Sujet bac - Juin - 2010 - Français 1re - Techno

Transcription

Sujet bac - Juin - 2010 - Français 1re - Techno
m Un
metteur en scène doit choisir dans le document A ou le
document B un passage pour faire jouer à ses comédiens une
scène de conflit. Il leur explique son choix et les idées de mise en
scène que ce passage lui inspire. L’un des comédiens propose le
choix d’un autre passage du document A ou du document B et
le justifie par les possibilités de mise en scène qu’il offre.
Vous rédigerez leur discussion en quelques répliques de dialogue.
Vous veillerez à ce que les répliques soient suffisamment
développées (de trois à six environ pour la totalité du dialogue).
Le candidat peut s’appuyer sur les textes du corpus reproduits dans le
sujet n° 17.
LES CLÉS DU SUJET
■ Comprendre le sujet
Analysez chacun des mots de la consigne ; cela permet de faire la
« définition » du texte à produire et de cerner les contraintes.
Ici :
• Objet d’étude : « metteur en scène », « comédiens »… → le théâtre.
• Sujet / thème du texte : « choix d’un passage », « idées de mise en
scène », « possibilités de mise en scène ».
• Genre du texte à produire : « discussion, « dialogue » → cela peut
éventuellement prendre la forme d’une scène de théâtre.
• Type de texte (ou forme de discours) : « explique » → texte explicatif ; « son choix / idées (de mise en scène) / justifie (son choix) »
→ texte argumentatif.
• Thèse : il y en a deux, puisqu’il y a deux interlocuteurs.
Thèse 1 : « J’ai choisi de vous faire jouer ce passage parce qu’il offre
des possibilités de mise en scène intéressantes et efficaces. »
Thèse 2 : « Je pense que ce passage est plus intéressant à mettre en
scène » : il s’agit donc de deux thèses qui s’opposent.
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• Le registre ne vous est pas indiqué ; vous avez le choix.
• Situation d’énonciation : Qui ? Un metteur en scène : il devra dire
« je ». À qui ? à ses comédiens. Puis : qui ? un comédien. À qui ? au
metteur en scène, et, par-delà, aux autres comédiens.
• Niveau de langue : correct ; les comédiens d’une troupe n’utilisent
pas entre eux un niveau de langue soutenu.
■ Définition du texte
Dialogue (de théâtre ?) (genre), explicatif et argumentatif (type de
texte), sur deux passages (de conflit) d’une scène de théâtre
(thème), ? (registre), pour décider d’un passage de pièce de théâtre
à jouer et imposer son choix (buts).
m Réussir l’écriture d’invention : voir guide méthodologique.
m Le dialogue : voir lexique des notions.
m Le théâtre : voir lexique des notions.
■ Chercher des idées
Le fond
Les choix à faire
• Les passages à choisir : le sujet n’est pas clair : on pourrait
comprendre qu’il faut choisir deux passages dans la même scène (A ou
B) ; mais cela n’aurait pas grand intérêt et serait à peine faisable ; en effet
la scène de Molière est très courte et ne présente pas de parties bien
distinctes qui permettraient de les opposer.
Nous avons pris le parti (qui nous semble être le seul à présenter un
intérêt) de choisir un passage de chacune des scènes.
• La mise en scène : vous devez imaginer la mise en scène et faire des
allusions précises à des éléments de cette mise en scène. Faites dans
ce cas la liste des détails proprement « scénographiques » et concrets
que vous pouvez mentionner (décor, costumes, effets de lumière, jeu
des acteurs, mouvements, mimiques…). Des exemples précis permettront à votre lecteur de s’imaginer la mise en scène.
• Le registre du texte : il dépendra des rapports entre les interlocuteurs mais, comme il s’agit d’un dialogue où deux conceptions
opposées s’affrontent, il pourra être polémique.
Quelques pistes
• Deux passages possibles
– Les lignes 11 à 43 de la scène de Molière.
– Les lignes 1 à 42 de la scène de Musset.
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• Pour le passage de L’Avare :
– Intérêt : elle offre plus de variété dans les jeux de scène parce qu’elle
met en scène trois personnages ; le conflit est alors plus complexe ;
plus de mouvements, de mimiques suggérés ; intérêt des apartés ;
« paranoïa » d’Harpagon soupçonnant tout le monde qui crée un effet
de comique mais est aussi inquiétante (notamment pour ses enfants).
contraste entre la brutalité d’Harpagon et la soumission de ses enfants.
– Idées de mise en scène : jeu d’Harpagon quand il détaille les vêtements (caricature possible et résistance exaspérée mais muette de
Cléante) (l. 29-34) ; Harpagon avec une calculatrice pour estimer le
montant des intérêts de placement (l. 34-36) ; jeu des « signes » et
mimiques entre Élise et Cléante (l. 38-39)… Scène moins statique que
celle de Musset.
• Pour le passage de Il ne faut jurer de rien :
– Intérêt : scène qui ressemble à un interrogatoire judiciaire ou à un
sermon : la progression de la colère, l’irritation croissante de Van Buck
ponctuée par les répliques de Valentin ; la solennité des répliques de
Van Buck – qui est à la fois juge et partie (« Monsieur », vouvoiement,
généralités…), son ton dépréciatif (mots péjoratifs) ; en contraste,
l’ironie impertinente et frondeuse de Valentin ; multiples interruptions de
parole. Mais on devine une certaine bonhomie de la part de Van Buck ;
un désaccord superficiel, qui donne à la scène un ton comique, dynamique. En somme, une scène où le ton du conflit est double
(apparemment sérieux mais en fait plaisant). Le ton doit faire comprendre
cette dualité – plus que les gestes.
– Idées de mise en scène : le jeu assis-debout au début de la scène
(peut être rendu de façon comique) ; gestes didactiques et (trop) solennels de Van Buck ; clins d’œil de Valentin au public…
La forme, l’écriture
• Vous ne devez pas employer le vocabulaire « technique » de la dissertation ou du commentaire, qu’une troupe de théâtre n’est pas censée
manier. Ne parlez pas d’« énonciation », dites plutôt : « le jeu de (tel
acteur) fait bien sentir que le personnage est un bouffon… ».
• Mais vous pouvez utiliser le vocabulaire technique de la mise en
scène (exemples : « scénographie, machinerie, gestuelle, poursuite
(type d’éclairage qui suit un des personnages)… »), car il s’agit de gens
du métier.
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