mouches - Museum de Nantes

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mouches - Museum de Nantes
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MOUCHES
Visiter l'exposition avec une classe / collège, lycée
Sommaire
Pour l’exploitation à partir du collège, il a été choisi de privilégier une lecture de l’exposition, à partir d'une problématique en lien avec les
programmes de SVT.
Le tableau proposé en page 3 décline des problématiques pour différents niveaux de classe.
Le travail des élèves dans l'exposition peut prendre la forme d'une enquête afin de répondre à la problématique posée. Les élèves auront
alors à rechercher les éléments de réponse dans les différentes parties de l'exposition. Des mallettes sont à leur disposition (une mallette par
problématique) ; leur contenu est visualisable et téléchargeable sur le site internet du Muséum WWW. MMWXXXx
Afin de faciliter la prise de note, l'enseignant peut préparer des supports pour ses élèves en reproduisant les documents des mallettes ou en
en concevant d'autres. Une fiche récapitulative de prise de notes pour les élèves est proposée en page 6, à titre d'exemple.
Les professeurs de collège sont invités à se référer également au dossier destiné au primaire.
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Mouches – 25 juin 2010 /27 mars 2011 – Muséum d'histoire naturelle de Nantes
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Organisation de la visite
La visite de cette exposition avec une classe doit être organisée en tenant compte des contraintes de circulation
dans les différents espaces. Une visite de préparation effectuée par l'enseignant est impérative.
MOUCHES
L'exposition a été conçue selon un scénario qui conduit le visiteur du tunnel des mouches au tribunal. Il s’agit donc d’un parcours
linéaire, avec un début et une fin.
Avec une classe, il n'est toutefois pas possible de parcourir l’exposition, groupe entier, selon son sens de lecture. La division de la
classe en petits groupes est impérativement requise.
L'enseignant de collège ou lycée doit impérativement prévoir au moins un accompagnateur, circulant avec lui entre les groupes
d'élèves.
L'entrée de l'exposition se faisant par la Galerie des sciences de la Terre, les classes sont invitées à se présenter par l'entrée principale
(square Louis Bureau). Elles pourront ressortir par la rue Voltaire.
A partir de la classe de Première, il est conseillé de coupler la visite de l'exposition avec une visite de la galerie de zoologie ou de la
galerie des sciences de la Terre.
Mouches – 25 juin 2010 /27 mars 2011 – Muséum d'histoire naturelle de Nantes
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MOUCHES
Niveau Dans le programme
6ème
Situation déclenchante
Le peuplement d’un
milieu
> Mouches sur cadavre
(espace « Mangeurs de chair »)
> Mouches sur bouse de vache ou
encore sur autres milieux (espace « 12
histoires de mouches », moustiquaires
« Manger et être mangé » et surtout
« Des mouches partout »)
L’origine de la
matière des êtres
vivants
> Mouches sur cadavre
(espace « Mangeurs de chair »)
> Mouches sur bouse de vache ou
encore sur autres milieux (espace « 12
histoires de mouches », moustiquaires
« Manger et être mangé » et surtout
« Des mouches partout »)
Problématique
Documents ou espaces à utiliser
> Espace « 12 histoires de mouches »
moustiquaires « des mouches partout », « asticot=mouche »,
« manger et être mangé »
Comment expliquer la présence de
Diptères sur différents types de
milieux ?
> Cycles de développement à compléter* (prendre aussi un
exemple de parasitoïde)
> Tableau de comparaison sur les milieux de vie et les régimes
alimentaires à compléter*
> Exemples de substances nocives pour les mouches (à rechercher
dans l’espace « Mort aux mouches ! »
> Espace « 12 histoires de mouches »
Moustiquaire « manger et être mangé »
> Tableau à compléter sur les différents régimes alimentaires des
mouches et leur rôle dans les écosystèmes*
Comment montrer le rôle des
mouches dans la décomposition des > Observation du rat mort pour voir les différents états de
décomposition d’un corps
êtres vivants ?
> Réseau trophique à élaborer*
> Compléter un schéma de balance donnant les productivités des
mouches d’un sol / mammifères et oiseaux d’une forêt de feuillus*
Mouches – 25 juin 2010 /27 mars 2011 – Muséum d'histoire naturelle de Nantes
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Partie transversale :
Diversité, parentés
et unité des êtres
vivants
4ème
3ème
> Gâteau représentant la part des
mouches dans la biodiversité en Suisse
(espace « 12 histoires de mouches »,
moustiquaire « Les mouches, des
insectes qui ont réussi »
Texte de Lautréamont expliquant
comment on tue les mouches
Reproduction sexuée
(espace « Mort aux mouches » )
et maintien des
Cycle de développement de mouches à
espèces dans les
compléter
milieux
(espace « 12 histoires de mouches »,
moustiquaire « asticot = mouche »)
Quelle place prend le groupe des
Diptères dans le monde vivant ?
comment classer les espèces de ce
groupe ?
Sur quel stade du cycle de
développement peut-on agir pour
réguler les populations de
mouches ?
Diversité et unité
des êtres humains
Croisements entre populations de
drosophiles au patrimoine génétique
différent*
Comment l’étude des croisements
de drosophiles a-t-elle permis de
faire progresser la génétique ?
Evolution des
organismes vivants
et histoire de la
Terre
Frise chronologique* à compléter
(espace « 12 histoires de mouches »,
moustiquaire « Les Diptères ont une
longue histoire »)
Quand sont apparus les
« mouches » et quelles sont leur
relation de parenté avec les autres
êtres vivants ?
> Espace « 12 histoires de mouches
(Moustiquaires « Les mouches, des insectes qui ont réussi »),
espace« le peuple mouche »
> graphique (camembert) à compléter représentant la proportion
des mouches au sein du monde vivant à l’aide de l’espace « Les
mouches, des insectes qui ont réussi »*
> Tableau d’attributs à compléter pour situer les mouches dans une
classification*
> Recherche des critères permettant de distinguer les brachycères
des nématocères (espace « le peuple mouche »)
> Schéma de mouche* à compléter montrant les différents attributs
spécifiques du groupe des Diptères
Espace « 12 histoires de mouches », moustiquaire « Asticot =
mouche », espace« le peuple mouche », espace « Mort aux
mouches »
> Cycles de développement à compléter*
> Action de l’homme sur la reproduction : Film sur la méthode de
lutte contre la lucilie bouchère (dernière vidéo de l’espace
« Buveurs de sang »), texte sur la lucilie bouchère*
> Document enseignant "lutte contre la lucilie"
Espace « 12 histoires de mouches »
Moustiquaire « Drosophile et recherche génétique »
> Croisements entre populations de drosophiles au patrimoine
génétique différent*
> Tableau à compléter sur la drosophile à l’aide du texte
« drosophile et recherche génétique »*
Film « et si les mouches n’étaient pas si horribles »
Espace « 12 histoires de mouches »
> Tableau d’attributs à compléter pour situer les mouches dans une
classification*
> Frise chronologique à compléter (apparition des premières
mouches, des premiers insectes…)
> Schéma de mouche* à compléter montrant les différents attributs
spécifiques du groupe des Diptères
Mouches – 25 juin 2010 /27 mars 2011 – Muséum d'histoire naturelle de Nantes
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Espace « Buveurs de sang »
> Tableau à compléter* sur les rôles positifs et négatifs pour
Texte rappelant le rôle de la mouche tsél’homme de différentes espèces de mouches
tsé sur la propagation de la maladie du
Quels rôles jouent les Diptères dans
> Cycle de développement à compléter* à l’aide d’un exemple
sommeil (+film correspondant)
les infections humaines ?
> Une mouche au comportement inhabituel, la lucilie bouchère*
Espace « Buveurs de sang »
> Film sur la méthode de lutte contre la lucilie bouchère (dernière
vidéo de la salle)
> Document enseignant "lutte contre la lucilie"
Film « et si les mouches n’étaient pas si horribles »
Espace « 12 histoires de mouches »
> Biodiversité des espèces de mouches (espace « les mouches,
des insectes qui ont réussi ») : observer les différentes espèces de
Thème 1 : La Terre Gâteau représentant la part des
Quelle place prend le groupe des
mouches
dans l’univers, la vie mouches dans la biodiversité en Suisse
Diptères dans le monde vivant ?
> Tableau d’attributs à compléter* pour situer les mouches dans
et l’évolution du
(espace « 12 histoires de mouches »,
comment classer les espèces de ce
une classification
vivant : une planète moustiquaire « Les mouches, des
groupe ?
> Frise chronologique* à compléter (apparition des premières
habitée
insectes qui ont réussi »
mouches, des premiers insectes…)
> Schéma de mouche à compléter* montrant les différents attributs
spécifiques du groupe des Diptères
> Action de l’homme sur la biodiversité des mouches
Espace « 12 histoires de mouches »
Science et
Comment peut-on déterminer la
> Saisie d’informations sur le film « Une affaire mouche - Asticots et
Texte sur les champs de cadavres (P.
criminelles »
investigation
date de la mort à l’aide des insectes enquêtes
Cornwell)
policière (MPS)
retrouvés sur un cadavre ?
> Saisie d’informations sur les parasitoïdes (moustiquaire « Les
parasitoïdes, des mouches utiles à l’homme »)
Du génotype au
Espace « Buveurs de sang »
Cartes montrant la fréquence de l’allèle
Quel est la part du génotype et de
phénotype, relation
> paludisme et allèle HbS*
HbS en Europe, Afrique et Asie du Sudl’environnement dans le phénotype
avec
> moustique et paludisme*
Est
paludéen ?
l’environnement
> Rôle des allèles HbS et HbA*
Espace « Buveurs de sang »
Comment peut-on expliquer la
Cartes montrant la fréquence de l’allèle
> paludisme et allèle HbS*
fréquence élevée de l’allèle HbS
HbS en Europe, Afrique et Asie du Sud> moustique et paludisme*
morbide dans les populations
Est
> Rôle des allèles HbS et HbA*
touchées par la malaria ?
Stabilité et variabilité
Espace « 12 histoires de mouches »
des génomes et
Moustiquaire « Drosophile et recherche génétique »
évolution
Croisements entre populations de
Comment l’étude des croisements
> Croisements entre populations de drosophiles au patrimoine
drosophiles au patrimoine génétique
de drosophiles a-t-elle permis de
génétique différent*
différent*
faire progresser la génétique ?
> Tableau à compléter sur la drosophile à l’aide du texte
« drosophile et recherche génétique »*
Risque infectieux et
protection de
l’organisme
2nde
1ère S
TS
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La question à résoudre : …………………………………………………………………………………………………………………………………………
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Les indices dans l'exposition :
Nos conclusions :
Mouches – 25 juin 2010 /27 mars 2011 – Muséum d'histoire naturelle de Nantes
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Rôle des mouches dans la détermination des conditions d’un décès
Le corps avait été retrouvé dans l'eau, près de l'île d'Ôland en Suède, la tête déjà décomposée. La plus grande partie du cadavre,
suspendue à une bouée de sauvetage,
n'avait pas été exposée à l'air et paraissait moulée dans une sorte de cire. Cette substance se forme autour des chairs après un séjour prolongé
à l'abri de l'air et résulte d'une transformation des graisses. Le crâne était couvert de larves d'une mouche du varech, Coelopa frigida. On était
au début du mois de juin 1966. L'enquête établit plus tard que le cadavre avait séjourné quatre mois et demi dans l'eau. La tête, maintenue audessus de la surface de l'eau, était décomposée. Les mouches à viande, Calliphora, ne pouvaient avoir pondu sur le crâne, car elles ne
supportent pas les températures hivernales. Les inspecteurs chargés de l'enquête supposaient que la décomposition était l'oeuvre de Coelopa
frigida, mais ces mouches vivent sur les côtes, et non en haute mer.
Comment expliquer ce mystère?
En examinant les courants marins de la région, les enquêteurs observèrent
que le corps se trouvait sur le trajet d'un courant qui s'éloigne vers le large après avoir longé les côtes. Or, sur le parcours de ce courant, un
navire finlandais avait sombré au mois de janvier de la même année, c'est-à-dire au moment de la mort présumée. Le cadavre était sans doute
celui d'un marin de ce bateau, mort d'hypothermie. Des mouches avaient pondu sur ce corps alors qu'il dérivait le long des côtes, puis le
tout avait été emporté en pleine mer. Dans ce cas, ce ne sont ni l'examen d'une balle de fusil ni l'interrogatoire d'un suspect qui ont éclairci les
circonstances de la mort, mais des larves de mouches.
Texte extrait d’un article du magasine « Pour la science », de Juin 2002
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Reportage
Le Mexique stérilise les "mouches dévoreuses d'hommes" pour mieux les éradiquer
Tuxtla Gutierrez (Mexique) , envoyé spécial / Article paru dans l'édition du 21.08.10. Le Monde
C
'est nu de la tête aux pieds que l'on pénètre dans l'étonnant élevage de lucilies bouchères, ces "mouches tueuses", comme les appellent les
paysans du sud du Mexique. "Pour éliminer cette espèce dangereuse, pas question de laisser s'échapper des insectes ou des larves fertiles", dit le
chef de production, Arturo Martinez y Tapia pour justifier ces mesures de protection.
Plantée à une vingtaine de kilomètres de Tuxtla Gutierrez, capitale de l'Etat du Chiapas, cette usine de 80 hectares est placée sous la haute
protection de l'armée mexicaine. "Ici, nous produisons et stérilisons entre 120 et 500 millions de mouches par semaine", explique ce vétérinaire de
60 ans, avant d'enfiler une combinaison, un casque et des bottes de sécurité.
Il faut franchir deux sas étanches et un rideau d'air comprimé pour entrer dans cette forteresse. A l'intérieur, une odeur nauséabonde prend
immédiatement à la gorge. "C'est l'ammoniac produit par les déchets du métabolisme des larves", explique Arturo Martinez y Tapia, avant d'entrer
dans l'immense salle de reproduction, remplie de cages grouillantes de mouches dont le bourdonnement donne le tournis.
Cet insecte aux yeux rouges, endémique sur le continent américain, pond ses oeufs autour des plaies et des orifices naturels des mammifères à sang
chaud, humains compris. Une fois écloses, les larves pénètrent la chair, grâce à deux crochets carnassiers, puis s'en nourrissent. D'où son
appellation scientifique : Cochliomyia hominivorax ou "mouche dévoreuse d'hommes".
"L'espèce a été découverte en 1858 par le médecin français Charles Coquerel, sur des bagnards de l'île du Diable, en Guyane. Aujourd'hui, c'est
surtout sur le bétail que s'observent les infestations provoquées par les larves. Les pertes économiques s'élèvent à 1,5 milliard de dollars par an en
Amérique latine", raconte Arturo Martinez y Tapia.
Pour se protéger de ces tueuses, le Mexique et les Etats-Unis ont installé, en 1972, à Tuxtla Gutierrez, une commission binationale (Comexa) chargée
de mettre en application la méthode dite de l'insecte stérile.
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Inventée dans les années 1940 par deux entomologistes américains, Edward Fred Knipling et Raymond C. Bushland, cette technique - modernisée
depuis - consiste à produire à grande échelle des mouches, puis à les stériliser par rayonnement gamma avant de les relâcher dans la nature. La
reproduction des mâles d'élevage avec les femelles sauvages donne des oeufs inféconds.
Dans la salle de collecte des oeufs, l'atmosphère est suffocante. La température frôle les 40°C, avec 80 % d'humidité. Chaque mouche pond 250
oeufs en moyenne sur du bois et de la mousse imbibés d'une mixture fermentée malodorante. Quatre heures plus tard, les oeufs sont répartis sur
des plateaux, et emmenés par chariots dans les salles d'élevage. Là, une fois écloses, les larves se gavent de nourriture : "Un mélange de sang,
d'oeufs en poudre, de soja, de fibres de cellulose et d'eau", explique René Soliz, un biologiste de 48 ans.
Arrivées à maturité, les larves sautent d'elles-mêmes dans des rigoles, où elles sont récoltées pour se transformer en pupes, stade intermédiaire du
développement de l'animal. Les cocons sont placés dans des cylindres perforés, puis introduits dans trois irradiateurs au césium 137. "Les rayons
nucléaires endommagent les cellules reproductrices sans affecter les autres organes", détaille Grisel Molina, superviseur de la zone de stérilisation.
Juste à côté, dans un laboratoire, les pupes irradiées subissent une batterie de tests.
La méthode a fait ses preuves. Dès 1966, la lucilie bouchère a disparu des Etats-Unis. Ce n'est que vingt-cinq ans plus tard que le Mexique est
parvenu à éradiquer l'espèce. Mais le fléau continue de sévir en Amérique latine et dans les Caraïbes. Placés dans des cartons, des milliards de
cocons irradiés au Mexique sont envoyés par avion au Brésil ou en Uruguay, et bientôt le seront vers Cuba ou Haïti. "Ecologique, la méthode évite le
recours aux insecticides. Mais elle nécessite de concentrer une grande quantité d'insectes stériles - dix pour un sauvage - sur une zone
géographique donnée", confie Arturo Martinez y Tapia, avant de repasser les sas de sécurité et d'aller prendre une douche.
Le même jour, les dirigeants de la Comexa recevaient des représentants des gouvernements brésilien, uruguayen et paraguayen. "Notre objectif est
d'éradiquer l'espèce du sud du continent", explique Alejandro Parra, directeur de la Comexa. Et Eduardo Garcia, du ministère brésilien de
l'agriculture, de préciser : "La technique est onéreuse mais nos pertes de bétail le sont encore plus."
Pour être efficace, la méthode nécessite des moyens importants et une coopération régionale. Le Mexique a consacré 800 millions de dollars (625
millions d'euros) sur dix-neuf ans pour parvenir à ses fins. L'élimination totale de la lucilie bouchère pourrait coûter plusieurs milliards de dollars
aux pays d'Amérique latine sur une période de quinze à trente années. Le succès de l'opération repose en grande partie sur la volonté politique de
leurs dirigeants.
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