Lire le discours - Mairie Morestel

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Lire le discours - Mairie Morestel
Soit qu’elles aient assisté à la cérémonie des Vœux du 8 janvier 2017 à la Maison de
l’Amitié,
soit qu’elles n’aient pu le faire,
plusieurs personnes nous ont demandé de diffuser sur Internet la teneur intégrale du
discours prononcé par Monsieur le Maire ce jour-là.
C’est donc ce que nous faisons, avec l’accord de l’auteur.
Bonne lecture...
Le Secrétariat de Mairie.
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Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Député,
Madame le Vice-Président du Conseil Départemental,
Madame le Conseiller Départemental,
Monsieur le Conseiller Régional,
Messieurs les Maires Honoraires,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mon Colonel,
Mesdames et Messieurs les Officiers et Sous-Officiers de la Gendarmerie et des
Sapeurs-Pompiers,
Mesdames et Messieurs les représentants des administrations départementales et
locales,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises,
Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Presse,
Mesdames, Messieurs,
Arx Tarpeia Capitoli proxima…
Rome, qui est à l’origine de notre civilisation et qui a dominé le monde pendant des
siècles, fut fondée le 21 avril 753 avant Jésus-Christ par Romulus et Remus qui
édifièrent cette ville sur sept collines. Même si nous l’avons parfois oublié, nous avons
tous appris cela à l’école, du temps où l’on apprenait encore quelque chose à l’école.
C’est-à-dire avant que Madame Najat VALLAUD-BELKACEM, Ministre de l’Education
Nationale, n’entreprenne son opération de destruction consistant à supprimer
l’enseignement du grec et du latin, ce qui fait qu’il y a peu de chances que nos chères
têtes blondes connaissent la suite de l’histoire.
Elle est pourtant instructive, cette histoire. Jugez plutôt : l’une de ces sept collines est
le Capitole, qui devint très vite le siège et le cœur du pouvoir religieux de la République
romaine. Et sur cette même colline se trouvait une roche dominant une falaise, d’où
l’on précipitait les condamnés à mort. Moyen rapide, efficace et économique d’exécuter
les sentences. Pendant la guerre contre les Sabins (guerre consécutive à l’enlèvement
des Sabines, eh oui, comme vous le savez, les femmes sont très souvent la cause et la
source de nos ennuis), pendant la guerre contre les Sabins donc, et compte-tenu de
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l’importance stratégique du Capitole, Romulus en confia la garde à Tarpeius, l’un de
ses plus fidèles lieutenants. Mais Tarpeius avait une fille, dénommée Tarpeia, qui ne
trouva rien de mieux à faire que de tomber amoureuse du général ennemi qui
commandait les Sabins et de lui livrer la citadelle. Pour être précis, on ne sait pas trop
si elle est tombée amoureuse du général ou de son or. En effet, elle demanda, pour
prix de sa trahison, qu’on lui offrît ce que les soldats portaient au bras gauche. Or, si la
belle savait que les soldats mettaient tous leurs bijoux à leur bras gauche, elle avait
oublié qu’ils y portaient aussi leur bouclier. Toujours est-il que les Sabins, qui avaient
beaucoup d’humour mais peu de reconnaissance, la prirent au mot et l’écrasèrent sous
le poids de leurs boucliers qu’ils jetèrent en tas sur elle. On savait décidément vivre à
Rome, on savait même y mourir, et c’est depuis cette petite aventure que l’on baptisa
la roche sur laquelle elle mourut Roche Tarpéienne.
L’histoire ne s’arrête pas là, puisque quatre siècles plus tard, en 390 avant JésusChrist, Marcus Manlius, qui vivait à proximité du Capitole, entendit les cris et les
battements d’ailes des oies sacrées de Junon qui étaient parquées dans la citadelle, ce
qui lui permit de donner l’alerte et de sauver Rome menacée d’une attaque nocturne
des Gaulois commandés par Brennus. Pour cet acte de bravoure, Marcus Manlius fut
couvert d’honneurs. Mais, là aussi l’histoire se termina mal pour lui puisqu’il prit la
grosse tête, voulut se faire sacrer roi et, crime encore plus impardonnable, se mit à
soutenir les revendications des pauvres. Il n’en fallut pas plus pour qu’il soit condamné
et précipité du sommet de la Roche Tarpéienne.
Arx Tarpeia Capitoli proxima, oui, la Roche Tarpéienne est proche du Capitole,
autrement dit les honneurs et la célébrité n’empêchent pas la déchéance d’arriver, et,
évidemment plus on est haut, plus sévère est la chute.
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2016 en aura permis la cinglante démonstration, maintes fois renouvelée.
Comme il est d’usage, ce furent les Anglais qui tirèrent les premiers (ou qui se tirèrent
les premiers) puisque, contre toute attente, par Brexit interposé, ils signifièrent son
congé à David CAMERON, leur Premier Ministre, qui avait pris la malencontreuse
initiative d’organiser un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union
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Européenne et qui, paradoxalement, s’était retrouvé à faire campagne pour le
« remain », et à la perdre, sacrifiant sa tête au passage.
Il fut suivi dans la tombe quelques mois plus tard par une bien terne Hillary CLINTON,
promue un peu vite archi-favorite des sondages et des réseaux sociaux (les fameux
réseaux sociaux). Et, si le Brexit fut un tsunami pour l’Europe parce qu’on avait tous
oublié que l’Angleterre était une île, l’élection de Donald TRUMP fut un séisme pour le
monde entier parce que le peuple américain, qui n’en est pas à une gaminerie près, n’a
pas aimé qu’on essayât de lui dicter sa conduite et a préféré, à l’issue d’une campagne
grossière du niveau du western, se précipiter dans les bras d’une caricature raciste
dont la coiffure peroxydée jaune canari en forme de crêpe renversée ne constitue pas
l’aspect le moins inquiétant. Quand on y songe, que l’Amérique n’ait eu comme ultime
choix que ces deux candidats-là reste proprement consternant…
Repassons par Rome pour y constater que Matteo RENZI, chef du gouvernement
italien, s’est pris les pieds dans un referendum sur la réforme constitutionnelle que
personne ne lui demandait et s’est vu contraint de démissionner alors qu’il avait
entrepris un intéressant programme de réforme de son pays. D’autant plus
impardonnable de sa part qu’ayant le Capitole sous ses fenêtres, il aurait dû, plus que
tout autre, se méfier…
Ainsi, dans chacun de ces pays, le peuple a-t-il manifesté sa mauvaise humeur et
envoyé une réponse forte et claire aux élites, aux intellectuels, aux journalistes, aux
prétendus leaders et faiseurs d’opinion. Quant aux instituts de sondage, ces nouveaux
gourous des temps modernes, ils se sont ridiculisés d’une manière qu’on
qualifiera…d’insondable. Il est vrai que le propre d’un gourou, c’est de se gourer…
Notre pays, bien sûr, n’a pas été épargné par cette épidémie. Il ne faisait définitivement
pas bon être candidat à une élection en 2016, et nombre de ceux qui s’y sont risqués,
croyant atteindre les sommets, se sont retrouvés en plus ou moins bon état en bas de
la Roche Tarpéienne.
On passera rapidement par profits et pertes Cécile DUFLOT, jetée dans les flots pardessus bord par ses propres troupes, ce qui, vous vous en doutez, me transporte
d’allégresse. Les Verts ont ceci de sympathique qu’ils font eux-mêmes leur ménage et
qu’ils ont la saine habitude de couper chaque tête qui s’avise de dépasser. La douce
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Cécile pourra donc consacrer son temps à sa fille qu’elle a baptisée Thérébenthine
(pauvre gosse…) et prendre un repos bien mérité. Ça tombe bien, le sommeil étant ce
qu’elle a de plus profond. (La formule n’est pas de moi, mais de Sacha Guitry, dont
personne ne peut contester qu’il connaissait beaucoup les femmes et qu’il les aimait
beaucoup).
Plus sérieux, et plus important aussi, ce résultat des élections primaires de la droite qui
ont éliminé dès le premier tour Nicolas SARKOZY (qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas,
cet homme aura indéniablement marqué notre vie politique et c’est une page de
l’histoire de la cinquième République qui se referme), et au deuxième tour Alain
JUPPE, sans doute trop âgé, trop pro-BAYROU, et victime aussi d’une victoire trop vite
décrétée.
Les électeurs ont clairement choisi comme futur candidat à la présidence de la
République (je n’ose encore dire comme futur Président, même si l’envie ne m’en
manque pas), François FILLON, un homme à la droite apaisée (à la différence de
SARKOZY) et à la droite assumée (à la différence de JUPPE). Mon choix personnel
s’était porté sur cet homme depuis cet été où j’avais lu son programme,
incontestablement le meilleur, ou en tout cas celui dans lequel je me suis le mieux
reconnu puisqu’il y fait état d’un certain nombre de valeurs que je partage, en ce
compris les valeurs chrétiennes. Même si cela ne doit pas rapporter beaucoup de voix,
même si l’on a le droit de ne pas être d’accord, même si cela disconvient à M.
BAYROU, je trouve pour ma part qu’il n’est pas mauvais que de temps à autre, on
nous rappelle que la République reste laïque (et c’est très bien ainsi) mais qu’il ne faut
pas oublier pour autant que la France est catholique, et quinze siècles de notre histoire
sont là pour en attester. Et si vous doutiez encore que François FILLON fût un
excellent homme, j’ajouterai pour finir de vous convaincre que bon sang ne saurait
mentir, puisqu’il est fils de notaire…
Dès lors, je veux croire que les élections primaires de la gauche qui vont venir fin
janvier ne seront que des élections… secondaires. Même si l’exercice est
particulièrement risqué par les temps qui courent, il faut savoir vivre dangereusement,
et je formule le pronostic qu’elles permettront de rajouter à la liste des victimes
notamment Vincent PEILLON, auquel chaque maire de France, qu’il soit de gauche ou
de droite, ne saurait pardonner les TAP, et Arnaud MONTEBOURG dont la suffisance
n’a d’égale que son insuffisance. Toujours à mes risques et périls, je suppose que
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Manuel VALLS sortira vainqueur de cette confrontation interne, mais trouvera sur son
chemin le tonitruant Jean-Luc MELENCHON aussi grand orateur que grand menteur,
ainsi que son ennemi intime Emmanuel MACRON dont je vous avoue ne savoir que
penser. S’agit-il d’une éphémère créature médiatique ou du premier homme d’état de
l’ère numérique ? Même si l’homme est incontestablement intelligent, je reste
sceptique. Suffit-il pour redonner de l’espoir à un peuple d’avoir un joli minois et une
jeunesse insolente ? Suffit-il en guise de programme électoral qui ne serait ni de droite
ni de gauche, de proposer un joli patchwork dans lequel on aurait picoré quelques
idées à droite et butiné quelques idées à gauche ?
En préparant ce discours, qui a au moins le mérite pour moi d’essayer de réfléchir avec
un peu de recul à ce que nous avons vécu durant cette année, je me suis fait la
remarque que nous aurons connu deux nouveaux mouvements en 2016, l’un intitulé
« Nuit debout », qui fut la lamentable mascarade que l’on sait, et l’autre qu’Emmanuel
MACRON a baptisé « En marche ! ». Et je ne puis m’empêcher de songer, mais sans
doute est-ce l’effet de mon mauvais esprit, que le rapprochement de ces deux
expressions, « Nuit debout » et « En marche ! », évoque
irrésistiblement le
somnambulisme. Et, qu’on le veuille ou non, le somnambulisme me paraît quand
même être un sacré bon moyen…de se casser la gueule.
Mais on le sait, l’enjeu de cette élection présidentielle, capitale puisqu’elle commande
tout le reste, n’est pas là. Il réside dans la capacité de François FILLON et du
champion que la Gauche se sera donnée à empêcher qu’un troisième larron, ou, pour
être plus clair, qu’une troisième larronne n’accède au sommet de l’Etat. Je le dis avec
une certaine force dans ce canton que je représente et où on semble se complaire un
peu trop à mon goût dans le bleu Marine : je veux bien que ce pays soit tombé bien
bas, mais il y a des limites à ne pas franchir.
Le problème, le vrai problème, c’est que plus personne ne croit aux lendemains qui
chantent, à la mondialisation heureuse, au fameux « vivre ensemble ». Nous vivons
dans une France meurtrie par le chômage qui n’en finit pas de finir malgré quelques
soubresauts, et ensanglantée par le terrorisme qui (et c’est sans doute le pire) nous
accoutume à l’horreur, l’horreur de Nice où un camion écrabouille des innocents sur
plus de deux kilomètres un soir de 14 juillet ou l’horreur de Saint-Etienne-du-Rouvray
où une bête sauvage égorge un prêtre de 86 ans en train de dire sa messe. Non,
décidément, même après Calais, on n’a pas démantelé toutes les jungles.
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Je ne critiquerai point trop Monsieur François HOLLANDE pour plusieurs raisons :
parce que son propre camp s’en est déjà bien assez chargé, parce qu’il est
incontestablement un honnête homme, et parce qu’il faut lui savoir gré d’avoir choisi,
avec cette abdication, l’option la plus honorable, même si à vrai dire, son attentionné
Premier Ministre lui avait indiqué le chemin de la sortie. Et puis d’ailleurs, maintenant
qu’il est hors course, je ne doute pas que notre Président va vite atteindre des seuils
de popularité vertigineux, selon la bonne tradition française, et que certains ne
manqueront pas de le regretter. Le principal reproche que l’on puisse formuler à son
encontre me paraît être, non pas celui de Léonarda, du scooter, des cravates de
travers ou de ce bouquin dévastateur et suicidaire dans lequel il se répand en
confondant l’écriture avec l’incontinence. Non, le principal reproche, celui qui ne
pardonne pas, c’est de nous laisser dans l’effrayante réalité d’un pays au bord du
chaos, un pays traumatisé par la crise d’autorité et par le sentiment de sa
fragmentation. Face au retour du tragique qu’a constitué le terrorisme, il eût fallu une
réponse épique sinon martiale, mais sûrement pas médiocre.
Le Général DE GAULLE, comme toujours, avait déjà mieux que quiconque résumé tout
cela dans une formule assassine après sa visite au Président LEBRUN égaré par la
débâcle de 1940 : « Au fond, comme chef de l’Etat, deux choses lui ont manqué : qu’il
fût un chef, qu’il y eût un Etat ».
Comment voulez-vous après cela que notre jeunesse ne soit pas déboussolée et
qu’elle n’éprouve pas le besoin de réinventer un monde où le virtuel évolue dans
l’image du réel, ce qui nous a valu cet été l’invention du Pokémon Go, traduisez un jeu
vidéo qui a fait de nos enfants des zombies, avançant, tête baissée et index frénétique,
l’œil rivé sur l’écran de leur smartphone.
A leur décharge, s’ils avaient levé la tête, c’eût été pour entendre la classe politique se
déchirer autour du burkini, mot nouveau inventé pour les besoins de la cause et qui est
la contraction de burka et de bikini, donc un oxymore. On aurait pu s’épargner ce débat
grotesque où nous fûmes la risée de la presse étrangère constatant que la France était
confrontée à une nouvelle grande menace terroriste avec ce burkini sur nos plages.
Pour ma part, j’ai toujours prôné une réponse simple, que d’aucuns qualifieront de
simpliste, qui consiste à préférer le bikini si la fille est jolie, le burkini si elle est moche,
voire même carrément la burka si c’est un cageot…
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Nos sportifs m’ont permis, l’espace de quelques semaines, d’oublier un peu ce tableau
maussade en nous offrant une honorable place en finale de l’Euro, puis une belle
collection de médailles aux Jeux Olympiques de Rio. Mais bien vite, l’actualité a repris
ses droits et m’a contraint à porter mon regard soit au loin, à Alep, en train de se
désagréger dans l’indifférence générale sous les bombes conjuguées de Messieurs
Wladimir POUTINE et de Bachar EL ASSAD ; soit tout près, sur mon environnement
immédiat, pour y constater qu’aussi sûrement que les socialistes boulottaient nos
économies, la pyrale ravageait nos buis.
Et je n’eus même pas la ressource de me réfugier dans les livres puisque, écœuré,
j’apprenais dans le même temps que les jurés de Stockholm n’avaient rien trouvé de
mieux à faire que d’attribuer le Prix Nobel de Littérature à Bob Dylan, ce qui, même si
cet homme écrit de jolies chansonettes, reste irrémédiablement une faute de goût en
même temps qu’une insulte à la littérature en général et à la littérature américaine en
particulier.
Dans cet amoncellement de mauvaises nouvelles, dans le contexte débilitant de cette
actualité tragico-comique, dans la grisaille de ce quinquennat qui n’en finit pas de finir
comme un vieux rhume, je me prenais à désespérer de voir poindre une lumière,
même une simple petite lueur, qui viendrait du fin fond de l’horizon nous redonner un
brin d’espoir ou au moins un sourire.
Et c’est alors que Ségolène arriva (quand on parle de lumière…). Elle arriva en droite
ligne de Cuba où elle représentait la France aux obsèques de Fidel CASTRO et où elle
ne trouva rien de mieux à faire que de vanter l’action du Leader Maximo et de rejeter
les accusations de violation des Droits de l’Homme à son encontre. Ces déclarations
délicieuses lui valurent de la part de Jack LANG, toujours bon camarade, une
interrogation sur son taux d’alcoolémie dû à une probable absorption massive de rhum
lors de son arrivée à La Havane. Elles nous rappelèrent aussi les pertinentes
considérations de la même dame qui, du haut de la Grande Muraille, s’était laissée
aller à glorifier la rapidité de la justice chinoise, avec en prime ce beau cadeau de la
« bravitude ». Et j’attends avec impatience l’éloge funèbre dithyrambique qu’elle ne
manquera pas de nous concocter lors des obsèques de Kim Jong-Un, cet autre grand
démocrate qui règne sur la Corée du Nord. Quand on fait appel à Ségolène, on n’est
jamais déçu. Madame ROYAL sera toujours la Reine… Elle me permet en tout cas de
vous offrir en cadeau une citation, désormais annuelle, traditionnelle et obligatoire, de
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Pierre DESPROGES, mon maître à penser : « Il vaut mieux parfois se taire et passer
pour un imbécile, plutôt que de parler et ne laisser aucun doute à ce sujet ».
Voilà ça c’est fait…
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Laissons donc, si vous le voulez bien, les grands de ce monde, qui ne sont pas
toujours si grands, et venons-en à nos petits problèmes locaux, qui ne sont pas
toujours si petits. Quand le spectacle du monde donne le tournis, il n’est pas mauvais
de revenir poser ses pieds sur Terre, particulièrement sur la terre de Morestel.
Vaste chapitre, comme chaque année, que celui qui s’ouvre devant moi, dans lequel il
m’incombe maintenant de vous rendre compte de l’ensemble des travaux réalisés
durant l’exercice budgétaire 2016. Etant entendu que le vocable « travaux » recouvre
aussi bien des réalisations concrètes que des cogitations intellectuelles moins visibles
mais dont les conséquences dans votre vie quotidienne peuvent être tout aussi
importantes.
Les routes d’abord, puisqu’il s’agit à l’évidence du poste le plus lourd : d’année en
année, quartier par quartier, nous nous efforçons de rénover, d’améliorer, voire
d’augmenter notre réseau routier, ce qui répond à un double souci d’esthétique et de
sécurité.
Ainsi, après le Chemin des Violettes qui date de plus de deux ans déjà, nous avons
entamé le grand chantier de la longue rue Paul Claudel que nous avons achevé au
début 2016. Dans la foulée, nous avons repris totalement (et ce n’était pas du luxe) les
trottoirs et l’éclairage du Clos Giraud. Puis, comme promis, nous avons fait du chemin
de l’Etang de Peys, étroit chemin caillouteux, une voie digne de ce nom, sans
dépenses superfétatoires mais avec un enrobé et un éclairage permettant de desservir
correctement les nouveaux riverains de ce quartier.
Et puis, bien entendu, nous avons entamé ce qui promet d’être (sauf surprise) le plus
grand chantier de ce mandat en matière de voirie, à savoir les travaux de réfection
complète de la rue du Vouet. Et je crois pouvoir vous dire aujourd’hui avec un
soulagement certain que nous allons être en mesure de tenir les délais pourtant très
tendus que nous nous étions nous même fixés : en effet, les travaux de réseaux secs
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et humides ont été pratiquement achevés en 2016, et nous allons entreprendre les
travaux de surface (voirie, trottoir, éclairage, signalétique et sécurité) dès ce début
d’année 2017. Là encore, je ne suis pas certain que tout le monde se rende réellement
compte de ce que cela représente d’autorisations préalables, de négociations et de
réunions de concertation pour faire que tous les services concernés (Veolia, EDF,
SEDI, Département, etc..) parviennent à coordonner leurs interventions et aussi leurs
budgets. Car il faut bien parler d’argent quand un chantier comme celui-ci flirte avec les
700 000 euros et que les contributeurs espérés ou supposés se défilent les uns après
les autres. Cela me permet d’autant plus de remercier les services de l’Etat, et plus
précisément M. Thomas MICHAUD, notre nouveau sous-préfet, très présent sur le
terrain, très à l’écoute des élus et qui, du haut de son un mètre 93 (ou 97 ? je ne sais
plus) n’a pas mis longtemps avant de prendre la juste mesure de l’arrondissement
dont il a la charge et qui est lui-même en pleine expansion. Qu’il reçoive donc ici la
reconnaissance des Morestellois pour la belle subvention au titre de la DETR qu’il a
réussi à nous arracher pour ce chantier à un moment où, comme Dante à l’entrée de
l’Enfer, nous avions abandonné tout espoir…
J’insiste : ce chantier, banal finalement pour des élus puisqu’il s’agit tout bonnement de
la réfection d’une voie communale, est l’illustration des difficultés qui sont les nôtres et
des obstacles auxquels on se heurte dans une entreprise de ce genre : il a fallu savoir
différer ces travaux, attendre que la construction de l’hôpital et l’aménagement de ses
abords soient complètement terminés, avec tout ce que cela implique de norias de
camions abîmant les routes ; puis respecter les délais des appels d’offre successifs,
veiller à coordonner les différents corps de métier, s’efforcer de répondre aux questions
aussi légitimes qu’inquiètes des riverains, espérer ne pas leur avoir dit trop de
mensonges (mêmes involontaires) quand on découvre que le sous-sol est beaucoup
plus rocheux que prévu (éternel problème de Morestel où l’on a affaire soit à du rocher
soit à du marécage). Même si Frédéric Vial, Adjoint en charge des travaux, a accumulé
une expérience certaine en la matière, même si Bernard Jarlaud, Adjoint en charge des
finances, a la réputation que l’on sait en matière de gestion budgétaire, je voulais vous
faire toucher du doigt tout ce qu’il faut de talent et d’effort conjugués pour faire d’une
citrouille un carrosse, ou d’une route cabossée une route carrossable !
Chantiers toujours, chantiers encore, tout aussi importants certainement pour le
quotidien des Morestellois même s’ils sont beaucoup moins ostentatoires, que sont la
rénovation (une fois de plus) de notre cinéma, avec cette fois-ci le changement total
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des sièges et la peinture des murs ; la réfection des fenêtres et des huisseries du
Centre Social, qui s’achèvera en 2017 avec des travaux complémentaires d’isolation
des combles, le tout éminemment nécessaire et le tout éminemment demandé par le
non moins éminent Thierry SAMBUIS, maître incontesté de ces lieux qui méritent le
respect (les lieux, pas Thierry, faut pas exagérer dans les compliments tout de
même…) puisqu’ils abritent rien moins que le cœur des Morestellois les plus fragiles ;
la reprise totale de l’éclairage intérieur de la Tour, d’abord pour améliorer les conditions
d’exposition des tableaux qui y sont accrochés, et ensuite et peut être surtout parce
que je ne sais décidément rien refuser à notre si bonne et si dévouée Paulette
Cocquerelle, Présidente de l’AACCP. Cela sera suivi très bientôt du changement des
fenêtres de la Tour, mais combien a-t-il fallu de démarches pour réussir à changer ces
malheureuses fenêtres !,
contrepartie obligée dès l’instant que l’on touche à un
bâtiment classé à l’inventaire des monuments historiques.
Dans cette liste à la Prévert, la réparation du toit de la salle de danse située Rue
Blanche, la réfection des peintures dans cinq classes de l’école Victor Hugo et de
toutes les huisseries de l’école maternelle Saint Exupéry ne sont citées ici que pour
mémoire (même si la mémoire en l’occurrence se chiffre en plusieurs dizaines de
milliers d’euros), et j’en viens, pour clore ce chapitre, aux travaux de réfection de notre
gendarmerie qui viennent tout juste de s’achever.
Je suis tout particulièrement heureux de cet aboutissement qui marque la conclusion
d’une belle obstination de notre part et d’une belle patience de la part de nos
gendarmes au fil de quatre ou cinq longues années qui auront vu la réfection d’abord
des dix-huit logements, ensuite des locaux de travail. Bien sûr, ce ne sont que des
travaux de réparation, d’aménagement, qui n’ont pas l’ampleur démonstrative de la
construction d’un équipement neuf qui n’était pas dans nos moyens, mais laissez-moi
vous dire que je suis fier qu’avec les faibles moyens précisément qui sont les nôtres,
nous ayons su garder un lien direct avec notre brigade de gendarmerie (qui, au
passage, représente tout de même notre plus grosse rentrée de loyers) plutôt que de
nous débarrasser du problème en signant un bail à long terme avec un aménageur qui,
au prix d’une indemnité qu’il nous aurait versée et qui nous aurait rendu bien service,
aurait pris en charge ces travaux de rénovation qu’il aurait accomplis à moindres frais
et à des dates indéterminées durant les trente ou cinquante ans à venir. Il est certaines
situations, il est certaines administrations qui méritent cette considération, même si je
suis bien conscient que nos gendarmes eussent certainement préféré que nous
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réalisassions ce chantier dans des délais plus courts (d’accord, style un peu pompier,
mais, en même temps, on parle de gendarmes, ce qui justifie une certaine hauteur de
langage). Il n’empêche, c’est aujourd’hui fini et je souhaite que nous partagions notre
satisfaction commune lors d’une prochaine inauguration dont la date vient d’être fixée
au 21 janvier prochain en accord avec Monsieur le Sous-Préfet et dont j’entends qu’elle
soit, dans le même esprit, aussi simple que solennelle, aussi solennelle que simple.
A ces chantiers achevés ou en voie d’achèvement, il convient d’ajouter tous ceux, fort
nombreux, qui sont en préparation et qui vont être réalisés en tout ou partie au cours
de l’année 2017.
Ainsi, parce que c’est un devoir moral devenu désormais une obligation légale,
entamerons-nous la deuxième tranche de la mise en accessibilité aux personnes à
mobilité réduite de nos bâtiments publics, à savoir la Crèche, la Maison Ravier, le
Centre Social et la Maison des Associations. Je vous rappelle que nous avons déjà
réalisé la mise aux normes de l’école Victor Hugo et de la Maison de l’Amitié. Je vous
rappelle aussi que si un devoir moral n’a pas de prix, en revanche tous ces travaux
imposés ont un coût.
2017 verra aussi, conformément aux engagements pris, la mise en place de la
deuxième tranche de la vidéo-protection. Si l’on excepte les délinquants et les
soixante-huitards attardés (il en reste quelques-uns), plus personne ne songe
sérieusement à contester le bien-fondé de cette installation dont l’utilité est confirmée
de jour en jour, y compris pour des cas de figure qu’on ne soupçonnait pas. C’est donc
sans aucun état d’âme et avec la certitude de renforcer efficacement la sécurité des
honnêtes gens que nous allons procéder à la mise en place de seize nouvelles
caméras Place du Champ de Mars, au rond-point de la Rivoirette, au rond-point du
Belvédère, Place des Quatre Vies, au Clos Claret, au Lycée et dans la Z.I. Nous
aurons d’autant moins d’état d’âme que pour ces travaux d’un coût de 56 000 euros
hors taxe, nous avons obtenu une subvention de 22 000 euros que, une fois n’est pas
coutume, l’Etat, dans sa grande bonté, nous a déjà versée.
En ce qui concerne la médiathèque, je vous confirme qu’elle verra le jour, non pas en
2017 mais en 2018, dans les anciens locaux, qui nous appartiennent, de la Caisse
d’Assurance Maladie. Nous disposons ici d’un magnifique local de plain-pied de plus
de 350 mètres carrés qui fera parfaitement l’affaire au prix d’un certain nombre de
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travaux intérieurs et extérieurs, avec notamment un aménagement de sécurité pour
l’accès sur la Route d’Argent. Cette semaine, le 13 janvier précisément, nous
choisirons entre les quatre équipes candidates celle qui sera retenue pour assurer la
maîtrise d’œuvre de ce chantier, et nous déposerons, en principe avant l’été, notre
avant-projet définitif, en relation avec la DRAC (Direction Régionale des Affaires
Culturelles) et le Département, partenaires obligés dans cette affaire, tant pour le
conseil que pour le financement.
Ce n’est pas à proprement parler un chantier dont je vais vous entretenir maintenant,
mais c’est incontestablement une évolution importante, pour ne pas dire une révolution,
pour nous autres Morestellois qui allons abandonner dans quelque temps notre station
d’épuration estimée trop vieille par les services de la DDT, ou en tout cas trop polluée
(par des eaux propres paradoxalement) en période d’orage. Je vous ai dit ici l’an
dernier toutes les consultations que nous avions faites pour choisir la meilleure solution
en matière d’assainissement, qui nous ont conduits à renoncer à en construire une
nouvelle (coût approximatif : 5 à 6 millions d’euros) et à adhérer au Syndicat des Eaux
des Abrets qui prendra ainsi à sa charge le coût très important que représente le
raccordement de notre commune ainsi que celle de Saint-Victor-de-Morestel à ses
propres installations. Mais n’imaginons pas que cela soit sans conséquence financière
non plus pour nous. Notre adhésion à ce syndicat, qui est d’ores et déjà effective
depuis le 1er janvier dernier, entraînera de suite une augmentation importante de votre
facture d’assainissement, non pas que parce que le Syndicat des Abrets est trop cher,
mais parce que c’est nous qui ne l’étions pas assez, en raison notamment du fait que
nous n’avons sans doute pas assez anticipé et provisionné cette future dépense d’une
nouvelle station que nous n’escomptions pas de sitôt. Alors, même si j’imagine que
vous vous en seriez passé, cette promesse que je vous ai faite l’an dernier d’une
augmentation sera tenue, comme toutes les autres. Tout simplement parce qu’il faut
bien mettre, en face d’un service, la réalité de son coût, comme nous le ferons aussi
pour l’eau, comme nous le faisons déjà régulièrement pour nos ordures ménagères.
Consolez-vous, ou essayez de vous consoler, en vous disant que vous auriez dû subir
cette augmentation depuis longtemps déjà, et en vous rappelant (ce qui n’est pas
mince, en ces temps où les communes subissent une réduction très sévère mais
nécessaire de leurs dotations) que nous n’augmenterons pas les impôts, et ce pour la
septième année consécutive.
14
Et puisque je viens d’évoquer la commune voisine de Saint-Victor-de-Morestel,
embarquée
comme
nous
dans
cette
galère,
permettez-moi
ici,
même
si
l’assainissement n’est sans doute pas le sujet le plus approprié ni le plus élégant pour
le faire, de saluer l’arrivée de Madame Frédérique LUZET, qui vient d’être élue
nouveau maire de Saint Victor il y a quinze jours, en remplacement de Roger
CAPARROS, démissionnaire. Outre le fait que Frédérique est déjà bien connue et
appréciée de nous tous depuis longtemps, elle viendra avantageusement renforcer la
gent féminine au sein de notre congrégation machiste de Maires. Avec Annie
POURTIER au Bouchage et Martine GABEURE à la Balme-Les-Grottes, elle sera la
troisième femme-maire de notre canton de Morestel. Mais trois sur vingt-cinq, c’est
bien, ça suffit, il ne faut pas abuser des bonnes choses… (Oui, j’ai une réputation de
macho, complètement surfaite d’ailleurs, à soutenir, et je m’y emploie avec
persévérance et délectation).
La piscine couverte intercommunale commençant à sortir de terre (j’y reviendrai tout à
l’heure), il nous incombera d’entamer, sans doute vers le troisième trimestre 2017, les
travaux nécessaires pour les abords, ce qui inclut la pataugeoire extérieure, les accès
routiers et piétonniers et l’aire d’arrêt des cars puisque, je vous le rappelle, cet
équipement nautique servira d’abord et avant tout à l’initiation à la natation des
scolaires de notre territoire. Voilà encore 400 000 euros de travaux supplémentaires
dont on se serait bien passés en ce moment, mais compte-tenu des circonstances et
des 5 millions d’euros que la Communauté de Communes consacre à cet équipement
majeur, il y aurait quelque indécence de notre part à nous plaindre, et c’est donc avec
ravissement et impatience, pour une fois, que je signerai les bordereaux
correspondants.
Enfin, il me faut bien aborder le sujet sur lequel vous m’attendez au tournant, à savoir
la Place des Halles. En effet, après trois années de discussions, de concertations,
d’avis sollicités de part et d’autre, de bureaux d’études consultés, le temps des
décisions est venu. Nous allons donc entrer dans le concret, pour ne pas dire dans le
dur. Nous savons ce que nous voulons, nous savons ce que nous ne voulons pas, les
grands principes sont arrêtés, mais le projet en lui-même n’en est qu’au stade du
concours et il reste perfectible. Pour conduire ce grand projet-phare de notre mandat,
projet improprement baptisé « Place des Halles » alors qu’il s’agit de rien moins que la
requalification de tout le centre-ville, nous avons choisi comme équipe lauréate le
groupement Eranthis de Lyon (en espérant qu’avec Eranthis, nous n’errerons pas trop
15
et que vous nous éreinterez encore moins…). Nous savons ce que pèse un tel chantier
avec ses lourdes implications dans les domaines du commerce, de l’économie locale,
de l’esthétique, de la sécurité routière. Bref, nous savons parfaitement que nous
n’avons pas le droit de nous tromper puisque c’est tout simplement le cœur de
Morestel qui est en cause, au sens propre comme au sens figuré. Et c’est bien
pourquoi je ne m’étendrai pas davantage ici sur ce sujet tellement vaste qu’il
nécessitera une réunion publique d’ici deux ou trois mois à l’attention de tous les
Morestellois, après celle que nous avons tenue le 28 octobre dernier avec les
commerçants. Et nous en profiterons pour répondre à toutes vos questions, je dis bien
toutes vos questions, et peut être aussi pour tordre le cou à bon nombre de rumeurs,
de fausses informations et autres romans policiers qui commencent à m’agacer
sérieusement et que certains se complaisent à répandre et à colporter pour flinguer par
avance ce magnifique projet.
Nous avons dans notre besace d’autres grands projets en gestation sur lesquels je
serai aujourd’hui moins disert et plus prudent. Rassurez-vous : il ne s’agit pas de
complots malsains qui se fomenteraient ou se trameraient en coulisses dans votre dos.
Plus simplement, il s’agit de projets qui ne verront peut-être jamais le jour à mon grand
regret, ou qui verront le jour mais en tout état de cause pas en 2017. Pour autant, ils
nécessitent de notre part beaucoup de négociations, de cogitations, de réunions.
A ce titre, j’évoque une nouvelle fois ce serpent de mer qu’est devenue la création d’un
rond-point à l’angle des routes de Vézeronce et de Sermérieu. Mes fonctions au sein
du Conseil Départemental font que cette affaire renaît de ses cendres et pourrait avoir
des chances à nouveau de voir le jour. Encore faut-il que les négociations concernant
le foncier avec les propriétaires concernés aboutissent ; et je suis bien placé pour
savoir qu’un contrat n’existe pas, tant qu’il manque un seul des signataires requis.
Olivier BONNARD pour le compte de la Région et moi-même pour le compte du
Département avons depuis quelques mois des contacts appuyés qui nous laissent
espérer la venue d’une nouvelle école à Morestel. Rien n’est fait, tout cela dépend
d’intervenants extérieurs que nous ne maîtrisons pas, mais s’il y a une seule chance
d’aboutir, nous saurons la saisir car il est à mes yeux hors de question de laisser
passer une aussi belle opportunité pour l’avenir d’une ville.
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Enfin, avec Annie POURTIER, Conseiller Départemental tout comme moi de ce canton
de Morestel, nous travaillons sur deux projets concernant le collège François-Auguste
Ravier de Morestel, projets qui devraient voir un commencement de réalisation en
2018 mais pour lesquels les études sont déjà bien avancées : il s’agit à la fois de la
rénovation de ce collège construit il y a environ quarante ans (et si vous doutez de la
nécessité de ces travaux, allez-y voir dans les salles de classe et dans les couloirs, et
vous comprendrez), et en même temps de la construction, sur le terrain situé à l’arrière
et que j’ai acquis en début d’année des Consorts TRIPIER, d’un gymnase dont cet
établissement est privé depuis toujours et qui, là aussi, pourra servir aux associations
locales et à la population en dehors des heures scolaires. J’insiste sur le fait que nous
avons réussi à faire inscrire dans le budget départemental à la fois la rénovation du
collège et la construction d’une salle de sport pour ce même collège, ce qui veut dire
fromage et dessert pour un coût total d’environ cinq millions d’euros à la charge du
Département, soit deux millions et demi pour le fromage et deux millions et demi pour
le dessert. Pour être très franc, je ne crois pas que beaucoup des quatre-vingt-seize
collèges isérois bénéficient d’une telle manne. Si tout cela arrive au bout, et nous
allons faire en sorte qu’il en soit ainsi, Annie et moi aurons tous deux bien mérité de la
Nation, ou au moins de l’Education Nationale, et j’ose espérer à tout le moins que cela
nous vaudra les Palmes Académiques. Décoration à jamais improbable en ce qui me
concerne, et pour toujours inutile en ce qui la concerne puisque… elle les a déjà.
En dépit de ce programme déjà coquet, il serait impropre de résumer notre action à ces
projets virtuels ou réels, faits ou à faire, à court ou moyen terme. La gestion d’une ville
contraint les élus (à Morestel ou partout ailleurs) à s’intéresser à bien d’autres sujets de
préoccupation aussi multiples que variés, aussi complexes que lourds d’incidences
dans votre vie quotidienne.
-
La sécurité, votre sécurité, constitue le premier de ces soucis, et vous n’en serez pas
surpris par les temps qui courent. Comme tous mes collègues maires, je reçois de
fréquentes lettres émanant des services de la Préfecture m’enjoignant de prendre les
mesures qui s’imposent lors des fêtes et manifestations locales. Mais, bien sûr, aucun
moyen supplémentaire ne peut être mis à notre disposition, ce qui est compréhensible
dans un pays où toutes les forces de l’ordre sont en quasi alerte permanente pour
cause d’état d’urgence. Nous faisons donc ce que nous pouvons avec les moyens du
bord. De même, pour faire face aux excès de vitesse, nous baladons de rue en rue
notre radar pédagogique qui, s’il effraie de moins en moins, continue à nous apporter
17
des renseignements statistiques instructifs. Nous avons mis en place le 4 octobre
dernier ce système de la verbalisation électronique que je vous annonçais dans un
éditorial, qui a permis à nos agents communaux de délivrer soixante-deux PV
électroniques en un trimestre, soit presque le double de ce qui avait été fait durant les
trois premiers trimestres additionnés. On va y arriver à vider le carrefour Saint
Symphorien de ses voitures tampon… Nous renforçons chaque fois que cela se peut la
signalisation verticale et horizontale. Ce bon Monsieur MUTEL, notre brigadier-chef
principal, multiplie ses rondes de jour comme de nuit, entretient un contact quotidien
avec notre brigade de gendarmerie et la tient constamment informée de tout ce que
révèlent les caméras de la vidéo protection.
A ce propos, sachez que, par suite d’une excellente mesure gouvernementale qui vient
de prendre effet au 1er janvier, M. MUTEL est désormais habilité, depuis la Mairie
derrière son écran de contrôle, à constater certaines infractions en relevant la plaque
d’immatriculation et à verbaliser le titulaire de la carte grise. Alors, à tous ceux qui ne
mettent pas leur ceinture de sécurité, qui ont le téléphone à la main, qui franchissent la
ligne jaune, et tout particulièrement à l’attention des insupportables gamins, qui
conduisent sans casque leurs assourdissantes mobs trafiquées, je dis « à bon
entendeur, salut », car j’ai donné une simple consigne à M. MUTEL : pas de quartier !
Dans tous ces domaines, donc, nous tenons bon, face à la multiplication des incivilités
parce que c’est une question de principe, même et surtout lorsque nous savons
l’inanité de nos efforts. En revanche, il est un domaine où je tiens à vous faire savoir de
la manière la plus formelle que je ne céderai pas : il s’agit des ralentisseurs, sujet qui,
cela commence à être bien connu, me donne des boutons. En accord avec la majorité
des techniciens des routes qui réprouvent cette invention diabolique sortie de l’esprit
d’un énarque un peu plus ahuri que les autres, je continuerai de m’opposer autant que
faire se peut à la multiplication de ces obstacles incongrus (pourquoi pas des ravins
pendant qu’on y est ?) qui, non contents de ne rien solutionner, constituent autant de
sources de bruit et de pollution pour tout un chacun et autant de danger pour les
malades transportés. Mes collègues élus morestellois pourront vous confirmer qu’à peu
près à chaque fois qu’un crétin se livre à un excès de vitesse, nous recevons des
lettres incendiaires nous traitant aimablement d’assassins d’enfants si nous ne
procédons pas de suite à l’érection de ces monticules. Sans mentir, si j’avais dû
obtempérer à chacun de ces courriers comminatoires, il y aurait au bas mot dans
Morestel depuis une dizaine d’années pas moins de soixante-dix ou quatre-vingts
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ralentisseurs supplémentaires. Alors je vous le dis droit dans les yeux, les rues de
Morestel resteront des rues, c’est-à-dire des espaces où les véhicules peuvent circuler,
et non pas la réplique du concours complet d’équitation avec sauts d’obstacles.
-
La propreté de cette ville, pourtant louée par le Comité National du Fleurissement des
Villes et Villages de France, reste aussi un combat quotidien, parfois gagné, souvent
perdu malgré tous nos efforts. Exceptionnellement cette année, et cela en ravira
plusieurs, je ne m’étendrai pas trop sur le fleurissement, qui est pourtant un des
aspects sublimés de cette notion de propreté. Je vous dirai simplement que Pascale
GEORGE, obstinément, silencieusement, et sûrement, entourée d’Olivier BRIERE,
ingénieur paysagiste de renommée nationale, et aidée de notre équipe de plus en plus
affûtée des espaces verts ainsi que de l’entreprise VACHER partenaire de la première
heure, continue ce travail pédagogique de fond que nous impose notre statut de seule
ville quatre fleurs du Département. Belle mission que celle de Pascale finalement, et
qui devrait, après tout, être celle de tous les élus, qui consiste à essayer de
réenchanter l’espace et d’embellir la réalité…
Je veux plutôt vous faire toucher du doigt que la propreté d’une ville passe par une
multitude de petits actes quotidiens dont vous ne vous dédouanerez pas par le simple
passage de notre balayeuse municipale. La propreté de Morestel, c’est certes notre
affaire, et cela passe par exemple par l’enlèvement des dernières cabines municipales
qui ne servaient plus à rien (comptages d’Orange à l’appui) et pour lesquelles il a fallu
batailler pendant des années. Mais la propreté de Morestel, ne vous faites aucune
espèce d’illusion, passe par votre adhésion et votre collaboration à chacun de vous,
sans lesquelles notre propre action se limite à une vaine gesticulation. Quel progrès ce
serait déjà si, la balayeuse étant passé, un piéton ne jetait pas son paquet de
cigarettes vide sur le trottoir. Et quel bonheur ce serait si un soir de demi-finale de
Coupe d’Europe, et au prétexte que la France aurait gagné, des ramollis du cerveau à
la panse pleine de bière n’éprouvaient pas le besoin de ravager à coups de 4x4 les
magnifiques massifs du Rond-Point du Jet d’Eau, que nos services techniques
venaient de parachever. Croyez-moi : faire c’est bien, devoir refaire pour de tels motifs,
c’est dur. Et, en l’occurrence, je ne puis même pas vous dire que c’est vous payez,
puisque c’est l’entreprise VACHER précisément qui, aussi écœurée que nous, a tenu à
nous offrir les nouvelles fleurs nécessaires. Je lui réitère mes remerciements en votre
nom à tous.
19
En vérité, la propreté, comme la sécurité, c’est d’abord une affaire de civisme et, face à
la recrudescence des courriers et des mails assassins, agressifs, injurieux, injustes, et
évidemment la plupart du temps anonymes, que je reçois pour se plaindre de la
propreté de nos rues parce qu’un propriétaire de chien a laissé son animal faire ce qu’il
avait à faire et n’a pas fait, lui, ce qu’il devait faire, ou parce qu’un transporteur a laissé
une partie de sa cargaison s’échapper de son camion, je dis, je prétends, j’affirme que
cette ville est plus propre, beaucoup plus propre que la plupart des autres et beaucoup
plus propre que Grenoble, capitale de l’Isère aussi par la saleté qui a envahi ses rues
(eh oui, un maire écolo, ça se paye…). Et je précise que le véritable civisme
commence par écrire en français en évitant si possible les mots orduriers quand on
s’adresse à son maire, comme à n’importe qui d’autre d’ailleurs.
Comprenez-moi : je n’ai jamais prétendu que les élus, au prétexte qu’ils sont élus,
auraient droit à plus de respect que les autres. Mais je prétends à au moins autant de
respect que les autres. Et puis, disons-le simplement : si une personne dans la
difficulté vient me demander une aide, je suis prêt à me défoncer pour lui rendre
service ; en revanche, si elle pétitionne, si elle exige, si elle éructe, si elle agresse
d’entrée de jeu au nom des grands principes, du Code Civil, de la Démocratie (avec un
D majuscule) et bien entendu des sacro-saints « droits acquis », et avec en prime
l’insulte à la bouche et la bave aux lèvres, eh bien j’ai une tendance assez naturelle à
me braquer et j’ai sensiblement moins envie d’être aimable et d’y répondre
favorablement. Je pense que vous me comprendrez d’autant mieux que vous et moi,
vous et nous élus, sommes pétris de la même pâte.
-
L’urbanisme, et vous n’en serez pas surpris, constitue également une préoccupation
majeure. Il ne se passe pas de jours sans que Wilfried MADULI, Adjoint en charge de
ces questions, ou moi-même, n’ayons à signer des autorisations d’urbanisme (DIA, PC,
DP, DAACT, les acronymes fleurissent en la matière). Vu le nombre de ces documents
et vu aussi cette américanisation sournoise de la justice que nous connaissons et qui
veut que l’on fasse un procès pour tout et n’importe quoi, nous consacrons un temps
considérable, qui pourrait être employé à de meilleures fins, à constituer nos dossiers
de défense et à payer des avocats qui coûtent cher. Sachez qu’à ce jour sur les cinq
procès qui nous sont intentés, nous en avons gagné quatre et nous attendons la
décision concernant le dernier. Cela ne nous a pas empêchés malgré tout de réussir à
faire adopter dans la même année deux modifications de notre PLU, ce qui constitue
quand même un petit tour de force quand on sait les formalités que cela implique.
20
Plus important, après mûre réflexion, nous avons décidé de relancer le logement à
Morestel. J’ai depuis toujours la conviction que la véritable richesse d’une ville réside
dans ses habitants. Par ailleurs, Morestel n’a plus vraiment de vocation agricole, alors
qu’elle est clairement assise dans son statut de ville de commerces et de services.
Il nous appartient désormais d’aller de l’avant et de peupler cette ville de nouveaux
enfants puisque, suite au boom immobilier que nous avons connu ainsi que toute la
région de l’Est Lyonnais dans les années 2001-2006, nous avons dû mettre à niveau
tous nos services publics (écoles, crèches, services sociaux). Il ne manquait que
l’assainissement, cela sera bientôt fait, je viens de vous en parler. Morestel a été
jusqu’à présent une ville de lotissements, mais cette manière d’occuper l’espace,
longtemps en vogue, est en train de laisser la place à de nouvelles formules d’habitats
plus concentrés, avec des architectures plus modernes aussi. Ainsi donc, vous ne
serez pas surpris de voir apparaître, sans doute d’ici la fin de cette année, quelques
nouveaux programmes immobiliers relativement importants puisqu’en trois permis de
construire, on devrait atteindre soixante-dix nouveaux logements de qualité, en
propriété ou en locatif. C’est ainsi qu’une ville avance, se développe et prospère.
Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus pour l’instant, mais si tout ce que nous
avons en projet sort de terre notamment sur la Route de Lyon, déjà transformée par la
construction achevée de l’hôpital et celle en cours de la future piscine intercommunale,
vous aurez d’ici quelque temps le long de cette descente de Passins qui constitue la
plus belle arrivée sur notre ville, un paysage totalement transformé et modernisé.
-
Le souci de venir en aide à notre commerce local n’est pas étranger, vous vous en
doutez bien, à cette volonté d’expansion. Certes, Morestel est réputée pour son
commerce, pour le dynamisme de son groupement des commerçants et qui a su une
fois de plus cette année enluminer nos rues à l’occasion des fêtes. Une fois de plus,
mais pour combien de temps encore ? Soyez conscients, Mesdames et Messieurs, de
ce que nous sommes, en la matière, les derniers des Mohicans avec notre quinzaine
commerciale surprimée (j’ai bien dit : surprimée, et non pas supprimée, du moins pas
encore). Soyez conscients de ce que même l’enthousiasme d’un Paul LAVIE peut
s’émousser. Soyez conscients de ce que malgré tous les efforts que nous avons
développés cet été, malgré la bonne volonté de notre Office du Tourisme et de son
président, Maurice LAVESVRE, malgré le maintien si nécessaire mais si onéreux du
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Petit Train, notre marché dominical créé il y a plus de soixante ans reste fragile et
gravement menacé par l’ouverture des supermarchés voisins le dimanche matin.
Soyez conscients de ce qu’il ne se passe plus de mois sans que ne viennent frapper à
la porte de mon bureau de multiples représentants de la grande distribution qui veulent
à tout prix installer un, voire deux supermarchés supplémentaires à Morestel ou à
proximité. Soyez conscients de ce que, avec ou sans notre accord, ils y parviendront.
Et soyez conscients de ce qu’un rideau qui se baisse, ce n’est pas seulement un fonds
de commerce qui ferme, c’est une lumière de la ville au sens propre et au sens figuré
qui s’éteint. Alors, Mesdames et Messieurs les Morestellois, consommez, consommez
sans modération et consommez morestellois.
-
La santé, votre santé, ne fait pas partie des compétences des élus, mais elle fait aussi
partie de leurs inquiétudes. Doter cette ville d’un hôpital ultra moderne et flambant
neuf, c’est bien. Mais assurer à cet hôpital des chances de survie et de développement
en lui trouvant la place qui doit être la sienne dans l’évolution que connaît actuellement
le monde sanitaire et médico-social, c’est mieux encore. Je sais gré à Monsieur Patrick
INARD, Directeur de notre EHPAD intercommunal, de nous avoir permis d’atteindre le
premier but dont le résultat est bien visible et flatteur. Peut-être dois-je lui être encore
plus reconnaissant de m’avoir permis de comprendre que le deuxième but était plus
important encore. C’est ainsi que j’ai signé, avec lui, et avec nos collègues respectifs,
Maires et Directeurs d’hôpitaux de Bourgoin-Jallieu, de Pont-de-Beauvoisin et de la
Tour-du-Pin les statuts du Groupement Hospitalier du Nord-Isère qui restera dans
l’histoire l’un des tout premiers de France. Certains diront qu’en agissant ainsi, nous
nous sommes mis sous la coupe du Médipôle de Bourgoin-Jallieu, ce qui est
incontestable. Mais il faut savoir, quand on est manifestement trop petit pour remplir
une tâche de plus en plus complexe, s’associer avec d’autres pour constituer ensemble
une force de frappe efficace sur le long terme.
Je m’aperçois qu’avec cette phrase, je viens de donner une assez bonne définition de
l’intercommunalité, et là encore, la transition va m’être d’autant plus facile que
précisément notre Communauté de Communes du Pays des Couleurs s’était donnée
pour compétence supplémentaire ambitieuse de doter notre territoire de trois maisons
médicales, une à Montalieu-Vercieu, une aux Avenières, et une à Morestel dans le but
de lutter contre cette désertification médicale qui frappe toutes les régions de France
(sauf la Côte d’Azur, allez donc savoir pourquoi…). Les modestes élus que nous
sommes n’ont pas le pouvoir d’augmenter le nombre des médecins, ils ne peuvent que
22
se contenter d’essayer de les inviter à venir nous rejoindre par différents modes
incitatifs dont je vous épargnerai l’inventaire et qui ne sont pas toujours compris ni
entendus du monde médical lui-même, mais qui commencent malgré tout à porter leurs
fruits. C’est d’ores et déjà le cas à Montalieu-Vercieu, j’espère qu’il en sera de même
bientôt à Morestel, et je sais gré à tous ceux qui ont bien voulu s’atteler à cette tâche
ingrate de persévérer lentement mais sûrement. Et, puisqu’on parle de désertification,
qu’Olivier BONNARD ne se désespère pas : Moïse et les Hébreux marchèrent dans le
désert pendant quarante ans avant d’atteindre la terre promise…
Puisque j’en suis venu ainsi à la Communauté de Communes du Pays des Couleurs,
par Moïse interposé, je ne puis pas ne pas évoquer tous les miracles qu’elle aura
accomplis sur notre sol morestellois en bien moins de quarante ans. Je me contenterai
d’ailleurs de citer les toutes dernières réalisations, à commencer par la refonte
complète de tout l’éclairage public de la Cité de la Baube, en deux tranches, la
première en 2016, la seconde cette année, et je gage que ses habitants ont apprécié
cette mise en lumière même si elle n’est pas venue du ciel.
Au titre des réalisations que nous devons à la CCPC, comment ne pas citer cette
fameuse piscine couverte intercommunale que j’ai appelée de mes vœux pendant tant
et tant d’années, dont la pose de la première pierre eut lieu le 30 septembre en
présence de Monsieur Thomas MICHAUD, Sous-Préfet, de Jean-Pierre BARBIER,
Président du Département, du Sénateur Michel SAVIN, et de notre député Alain
MOYNE-BRESSAND, et dont l’achèvement est programmé pour la première moitié de
l’année 2018. Vous avez pu voir la taille et l’importance de ce chantier qui permettra à
nos enfants d’abord, et aux autres ensuite, de nager en toutes saisons, qui coûtera
plus de cinq millions d’euros et pour lequel j’ai pu ramener du Département de l’Isère
une subvention totale de 1.750.000 euros à laquelle s’ajoute celle que Monsieur le
Préfet a bien voulu nous octroyer pour une somme exceptionnelle de 1 286 000 euros
qui est la plus importante allouée à un projet isérois par l’Etat au titre du fonds de
soutien aux investissements locaux. Nous devons ce magnifique cadeau à Monsieur
Jean-Paul BONNETAIN qui fut notre préfet de l’Isère jusqu’à la fin du mois de mai et
qui reste à mes yeux le plus grand de ceux que j’ai eu l’honneur de côtoyer en plus de
trente ans de vie publique. Accordez-moi le crédit de penser que ma déférence envers
cet homme n’est pas fonction de la hauteur de la subvention qu’il nous a accordée,
même si évidemment ça n’a pas nui à la chose… Et permettez-moi d’ajouter qu’avec
des hommes comme Jean-Paul BONNETAIN, Lionel BEFFRE, son successeur, actuel
23
Préfet de l’Isère, qui connaît ses dossiers sur le bout du doigt, et Thomas MICHAUD,
déjà cité, sous-préfet de notre arrondissement de La Tour du Pin, l’Etat n’a jamais été
si bien représenté en Isère et notre Département jamais si bien servi. Et comme il
m’est arrivé plus souvent qu’à mon tour d’exprimer ici ou ailleurs des critiques ou des
réserves à l’égard de l’Etat, on peut me croire sur parole quand je dis ce que je viens
de dire, et que je n’aurais pas dit si je ne le pensais pas.
Et puis, même si la ViaRhôna dépasse largement les frontières morestelloises,
comment ne pas saluer cette grande réalisation que je me flatte d’avoir pu soutirer au
Président VALLINI alors que le Département s’apprêtait à l’abandonner. Mais mon
mérite n’est pas grand à côté de celui d’Olivier BONNARD qui a su voir aussitôt dans
cette affaire une belle opportunité susceptible de fédérer les élus d’une communauté
de communes autour d’un grand projet structurant de territoire. Ces trente-huit
kilomètres de vélo-route qui sillonnent du Nord au Sud notre canton enclavé
constituent une belle ouverture au monde extérieur et une chance unique de pouvoir
vendre aux touristes notre meilleur argument, à savoir notre patrimoine paysager et
culturel. Une belle, une très belle réalisation donc, qui ressemble à ce territoire qu’elle
irrigue. Outre le fait que ViaRhôna a ainsi donné un coup de fouet phénoménal à la
vente des vélos électriques, cela nous vaut d’ores et déjà à Morestel un afflux d’une
population nouvelle « pédalière et vélocipédique » bien sympathique à laquelle nous
n’étions pas forcément habitués. Et je veux croire que l’afflux sera bien plus important
encore lorsque ViaRhôna sera complètement achevée réalisant ainsi la jonction du
Léman à la mer Méditerranée. Ce qui m’a permis de faire remarquer à mes collègues
élus, le jour de l’inauguration de cette superbe réalisation, que Jules CESAR nous avait
construit la voie romaine, qui, passant par Aoste à proximité, reliait la Gaule à Rome, et
qu’il nous aura fallu attendre quelques siècles (mais cela en valait la peine), pour
qu’Olivier BONNARD nous offre sa propre voie. Après la Via Roma d’Olivier CESAR, la
ViaRhôna de Jules BONNARD (à moins que ce ne soit l’inverse, tous ces chemins qui
mènent à Rome ou au Rhône finissent par me donner le tournis). Alors, à l’image des
gladiateurs qui entraient dans l’arène et qui saluaient l’empereur d’un glorieux « Ave
Cesar, qui morituri te salutant », je dirai plus prosaïquement « Ave Bonnard, qui
pedaluri te salutant » …
Empereur ou pas, vous comprendrez qu’il nous faut tous être reconnaissants à cette
Communauté de Communes du Pays des Couleurs des réalisations accomplies en
trente ans d’existence. Et aujourd’hui qu’elle est morte, puisque, je vous le confirme, la
24
CCPC a vécu et s’est éteinte le 31 décembre 2016 pour renaître de ses cendres, tel le
Phœnix, le 1er janvier 2017 sous le nom de Communauté de Communes des Balcons
du Dauphiné qui rassemblera donc l’ancienne CCPC, l’ancienne Communauté de
Communes de l’Isle Crémieu et l’ancienne Communauté de Communes des Balmes
Dauphinoises. Gigantesque projet, magnifique chantier, qui ouvre des horizons
insoupçonnables à ce jour. Pari difficile aussi, vous le savez, car rien n’est simple
quand il s’agit de fédérer des hommes et des femmes qui travaillaient sur des
compétences différentes, avec des budgets différents et des façons de faire
différentes, quand il s’agit aussi de recréer une structure, une organisation du
personnel et une gouvernance au sein des élus, ainsi qu’une rationalisation des lieux
de travail, une harmonisation des systèmes informatiques, j’en passe et des pires. J’en
parle d’autant plus à l’aise que, pris par mes charges au Département, je ne faisais pas
partie de ceux qui étaient aux avant-postes pour cette construction que j’appelais de
mes vœux depuis plus de dix ans si je sais compter. Même si cela ne s’est pas fait
sans difficulté, sans engueulade, et même sans drame humain (comment aurait-il pu
en être autrement ?), les fondations de ce nouvel édifice ont été posées sérieusement,
solidement, rationnellement, au prix d’un beau travail auquel je veux rendre hommage
ce soir. Les 73 délégués de cette nouvelle communauté de communes sont élus parmi
ceux que vous aviez vous-même désignés lors des précédentes élections municipales.
Il reste à élire un exécutif et d’abord un Président. Cette élection, importante s’il en est,
aura lieu à Salagnon le 12 janvier prochain. C’est-à-dire cette semaine. Il n’y a à ma
connaissance qu’un candidat déclaré que l’on pouvait pressentir depuis longtemps, et
qui s’est confirmé de très belle manière tout au long de cette année de travail intense. Il
n’est ni Moïse, ni César, il est tout simplement Olivier BONNARD, et, avant même cette
élection dont je veux croire qu’elle ne sera qu’une pure formalité, je lui souhaite bon
vent à la barre de ce gros paquebot rassemblant dans ses flancs 47 communes et plus
de 73 000 habitants.

Toutefois, quels que soient leurs nombres et leur coût, quels que soit leur importance
et leurs financeurs (Etat, Région, Département, Communauté de Communes,
Communes), la vie sociale morestelloise ne saurait se limiter à tous ces dossiers que je
viens d’évoquer. Quelle tristesse en effet si la vie d’une cité se résumait à une
succession de problèmes à résoudre et de solutions administratives. Quelle erreur et
quelle ingratitude de ma part si, prétendant vous dresser un tableau fidèle de ce que
25
nous avons vécu en 2016, j’occultais tout cet aspect-là, d’autant qu’il est le plus
agréable.
Le coup d’envoi de la saison est traditionnellement donné au travers de deux
événements, essentiels à mes yeux, qui interviennent à une semaine d’écart environ et
qui sont la rentrée scolaire (plus de 2 000 élèves répartis en cinq établissements, de la
maternelle au lycée) et la rentrée des associations (plus de quatre-vingts, entre le
social, le sportif et le culturel). Réfléchissez-y un instant et vous comprendrez tout ce
que cela suppose d’encadrement, de dévouement, de compétences et aussi de locaux
pour que tout fonctionne chaque jour de l’année avec la régularité d’une horloge.
Dans le domaine sportif, j’ai aimé la soirée, simple et sympathique, qui fut organisée
par les dirigeants du ski club à l’occasion du cinquantenaire de cette association qui
reste à jamais indéfectiblement liée au nom de Jean LARUE. J’ai aimé aussi
l’organisation millimétrée qui préside à la course de la Ronde des Couleurs en juin et à
la rando VTT en novembre qui drainent chez nous des milliers d’amateurs en deux
dimanches. Et j’ai apprécié enfin que Morestel fût choisie pour accueillir la Cérémonie
de remise des Médailles Jeunesse et Sport à plusieurs centaines de sportifs isérois.
Dans le domaine culturel, ce qui veut d’abord dire à Morestel dans le domaine pictural
(réputation oblige), je salue la persévérance de Paulette COQUERELLE à la tête de
l’AACCP, et celle de Bernard DEVILLER avec ses troupes de l’AMRA qui rivalisent
d’ingéniosité pour nous amener chaque année des artistes et des œuvres qui font
honneur à la Cité des Peintres.
Et qu’il me soit permis, à l’occasion de ce chapitre culturel, de citer les noms de quatre
personnes qui se trouvent être (mais est-ce vraiment un hasard ?) toutes des femmes :
Nathalie LEBRUN, notre attachée culturelle qui, au prix d’un travail de plusieurs
années de recherche et d’écriture, vient de publier un très bel ouvrage qui n’est rien
moins que la quintessence et la somme de ce qui peut être écrit sur François-Auguste
RAVIER, sa vie, son œuvre (je vous invite d’ailleurs à l’acheter, ce livre qui est financé
et édité par les soins de l’AMRA) ; Carola MAINSSIEUX qui continue, parfois bien
seule, à semer ses couleurs et son sourire dans notre vieille ville et qui a l’intention
d’ouvrir prochainement dans son atelier « Carmin » un salon de thé et d’autres
trouvailles dont elle nous réserve la surprise ; Nadine BERTULESSI, autre artiste
peintre de talent qui vient de la rejoindre dans la vieille ville et qui a ouvert une galerie,
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miracle de couleurs et de douceur que je vous invite à visiter ; enfin, Marie-Christine
BERTRAND, qui, non contente de gérer l’ensemble de ce domaine de la culture et de
la communication, de préparer la prochaine édition du Festival de Poésie, d’assumer la
publication de plusieurs numéros annuels du Morestel Info, s’occupe de la mise au
point d’un livret rassemblant toutes les manifestations culturelles morestelloises. Elle
est aidée dans cette tâche par les associations concernées ainsi que par notre si
précieux Office de Tourisme qui, réforme territoriale oblige, va devoir disparaître sous
sa forme actuelle, ce qui ne va pas sans nous inquiéter.
Au nombre des réceptions officielles qui ont eu lieu dans nos murs, il faut citer, outre la
pose de la première pierre de la piscine déjà évoquée, un congrès des sapeurspompiers que nous devons au Colonel Jacques PERRIN, un congrès départemental
des anciens Maires de l’Isère que nous devons à moi…, ainsi que la visite d’un certain
Nicolas SARKOZY que nous devons à mon ami Alain MOYNE-BRESSAND à
l’occasion de sa traditionnelle choucroute party. Le monsieur a beau être considéré
comme « clivant », il draine derrière lui des milliers de personnes et je vous dirai
simplement à son propos que les normes de sécurité qui s’attachent à la protection
d’un ancien Président de la République ne sont pas une mince affaire. Permettez-moi
de vous dire aussi que, bien loin de l’image qu’il véhicule, cet homme fut ce soir-là, lors
des quelques minutes privées que nous avons pu partager, d’une gentillesse, d’une
courtoisie, je dirais presque d’une timidité, désarmantes. Je sais que cela ne manquera
pas d’en faire sourire plus d’un, mais ce fut pourtant la simple vérité.
Dans un tout autre registre, je veux citer les réceptions organisées par la Maison
Cholat dans ce lieu mythique de Morestel qu’est Roche Plage revenu à la vie, pour y
fêter d’abord les 555 ans du Moulin de Thuile, et pour honorer ensuite, en présence de
Monsieur Côme de CHERISEY, Président de GAULT et MILLAU, tous ces artisans et
producteurs qui travaillent autour de la meunerie et qui ont su faire de leur métier une
passion. J’attends avec impatience ce que la cinquième génération des François (ainsi
que la sixième qui commence à poindre) ne va pas manquer de nous organiser cette
année à l’occasion de leurs 140 ans d’existence.
Les Cholat fabriquent le pain, lui se contente de le bénir…. Admirez la transition, un
petit peu tirée par les cheveux quand même, qui me permet de saluer l’arrivée parmi
nous du Père Richard qui nous arrive de Pologne et qui succède au Père Robert
originaire lui du Congo. Pour les deux, on se contentera de citer leur prénom, tant leurs
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deux noms sont difficilement prononçables. Je dois dire que je suis heureux d’accueillir
cet homme avec lequel j’ai déjà eu l’occasion d’échanger à deux reprises dans mon
bureau et qui respire le bon sens, la simplicité et la foi de cette Pologne catholique qui
nous a donné Jean-Paul II. Il sait l’immensité de la tâche qui l’attend à la tête de cette
paroisse Saint-Pierre du Pays des Couleurs dont il a la responsabilité et qui pèse vingtsept clochers, et, pour être tout à fait franc, je ne lui ai pas caché, s’il ambitionne de
conduire toutes ses ouailles vers les vertes prairies du Paradis, que le troupeau
comporte non pas des brebis galeuses, mais à coup sûr un bon nombre de
bourriques !
Cette remarque déplacée ne s’adresse évidemment pas aux plus jeunes et aux plus
innocents d’entre nous, et notamment aux garçons et aux filles qui ont été élus au sein
du Conseil Municipal d’Enfants et qui siègent devant vous ce soir, ceints fièrement de
l’écharpe tricolore. J’ai assez dit l’an dernier l’importance que revêtait cette vingtième
année du Conseil Municipal d’Enfants que Jeannette EVESQUE a souhaité
commémorer avec la solennité qui convenait. Grâce à sa ténacité, grâce aussi à son
amour pour ces gosses, les choses se sont passées telles qu’elle les avait rêvées,
avec une réception des jeunes élus et de leurs accompagnants à l’Assemblée
Nationale par Alain MOYNE-BRESSAND, notre député, qui, en dépit des difficultés, a
su jouer le jeu jusqu’au bout et au-delà de toutes nos espérances. Sachez qu’il était
encore là avec nous au Clos Claret le 20 mai dernier pour cette grande journée de
festivité organisée en l’honneur de ces jeunes élus et au cours de laquelle nous avons
planté ensemble un arbre. Merci à toi Alain pour ces gestes gratuits, pas si gratuits que
cela d’ailleurs puisque j’ai cru comprendre que tu en avais même été de ta poche. Et si
je n’ai même plus de mot pour remercier une fois de plus Jeannette, il m’en reste
quelques-uns pour exprimer encore ma gratitude à Thierry GUILHEM, son complice,
qui, au prix d’un nombre incalculable d’heures, a rassemblé tous les enfants des écoles
en différents points de notre ville et leur a fait interpréter la chanson de Laurent
VOULZY « Le pouvoir des fleurs » désormais gravée sur un clip vidéo. « Le pouvoir
des fleurs », à Morestel, ça s’impose. Je vous signale que vous pourrez voir et écouter
ce clip sur le grand écran à l’issue des allocutions, c’est-à-dire d’ici trois ou quatre
petites heures… Je vous fais simplement remarquer, Mesdames et Messieurs, que tout
cela, c’est du bonus qui ne figurait pas dans notre contrat électoral car j’aurais été
parfaitement incapable de l’imaginer, et plus encore de le réaliser.
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Enfin, comment pourrais-je passer sous silence le fait que Morestel fût retenue comme
étant l’une des cent villes de France dans lesquelles s’organisait un défi national dans
le cadre du trentième Téléthon. Cette distinction honore une ville qui, il faut bien le
reconnaître, n’avait jamais été jusqu’à présent un modèle du genre en matière de
générosité, que ce soit pour le Téléthon ou pour d’autres manifestations du même
genre. Cela n’est pas une critique, mais un simple constat. Je suis donc fier et heureux
que Morestel ait acquis quelques lettres de noblesse en la matière. Et nous devons
cela à une personne, entourée certes d’une équipe admirable regroupée au sein de
l’association « Les Couleurs de la Solidarité », qui, année après année, a semé la
petite graine et qui pendant près de trente heures d’affilée, sans compter ce qui s’est
passé avant et après, s’est défoncée pour rassembler plus de 11 000 euros au service
de la recherche médicale. La coupable s’appelle Isabelle DIMIER, la plus morestelloise
des passinoises. Croyez-moi, il y a dans ce petit bout de femme une énergie capable
de soulever des montagnes et d’emballer les cœurs. Isabelle, je ne sais où tu es, je te
demande de te lever. Et vous, Mesdames et Messieurs, je vous demander de saluer
cette femme qui est notre honneur.
De nos fêtes municipales c’est-à-dire organisées par la ville elle-même, je ne vous dirai
pas grand-chose puisque vous les connaissez bien, si ce n’est toutefois pour formuler
la remarque suivante :
1) En juin, notre traditionnelle fête de la musique, interrompue pendant une bonne
demi-heure aux environs de 22 heures par la pluie et le vent ; certes, il y avait du
progrès par rapport à l’année précédente où dès 20 heures nous avions subi un
déluge qui nous a conduits à annuler la fête. Ce qui fait tout de même de Paul
LAVIE un récidiviste, avec circonstances aggravantes.
2) Le dernier dimanche de juillet, jardin des livres derrière la Mairie, et journée des
peintres en liberté au cours de laquelle Marie-Christine BERTRAND n’hésita pas à
exposer à la pluie et au vent de braves gens venus parfois de fort loin pour
simplement exercer leur talent pacifique.
3) En août, la même Marie-Christine nous organise dans la vieille ville la première nuit
des arts, en y conviant de beaux artistes en tous genres, dont Robert DI CREDICO
de renommée internationale qui nous a fait un happening. Mais elle a simplement
oublié de s’occuper du temps, ce qui fait que cette excellente idée s’est transformée,
sous la pluie et dans le froid, en ce qu’il faut bien appeler une grosse caillante.
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4) La même Marie-Christine, décidément pas gênée, en septembre cette fois-ci, nous
organise les journées du patrimoine, toujours dans la vieille ville et toujours sous des
trombes d’eau.
5) Enfin, pour clôturer ce palmarès de niveau olympique, elle trouve le moyen, en
octobre et à l’intérieur cette fois-ci, de programmer une séance des mardis du
Dauphin au cinéma le soir où le chauffage est tombé en panne.
Je vous rappelle tout de même que l’été que nous venons de vivre a été reconnu
comme particulièrement caniculaire, et qu’il faut donc avoir le vice chevillé au corps et
un mauvais esprit himalayesque pour réussir ce tour de force impossible à imaginer en
vertu de la simple loi des grands nombres.
J’en plaisante avec le recul, mais vous concevrez que ce n’est pas toujours chose
facile que de s’investir parfois pendant plusieurs mois pour préparer une manifestation
et de la voir ruinée par des caprices météorologiques à répétition. C’est pourquoi plutôt
que de précipiter Paul et Marie-Christine du haut de la Roche Tarpéienne (même si
j’avoue que cette idée m’a parfois effleuré), je vous invite à les applaudir eux aussi
pour le prix de leur travail et de leur déception.
Comme on ne peut tout de même pas tout rater, notre marché des potiers ainsi que
nos deux feux d’artifice du 14 juillet et de la fête des Lumières en décembre ont
bénéficié d’un temps clément et j’ai, comme tous ceux qui ont eu la chance de pouvoir
y assister, les yeux encore brillants de ces moments magiques que nous ont offerts
nos artificiers lors de l’embrasement de l’Eglise et des remparts. Et pour ceux qui n’ont
pas eu la chance d’y assister, je conforte mes dires par ces quelques images
remarquables qui sont l’œuvre de Daniel BERTRAND (photos du feu d’artifice sur
l’écran).
Un autre grand moment enfin pour clore ce chapitre : la cérémonie du 11 novembre
qui, alors que le défilé allait commencer, a vu un orage mémorable avec trombes d’eau
et rafales de vent arrachant les parapluies et les drapeaux, s’abattre sur Morestel, nous
obligeant tous en catastrophe à nous précipiter à l’intérieur de la Mairie, avec batterie
fanfare, pompiers, porte-drapeaux, anciens combattants, enfants des écoles, élus,
spectateurs, veaux, vaches, cochons, couvée tous compris. Je crois qu’il n’y a jamais
eu autant de monde que ce jour-là. Nous nous sommes tous enfournés dans la salle
des mariages et dans le hall d’accueil au mépris de toutes les règles de sécurité. Nous
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étions tellement serrés comme des anchois que les militaires ne pouvaient escompter
effectuer leur salut faute de pouvoir bouger leurs bras. Cela aurait pu être une foire
d’empoigne. Ce fut au contraire, grâce à la compréhension et à l’intelligence de
chacun, une très belle cérémonie empreinte de dignité, avec en prime les clairons et
les tambours de la batterie-fanfare de Veyrins-Thuellin qui n’ont jamais aussi bien
résonné que sous le plafond de la Mairie. Comme j’ai eu l’occasion de le dire ce jour-là,
premièrement nous n’avions eu à subir qu’une pluie d’eau là où ceux dont nous
commémorions le souvenir enduraient des pluies d’obus, ce qui relativise
singulièrement les choses ; deuxièmement, jamais sans doute, la Mairie n’a autant
mérité que ce jour-là son nom de maison commune.

J’ai conscience d’avoir été bien long sur Morestel, même si, après tout, vous et moi
sommes tout de même un petit peu là pour ça ce soir. Et encore, croyez-moi, il y a tant
et tant de choses que j’aurais aimé pouvoir vous dire au sujet de cette ville qui ne nous
appartient pas mais que nous partageons parce que, par hasard, par choix ou par
nécessité, nous y avons posé notre sac. J’aurais aimé vous parler encore d’autres
idées, d’autres projets, d’autres difficultés, d’autres espoirs aussi. Mais j’ai conscience
que la décence, comme la patience, ont des limites.
Pour la même raison, et croyez-moi cela me coûte, je m’interdirai de vous parler
longtemps du Conseil Départemental de l’Isère, de ces politiques nouvelles que, sous
la conduite tonique et décapante de Jean-Pierre BARBIER, nous sommes en train de
mettre en place dans de multiples domaines (social, culturel, touristique) ; vous dire
tout le bonheur qui est le mien à exercer cette délégation aux territoires et à l’aide aux
communes que j’ai voulue, qui est si belle et si difficile à la fois, si bouffeuse de temps
et de kilomètres, si exaltante quand on arrive à apporter de l’argent et à permettre
l’éclosion d’un projet dans un territoire, et si désespérante quand on n’y parvient pas.
J’aurais voulu pouvoir vous dire tout cela, et tant de choses encore. Mais cela confirme
qu’il devient indispensable qu’Annie POURTIER et moi-même organisions une soirée
spéciale consacrée au Département afin que nous vous rendions enfin compte de toute
cette action que nous menons de concert au service de l’Isère et des Isérois. Il suffit de
trouver une date, ce qui promet d’être croquignolet avec les cérémonies de vœux de
janvier, mes conférences territoriales dans toute l’Isère en février, puis les campagnes
électorales de toutes sortes à partir du mois de mars…
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Et, malgré toute ma mauvaise foi, je ne puis même pas mettre ces problèmes d’agenda
sur le dos de Monsieur URVOAS, notre Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, qui
n’a pas encore pris l’arrêté mettant à fin à mes fonctions d’officier ministériel et
nommant Maître Jean-Philippe PAUGET, mon successeur, comme notaire à la
résidence de Morestel en mes lieu et place. Lui et moi consultons le Journal Officiel
tous les matins et, comme Sœur Anne, nous ne voyons rien venir, ce qui n’a rien
d’étonnant (un délai d’un an est assez classique en la matière), mais ce qui devient
difficile à vivre pour Jean-Philippe, pour mes associés, et pour moi-même.
Pardon pour ces précisions à caractère personnel que je crois cependant devoir vous
donner, dans la mesure où une bonne partie de mon emploi du temps vous est
consacrée. Une beaucoup trop grosse partie d’ailleurs aux yeux de mon épouse,
Michèle, qui se charge de me le rappeler, et aux yeux de mes enfants et de mes petitsenfants qui, s’ils ne le disent pas, n’en pensent pas moins. Et, si ma passion pour la vie
publique ne faiblit pas, je vous rassure : la désapprobation de Michèle reste aussi
solide, ce qui nous vaut parfois ce qu’on appelle en langage diplomatique, de franches
explications. Mais, ma légèreté de ton ne saurait occulter ni le caractère douloureux de
certaines situations, ni les sacrifices consentis ou imposés, ni tout ce temps volé. Alors,
parce que je ne sais pas mieux faire, parce que je ne sais pas mieux dire, que Michèle
reçoive ici, pour cette action publique, des excuses publiques, aussi réelles que
piètres, aussi sincères qu’insuffisantes.
Ce ne sont pas des excuses, mais des remerciements appuyés que je vais également
formuler à l’attention de tous les conseillers municipaux, et plus particulièrement bien
sûr, aux huit adjoints dont les conseils me sont si précieux au fil de toutes nos réunions
de municipalité aux horaires de plus en plus improbables. Louer leur compétence, qui
n’a d’égale que leur loyauté, qu’est-ce qu’un maire peut faire de plus pour leur rendre
l’hommage qu’ils méritent ?
Et il faudrait que je sois bien ingrat pour ne pas associer dans ces remerciements
l’ensemble du personnel municipal dont Marie-Lise PERRIN, Adjoint à l’Administration
Générale et aux écoles, a la charge et, qui, sous la conduite de Monsieur Eric
CARETTI, notre directeur général des services, de Madame Evelyne DEZEMPTEMUSI, notre attachée principale, et de tous les responsables de services, travaillent
pour vous, illustrant au quotidien, jour et nuit si besoin, chacun à son niveau, chacun à
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son poste, les multiples réalités de cette très belle notion de service public. Parce qu’ils
le méritent amplement eux aussi, je leur exprimerai, en votre nom si vous le voulez
bien, la gratitude qui doit être la vôtre lors d’une soirée que nous leur offrirons le 27
janvier prochain. Sachez simplement que, pour bien long qu’il soit, ce discours ne rend
que très imparfaitement compte de tout ce travail qu’ils accomplissent à votre service.

Il est en effet largement temps de conclure. Pour ce faire, et pour nous faire oublier les
vrais soucis et les faux problèmes, les petits drames et les grandes catastrophes qui
orchestrent le monde et nos existences, je suis allé chercher cette année le secours
d’un homme que vous connaissez tous désormais. Il n’est pas du tout Morestellois,
mais comme sa compagne fut longtemps une Morestelloise, je n’ai aucun scrupule à
l’annexer et à le considérer comme l’un des nôtres. Il s’agit de Thomas PESQUET, le
dixième spationaute français, qui a décollé le 17 novembre dernier de Baïkonour à
bord de la fusée Soyouz pour rejoindre la station spatiale internationale. Pour ceux qui
ne le sauraient pas, Thomas PESQUET est le compagnon d’Anne MOTTET qui a
longtemps vécu à Morestel avec ses parents (des amis personnels), et qui a accompli
toutes ses études à l’école Saint-Joseph où elle fut notamment la copine de personnes
comme Marie-Lise PERRIN, 2ème adjointe, ou de mon fils aîné David, tous trois nés en
1978, comme Thomas PESQUET d’ailleurs. Je précise qu’Anne exerce elle-même
aujourd’hui d’importantes responsabilités au niveau international en qualité d’ingénieur
agronome à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture).
Est-il encore besoin de présenter Thomas PESQUET ? Chacun sait désormais qu’il est
grand, qu’il est beau, qu’il est intelligent, et qu’il a évidemment fait des études
brillantes, maths sup, maths spé, qu’il a un diplôme d’ingénieur aéronautique, qu’il est
devenu pilote de ligne, qu’il parle couramment cinq langues, qu’à l’issue d’une
sélection rigoureuse il a été choisi parmi les 8413 postulants pour ce vol dans l’espace
qui en préfigure d’autres sur Mars, qu’il pratique aussi bien le saxophone que la
plongée ou le parachutisme ainsi que le judo où il est ceinture noire (forcément…), et
qu’à l’issue d’un entraînement d’enfer aussi bien physique que psychologique, qui aura
duré sept ans, il a été admis à s’envoler enfin dans l’espace. Et, pour couronner le tout,
il est un communiquant hors pair, qui sait passionner son auditoire et qui n’oublie
jamais, lors de chacune de ses interventions médiatiques, de tendre un drapeau
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tricolore au fond de la station orbitale. Et notre cœur ne manquera pas de battre à
l’unisson du sien dans quelques jours, le 13 janvier, lorsqu’il effectuera sa première
sortie dans l’espace, ce qui nécessite quelques menues compétences et, ne l’oublions
tout de même pas, une bonne grosse dose de courage. Bref, le gendre idéal, qui a tout
pour lui ; en clair, un type écœurant !...
C’est donc sur cet homme emblématique que je m’appuierai pour vous présenter le
vœu que je formule pour vous à l’aube de 2017, qui est celui de l’ambition, l’ambition
qui n’est pas un mot grossier quand elle ne se limite pas à l’augmentation du PIB, mais
lorsqu’elle est celle d’un projet, le plus grand possible, le plus fou possible, le plus
irréalisable possible ; un projet qui donne aux hommes le goût de se rassembler,
l’envie d’avancer, le désir de s’élever et une raison d’espérer ; un projet aussi insensé
que de vouloir fonder Rome et en faire la capitale d’un empire, aussi déraisonnable
que de vouloir un jour fouler le sol de Mars après celui de la Lune, aussi démesuré
pour une Communauté de Communes que de créer une ViaRhôna ou pour une ville
que de tenir à bout de bras une politique culturelle et un label 4 Fleurs ; toutes choses,
si on veut bien y réfléchir, qui sont parfaitement inutiles, mais tellement indispensables.
Indispensables à notre vie, à notre survie, à l’image que nous voulons avoir de nousmêmes, à la justification de notre existence sur cette terre.
A l’issue de ce bien trop long discours de près d’une heure et demi je le crains, soit
exactement le temps que Thomas PESQUET met pour accomplir à une vitesse de
28 000 kilomètres à l’heure une révolution complète autour de notre planète, je
constate, Mesdames et Messieurs, que je vous aurais fait accomplir moi aussi, sans
quitter votre siège, un bien long voyage à travers le monde et à travers une trentaine
de siècles, depuis cette petite garce de Tarpeia qui a trahi son peuple, jusqu’au
courageux Thomas qui honore le sien. Nous sommes partis du Capitole à Rome qui ne
culmine jamais qu’à quelques dizaines de mètres, pour arriver dans le cosmos à la
station spatiale internationale, à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Le moins que
l’on puisse dire est que nous aurons ainsi pris de l’altitude. J’aime bien cette idée que,
de Tarpeia à Thomas en passant par nous tous, c’est l’Humanité qui est en marche et
qui, poussée par le plus fou de ses rêves, la conquête spatiale, réussit à s’extraire de
sa misère et parvient à tutoyer les étoiles. Et j’aime plus encore que Morestel ne soit
pas tout à fait étrangère à cet exploit, car si Thomas PESQUET, ce nouvel héros des
temps modernes, n’est pas né à Morestel, il est plus que tout Morestellois puisqu’il
l’est, grâce à Anne MOTTET, par le cœur. Grâce à ces deux-là, vous aurez eu en
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guise de vœux, rien moins que l’intelligence, la beauté, la science, le courage, les
étoiles, et l’amour pour couronner le tout. Reconnaissez que je n’ai lésiné ni sur la
qualité, ni sur la quantité (ni sur la longueur non plus). Mais si vous avez pu penser
qu’il s’agissait là de trop grands habits, détrompez-vous : ils sont à la mesure de
Morestel et de ce que l’on doit à cette ville quand on a l’honneur et le bonheur d’être
son Maire.
Christian RIVAL,
Maire de Morestel,
Vice-Président du Conseil Départemental de l’Isère.
-
Allocution de Monsieur Olivier BONNARD, Conseiller Régional
-
Allocution de Monsieur Alain MOYNE-BRESSAND, Député de l’Isère
Conclusion finale de Monsieur Christian RIVAL :
« J’ai commencé cette soirée par une citation latine bien solennelle sur la Roche
Tarpéienne, qui montrait que les Romains savaient mourir.
Je vous en livre une dernière pour conclure, qui démontre qu’ils savaient aussi vivre, et
même bien vivre. Et, vous connaissant, je sais que vous préférerez celle-ci : « Nunc est
bibendum », qui signifie tout simplement : « Le temps de boire est venu… ». »
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