Prise en charge du carcinome du canal anal
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Prise en charge du carcinome du canal anal
revue Prise en charge du carcinome du canal anal Rev Med Suisse 2011 ; 7 : 1144-8 N.-N. Tran Thang S. Cochet A.-C. George M. Betz A. Roth Management of anal canal carcinoma Although anal canal squamous cell carcinoma is rare, the general practitioner should consider this diagnosis in a patient with persistent lower abdominal symptoms. While classically observed in older women, an increased incidence is also seen in HIV-positive patients or patients with a history of human papillomavirus infection. Initial diagnosis and local work-up require assessment by a proctologist. Standard curative treatment combines radiotherapy with 5-FU- and MMC-based chemotherapy. Salvage surgery should be discussed in case of local relapse. The general practitioner, the proctologist and the radiation oncologist, all participate in post-treatment surveillance. Bien que le carcinome épidermoïde du canal anal soit une pathologie rare, le médecin généraliste doit évoquer ce diag nostic face à la persistance de symptômes digestifs bas. Cette tumeur, habituellement de la femme âgée, a également une incidence augmentée chez les patients VIH positifs ou aux antécédents d’infection à papillomavirus. Le diagnostic initial et le bilan local sont assurés par le proctologue. Le traitement standard associe une radiothérapie avec une chimiothérapie de radiosensibilisation par mitomycine C (MMC) et 5fluorou racile (5FU). En cas de récidive locale, le traitement de choix est l’amputation abdominopérinéale. La surveillance après traitement est prise en charge par le médecin généraliste en collaboration avec le proctologue et le radiooncologue. généralités Près de 160 nouveaux cas de carcinome épidermoïde du canal anal sont diagnostiqués chaque année en Suisse. Tumeur rare constituant 1 à 2% des cancers digestifs, son incidence augmente (1-2/100 000 habitants), avec une légère prédominance féminine. La présentation clinique inclut la sensation/palpation d’une masse dans le canal anal, une ulcération persistante, des saignements souvent confondus avec des crises hémorroïdaires, des douleurs, un prurit, ou plus rarement une incontinence fécale. anatomie et histologie Le canal anal s’étend de la jonction anorectale à la marge anale. Au milieu, la ligne pectinée départage les zones d’épithélium muqueux et squameux (figure 1). Le drainage lymphatique se fait au niveau des ganglions inguinaux, fémoraux internes et externes sous la ligne pectinée, au niveau des ganglions iliaques internes et obturateurs au-dessus. Plus proximalement, le drainage peut intéresser les ganglions périrectaux et mésentériques inférieurs. L’histologie est essentiellement épidermoïde. D’autres types histologiques plus rares nécessitent une prise en charge adaptée.1 facteurs de risque Le facteur étiologique est l’infection à papillomavirus humain (HPV), plutôt de génotype 16 que 18, dans près de 90% des cas 2,3 et des antécédents de condylomes sont fréquents. Les femmes doivent bénéficier d’une évaluation gynécologique (dépistage du cancer du col utérin) et les hommes d’un examen du pénis, vu l’étiologie virale commune aux carcinomes épidermoïdes dans ces localisations. L’incidence du cancer du canal anal est accrue chez les patients VIH positifs. Un test de dépistage du VIH est proposé selon l’évaluation du risque de contamination. Une cytologie sur frottis tous les deux à trois ans pourrait permettre la détection précoce d’une progression de dysplasie intraépithéliale en lésion plus agressive chez les patients VIH positifs.4 Les conséquences de la vac- 1144 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 mai 2011 24_28_35710.indd 1 19.05.11 08:57 Tableau 1. Classification TNM Tumeur primaire (T) Muqueuse rectale (épithélium muqueux) Sphincter interne Hémorroïdes internes Ligne pectinée Tx La tumeur primaire ne peut être évaluée T0 Pas d’évidence de tumeur primaire Tis Carcinome in situ, maladie de Bowen, lésions intraépithéliales épidermoïdes de haut grade, néoplasie anale intraépithéliale II-III T1 Tumeur m 2 cm T2 Tumeur 2-5 cm T3 Tumeur L 5 cm T4 Tumeur envahissant les organes adjacents, quelle que soit la taille (vagin, urètre, vessie, par exemple) ; l’envahissement par continuité de la paroi rectale, de la peau périanale, du tissu sous-cutané ou des muscles sphinctériens n’est pas considéré comme T4 Epithélium squameux Sphincter externe Hémorroïdes externes Figure 1. Anatomie du canal anal cination contre le HPV sur l’incidence du cancer du canal anal ainsi que l’intérêt de cette vaccination chez les patients à risque sont en cours d’évaluation. Atteinte ganglionnaire régionale (N) Nx N0 N1 N2 N3 Les ganglions régionaux ne peuvent être évalués Pas d’atteinte ganglionnaire régionale Ganglions périrectaux positifs Ganglions iliaques internes ou inguinaux unilatéraux positifs Ganglions périrectaux et inguinaux positifs et/ou atteinte iliaque interne bilatérale ou atteinte inguinale bilatérale Métastases à distance (M) M0 Absence de métastases à distance M1 Présence de métastases à distance Stades diagnostic, bilan d’évaluation et facteurs pronostiques Les patients présentant des symptômes évocateurs sont initialement évalués par leur médecin généraliste, qui peut constater, à l’examen clinique, la présence d’une masse au toucher rectal, ou d’adénopathies inguinales. Les patients sont ensuite adressés au proctologue pour un examen initial comprenant la biopsie nécessaire au diagnostic. L’échoendoscopie détermine la taille, l’infiltration en profondeur de la tumeur et l’atteinte ganglionnaire péri-anorectale. L’IRM pelvienne permet une évaluation précise de l’extension locorégionale. Un CT thoraco-abdomino-pelvien est nécessaire pour le bilan d’extension. Alors que le PET-CT au 18F-FDG a une excellente sensibilité pour l’atteinte ganglionnaire régionale et la détection de métastases à distance,5 pouvant modifier le staging initial et la définition des volumes cibles pour la radiothérapie, sa place exacte reste à préciser.5,6 Différentes catégories pronostiques correspondent aux stades définis selon le système TNM (tableau 1). Outre le stade, un âge M 65 ans, une histologie peu différenciée, une origine afro-américaine et une mauvaise situation économique sont des facteurs de mauvais pronostic.7 Dans cette étude, la survie globale à cinq ans, tous stades confondus, était de 58%, la présence d’une atteinte ganglionnaire, voire de métastases, résultant en une réduction de la survie (37,4%, 18,7% respectivement). traitement Radio-chimiothérapie Le traitement a reposé sur la chirurgie jusque dans les années 1980, lorsque Nigro et coll. ont rapporté des réponses complètes à une radio-chimiothérapie préopératoire, permettant d’éviter chez certains patients l’amputation abdomino-périnéale et suggérant qu’une approche conserva- 0 I II IIIA Tis T1 T2, T3 T1-T3 T4 N0 N0 N0 N1 N0 M0 M0 M0 M0 M0 IIIB IV T4 T1-T4 T1-T4 N1 N2, N3 N0-N3 M0 M0 M1 trice basée sur la radiothérapie pourrait remplacer la chirurgie comme traitement standard.8,9 Ces résultats ont été confirmés, par la suite, par plusieurs études randomisées démontrant également la supériorité d’une association de radiothérapie externe et de chimiothérapie comparée à la radiothérapie seule.10-13 Aucun schéma standard n’est validé pour la radiothérapie ; les diverses options comprennent classiquement deux phases (figure 2) : une irradiation pelvienne initiale, comprenant les aires inguinales, de 30-45 Gy suivie, après une pause de deux à six semaines imposée par la toxicité cutanée et muqueuse, d’une deuxième phase amenant la dose sur le volume tumoral cible à 50-60 Gy.14,15 La chimiothérapie radiosensibilisante est administrée à l’initiation de chaque phase. La radiothérapie modulée en intensité, y compris des techniques apparentées telle la tomothérapie, permet de minimiser la toxicité aiguë de la première phase et de réduire la pause,16-18 cette dernière diminuant l’efficacité radiobiologique en prolongeant la durée totale du traitement. La plupart des études récentes cherchent à minimiser, voire à éliminer cette pause, dont la durée optimale reste controversée. Sujet parfois de débat, 5-FU/MMC Radiothérapie 5-FU/MMC Pause Radiothérapie Figure 2. Schéma du traitement combiné de radiochimiothérapie 5-FU : 5-fluorouracile ; MMC : mitomycine C. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 mai 2011 24_28_35710.indd 2 1145 19.05.11 08:57 l’irradiation élective inguinale reste aujourd’hui standard même pour les stades très précoces.19-21 L’association de 5-fluorouracile (5-FU) et mitomycine C (MMC) est supérieure au 5-FU seul en termes de contrôle local, de survie sans progression et de survie sans colostomie.12,13 Le 5-FU continu peut être remplacé par la capécitabine, une fluoropyrimidine orale convertie en 5-FU.22 Les associations de cisplatine/5-FU,23 de cisplatine/MMC,24 ou de cisplatine/5-FU/MMC 25 n’ont pas démontré d’avantage sur la survie mais une majoration des toxicités et même un moins bon contrôle local pour le cisplatine par rapport à la MMC.23 Les schémas d’induction ou de maintenance n’apportent pas de bénéfice.26 Si la dose et la durée optimale de la radiothérapie restent donc à établir, la situation est plus claire pour la chimiothérapie concomitante, avec une association standard de MMC et de 5-FU. Toxicité liée au traitement et gestion des complications Le traitement est associé à un risque de toxicité hématologique, parfois retardée jusqu’à plusieurs semaines après la chimiothérapie, nécessitant un suivi de la formule sanguine. Les toxicités digestives (nausées, vomissements, diarrhées) sont traitées symptomatiquement. Un suivi régulier pendant et après la radiothérapie est nécessaire pour la gestion de la toxicité cutanée dans la région périanale et, chez les femmes, vulvaire. Une inflammation urétrale, se traduisant par une dysurie ou des symptômes obstructifs, peut motiver un traitement anti-inflammatoire après exclusion d’une cystite infectieuse. La réalisation d’une stomie de décharge est envisagée avant traitement en cas d’infiltration du sphincter, de sténose obstructive ou de fistules. La réversibilité de ce geste est évaluée après traitement, la probabilité d’une stomie définitive étant élevée (80%).27 L’utilisation de la stomie peut être enseignée par un(e) infirmier(ère) spécialisé(e). Les complications tardives de la radio-chimiothérapie concernent 3 à 16% des patients.1 Elles comprennent une dysfonction sphinctérienne, une proctite avec douleurs et saignements locaux, des diarrhées chroniques (toxicité grêle), une dysurie chronique, une dyspareunie ainsi qu’une dysfonction érectile. Des complications plus graves tels des ulcères et des nécroses anales, des sténoses ou des fistules, sont rarement observées avec les schémas actuels. Les risques d’infertilité et de ménopause après irradiation pelvienne doivent être clairement discutés avec les patient(e)s. Traitement des patients VIH positifs Plusieurs études rétrospectives confirment une efficacité comparable de la radio-chimiothérapie chez les patients VIH positifs traités pour un carcinome du canal anal et suggèrent une toxicité accrue (cutanée, hématologique, gastrointestinale) chez les patients présentant des taux de CD4 l 200/mm3. Une adaptation du traitement (doses de radiothérapie, omission du second cycle de MMC, chimiothérapie radiosensibilisante par 5-FU seul) est évaluée individuellement. Le traitement standard sans modification est recommandé chez les patients présentant des taux de CD4 L 200/mm3. Si indiquée, une thérapie antirétrovirale est 1146 initiée avant le début du traitement et les potentielles interactions médicamenteuses évaluées. A l’heure actuelle, malgré l’introduction de traitements antiviraux hautement efficaces, l’incidence du carcinome épidermoïde du canal anal ainsi que des dysplasies intraépithéliales est en augmentation chez les patients infectés par le VIH.28,29 Evaluation de la réponse et surveillance L’évaluation clinique de la réponse est réalisée par le proctologue six à huit semaines après la fin du traitement. Une réponse complète est observée chez plus de 80% des patients tous stades confondus11 et chez plus de 90% pour les T1-2 N0.12 Les patients en rémission complète sont évalués tous les trois à six mois pendant deux ans, puis tous les six à douze mois jusqu’à cinq ans après la fin des traitements. La surveillance concerne essentiellement le risque de récidive locorégionale et repose sur l’examen clinique, qui peut être complété par une échoendoscopie ou une IRM en cas de suspicion de récidive. Le bénéfice d’une détection précoce des récidives à distance est controversé et un suivi par CT-scan n’est pas recommandé.1 Chirurgie de rattrapage La chirurgie joue un rôle essentiel lors de maladie résiduelle ou de récidive locale, détectées chez 20 à 40% des patients, et pour la majorité dans les trois ans suivant la fin du traitement initial.30-32 Elle consiste en une résection abdomino-périnéale et permet un contrôle locorégional chez environ 50% des patients. Les complications comprennent surtout un délai de cicatrisation et des infections de plaie. Les patients ne pouvant bénéficier d’une chirurgie de rattrapage (mauvais état général, comorbidités multiples, métastases, refus par le patient) ou chez qui la résection est incomplète ont un mauvais pronostic. Ceci souligne l’importance d’une détection précoce des récidives locorégionales et d’une surveillance rapprochée après la fin du traitement initial. Stades localement avancés, fistules Les carcinomes du canal anal localement avancés présentent un problème particulier, notamment lors de fistules (ano-vaginales, anopérinéales) ou de tumeur primaire très étendue infiltrant les organes adjacents. Il est admis que la radiothérapie pourrait être contre-indiquée, avec un risque d’aggraver les fistules existantes ou de favoriser leur formation. Dans ces situations, la chimiothérapie systémique d’induction par voie intraveineuse 26 ou intra-artérielle 33-35 a montré de bons résultats (réponse tumorale, fermeture de fistules). L’administration intra-artérielle permet de délivrer de hautes doses de chimiothérapie sur le site tumoral avec une réponse rapide et une toxicité hématologique et cutanée limitée. Elle peut également être utilisée lors de récidive locorégionale avancée. Cette approche est employée avec succès dans notre institution.33,36 Carcinome du canal anal métastatique La présence de métastases extra-pelviennes est détectée chez environ 5% des patients à la présentation initiale et chez 10 à 20% après un traitement combiné de première intention. Il n’y a pas de traitement clairement établi pour Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 mai 2011 24_28_35710.indd 3 19.05.11 08:57 ces situations rares. Une chimiothérapie associant un dérivé du platine, une taxane et le 5-FU, a montré des résultats encourageants sur un petit collectif de patients.37 Le rôle potentiel des thérapies ciblées, notamment d’anticorps anti-EGFR comme le cétuximab, est en cours d’évaluation.38,39 Développements thérapeutiques Les anticorps monoclonaux anti-EGFR ont démontré leur efficacité dans le traitement des carcinomes épidermoïdes de la sphère ORL, ainsi que des cancers colorectaux sans mutation de KRAS. Dans le carcinome du canal anal, la mutation de KRAS semble rare.40 Des réponses au cétuximab en monothérapie ou associé à l’irinotécan ont été rapportées.39 D’autres schémas de chimiothérapie radiosensibilisante sont en cours d’analyse. La radiothérapie reste en évolution, tant sur le plan du ciblage que sur le plan de la dose et de la durée optimales. Vu l’implication étiologique de l’infection à HPV, des efforts sont réalisés sur la prévention, la vaccination et les programmes de screening pour les populations à risque. Stratégie de recherche dans Medline et critères de sélection Pour la réalisation de cette revue, les données utilisées ont été identifiées par une recherche dans Medline des articles publiés en anglais ou en français depuis 1975 dans le domaine de l’oncologie et de la radio-oncologie. Les articles ont été inclus dans la liste des références s’ils présentaient une approche originale pour chacune des sections principales de la revue ou couvraient les sujets suivants : présentation clinique, facteurs pronostiques, prise en charge thérapeutique initiale, traitement de la récidive et développements thérapeutiques du carcinome du canal anal. Le mot-clé utilisé pour la recherche était «anal canal carcinoma». D’autres critères ont été simultanément utilisés avec ce terme, comprenant les mots-clés suivants : «squamous cell», «HIV», «HPV», «PETCT», «chemotherapy», «radiotherapy», «surgery», «stoma», «epidermal growth factor receptor» et «future». Implications pratiques > La persistance de symptômes tels que rectorragies, épreintes ou incontinence doit faire évoquer un diagnostic de carcinome du canal anal conclusion La prise en charge du carcinome épidermoïde du canal anal intègre de multiples modalités de traitement (radiothérapie, chimiothérapie, chirurgie) et nécessite une bonne coordination entre les divers intervenants. Le médecin traitant joue un rôle crucial au moment du diagnostic initial, tant en ce qui concerne le choix des examens complémentaires, qu’en référant le patient au spécialiste. Au cours des traitements, une coopération multidisciplinaire est indispensable pour la gestion des complications. Le médecin traitant intervient également dans la détection précoce des récidives locorégionales et dans la prévention des populations à risque. > La collaboration d’un proctologue est indispensable pour assurer le bilan initial et la surveillance après traitement > Le traitement de choix est une radiothérapie avec chimiothérapie radiosensibilisante > La récidive locorégionale se traite par chirurgie > Les tumeurs localement avancées ou avec fistules peuvent bénéficier d’une chimiothérapie intra-artérielle première Adresse Drs Nhu-Nam Tran Thang, Stéphane Cochet, Anne-Claude George et Arnaud Roth Service d’oncologie Département des spécialités de médecine Dr Michael Betz Service de radio-oncologie Département d’imagerie et des sciences de l’information médicale HUG, 1211 Genève 14 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Bibliographie 1 ** Clark MA, Hartley A, Geh JI. Cancer of the anal canal. 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