2011.
2
Deux
D
d’entre elle
es (Freedom ett Réunion Première) font partie
e des
trrois radios les plu
us écoutées à La Réunion depu
uis 2007. Leur imp
pact
en
e matière d’audience est donc important et leur programma
ation
musicale
m
mérite d’être
d
analysée dans le détail.
e locale étantt pour ainsi diire
minutes), la part de la musique
ecdotique en te
emps de diffusio
on (12 minutes sur 19 heures de
d
ane
prog
grammation mu
usicale et non musicale écoutée
e). Elle se situait, le
jourr de l’écoute, de
errière la diffusio
on de musique internationale (5
56
minutes) et à un niv
veau inférieur à la diffusion de m
musique nationa
ale
(20 minutes). Par aillleurs, les titres diffusés dataient des années 196
6070 (Michel Admettte), 1980 (Kalo
ou Pilé) et 199
90 (Aim a nou
u).
minante en matière d’audience
e, le rôle joué par radio Freedo
om
Dom
dan
ns la diffusion de
d musique locale actuelle semble donc, à la
lumière de cette analyse, pratique
ement nul. Ce c
constat, qui a été
nfirmé par des écoutes
é
complé
émentaires21, co
ontraste avec les
con
prog
grammes annoncés sur le site
e internet de la radio, lesque
els
laisssent entendre qu
ue la radio diffuse quotidiennem
ment au minimu
um
30 minutes
m
de musiq
que locale (entrre 19h30 et 20h0
00)22. L’analyse de
d
la programmation
p
contraste ausssi avec les pro
opos récemme
ent
tenu
us, dans la pressse, par le directe
eur de la radio q
qui, annonçant un
u
projjet de radio musicale
m
(« Freedom 2 »), vanttait le « véritab
ble
patrrimoine de mussique locale » 23. Souhaitant me
ettre en avant la
dimension de « serv
vice public » de sa radio privée
e, il laissait plus ou
o
moins sous-entend
dre qu’elle œu
uvre pour la musique localle.
L’an
nalyse de sa pro
ogrammation ré
évèle que ce n’est, pour l’instan
nt,
pas le cas.
21
3.1. Freed
dom (SAS)
Le jour de
e l’écoute (26 a
avril 2011), la difffusion de musique a
concerné
c
7,8% du
d temps de programmation écouté, soit 39 titre
es ou
extraits
e
de titres musicaux (jingle
es compris). Free
edom est, à ce titre,
la
a radio généraliiste qui a diffusé
é le moins de musique
m
(1 heurre 28
22
23
D’autres écoutes ontt été effectuées, les 16 et 17 mars 2011, sur cette radio sur une
D
d
durée
plus courte (8 heures) que l’é
écoute de référence (19 heures). Elles
c
confirment,
malgré des variations de proportion, la faib
blesse de la diffusion
m
musicale
en général et de la musique lo
ocale en particulier. Ainsi, le 16 mars 2011,
ra
adio Freedom a diffusé,
d
entre 8h00 et 17h30 : 8 titres musicaux, dont trrois
in
nternationaux, trois nationaux et deux locaux. Un des titre
es locaux (« Largue la
sa
auce » de Michou) a été diffusé aprè
ès un débat sur la m
musique locale. Le 17
m
mars,
la radio a diffu
usé, pendant les mê
êmes horaires, 17 tittres (soit le double de
tiitres que la veille) co
omprenant 6 titres in
nternationaux, 9 titre
es nationaux et 2 titrres
lo
ocaux. Sur les trois écoutes effectuéess, qui représentent 3
35 heures au total, la
m
musique
réunionnaiise reste toujours inférieure aux mu
usiques nationales et
in
nternationale (dont les proportions peuv
vent varier assez fortement selon les jourrs).
h
http://www.freedom
m.fr/men_prog.htm
« Freedom est une ra
adio libre qui, dans le
es faits, a remplacé lla radio du service
p
public
», Le JIR du lun
ndi 11 juillet 2011, p. 8.
8
LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011
3.2. Réunion Première (Service public)
Radio « généraliste » de Service public, Réunion Première se
situait en troisième position en termes de part d’audience au
premier semestre 2011 (avec 11,7% d’AC et 5,9% de PDA), derrière
la radio « musicale » NRJ et la radio « généraliste » Freedom. Bien
que touchant un public moins important que Freedom et NRJ, cette
radio occupe une position importante en raison de son histoire24 et
de sa mission de service public. Le jour de l’écoute (22 avril 2011), la
radio a diffusé 5 heures et 16 minutes de musique (soit 27,7% de son
temps de programmation). La musique locale (1 heure 33 minutes),
stylistiquement variée, y a été représentée de façon équivalente à
la musique internationale (1 heure 36 minutes), la musique nationale
restant dominante (2 heures 7 minutes). Les enregistrements de
musique locale diffusés datent en majorité de ces dix dernières
années ; une place notable est laissée aux nouveautés (Dominique
Barret, Meddy Gerville, Héléna Esparon…).
Touchant une audience moindre que radio Freedom,
Réunion Première a accordé une place plus importante à la
musique en général et à la musique locale en particulier. Ceci est
confirmé par l’existence d’émissions et d’animateurs plus ou moins
spécialisés dans la musique (André Maurice, Rodee Cox, Arno
Bazin…).
3.3. Radio Festival (Association, cat. B)
Avec 6 heures et 30 minutes de temps de diffusion musicale,
Radio Festival est la radio « généraliste » qui a accordé le plus de
place à la musique dans sa programmation (radio KOI non
comprise). A la différence de Réunion Première, celle-ci fut en
revanche essentiellement consacrée aux musiques nationales et
internationales, seulement 13 minutes de diffusion musicale ayant
été consacrées à des artistes locaux. Sur ces 13 minutes, 9 minutes
(soit 3 titres) furent apparemment diffusées dans le cadre d’une
campagne de promotion du groupe de maloya électrique Dawar.
La musique de ce groupe a ainsi occupé les deux tiers du temps de
24
diffusion de musique locale. L’essentiel du reste de la
programmation musicale a été occupée par de la musique
nationale (4 heures et 5 minutes) et de la musique internationale (2
heures 14 minutes), lesquelles sont fortement marquées par les
musiques des années 1970 à 1990.
Radio la plus « musicale » des radios « généralistes », Festival
se situe au niveau de radio Freedom (la moins « musicale » des
radios « généralistes ») en matière de musique locale, soit en
dessous des 15 minutes de diffusion le jour de l’écoute. Toutefois, à
la différence de radio Freedom, les musiques locales diffusées
étaient plutôt récentes (nouveautés du groupe Dawar, Mamo,
Tiana).
3.4. Kanal Océan Indien (Association)
Au moment de l’écoute, KOI diffusait de la musique presque
sans interruption (97,7% du temps de diffusion). Ceci constituait un
choix par défaut pour une radio que l’on pouvait considérer
jusqu’alors comme « généraliste ». En restructuration suite à plusieurs
annonces de fermeture durant le second semestre de 2010, la
diffusion de musique paraît avoir été un moyen d’occuper
l’antenne. Les musiques internationales (58,8%) et nationales (19,3%)
ont été supérieures aux musiques réunionnaises (18,9%), lesquelles
étaient majoritairement constituées de séga.
3.5. Synthèse
L’investissement des radios généralistes dans la diffusion
musicale paraît variable, tout comme la place accordée aux
musiques locales, nationales et internationales. Dans tous les cas, ce
sont soit les musiques nationales soit les musiques internationales qui
ont été majoritairement diffusées. La radio de service public
Réunion Première a toutefois accordé une place nettement plus
importante à la musique locale que Freedom et Radio Festival. La
différence de forme juridique existant entre ces deux radios ne
paraît pas avoir d’incidence sur les choix de programmation
musicale.
Jusqu’en 1981, cette radio d’Etat de Service Public eut le monopole de la
diffusion radiophonique.
9
LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES A LA REUNION AU PREMIER SEMESTRE 2011
4. Les radios « musicales »
Sur l’ensemble des radios considérées, sept peuvent être
considérées comme « musicales » : NRJ, Exo Fm, Rire et chansons,
Kréol Fm, Chérie Fm, RIL. A l’exception de Rire et chansons, la
musique y est diffusée de façon majoritaire. Au premier semestre
2011, les radios musicales identifiées par l’enquête Metridom
représentaient 26,9% de PDA et 33,8% d’AC (Kréol Fm et RIL non
comprises), soit une audience moitié moindre que celle des radios
« généralistes ». NRJ occupe cependant la seconde place en
matière d’audience depuis 2007. Sur la base de la place accordée
à la musique locale dans les programmations et des formes
juridiques (SARL vs associations25), une distinction peut être établie
entre deux groupes de radios.
4.1. NRJ, Chérie Fm, Rire et chansons (SARL)
Nulle (Rire et chansons, Chérie Fm) ou inférieure à 2% (NRJ),
la diffusion de musique locale par ces radios le jour de l’écoute
corrobore la distinction par formes juridiques. En tant que SARL, elles
ont toutes une forte dimension commerciale qui semble avoir une
incidence sur les choix de programmation musicale. Laissant une
place dominante à la musique internationale (24 heures et 50
minutes), leurs programmations ont montré des lignes directrices
assez claires en ce qui concerne les formats et les styles.
NRJ a ainsi diffusé presque exclusivement des musiques
« récentes » et des nouveautés, dans les styles RnB, Ragga, Dance
Hall, Pop… Le jour de l’écoute, les musiques de deux artistes
réunionnais ont été diffusées : Zorro Chang et Meddy Gerville. Dans
les deux cas, il s’agissait de musique à tendance jamaïcaine (dance
hall, reggae). Concernant Meddy Gerville, il s’agissait d’une
nouveauté intitulée : « Mon abri » (en duo avec Tom Frager), qui a
été diffusée à quatre reprises, vraisemblablement dans le cadre
d’une campagne de promotion du dernier album de l’artiste26.
Chérie Fm a, quant à elle, principalement diffusé des
musiques de variété internationales et nationales, accordant une
place importante aux chansons des années 1980 à 2000. Le jour de
l’écoute (le 20 avril 2011) aucune musique locale n’a été diffusée.
Dans la programmation de Rire et chansons, la part des sketches
comiques a été supérieure à celle de la musique, laquelle, à l’instar
de Chérie Fm, a été principalement composée de variété internationale et nationale des années 1980 à 2000.
4.2. Kréol Fm, Exo Fm, RER, RIL (Associations, cat. B et cat. A)
Ces radios gérées sous forme associative (quelle que soit leur
catégorie de référence) affichent toutes plus ou moins
explicitement des orientations de programmation de dimension
locale ou régionale : Exo Fm, qui se présente comme la « Première
radio soleil » de La Réunion, diffuse sur son site l’actualité d’artistes
réunionnais ; Kréol Fm, également « radio soleil », affirme faire la
« promotion de la musique locale et des groupes, chanteurs de l'île »
en accordant une place centrale aux genres musicaux suivants :
« Ségé (sic.), Maloya, Océan Indien »27 ; RER relaie des éléments de
l’actualité musicale de l’île (concerts, mise en ligne de vidéo clips
sur You Tube, sorties d’albums…) ; RIL annonce une « programmation à l’image de La Réunion et de sa diversité culturelle »28 et
propose un Top R.I.L. Océan indien de quinze artistes de La Réunion
et de la région Océan indien.
Ces orientations paraissent avoir une incidence relative sur
les choix de programmation musicale : les jours d’écoute, ces radios
ont diffusé respectivement 5 heures 53 minutes (Kréol Fm), 3 heures
43 minutes (Exo Fm), 3 heures 20 minutes (RIL), et 2 heures 8 minutes
(RER) de musique locale. Conformément à leurs orientations
affichées, ce sont ces radios qui ont diffusé le plus de musique
Meddy Gerville, 7e ciel, 2011.
ttp://www.radiokreol.com/index.php?option=com_content&view=article&id=66&Ite
mid=53
28
http://www.rilfm.com
26
L’identité juridique des radios est considérée indépendamment de leur catégorie
(A, B, C…).
25
27
10 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011
locale. Cependant, contrairement à ces mêmes orientations, la
musique locale reste globalement inférieure aux musiques
nationales et internationales (lesquelles comprennent les musiques
mauriciennes et antillaises, également très diffusées). Seule Kréol Fm
traite à part quasiment égale les musiques locales et les musiques
internationales. Sur ces radios, les titres diffusés datent en majorité
des années 2000 et 2010. RIL et RER diffusent cependant davantage
de musique des années 1980-1990 que Kréol Fm et Exo Fm.
4.3. Synthèse
Les radios « musicales » réunionnaises sont de deux types. Le
premier type concerne les radios gérées sous forme de sociétés
commerciales (SARL) : présentes parmi les sept radios les plus
écoutées au premier semestre 2011, elles constituent des antennes
de radios nationales sur le territoire réunionnais. Leur programmation
paraît calquée pour l’essentiel sur les programmations nationales, la
place de la musique réunionnaise étant nulle ou anecdotique le
jour de l’écoute.
Le second type concerne les radios encadrées par des
structures associatives : absentes, à l’exception d’Exo Fm, de la
dernière étude Metridom, elles sont gérées localement et affirment
toutes s’investir dans la diffusion et la promotion de la musique
locale. La place de la musique locale y est supérieure à la moyenne
des autres radios « musicales » mais elle reste, sauf pour Kréol Fm,
inférieure à la diffusion de musique internationale et/ou nationale.
Ceci tend à montrer que la diffusion radiophonique de musique
locale s’inscrit dans une niche économique et culturelle. Ces radios
diffusent des musiques réunionnaises plutôt récentes.
5. Les radios « thématiques »
S
ur l’ensemble des radios considérées, deux peuvent être
considérées comme « thématiques », c’est-à-dire ciblant un
auditoire lié à des aspirations spécifiques (théoriquement non
« musicales » et non « généralistes »). Dans les enquêtes Metridom,
les radios dites « associatives » Arc-en-Ciel et Classique Fm sont
considérées comme « thématiques »29, la première sur la base
d’émissions religieuses, la seconde sur la base d’une programmation
musicale dite « classique ». Ces radios ne sont jamais apparues dans
les enquêtes Metridom. Elles ont deux profils différents qui
témoignent de la diversité des radios dites « associatives »
réunionnaises.
5.1. Radio Arc-en-Ciel
Avec 8 heures et 10 minutes de programmation musicale
(43% du temps de diffusion écouté), cette radio d’obédience
catholique, occupe moins de la moitié de sa programmation par
de la musique. La musique nationale, qui comprend une partie de
musique religieuse ou d’affinité religieuse (gospel, rock chrétien…), y
est dominante (3 heures 40 minutes le jour de l’écoute). La musique
locale diffusée paraît variée, tant en termes de genres musicaux
(séga, maloya, musiques à tendance jamaïcaine, chorales, diverses
formes de chanson…) que d’époques (années 1970 à 2000). La
radio propose par ailleurs des émissions musicales thématiques.
5.2. Classique Fm
Classée, dans le cadre des enquêtes Metridom, dans la
catégorie des radios « thématiques », sans doute en raison de sa
programmation « ciblée » sur la musique classique occidentale30,
Classique Fm diffuse de la musique en continu (17 heures et 22
minutes de diffusion musicale sur 19 heures d’écoute). Il s’agit
presqu’exclusivement de musique dite « classique », internationale
et nationale. Ce choix de programmation exclut de fait presque
totalement la musique locale, la création d’œuvres « classiques »
étant anecdotique à La Réunion. Le jour de l’écoute (le 14 juin
2011), un extrait d’une version instrumentale du séga intitulé « Toué
lé jolie » (Serge Barre) interprété à la guitare classique a été diffusé à
deux reprises à titre de jingle.
29
30
Source : Médiamétrie.
Bien que non officiel, ce classement de Classique Fm dans les radios thématiques
relève d’une forme de parti pris : si la musique classique occidentale constitue un
choix trop ciblé pour que la radio Classique Fm soit classée comme « musicale »,
pourquoi ne pas appliquer ce principe à NRJ, Kréol Fm, Exo Fm ou Chérie Fm dont
les programmations sont tout aussi ciblées mais dans d’autres registres ?
11 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES A LA REUNION AU PREMIER SEMESTRE 2011
Conclusions
1. La place de la musique dans la programmation des radios
détenant le plus de part d’audience à La Réunion est variable,
allant d’une position anecdotique à une occupation presque
complète du temps de diffusion considéré.
2. On distingue, à ce titre, deux grands types de radios parmi
celles qui dominent le paysage radiophonique réunionnais :
1) les radios « généralistes », dominantes en matière d’audience
et occupant au maximum un tiers (entre 7,8% et 34,2%) de leur
temps de diffusion par de la musique ;
2) les radios « musicales », inférieures en matière d’audience et
occupant la majeure partie de leur temps de programmation
par de la musique.
3. Les trois radios (Freedom, NRJ, Réunion Première) qui détenaient
à elles seules 60,3% de PDA au premier semestre 2011
présentent à ce propos un profil très différent, tant au niveau du
temps de diffusion musicale qu’en ce qui concerne la place
accordée à la musique locale dans les programmations.
4. Dans l’ensemble, la musique locale reste cependant marginale :
mis à part Kréol Fm, aucune radio considérée, quel que soit son
format et ses orientations officielles ou implicites (« radio soleil »,
« service public » …), n’a traité la musique locale à niveau égal
avec la musique internationale et nationale.
5. Les radios commerciales gérées par des sociétés (Freedom,
NRJ, Chérie Fm, Rire et chansons), quel que soit leur format, ont
diffusé peu (moins de 2% du temps de programmation écouté)
ou pas de musique locale le jour de l’écoute ; tandis que, à
l’exception de Radio Festival et de Classique Fm, les radios
gérées sous forme associative (quelle que soit leur catégorie) y
ont accordé plus de 10% du temps de programmation écouté.
La radio de service public Réunion Première occupe une
position intermédiaire avec 8,2% du temps de programmation
occupé par de la musique locale (le jour de l’écoute).
6. Le genre musical local le plus diffusé est le séga : il occupe à lui
seul la moitié de la programmation de musique locale analysée,
devançant largement le maloya et les musiques d’origine
jamaïcaine. Le séga est cependant absent des programmations
de musique locale par les radios « musicales » commerciales
suivantes : NRJ, Chérie Fm, Rire et chansons. Quand elles ont
diffusé de la musique locale, ces radios (de catégories B et C)
ont privilégié les musiques à tendance jamaïcaine. Le maloya
semble, quant à lui, plus présent sur la radio de service public
(Réunion Première) et certaines radios « associatives » (Arc-enCiel, KOI).
7. Les correspondances que l’on peut établir entre la place
accordée à la musique locale, les formats de radio et les formes
juridiques des structures tendent à montrer que la diffusion de
musique réunionnaise constitue un enjeu consciemment
négocié par les opérateurs du secteur, en fonction de questions
d’ordre économique et culturel qu’il reste à approfondir.
8. A la lumière des analyses présentées, la musique locale paraît
constituer une « niche » de diffusion radiophonique qui répond à
des aspirations de défense culturelle et d’expression identitaire,
tout en s’inscrivant partiellement et de façon variable dans une
niche économique liée au commerce phonographique et au
spectacle vivant.
9. La place centrale du séga et celle, marginale, du maloya dans
la programmation radiophonique de musique réunionnaise
pourrait en partie être comprise dans ce contexte. En tant que
musique « commerciale » à dimension identitaire, le séga est la
musique « majoritaire » du groupe de musiques « minoritaires »
(les musiques réunionnaises) de la diffusion radiophonique
insulaire.
12 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011
10. Ceci permet de prendre la mesure de l’écart existant entre la
réalité de la création de musique locale (nombreuse et centrée
sur trois genres principaux : séga, maloya, dance hall31) et la
réalité de la diffusion radiophonique de musique. La répartition
par genres musicaux de la diffusion de musique locale recoupe,
dans ses grandes lignes, la répartition par genres musicaux de la
production phonographique. Le caractère marginal de la
diffusion de musique locale par les radios dominant le paysage
radiophonique ne peut dès lors que concourir à augmenter la
concurrence entre groupes musicaux.
31
A ce sujet, voir les études menées en 2010 par le PRMA à partir de l’analyse du
Muzikannuaire : http://www.runmuzik.fr/observation/etudes-enligne/#observation/etudes-en-ligne/les-groupes-et-artistes-musiciens.html
13 Conception méthodologique, écoutes radiophoniques et analyses :
Julien Apaya Gabadaya et Guillaume Samson
Graphiques : Julien Apaya Gabadaya
Rédaction : Guillaume Samson
Remerciements : Teddy Jamois
Comité de pilotage : Guilène Tacoun (DRAC de La Réunion), Sophie Jasmin (Conseil
régional de La Réunion), Annick Andamaye (Conseil général de La Réunion),
Dominique Carrère (PRMA et CCEE de La Réunion), Roger Ramchetty (PRMA et CCEE
de La Réunion), Alain Courbis (PRMA de La Réunion), Matthieu Meyer (PRMA de La
Réunion), Laurent Bourmault (PRMA de La Réunion), Henry-Claude Moutou (PRMA et
CCEE de La Réunion).
Partenaires financiers : Conseil régional, Conseil général, DRAC de La Réunion
PRMA Runmuzik / Septembre 2011