Alzheimer des conseils pour les Aidants

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Alzheimer des conseils pour les Aidants
Alzheimer : des conseils pour les Aidants.
La maladie d’Alzheimer et toutes les maladies apparentées sont lourdes de conséquences pour les
proches. Prendre soin d’une personne qui en est atteinte demande du temps, de la patience, de la
disponibilité, de l’énergie, mais aussi des connaissances. PasseportSanté vous livre huit grands
conseils pour vous rendre la vie plus facile.
Bien comprendre la maladie d'Alzheimer
Tenant son nom du chercheur qui l’a découverte en 1906, la maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative
évolutive du système nerveux central. Elle se traduit par des lésions cérébrales majeures qui entraînent petit à petit une
diminution des fonctions cognitives. Des modifications de l’humeur et du comportement apparaissent souvent au cours
de son développement.
La maladie d’Alzheimer en chiffres :
Près de 25 millions de personnes touchées dans le monde
Plus de 850 000 personnes malades en France
Environ 220 000 nouveaux cas par an en France
32 000 personnes sont âgées de moins de 65 ans
Les signes d’alerte sont multiples, mais ne signifient pas forcément que la personne soit atteinte de la maladie
d’Alzheimer :
Perte de mémoire récente et difficultés à enregistrer de nouvelles informations
Désorientation dans le temps et l’espace
Perte de raisonnement
Difficultés à planifier et organiser son temps
Modifications fréquentes de l’humeur et du comportement .Problèmes de langage
(manques de mot)
Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à en parler, voire même à consulter un médecin
généraliste qui pourra vous aiguiller vers un médecin spécialiste (neurologue ou gériatre).
Savoir accepter la maladie d'un proche
Apprendre soudainement qu’un proche est atteint de la maladie d’Alzheimer est souvent une expérience difficile.
Généralement, la famille passe par plusieurs étapes dans l’acceptation de la maladie, même si chaque cheminement est
différent. Le proche peut d’abord nier la réalité : c’est le déni. Il tente alors de se persuader que les symptômes observés
chez la personne sont liés au vieillissement et que le médecin a pu faire une erreur de diagnostic. Puis, il existe un stade
de négociation au cours duquel il devient conscient que la personne est malade, mais il se persuade qu’une solution
existe pour améliorer la situation. Il procède alors à plusieurs changements qui se révèlent malheureusement inefficaces.
A l’issue de ce stade, il arrive que le proche traverse une phase de dépression. Il se rend compte que le processus est
inévitable et qu’aucun traitement ne peut améliorer l’état du malade. Pire, il prend conscience qu’avec le temps, les
symptômes vont se dégrader.
Cette dernière phase peut être génératrice d’insomnies, d’irritation voire même d’agressivité. Il s’agit alors de
faire le faire le deuil d’une personne qui n’est pas morte mais qui, peu à peu, perd des capacités mentales :
il ne sera plus jamais possible d’avoir les mêmes échanges avec l’être cher. Ce deuil de la relation qui
existait s’accompagne d’un deuil du rôle : l’enfant devient le parent et vice versa ou le conjoint devient
l’aidant et les tâches sont redistribuées. Dans les années à venir, le proche doit s’attendre à devoir accepter
de nombreux deuils. Pour l’aider à les vivre au mieux, il devra les reconnaître, les accepter et se centrer sur
ce qu’il est encore possible de faire et non sur ce qui n’est plus possible. Il est alors important de rechercher
et accepter le soutien de proches et de continuer à s’accorder du temps
Mieux communiquer avec la personne malade
Communiquer avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer s’avère particulièrement épineux. Il faut savoir
utiliser différents moyens pour faire passer un message car la personne touchée a de plus en plus de difficultés à
exprimer ses idées et à comprendre ce qu’on lui dit. Le langage corporel, les expressions du visage ou le ton de la voix
délivrent eux-aussi des messages susceptibles de faire réagir une personne malade.
Voici quelques conseils pour améliorer vos communications :
Encouragez toujours la conversation afin d’éviter l’isolement
Posez davantage des questions fermées : « Veux-tu regarder la télé » plutôt que « Que veux-tu faire
cet après-midi ? »
Laissez bien le temps à la personne de comprendre ce que vous dîtes et de répondre
Evitez les sources de distraction comme la télévision ou la radio lorsque vous lui parlez
Attirez son attention en vous mettant face à lui ou en lui prenant la main
En cas d’incompréhension de sa part, répétez calmement votre phrase, rassurez-la et passez à
autre chose s’il n’y a pas d’amélioration.
Faîtes des phrases simples et soyez attentif au non-verbal
Ne haussez surtout par la voix et ne montrez pas de signes d’agacement
Il est important de garder en tête que la personne atteinte conserve ses sentiments et apprécie les gestes de tendresse
jusqu’à la fin de la maladie. Un regard sévère ou des mots durs peut blesser votre proche.
Connaître les aides de l'aidant
On appelle les personnes non professionnelles qui viennent en aide à une personne dépendante de son entourage, des
aidants. Généralement, l’aidant est très impliqué dans l’accompagnement de son proche et peut progressivement
négliger son propre état de santé. Au Canada comme en France, il dispose d’aides qui peuvent prendre plusieurs
formes. Des structures peuvent prendre le relais sur les soins, l’accompagnement à la vie sociale et au maintien de
l’autonome, les démarches administratives, les activités domestiques et même le soutien psychologique.En France,
l’aidant dispose également d’une consultation annuelle offerte dédiée son état de santé : il s’agit essentiellement de
prévenir, détecter et prendre en charge les effets délétères que l’accompagnement peut entraîner.
S'autoriser du répit
Les personnes proches d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer sont souvent épuisées, aussi bien sur le plan
physique que sur le plan mental. Voir une personne que l’on aime perdre ses facultés, tenir des propos incohérents, et
changer de comportements, est éprouvant. C’est la raison pour laquelle la Haute autorité de santé (HAS) suggère aux
aidants une consultation médicale annuelle pour évaluer leur état physique et psychique. Il est primordial de continuer à
s’accorder du temps de relaxation et de détente. Chez les aidants, les sources de stress peuvent avoir des effets plus
importants que chez les autres. Comme il n’est pas possible de supprimer tous les stress de la vie quotidienne, il est
capital de les anticiper au maximum en installant une vie paisible et équilibrée. L’idée est d’avoir toujours un peu
d’avance et non de courir après les choses, en gardant de côté des réserves de bonne humeur.
Ne pas culpabiliser
Si vous êtes l’aidant d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, c’est que vous êtes certainement l’être le plus
important dans sa vie. Pour lui et pour vous, il est donc indispensable que vous restiez en bonne santé physique et
mentale.
Pour cela, vous devez d’abord rester réaliste à propos de vos capacités. Prendre soin d’une personne dépendante
requiert énormément de temps et vous ne pourrez pas tout faire : il vous faut fixer des limites. Certains ont du mal à
admettre qu’elles ne peuvent pas tout faire ou culpabilisent de ne pas en faire assez. D’autres culpabilisent par rapport à
ce qu’ils ressentent. Il est frustrant de vivre avec quelqu’un qu’on aime et qui oublie qui vous êtes ou ce que vous dîtes.
Souvent, l’aidant se sent coupable parce qu’il a été impatient ou parce qu’il voudrait pouvoir consacrer plus de temps
pour lui. Se sentir coupable ne fait qu’empirer les choses : personne ne peut être parfait. Ces pensées ou les émotions
négatives que vous ressentez parfois ne signifient pas que vous n’êtes pas capable de prendre soin de quelqu’un. Cela
signifie tout simplement que vous êtes humain. Pourquoi ne pas échanger vos émotions avec d’autres aidants ou des
personnes de votre famille ?
Veiller à la sécurité de la personne malade
Que vous accueilliez la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer chez vous, ou que vous lui rendiez visite, il vous
faudra sans doute aménager le logement pour le rendre plus sûr. Faîtes un état des lieux afin d’évaluer les risques
potentiels et réévaluez-les régulièrement au fur et à mesure de l’évolution de la maladie. Posez-vous les bonnes
questions :
- Les tapis doivent-ils être rangés pour prévenir les chutes ?
- L’escalier est-il trop dangereux pour une personne touchée par la maladie d’Alzheimer ?
- La personne peut-elle encore utiliser sans dangers des appareils électriques de cuisine ?
- Doit-on envisager l’achat d’équipement de sécurité pour la salle de bain comme une barre de soutien ou un tapis
antidérapant ?
- L’éclairage est-il suffisant ?
- Y a-t-il des objets qu’il faut mettre sous clé ?
- Est-il nécessaire de fermer à clé certaines portes ou accès ?
Par ailleurs, il est important vérifier régulièrement que la personne a encore la capacité de conduire. Un examen
individuel de ses aptitudes permettra d’éviter tout avis subjectif : il n’est pas question de lui retirer le droit de conduire
plus tôt que nécessaire. Empêcher une personne de conduire peut en effet affecter son sentiment de liberté et son
autonomie. Malgré tout, il faut accepter le fait qu’une incapacité à conduire crée un risque inconsidéré pour le conducteur
comme pour autrui. Rapprochez-vous d’une association (Société Alzheimer au Canada ou France Alzheimer en France)
pour des renseignements sur les programmes d’évaluation de la capacité de conduire.
Attention ! Même s’il est nécessaire de rendre l’environnement du malade plus sûr, il est important
d’accorder à la personne la plus grande maîtrise possible de sa vie. Elle doit pouvoir faire ses propres choix
aussi longtemps qu’elle en est en mesure .Source : passeportsante.net
www.lamaisondesaidants.com

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