Jeunes sportifs vs jeunes criminels

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Jeunes sportifs vs jeunes criminels
Jeunes sportifs vs jeunes criminels
La preuve que les jeunes engagés dans le sport organisé ne sont
guère susceptibles de participer à des activités criminelles
Par David Carmichael
Cette revue bibliographique a été réalisée avec l’appui du Conseil des Jeux du Canada,
de la Ontario Track and Field Association et de Brockville Sports
David Carmichael est l’ancien directeur des projets nationaux de ParticipACTION. Il est directeur de la recherche
et du développement de l’Ontario Physical and Health Education Association (OPHEA) et directeur du programme
de haute performance de l’Ontario Amateur Wrestling Association. Il a agi comme responsable de cours sur le
développement à long terme de l’athlète à l’Institut national de formation des entraîneurs de l’Ontario et il est un
ancien animateur d’ateliers pour « Make the Active Choice », un projet du Gouvernement de l’Ontario qui fait la
promotion du rôle que jouent les loisirs dans la prévention de l’abus de substances chez les jeunes.
Peu de problématiques sociales retiennent autant
l’attention des médias que la criminalité chez les
jeunes. Statistique Canada a signalé une
augmentation de 3 % des crimes commis par des
jeunes de 12 à 17 ans entre 2005 et 2006. Au cours
des 15 dernières années, le nombre de crimes
violents perpétrés par des jeunes a augmenté de
30 % (Youth crime, 2008). Qu’il s’agisse de
meurtres de type « règlement de comptes » à
Vancouver ou de la sauvage agression sans raison
d’une femme âgée à Halifax, les villes canadiennes
sont aux prises avec une vague de criminalité
juvénile qui était inimaginable il y a quelques
décennies. Selon Statistique Canada, la plupart des
Canadiens croient que la criminalité juvénile est en
hausse et 77 % d’entre eux sont d’avis que les
sentences imposées aux jeunes contrevenants sont
trop légères (Youth crime, 2005).
De nombreux experts attribuent l’explosion de la
criminalité juvénile au nombre accru de gangs de
rue –souvent identifiés comme les auteurs de
crimes commis par des jeunes (Catalano et
Hawkins, 1996). La recherche indique que les
jeunes sont en quête d’assurance auprès de ceux
qui les accueillent et renforcent leur sens de
l’appartenance. Malheureusement, certains jeunes
n’ont d’autre choix que de se tourner vers les gangs
de rue afin de satisfaire leur besoin d’approbation,
d’appartenance et d’estime de soi (Clark, 1992).
Les gangs de rue sont un problème qui n’affecte
pas que les grandes villes. Au cours des dernières
décennies, on a assisté à une augmentation de la
présence des gangs de rue au sein de communautés
non métropolitaines et rurales. Par exemple, en
1960, il y avait 54 villes aux États-Unis qui
comptaient une population de gangs. En 1995, il y
avait des gangs de rue dans environ 800 villes et
municipalités dans l’ensemble des États-Unis
(Swetnam et Pope, 2001).
Il n’existe pas de consensus parmi les experts sur la
façon de réduire la criminalité juvénile.
L’implication criminelle débute habituellement
avant l’âge de 15 ans, tandis que le taux de
contrevenants qui en sont à leurs premières
infractions décline de façon marquée quand les
jeunes atteignent l’âge de 20 ans. Les jeunes qui
s’engagent dans des activités criminelles avant
l’âge de 14 ans ont tendance à être les
contrevenants les plus persistants, avec de longs
dossiers criminels (Joseph, 1996).
Réduire la criminalité juvénile
Il n’existe guère de preuves que les sanctions
punitives telles que l’incarcération (e.g. temps
passé dans un centre correctionnel pour jeunes),
l’incarcération de choc (e.g. mettre un enfant en
cellule pour une nuit), les heures de travail
communautaire (e.g. ramasser les ordures le long
des routes) ou les camps d’entraînement (e.g.
programmes de résidence exigeants physiquement)
se soient avérées efficaces pour réduire la
criminalité juvénile (Hoge, 2002). En Ontario, où
la politique de « tolérance zéro » a été implantée il
y a plus de dix ans, il n’y a pas eu de réduction de
la criminalité juvénile même si le nombre
d’accusations criminelles portées contre des jeunes
a plus que triplé entre 1989 et 1993. On estime que
70 % des sommes dépensées pour la criminalité
juvénile en Ontario sont consacrés à l’incarcération
(Owen, 1993), dont le coût est estimé à 100 000 $
par année pour chaque jeune contrevenant (St.
Thomas, 2008). L’Honorable Hal Wootten,
conseiller de la Reine, ancien commissaire aux
décès d’aborigènes en détention en Australie, a
pressé les délégués à un congrès sur la prévention
de la criminalité juvénile tenu en 1994 « d’avoir le
courage s’élever contre ceux qui croient qu’une
déshumanisation accrue constitue le remède pour
ceux qui se sont égarés dans la société » (Osmand,
1994).
Selon de nombreux experts criminologues,
l’approche la plus efficace pour réduire la
criminalité juvénile consiste à éloigner les jeunes
des activités sociales négatives avant qu’ils ne
s’engagent dans des activités criminelles
(Hartmann et Depro, 2006). Cette assertion semble
partagée par les Canadiens. La réhabilitation – et
non l’incarcération – est perçue par 64 % de la
population comme le moyen le plus efficace de
traiter les jeunes contrevenants (Hartnegal et
Baron, 1994). Il faut une approche équilibrée pour
traiter avec les jeunes contrevenants. Certains
doivent peut-être être incarcérés, mais davantage
d’entre eux ont besoin d’être engagés dans des
programmes communautaires qui forment le
caractère, augmentent l’estime de soi et
développent des compétences pour la vie (Millie et
al., 2005). Les programmes de développement
social qui fournissent aux jeunes des occasions
d’interaction positive avec les pairs, des
possibilités de développer des aptitudes à la
résolution de problèmes et une assistance aidante
d’un adulte réduisent les facteurs de risque associés
à la criminalité juvénile (Andrews et al., 1990).
Le développement social par le sport organisé
Le sport organisé est utilisé partout dans le monde
pour restreindre l’extrémisme politique et faciliter
la paix. En 2007, par exemple, Les Nations unies,
grâce à un don de 10 millions de dollars du Qatar,
ont établi un « Fonds du sport global » afin
d’engager dans le sport les jeunes de différentes
parties du monde, particulièrement dans les régions
où règnent des conflits. Le Sheikh Saud bin
Abdulrahman al-Thani, secrétaire général du
Comité olympique du Qatar, déclarait alors que
« le Fonds du sport vise les jeunes à l’âge où la
tentation de faire l’expérience de drogues illégales
est élevée. Le but principal est de promouvoir
l’activité sportive parmi les jeunes et de prévenir
l’usage de drogues et la criminalité dans le monde
entier » (UNODC, 2007).
Avec plus de 1,2 milliard de jeunes de 15 à 24 ans
dans le monde, les Nations unies ont constaté que
le sport pour les jeunes représente l’un des
mécanismes sociaux les plus dynamiques pour
transformer des situations conflictuelles
dangereuses et violentes, parce que le sport
organisé offre la possibilité de faire participer les
jeunes des deux sexes, de toutes les races et de
toutes les classes (United Nations, 2005).
Daniel Tarschys, ancien secrétaire général du
Conseil de l’Europe, déclarait en 1995 que
« la face cachée du sport, ce sont les dizaines
de milliers d’adeptes enthousiastes qui trouvent
dans leurs clubs de football, d’athlétisme,
d’aviron, ou d’escalade, un lieu de rencontre et
d’échange, mais, par-dessous tout, un terrain
d’entraînement à la vie en société. Dans ce
microcosme, les gens apprennent à assumer des
responsabilités, à suivre des règles, à s’accepter
les uns les autres, à rechercher des consensus, à
accepter la démocratie. Vu sous cet angle, le
sport est par excellence l’école de la
démocratie. »
Réduire la criminalité par le sport organisé
Il n’est pas réaliste de prétendre que le sport
organisé pour les jeunes peut, à lui seul, faire
baisser les niveaux de criminalité juvénile dans la
société. Les causes de la criminalité juvénile sont
complexes et multidimensionnelles. Les
programmes de sport organisé peuvent, cependant,
contribuer à réduire la criminalité juvénile en
donnant aux jeunes une identité positive et un sens
de l’autonomisation et en aidant les jeunes à
acquérir le leadership, l’habitude du travail en
équipe et des aptitudes d’autogouvernance sous la
supervision d’un adulte (Jamieson et Ross, 2007).
Plusieurs études ont démontré que le sport chez les
jeunes prévient effectivement la criminalité
juvénile (Utting, 1996). À Kansas City, Missouri,
les programmes de basket-ball de soirée et de
minuit ont réduit le taux de criminalité chez les
jeunes Afro-américains (Hawkins, 1998). Selon la
police de Kansas City, il y a eu une réduction de la
criminalité juvénile de l’ordre d’un tiers à deux
tiers dans les quartiers où il y avait un programme
de basket-ball de minuit pour les jeunes de 10 à 20
ans (Kennedy et O’Brien, 1996). À Alexandria, en
Virginie, on a assisté à une réduction de la
criminalité chez les jeunes filles qui participaient à
un programme de course à pied commandité par le
Club des Road Runners d’Amérique (VibarBawzon, J., 1997). En Australie, des programmes
de réhabilitation qui engageaient les jeunes
contrevenants aborigènes dans le sport organisé ont
contribué de façon significative à réduire les taux
de criminalité au sein des communautés aborigènes
(Mason et Wilson, 1988).
Les programmes de sport organisé qui réussissent à
réduire la criminalité juvénile semblent développer
chez les jeunes le sens de la compétence, de
l’appartenance sociale et de l’autonomisation (Gatz
et al., 2002). Les programmes de sport dominés par
l’inégalité d’accès et l’obsession de la victoire à
tout prix favorisent souvent les problèmes sociaux
chez les jeunes à risque (Hawkins, 1998). Les
« Northern Fly-In Sports Camps » au Manitoba,
qui mettent l’accent sur le travail en équipe, la
formation du caractère et l’acquisition de l’estime
de soi parmi les jeunes contrevenants autochtones
ou contrevenants potentiels autochtones ont eu
pour résultat une réduction moyenne de 49 % de la
criminalité juvénile dans les 8 communautés qui
ont offert le programme (Winther et Currie, 1987).
Un programme multisport à Bristol, en Angleterre,
qui s’adressait à des jeunes à risque de s’engager
dans des activités criminelles ou de récidiver a eu
pour résultat une réduction de 43 % de la
criminalité juvénile entre octobre 1997 et janvier
1998 comparativement aux statistiques de
criminalité des mois correspondants de l’année
précédente (Sport England, 1999).
Les avantages du sport organisé pour les jeunes à
risque sont maximisés si les programmes sont
basés sur l’acquisition de compétences, centrés sur
l’équipe et riches d’apprentissages (Diana, 2000).
Les programmes de sport organisé qui engagent les
jeunes à risque en leur permettant de devenir plus
autonomes et en leur fournissant des occasions
d’un mentorat positif par les pairs vont favoriser
des réductions de la criminalité juvénile (Sheehan
et al., 2002). Les jeunes contrevenants inscrits dans
des programmes de sport organisé ont démontré
des taux accrus de compétence perçue dans les
habiletés sportives et d’augmentation de l’estime
de soi (King et al., 1998).
Bien que les preuves empiriques d’une relation
causale directe entre le sport chez les jeunes et la
réduction de la criminalité juvénile soient limitées,
il y a plusieurs raisons pour lesquelles le sport chez
les jeunes, y compris le sport organisé, a pour effet
de réduire la criminalité juvénile (Nichols, 1997).
Le sport :
 tient les jeunes occupés et loin des ennuis;
 répond au besoin d’émotions fortes des jeunes;
 permet aux jeunes de se sentir autonomes;
 répond au besoin des jeunes de prendre des
risques;
 accroît le sentiment d’appartenance sociale;
 développe les habiletés de résolution de
problèmes;
 favorise le travail en équipe;
 développe les talents pour le sport;
 augmente l’estime de soi;
 développe les compétences cognitives;
 fournit des modèles positifs et des mentors;
 développe les aptitudes à la prise de décision;
 permet au jeune de se sentir quelqu’un de
spécial;
 fournit des possibilités d’emploi.
Le sport organisé peut prévenir la criminalité
juvénile en développant des jeunes capables,
matures et responsables (Howell, 1995). Mais peu
de gouvernements dans le monde ont établi des
politiques et engagé des ressources dans le but de
fournir des possibilités de pratique du sport pour
les jeunes qui risquent d’être entraînés dans des
activités criminelles – qui sont des personnes qui se
tourneraient fort probablement vers le sport
organisé si elles avaient le choix entre des équipes
sportives et des gangs de rue (Mastrich, 2002).
Politiques et programmes au Royaume-Uni
Avant l’élection générale de 1997 en GrandeBretagne, le Parti travailliste avait déclaré que « le
sport peut être très important pour le
développement social et personnel des jeunes. En
participant à des activités sportives, les jeunes
peuvent apprendre à faire la différence entre des
comportements bons et mauvais. » Le Parti
travailliste avait déclaré que, s’il était élu, il
« développerait pour les jeunes des possibilités de
pratiquer le sport afin de les aider à stimuler le sens
de leur valeur pour la société et de contribuer à
s’attaquer aux problèmes de criminalité juvénile »
(Crabbe, 2000).
Une fois le Parti travailliste porté au pouvoir en
1997, le gouvernement britannique a commencé à
soutenir des programmes de sport pour les jeunes à
risque. Le Comité organisateur des Jeux
olympiques de Londres en 2012 fait actuellement
la promotion de l’importance du sport pour les
jeunes à risque. Plusieurs athlètes réputés du
Royaume-Uni se sont exprimés publiquement sur
le fait que le sport les avait probablement aidés à se
tenir éloignés des activités criminelles. Sebastian
Coe, qui a remporté la médaille d’or sur 1500
mètres lors des Jeux olympiques de 1980 et de
1984, veut que le sport soit reconnu comme un
mécanisme efficace pour éduquer les jeunes et les
rendre plus autonomes afin qu’ils puissent
s’attaquer aux problèmes auxquels ils font face et
développer les aptitudes sociales dont ils ont besoin
pour réussir dans la vie. Londres 2012 fait la
promotion du rôle fondamental et durable du sport
comme agent de changement de la vie des jeunes
partout dans le monde (Holmes, 2007).
Il y a eu en Angleterre de nombreux programmes
qui ont réussi à engager les jeunes à risque dans le
sport. Le Conseil de ville de Bristol, par exemple,
s’est servi du sport comme d’un levier politique
central dans ses efforts pour vaincre l’exclusion et
régénérer certains des quartiers les plus pauvres de
la ville. Ses efforts ont eu pour résultat des taux
plus faibles de criminalité juvénile (Sport England,
1999). Dans le Yorkshire Ouest, un plan de
counselling sportif visant à réduire les taux de
récidive encourage les jeunes en probation à faire
un usage constructif de leur temps de loisir au
moyen du sport. Les chercheurs ont été en mesure
de conclure que le projet avait réussi à mettre un
frein à la récidive chez les jeunes contrevenants, y
compris chez ceux qui avait un long dossier de
crimes graves. Ceux qui ont participé au
programme et au counselling sportif d’une durée de
8 à 12 semaines ont connu des améliorations
significatives de leur estime de soi et des
perceptions de leurs propres aptitudes (Nichols et
Taylor, 1996).
Nécessité de partenariats non traditionnels
Les réseaux communautaires de sport qui font
participer des groupes sportifs locaux et des
intervenants non traditionnels comme la police, les
agences de service social et des entreprises locales
semblent être les plus efficaces en matière de
réduction de la criminalité juvénile (Jamieson et
Wolter, 1998). Les programmes de sport en
Angleterre qui ont réussi à réduire la criminalité
juvénile comprennent une variété de groupes
d’intervention non traditionnels, dont la police
locale, les autorités sanitaires, les services sociaux
municipaux, les agences de logement, les
associations de résidants et les entreprises locales
(Sport England, 1999).
Bien que plusieurs partenariats non traditionnels
documentés par Sport England aient été établis à
un niveau communautaire local, il existe des
possibilités de créer un vaste mouvement à
l’échelle du Canada en faveur du sport pour les
jeunes à risque, en partenariat avec des groupes
non traditionnels provinciaux/territoriaux et
nationaux. La Gendarmerie royale canadienne
(GRC), par exemple, a identifié l’appui aux jeunes
comme étant l’une de ses cinq priorités stratégiques
au même titre que la lutte contre le crime organisé,
le combat contre le terrorisme, le soutien aux
communautés autochtones et le maintien de
l’intégrité économique du Canada. La prévention
du crime au moyen du développement social
constitue un objectif clé de la GRC (RCMP, 2007).
Investir dans le sport pour les jeunes à risque
Le besoin au Canada d’investir dans le sport pour
les jeunes à risque est immédiat. Alors que les taux
de criminalité juvénile sont en croissance, le
nombre de jeunes Canadiens qui pratiquent le sport
décline rapidement. Entre 1992 et 2005, par
exemple, le taux de pratique du sport chez les
garçons de 11 à 14 ans a chuté de 74 % à 62 %,
tandis que le taux chez les filles de 11 à 14 ans
diminuait de 54 à 48 % (Clark, 2008). Cette
tendance pourrait être renversée si une partie
seulement de l’argent que dépense le
gouvernement en mesures punitives pour réprimer
la criminalité juvénile (e.g. l’incarcération) était
utilisée pour faire participer tous les jeunes au sport
organisé. Un investissement dans le sport pour les
jeunes à risque réduirait de façon importante les
coûts d’incarcération, minimiserait le tort
personnel causé aux jeunes et aux adultes et
maximiserait le développement social chez les
jeunes (Diana, 2000).
Nombreux sont les entraîneurs qui ont des histoires
irrésistibles à raconter sur des jeunes qui ont choisi
le sport plutôt que la criminalité juvénile. Mais une
démonstration anecdotique ne suffit plus. Les
gouvernements fédéral, provinciaux/territoriaux et
municipaux exigent des preuves empiriques pour
établir des politiques et engager des ressources
dans des programmes. Les philanthropes et les
dirigeants d’entreprise ont besoin de preuves
empiriques pour avoir l’assurance que les
donations majeures aux organismes sportifs
contribueront tout autant à la santé et au bien-être
des Canadiens que les dons aux hôpitaux, aux
universités et aux organismes caritatifs du domaine
de la santé.
Selon la Fondation Sport pur, plus de 90 % des
Canadiens sont d’avis que le sport peut et devrait
apporter une contribution positive au
développement social de la jeunesse. Mais moins
de 20 % croient que le sport se montre à la hauteur
de son plein potentiel (True Sport, 2002).
Une façon de démontrer que le sport au Canada est
à la hauteur de son potentiel, ce serait de faire en
sorte que les organismes sportifs fassent participer
les jeunes à risque et de colliger, en partenariat
avec la police locale, des données démontrant que
les jeunes qui participent au sport organisé ne sont
pas impliqués dans des activités criminelles. Pour
ce faire, il faut mettre au point des méthodologies
qui mesurent à la fois les variables de participation
ainsi que la réduction de la criminalité (Smith et
Waddington, 2004). Les barrières à la participation,
telles que les coûts et le transport, doivent être
éliminées de manière à ce que les programmes
soient accessibles à tous les jeunes peu importe le
sexe, le statut socio-économique, l’origine
ethnique, le bagage culturel ou le talent. Enfin, les
programmes de sport doivent se concentrer sur la
formation du caractère et le développement de
l’estime de soi (Gatz et al., 2002).
Les programmes de sport organisé pour les jeunes
qui développent les aptitudes sociales, les
possibilités de mentorat avec des modèles d’adultes
et les habiletés cognitives et qui accroissent le
sentiment de confiance en soi et d’estime de soi
constituent un antidote aux comportements
antisociaux (Saskatchewan, 2003). Avec
Vancouver 2010 à l’horizon, on ne pourrait trouver
une occasion plus favorable pour le Canada de
faire la preuve devant le monde entier que le sport
organisé pour les jeunes réduit effectivement la
criminalité juvénile.
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