Lire le discours - Mairie Morestel
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Lire le discours - Mairie Morestel
Soit qu’elles aient assisté à la cérémonie des Vœux du 8 janvier 2017 à la Maison de l’Amitié, soit qu’elles n’aient pu le faire, plusieurs personnes nous ont demandé de diffuser sur Internet la teneur intégrale du discours prononcé par Monsieur le Maire ce jour-là. C’est donc ce que nous faisons, avec l’accord de l’auteur. Bonne lecture... Le Secrétariat de Mairie. 1 2 Monsieur le Sous-Préfet, Monsieur le Député, Madame le Vice-Président du Conseil Départemental, Madame le Conseiller Départemental, Monsieur le Conseiller Régional, Messieurs les Maires Honoraires, Mesdames et Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs les élus, Mon Colonel, Mesdames et Messieurs les Officiers et Sous-Officiers de la Gendarmerie et des Sapeurs-Pompiers, Mesdames et Messieurs les représentants des administrations départementales et locales, Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises, Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations, Mesdames et Messieurs les représentants de la Presse, Mesdames, Messieurs, Arx Tarpeia Capitoli proxima… Rome, qui est à l’origine de notre civilisation et qui a dominé le monde pendant des siècles, fut fondée le 21 avril 753 avant Jésus-Christ par Romulus et Remus qui édifièrent cette ville sur sept collines. Même si nous l’avons parfois oublié, nous avons tous appris cela à l’école, du temps où l’on apprenait encore quelque chose à l’école. C’est-à-dire avant que Madame Najat VALLAUD-BELKACEM, Ministre de l’Education Nationale, n’entreprenne son opération de destruction consistant à supprimer l’enseignement du grec et du latin, ce qui fait qu’il y a peu de chances que nos chères têtes blondes connaissent la suite de l’histoire. Elle est pourtant instructive, cette histoire. Jugez plutôt : l’une de ces sept collines est le Capitole, qui devint très vite le siège et le cœur du pouvoir religieux de la République romaine. Et sur cette même colline se trouvait une roche dominant une falaise, d’où l’on précipitait les condamnés à mort. Moyen rapide, efficace et économique d’exécuter les sentences. Pendant la guerre contre les Sabins (guerre consécutive à l’enlèvement des Sabines, eh oui, comme vous le savez, les femmes sont très souvent la cause et la source de nos ennuis), pendant la guerre contre les Sabins donc, et compte-tenu de 3 l’importance stratégique du Capitole, Romulus en confia la garde à Tarpeius, l’un de ses plus fidèles lieutenants. Mais Tarpeius avait une fille, dénommée Tarpeia, qui ne trouva rien de mieux à faire que de tomber amoureuse du général ennemi qui commandait les Sabins et de lui livrer la citadelle. Pour être précis, on ne sait pas trop si elle est tombée amoureuse du général ou de son or. En effet, elle demanda, pour prix de sa trahison, qu’on lui offrît ce que les soldats portaient au bras gauche. Or, si la belle savait que les soldats mettaient tous leurs bijoux à leur bras gauche, elle avait oublié qu’ils y portaient aussi leur bouclier. Toujours est-il que les Sabins, qui avaient beaucoup d’humour mais peu de reconnaissance, la prirent au mot et l’écrasèrent sous le poids de leurs boucliers qu’ils jetèrent en tas sur elle. On savait décidément vivre à Rome, on savait même y mourir, et c’est depuis cette petite aventure que l’on baptisa la roche sur laquelle elle mourut Roche Tarpéienne. L’histoire ne s’arrête pas là, puisque quatre siècles plus tard, en 390 avant JésusChrist, Marcus Manlius, qui vivait à proximité du Capitole, entendit les cris et les battements d’ailes des oies sacrées de Junon qui étaient parquées dans la citadelle, ce qui lui permit de donner l’alerte et de sauver Rome menacée d’une attaque nocturne des Gaulois commandés par Brennus. Pour cet acte de bravoure, Marcus Manlius fut couvert d’honneurs. Mais, là aussi l’histoire se termina mal pour lui puisqu’il prit la grosse tête, voulut se faire sacrer roi et, crime encore plus impardonnable, se mit à soutenir les revendications des pauvres. Il n’en fallut pas plus pour qu’il soit condamné et précipité du sommet de la Roche Tarpéienne. Arx Tarpeia Capitoli proxima, oui, la Roche Tarpéienne est proche du Capitole, autrement dit les honneurs et la célébrité n’empêchent pas la déchéance d’arriver, et, évidemment plus on est haut, plus sévère est la chute. 2016 en aura permis la cinglante démonstration, maintes fois renouvelée. Comme il est d’usage, ce furent les Anglais qui tirèrent les premiers (ou qui se tirèrent les premiers) puisque, contre toute attente, par Brexit interposé, ils signifièrent son congé à David CAMERON, leur Premier Ministre, qui avait pris la malencontreuse initiative d’organiser un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union 4 Européenne et qui, paradoxalement, s’était retrouvé à faire campagne pour le « remain », et à la perdre, sacrifiant sa tête au passage. Il fut suivi dans la tombe quelques mois plus tard par une bien terne Hillary CLINTON, promue un peu vite archi-favorite des sondages et des réseaux sociaux (les fameux réseaux sociaux). Et, si le Brexit fut un tsunami pour l’Europe parce qu’on avait tous oublié que l’Angleterre était une île, l’élection de Donald TRUMP fut un séisme pour le monde entier parce que le peuple américain, qui n’en est pas à une gaminerie près, n’a pas aimé qu’on essayât de lui dicter sa conduite et a préféré, à l’issue d’une campagne grossière du niveau du western, se précipiter dans les bras d’une caricature raciste dont la coiffure peroxydée jaune canari en forme de crêpe renversée ne constitue pas l’aspect le moins inquiétant. Quand on y songe, que l’Amérique n’ait eu comme ultime choix que ces deux candidats-là reste proprement consternant… Repassons par Rome pour y constater que Matteo RENZI, chef du gouvernement italien, s’est pris les pieds dans un referendum sur la réforme constitutionnelle que personne ne lui demandait et s’est vu contraint de démissionner alors qu’il avait entrepris un intéressant programme de réforme de son pays. D’autant plus impardonnable de sa part qu’ayant le Capitole sous ses fenêtres, il aurait dû, plus que tout autre, se méfier… Ainsi, dans chacun de ces pays, le peuple a-t-il manifesté sa mauvaise humeur et envoyé une réponse forte et claire aux élites, aux intellectuels, aux journalistes, aux prétendus leaders et faiseurs d’opinion. Quant aux instituts de sondage, ces nouveaux gourous des temps modernes, ils se sont ridiculisés d’une manière qu’on qualifiera…d’insondable. Il est vrai que le propre d’un gourou, c’est de se gourer… Notre pays, bien sûr, n’a pas été épargné par cette épidémie. Il ne faisait définitivement pas bon être candidat à une élection en 2016, et nombre de ceux qui s’y sont risqués, croyant atteindre les sommets, se sont retrouvés en plus ou moins bon état en bas de la Roche Tarpéienne. On passera rapidement par profits et pertes Cécile DUFLOT, jetée dans les flots pardessus bord par ses propres troupes, ce qui, vous vous en doutez, me transporte d’allégresse. Les Verts ont ceci de sympathique qu’ils font eux-mêmes leur ménage et qu’ils ont la saine habitude de couper chaque tête qui s’avise de dépasser. La douce 5 Cécile pourra donc consacrer son temps à sa fille qu’elle a baptisée Thérébenthine (pauvre gosse…) et prendre un repos bien mérité. Ça tombe bien, le sommeil étant ce qu’elle a de plus profond. (La formule n’est pas de moi, mais de Sacha Guitry, dont personne ne peut contester qu’il connaissait beaucoup les femmes et qu’il les aimait beaucoup). Plus sérieux, et plus important aussi, ce résultat des élections primaires de la droite qui ont éliminé dès le premier tour Nicolas SARKOZY (qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, cet homme aura indéniablement marqué notre vie politique et c’est une page de l’histoire de la cinquième République qui se referme), et au deuxième tour Alain JUPPE, sans doute trop âgé, trop pro-BAYROU, et victime aussi d’une victoire trop vite décrétée. Les électeurs ont clairement choisi comme futur candidat à la présidence de la République (je n’ose encore dire comme futur Président, même si l’envie ne m’en manque pas), François FILLON, un homme à la droite apaisée (à la différence de SARKOZY) et à la droite assumée (à la différence de JUPPE). Mon choix personnel s’était porté sur cet homme depuis cet été où j’avais lu son programme, incontestablement le meilleur, ou en tout cas celui dans lequel je me suis le mieux reconnu puisqu’il y fait état d’un certain nombre de valeurs que je partage, en ce compris les valeurs chrétiennes. Même si cela ne doit pas rapporter beaucoup de voix, même si l’on a le droit de ne pas être d’accord, même si cela disconvient à M. BAYROU, je trouve pour ma part qu’il n’est pas mauvais que de temps à autre, on nous rappelle que la République reste laïque (et c’est très bien ainsi) mais qu’il ne faut pas oublier pour autant que la France est catholique, et quinze siècles de notre histoire sont là pour en attester. Et si vous doutiez encore que François FILLON fût un excellent homme, j’ajouterai pour finir de vous convaincre que bon sang ne saurait mentir, puisqu’il est fils de notaire… Dès lors, je veux croire que les élections primaires de la gauche qui vont venir fin janvier ne seront que des élections… secondaires. Même si l’exercice est particulièrement risqué par les temps qui courent, il faut savoir vivre dangereusement, et je formule le pronostic qu’elles permettront de rajouter à la liste des victimes notamment Vincent PEILLON, auquel chaque maire de France, qu’il soit de gauche ou de droite, ne saurait pardonner les TAP, et Arnaud MONTEBOURG dont la suffisance n’a d’égale que son insuffisance. Toujours à mes risques et périls, je suppose que 6 Manuel VALLS sortira vainqueur de cette confrontation interne, mais trouvera sur son chemin le tonitruant Jean-Luc MELENCHON aussi grand orateur que grand menteur, ainsi que son ennemi intime Emmanuel MACRON dont je vous avoue ne savoir que penser. S’agit-il d’une éphémère créature médiatique ou du premier homme d’état de l’ère numérique ? Même si l’homme est incontestablement intelligent, je reste sceptique. Suffit-il pour redonner de l’espoir à un peuple d’avoir un joli minois et une jeunesse insolente ? Suffit-il en guise de programme électoral qui ne serait ni de droite ni de gauche, de proposer un joli patchwork dans lequel on aurait picoré quelques idées à droite et butiné quelques idées à gauche ? En préparant ce discours, qui a au moins le mérite pour moi d’essayer de réfléchir avec un peu de recul à ce que nous avons vécu durant cette année, je me suis fait la remarque que nous aurons connu deux nouveaux mouvements en 2016, l’un intitulé « Nuit debout », qui fut la lamentable mascarade que l’on sait, et l’autre qu’Emmanuel MACRON a baptisé « En marche ! ». Et je ne puis m’empêcher de songer, mais sans doute est-ce l’effet de mon mauvais esprit, que le rapprochement de ces deux expressions, « Nuit debout » et « En marche ! », évoque irrésistiblement le somnambulisme. Et, qu’on le veuille ou non, le somnambulisme me paraît quand même être un sacré bon moyen…de se casser la gueule. Mais on le sait, l’enjeu de cette élection présidentielle, capitale puisqu’elle commande tout le reste, n’est pas là. Il réside dans la capacité de François FILLON et du champion que la Gauche se sera donnée à empêcher qu’un troisième larron, ou, pour être plus clair, qu’une troisième larronne n’accède au sommet de l’Etat. Je le dis avec une certaine force dans ce canton que je représente et où on semble se complaire un peu trop à mon goût dans le bleu Marine : je veux bien que ce pays soit tombé bien bas, mais il y a des limites à ne pas franchir. Le problème, le vrai problème, c’est que plus personne ne croit aux lendemains qui chantent, à la mondialisation heureuse, au fameux « vivre ensemble ». Nous vivons dans une France meurtrie par le chômage qui n’en finit pas de finir malgré quelques soubresauts, et ensanglantée par le terrorisme qui (et c’est sans doute le pire) nous accoutume à l’horreur, l’horreur de Nice où un camion écrabouille des innocents sur plus de deux kilomètres un soir de 14 juillet ou l’horreur de Saint-Etienne-du-Rouvray où une bête sauvage égorge un prêtre de 86 ans en train de dire sa messe. Non, décidément, même après Calais, on n’a pas démantelé toutes les jungles. 7 Je ne critiquerai point trop Monsieur François HOLLANDE pour plusieurs raisons : parce que son propre camp s’en est déjà bien assez chargé, parce qu’il est incontestablement un honnête homme, et parce qu’il faut lui savoir gré d’avoir choisi, avec cette abdication, l’option la plus honorable, même si à vrai dire, son attentionné Premier Ministre lui avait indiqué le chemin de la sortie. Et puis d’ailleurs, maintenant qu’il est hors course, je ne doute pas que notre Président va vite atteindre des seuils de popularité vertigineux, selon la bonne tradition française, et que certains ne manqueront pas de le regretter. Le principal reproche que l’on puisse formuler à son encontre me paraît être, non pas celui de Léonarda, du scooter, des cravates de travers ou de ce bouquin dévastateur et suicidaire dans lequel il se répand en confondant l’écriture avec l’incontinence. Non, le principal reproche, celui qui ne pardonne pas, c’est de nous laisser dans l’effrayante réalité d’un pays au bord du chaos, un pays traumatisé par la crise d’autorité et par le sentiment de sa fragmentation. Face au retour du tragique qu’a constitué le terrorisme, il eût fallu une réponse épique sinon martiale, mais sûrement pas médiocre. Le Général DE GAULLE, comme toujours, avait déjà mieux que quiconque résumé tout cela dans une formule assassine après sa visite au Président LEBRUN égaré par la débâcle de 1940 : « Au fond, comme chef de l’Etat, deux choses lui ont manqué : qu’il fût un chef, qu’il y eût un Etat ». Comment voulez-vous après cela que notre jeunesse ne soit pas déboussolée et qu’elle n’éprouve pas le besoin de réinventer un monde où le virtuel évolue dans l’image du réel, ce qui nous a valu cet été l’invention du Pokémon Go, traduisez un jeu vidéo qui a fait de nos enfants des zombies, avançant, tête baissée et index frénétique, l’œil rivé sur l’écran de leur smartphone. A leur décharge, s’ils avaient levé la tête, c’eût été pour entendre la classe politique se déchirer autour du burkini, mot nouveau inventé pour les besoins de la cause et qui est la contraction de burka et de bikini, donc un oxymore. On aurait pu s’épargner ce débat grotesque où nous fûmes la risée de la presse étrangère constatant que la France était confrontée à une nouvelle grande menace terroriste avec ce burkini sur nos plages. Pour ma part, j’ai toujours prôné une réponse simple, que d’aucuns qualifieront de simpliste, qui consiste à préférer le bikini si la fille est jolie, le burkini si elle est moche, voire même carrément la burka si c’est un cageot… 8 Nos sportifs m’ont permis, l’espace de quelques semaines, d’oublier un peu ce tableau maussade en nous offrant une honorable place en finale de l’Euro, puis une belle collection de médailles aux Jeux Olympiques de Rio. Mais bien vite, l’actualité a repris ses droits et m’a contraint à porter mon regard soit au loin, à Alep, en train de se désagréger dans l’indifférence générale sous les bombes conjuguées de Messieurs Wladimir POUTINE et de Bachar EL ASSAD ; soit tout près, sur mon environnement immédiat, pour y constater qu’aussi sûrement que les socialistes boulottaient nos économies, la pyrale ravageait nos buis. Et je n’eus même pas la ressource de me réfugier dans les livres puisque, écœuré, j’apprenais dans le même temps que les jurés de Stockholm n’avaient rien trouvé de mieux à faire que d’attribuer le Prix Nobel de Littérature à Bob Dylan, ce qui, même si cet homme écrit de jolies chansonettes, reste irrémédiablement une faute de goût en même temps qu’une insulte à la littérature en général et à la littérature américaine en particulier. Dans cet amoncellement de mauvaises nouvelles, dans le contexte débilitant de cette actualité tragico-comique, dans la grisaille de ce quinquennat qui n’en finit pas de finir comme un vieux rhume, je me prenais à désespérer de voir poindre une lumière, même une simple petite lueur, qui viendrait du fin fond de l’horizon nous redonner un brin d’espoir ou au moins un sourire. Et c’est alors que Ségolène arriva (quand on parle de lumière…). Elle arriva en droite ligne de Cuba où elle représentait la France aux obsèques de Fidel CASTRO et où elle ne trouva rien de mieux à faire que de vanter l’action du Leader Maximo et de rejeter les accusations de violation des Droits de l’Homme à son encontre. Ces déclarations délicieuses lui valurent de la part de Jack LANG, toujours bon camarade, une interrogation sur son taux d’alcoolémie dû à une probable absorption massive de rhum lors de son arrivée à La Havane. Elles nous rappelèrent aussi les pertinentes considérations de la même dame qui, du haut de la Grande Muraille, s’était laissée aller à glorifier la rapidité de la justice chinoise, avec en prime ce beau cadeau de la « bravitude ». Et j’attends avec impatience l’éloge funèbre dithyrambique qu’elle ne manquera pas de nous concocter lors des obsèques de Kim Jong-Un, cet autre grand démocrate qui règne sur la Corée du Nord. Quand on fait appel à Ségolène, on n’est jamais déçu. Madame ROYAL sera toujours la Reine… Elle me permet en tout cas de vous offrir en cadeau une citation, désormais annuelle, traditionnelle et obligatoire, de 9 Pierre DESPROGES, mon maître à penser : « Il vaut mieux parfois se taire et passer pour un imbécile, plutôt que de parler et ne laisser aucun doute à ce sujet ». Voilà ça c’est fait… Laissons donc, si vous le voulez bien, les grands de ce monde, qui ne sont pas toujours si grands, et venons-en à nos petits problèmes locaux, qui ne sont pas toujours si petits. Quand le spectacle du monde donne le tournis, il n’est pas mauvais de revenir poser ses pieds sur Terre, particulièrement sur la terre de Morestel. Vaste chapitre, comme chaque année, que celui qui s’ouvre devant moi, dans lequel il m’incombe maintenant de vous rendre compte de l’ensemble des travaux réalisés durant l’exercice budgétaire 2016. Etant entendu que le vocable « travaux » recouvre aussi bien des réalisations concrètes que des cogitations intellectuelles moins visibles mais dont les conséquences dans votre vie quotidienne peuvent être tout aussi importantes. Les routes d’abord, puisqu’il s’agit à l’évidence du poste le plus lourd : d’année en année, quartier par quartier, nous nous efforçons de rénover, d’améliorer, voire d’augmenter notre réseau routier, ce qui répond à un double souci d’esthétique et de sécurité. Ainsi, après le Chemin des Violettes qui date de plus de deux ans déjà, nous avons entamé le grand chantier de la longue rue Paul Claudel que nous avons achevé au début 2016. Dans la foulée, nous avons repris totalement (et ce n’était pas du luxe) les trottoirs et l’éclairage du Clos Giraud. Puis, comme promis, nous avons fait du chemin de l’Etang de Peys, étroit chemin caillouteux, une voie digne de ce nom, sans dépenses superfétatoires mais avec un enrobé et un éclairage permettant de desservir correctement les nouveaux riverains de ce quartier. Et puis, bien entendu, nous avons entamé ce qui promet d’être (sauf surprise) le plus grand chantier de ce mandat en matière de voirie, à savoir les travaux de réfection complète de la rue du Vouet. Et je crois pouvoir vous dire aujourd’hui avec un soulagement certain que nous allons être en mesure de tenir les délais pourtant très tendus que nous nous étions nous même fixés : en effet, les travaux de réseaux secs 10 et humides ont été pratiquement achevés en 2016, et nous allons entreprendre les travaux de surface (voirie, trottoir, éclairage, signalétique et sécurité) dès ce début d’année 2017. Là encore, je ne suis pas certain que tout le monde se rende réellement compte de ce que cela représente d’autorisations préalables, de négociations et de réunions de concertation pour faire que tous les services concernés (Veolia, EDF, SEDI, Département, etc..) parviennent à coordonner leurs interventions et aussi leurs budgets. Car il faut bien parler d’argent quand un chantier comme celui-ci flirte avec les 700 000 euros et que les contributeurs espérés ou supposés se défilent les uns après les autres. Cela me permet d’autant plus de remercier les services de l’Etat, et plus précisément M. Thomas MICHAUD, notre nouveau sous-préfet, très présent sur le terrain, très à l’écoute des élus et qui, du haut de son un mètre 93 (ou 97 ? je ne sais plus) n’a pas mis longtemps avant de prendre la juste mesure de l’arrondissement dont il a la charge et qui est lui-même en pleine expansion. Qu’il reçoive donc ici la reconnaissance des Morestellois pour la belle subvention au titre de la DETR qu’il a réussi à nous arracher pour ce chantier à un moment où, comme Dante à l’entrée de l’Enfer, nous avions abandonné tout espoir… J’insiste : ce chantier, banal finalement pour des élus puisqu’il s’agit tout bonnement de la réfection d’une voie communale, est l’illustration des difficultés qui sont les nôtres et des obstacles auxquels on se heurte dans une entreprise de ce genre : il a fallu savoir différer ces travaux, attendre que la construction de l’hôpital et l’aménagement de ses abords soient complètement terminés, avec tout ce que cela implique de norias de camions abîmant les routes ; puis respecter les délais des appels d’offre successifs, veiller à coordonner les différents corps de métier, s’efforcer de répondre aux questions aussi légitimes qu’inquiètes des riverains, espérer ne pas leur avoir dit trop de mensonges (mêmes involontaires) quand on découvre que le sous-sol est beaucoup plus rocheux que prévu (éternel problème de Morestel où l’on a affaire soit à du rocher soit à du marécage). Même si Frédéric Vial, Adjoint en charge des travaux, a accumulé une expérience certaine en la matière, même si Bernard Jarlaud, Adjoint en charge des finances, a la réputation que l’on sait en matière de gestion budgétaire, je voulais vous faire toucher du doigt tout ce qu’il faut de talent et d’effort conjugués pour faire d’une citrouille un carrosse, ou d’une route cabossée une route carrossable ! Chantiers toujours, chantiers encore, tout aussi importants certainement pour le quotidien des Morestellois même s’ils sont beaucoup moins ostentatoires, que sont la rénovation (une fois de plus) de notre cinéma, avec cette fois-ci le changement total 11 des sièges et la peinture des murs ; la réfection des fenêtres et des huisseries du Centre Social, qui s’achèvera en 2017 avec des travaux complémentaires d’isolation des combles, le tout éminemment nécessaire et le tout éminemment demandé par le non moins éminent Thierry SAMBUIS, maître incontesté de ces lieux qui méritent le respect (les lieux, pas Thierry, faut pas exagérer dans les compliments tout de même…) puisqu’ils abritent rien moins que le cœur des Morestellois les plus fragiles ; la reprise totale de l’éclairage intérieur de la Tour, d’abord pour améliorer les conditions d’exposition des tableaux qui y sont accrochés, et ensuite et peut être surtout parce que je ne sais décidément rien refuser à notre si bonne et si dévouée Paulette Cocquerelle, Présidente de l’AACCP. Cela sera suivi très bientôt du changement des fenêtres de la Tour, mais combien a-t-il fallu de démarches pour réussir à changer ces malheureuses fenêtres !, contrepartie obligée dès l’instant que l’on touche à un bâtiment classé à l’inventaire des monuments historiques. Dans cette liste à la Prévert, la réparation du toit de la salle de danse située Rue Blanche, la réfection des peintures dans cinq classes de l’école Victor Hugo et de toutes les huisseries de l’école maternelle Saint Exupéry ne sont citées ici que pour mémoire (même si la mémoire en l’occurrence se chiffre en plusieurs dizaines de milliers d’euros), et j’en viens, pour clore ce chapitre, aux travaux de réfection de notre gendarmerie qui viennent tout juste de s’achever. Je suis tout particulièrement heureux de cet aboutissement qui marque la conclusion d’une belle obstination de notre part et d’une belle patience de la part de nos gendarmes au fil de quatre ou cinq longues années qui auront vu la réfection d’abord des dix-huit logements, ensuite des locaux de travail. Bien sûr, ce ne sont que des travaux de réparation, d’aménagement, qui n’ont pas l’ampleur démonstrative de la construction d’un équipement neuf qui n’était pas dans nos moyens, mais laissez-moi vous dire que je suis fier qu’avec les faibles moyens précisément qui sont les nôtres, nous ayons su garder un lien direct avec notre brigade de gendarmerie (qui, au passage, représente tout de même notre plus grosse rentrée de loyers) plutôt que de nous débarrasser du problème en signant un bail à long terme avec un aménageur qui, au prix d’une indemnité qu’il nous aurait versée et qui nous aurait rendu bien service, aurait pris en charge ces travaux de rénovation qu’il aurait accomplis à moindres frais et à des dates indéterminées durant les trente ou cinquante ans à venir. Il est certaines situations, il est certaines administrations qui méritent cette considération, même si je suis bien conscient que nos gendarmes eussent certainement préféré que nous 12 réalisassions ce chantier dans des délais plus courts (d’accord, style un peu pompier, mais, en même temps, on parle de gendarmes, ce qui justifie une certaine hauteur de langage). Il n’empêche, c’est aujourd’hui fini et je souhaite que nous partagions notre satisfaction commune lors d’une prochaine inauguration dont la date vient d’être fixée au 21 janvier prochain en accord avec Monsieur le Sous-Préfet et dont j’entends qu’elle soit, dans le même esprit, aussi simple que solennelle, aussi solennelle que simple. A ces chantiers achevés ou en voie d’achèvement, il convient d’ajouter tous ceux, fort nombreux, qui sont en préparation et qui vont être réalisés en tout ou partie au cours de l’année 2017. Ainsi, parce que c’est un devoir moral devenu désormais une obligation légale, entamerons-nous la deuxième tranche de la mise en accessibilité aux personnes à mobilité réduite de nos bâtiments publics, à savoir la Crèche, la Maison Ravier, le Centre Social et la Maison des Associations. Je vous rappelle que nous avons déjà réalisé la mise aux normes de l’école Victor Hugo et de la Maison de l’Amitié. Je vous rappelle aussi que si un devoir moral n’a pas de prix, en revanche tous ces travaux imposés ont un coût. 2017 verra aussi, conformément aux engagements pris, la mise en place de la deuxième tranche de la vidéo-protection. Si l’on excepte les délinquants et les soixante-huitards attardés (il en reste quelques-uns), plus personne ne songe sérieusement à contester le bien-fondé de cette installation dont l’utilité est confirmée de jour en jour, y compris pour des cas de figure qu’on ne soupçonnait pas. C’est donc sans aucun état d’âme et avec la certitude de renforcer efficacement la sécurité des honnêtes gens que nous allons procéder à la mise en place de seize nouvelles caméras Place du Champ de Mars, au rond-point de la Rivoirette, au rond-point du Belvédère, Place des Quatre Vies, au Clos Claret, au Lycée et dans la Z.I. Nous aurons d’autant moins d’état d’âme que pour ces travaux d’un coût de 56 000 euros hors taxe, nous avons obtenu une subvention de 22 000 euros que, une fois n’est pas coutume, l’Etat, dans sa grande bonté, nous a déjà versée. En ce qui concerne la médiathèque, je vous confirme qu’elle verra le jour, non pas en 2017 mais en 2018, dans les anciens locaux, qui nous appartiennent, de la Caisse d’Assurance Maladie. Nous disposons ici d’un magnifique local de plain-pied de plus de 350 mètres carrés qui fera parfaitement l’affaire au prix d’un certain nombre de 13 travaux intérieurs et extérieurs, avec notamment un aménagement de sécurité pour l’accès sur la Route d’Argent. Cette semaine, le 13 janvier précisément, nous choisirons entre les quatre équipes candidates celle qui sera retenue pour assurer la maîtrise d’œuvre de ce chantier, et nous déposerons, en principe avant l’été, notre avant-projet définitif, en relation avec la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et le Département, partenaires obligés dans cette affaire, tant pour le conseil que pour le financement. Ce n’est pas à proprement parler un chantier dont je vais vous entretenir maintenant, mais c’est incontestablement une évolution importante, pour ne pas dire une révolution, pour nous autres Morestellois qui allons abandonner dans quelque temps notre station d’épuration estimée trop vieille par les services de la DDT, ou en tout cas trop polluée (par des eaux propres paradoxalement) en période d’orage. Je vous ai dit ici l’an dernier toutes les consultations que nous avions faites pour choisir la meilleure solution en matière d’assainissement, qui nous ont conduits à renoncer à en construire une nouvelle (coût approximatif : 5 à 6 millions d’euros) et à adhérer au Syndicat des Eaux des Abrets qui prendra ainsi à sa charge le coût très important que représente le raccordement de notre commune ainsi que celle de Saint-Victor-de-Morestel à ses propres installations. Mais n’imaginons pas que cela soit sans conséquence financière non plus pour nous. Notre adhésion à ce syndicat, qui est d’ores et déjà effective depuis le 1er janvier dernier, entraînera de suite une augmentation importante de votre facture d’assainissement, non pas que parce que le Syndicat des Abrets est trop cher, mais parce que c’est nous qui ne l’étions pas assez, en raison notamment du fait que nous n’avons sans doute pas assez anticipé et provisionné cette future dépense d’une nouvelle station que nous n’escomptions pas de sitôt. Alors, même si j’imagine que vous vous en seriez passé, cette promesse que je vous ai faite l’an dernier d’une augmentation sera tenue, comme toutes les autres. Tout simplement parce qu’il faut bien mettre, en face d’un service, la réalité de son coût, comme nous le ferons aussi pour l’eau, comme nous le faisons déjà régulièrement pour nos ordures ménagères. Consolez-vous, ou essayez de vous consoler, en vous disant que vous auriez dû subir cette augmentation depuis longtemps déjà, et en vous rappelant (ce qui n’est pas mince, en ces temps où les communes subissent une réduction très sévère mais nécessaire de leurs dotations) que nous n’augmenterons pas les impôts, et ce pour la septième année consécutive. 14 Et puisque je viens d’évoquer la commune voisine de Saint-Victor-de-Morestel, embarquée comme nous dans cette galère, permettez-moi ici, même si l’assainissement n’est sans doute pas le sujet le plus approprié ni le plus élégant pour le faire, de saluer l’arrivée de Madame Frédérique LUZET, qui vient d’être élue nouveau maire de Saint Victor il y a quinze jours, en remplacement de Roger CAPARROS, démissionnaire. Outre le fait que Frédérique est déjà bien connue et appréciée de nous tous depuis longtemps, elle viendra avantageusement renforcer la gent féminine au sein de notre congrégation machiste de Maires. Avec Annie POURTIER au Bouchage et Martine GABEURE à la Balme-Les-Grottes, elle sera la troisième femme-maire de notre canton de Morestel. Mais trois sur vingt-cinq, c’est bien, ça suffit, il ne faut pas abuser des bonnes choses… (Oui, j’ai une réputation de macho, complètement surfaite d’ailleurs, à soutenir, et je m’y emploie avec persévérance et délectation). La piscine couverte intercommunale commençant à sortir de terre (j’y reviendrai tout à l’heure), il nous incombera d’entamer, sans doute vers le troisième trimestre 2017, les travaux nécessaires pour les abords, ce qui inclut la pataugeoire extérieure, les accès routiers et piétonniers et l’aire d’arrêt des cars puisque, je vous le rappelle, cet équipement nautique servira d’abord et avant tout à l’initiation à la natation des scolaires de notre territoire. Voilà encore 400 000 euros de travaux supplémentaires dont on se serait bien passés en ce moment, mais compte-tenu des circonstances et des 5 millions d’euros que la Communauté de Communes consacre à cet équipement majeur, il y aurait quelque indécence de notre part à nous plaindre, et c’est donc avec ravissement et impatience, pour une fois, que je signerai les bordereaux correspondants. Enfin, il me faut bien aborder le sujet sur lequel vous m’attendez au tournant, à savoir la Place des Halles. En effet, après trois années de discussions, de concertations, d’avis sollicités de part et d’autre, de bureaux d’études consultés, le temps des décisions est venu. Nous allons donc entrer dans le concret, pour ne pas dire dans le dur. Nous savons ce que nous voulons, nous savons ce que nous ne voulons pas, les grands principes sont arrêtés, mais le projet en lui-même n’en est qu’au stade du concours et il reste perfectible. Pour conduire ce grand projet-phare de notre mandat, projet improprement baptisé « Place des Halles » alors qu’il s’agit de rien moins que la requalification de tout le centre-ville, nous avons choisi comme équipe lauréate le groupement Eranthis de Lyon (en espérant qu’avec Eranthis, nous n’errerons pas trop 15 et que vous nous éreinterez encore moins…). Nous savons ce que pèse un tel chantier avec ses lourdes implications dans les domaines du commerce, de l’économie locale, de l’esthétique, de la sécurité routière. Bref, nous savons parfaitement que nous n’avons pas le droit de nous tromper puisque c’est tout simplement le cœur de Morestel qui est en cause, au sens propre comme au sens figuré. Et c’est bien pourquoi je ne m’étendrai pas davantage ici sur ce sujet tellement vaste qu’il nécessitera une réunion publique d’ici deux ou trois mois à l’attention de tous les Morestellois, après celle que nous avons tenue le 28 octobre dernier avec les commerçants. Et nous en profiterons pour répondre à toutes vos questions, je dis bien toutes vos questions, et peut être aussi pour tordre le cou à bon nombre de rumeurs, de fausses informations et autres romans policiers qui commencent à m’agacer sérieusement et que certains se complaisent à répandre et à colporter pour flinguer par avance ce magnifique projet. Nous avons dans notre besace d’autres grands projets en gestation sur lesquels je serai aujourd’hui moins disert et plus prudent. Rassurez-vous : il ne s’agit pas de complots malsains qui se fomenteraient ou se trameraient en coulisses dans votre dos. Plus simplement, il s’agit de projets qui ne verront peut-être jamais le jour à mon grand regret, ou qui verront le jour mais en tout état de cause pas en 2017. Pour autant, ils nécessitent de notre part beaucoup de négociations, de cogitations, de réunions. A ce titre, j’évoque une nouvelle fois ce serpent de mer qu’est devenue la création d’un rond-point à l’angle des routes de Vézeronce et de Sermérieu. Mes fonctions au sein du Conseil Départemental font que cette affaire renaît de ses cendres et pourrait avoir des chances à nouveau de voir le jour. Encore faut-il que les négociations concernant le foncier avec les propriétaires concernés aboutissent ; et je suis bien placé pour savoir qu’un contrat n’existe pas, tant qu’il manque un seul des signataires requis. Olivier BONNARD pour le compte de la Région et moi-même pour le compte du Département avons depuis quelques mois des contacts appuyés qui nous laissent espérer la venue d’une nouvelle école à Morestel. Rien n’est fait, tout cela dépend d’intervenants extérieurs que nous ne maîtrisons pas, mais s’il y a une seule chance d’aboutir, nous saurons la saisir car il est à mes yeux hors de question de laisser passer une aussi belle opportunité pour l’avenir d’une ville. 16 Enfin, avec Annie POURTIER, Conseiller Départemental tout comme moi de ce canton de Morestel, nous travaillons sur deux projets concernant le collège François-Auguste Ravier de Morestel, projets qui devraient voir un commencement de réalisation en 2018 mais pour lesquels les études sont déjà bien avancées : il s’agit à la fois de la rénovation de ce collège construit il y a environ quarante ans (et si vous doutez de la nécessité de ces travaux, allez-y voir dans les salles de classe et dans les couloirs, et vous comprendrez), et en même temps de la construction, sur le terrain situé à l’arrière et que j’ai acquis en début d’année des Consorts TRIPIER, d’un gymnase dont cet établissement est privé depuis toujours et qui, là aussi, pourra servir aux associations locales et à la population en dehors des heures scolaires. J’insiste sur le fait que nous avons réussi à faire inscrire dans le budget départemental à la fois la rénovation du collège et la construction d’une salle de sport pour ce même collège, ce qui veut dire fromage et dessert pour un coût total d’environ cinq millions d’euros à la charge du Département, soit deux millions et demi pour le fromage et deux millions et demi pour le dessert. Pour être très franc, je ne crois pas que beaucoup des quatre-vingt-seize collèges isérois bénéficient d’une telle manne. Si tout cela arrive au bout, et nous allons faire en sorte qu’il en soit ainsi, Annie et moi aurons tous deux bien mérité de la Nation, ou au moins de l’Education Nationale, et j’ose espérer à tout le moins que cela nous vaudra les Palmes Académiques. Décoration à jamais improbable en ce qui me concerne, et pour toujours inutile en ce qui la concerne puisque… elle les a déjà. En dépit de ce programme déjà coquet, il serait impropre de résumer notre action à ces projets virtuels ou réels, faits ou à faire, à court ou moyen terme. La gestion d’une ville contraint les élus (à Morestel ou partout ailleurs) à s’intéresser à bien d’autres sujets de préoccupation aussi multiples que variés, aussi complexes que lourds d’incidences dans votre vie quotidienne. - La sécurité, votre sécurité, constitue le premier de ces soucis, et vous n’en serez pas surpris par les temps qui courent. Comme tous mes collègues maires, je reçois de fréquentes lettres émanant des services de la Préfecture m’enjoignant de prendre les mesures qui s’imposent lors des fêtes et manifestations locales. Mais, bien sûr, aucun moyen supplémentaire ne peut être mis à notre disposition, ce qui est compréhensible dans un pays où toutes les forces de l’ordre sont en quasi alerte permanente pour cause d’état d’urgence. Nous faisons donc ce que nous pouvons avec les moyens du bord. De même, pour faire face aux excès de vitesse, nous baladons de rue en rue notre radar pédagogique qui, s’il effraie de moins en moins, continue à nous apporter 17 des renseignements statistiques instructifs. Nous avons mis en place le 4 octobre dernier ce système de la verbalisation électronique que je vous annonçais dans un éditorial, qui a permis à nos agents communaux de délivrer soixante-deux PV électroniques en un trimestre, soit presque le double de ce qui avait été fait durant les trois premiers trimestres additionnés. On va y arriver à vider le carrefour Saint Symphorien de ses voitures tampon… Nous renforçons chaque fois que cela se peut la signalisation verticale et horizontale. Ce bon Monsieur MUTEL, notre brigadier-chef principal, multiplie ses rondes de jour comme de nuit, entretient un contact quotidien avec notre brigade de gendarmerie et la tient constamment informée de tout ce que révèlent les caméras de la vidéo protection. A ce propos, sachez que, par suite d’une excellente mesure gouvernementale qui vient de prendre effet au 1er janvier, M. MUTEL est désormais habilité, depuis la Mairie derrière son écran de contrôle, à constater certaines infractions en relevant la plaque d’immatriculation et à verbaliser le titulaire de la carte grise. Alors, à tous ceux qui ne mettent pas leur ceinture de sécurité, qui ont le téléphone à la main, qui franchissent la ligne jaune, et tout particulièrement à l’attention des insupportables gamins, qui conduisent sans casque leurs assourdissantes mobs trafiquées, je dis « à bon entendeur, salut », car j’ai donné une simple consigne à M. MUTEL : pas de quartier ! Dans tous ces domaines, donc, nous tenons bon, face à la multiplication des incivilités parce que c’est une question de principe, même et surtout lorsque nous savons l’inanité de nos efforts. En revanche, il est un domaine où je tiens à vous faire savoir de la manière la plus formelle que je ne céderai pas : il s’agit des ralentisseurs, sujet qui, cela commence à être bien connu, me donne des boutons. En accord avec la majorité des techniciens des routes qui réprouvent cette invention diabolique sortie de l’esprit d’un énarque un peu plus ahuri que les autres, je continuerai de m’opposer autant que faire se peut à la multiplication de ces obstacles incongrus (pourquoi pas des ravins pendant qu’on y est ?) qui, non contents de ne rien solutionner, constituent autant de sources de bruit et de pollution pour tout un chacun et autant de danger pour les malades transportés. Mes collègues élus morestellois pourront vous confirmer qu’à peu près à chaque fois qu’un crétin se livre à un excès de vitesse, nous recevons des lettres incendiaires nous traitant aimablement d’assassins d’enfants si nous ne procédons pas de suite à l’érection de ces monticules. Sans mentir, si j’avais dû obtempérer à chacun de ces courriers comminatoires, il y aurait au bas mot dans Morestel depuis une dizaine d’années pas moins de soixante-dix ou quatre-vingts 18 ralentisseurs supplémentaires. Alors je vous le dis droit dans les yeux, les rues de Morestel resteront des rues, c’est-à-dire des espaces où les véhicules peuvent circuler, et non pas la réplique du concours complet d’équitation avec sauts d’obstacles. - La propreté de cette ville, pourtant louée par le Comité National du Fleurissement des Villes et Villages de France, reste aussi un combat quotidien, parfois gagné, souvent perdu malgré tous nos efforts. Exceptionnellement cette année, et cela en ravira plusieurs, je ne m’étendrai pas trop sur le fleurissement, qui est pourtant un des aspects sublimés de cette notion de propreté. Je vous dirai simplement que Pascale GEORGE, obstinément, silencieusement, et sûrement, entourée d’Olivier BRIERE, ingénieur paysagiste de renommée nationale, et aidée de notre équipe de plus en plus affûtée des espaces verts ainsi que de l’entreprise VACHER partenaire de la première heure, continue ce travail pédagogique de fond que nous impose notre statut de seule ville quatre fleurs du Département. Belle mission que celle de Pascale finalement, et qui devrait, après tout, être celle de tous les élus, qui consiste à essayer de réenchanter l’espace et d’embellir la réalité… Je veux plutôt vous faire toucher du doigt que la propreté d’une ville passe par une multitude de petits actes quotidiens dont vous ne vous dédouanerez pas par le simple passage de notre balayeuse municipale. La propreté de Morestel, c’est certes notre affaire, et cela passe par exemple par l’enlèvement des dernières cabines municipales qui ne servaient plus à rien (comptages d’Orange à l’appui) et pour lesquelles il a fallu batailler pendant des années. Mais la propreté de Morestel, ne vous faites aucune espèce d’illusion, passe par votre adhésion et votre collaboration à chacun de vous, sans lesquelles notre propre action se limite à une vaine gesticulation. Quel progrès ce serait déjà si, la balayeuse étant passé, un piéton ne jetait pas son paquet de cigarettes vide sur le trottoir. Et quel bonheur ce serait si un soir de demi-finale de Coupe d’Europe, et au prétexte que la France aurait gagné, des ramollis du cerveau à la panse pleine de bière n’éprouvaient pas le besoin de ravager à coups de 4x4 les magnifiques massifs du Rond-Point du Jet d’Eau, que nos services techniques venaient de parachever. Croyez-moi : faire c’est bien, devoir refaire pour de tels motifs, c’est dur. Et, en l’occurrence, je ne puis même pas vous dire que c’est vous payez, puisque c’est l’entreprise VACHER précisément qui, aussi écœurée que nous, a tenu à nous offrir les nouvelles fleurs nécessaires. Je lui réitère mes remerciements en votre nom à tous. 19 En vérité, la propreté, comme la sécurité, c’est d’abord une affaire de civisme et, face à la recrudescence des courriers et des mails assassins, agressifs, injurieux, injustes, et évidemment la plupart du temps anonymes, que je reçois pour se plaindre de la propreté de nos rues parce qu’un propriétaire de chien a laissé son animal faire ce qu’il avait à faire et n’a pas fait, lui, ce qu’il devait faire, ou parce qu’un transporteur a laissé une partie de sa cargaison s’échapper de son camion, je dis, je prétends, j’affirme que cette ville est plus propre, beaucoup plus propre que la plupart des autres et beaucoup plus propre que Grenoble, capitale de l’Isère aussi par la saleté qui a envahi ses rues (eh oui, un maire écolo, ça se paye…). Et je précise que le véritable civisme commence par écrire en français en évitant si possible les mots orduriers quand on s’adresse à son maire, comme à n’importe qui d’autre d’ailleurs. Comprenez-moi : je n’ai jamais prétendu que les élus, au prétexte qu’ils sont élus, auraient droit à plus de respect que les autres. Mais je prétends à au moins autant de respect que les autres. Et puis, disons-le simplement : si une personne dans la difficulté vient me demander une aide, je suis prêt à me défoncer pour lui rendre service ; en revanche, si elle pétitionne, si elle exige, si elle éructe, si elle agresse d’entrée de jeu au nom des grands principes, du Code Civil, de la Démocratie (avec un D majuscule) et bien entendu des sacro-saints « droits acquis », et avec en prime l’insulte à la bouche et la bave aux lèvres, eh bien j’ai une tendance assez naturelle à me braquer et j’ai sensiblement moins envie d’être aimable et d’y répondre favorablement. Je pense que vous me comprendrez d’autant mieux que vous et moi, vous et nous élus, sommes pétris de la même pâte. - L’urbanisme, et vous n’en serez pas surpris, constitue également une préoccupation majeure. Il ne se passe pas de jours sans que Wilfried MADULI, Adjoint en charge de ces questions, ou moi-même, n’ayons à signer des autorisations d’urbanisme (DIA, PC, DP, DAACT, les acronymes fleurissent en la matière). Vu le nombre de ces documents et vu aussi cette américanisation sournoise de la justice que nous connaissons et qui veut que l’on fasse un procès pour tout et n’importe quoi, nous consacrons un temps considérable, qui pourrait être employé à de meilleures fins, à constituer nos dossiers de défense et à payer des avocats qui coûtent cher. Sachez qu’à ce jour sur les cinq procès qui nous sont intentés, nous en avons gagné quatre et nous attendons la décision concernant le dernier. Cela ne nous a pas empêchés malgré tout de réussir à faire adopter dans la même année deux modifications de notre PLU, ce qui constitue quand même un petit tour de force quand on sait les formalités que cela implique. 20 Plus important, après mûre réflexion, nous avons décidé de relancer le logement à Morestel. J’ai depuis toujours la conviction que la véritable richesse d’une ville réside dans ses habitants. Par ailleurs, Morestel n’a plus vraiment de vocation agricole, alors qu’elle est clairement assise dans son statut de ville de commerces et de services. Il nous appartient désormais d’aller de l’avant et de peupler cette ville de nouveaux enfants puisque, suite au boom immobilier que nous avons connu ainsi que toute la région de l’Est Lyonnais dans les années 2001-2006, nous avons dû mettre à niveau tous nos services publics (écoles, crèches, services sociaux). Il ne manquait que l’assainissement, cela sera bientôt fait, je viens de vous en parler. Morestel a été jusqu’à présent une ville de lotissements, mais cette manière d’occuper l’espace, longtemps en vogue, est en train de laisser la place à de nouvelles formules d’habitats plus concentrés, avec des architectures plus modernes aussi. Ainsi donc, vous ne serez pas surpris de voir apparaître, sans doute d’ici la fin de cette année, quelques nouveaux programmes immobiliers relativement importants puisqu’en trois permis de construire, on devrait atteindre soixante-dix nouveaux logements de qualité, en propriété ou en locatif. C’est ainsi qu’une ville avance, se développe et prospère. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus pour l’instant, mais si tout ce que nous avons en projet sort de terre notamment sur la Route de Lyon, déjà transformée par la construction achevée de l’hôpital et celle en cours de la future piscine intercommunale, vous aurez d’ici quelque temps le long de cette descente de Passins qui constitue la plus belle arrivée sur notre ville, un paysage totalement transformé et modernisé. - Le souci de venir en aide à notre commerce local n’est pas étranger, vous vous en doutez bien, à cette volonté d’expansion. Certes, Morestel est réputée pour son commerce, pour le dynamisme de son groupement des commerçants et qui a su une fois de plus cette année enluminer nos rues à l’occasion des fêtes. Une fois de plus, mais pour combien de temps encore ? Soyez conscients, Mesdames et Messieurs, de ce que nous sommes, en la matière, les derniers des Mohicans avec notre quinzaine commerciale surprimée (j’ai bien dit : surprimée, et non pas supprimée, du moins pas encore). Soyez conscients de ce que même l’enthousiasme d’un Paul LAVIE peut s’émousser. Soyez conscients de ce que malgré tous les efforts que nous avons développés cet été, malgré la bonne volonté de notre Office du Tourisme et de son président, Maurice LAVESVRE, malgré le maintien si nécessaire mais si onéreux du 21 Petit Train, notre marché dominical créé il y a plus de soixante ans reste fragile et gravement menacé par l’ouverture des supermarchés voisins le dimanche matin. Soyez conscients de ce qu’il ne se passe plus de mois sans que ne viennent frapper à la porte de mon bureau de multiples représentants de la grande distribution qui veulent à tout prix installer un, voire deux supermarchés supplémentaires à Morestel ou à proximité. Soyez conscients de ce que, avec ou sans notre accord, ils y parviendront. Et soyez conscients de ce qu’un rideau qui se baisse, ce n’est pas seulement un fonds de commerce qui ferme, c’est une lumière de la ville au sens propre et au sens figuré qui s’éteint. Alors, Mesdames et Messieurs les Morestellois, consommez, consommez sans modération et consommez morestellois. - La santé, votre santé, ne fait pas partie des compétences des élus, mais elle fait aussi partie de leurs inquiétudes. Doter cette ville d’un hôpital ultra moderne et flambant neuf, c’est bien. Mais assurer à cet hôpital des chances de survie et de développement en lui trouvant la place qui doit être la sienne dans l’évolution que connaît actuellement le monde sanitaire et médico-social, c’est mieux encore. Je sais gré à Monsieur Patrick INARD, Directeur de notre EHPAD intercommunal, de nous avoir permis d’atteindre le premier but dont le résultat est bien visible et flatteur. Peut-être dois-je lui être encore plus reconnaissant de m’avoir permis de comprendre que le deuxième but était plus important encore. C’est ainsi que j’ai signé, avec lui, et avec nos collègues respectifs, Maires et Directeurs d’hôpitaux de Bourgoin-Jallieu, de Pont-de-Beauvoisin et de la Tour-du-Pin les statuts du Groupement Hospitalier du Nord-Isère qui restera dans l’histoire l’un des tout premiers de France. Certains diront qu’en agissant ainsi, nous nous sommes mis sous la coupe du Médipôle de Bourgoin-Jallieu, ce qui est incontestable. Mais il faut savoir, quand on est manifestement trop petit pour remplir une tâche de plus en plus complexe, s’associer avec d’autres pour constituer ensemble une force de frappe efficace sur le long terme. Je m’aperçois qu’avec cette phrase, je viens de donner une assez bonne définition de l’intercommunalité, et là encore, la transition va m’être d’autant plus facile que précisément notre Communauté de Communes du Pays des Couleurs s’était donnée pour compétence supplémentaire ambitieuse de doter notre territoire de trois maisons médicales, une à Montalieu-Vercieu, une aux Avenières, et une à Morestel dans le but de lutter contre cette désertification médicale qui frappe toutes les régions de France (sauf la Côte d’Azur, allez donc savoir pourquoi…). Les modestes élus que nous sommes n’ont pas le pouvoir d’augmenter le nombre des médecins, ils ne peuvent que 22 se contenter d’essayer de les inviter à venir nous rejoindre par différents modes incitatifs dont je vous épargnerai l’inventaire et qui ne sont pas toujours compris ni entendus du monde médical lui-même, mais qui commencent malgré tout à porter leurs fruits. C’est d’ores et déjà le cas à Montalieu-Vercieu, j’espère qu’il en sera de même bientôt à Morestel, et je sais gré à tous ceux qui ont bien voulu s’atteler à cette tâche ingrate de persévérer lentement mais sûrement. Et, puisqu’on parle de désertification, qu’Olivier BONNARD ne se désespère pas : Moïse et les Hébreux marchèrent dans le désert pendant quarante ans avant d’atteindre la terre promise… Puisque j’en suis venu ainsi à la Communauté de Communes du Pays des Couleurs, par Moïse interposé, je ne puis pas ne pas évoquer tous les miracles qu’elle aura accomplis sur notre sol morestellois en bien moins de quarante ans. Je me contenterai d’ailleurs de citer les toutes dernières réalisations, à commencer par la refonte complète de tout l’éclairage public de la Cité de la Baube, en deux tranches, la première en 2016, la seconde cette année, et je gage que ses habitants ont apprécié cette mise en lumière même si elle n’est pas venue du ciel. Au titre des réalisations que nous devons à la CCPC, comment ne pas citer cette fameuse piscine couverte intercommunale que j’ai appelée de mes vœux pendant tant et tant d’années, dont la pose de la première pierre eut lieu le 30 septembre en présence de Monsieur Thomas MICHAUD, Sous-Préfet, de Jean-Pierre BARBIER, Président du Département, du Sénateur Michel SAVIN, et de notre député Alain MOYNE-BRESSAND, et dont l’achèvement est programmé pour la première moitié de l’année 2018. Vous avez pu voir la taille et l’importance de ce chantier qui permettra à nos enfants d’abord, et aux autres ensuite, de nager en toutes saisons, qui coûtera plus de cinq millions d’euros et pour lequel j’ai pu ramener du Département de l’Isère une subvention totale de 1.750.000 euros à laquelle s’ajoute celle que Monsieur le Préfet a bien voulu nous octroyer pour une somme exceptionnelle de 1 286 000 euros qui est la plus importante allouée à un projet isérois par l’Etat au titre du fonds de soutien aux investissements locaux. Nous devons ce magnifique cadeau à Monsieur Jean-Paul BONNETAIN qui fut notre préfet de l’Isère jusqu’à la fin du mois de mai et qui reste à mes yeux le plus grand de ceux que j’ai eu l’honneur de côtoyer en plus de trente ans de vie publique. Accordez-moi le crédit de penser que ma déférence envers cet homme n’est pas fonction de la hauteur de la subvention qu’il nous a accordée, même si évidemment ça n’a pas nui à la chose… Et permettez-moi d’ajouter qu’avec des hommes comme Jean-Paul BONNETAIN, Lionel BEFFRE, son successeur, actuel 23 Préfet de l’Isère, qui connaît ses dossiers sur le bout du doigt, et Thomas MICHAUD, déjà cité, sous-préfet de notre arrondissement de La Tour du Pin, l’Etat n’a jamais été si bien représenté en Isère et notre Département jamais si bien servi. Et comme il m’est arrivé plus souvent qu’à mon tour d’exprimer ici ou ailleurs des critiques ou des réserves à l’égard de l’Etat, on peut me croire sur parole quand je dis ce que je viens de dire, et que je n’aurais pas dit si je ne le pensais pas. Et puis, même si la ViaRhôna dépasse largement les frontières morestelloises, comment ne pas saluer cette grande réalisation que je me flatte d’avoir pu soutirer au Président VALLINI alors que le Département s’apprêtait à l’abandonner. Mais mon mérite n’est pas grand à côté de celui d’Olivier BONNARD qui a su voir aussitôt dans cette affaire une belle opportunité susceptible de fédérer les élus d’une communauté de communes autour d’un grand projet structurant de territoire. Ces trente-huit kilomètres de vélo-route qui sillonnent du Nord au Sud notre canton enclavé constituent une belle ouverture au monde extérieur et une chance unique de pouvoir vendre aux touristes notre meilleur argument, à savoir notre patrimoine paysager et culturel. Une belle, une très belle réalisation donc, qui ressemble à ce territoire qu’elle irrigue. Outre le fait que ViaRhôna a ainsi donné un coup de fouet phénoménal à la vente des vélos électriques, cela nous vaut d’ores et déjà à Morestel un afflux d’une population nouvelle « pédalière et vélocipédique » bien sympathique à laquelle nous n’étions pas forcément habitués. Et je veux croire que l’afflux sera bien plus important encore lorsque ViaRhôna sera complètement achevée réalisant ainsi la jonction du Léman à la mer Méditerranée. Ce qui m’a permis de faire remarquer à mes collègues élus, le jour de l’inauguration de cette superbe réalisation, que Jules CESAR nous avait construit la voie romaine, qui, passant par Aoste à proximité, reliait la Gaule à Rome, et qu’il nous aura fallu attendre quelques siècles (mais cela en valait la peine), pour qu’Olivier BONNARD nous offre sa propre voie. Après la Via Roma d’Olivier CESAR, la ViaRhôna de Jules BONNARD (à moins que ce ne soit l’inverse, tous ces chemins qui mènent à Rome ou au Rhône finissent par me donner le tournis). Alors, à l’image des gladiateurs qui entraient dans l’arène et qui saluaient l’empereur d’un glorieux « Ave Cesar, qui morituri te salutant », je dirai plus prosaïquement « Ave Bonnard, qui pedaluri te salutant » … Empereur ou pas, vous comprendrez qu’il nous faut tous être reconnaissants à cette Communauté de Communes du Pays des Couleurs des réalisations accomplies en trente ans d’existence. Et aujourd’hui qu’elle est morte, puisque, je vous le confirme, la 24 CCPC a vécu et s’est éteinte le 31 décembre 2016 pour renaître de ses cendres, tel le Phœnix, le 1er janvier 2017 sous le nom de Communauté de Communes des Balcons du Dauphiné qui rassemblera donc l’ancienne CCPC, l’ancienne Communauté de Communes de l’Isle Crémieu et l’ancienne Communauté de Communes des Balmes Dauphinoises. Gigantesque projet, magnifique chantier, qui ouvre des horizons insoupçonnables à ce jour. Pari difficile aussi, vous le savez, car rien n’est simple quand il s’agit de fédérer des hommes et des femmes qui travaillaient sur des compétences différentes, avec des budgets différents et des façons de faire différentes, quand il s’agit aussi de recréer une structure, une organisation du personnel et une gouvernance au sein des élus, ainsi qu’une rationalisation des lieux de travail, une harmonisation des systèmes informatiques, j’en passe et des pires. J’en parle d’autant plus à l’aise que, pris par mes charges au Département, je ne faisais pas partie de ceux qui étaient aux avant-postes pour cette construction que j’appelais de mes vœux depuis plus de dix ans si je sais compter. Même si cela ne s’est pas fait sans difficulté, sans engueulade, et même sans drame humain (comment aurait-il pu en être autrement ?), les fondations de ce nouvel édifice ont été posées sérieusement, solidement, rationnellement, au prix d’un beau travail auquel je veux rendre hommage ce soir. Les 73 délégués de cette nouvelle communauté de communes sont élus parmi ceux que vous aviez vous-même désignés lors des précédentes élections municipales. Il reste à élire un exécutif et d’abord un Président. Cette élection, importante s’il en est, aura lieu à Salagnon le 12 janvier prochain. C’est-à-dire cette semaine. Il n’y a à ma connaissance qu’un candidat déclaré que l’on pouvait pressentir depuis longtemps, et qui s’est confirmé de très belle manière tout au long de cette année de travail intense. Il n’est ni Moïse, ni César, il est tout simplement Olivier BONNARD, et, avant même cette élection dont je veux croire qu’elle ne sera qu’une pure formalité, je lui souhaite bon vent à la barre de ce gros paquebot rassemblant dans ses flancs 47 communes et plus de 73 000 habitants. Toutefois, quels que soient leurs nombres et leur coût, quels que soit leur importance et leurs financeurs (Etat, Région, Département, Communauté de Communes, Communes), la vie sociale morestelloise ne saurait se limiter à tous ces dossiers que je viens d’évoquer. Quelle tristesse en effet si la vie d’une cité se résumait à une succession de problèmes à résoudre et de solutions administratives. Quelle erreur et quelle ingratitude de ma part si, prétendant vous dresser un tableau fidèle de ce que 25 nous avons vécu en 2016, j’occultais tout cet aspect-là, d’autant qu’il est le plus agréable. Le coup d’envoi de la saison est traditionnellement donné au travers de deux événements, essentiels à mes yeux, qui interviennent à une semaine d’écart environ et qui sont la rentrée scolaire (plus de 2 000 élèves répartis en cinq établissements, de la maternelle au lycée) et la rentrée des associations (plus de quatre-vingts, entre le social, le sportif et le culturel). Réfléchissez-y un instant et vous comprendrez tout ce que cela suppose d’encadrement, de dévouement, de compétences et aussi de locaux pour que tout fonctionne chaque jour de l’année avec la régularité d’une horloge. Dans le domaine sportif, j’ai aimé la soirée, simple et sympathique, qui fut organisée par les dirigeants du ski club à l’occasion du cinquantenaire de cette association qui reste à jamais indéfectiblement liée au nom de Jean LARUE. J’ai aimé aussi l’organisation millimétrée qui préside à la course de la Ronde des Couleurs en juin et à la rando VTT en novembre qui drainent chez nous des milliers d’amateurs en deux dimanches. Et j’ai apprécié enfin que Morestel fût choisie pour accueillir la Cérémonie de remise des Médailles Jeunesse et Sport à plusieurs centaines de sportifs isérois. Dans le domaine culturel, ce qui veut d’abord dire à Morestel dans le domaine pictural (réputation oblige), je salue la persévérance de Paulette COQUERELLE à la tête de l’AACCP, et celle de Bernard DEVILLER avec ses troupes de l’AMRA qui rivalisent d’ingéniosité pour nous amener chaque année des artistes et des œuvres qui font honneur à la Cité des Peintres. Et qu’il me soit permis, à l’occasion de ce chapitre culturel, de citer les noms de quatre personnes qui se trouvent être (mais est-ce vraiment un hasard ?) toutes des femmes : Nathalie LEBRUN, notre attachée culturelle qui, au prix d’un travail de plusieurs années de recherche et d’écriture, vient de publier un très bel ouvrage qui n’est rien moins que la quintessence et la somme de ce qui peut être écrit sur François-Auguste RAVIER, sa vie, son œuvre (je vous invite d’ailleurs à l’acheter, ce livre qui est financé et édité par les soins de l’AMRA) ; Carola MAINSSIEUX qui continue, parfois bien seule, à semer ses couleurs et son sourire dans notre vieille ville et qui a l’intention d’ouvrir prochainement dans son atelier « Carmin » un salon de thé et d’autres trouvailles dont elle nous réserve la surprise ; Nadine BERTULESSI, autre artiste peintre de talent qui vient de la rejoindre dans la vieille ville et qui a ouvert une galerie, 26 miracle de couleurs et de douceur que je vous invite à visiter ; enfin, Marie-Christine BERTRAND, qui, non contente de gérer l’ensemble de ce domaine de la culture et de la communication, de préparer la prochaine édition du Festival de Poésie, d’assumer la publication de plusieurs numéros annuels du Morestel Info, s’occupe de la mise au point d’un livret rassemblant toutes les manifestations culturelles morestelloises. Elle est aidée dans cette tâche par les associations concernées ainsi que par notre si précieux Office de Tourisme qui, réforme territoriale oblige, va devoir disparaître sous sa forme actuelle, ce qui ne va pas sans nous inquiéter. Au nombre des réceptions officielles qui ont eu lieu dans nos murs, il faut citer, outre la pose de la première pierre de la piscine déjà évoquée, un congrès des sapeurspompiers que nous devons au Colonel Jacques PERRIN, un congrès départemental des anciens Maires de l’Isère que nous devons à moi…, ainsi que la visite d’un certain Nicolas SARKOZY que nous devons à mon ami Alain MOYNE-BRESSAND à l’occasion de sa traditionnelle choucroute party. Le monsieur a beau être considéré comme « clivant », il draine derrière lui des milliers de personnes et je vous dirai simplement à son propos que les normes de sécurité qui s’attachent à la protection d’un ancien Président de la République ne sont pas une mince affaire. Permettez-moi de vous dire aussi que, bien loin de l’image qu’il véhicule, cet homme fut ce soir-là, lors des quelques minutes privées que nous avons pu partager, d’une gentillesse, d’une courtoisie, je dirais presque d’une timidité, désarmantes. Je sais que cela ne manquera pas d’en faire sourire plus d’un, mais ce fut pourtant la simple vérité. Dans un tout autre registre, je veux citer les réceptions organisées par la Maison Cholat dans ce lieu mythique de Morestel qu’est Roche Plage revenu à la vie, pour y fêter d’abord les 555 ans du Moulin de Thuile, et pour honorer ensuite, en présence de Monsieur Côme de CHERISEY, Président de GAULT et MILLAU, tous ces artisans et producteurs qui travaillent autour de la meunerie et qui ont su faire de leur métier une passion. J’attends avec impatience ce que la cinquième génération des François (ainsi que la sixième qui commence à poindre) ne va pas manquer de nous organiser cette année à l’occasion de leurs 140 ans d’existence. Les Cholat fabriquent le pain, lui se contente de le bénir…. Admirez la transition, un petit peu tirée par les cheveux quand même, qui me permet de saluer l’arrivée parmi nous du Père Richard qui nous arrive de Pologne et qui succède au Père Robert originaire lui du Congo. Pour les deux, on se contentera de citer leur prénom, tant leurs 27 deux noms sont difficilement prononçables. Je dois dire que je suis heureux d’accueillir cet homme avec lequel j’ai déjà eu l’occasion d’échanger à deux reprises dans mon bureau et qui respire le bon sens, la simplicité et la foi de cette Pologne catholique qui nous a donné Jean-Paul II. Il sait l’immensité de la tâche qui l’attend à la tête de cette paroisse Saint-Pierre du Pays des Couleurs dont il a la responsabilité et qui pèse vingtsept clochers, et, pour être tout à fait franc, je ne lui ai pas caché, s’il ambitionne de conduire toutes ses ouailles vers les vertes prairies du Paradis, que le troupeau comporte non pas des brebis galeuses, mais à coup sûr un bon nombre de bourriques ! Cette remarque déplacée ne s’adresse évidemment pas aux plus jeunes et aux plus innocents d’entre nous, et notamment aux garçons et aux filles qui ont été élus au sein du Conseil Municipal d’Enfants et qui siègent devant vous ce soir, ceints fièrement de l’écharpe tricolore. J’ai assez dit l’an dernier l’importance que revêtait cette vingtième année du Conseil Municipal d’Enfants que Jeannette EVESQUE a souhaité commémorer avec la solennité qui convenait. Grâce à sa ténacité, grâce aussi à son amour pour ces gosses, les choses se sont passées telles qu’elle les avait rêvées, avec une réception des jeunes élus et de leurs accompagnants à l’Assemblée Nationale par Alain MOYNE-BRESSAND, notre député, qui, en dépit des difficultés, a su jouer le jeu jusqu’au bout et au-delà de toutes nos espérances. Sachez qu’il était encore là avec nous au Clos Claret le 20 mai dernier pour cette grande journée de festivité organisée en l’honneur de ces jeunes élus et au cours de laquelle nous avons planté ensemble un arbre. Merci à toi Alain pour ces gestes gratuits, pas si gratuits que cela d’ailleurs puisque j’ai cru comprendre que tu en avais même été de ta poche. Et si je n’ai même plus de mot pour remercier une fois de plus Jeannette, il m’en reste quelques-uns pour exprimer encore ma gratitude à Thierry GUILHEM, son complice, qui, au prix d’un nombre incalculable d’heures, a rassemblé tous les enfants des écoles en différents points de notre ville et leur a fait interpréter la chanson de Laurent VOULZY « Le pouvoir des fleurs » désormais gravée sur un clip vidéo. « Le pouvoir des fleurs », à Morestel, ça s’impose. Je vous signale que vous pourrez voir et écouter ce clip sur le grand écran à l’issue des allocutions, c’est-à-dire d’ici trois ou quatre petites heures… Je vous fais simplement remarquer, Mesdames et Messieurs, que tout cela, c’est du bonus qui ne figurait pas dans notre contrat électoral car j’aurais été parfaitement incapable de l’imaginer, et plus encore de le réaliser. 28 Enfin, comment pourrais-je passer sous silence le fait que Morestel fût retenue comme étant l’une des cent villes de France dans lesquelles s’organisait un défi national dans le cadre du trentième Téléthon. Cette distinction honore une ville qui, il faut bien le reconnaître, n’avait jamais été jusqu’à présent un modèle du genre en matière de générosité, que ce soit pour le Téléthon ou pour d’autres manifestations du même genre. Cela n’est pas une critique, mais un simple constat. Je suis donc fier et heureux que Morestel ait acquis quelques lettres de noblesse en la matière. Et nous devons cela à une personne, entourée certes d’une équipe admirable regroupée au sein de l’association « Les Couleurs de la Solidarité », qui, année après année, a semé la petite graine et qui pendant près de trente heures d’affilée, sans compter ce qui s’est passé avant et après, s’est défoncée pour rassembler plus de 11 000 euros au service de la recherche médicale. La coupable s’appelle Isabelle DIMIER, la plus morestelloise des passinoises. Croyez-moi, il y a dans ce petit bout de femme une énergie capable de soulever des montagnes et d’emballer les cœurs. Isabelle, je ne sais où tu es, je te demande de te lever. Et vous, Mesdames et Messieurs, je vous demander de saluer cette femme qui est notre honneur. De nos fêtes municipales c’est-à-dire organisées par la ville elle-même, je ne vous dirai pas grand-chose puisque vous les connaissez bien, si ce n’est toutefois pour formuler la remarque suivante : 1) En juin, notre traditionnelle fête de la musique, interrompue pendant une bonne demi-heure aux environs de 22 heures par la pluie et le vent ; certes, il y avait du progrès par rapport à l’année précédente où dès 20 heures nous avions subi un déluge qui nous a conduits à annuler la fête. Ce qui fait tout de même de Paul LAVIE un récidiviste, avec circonstances aggravantes. 2) Le dernier dimanche de juillet, jardin des livres derrière la Mairie, et journée des peintres en liberté au cours de laquelle Marie-Christine BERTRAND n’hésita pas à exposer à la pluie et au vent de braves gens venus parfois de fort loin pour simplement exercer leur talent pacifique. 3) En août, la même Marie-Christine nous organise dans la vieille ville la première nuit des arts, en y conviant de beaux artistes en tous genres, dont Robert DI CREDICO de renommée internationale qui nous a fait un happening. Mais elle a simplement oublié de s’occuper du temps, ce qui fait que cette excellente idée s’est transformée, sous la pluie et dans le froid, en ce qu’il faut bien appeler une grosse caillante. 29 4) La même Marie-Christine, décidément pas gênée, en septembre cette fois-ci, nous organise les journées du patrimoine, toujours dans la vieille ville et toujours sous des trombes d’eau. 5) Enfin, pour clôturer ce palmarès de niveau olympique, elle trouve le moyen, en octobre et à l’intérieur cette fois-ci, de programmer une séance des mardis du Dauphin au cinéma le soir où le chauffage est tombé en panne. Je vous rappelle tout de même que l’été que nous venons de vivre a été reconnu comme particulièrement caniculaire, et qu’il faut donc avoir le vice chevillé au corps et un mauvais esprit himalayesque pour réussir ce tour de force impossible à imaginer en vertu de la simple loi des grands nombres. J’en plaisante avec le recul, mais vous concevrez que ce n’est pas toujours chose facile que de s’investir parfois pendant plusieurs mois pour préparer une manifestation et de la voir ruinée par des caprices météorologiques à répétition. C’est pourquoi plutôt que de précipiter Paul et Marie-Christine du haut de la Roche Tarpéienne (même si j’avoue que cette idée m’a parfois effleuré), je vous invite à les applaudir eux aussi pour le prix de leur travail et de leur déception. Comme on ne peut tout de même pas tout rater, notre marché des potiers ainsi que nos deux feux d’artifice du 14 juillet et de la fête des Lumières en décembre ont bénéficié d’un temps clément et j’ai, comme tous ceux qui ont eu la chance de pouvoir y assister, les yeux encore brillants de ces moments magiques que nous ont offerts nos artificiers lors de l’embrasement de l’Eglise et des remparts. Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y assister, je conforte mes dires par ces quelques images remarquables qui sont l’œuvre de Daniel BERTRAND (photos du feu d’artifice sur l’écran). Un autre grand moment enfin pour clore ce chapitre : la cérémonie du 11 novembre qui, alors que le défilé allait commencer, a vu un orage mémorable avec trombes d’eau et rafales de vent arrachant les parapluies et les drapeaux, s’abattre sur Morestel, nous obligeant tous en catastrophe à nous précipiter à l’intérieur de la Mairie, avec batterie fanfare, pompiers, porte-drapeaux, anciens combattants, enfants des écoles, élus, spectateurs, veaux, vaches, cochons, couvée tous compris. Je crois qu’il n’y a jamais eu autant de monde que ce jour-là. Nous nous sommes tous enfournés dans la salle des mariages et dans le hall d’accueil au mépris de toutes les règles de sécurité. Nous 30 étions tellement serrés comme des anchois que les militaires ne pouvaient escompter effectuer leur salut faute de pouvoir bouger leurs bras. Cela aurait pu être une foire d’empoigne. Ce fut au contraire, grâce à la compréhension et à l’intelligence de chacun, une très belle cérémonie empreinte de dignité, avec en prime les clairons et les tambours de la batterie-fanfare de Veyrins-Thuellin qui n’ont jamais aussi bien résonné que sous le plafond de la Mairie. Comme j’ai eu l’occasion de le dire ce jour-là, premièrement nous n’avions eu à subir qu’une pluie d’eau là où ceux dont nous commémorions le souvenir enduraient des pluies d’obus, ce qui relativise singulièrement les choses ; deuxièmement, jamais sans doute, la Mairie n’a autant mérité que ce jour-là son nom de maison commune. J’ai conscience d’avoir été bien long sur Morestel, même si, après tout, vous et moi sommes tout de même un petit peu là pour ça ce soir. Et encore, croyez-moi, il y a tant et tant de choses que j’aurais aimé pouvoir vous dire au sujet de cette ville qui ne nous appartient pas mais que nous partageons parce que, par hasard, par choix ou par nécessité, nous y avons posé notre sac. J’aurais aimé vous parler encore d’autres idées, d’autres projets, d’autres difficultés, d’autres espoirs aussi. Mais j’ai conscience que la décence, comme la patience, ont des limites. Pour la même raison, et croyez-moi cela me coûte, je m’interdirai de vous parler longtemps du Conseil Départemental de l’Isère, de ces politiques nouvelles que, sous la conduite tonique et décapante de Jean-Pierre BARBIER, nous sommes en train de mettre en place dans de multiples domaines (social, culturel, touristique) ; vous dire tout le bonheur qui est le mien à exercer cette délégation aux territoires et à l’aide aux communes que j’ai voulue, qui est si belle et si difficile à la fois, si bouffeuse de temps et de kilomètres, si exaltante quand on arrive à apporter de l’argent et à permettre l’éclosion d’un projet dans un territoire, et si désespérante quand on n’y parvient pas. J’aurais voulu pouvoir vous dire tout cela, et tant de choses encore. Mais cela confirme qu’il devient indispensable qu’Annie POURTIER et moi-même organisions une soirée spéciale consacrée au Département afin que nous vous rendions enfin compte de toute cette action que nous menons de concert au service de l’Isère et des Isérois. Il suffit de trouver une date, ce qui promet d’être croquignolet avec les cérémonies de vœux de janvier, mes conférences territoriales dans toute l’Isère en février, puis les campagnes électorales de toutes sortes à partir du mois de mars… 31 Et, malgré toute ma mauvaise foi, je ne puis même pas mettre ces problèmes d’agenda sur le dos de Monsieur URVOAS, notre Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, qui n’a pas encore pris l’arrêté mettant à fin à mes fonctions d’officier ministériel et nommant Maître Jean-Philippe PAUGET, mon successeur, comme notaire à la résidence de Morestel en mes lieu et place. Lui et moi consultons le Journal Officiel tous les matins et, comme Sœur Anne, nous ne voyons rien venir, ce qui n’a rien d’étonnant (un délai d’un an est assez classique en la matière), mais ce qui devient difficile à vivre pour Jean-Philippe, pour mes associés, et pour moi-même. Pardon pour ces précisions à caractère personnel que je crois cependant devoir vous donner, dans la mesure où une bonne partie de mon emploi du temps vous est consacrée. Une beaucoup trop grosse partie d’ailleurs aux yeux de mon épouse, Michèle, qui se charge de me le rappeler, et aux yeux de mes enfants et de mes petitsenfants qui, s’ils ne le disent pas, n’en pensent pas moins. Et, si ma passion pour la vie publique ne faiblit pas, je vous rassure : la désapprobation de Michèle reste aussi solide, ce qui nous vaut parfois ce qu’on appelle en langage diplomatique, de franches explications. Mais, ma légèreté de ton ne saurait occulter ni le caractère douloureux de certaines situations, ni les sacrifices consentis ou imposés, ni tout ce temps volé. Alors, parce que je ne sais pas mieux faire, parce que je ne sais pas mieux dire, que Michèle reçoive ici, pour cette action publique, des excuses publiques, aussi réelles que piètres, aussi sincères qu’insuffisantes. Ce ne sont pas des excuses, mais des remerciements appuyés que je vais également formuler à l’attention de tous les conseillers municipaux, et plus particulièrement bien sûr, aux huit adjoints dont les conseils me sont si précieux au fil de toutes nos réunions de municipalité aux horaires de plus en plus improbables. Louer leur compétence, qui n’a d’égale que leur loyauté, qu’est-ce qu’un maire peut faire de plus pour leur rendre l’hommage qu’ils méritent ? Et il faudrait que je sois bien ingrat pour ne pas associer dans ces remerciements l’ensemble du personnel municipal dont Marie-Lise PERRIN, Adjoint à l’Administration Générale et aux écoles, a la charge et, qui, sous la conduite de Monsieur Eric CARETTI, notre directeur général des services, de Madame Evelyne DEZEMPTEMUSI, notre attachée principale, et de tous les responsables de services, travaillent pour vous, illustrant au quotidien, jour et nuit si besoin, chacun à son niveau, chacun à 32 son poste, les multiples réalités de cette très belle notion de service public. Parce qu’ils le méritent amplement eux aussi, je leur exprimerai, en votre nom si vous le voulez bien, la gratitude qui doit être la vôtre lors d’une soirée que nous leur offrirons le 27 janvier prochain. Sachez simplement que, pour bien long qu’il soit, ce discours ne rend que très imparfaitement compte de tout ce travail qu’ils accomplissent à votre service. Il est en effet largement temps de conclure. Pour ce faire, et pour nous faire oublier les vrais soucis et les faux problèmes, les petits drames et les grandes catastrophes qui orchestrent le monde et nos existences, je suis allé chercher cette année le secours d’un homme que vous connaissez tous désormais. Il n’est pas du tout Morestellois, mais comme sa compagne fut longtemps une Morestelloise, je n’ai aucun scrupule à l’annexer et à le considérer comme l’un des nôtres. Il s’agit de Thomas PESQUET, le dixième spationaute français, qui a décollé le 17 novembre dernier de Baïkonour à bord de la fusée Soyouz pour rejoindre la station spatiale internationale. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Thomas PESQUET est le compagnon d’Anne MOTTET qui a longtemps vécu à Morestel avec ses parents (des amis personnels), et qui a accompli toutes ses études à l’école Saint-Joseph où elle fut notamment la copine de personnes comme Marie-Lise PERRIN, 2ème adjointe, ou de mon fils aîné David, tous trois nés en 1978, comme Thomas PESQUET d’ailleurs. Je précise qu’Anne exerce elle-même aujourd’hui d’importantes responsabilités au niveau international en qualité d’ingénieur agronome à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture). Est-il encore besoin de présenter Thomas PESQUET ? Chacun sait désormais qu’il est grand, qu’il est beau, qu’il est intelligent, et qu’il a évidemment fait des études brillantes, maths sup, maths spé, qu’il a un diplôme d’ingénieur aéronautique, qu’il est devenu pilote de ligne, qu’il parle couramment cinq langues, qu’à l’issue d’une sélection rigoureuse il a été choisi parmi les 8413 postulants pour ce vol dans l’espace qui en préfigure d’autres sur Mars, qu’il pratique aussi bien le saxophone que la plongée ou le parachutisme ainsi que le judo où il est ceinture noire (forcément…), et qu’à l’issue d’un entraînement d’enfer aussi bien physique que psychologique, qui aura duré sept ans, il a été admis à s’envoler enfin dans l’espace. Et, pour couronner le tout, il est un communiquant hors pair, qui sait passionner son auditoire et qui n’oublie jamais, lors de chacune de ses interventions médiatiques, de tendre un drapeau 33 tricolore au fond de la station orbitale. Et notre cœur ne manquera pas de battre à l’unisson du sien dans quelques jours, le 13 janvier, lorsqu’il effectuera sa première sortie dans l’espace, ce qui nécessite quelques menues compétences et, ne l’oublions tout de même pas, une bonne grosse dose de courage. Bref, le gendre idéal, qui a tout pour lui ; en clair, un type écœurant !... C’est donc sur cet homme emblématique que je m’appuierai pour vous présenter le vœu que je formule pour vous à l’aube de 2017, qui est celui de l’ambition, l’ambition qui n’est pas un mot grossier quand elle ne se limite pas à l’augmentation du PIB, mais lorsqu’elle est celle d’un projet, le plus grand possible, le plus fou possible, le plus irréalisable possible ; un projet qui donne aux hommes le goût de se rassembler, l’envie d’avancer, le désir de s’élever et une raison d’espérer ; un projet aussi insensé que de vouloir fonder Rome et en faire la capitale d’un empire, aussi déraisonnable que de vouloir un jour fouler le sol de Mars après celui de la Lune, aussi démesuré pour une Communauté de Communes que de créer une ViaRhôna ou pour une ville que de tenir à bout de bras une politique culturelle et un label 4 Fleurs ; toutes choses, si on veut bien y réfléchir, qui sont parfaitement inutiles, mais tellement indispensables. Indispensables à notre vie, à notre survie, à l’image que nous voulons avoir de nousmêmes, à la justification de notre existence sur cette terre. A l’issue de ce bien trop long discours de près d’une heure et demi je le crains, soit exactement le temps que Thomas PESQUET met pour accomplir à une vitesse de 28 000 kilomètres à l’heure une révolution complète autour de notre planète, je constate, Mesdames et Messieurs, que je vous aurais fait accomplir moi aussi, sans quitter votre siège, un bien long voyage à travers le monde et à travers une trentaine de siècles, depuis cette petite garce de Tarpeia qui a trahi son peuple, jusqu’au courageux Thomas qui honore le sien. Nous sommes partis du Capitole à Rome qui ne culmine jamais qu’à quelques dizaines de mètres, pour arriver dans le cosmos à la station spatiale internationale, à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Le moins que l’on puisse dire est que nous aurons ainsi pris de l’altitude. J’aime bien cette idée que, de Tarpeia à Thomas en passant par nous tous, c’est l’Humanité qui est en marche et qui, poussée par le plus fou de ses rêves, la conquête spatiale, réussit à s’extraire de sa misère et parvient à tutoyer les étoiles. Et j’aime plus encore que Morestel ne soit pas tout à fait étrangère à cet exploit, car si Thomas PESQUET, ce nouvel héros des temps modernes, n’est pas né à Morestel, il est plus que tout Morestellois puisqu’il l’est, grâce à Anne MOTTET, par le cœur. Grâce à ces deux-là, vous aurez eu en 34 guise de vœux, rien moins que l’intelligence, la beauté, la science, le courage, les étoiles, et l’amour pour couronner le tout. Reconnaissez que je n’ai lésiné ni sur la qualité, ni sur la quantité (ni sur la longueur non plus). Mais si vous avez pu penser qu’il s’agissait là de trop grands habits, détrompez-vous : ils sont à la mesure de Morestel et de ce que l’on doit à cette ville quand on a l’honneur et le bonheur d’être son Maire. Christian RIVAL, Maire de Morestel, Vice-Président du Conseil Départemental de l’Isère. - Allocution de Monsieur Olivier BONNARD, Conseiller Régional - Allocution de Monsieur Alain MOYNE-BRESSAND, Député de l’Isère Conclusion finale de Monsieur Christian RIVAL : « J’ai commencé cette soirée par une citation latine bien solennelle sur la Roche Tarpéienne, qui montrait que les Romains savaient mourir. Je vous en livre une dernière pour conclure, qui démontre qu’ils savaient aussi vivre, et même bien vivre. Et, vous connaissant, je sais que vous préférerez celle-ci : « Nunc est bibendum », qui signifie tout simplement : « Le temps de boire est venu… ». » 35