genre et demande d`éducation en afrique subsaharienne
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genre et demande d`éducation en afrique subsaharienne
GENRE ET DEMANDE D'ÉDUCATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE Sandrine Koissy-Kpein [email protected] Doctorante Laboratoire d'économie de Nantes - Université de Nantes℘ Faculté de Sciences Économiques BP 52231- 44322 Nantes cedex 3 Résumé : Ce papier part des nouveaux modèles de représentation de la famille pour montrer comment la répartition du pouvoir entre genre dans la sphère privée affecte le processus décisionnel en matière d’éducation et justifie le biais dans la scolarisation des filles. La répartition du pouvoir entre le père et la mère est mesurée par l’autonomie et les possibilités en dehors de l’union, à travers le calcul d'un sex-ratio régional qui capte les proximités géographiques et ethniques, le niveau d'éducation et la participation à une activité rémunératrice. L'approche proposée par Blundell et Smith (1986) est utilisée pour corriger l’éventuel biais d'endogénéité lié à l'utilisation des revenus de l'activité. Il ressort de l’analyse empiriques, menée à partir d’enquête sur le Ghana, la Guinée et la Côte d'Ivoire que le pouvoir de négociation des mères, même favorable à l'investissement éducatif, ne conduit pas nécessairement à une redistribution en faveur des filles. Abstract: This paper uses the collective models of the family to show how the distribution of the power between gender in the private sphere affects the decision-making process as regards education and justifies low schooling of the girls. The distribution of the power between the father and the mother is measured by autonomy and the possibilities apart from the union, through the calculation of a regional sex-ratio which collects the geographical and ethnic proximities, the level of education and the gains from activities. The approach suggested by Blundell and Smith (1986) is used to correct the possible skew of endogeneity related to the use of the incomes of the activity. The empirical analysis suggested that empowerment of women, even favourable to the educational investment, does not necessarily lead to redistribution in favour of the girls. JEL Classification: J16, I2, D1, 057 Mots Clés: Genre, éducation, modèles collectifs Ce travail a été réalisé grâce à la contribution, aux commentaires et suggestions de P. De Vreyer, Professeur à l’Université de Lille2, chercheur associé Dial (IRD) 1. Introduction L’analyse des déterminants de la demande d’éducation s’est développée à partir de la théorie du capital humain initiée par Becker (1964). L’éducation est perçue comme un investissement que les agents cherchent à rendre le plus rentable possible en connaissance des coûts1 , des gains, et de la probabilité d'accès à l’emploi. Généralement, c’est au sein de l’unité familiale que la décision d’investissement éducatif est prise. Becker et les économistes du capital humain adoptent dans ce contexte, une vision assez naïve d’un ménage sans conflits dans lequel les ressources sont mises en commun, et postulent pour l’existence d’un chef de famille «altruiste», «dictateur» et «bienveillant» qui décide des différents objectifs du ménage, y compris de l'investissement dans le capital des enfants, dans un souci d'efficacité et d'équité. Ces analyses se basent sur des hypothèses assez fortes et les développements semblent insuffisants pour comprendre les différences «genrées» d'investissement éducatif. L’approche unitaire ne satisfait pas un des principes de base de l’analyse néoclassique, l’individualisme méthodologique, qui indique que tous les modèles économiques doivent trouver leur signification dans le comportement individuel des agents. Empiriquement les travaux invalident l'hypothèse d'«income pooling» implicite dans la représentation unitaire du ménage. La définition des rôles féminins et masculins, se traduit le plus souvent par une séparation des budgets, et des ressources générées et contrôlées par les femmes et les hommes. Des travaux conduits dans divers domaines scientifiques2 révèlent l'existence de préférence de genre pour un genre de la progéniture, qui affecte les comportements de nuptialité, de divorce ou encore d'allocation des ressources entre enfants, etc. Enfin, les études révèlent, de manière générale, que le féminin se heurte à plus de difficultés en partie parce qu'il dispose d'un pouvoir de décision plus faible. Le modèle unitaire nous paraît donc inadapté pour une analyse fondée sur le genre, il est important de disposer d'une modélisation satisfaisante du processus décisionnel dans la sphère familiale. La représentation économique du ménage est l’un des champs dans lequel la théorie a progressé de façon notable ces dernières années. Le ménage n’est plus le lieu d’un consensus dictatorial, la multiplicité des centres d’intérêt implique que les membres aient des intérêts à la fois convergents et divergents. Les modèles de négociations, développés à partir des années 80, s’appuient sur des mécanismes variés pour expliquer comment les décisions sont prises à l’intérieur du ménage 3. On 1 Ces coûts représentent l’ensemble des coûts directs d’éducation et des coûts d’opportunités. Les coûts directs comprennent les dépenses implicites ou explicites engagées dans l’éducation, nettes des subventions reçus. Ce sont en général les frais de scolarité, d’uniformes, etc. Les coûts d’opportunités constituent le renoncement à une activité de loisir ou de production ; ils sont souvent assimilés à «un manque à consommer» ou «un manque à épargner». 2 Une liste non exhaustive d'auteurs : Basu et Dasgupta (2001), Cleland et al. (1983), Arnold et al. (1998), Clark (2000), D’Souza et Chen (1980), Rosenzweig et Schultz (1982), Sen (1984), Sen et Sengupta (1983) et Behrman (1988), Behrman et Deolikar (1989) ; Evenson et Al.1980 et Senauer et Al. 1988 pour les Philippines ; Chen, Huq, et D’Souza (1981) ; Chernichovsky et al 1983 pour l’Inde; Pitt, Rosenzweig, et Hassan (1990), , un reportage de Carol Aloysius reportage Guwahati, Assam (2003), Dahl et Moretti (2003, 2004), Lundberg et Rose (2003), Thomas (1990, 1994), etc 3 La Théorie du mariage de Becker ressemble sur certains aspects aux nouvelles approches : préférences individuelles et négociation à l'intérieur du ménage. Cependant l'analyse n'atteint pas un niveau de formalisation suffisant distingue les modèles coopératifs et les modèles non coopératifs. Dans l’approche par les jeux coopératifs avec solution de Nash (McElroy, 1990 ; Manser et Brown, 1980 ; McElroy et Horney, 1981 ; Lundberg et Pollak, 1993), le ménage est décrit comme un lieu de négociation entre les conjoints. La modélisation est celle d’un jeu coopératif et le choix du ménage correspond à la solution de négociation de Nash. L’analyse a tendance à privilégier les modèles dits «collectifs » (Chiappori, 1988, 1992 ; Bourguignon et Chiappori, 1992 ; Browning et Chiappori, 1998). Ces modèles sont fondés sur l’idée que les décisions prises au sein des ménages sont Pareto efficaces, c’est à dire qu'on ne peut pas améliorer le bien être d’un individu sans détériorer celui d’un autre. Enfin, les modèles non coopératifs (Ulph, 1988 ; Otto, 1992 ; Udry, 1996 ; Bergtröm, 1996) se fondent sur la notion d’équilibre de Cournot-Nash ; les agents choisissent leurs stratégies simultanément et indépendamment. Les membres du ménage ne parviennent pas nécessairement à des accords mutuels, et ils agissent chacun comme des acteurs autonomes dans leur domaine d’activité réservé. C'est dans le cadre des nouveaux modèles collectifs que s'inscrit notre travail, l'idée de caractériser chaque membre du ménage (entendez par là, le père et la mère) par ses préférences propres s'accorde parfaitement avec une analyse centrée sur le Genre. L'objectif est de comprendre comment la répartition du pouvoir à l'intérieur du ménage affecte le processus décisionnel en matière d'investissement éducatif et justifie le biais dans l'investissement éducatif des filles. D'après la Banque Mondiale (2001), les femmes disposent d'un pouvoir de négociation plus faible à l'intérieur du ménage à cause de leurs difficultés à agir indépendamment en dehors du mariage. Le pouvoir de négociation à l'intérieur du ménage ou l'habilité des mères en dehors de l'union est représenté par les possibilités sur le marché du mariage que l'on suppose segmenté par âge et par région afin de capter les proximités géographiques et ethniques, le niveau d'éducation et les gains générés par la participation à l'activité. Les travaux empiriques sont réalisés à partir de trois sources statistiques: Ghana Living Standards Survey (GLSS, 1991-92), l’enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages Guinéens (EIBC, 1994-1995) et l’enquête permanente auprès des ménages de Côte d’Ivoire (EPAM ou CILSS 19871988). L’idée est de comparer des économies présentant des caractéristiques différentes afin cerner les comportements différents suivant les sociétés. Le modèle unitaire est rejeté dans nos trois économies. Il apparaît clairement que les revenus générés par les pères et les mères agissent différemment sur l'investissement éducatif ; les résultats confirment la validité du sex-ratio sur la demande d'éducation des enfants en Guinée et au Ghana. La non significativité du sex-ratio en Côte d'ivoire conduit à remettre en cause son utilisation comme indicateur des opportunités en dehors de l'union. Les résultats suggèrent que le pouvoir de négociation des mères est favorable à l'investissement éducatif des enfants mais ne conduit pas nécessairement à une redistribution en faveur des filles. pour fournir des résultats concrets concernant l'identification des préférences et le comportement des ménages. Les résultats pour la Guinée suggèrent que le sex-ratio a un impact significatif plus important sur la probabilité de participation des garçons et qu'une hausse du revenu de l'activité des mères sera favorable à l'investissement éducatif des garçons. Au Ghana, on note une préférence des mères pour la scolarisation des garçons et le sex-ratio influence uniquement la probabilité de participation de ces derniers au système de scolarisation. En Côte d'Ivoire, les mères ont une préférence pour la scolarisation des filles et la hausse des gains de l'activité des mères sera redistribuée en faveur de l'investissement éducatif des filles. Le biais sexuel dans l'investissement éducatif des filles apparaît comme la résultante d'un calcul coût bénéfice effectué par les parents. La scolarisation des filles étant plus coûteuse, notamment à cause de la répartition des rôles entre genre, et moins rentable. Le papier est organisé de la manière suivante: la seconde partie présente les principes du modèle théorique dans le cadre d'un modèle unitaire puis «collectif», la troisième partie la spécification empirique et les données, la partie 4 regroupe les principaux résultats pour nos trois économies. 2. Comprendre les différences Intra Ménage 2.1. Hypothèses et cadre d’analyse Nous nous plaçons dans le cadre d'un ménage «classique»: un couple (p,m)4 avec n enfants, des filles en proportion f et des garçons en proportion (1-f). H1: Dans notre analyse, chaque individu vit deux périodes5 : l'âge adulte et la retraite pour les parents ; l'enfance et l'âge adulte pour les enfants. Il existe un contrat parents-enfants tel que : ✗ dans la première période, les parents altrusites envers leurs enfants, prennent en compte le bien être atteint par ces derniers (ici le capital humain) dans leur fonction objective. Les parents disposent donc d'un revenu qu'ils consacrent à la consommation et à l'investissement dans le capital humain de leurs enfants. ✗ dans la seconde période, les enfants, une fois adulte, travaillent et reçoivent une rémunération fonction de l'investissement capitalistique de première période. Les parents, sortis du marché du travail, bénéficient de transferts financiers de leurs progénitures.Ces transferts sont d'autant plus importants que l'investissement éducatif reçu en première période est important.Ils constituent un substitut en absence d'un marché d'assurance vieillesse fiable dans les pays en développement. Les ressources familiales sont donc conditionnées par le niveau de l'investissement en capital humain réalisé par les parents. H2: Le modèle suppose donc deux types de biens : ✗ 4 5 des biens privés de consommation consommés par les parents, à la première et à la seconde Où p représente le père et m la mère. Comme dans les analyses de Raut (1990) et Raut et Tran (1997). période. Le facteur d'excompte est supposé égale à l'unité pour simplifier. Le prix de consommation supposé identique pour les deux périodes et égale à l'unité. des biens publics de consommation assimilés à la qualité des enfants ou encore à ✗ l'investissement capitalistique (éducatif) de ces derniers. Nous supposons la consommation des enfants est supposée nulle pour simplifier. H3: Le nombre d'enfants est prédéterminé plutôt que d'être une variable de choix. La féconndité est donc exogène6, ce qui implique que les choix des parents en première période se posent uniquement sur la consommation et l'investissement éducatif des enfants. H4: L'offre de travail des parents, en première période, est fixée de sorte à se centrer essentiellement sur la demande d'éducation et l'origine des inégalités. H5: Le ménage L'investissement n'a pas éducatif accès dépend au crédit uniquement des et est contraint ressources par la disponibles du liquidité. ménage. Cette hypothèse est justifiée dans les économies en développement où le recours à l'emprunt est peu pratiqué, en raison des taux d'intérêt trop élevés ou de l'octroie difficile des crédits. 2.2. Identification de la demande d’éducation dans un modèle unitaire Dans le modèle unitaire, les parents ont une fonction objective commune équivalente à la fonction d’utilité du ménage qui est représentée par la fonction d’utilité intertemporelle: U =uC 1, C 2, S f , S g Où C1 et C2 représentent les consommations de première et seconde période respectivement. Les composantes Sg et Sf représentent l'investissement éducatif des garçons et des filles respectivement. La contrainte de budget du ménage est telle que : ✗ À la première période. Tout le revenu du ménage est consommé et investit dans l’éducation des enfants: C 1 psf S f p sg S g =I W ( eq.2.2.1) Les variables Psg et Psf représentent les coûts directs et indirects de l'investissement éducatif des garçons et des filles respectivement; W et I représentent respectivement la somme des salaires et des revenus non salariaux du ménage. ✗ À la seconde période. Le ménage n’a plus à charge l’éducation des enfants et les parents sont supposés vivre uniquement des transferts reçus des filles et des garçons. Les parents reçoivent donc un 6 L'hypothèse de fécondité comme variable de choix dans les économies en développement est assez discutable. L'une des caractéristiques propre du sous développement réside dans la difficulté du contrôle des naissances. Le planning familiale n'est pas une institution implantée ou l'est de manière très limitée. Les femmes bénéficient d'un faible niveau d'éducation et ont généralement très peu recours à des méthodes contraceptives. D'après Gwati et Al. (2000), seulement 10% des femmes en Afrique subsaharienne ont recours à des méthodes contraceptives. transfert d’autant plus élevé que l’investissement éducatif de première période est important. Les transferts perçus par les T 2 = g W g S g , a g f W f S f , a f parents sont tels que: ( eq.2.2.2) Avec αg et αf la part de revenu reversée par les garçons et les filles respectivement pour 0<αj< 1, j = (g,f). La composante aj peut être assimilée à l'aptitude des filles et des garçons.W f et Wg représentent les fonctions de gains des filles et des garçons en seconde période. La contrainte de seconde période peut s’écrire: C 2 = f W f g W g ( eq.2.2.3) Le problème des parents est de choisir le niveau de consommation et d'investissement éducatif qui maximise l’utilité sur l’ensemble de leur cycle de vie. Le programme des parents: Max U =uC 1 ,C 2 , S f , S g C 1, C 2, S f , S g Sous les contraintes: Période Période 1: C 1 p sf S f p sg S g = I W 2: C 2 = f W f g W g Le Lagrangien du problème: L C 1 , C 2 , S f , S g =uC 1 , C 2 , S f , S g −C 1 p sf S f p sg S g − I −W −C 2 − f W f − g W g Les conditions du premier ordre: dL dU dU =0 ⇒ −=0 ⇒ = dC 1 d C1 dC 1 et dL dU dU =0⇒ −=0⇒ = dC 2 dC 2 dC 2 dW f dL dU = − p sf f =0 dS f dS f dSf ou dW f dL dU dU dU = − p sf f =0 dS f d S f dC 1 d C2 dS f dWg dL dU = − psg g =0 dS g dS g d Sg ou dW g dL dU dU dU = − p sg g =0 dS g d S g d C 1 d C2 d S g Supposons les préférences de forme Cobb-Douglas : U =1 lnC 12 lnC 2 f ln S f g ln S g ( eq.2.2.4) Nous supposons également pour simplifier que l'offre de travail des enfants est inélastique (offre de travail fixée) et que la rémunération du travail est le capital humain (Portela et Emerson, 2001) : W j =h j =a j r j S j (eq.2.2.5) Où aj représente les aptitudes naturelles ou la rémunération du travailleur non éduqué sur le marché; rj le rendement de l’éducation sur le marché du travail, pour j = (g, f). On déduit les demandes d’éducation des filles et des garçons : Sf= f 1 p sf − 2 f r f C1 C2 (eq.2.2.6a) et S g= g 1 (eq.2.26b) p sg − 2 g r g C1 C2 La demande d’éducation des enfants, des filles ou des garçons) augmente avec : - la préférence des parents pour la scolarisation des filles (des garçons). dSf 0 d f - dSf 0 d f ) (Respectivement, dS g 0 d g (Respectivement, d Sg 0 d rg ) La préférence des parents pour la consommation future, les parents préfèrent donc investir plus maintenant, pour mieux consommer demain. dSf 0 d 2 (Respectivement, Sg 0 d 2 ) La demande d'investissement éducatif baisse avec : - La préférence des parents pour la consommation présente dSf 0 d 1 - ) Le rendement privé de l’éducation des filles (des garçons) sur le marché du travail dSf 0 drf - d Sg 0 d g La part espérée des transferts des filles (des garçons) vers les parents, ou le montant des transferts espérés. - (Respectivement, (Respectivement, d Sg 0 d 1 ) Les coûts directs et indirects de l'investissement éducatif. dSf 0 d psf (Respectivement, dS g 0 d p sg ) Plusieurs scénarii peuvent être envisagés pour expliquer le biais sexuel dans l'investissement éducatif Sf <Sg : - Les parents préfèrent les garçons θg > θf Dans ce contexte, on scolarise d'abord les garçons et l'investissement capitalistique des filles est limité par la contrainte de budget. - Les parents n'ont pas de préférence particulière pour le genre de la progéniture. Dans ce contexte Sf <Sg implique que 1 2 1 2 p sf − f r f p sg − g r g C1 C2 C1 C2 Le biais dans l'investissement éducatif émane du fait que la perte générée par l'investissement éducatif des filles est plus importante celle générée par l'investissement éducatif des garçons. En d'autres termes, les filles reçoivent moins d'éducation que les garçons à cause de l'investissement éducatif moins rentable pour des coûts probablement plus élevés. Les filles reçoivent donc moins d'éducation parce que : ✗ le coût de l’éducation des filles est plus important que celui des garçons PSf > PSg. Dans beaucoup de pays, l’éducation des enfants représente un coût excessif compte tenu du niveau de revenu des ménages. Le système éducatif universel, gratuit et obligatoire est illusoire. Lorsqu'ils décident de scolariser leurs enfants, les parents ont à charge des frais d’inscriptions, d'uniformes, de services additionnels, etc. Des études montrent que ces frais peuvent atteindre 5% à 10% du revenu des ménages ou encore 20% à 30% dans les ménages les plus pauvres. Ces frais peuvent être similaires pour les filles et pour les garçons, mais les parents peuvent être moins disposés à les payer pour les filles. Les coûts directs de scolarisation peuvent être plus élevés pour les filles et les garçons lorsqu'on tient compte des frais de transport et de soins liés à la participation au système de scolarisation. Dans beaucoup de pays africains, les filles sont traditionnellement affectées à la production domestique, conséquence du rôle reproductif de la femme, les coûts d’opportunitéss lié à l’éducation des filles deviennent donc beaucoup plus lourd à supporter pour les familles. Certaines familles pauvres comptent également sur le travail des petites filles comme source de revenu7. La contricbution des filles aux ressources du ménage (activité productives et reproductives) et les frais de scolarisation trop important contribuent à l'exclusion de ces dernières du système de scolarisation. ✗ les filles transferts une part moins importante de revenus, α f < α g . Des analyses conduites dans le 7 On a aussi l’exemple «des petites bonnes» dans les pays d’Afrique sub-saharienne.L'UNICEF (2002) note pour la Somalie que plus de la moitié des filles âgées entre 5 et 14 ans travaillent pour un revenu en plus des corvées ménagères. cas des pays en développement montrent que les transferts sont tels que la part reçus des filles est inférieure à celle des garçons (Knowles et Anker, 1981 ; Appleton, 1996)8. ✗ le rendement de l’éducation des filles sur le marché du travail est plus faible que celui des garçons, r f < rg . Le rendement de l’investissement éducatif des filles est plus faible que celui des garçons compte tenu des discriminations sur le marché du travail. L'analyse des déterminants de la demande d'éducation dans le cadre du modèle unitaire fournit des éclaircissements sur le processus décisionnel en matière de scolarisation et sur les inégalités intraménages. La demande d'éducation apparaît donc comme la résultante d'un calcul coût bénéfice éffectué par le ménage, processus dans lequel les filles sortent perdantes à cause des coûts excessifs liés à l'investissement capitalistiques de ces dernières et les faibles rendements espérés. Seulement tous les faits stylisés ne sont pas pris en compte dans le modèle unitaire; notamment la manière dont le pouvoir de négociation, les préférence de genre affectent la répartition des ressources entre la consommation privé et l'investissement dans le capital des enfants, des filles et des garçons. Les nouveaux modèles de représentation du ménage devraient nous offrir un éclaircissement sur ce point. 2.3. La demande d’éducation dans un modèle «collectif» On suppose que chaque membre du couple est caractérisé par une fonction d'utilité propre et que les époux ne sont pas altrusites envers leurs conjoints. Les parents altrusites envers leurs enfans prennent en compte le bien être atteint par ces derniers dans leurs fonctions d'utilités individuelles. Dans le cadre des modèles «collectifs», les décisions du ménage vont dépendre des préférences des revenus, des prix, mais aussi du pouvoir de négociation de chaque membre et par conséquent de facteur de l'environnement externe du ménage. Le processus décisionnel au sein du ménage est supposé Pareto-optimal et le problème des parents peut être écrit comme la maximisation d'une fonction sociale de bien être: Max C 1,i ,C 2,i , S f , S g W =U m C 1, m ,C 2, m , S f , S g 1− U p C 1, p ,C 2, p , S f , S g où Um et Up représentent les utilités intertemporelles de la mère et du père respectivement; Ct, i représente la consommation du membre i, i = (m,p) du couple à la période t, t = (1,2). la composante π représente la fonction de distribution qui permet de situer l'issue de la négociation, elle varie entre 0 et 1, et dépend généralement de toutes les variables qui peuvent affecter la distribution du pouvoir à l'intérieur du ménage. Les préférences de la mère (du pèresrespectivement) s'imposent de manière dictatoriale si π= 1 ( π= 0 respectivement). 8 Ces auteurs montrent dans une étude réalisée pour le Kenya que la participation des transferts des enfants vers les parents provenant des filles est seulement de 10%. Les parents rationnels déterminent la durée optimale de scolarisation des enfants qui maximise la satisfaction du ménage sur l’ensemble de leur cycle de vie en respectant la contrainte de budget. A la période 1 : C 1, mC 1, p p sf S f p sg S g =I p I mW p W m A la période 2 : C 2, mC 2, p = f W f g W g ( eq.2.3.1) ( eq.2.3.2) Le Lagrangien du problème: LC 1,m ,C 1, p ,C 2, m ,C 2, p , S f , S g =[ U m C 1, m ,C 2,m , S f , S g 1− U p C 1, p , C 2, p , S f , S g ] −C 1, mC 1, p p sf S f p sg S g − I p − I m −W p −W m − C 2, mC 2, p − f W f − g W g On déduit les conditions du premier ordre : dUm d Um dL = −=0⇒ = d C 1, m d C 1, m d C 1,m et dUp dUp dL =1− −=0 ⇒ =1− d C 1, p d C 1, p d C 1, p d Um d Um dL = −=0⇒ = d C 2, m d C 2, m d C 2, m dUp dUp dL =1− −=0⇒ =1− d C 2, p d C 2, p d C 2, p Remarque: dUm dUp =1− d C 1, m d C 1, p et dUm dUp =1− d C 2,m d C 2, p Ces premiers résultats montrent bien comment les préférences des parents interagissent avec leur pouvoir de décision. On devrait s’attendre à la même chose dans le cadre de la demande d’éducation. dUm dUp dW f dL =0 ⇒ 1− − p sf f =0 dS f dSf dS f dSf on peut écrire : dUm dUp dUm dUm dWf 1− − psf f =0 dSf dS f d C 1, m d C 2,m dSf d Um dUp dWg dL =0⇒ 1− − p sg g =0 dS g d Sg dS g d Sg et dUm dUp dUm d Um d Wg 1− − psg g =0 d Sg dS g d C 1, m d C 2, m d S g Comme dans l'analyse précédente, on suppose que la rémunération du travail est le capital humain. On suppose également des fonctions d'utilité de forme Cobb-Douglas telles que : U p =1, p ln C 1, p 2, p ln C 2, p f , p ln S f g , p ln S g ( eq.2.3.3a) U m =1,m ln C 1,m 2, m ln C 2, m f ,m ln S f g , m ln S g ( eq.2.3.3b) On déduit les demandes d’éducation respectives des filles et des garçons: f , m1− f , p 1 sf = ∗ 1, m [ ∗ p sf − 2, m ∗ f r f ] C 1,m C 2,m (eq.2.3.4a) g , m1− g , p 1 s g= ∗ 1, m [ ∗ p sg − 2,m ∗ g r g ] C 1,m C 2, m (eq.2.3.4b) et Dans les deux équations de demande les dénominateurs montrent comment le pouvoir de négociation et les préférences interagissent pour influencer les décisions au sein du ménage. La demande d’éducation devient le résultat d’une négociation entre parents, négociation fonction elle-même des caractéristiques propres à chacun. Comme dans l’analyse précédente, la demande d'investissement éducatif est motivée par le rendement de l’éducation, les transferts reversés aux parents, les préférences des parents, la richesse du ménage et contraintes par les coûts. Plusieurs scénarii peuvent être envisagés pour expliquer le biais dans l'investissement éducatif des filles: Si les parents n’ont pas de préférences particulières pour le genre des enfants : On retrouve les mêmes conclusions que dans le cas du modèle unitaire précédent. La différence d’éducation entre les enfants est due à la différence de gains espérés d'investissement entre filles et garçons. Les filles sont moins éduquées parce que la perte générée par l'investissement éducatif des filles est plus importante que celle générée par l'investissement éducatif des garçons. Si les parents ont une préférence pour les garçons : g ,m f , m et g , p f , p Les préférences, les gains espérés de l'investissement éducatif déterminent les comportements à l’intérieur du ménage. Les parents investissent d'abord dans l'éducation des garçons et l'investissement capitalistique des filles est limité par la contrainte de budget. f , m g , m Si Les pères préfèrent les fils et les mères préfèrent les filles : et g , p f , p La différence d'investissement éducatif entre filles et garçons apparaît comme la conséquence de préférences distinctes et de pouvoir de décision au sein de la sphère privée. Ainsi, les filles sont moins éduquées que les garçons, c'est à dire S f < Sg si et seulement si f , m f , p 1− g , m g , p 1− f , m − g ,m g , p 1−− f Ou encore , p 1− L'écart entre l'utilité à l'intérieur et hors union est plus important chez la mère ; la menace de sortie de l'union est donc moins crédible chez cette dernière et le père dispose d'un pouvoir de négociation plus important que sa conjointe. D’après la Banque mondiale (2001), les femmes disposent d'un pouvoir de négociation plus faible dans l'union, à cause de leur habilité à agir indépendamment en dehors du mariage. Les filles sont dans ce contexte moins éduquées que les garçons parce que le pouvoir de décision faible des mères ne leurs permet pas d'imposer leurs préférences pour les filles. Plusieurs autres cas peuvent être envisagés: ✗ La scolarisation des filles est plus coûteuse pour les mères. Des analysent suggèrent que les mères préfèrent les filles en terme de soins et de nourriture parceque ces dernières aident à la production domestique (Thomas, 1990). Dans ce contexte, la perte occasionnée par la scolarisation peut être plus lourde à supporter. On peut imaginer que la mère ''sacrifie'' certaines de ses filles, (surtout les aînées) pour mieux scolariser les autres Parish et Willis (1993). ✗ Les mères accordent plus d'importance à l'éducation et aux soins des enfants que les pères. En effet, les études suggèrent que les enfants sont dans une situation plus favorable lorsque la mère contrôle une part importante des ressources. L’éducation des filles est limite par la contrainte de budget puisque la scolarisation de ces dernières rapporte moins et est plus coûteuse. L’analyse ici montre comment les préférences et le pouvoir de décision interagissent et influencent les différents objectifs au sein de l’unité familiale. Les nouveaux modèles de comportement du ménage indiquent que la position relative des mères et des filles à l’intérieur de l’unité familiale (étendu au sens large de la communauté ou de la société) pourrait expliquer les différences d’investissement éducatif entre filles et garçons. 3. Données et spécification empirique 3.1. Les données Les travaux empiriques sont réalisés à partir de trois sources statistiques : Ghana Living Standards Survey (GLSS 1991-1992; 4500 ménages et 20403 individus), l’enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages Guinéens (EIBC 1994-1995, 4416 ménages et 29174 individus) et l’enquête permanente auprès des ménages de Côte d’Ivoire (EPAM ou CILSS 1987-1988, 1600 ménages et 10563 individus). Ces trois enquêtes comportent des informations détaillées sur les conditions de vie des ménages et portent sur une grande variété de sujets. Le questionnaire ménage se divise en deux parties, une première partie qui collecte des informations sur la composition des ménages et les caractéristiques du logement, l’éducation, la santé, la fertilité, l’emploi et l’emploi du temps des individus qui composent le ménage et les migrations de chaque membre. La seconde partie couvre les activités agricoles, l’autoconsommation, les dépenses du ménage, les entreprises non agricoles, et les autres revenus et dépenses, les crédits, etc. . Notre analyse économétrique porte sur un échantillon d'enfants âgés de 5 à 18 ans appartenant à des ménages de type «classique» pour la Guinée 9, «classique » et polygame pour le Ghana et la Côte d'Ivoire, vivant avec les deux parents10. On dispose donc d'un échantillon de 4146 enfants avec 54% de garçons pour 2292 ménages au Ghana, 2961 enfants (1581 garçons et 1380 filles) appartenant à 2063 ménages en Guinée et 2127 enfants (1381 garçons et 1119 filles) pour 1201 ménages ivoiriens. Lorsque l'on s'intéresse à la participation au système de scolarisation, les statistiques descriptives révèlent que des taux de participation plus faibles des filles par rapport aux garçons dans nos trois économies. Le niveau moyen des dépenses de scolarisation, pour les enfants qui participent à l'école, augmente avec l'urbanisation et est généralement plus élevé pour les filles. En ce qui concerne la contribution des enfants aux ressources du ménage, donc les coûts d'opportunités liés à la scolarisation de ces derniers, on note que les filles sont plus nombreuses à participer à l'activité domestique et consacrent en général plus de temps à cette activité. Elles sont également plus nombreuses à participer à une activité génératrice de revenu. Les statistiques descriptives suggèrent de faibles taux de participation des enfants en Côte d'Ivoire. Concernant les caractéristiques des parents, les statistiques révèlent que les pères sont en moyenne mieux éduqués, mieux rémunérés par leurs activités et participent peu à l'activité domestique par rapport aux mères. Notre base de données ne nous permet toutefois pas d'éffectuer une analyse complète prenant en compte les comportements sur longue période. Nous allons par conséquent tester une forme réduite ( comportement en première période) de notre modèle en gardant en tête l'idée que les décisions de 9 En Guinée, les ménages polygames représentent 26% des ménages, soit une base de 1165 ménages et 12212 individus. On retire de l'échantillon ces ménages polygames, pour éviter une mauvaise interprétation des résultats liée aux comportements particuliers de ce type de ménage. 10 Sont exclus de l’analyse les autres enfants du chef ou du conjoint du chef, les enfants d’une autre conjointe ne résidant pas dans le ménage. scolarisation sont motivées par les gains futurs excomptés de cet invetissement capitalistique. 3.2. Le modèle empirique Nous partons de la procédure d'estimation en deux étapes proposée par Heckman (1979). Elle présente l'avantage de modéliser explicitement les décisions de scolariser et le niveau des dépenses consentit à la scolarisation séparemment. Il s'agit pour nous d'identifier à la fois les éléments qui motivent la participation et ceux qui motivent les décisions de dépenses. De plus, elle prendre en compte la possibilité de corrélation entre les termes non observables des équations de participation et de dépenses, donc l'existence d'un problème de sélection qui n'est pas ignorable11 . Pour formaliser le problème : Supposons que les parents décident de consacrer les dépenses Di pour scolariser l'enfant i. Ces dépenses se composent des frais d'inscriptions, de fournitures, de transports, d'uniformes, de nourritures et autres frais liés à l'éducation. Les dépenses de scolarisation sont données par l'équation principale ou équation substantielle: D i = X 1i 1 u 1i (eq. 3.2.1a) avec X1i un vecteur de caractéristiques observables de l'enfant i, inconnus associés au vecteur X1i, et u 1i 1 un vecteur de paramètres le terme d'erreur. On suppose que u 1i suit une loi normale N (0, σ1). Ces dépenses sont observables uniquement si la disposition des parents à scolariser les enfants est positive. Nous supposons que la probabilité de scolariser s'écrit sous la forme linéaire suivante : y i✴ = X 2i 2 u 2i (eq.3.2.2) avec X2i un vecteur de caractéristiques observables de l'enfant, inconnus associés au vecteurs X2i , et u 2i 2 un vecteur de paramètres le terme d'erreur et on suppose u 2i suit une loi normale N (0, σ2). On a : y i =1 si y ✴i 0 l ' individu participe au système de scolarisation y i =0 sinon 11 La sélectivité correspond à la situation dans laquelle le phénomène que l'on étudie est observé uniquement sous certaines conditions qui ne sont pas indépendantes du phénomène lui même. Pour certains individus, on n'observe pas les dépenses de scolarisation, il y a donc un problème de «données manquantes», et la raison pour laquelle on n'observe pas les dépenses de scolarisation est elle même liée à ces dépenses. Le fait même de ne pas les observées apporte paradoxalement une information sur le phénomène lui même. On dit dans ce cas que le processus de sélection n'est pas ignorable. On peut écrire : y i =1 si u 2i − X 2i 2 y i =0 sinon y i✴ La composante est une variable latente observable uniquement si l'enfant i participe au système de scolarisation. Le modèle 2 modèle à probalité aléatoire dont les paramètres y i✴ est un peuvent être estimé par MMV. Les dépenses d'investissement éducatif sont observées uniquement lorsque l'enfant i qui participe au système de scolarisation. D'après Heckman (1979), nous pouvons écrire l'équation des dépenses en prenant en compte le problème de sélection comme : E Di / X 1i , y i =1= X 1i 1 E U 1i / y i =1 Ainsi l'équation des dépenses sur l'échantillon sélectionné dépend à la fois de X1i et de X2i. E Di / X 1i , y i =1= X 1i 1 E U 1i /U 2i − X 2i 2 L'espérance de dépenses non nulles est donc : E D✴i / X 1i , X 2i , y i =1= X 1i 1 1 X 2i 2 X 2i 2 (eq.3.2.1b) avec ρ le coefficient de corrélation des termes d'erreurs u1i et u2i ; loi normale N (0,1) et La fonction de densité de la la fonction de répartition de la loi normale N (0,1) . Heckman propose une méthode d'estimation en deux étapes, qui produit des estimateurs convergents pour les paramètres de ce modèle. La première étape : on estime le paramètre 2 / 2 ≡2 (avec 2 =1 ) par maximum de vraisemblance. On considère pour cela le modèle Probit sur la partie discrète du modèle : y i =1 si y ✴i 0 y i =0 sinon Dans la seconde étape : on applique les MCO à l'équation principale L' espérance des dépenses non nulles permet d'écrire, sous l'hypothèse de normalité des résidus, l'équation des dépenses : D i / y i =1= X 1i 1 1 i v i avec i = X 2i 2 X 2i 2 (eq.3.2.1c) un estimateur convergent de i = X 2i 2 X 2i 2 qui est appelé l'inverse du ratio de Mills . La composante vi représente un terme d'erreur d'espérance nulle et de variance constante. Les équation de participation et principale peuvent avoir de nombreux facteurs explicatifs communs, et il peut exister un biais en raison de la corrélation entre la variable participation au système de scolarisation et le terme d'erreur de l'équation principale. Pour réaliser l'estimation, il est important de définir une variable au moins qui influencent la sélection et qui sera sans incidence sur le niveau des dépenses d'investissement éducatif. Comme cette variable n'est pas corrélée avec le terme d'erreur aléatoire, l'estimation des dépenses d'investissement éducatif sera sans biais. Le choix des instruments s'est porté sur la possession de capital productif (terre et bétail) par le ménage, qui peut décourager la décision de scolarisation à cause de la perte en terme de main d'oeuvre gratuite générée par la scolarisation des enfants. Notre choix s'est également porté sur des éléments qui peuvent être la cible de politiques publiques tel que l'accès à une source d'approvisionnement en eau potable et l'accès à une source interne de combustible pour la cuisine. Ces deux composantes révèlent non seulement le développement d'infrastructures dans le milieu de résidence, mais les besoins du ménage en terme de contribution à l'activité domestique12. 3.3. Tester la validité du modèle unitaire Le modèle «collectif» se différencie du modèle unitaire par un certain nombre d'implications empiriquement testables : l'hypothèse d' «income pooling» et la validité d'éléments externes (le sexratio par exemple) qui peuvent influencer le processus décisionnel et la répartition du pouvoir entre conjoints. – Le sex-ratio : définition et mesure Le sex-ratio est représenté par le rapport entre le nombre d'hommes et le nombre de femmes multiplié par 100. Il représente la situation sur le marché du mariage, les opportunités externes sur le marché du travail en cas de divorce. Nous supposons que le marché du mariage est segmenté par région et par groupe d'âge. Un sex-ratio régional pour prendre les proximités géographiques et ethniques.Le sex-ratio est donc calculé en tenant compte de 5 régions en Côte d'Ivoire, quatres et trois régions au Ghana et en Guinée respectivement. Nous supposons également qu'un homme se remarie par hypothèse à une catégorie d'âge correspondant approximativement à plus ou moins 5 ans son âge. . Un sex-ratio significatif et positif augmente le point de menace de la mère, ce qui implique que les décisions du ménage s'alignent sur ses préférences. – Hypothèse d'income pooling et stratégie d'instrumentation 12 L'encadré 1 présente les variables utilisées pour l'estimation du modèle. L'hypothèse de mise en commun des ressources implique que l'identité du titulaire des revenus n'a aucune incidence sur la répartition des ressources au sein de la sphère familiale, alors que les tests empiriques indiquent que les revenus contrôlés par les hommes et les femmes, dans le ménage, ont des effets significatifs différents sur les comportements et la répartition des ressources. Nous cherchons à mettre en évidence l'impact des gains additionnels 13du père et de la mère sur l’investissement éducatif des filles et des garçons. Seulement, la composante revenu de l’activité peut elle-même être endogène ; il existe un risque de corrélation entre le terme d’erreur du modèle et les variables explicatives revenus des parents, qui peut être autant lié à l’offre de travail qu’a la décision d’investissement éducatif. Nous adoptons l’approche proposée par Blundell et Smith (1986), développée pour les Tobit à équations simultanées et la méthode des variables instrumentales, pour tester et corriger le problème d’endogénéité. Formellement, on peut réécrire l'équation des dépenses d'investissement éducatif : i Di / y i =1= x 1i 1 W mi 2W pi 3 R 4 1 v (eq.3.2.1d) avec Wmi et Wpi les variables représentant respectivement les revenus de l'activité de la mère et du père et R les revenus exogènes du ménage. La composante revenu de l'activité est elle même tronquée parce que observable uniquement pour les parents qui participent à l'activité. Le revenu de l'activité du parent j ( j=m, p ) sachant qu'il participe au marché du travail W ji /W ji 0=x ji k ki 14 (eq.3.2.3) Avec xji un vecteur de caractéristiques propres au parent j, пk ( k =1, 2) un vecteur de paramètres inconnus associés aux vecteurs xji et εki le terme d'erreur. On réécrit le terme aléatoire de l'équation principale (eq.3.2.1d) vi en fonction de ε2i et ε1i 15comme : v i =1i 2i ϱi (eq.3.2.4) La substitution de vi dans l'équation principale implique le nouveau modèle conditionnel : 2i 3i ϱi Di / y i =1= x 1i 1 W 'mi 2W 'pi 3 R 4 1 (eq.3.2.1d) 13 L’utilisation du revenu de l’activité a fortement été critiquée (Lundberg et alii, 1997) dans la mesure où ce revenu est clairement endogène par rapport à la décision d’allocation des ressources au sein du ménage. Seulement, dans les économies en développement, le ménage reste encore l’unité à partir de laquelle sont collectées les données. Il est donc difficile de disposer d’informations précises sur les récipiendaires des différentes sources de revenus à l’intérieur du ménage. 14 Le processus d'estimation de l'offre de travail des parents n' entre pas dans le cadre de notre analyse, l'objectif est uniquement de récupérer des résidus. 15 On suppose que les revenus de l'activité du père et de la mère ne sont pas corrélés, alors qu'il est possible d'envisager que l'un des conjoints ( généralement la mère) modifie sont offre de travail en fonction de celle de son partenaire. Cette hypothèse de non corrélation des revenus de l'activité des deux parents est confirmées dans nos trois économies. Encadré 1 : Définition des variables utilisées pour l'estimation du modèle Les caractéristiques des parents – L'éducation des parents est définie dans de nombreuses La variable dépendante ici est le montant des dépenses études comme un éléments déterminant de la scolarisation d'éducation pour chaque individu scolarisé au cours de la période considérée (douze derniers mois précédent l'enquête). Ces dépenses se composent le niveau d'éducation (nombre d'années). Positif . des enfants. – des frais d'inscription, de Le sex-ratio : Positif si la mère à une préférence pour l'éducation des enfants. fournitures, de nourritures, d'uniformes, de transport et des autres dépenses de scolarisation. Les instruments non corrélés au terme aléatoire de L'équation de sélection : Décision de scolariser ou non l'équation principale Les caractéristiques de l'enfant – La possession de capital productif: Terre, bétail. Négatif – L'accès à l'eau ( multiplié par la distance parcourue pour – son âge et son âge carré . La probabilité de participer peut baisser l'approvisionnement). Négatif avec l'âge de l'enfant, les coûts d'investissement éducatif (coûts – directs et coûts d'opportunités) étant plus élevés pour les plus âgés. – L'accès à une source interne de combustible pour la cuisine( interne =1). Positif son sexe ( garçon =1). Positif. Les garçons oont généralement plus de chance de participer au système de scolarisation à cause des coûts directs et indirects plus faible. – L'équation substantielle ou équation principale : sa participation à l'activité domestique (nombre d'heures par semaine) et la participation a une activité rémunératrice . Négatif Les caractéristiques de l'enfant : – Son âge et son âge carré . Positif. Le niveau des dépenses . Ces deux variables peuvent être interprétées comme le coût d'éducation augmente avec l'âge à cause des frais de d'opportunité scolarisation qui augmente avec le cycle. de l'investissement éducatif, c'est-à-dire le renoncement à une autre activité génératrice de revenu, de loisir, – etc. Parce qu'il s'agit de coût d'investissement éducatif on s'attend à un dépenses d'éducation peut être plus important pour les filles. – effet négatif sur la probabilité d'accès au système de scolarisation. La composition et Les caractéristiques du ménage Son sexe (garçon =1). Le niveau des La taille de la fratrie. Négatif ; l'allocation des ressources baisse avec le nombre de frères et soeurs. Les différents revenus du ménage : – la taille de la fratrie. Négatif . Le montant des dépenses d'éducation augmente avec les – la proportion de soeurs dans la fratrie . Positif . différents revenus du ménage. – la taille du ménage (présence d'autres membres). Ambigu. Les – les revenus des transferts. enfants peuvent être avantagés par la présence d'autres membres si – les revenus de l'activité des parents ; ils représentent les ces derniers contribuent aux ressources du ménage (production revenus de l'activité salariale, indépendante non agricole et domestique et revenus). La présence de membre potentiellement à de l'activité agricole des douze mois précédent l'enquête. charge du chef tels que les autres enfants ou les grands parents peut décourager la scolarisation des enfants. Notons que le signe et la significativité des variables peut – le milieu de résidence ( Urbain =1). Positif varier suivant le genre de l'enfant. – Les transferts reçus . Positif La procédure de Blundell et Smith consiste à : - estimer dans un premier temps la relation entre les gains des parents et un groupe de variables instrumentales par la procédure Tobit16tout en conservant des résidus. – estimer l'équation principale en incluant les vecteurs des résidus en tant que variables dépendantes additionnelles. Le choix des instruments s'est porté sur des éléments caractéristiques de l'activité des parents, qui peuvent modifier le revenu de l'activité sans incidence directe sur l'investissement éducatif. Ces éléments peuvent être l'appartenance à un syndicat, la culture de produits d'exportation (café, cacao, hévéa, etc.), le nombre de tête de bétail, la possession d'un contrat de travail, la possession d'actifs, l'utilisation d'intrants agricoles, etc. Le modèle économétrique final Au final notre modèle d'estimation économétrique comporte quatre équations et se présente ainsi: – une équation de sélection: – une équation principale : y i✴ = X 2i 2 u 2i (eq.3.2.2) 2i 3i ϱi Di / y i =1= x 1i 1 W 'mi 2W 'pi 3 R 4 Ratio 5 1 (eq.3.2.1d) Avec – des équations instrumentales des revenus de l'activité des parents ✴ W mi / W mi 0 = x mi 11i (eq.3.2.3a) ✴ W pi / W pi 0 = x pi 2 2i (eq.3.2.3b) Vérifier l’hypothèse de corrélation entre les termes d’hétérogénéité non observables des équations de participation et de dépenses, revient à vérifier la significativité de ρ. La significativité de cet estimateur permet d’affirmer que les décisions de scolariser ou non et de dépenses ne sont pas indépendamment prises. Le modèle de sélection fournit dans ce contexte de meilleurs estimateurs qu’une simple estimation MCO. L’hypothèse de mise en commun des ressources implique: H0 : β2-β3 = 0 ou β2-β3-β2. Remarque : une autre résolution du problème consiste à tester nos hypothèses dans le cadre d'un modèle collectif de chiappori basic, en commençant à estimer la règle de partage au sein du ménage, puis intégrer cette répartition des ressources intra-familiale dans nos équations de dépenses17. 16 Pour corriger le biais de sélection lié à la participation au marché du travail. 17 Je remercie les participants aux séminaires «Economie du genre», organisé par paris 1, pour cette suggestion. 4. Résultats et discussion 4.1. Les principaux résultats dans nos trois économies Dans un premier temps la significativité du ρ (pvalue < 0.01), pour le Ghana, la Côte d'Ivoire et la Guinée, indique que l'équation substantielle n'est pas indépendante de l'équation de sélection. Les décisions de mettre à l'école ses enfants et de dépenses d'éducation sont prises conjointement. Il y a bien un problème de sélection, qui implique que la raison pour laquelle on n'observe pas les dépenses de scolarisation est elle même liée à ces dépenses. Le modèle unitaire est réfuté par les tests empiriques dans nos trois économies. L'hypothèse d' «income pooling» est rejetée en Côte d'Ivoire, au Ghana et en Guinée ; il apparaît que les différents revenus générés par le ménage agissent différemment sur les décisions d'investissement éducatif. Un test complémentaire a été effectué pour vérifier la validité de ce test suivant le milieu d'habitation18.L'hypothèse de mise en commun des revenus est rejetée en milieu urbain et en zone rurale. Les tests empiriques confirment l'influence du sex-ratio sur le processus décisionnel en matière d'éducation. Le sex-ratio a un effet significatif et positif sur la probabilité de participation au système de scolarisation au Ghana et en Guinée. Ce qui implique que les enfants dans ces économies sont avantagés si le père a peu de possibilité sur le marché du remariage. Le sex-ratio n'influence pas les décisions de scolarisation en Côte d'ivoire. Ce résultat peut être dû aux hypothèses émises sur la segmentation du marché du mariage que l'on suppose régionale, alors que les choix peuvent se faire à un niveau géographique inférieur, ou être caractérisé par un certain nombre d'éléments tels que la classe sociale, la religion, l'éducation ou l'emploi19qui ne sont pas pris en compte dans notre calcul. Enfin, les résultats pour la Guinée et la Côte d'ivoire montrent que les gains générés par l'activité des mères sont redistribués en faveur de l'investissement éducatif des enfants. L'autonomie des femmes ou les possibilités de ces dernières en dehors de l'union (éducation, gains de l'activité ou sex-ratio sur le marché du remariage) sont favorable à l'investissement éducatif des enfants. Les preuves empiriques amènent à penser le processus décisionnel en matière d'éducation comme un processus collectif plutôt que dictatorial. L'analyse des comportements de demande d'éducation présente des résultats intéressants et variés suivant les sociétés. Lorsqu'on regarde les choix de scolariser ou non son enfant : l'équation de sélection nous révèle que la probabilité de participer au système de scolarisation est plus forte pour les garçons. Cette probabilité d'être scolarisé augmente de moins en moins avec l'âge puis baisse au delà de 12 ans approximativement pour la Guinée, 13 ans pour la Côte d'Ivoire et le Ghana, ce niveau représentant l'âge d'entrée au second cycle du secondaire. Ce résultat peut être autant lié à la proximité 18 On retrouve des cas de validité de l’hypothèse de mise en commun des ressources dans les zones rurales (exemple Park, 2004). Un test a été effectué séparément dans les deux zones à cause du pouvoir de négociation plus faible des femmes en milieu rural. Dans ces zones, les femmes sont généralement peu éduquées, et lorsqu’elles travaillent, elles sont plus souvent employées comme aide familial dans les exploitations de leurs conjoints. On risque dans ce contexte de se retrouver dans un processus de décision «dictatorial» plutôt qu’un système de marchandage ou de négociation. 19 Wilson et Neckerman (1987) exclus de leur calcul du sex-ratio les hommes au chômage (cité par Chiappori et al. 1995) des établissements secondaire qu'à la contribution des plus âgés aux ressources et à l'activité du ménage. Dans les économies en développement, l'enfant reste une ressource indispensable pour les parents et les chances d'accès à l'école sont influencées par leurs contributions domestiques ou monétaires. Les résultats empiriques montrent que la probabilité de participation baisse avec la quantité offerte de production domestique et la participation a une activité génératrice de revenus. Les enfants de ménage possédant un capital productif (terre ou bétail) ont moins de chance de participer au système de scolarisation, probablement à cause de la perte en terme de main d'oeuvre gratuite générée par leurs scolarisations. L'accès aux commodités, à une source interne d'approvisionnement en eau, en gaz ou en électricité, influence les décisions de scolarisation. Les enfants ont moins de chance de participer au système de scolarisation si la source d'approvisionnement en eau potable se trouve à l'extérieur du ménage, et la probabilité d'être scolarisé baisse avec l’éloignement de cette source. Ils ont plus de chance d'être scolarisés si le ménage a accès à une source interne de combustible pour la cuisine. L'accès à l'école est fortement lié à l'éducation des parents. Les enfants de parents éduqués ont plus de chance de participer au système de scolarisation et cette probabilité augmente avec le niveau d'éducation du père et de la mère. Les résultats en termes d'effets marginaux indiquent dans nos trois économies que l'éducation du père a un impact significatif plus important sur la probabilité d'accès des enfants au système de scolarisation20 ; alors que le sex-ratio pour le Ghana et la Guinée est favorable à l'investissement éducatif des enfants. L'impact plus faible du niveau d'éducation de la mère peut être lié aux niveaux d'éducation des mères très faible dans nos trois économies. Enfin, les résultats concernant la composition et les caractéristiques du ménage indiquent, pour la Côte d'ivoire, que les enfants résidant dans les zones urbaines ont plus de chance, que ceux des zones rurales, de participer au système de scolarisation. Au Ghana, par contre, les résultats suggèrent que la résidence en milieu urbain a un effet significatif et négatif sur la probabilité de participation au système de scolarisation. Ces résultats proviennent de fortes hétérogénéités entre les zones d'habitation. Les zones urbaines regroupent ici la capitale, les zones semi urbaines, les zones rurales regroupent les zones semi rurales et les zones rurales. Une analyse plus fine indique que les enfants en zones semi urbaines et semi rurales ont moins de chance que les autres de participer au système de scolarisation. Le Bilan de l'éducation pour tous (UNESCO, 2001) inscrit les enfants en périphérie des grandes villes parmi les exclus du système de scolarisation. Si l'on regarde de plus près, ces zones ont à la fois les caractéristiques de la ville en terme de coûts de vie et des campagnes en terme de développement d'infrastructures, et elles sont souvent «oubliées» lors de la mise en place de programmes de scolarisation. Les revenus des transferts reçus par les ménages ont un impact significatif et positif sur la probabilité 20 Au Ghana, l’impact est de 0.017 point pour le père contre 0.016 point pour la mère ; en Guinée, 0.017 pour le père contre 0.015 pour la mère ; et en Côte d’ivoire 0.049 pour le père contre 0.020 pour la mère. d'accès au système de scolarisation, lorsque ces revenus (exogènes par rapport au processus de demande d'éducation en Côte d'Ivoire et en Guinée) sont introduits dans l'équation de sélection. On ne dispose, malheureusement, pas d'informations sur l'identité du récipiendaire de ces revenus, il nous est donc impossible d'attribuer cette hausse à un éventuel comportement altruiste du père ou de la mère. La composition du ménage (la taille de la fratrie, la présence d'autres membres ou la proportion de fille dans la fratrie) affecte différemment la probabilité de participation. En Guinée, la probabilité de participation augmente avec la présence d'autres membres et baisse avec la taille de la fratrie. La hausse de la probabilité de participation avec la taille du ménage peut être due à la répartition des tâches dans le ménage ou à la contribution des autres membres aux ressources du ménage. Les statistiques descriptives indiquent que les moins de 18 ans et les plus de 60 ans, potentiellement à charge du chef, représentent moins de la moitié des autres membres. Au Ghana, par contre, la probabilité de participation baisse avec la présence des autres membres et augmente avec le nombre de frères et sœurs et la proportion de filles dans la fratrie. On dénombre quatre enfants en moyenne par fratrie et les statistiques descriptives indiquent que les ménages se composent à 78% d'autres membres de moins de 18 ans ou de plus de 60 ans, donc une part plus importante de personnes potentiellement à la charge du chef contrairement à la Guinée. En Côte d'Ivoire, enfin, la composition du ménage n'a pas l'effet attendu. La présence d'autres membres, le nombre de frères et de soeurs, la proportion de filles dans la fratrie n'affectent pas les décisions de mettre ou pas les enfants à l’école. Ces résultats peuvent être dus aux hypothèses émises sur la fécondité que l’on suppose exogène, alors que les décisions d’avoir ou pas des enfants peuvent être clairement endogènes et corrélées aux décisions de scolarisation. Enfin, les résultats suggèrent (pour le Ghana) que les enfants en union polygame ont moins de chance que les autres de participer au système de scolarisation. Lorsque l'on regarde l'équation substantielle, donc la décision de dépenser : Les résultats indiquent que le niveau des dépenses d'investissement éducatif baisse de moins en moins avec l'âge puis augmente au delà de 12 ans pour la Guinée et le Ghana et 13 ans pour la Côte d'ivoire21 ; alors que l'équation de sélection indique que la probabilité de participation au système de scolarisation augmente de moins en moins puis baisse au delà d'un certain âge. On note également un impact significatif et négatif de la variable dichotomique «garçon», pour le Ghana et la Guinée, qui indique que le niveau des dépenses d'éducation est plus faible pour ces derniers ; alors que l'équation de sélection révèle qu’ils ont plus de chance que les filles de participer au système de scolarisation. Comme les décisions de mettre à l'école et de dépenses sont simultanément prises, des dépenses d'éducation trop importantes pourraient justifier la participation tardive, plus faible des enfants et des filles au système de scolarisation. Une politique visant à réduire les coûts directs de scolarisation peut favoriser l'accès des enfants, des plus jeunes et des filles au système de scolarisation. On note enfin que la répartition des ressources entre les enfants baisse avec la taille de la fratrie dans 21 Les dépenses d’investissement plus importantes pour les plus jeunes pourraient être le fait de frais de transports, de nourritures plus importants pour ces derniers. La hausse des dépenses à un âge qui représente approximativement l’âge d’entrée au cycle du secondaire peut être dû à la proximité des établissements secondaires, des frais de fournitures, etc. nos trois économies. Dans ce contexte, une politique ciblée sur la nuptialité pourrait être favorable à l'investissement éducatif des enfants. 4.2.Les mères ''négocient-elles''en faveur des filles? 22 La répartition du pouvoir entre les pères et les mères et les gains générés par ces derniers agissent différemment sur les décisions d'investissement éducatif des filles et des garçons. L'équation de sélection indique que la répartition des rôles entre masculin et féminin dans la sphère privée influence différemment l'accès des filles ou des garçons à l'école. Les garçons ne semblent pas affectés par la participation à l'activité domestique alors que la contribution des filles à l'activité domestique a un effet significatif et négatif non négligeable sur la probabilité d'accès au système de scolarisation. Les résultats en terme d'effets marginaux suggèrent que la participation à une activité génératrice de revenu a un impact significatif et négatif plus important sur la probabilité de participation des garçons que sur celle des filles en Guinée. En Côte d'Ivoire, l'activité affecte uniquement la participation à l'école des garçons alors qu'au Ghana elle décourage uniquement l'accès des filles à l'école. Ces résultats confirment la séparation des rôles entre hommes et femmes dans la sphère familiale ; les femmes et les filles ayant généralement la responsabilité d'activités reproductives et les hommes la charge d'activités liées à la recherche de moyens d'existence. La scolarisation des filles devient donc plus coûteuse compte tenu de la contribution de ces dernières, à l'activité domestique et aux ressources du ménage. S'ajoutent à ces coûts d'opportunités, des coûts directs de scolarisation qui viennent grossir la charge des parents. Le niveau de la constante dans l'équation substantielle - qui peut être interprété comme un niveau minimum de dépenses d'investissement éducatif – plus élevé pour les filles que pour les garçons, pourrait justifier les probabilités plus faible d'accès de ces dernières à l’école. Les résultats en terme de préférence et de «consentement à dépenser» indiquent d'importantes variabilités suivant les économies. Au Ghana : les résultats en terme d'effets marginaux révèlent que l'éducation de la mère a un impact significatif plus important sur l'éducation des fils que sur celle des filles (0.017 contre 0.015) et le sexratio influence uniquement la décision de scolarisation des garçons. Alors que l'éducation du père a un impact significatif plus important sur la scolarisation des filles que sur celle des garçons (0.017 contre 0.016). La préférence des mères pour l'éducation des fils par rapport aux filles, peut être le fait de la contribution importante des filles à la production domestique. Le pouvoir de négociation des mères sera redistribué en faveur des fils au Ghana, puisque l'éducation des mères a un impact significatif plus important sur la scolarisation des fils et le sex-ratio influence uniquement les décisions de scolarisation des fils. Thomas (1994) notait déjà pour le Ghana un impact significatif plus important de l'éducation des mères sur le statut nutritionnel des filles, et un effet significatif plus fort de l'éducation des pères sur 22 La discussion portera uniquement sur les composantes pertinentes pour une analyse fondée sur le genre. l'éducation des garçons. La préférence des mères pour les filles en terme de soins révélée dans l'analyse de Thomas apparaît comme la résultante d'un comportement stratégique lié au fait que les mères allouent plus de ressources (et / ou de temps) pour les soins des filles, à cause de la contributions de ces dernières aux tâches domestiques. Enfin, la hausse des transferts reçus par le ménage sera plus favorable à l'investissement éducatif (dépenses et participation) des filles ; et les résultats empiriques suggèrent qu'une hausse du revenu de l'activité du père sera favorable à l'investissement éducatif des filles en zone urbaine alors qu'elle n'aura aucun effet significatif sur le niveau des dépenses consentit à l'éducation des garçons. Au Ghana, le pouvoir de négociation de la mère n'est pas redistribué en faveur des filles. Le «biais sexuel» dans l'investissement éducatif des filles provient des coûts liés à l'éducation de ces dernières trop importants par rapport à la scolarisation des garçons, pour des gains espérés probablement plus faible. En Côte d'ivoire : les mères ont une préférence pour la scolarisation des filles et les pères ont une préférence pour la scolarisation des garçons. Le pouvoir de décision des mères, donc l'accès à l'emploi et à l'éducation est favorable à l'investissement éducatif des filles. En effet, L'équation de sélection indique que l'éducation de la mère a un impact significatif plus important sur la participation des filles au système de scolarisation par rapport aux garçons (0.021 contre 0.017), et celle du père a un impact significatif plus important sur la scolarisation des garçons par rapport aux filles (0.047 contre 0.052). L'équation substantielle révèlent qu'une hausse des gains de l'activité de la mère sera redistribuée en faveur de l'investissement éducatif des filles (dépenses d'éducation et participation), alors qu'elle n'aura aucun effet significatif sur le niveau des dépenses d'éducation des garçons. En côte d'ivoire une politique ciblée sur les mères pourra être favorable à l'investissement éducatif des filles. L'équation de sélection révèle qu'une hausse des revenus des transferts reçus par le ménage sera plus favorable à l'accès des garçons au système de scolarisation. Ce résultat peut être le fait des gains espérés de l'investissement éducatif des filles trop faibles par rapport à leurs congénères masculins Pour la Guinée : on note une préférence des mères et des pères pour l'éducation des filles. En effet, l'éducation des mères a un impact significatif et positif plus important sur la scolarisation des filles (0.019 contre 0.0075 pour les garçons), et l'éducation des pères a un impact significatif et positif plus important sur la scolarisation des filles (0.019 contre 0.016 pour les garçons). Glick et Sahn (1997) notaient pour les ménages dans la capitale guinéenne un impact significatif et positif plus important des pères et des mères sur la scolarisation des filles par rapport aux garçons. Le pouvoir de négociation des mères dans la sphère privée sera redistribué en faveur des garçons, car le sexratio a un impact significatif plus important sur la probabilité de participation des garçons. De plus, l'équation substantielle révèle qu'une hausse du revenu de l'activité de la mère redistribuée en faveur de l'investissement éducatif des garçons alors qu'elle n'aura aucun effet significatif sur le niveau des dépenses d'éducation des filles. Malgré les préférences pour l'éducation des filles, les transferts additionnels reçus par le ménage auront un impact significatif et positif sur la participation des garçons au système de scolarisation alors qu'ils seront sans effet sur les décisions de mettre ou non les filles à l'école. Déterminer les comportements d'investissement éducatifs en partant du seul fait de l'impact significatif de l'éducation du père ou de la mère sur l'investissement éducatif des filles ou des garçons ne semble pas suffisant. La méthode d'estimation en deux étapes présente l'avantage de dissocier les préférences des «consentements à dépenser» ou «consentements à investir». Les parents ont une préférence pour l'éducation des filles mais consacrent plus de ressources à l'investissement éducatif des garçons. Tout se passe comme s'ils effectuaient, malgré leurs préférences, une comparaison coûts bénéfices les poussant à favoriser l'éducation des garçons, l'éducation des filles étant plus coûteuse (coûts directs et de coûts d'opportunités), et probablement, certainement même, moins rentable. Une explication des préférences des parents pour la scolarisation des filles pourrait être la mise en place du Programme d'Ajustement Structurel Educatif (PASE) par le gouvernement Guinéen à partir des années 1989. Le PASE avait pour objectif d'améliorer l'efficacité du système éducatif et surtout favoriser l'accès des filles au système de scolarisation. Les taux d'inscription au primaire ont connus une progression régulière entre 1989 et 1998 et sont passées à 34.6% (21.7% pour les filles) entre 1989 et 1990 à 51% (36.9% pour les filles) entre 1997 et 1998. Le programme n'a pas contribué à une réduction significative des différences entre Genre, sûrement à cause des coûts de scolarisation trop élevés des filles par rapport aux garçons. Les résultats guinéens permettent d'affirmer que déterminer les comportements d'investissement éducatif à partir des préférences pour le genre de la progéniture uniquement est insuffisant. 5. Conclusions et recommandations Le processus décisionnel en matière d'éducation n'est pas le résultat d'un consensus au sein de la famille. Les pères et les mères investissent différemment dans le capital humain des enfants, et les préférences et le pouvoir de décision influencent les choix de scolarisation des filles et des garçons. Notre travail s'interroge sur le lien entre la répartition du pouvoir entre père et mère dans la sphère familiale et le biais dans l'investissement éducatif des filles. On suppose implicitement que ce biais provient du faible pouvoir de décision des mères. Le pouvoir de négociation dans la sphère familiale est représenté par les possibilités en dehors de l'union à travers un sex-ratio qui traduit les possibilités sur le marché du remariage, l'éducation et les gains issues de la participation au marché du travail. Les résultats empiriques indiquent que le pouvoir de négociation des mères, favorable à l'investissement éducatif des enfants, ne conduit pas nécessairement à une redistribution en faveur des filles. En Guinée, les mères ont une préférence pour la scolarisation des filles, mais le sexratio a un impact significatif plus important sur l'accès des garçons au système de scolarisation, et la hausse des gains de la mère sera redistribuée en faveur des garçons. Au Ghana, les mères ont une préférence pour la scolarisation des garçons et le sex-ratio influence les décisions de scolarisation des garçons uniquement. En Côte d'Ivoire, les mères ont une préférence pour la scolarisation des filles et la hausse des gains de l'activité des mères est favorable à l'investissement éducatif des filles. Enfin, la décision de scolarisation, dans la sphère familiale, apparaît comme la résultante d'un calcul coût-bénéfice effectué par les pères et les mères. Dans un premier temps, l'éducation des filles est trop coûteuse pour les mères à cause de la perte en terme de production domestique générée par la spécialisation du féminin dans l'activité domestique. Ensuite, les filles ont moins de chance que les garçons de participer au système de scolarisation parce que l'investissement capitalistique est plus coûteux pour un rendement privé trop faible. Les gains de l'éducation des filles sont plus faibles parcequ'elles ont peu de chance de trouver un emploi ou à cause de la discrimination de genre sur le marché du travail. De plus, la spécialisation des femmes alourdit les coûts de scolarisation, réduit la productivité sur le marché du travail (Echevarria et Merlo, 1999) et affaiblit le niveau du rendement privé de l'éducation.Des études montrent toutefois que le rendement de l'éducation sociale des femmes est plus important que celui des hommes. Cependant les parents effectuent leurs choix d'investissement capitalistique en se basant essentiellement sur l'apport privé de cet investissement. Pour être efficace, une politique économique visant à réduire le «biais sexuel» dans l'investissement éducatif doit être centré sur deux axes : la réduction des coûts de scolarisation, c'est à dire des coûts directs mais aussi des coûts indirects par le développement d'infrastructure (accès au commodités, construction de routes, d'école, etc.) ; une action ciblée sur le marché du travail favorable à l'accès des femmes et à la réduction de toutes formes de discriminations. Il peut exister d'énormes variabilités en terme de préférences ou de consentement à dépenser des pères et des mères suivant le niveau d'éducation, le rang de naissance de naissance ou le milieu de résidence qui ne sont pas prise compte dans notre analyse. BIBLIOGRAPHIE: AMEMIYA T. (1978), «The estimation of a simultaneous equation generalized Probit model. », Econometrica vol.46, n°5, p.1193-1205. APPLETON S. (2000), «Education and Health at the household level in Sub-Saharan Africa»,Center for international Developement at Harvard University, Working paper n°33. BECKER G., (1991), A Treatrise on The Family, Enlarged Edition, Cambridge Massachusetts: Harvard university press, 288 p. BECKER G., (1993), Human Capital: a theorical and empirical Analysis, with special reference to education. Third Edition, The University of Chicago press, 412p. 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Annexe 1 : Statistiques descriptives Guinée Ghana Côte D'Ivoire Moyenne Écart-type Moyenne Écarttype Moyenne Écart-type Participation à l'école .4065217 .4913622 .4188992 .493499 .4816801 .4998877 Dépenses pour celles qui participent 42476.18 68302.34 14224.48 25433.65 30863.11 39608.73 Participation à l'activité rémunérée .2217391 .4155671 .7532847 .4312045 .0134048 .115052 Activité domestique (Heures/semaine) 8.418231 10.69952 13.38345 13.54034 8.418231 10.69952 Participation à l'école .5186591 .4998098 .4370728 .4961241 .583635 .4931341 Dépenses pour ceux qui participent 34474.79 51865.97 12667.34 21782.25 31355.65 42734.25 Participation à l'activité rémunérée .2112587 .4083307 .7164659 .4508039 .0094135 .0966003 Activité domestique (Heures /semaine) 2.810626 5.728758 9.246988 10.2735 2.5105 5.308395 Éducation (année) 3.939409 6.18638 5.616492 5.571169 3.0601 4.377705 Revenus de l'activité 3485180 1.75e+07 2364711 1.33e+07 6125555 1.39e+08 Activité domestique (Heures /semaine) 2.456819 8.252153 3.653578 6.523869 1.217138 3.631934 Éducation (année) 1.969136 4.391913 3.034241 4.414094 1.226391 2.809918 Revenus de l'activité 624674.7 2613894 2308075 1.26e+07 532961.3 8978330 Activité domestique (Heures /semaine) 26.65406 17.19057 27.85603 15.55516 29.91543 15.4205 Revenus des transferts 143922 658743.9 28269.22 178516 40810.24 466945.2 Taille du ménage 5.734367 2.776026 5.847295 2.711869 7.248752 3.923352 Enfants du chef 2.538536 1.880097 2.273124 2.099762 3.519135 2.749924 Proportion de filles dans la fratrie .1955271 .3066118 .3379725 .3603074 .4729239 .3174166 Accès à l'eau potable * distance en m 1303.591 24294.22 3298.83 30427.46 182.2296 310.2228 Source de combustible ( interne =1) .0058168 .0760641 .0401396 .1963294 .0615641 .2404621 Possession de terre .3252427 .4685792 .4419721 .4967297 .6198003 .4856378 Possession de bétail .3898058 .4878245 .6042757 .4891124 .3560732 .4790365 Filles Garçons Caractéristique des pères Caractéristiques des mères Autres caractéristiques du ménage Annexe2 : Résultats des estimations Résultats pour la Guinée : Investissement éducatif : méthode de Heckman (1979) Nombre d'observations : observations censurée: observations non censurée : Ensemble Garcons Filles 2582 1394 1188 1358 660 698 1224 734 490 Equation substantielle : dépenses d'éducation Age (année) -15894.86* (-5.28) -11225.02* (-3.09) -25791.03* ( -4.21 ) Age² 706.4319 * (5.47) 474.4925* (3.05) 1200.047* ( 4.26) Revenu de l'activité de la mère *10-6 6133.031 ** (2.08) 8633.776** (2.19) 2768.696 (0.70) Revenu de l'activité du père *10-6 43.17463 ( 0.07 ) .9415388 (0.00) 3394.987 ( 1.37 ) Autres revenu *10-6 -2311.228 (-0.64) -486.307 (-0.10) -5690.646 (-1.21) Taille de la fratrie -4596.368* (-3.47 ) -4063.861** (-2.97 ) -4966.122** (-2.91) Sexe (garçon =1) -10965.84* (-3.47 ) _ _ Constante 135128.9 * (7.33) 98805.65* ( 4.66) 183735.7* (5.23) Test d'exogénéité 1 ( mère) 40603.83* (3.15) 32491.79** (2.93) 44388.16** (1.99) Test d'exogénéité 2 ( père ) 2259.938 ( 1.44) 3015.936*** (1.79) 1104.84 (0.33 ) Equation de sélection : participation au système de scolarisation Age .8663785* (16.74) .9149832 * (11.23 .8317336 * (12.18) Age² -.032864* (-14.43) -.0338127 * (-8.96) -.0328008* (-10.36) Sexe (garçon ==1) .2300418** (2.85) _ _ Participation activité domestique * nombre d'heure hebdomadaire -.020777* (-4.10) -.007187 (-0.65 ) -.0211874* (-4.48) Activité rémunérée -2.167554* (-12.53) -3.002995* (-2.52 ) -1.417057* (-7.45) Taille du ménage .0520335** (3.51) .1056786 * (3.81) .0212144 ( 1.00) Taille fratrie -.0699285* (-3.40) -.1148229** (-2.67) -.0419325 (-1.16) Proportion de filles .0028585 (0.01) -.168677 (-0.60) .1013258 (0.39 ) Mère niveau d'éducation (année) .040653* (3.98) .0209128*** (1.45) .0534707* ( 3.51) Investissement éducatif : méthode de Heckman (1979) Père niveau d'éducation (année) .0458196* ( 5.94) .038379 * (4.58) .0535507* (5.35) Autres revenu du ménage*10-6 .2814869** (1.91) .3087183*** (1.89) .0112159 (0.11) Milieu de résidence (urbain ==1) -.0663696 (-0.55) -.1234906 ( -0.70) .0218479 (0.14 ) Possession de terre .1561631*** (1.65) .2214611 (1.45) .1400169 (0.98 ) Possession de Bétail -.416612*µ (-3.89 ) -.4133354** (-2.21) -.4575883** (-2.98) Accès à l'eau (*distance en m ) -.0002525 * (-2.83) -.0002027** (-1.93) -.0004233 ** (-2.94) Source de combustible pour la cuisine .3253028 ( 0.26 ) 6.944048* (11.32 ) -.0612354 (-0.03) Sex-ratio .0060301* (5.66) .0072338* (3.31) .0051395* (3.46) LR test of indep. eqns. (rho = 0): chi2(1) = 38.36 Prob > chi2 = 0.0000 chi2(1) = 19.73 Prob > chi2 = 0.0000 chi2(1) = 24.64 Prob > chi2 = 0.0000 Wald Chi2 68.40 56.43 27.27 Log likehood -15694.55 -9012.728 -6611.599 test β2 = β3 chi2( 1) = 4.36 Prob > chi2 = 0.0369 test β2 = β3 = β4 chi2( 2) = 4.87 Prob > chi2 = 0.0877 Note : Les t students sont indiquées entre parenthèses. * résultat significatif au seuil 0.001, ** résultat significatif au seuil 0.05,*** résultat significatif au seuil 0.10. Les écarts types indiqués ont été calculés par Bootstrap après 50 réplications. Le revenu de l'activité des parents est une variable instrumentale, lorsque les test d’exogénéité fondés sur l’approche de Blundell et Smith (1986) confirment l’hypothèse d'endogénéité de cette composante. On note un impact significatif et positif (seuil 0.02) de l'existence d'un syndicat sur le revenu de l'activité des mères et un impact significatif et positif ( seuil 0.03) du nombre de tête de bétail sur le revenu de l'activité des pères. Résultats pour le Ghana : Investissement éducatif : méthode de Heckman (1979) Nombre d'observations : observations censurée: observations non censurée : Ensemble Garcons Filles 4146 2401 1745 2250 1292 958 1896 1109 787 Equation substantielle : dépenses d'éducation Age (année) -6289.764* (-3.60) -4737.171* (-3.62) -8032.275* ( -2.66 ) Age² 365.0216 * (4.04) 293.3217 * (4.08) 445.5476* ( 2.94) Revenu de l'activité de la mère *10-6 150.5428 ( 0.26) -247.7492 (-0.18) 152.2384 (0.19) Revenu de l'activité du père *10-6 187.6417*** ( 1.68) 29.33247 (0.33) 197.9224 ( 0.60 ) Autres revenu *10-6 24730.93** (2.60) 11945.66 ** (2.11) 36041.12** ( 2.10) Taille de la fratrie -836.0058 ** (-3.00 ) -1131.216* (-3.54) -377.0809 (-0.92) Sexe (garçon =1) -2226.304** (-1.99 ) _ _ Constante 42218.94* ( 4.49) 33293.27* (5.34) 50110.71* (3.08) Test d'exogénéité 1 ( mère) 8190.194 ** (2.12) 4442.701 (0.77) 12502.42 *** (2.03) Test d'exogénéité 2 ( père ) 1047.072 (1.13) 1162.71 (0.91) 841.1339 (0.65 ) Equation de sélection : participation au système de scolarisation Age .4046053* (9.53) .363238 * (8.53) .4541309 * ( 7.52 ) Age² -.0174532* (-9.38) -.0155142 * (-8.51 ) -.0197407* (-7.23 ) Sexe (garçon ==1) .1753948* (3.43 ) _ _ Ménage polygame -.399372* (-5.44) -.47851899* (-4.38) -.3044573** (-2.73) Participation activité domestique * nombre d'heure hebdomadaire -.0027209 (-1.21) .0049658 ( 1.56) -.0098065 * (-2.72) Activité rémunérée au cours des 12 derniers mois -.1008725*** (-1.79) -.0217327 (-0.31) -.2081242** (-7.45) Taille du ménage -.071168 * (-3.90) -.093164 * (-5.03) -.0463864*** ( -1.62) Taille fratrie .0935276* (4.70) .1156416* (4.40) .0622036** ( 1.92 ) Proportion de filles .2313323** ( 2.62) .2769804** ( 1.78) .1654012 ( 1.24 ) Mère niveau d'éducation (année) .0414431* ( 6.44) .0436915 * ( 4.93) .0397764* (5.00) Investissement éducatif : méthode de Heckman (1979) Père niveau d'éducation (année) .0441093* (8.50) .0399261 * ( 5.40) .0457324* (6.25) Milieu de résidence (urbain ==1) -.5725569* (-9.56) -.6670516* (-8.87) -.4539694* (-3.61) Possession de terre -.1813437* (-3.91 ) -.215979** (-2.98) -.147364** (-2.19) Possession de Bétail -.0452569* (-14.65 ) -.0488153 * (-12.17) -.038497 * (-8.49 ) Accès à l'eau (*distance en m ) -2.15e-06 ** (-2.63) -2.09e-06** (-2.22) -2.21e-06 (-2.94) Source de combustible pour la cuisine .9067531* ( 4.88 ) .7683859* (3.18) 1.080633* (3.66) Sex-ratio .0028879** (2.11) .0031689*** (1.62) .0007266 (0.49 ) LR test of indep. eqns. (rho = 0): chi2(1) = 60.00 Prob > chi2 = 0.0000 chi2(1) = 21.11 Prob > chi2 = 0.0000 chi2(1) = 42.48 Prob > chi2 = 0.0000 Wald Chi2 102.01 66.32 35.34 Log likehood -22223.37 -12109.33 -10088.96 test β2 = β3 = β4 chi2( 2) = 6.67 Prob > chi2 = 0.0357 Note : Les t students sont indiquées entre parenthèses. * résultat significatif au seuil 0.001, ** résultat significatif au seuil 0.05,*** résultat significatif au seuil 0.10. Les écarts types indiqués ont été calculés par Bootstrap après 50 réplications. Le revenu de l'activité des parents est une variable instrumentale, lorsque les test d’exogénéité fondés sur l’approche de Blundell et Smith (1986) confirment l’hypothèse d'endogénéité de cette composante. On note un impact significatif et positif de l'ancienneté de la principale UPI (seuil 0.005), la possession d'un contrat pour les employés ( seuil 0.009) sur les revenus de l'activité des pères. On note également un impact significatif ( seuil 0.04) de la culture de produits d'exportation sur les revenus de l'activité des mères. Résultats pour la Côte d’ivoire : Investissement éducatif : méthode de Heckman (1979) Nombre d'observations : observations censurée: observations non censurée : Ensemble Garcons Filles 2125 1036 1089 1147 511 639 978 525 453 Equation substantielle : dépenses d'éducation Age (année) -16843.8* (-5.47) -16032.21* (-4.13) -19448.07* ( -5.36 ) Age² 940.2545 * (6.33) 876.5547 * (4.71) 1097.451* ( 6.13) Revenu de l'activité de la mère *10-6 -2.472882 (-0.01) -17.00802 (-0.03) 2861.827** (2.40) Revenu de l'activité du père *10-6 53.738 ( 0.59) 19.24052 (0.21) 329.1426 ( 0.57 ) Autres revenu *10-6 -12266.49 (-1.14) -28196.36 (-1.23) -5654.64 (-0.37) Taille de la fratrie -1126.889 ** (-2.87) -1484.62 ** (-3.11) -649.5498 (-1.11) Sexe (garçon =1) -2146.586 (-1.29 ) _ _ Constante 135128.9 * (7.33) 91828.58* (3.95) 102925.2* (5.10) Test d'exogénéité 1 ( mère) 8551.929µ* (2.83) 11482.48** (2.93) 29606.443 (0.93) Test d'exogénéité 2 ( père ) 926.2501* (3.82) 983.9605** (2.91) 742.2822** (2.40) Equation de sélection : participation au système de scolarisation Age .9511117* (16.60) 1.005477* (10.00) .8595362 * (8.14) Age² -.0402165* (-15.23) -.042962 * (-9.58) -.035254* (-7.71) Sexe (garçon ==1) .1620468** (2.02) _ _ Ménage polygame 0.0079411 (0.15) 0.0477204 (0.52) -0.0496369 (-0.47) Participation activité domestique * nombre d'heure hebdomadaire -.0295252* (-5.39 -.107705 (-1.13 ) -.0406875* (-4.90) Activité rémunérée au cours des 12 derniers mois -1.679865* (-0.51) -7.876625* (-20.11 ) -1.029823 (-0.33) Taille du ménage .0057316 (0.45) -0046576 (-0.26) .009534 ( 0.84) Taille fratrie -.0049548 (-0.27) 0.0210606 (0.78) -.04231277 (-1.22) Proportion de filles .1232677 (0.80) 0.27342 (1.06) -0.1118392 (-0.49 ) Mère niveau d'éducation (année) .0521022** (2.55) .0434995*** (1.78) .0528789*** ( 1.81) Père niveau d'éducation (année) .1262172* .1369056 * .1193103* Investissement éducatif : méthode de Heckman (1979) ( 10.39) (7.75) (7.17) 1.811377* (4.97) 2.1504* (3.28) 1.773204** (2.41) Milieu de résidence (urbain ==1) .2694176** (2.74) 0.2156098 ( 1.5) .3032219** (2.10) Possession de terre - 0.0074196 (0.95) .0287719 (0.19) .014501 (0.09) Possession de Bétail -.0785929 (-1.07 ) -.0867049 (-0.83) -.1080067 (-1.00) Accès à l'eau (*distance en m ) -.0003816 * (-3.36) -.0002861** (-2.07) -.0005351 ** (-2.59) Source de combustible pour la cuisine .6209298 ( 1.26 ) 0.7922213 (0.85 ) .4647038 (1.19) Sex-ratio .0001799 (0.19) .0014768 (0.94) -.0009575 (-0.71) LR test of indep. eqns. (rho = 0): Chi2(1) = 89.09 Prob > chi2 = 0.0000 Chi2(1) = 51.81 Prob > chi2 = 0.0000 Chi2(1) = 26.70 Prob > chi2 = 0.0000 Wald Chi2 103.06 60.59 68.52 Log likehood -13931.26 -8118.974 -5777.372 Autres revenu du ménage*10 -6 Tests obtenus à partir de l'estimation de la demande d'éducation des filles test β2 = β3 chi2( 1) = 3.47 Prob > chi2 = 0.0625 test β2 = β3 = β4 chi2( 2) = 6.27 Prob > chi2 = 0.0434 Note : Les t students sont indiquées entre parenthèses. * résultat significatif au seuil 0.001, ** résultat significatif au seuil 0.05,*** résultat significatif au seuil 0.10 Les écarts types indiqués ont été calculés par Bootstrap après 50 réplications. Le revenu de l'activité des parents est une variable instrumentale, lorsque les test d’exogénéité fondés sur l’approche de Blundell et Smith (1986) confirment l’hypothèse d'endogénéité de cette composante. Pour la Côte d'ivoire, les résidus des revenus de l'activité sont obtenues par MCO, à cause de la proportion de revenus (agricole ou des indépendants) négatifs trop importante des mères. Les résultats ne change pas la significativité des indépendantes dans l'équation principale. On note un impact significatif et positif de l'ancienneté des salariés et de la culture de produits d'exportation (seuil 0.04 et 0.08 respectivement) sur les revenus de l'activité des mères. On note également un impact significatif (seuil 0.08) de la culture de produits d'exportation et du nombre de tête de bétail (seuil 0.03) sur les revenus de l'activité des pères.