Barral traiteur : la recette d`une « success story »

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Barral traiteur : la recette d`une « success story »
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30 décembre 2010 06h00 | Par BASTIEN SOUPERBIE
Barral traiteur : la recette d'une « success story »
Bernard Barral a commencé à fabriquer du foie gras dans une ferme à Valleilles.
Bertrand Barral, PDG de l'entreprise,
ici lors d'une visite des élus en novembre. PHOTO « SO »
Long
chemin
que
celui
parcouru
par
l'entreprise Barral traiteur. Et sans doute fut-il
parfois difficile. Entre la vente à la ferme de
foie gras, qu'il concevait lui-même, et la
production industrielle de milliers de tonnes de
plats cuisinés, du lapin chasseur à la paëlla
jusqu'au couscous royal, ce sont en effet
vingt-cinq ans de la vie de Bernard Barral qui
se sont écoulés. « Une fierté ? C'est sans
doute un grand mot. Je suis simplement
content d'avoir réussi quelque chose. Mais
sans mes collaborateurs, cela aurait été
impossible », dit modestement celui qui est
aujourd'hui
président
du
conseil
de
surveillance de l'entreprise à qui il a donné son nom. L'usine de 10 000 m² dans laquelle sont confectionnés 3 000
tonnes de plats cuisinés, qui est située au marché gare, est aujourd'hui dirigée par son fils Bertrand, le PDG de
Barral depuis 2007.
De l'écrevisse au couscous
Barral, c'est une histoire de famille qui débute à une vingtaine de kilomètres de Villeneuve-sur-Lot, à Valeilles en
Tarn-et-Garonne, aujourd'hui lieu de villégiature de campeurs naturistes. À l'époque, fin des années 70, début des
années 80, Bernard Barral ne fait pas dans le touriste à poil mais dans l'animal à plume et à palme qu'il gave pour
fabriquer et vendre en direct à la ferme son foie gras de canard. « C'était déjà une petite révolution à l'époque », se
souvient-il. L'idée lui vient alors d'élargir sa gamme de produits à la vente. En 1984, avec son épouse, dans les
locaux de l'exploitation familiale, il écrit la première ligne de ce qui sera une « success story » et crée son
entreprise, dont la vocation consiste en la fabrication de produits régionaux haut de gamme. Après le foie gras,
Bernard Barral mise notamment sur les écrevisses. Mais très vite, Bernard Barral, un brin visionnaire, va en pincer
pour les salades composées qui n'étaient pas encore à la mode en 1986. L'audace paie et la SARL Barral voit son
chiffre d'affaires tripler en un an. Le temps pour lui de déménager son entreprise à Penne-d'Agenais, à
Croquelardit exactement. Près de vingt ans et un autre déménagement plus tard (au marché gare en 2006), le
chiffre d'affaires de Barral s'élève à 11 790 000 euros et le temps de la fabrication artisanale a vécu.
Nouveaux marchés en 2011
Aujourd'hui, les plats cuisinés de Barral intègrent les menus des restaurants Flunch, Casino et Autogrill et
garnissent les rayons des hypermarchés comme Leclerc et Carrefour. Dans l'usine du marché-gare, ce sont 68
employés qui travaillent à composer et réaliser des recettes susceptibles de concurrencer les géants du secteur,
les Marie et autre Fleury Michon. « 10 % du personnel s'occupe de la recherche et du développement, c'est la clé
de voûte de notre stratégie, explique Bernard Barral. Tous les dix ans, les gens renouvellent leur façon de
consommer. Il faut donc être innovant. » Et l'innovation passe souvent par l'investissement. Barral va ainsi investir
près d'un million d'euros dans son outil de production (lire nos éditions précédentes) et embauchait une vingtaine
d'employés. Ce qui n'est pas rien au vu du paysage économique du Villeneuvois. En dopant par ce biais sa
productivité, Barral espère acquérir de nouveaux marchés (Buffalo grill ? Sodexo ? Auchan ? Leader price ?) et
poursuivre ainsi sa « success story ».