Dany Boon super décevant

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Dany Boon super décevant
VENDREDI 28 FÉVRIER 2014 LE JOURNAL DU JURA
GRAND ÉCRAN 25
LE BOX OFFICE DE LA SUISSE ROMANDE
À VENIR «DANS L’OMBRE DE MARY»
Ainsi est née Mary Poppins
Les studios Disney plongent dans leur
propre histoire avec un film qui retrace
la genèse mouvementée de «Mary
Poppins» et les efforts de Walt Disney
pour adoucir son auteure, opposée à
toute adaptation au cinéma.
La semaine prochaine à Bienne
1 LES TROIS FRÈRES, LE RETOUR de Pascal Légitimus
2 LA BELLE ET LA BÊTE de Christophe Gans
(14)
(N)
3 AMERICAN BLUFF de David O. Russell
4 M. PEABODY ET SHERMAN de Rob Minkoff
(1)
(23)
8 THE RYAN INITIATIVE de Kenneth Brannagh
9 MINUSCULE de Thomas Szabo et Hélène Giraud
5 12 YEARS A SLAVE de Steve McQueen
6 LE LOUP DE WALL STREET de Martin Scorsese
(4)
(5)
12 PHILOMENA de Stephen Frears
13 LA VOLEUSE DE LIVRES de Brian Percival
7 ROBOCOP de José Padilha
(2)
14 LE VENT SE LÈVE de Hayao Miyazaki
«Supercondriaque» est la superproduction française de ce début d’année. Le film marque le retour du duo de
«Bienvenue chez les Ch’tis». Au menu, comme attendu, du rire, mais pas assez. LDD
simple: il faut lui trouver une
femme qui puisse partager sa
vie. Le remède est le bon, mais
trouver l’âme sœur à un homme
comme Romain Faubert n’est
« Avec un titre et une bande
●
annonce pareils, on s’attendait à
déguster un film drôle.»
pas chose aisée! Pour la trouver,
il faudra passer par de nombreuses étapes: s’inscrire sur un site
de rencontres, faire du sport, aider des immigrés, mais surtout
se faire passer pour un héros révolutionnaire qui s’est enfui du
Tcherkistan, un pays sous régime dictatorial. Le chemin de
la guérison semble bien long et
périlleux pour l’amoureux des
poèmes qu’est Romain Faubert.
Le réalisateur des films «Bienvenue chez les Ch’tis» (2008) et
«Rien à déclarer» (2011) revient
avec une nouvelle comédie familiale qui ne révolutionnera de
loin pas le cinéma français. Comédie n’est peut-être pas le mot
juste pour ce film, certes familial, mais pas vraiment comique.
Avec un titre et une bande annonce pareils, on s’attendait à
déguster un film drôle, subtil,
qui soulève un sujet d’actualité,
devenu un fait de société: la
peur. La peur des microbes, des
maladies, mais aussi la peur de
THE RYAN INITIATIVE ★★ Les nouvelles aventures de l’analyste le plus futé de la CIA
Branagh remet Jack Ryan sur orbite
PATRICK BAUME
Il n’y a pas que Shakespeare
dans la vie. Pour se détendre, les
blockbusters
hollywoodiens
peuvent faire l’affaire. La preuve
avec sa seigneurie Kenneth Branagh, immense comédien shakespearien et réalisateur inattendu de ce thriller de série.
Avec mission, pour lui, de remettre Jack Ryan sur orbite. Jack
qui? Mais si, voyons, Jack Ryan.
L’analyste de la CIA né dans les
romans d’espionnage de Tom
Clancy, le héros intello plus à
l’aise dans la déduction que dans
la baston façon 007 ou Jason
Bourne. L’ont déjà incarné à
l’écran Alec Baldwin, Harrison
Au cœur d’une intrigue financière, Chris Pine, le nouveau Jack Ryan, et
son mentor Kevin Costner, qui en impose. LDD
Ford et Ben Affleck, dans des
films qui allaient du pas si mal
(«A la poursuite d’Octobre
Rouge») au nullissime («La
somme de toutes les peurs»).
Ici, Ryan a les traits de Chris
Pine. Jack était étudiant en 2001
lors des attentats du 11 septembre, lesquels avaient aiguisé son
patriotisme. Une décennie plus
tard, il travaille à Wall Street. Il a
entre temps rencontré sa dulcinée – c’est Keira Knightley – et
été recruté par la CIA, ce que ses
proches ignorent. Chargé de traquer les financements terroristes, Jack flaire quelque chose de
louche du côté de la Russie. Cela
va l’amener à Moscou, c’est-àdire dans les pattes de l’oligarque
Viktor Cherevin, qui s’apprête à
ruiner Wall Street, l’Amérique,
le monde, bref, l’univers…
Branagh, pas fou, s’est réservé
le meilleur rôle: celui du méchant Russe, si j’ose ce pléonasme. Il faudrait compter, un
jour, le nombre de films américains dont le super vilain est
russe. On mesurerait alors la
piètre estime dans laquelle la patrie de la littérature, des échecs
et du ballet est tenue par le pays
des hamburgers et du rodéo!
Cela dit, en Russe tordu, Branagh est superbe de charme vénéneux. Son film ne révolutionne pas le genre, il se
contente de divertir. Ses péripéties se suivent sans ennui. Merci
à Keira Knightley de mettre une
si exquise suavité dans tout ça.
Avec Chris Pine, Ryan est un
boy-scout qui apprend vite. Son
mentor Kevin Costner, qui paie
de sa personne même sur le terrain, en impose. Et la touche de
propagande – «Que la CIA est
belle!» – frise l’humour au huitième degré.
Un film où il faut décrypter
une toile de maître pour sauver le
monde, de toute façon, ne peut
pas être mauvais.
+
INFO
A Bienne, en première semaine, tous les
jours à 20 h 30 au Lido 2.
(8)
(7)
(11)
BIENNE, LA NEUVEVILLE
Dallas Buyers Club ★
Dany Boon super décevant
SELVER KABACALMAN
(6)
(3)
10 YVES SAINT LAURENT de Jalil Lespert
(9)
11 TEMPÊTEDEBOULETTESGÉANTES2deC.CameronetK.Pearn (10)
SUPERCONDRIAQUE ✘ Une «comédie» aux gags et aux effets appuyés
Romain Faubert, 39 ans, photographe de dictionnaire médical, incarne le malade hypocondriaque bien cliché: trop
peureux, trop anxieux, trop prudent et surtout beaucoup trop
collant à son docteur Dimitri
Zvenska, la seule personne présente dans sa vie. Dérangé et dérangeant, Faubert commet gaffes sur gaffes et attise la colère de
son médecin traitant, qui ne
veut plus le revoir de sa vie. Or,
Romain n’est pas un malade
comme les autres. Il pense toujours avoir un truc grave, urgent
et contagieux, c’est pour cela
qu’il continue d’aller voir son
praticien préféré. Ce dernier, à
bout de nerfs à cause de ce patient qui ne fait que lui gâcher la
vie, décide de l’aider une fois
pour toutes, non pas par sens de
devoir envers son serment
d’Hippocrate, mais plutôt dans
le but de s’en débarrasser à vie.
Le docteur Zvenska mettra tout
en œuvre pour lui faire surmonter sa maladie. La solution est
(0) Classement précédent
(N) Nouveauté
(R) De retour
l’autre, celle de l’étranger. Mais,
à la place, on nous sert sur un
plateau d’environ 30 millions
d’euros (budget investi) un film
bas de gamme, qui a du mal à démarrer, avec un scénario trop
abracadabrantesque et surtout
un film qui met en scène un malade hypocondriaque de manière beaucoup trop cliché. Sa
maison ressemble à une pharmacie, il se lave le visage sans
cesse avec du gel désinfectant,
ne veut jamais que quelqu’un le
touche ou l’embrasse, et est tout
le temps hystérique. Au final,
même si le film a quelques séquences drôles et inattendues, il
ne fait pas autant rire qu’on l’espérait! Seul le duo d’acteur Danny Boon (le malade) et Kad Merad (le docteur), bien connu
grâce au film à succès «Bienvenue chez les Ch’tis», apporte
une fine pointe de sincérité à ce
film rempli de clichés. Complice
dans la vie comme au cinéma, le
film gagne quelque peu en véracité grâce à leurs jeux d’acteurs.
C’est la seule touche positive de
cette comédie qui aurait pu être
un superbe film avec une thématique pareille, mais qui n’est
juste qu’une super déception!
«Très belle performance d’acteurs,
mais la réalisation lasse...»
Stéphanie Majors
BIENNE
Philomena ★★★
«Avec une œuvre originale et profonde, Stéphane Frears fait un retour en force. A noter, le jeu magistral de Judi Dench.» Romain Amoric
TAVANNES, TRAMELAN
Un été à Osage
County ★★(★)
«Un portrait
au vitriol et
sans concessions
d’une famille en
lambeaux.»
+
Pierre-Alain
Kessi
INFO
Supercondriaque
De Dany Boon (france). Avec Dany Boon,
Alice Pol, Kad Merad. A voir jusqu’à
dimanche à Bévilard et à La Neuveville,
jusqu’à lundi à Tramelan et Moutier.
A partir du 5 mars à Tavannes.
★★★ A ne pas manquer
★★ A voir ★ Bof
✘ Non merci
VIVA LA LIBERTÀ ★★(★)
Un film sérieux sur
la folie des politiciens
Un homme politique disparaît. On le remplace en douce par son frère
jumeau, un philosophe bipolaire, qui va s’avérer plus efficace que prévu.
En baisse dans les sondages, un
homme politique décide de fuir
et se fait remplacer par son frère
jumeau. Sur fond de crise politque, «Viva la libertà» est une
comédie originale, libérée de
toute considération idéologique.
Sur le ton de la dérision, Roberto
Ando intègre une réflexion profonde,nourriedesécritsdePascal
et de Pirandello sur le rapport
entre l’identité et la représentation publique. Le film est mis en
valeur par un scénario bien construit et des dialogues pertinents.
On peut toutefois reprocher au
cinéaste une mise en scène trop
classique. ROMAIN AMORIC
+
INFO
Tous les jours à 16 h et 18 h 15 au Lido 2
de Bienne, ainsi que dimanche à 10 h 45.

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